-- Prologue --
Si j’avais su…
Si j’avais su que ce contrat, aux allures si anodines, allait avoir des répercutions aussi… Dommageables pour les affaires, jamais je n’aurais accepté de faire taire ce foutu témoin. Je suis peut-être quelqu’un qui fait ce qu’il fait pour des gains, aussi importants soient-ils, mais je ne suis pas stupide, je ne m’intéresse pas aux gains qui me font perdre de la clientèle.
Pour cause, des membres de la Cosa nostra m’avaient trahi, en me nommant à un témoin, pour simplement rester en vie, et je me devais d’en faire un exemple pour tous les petits salopards qui étaient dans les rues à attendre le moment pour m’escroquer. Or, évidemment, j’avais éliminé les hommes, en plus d’autoriser les Yakuzas à reprendre le Quartier. Je ne m’enfoncerai pas dans les détails techniques de mon contrôle sur les organisations criminelles dans le Quartier de la Toussaint, mais disons simplement qu’il n’y a guerre sans mon consentement.
Cette punition m’a attiré les foudres de l’organisation. Or, on m’a appris très jeune qu’il fallait toujours rester en bon terme avec les organisations puissantes. Mais laisser une telle trahison sans conséquence n’aurait donné que du mauvais, il fallait que je montre ma position de force par rapport à tous ceux qui essaient de se servir de moi… Avec le pouvoir, viens également les responsabilités, et les ennemis.
Or, cet ennemi compose 40 % de ma clientèle, mais bonm, il faut ce qu'il faut pour se faire respecter, non? Et de toute façon, beaucoup ici paieraient cher juste pour pouvoir rester loin des barreaux.
-- La veille de « l’assassinat »--
Je reçu un coup de fil pour le moins étrange, me disant que Viery, le chef de la Cosa Nostra au Japon, avait envoyé à mes trousses un mercenaire. Celui-ci était encore inconnu, personne ne savait qui s’était, mais ce qu’on savait, c’est que c’était l’un des, sinon le, meilleurs des hommes qu’on pouvait trouver au Japon. Évidemment, on n’envoie pas un mouton s’occuper d’un coyote. Je me doutais donc qu’il était là, dehors, à m’observer. Il aurait été facile de simplement demander à mon bon ami Shiro, des Yakuzas, de me prêter quelques soldats, de quoi faire ma protection, mais ça serait trop risqué, de plus qu’il m’avait déjà fait cette faveur il y a à peine deux semaines, pour la jeune Arménya. De plus, j’avais un plan, mais ça requérait que le mercenaire soit en face de moi, que nous puissions nous parler, j’avais peut-être une petite idée, et s’il était comme moi, il ne refuserait pas mon idée…
Je fis donc comme si de rien n’étais, travaillant jusqu’à environ 21 heures. Ma secrétaire, qui finissait de travailler à 16 heures tous les soirs, venait toujours me porter un café avant de partir pour la maison, venant chercher son salaire par la même occasion une fois par semaine. Je m’étais établi une routine depuis mon arrivée à Seikusu, mais n’arrivai jamais à voir quelle personne je rencontrais régulièrement, et d’autres que je voyais depuis récemment…
-- Le jour « J »--
La journée avait été passablement occupée : J’avais eu une convocation à la cour, pour l’histoire d’un meurtre, l’homme a été condamné à deux ans de prisons ferme, ce qui n’était pas si mal, étant donné que j’avais mis ça sur le compte de la rage et que le meurtre ne fût pas prémédité, enfin bref, une grosse salade que j’ai fait avaler au jury. Il y avait aussi quelques gens qui m’appelaient pour faire des règlements hors cours, ils avaient besoin de quelqu’un pour signer une entente, comme quoi, je ne fais pas que défendre des crapules.
Enfin, un homme, sur le bord de la dépression, vint me voir vers 18 heures. Le pauvre bougre avait été accusé du meurtre de son voisin, mais il m’affirme que c’est faux, le problème, c’est qu’il ne peut pas le prouver, enfin une histoire parlant d’une jolie dame qui l’a saoulé et quelques heures après, il se réveille, le corps de son voisin dans la cuisine chez lui, et lui, un couteau ensanglanté à la main, enfin, un coup monté quoi.
Je l’assurai que je me mettrais sur son cas la seconde que j’en avais l’occasion, lui serra la main puis l’invitai à sortir, un grand sourire aux lèvres. La seconde que la porte fût fermée, je me retournai en soupirant.
On dirait que je vais devoir travailler fort pour le prouver innocent celui-là Je m’assis tranquillement dans mon fauteuil puis me mit à travailler sur le dossier qui était resté ouvert sur mon bureau. Du repos? On m’en avait déjà parlé, mais ce n’était pas pour moi, je préfère terminer ce que j’ai à faire pour enfin avoir l’esprit tranquille, qui ne m’est pas souvent arrivé d’avoir!
Quelques minutes plus tard plus tard, alors que je rangeais mon dossier, j’entendis un assourdissant « TOC! », si fort que je fusse obligé de me boucher les oreilles. Me retournant, je vis une fissure, ressemblant à une étoile, dans une de mes vitres à l’épreuve des balles. C’était donc vrai, on cherchait à me tuer, mauvaises nouvelles pour lui, ça ne serait pas aussi facile que prévu. Je me mis à rire et retournai m’asseoir dans mon fauteuil, la seule manière qu’il pouvait me tuer, c’était de venir à ma rencontre, dans mon bureau, je l’attendais avec patience, mon fidèle pistolet, équipé de son silencieux, à la main.
J’allais pouvoir découvrir qui était le tireur. Non, je ne lui en voulais pas, il faisait son job après tout, j’avais même une proposition à lui faire…