En écoutant une personne parler, un peu qu’il soit attentif, n’importe qui peut connaître le caractère d’une personne après quelques minutes de discussion. Généralement, le silence est éloquent et décrit la personne soit comme étant froide, soit comme étant timide. La timidité, c’est bien, mais il faut aussi un peu apprendre à pouvoir la passer outre mesure et ainsi pouvoir avancer dans la vie sans se faire constamment barrer la route par ce plus ou moins puissant ennemi, dépendamment de la personne.
Ayant toujours été de nature à remarquer tout ce qui se passe, sans jamais laisser rien ne m’échapper, et l’inattention de la jeune femme n’avait pas passé inaperçu à mes yeux, ce pourquoi la réponse de la jeune femme à ma question me fit sourire. Me tournant vers le barman, je lui commandai un « Daiquiri » aux fraises, une espèce de cocktail mélangeant glace concassée, rhum blanc et, bien évidemment, fraises.
Hiro, simplement je vous remercierais!
Un nouveau sourire et je l’écoutai me parler de sa passion qu’elle avait en commun avec les autres femmes de son groupe. L’écoutant malgré la musique ambiante, mon sourire aux lèvres, je ne pus qu’être amusé par la timidité de la jeune femme, qui semblait bien déterminée à ne pas soutenir mon regard.
Il est vrai que, sur le point de discussion, vous avez encore un peu d’expérience à prendre, mais l’idée de discuter avec vous m’enchante, et les autres ont l’air moins intéressantes que vous… Peut-être votre verre pourra vous délier la langue, qui sait?
Cependant, je devais avouer que j’adorais les femmes timides. Plus elles étaient timides, plus j’aimais, car chacun de mes gestes les faisaient réagir. Dans un nouvel accès de timidité incontrôlable, elle secoua la tête en fermant les yeux avec force, avant de me murmurer son nom. Ayumu, son nom était très bien assorti avec l’allure que la musicienne jouait.
C’est intéressant, on dirait que la musique vous permet de pouvoir vous évader de votre timidité, ne serait-ce que pour quelques minutes
Je n’avais pas vraiment l’occasion de les voir souvent, ni longtemps, mais à chaque fois qu’elle me laissait découvrir ses yeux de face, je pouvais y voir de très beaux yeux bleus. Plusieurs imbéciles prépubert auraient plongé leur regard un peu plus bas, regardant les seins de la jeune femme. Cependant, quant à moi, j’en avais vu des milliers de paires, c’est ça le bonheur, ou malheur, d’avoir été élevé par un marchand d’esclaves qui ne vend que des jouets sexuels. Je savais que pour faire la conversation à Ayumu, je me devais de parler musique, car ça semblait être l’une des, ou la, seules choses qui lui permettent de parler sans trop être timide.
Vous savez, Ayumu, je vous envie. Vous jouez superbement bien de cet instrument, alors que je n’ai jamais eut ni la patience, ni le talent pour m’y mettre sérieusement. Je n’ai jamais touché à ce genre d’instrument, mais j’avoue que j’aurais bien aimé essayer!
Je souris légèrement, avant de vider mon verre, et d’en commander un second. Je bois rarement dans ce genre d’endroit, j’aime mieux garder mon entière tête, mais j’aimais aussi bien prendre un verre à l’occasion. La chaleur dans cet endroit ne faisait qu’accentuer le goût de la boisson, et la musique assourdissante pouvait remplir les silences qu’il y avait entre Ayumu et moi… Décidément, je devrais venir dans ce genre d’endroit plus souvent… Et dire que je n’y étais venu que pour terminer un travail que j’avais laissé, depuis trop longtemps, en suspend… À croire que les choses ne prennent pas toujours le chemin que nous avions prévu pour eux.
Par curiosité, depuis combien de temps jouez vous de la guitaire?
J’essayais de m’intéresser à ce qu’elle faisait, pour que nous puissions enfin partir une discussion, qui pourrait, peut-être, mener à un second verre de sa part, qui sait…