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La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui] [Terminé]

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Mélisende

Humain(e)

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    Magicienne d'exception, elle s'est exilée sur l'Ile du crâne sur Terra. La jeune femme est particulièrement égoïste mais aussi douée, brillante et possédant des connaissances conséquentes dans le domaine de la magie. Elle aime le pouvoir et la domination. Côté sexuel, elle est du genre gourmande !

Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 30 lundi 20 septembre 2010, 22:34:31

Mélisende appréciait terriblement de faire l’amour avec son compagnon mais quelque chose la fit revenir un peu à la réalité. En se laissant autant aller, elle bloquait de manière moins efficace les pouvoirs de Kamui. Elle le remarqua alors que des branchies apparurent sur leur cou respectif. Il n’aurait pas du pouvoir faire ça mais il y avait réussi. Heureusement pour elle, ce n’était qu’un sort mineur mais si ça continuait comme ça, il retrouverait la pleine capacité de sa magie.

Sans rien changer à son comportement, elle se laissa entrainer vers le fond sablonneux du lac. Leurs mouvements de bassin devenaient plus intenses, plus forts. L’orgasme se faisait pressant même si le fait de se retrouver dans l’eau froide, avait quelque peu rafraîchis les ardeurs de chacun des participants.
 
La magicienne avait toujours autant envie de lui et, une petite voix en elle lui disait qu’elle aimait cet homme mais la crainte de voir renaitre ses pouvoirs l’effraya. Il avait des capacités qu’elle ne possédait pas. Sans compter que ses pouvoirs n’étaient pas encore revenus à leur ancien niveau. Elle avait monté tout un stratagème pour les retrouver, pour qu’il les lui redonne. Elle était toute proche du but et ne voulait pas reculer. Son ambition était plus forte que cet amour naissant dont elle ne se rendait pas encore compte, pas vraiment.

Le plaisir remonta brutalement en la sorcière qui allait jouir tout comme le seigneur de Meisa qui s’agrippait à elle, à son corps et à ses lèvres. Elle aussi s’agrippa à lui comme si elle voulait se donner totalement parce qu’elle savait que se serait peut-être pour la dernière fois. Les yeux clos, elle s’abandonna et jouit contre lui. Son corps fut secoué de spasmes et elle se raccrocha à lui, le serrant fort dans ses bras.

Il jouit alors à son tour en elle. Le moment fatidique, celui qu’elle voulait, qu’elle attendait depuis le tout début. Une formule magique prononcée mentalement, une légère lueur qui l’entoura et c’était fait. Quoi ? La seule chose qui pouvait pousser Kamui à lui renforcer ses pouvoirs, un moyen de pression imparable, un enfant ! Un enfant de son sang ! Les jumeaux n’étaient là que pour servir d’appât. Il aurait compris la manœuvre tôt ou tard. Il fallait donc un moyen de pression plus fiable à la magicienne.

Elle se libéra de son compagnon presque brusquement et, d’un coup de talon, repartit vers la surface. Dans le même temps, Mélisende créait de multiples sorts qui empêcheraient le seigneur de Meisa d’intervenir d’une quelconque manière sur sa grossesse. Celui-ci n’étant pas totalement humain, la grossesse serait accélérée, deux mois au lieu de neuf. Elle mit pied à terre et sortit totalement de l’eau, attendant que son compagnon la rejoigne, ce qu’il fit rapidement.

La belle hésita un instant, elle pouvait encore tout arrêter. Elle pouvait changer d’avis et vivre avec lui, être heureuse mais c’était nier ce pour quoi elle avait vécu tous ces siècles ! Elle ne pouvait pas, tant pis pour lui, tant pis pour elle. Elle se retourna vers lui arborant un sourire satisfait, en total opposition avec tout ce qu’elle avait été jusqu’à cet instant.


« Mon cher Kamui, nous y sommes enfin ! J’attendais ce moment depuis ton retour sur mon île ! Je veux retrouver mes pouvoirs d’avant et tu es un des seuls à pouvoir m’y aider. Je savais que tu n’aurais jamais accepté après ma trahison alors, il fallait bien que je trouve quelque chose – elle se mit à marcher de long en large sur la berge, euphorique de tout lui dévoiler enfin – Les enfants, la famille c’est ton point faible, ça l’a toujours été ! Alors c’était le bon truc pour parvenir à mes fins, le coup des enfants ! Les jumeaux ne sont pas de nous ! Je les ai achetés sur un marché aux esclaves, j’ai un peu modifié leur apparence et leur ai implanté les souvenirs que je voulais mais ils n’ont aucun lien avec nous ! Par contre – elle s’arrêta devant lui et passa la main sur son ventre plat – lui, oui ! »

Elle éclata d’un rire sinistre qui raisonna dans toute la clairière. Un rire sordide et détestable qui aurait fait frissonner n’importe qui.

« Et oui, les jumeaux n’étaient là que dans un seul but, te ramener vers moi, que tu me fasses l’amour et que je tombe vraiment enceinte ! – un nouveau rire raisonna – Et maintenant, passons aux choses sérieuses, rends-moi mes pouvoirs en totalité et je te laisse t’en aller d’ici avec le bébé, refuse, et ce bébé mourra ! Je ne le tuerai pas tout de suite, se ne serait pas drôle mais plus tard quand se sera vraiment un personne, je n’hésiterai pas ! Alors ta réponse mon ami ! Au fait inutile de tenter quoi que se soit, ta magie est trop faible et je me suis totalement protégée. Tente quelque chose et tu signes l’arrêt de mort de ton enfant ! »

Serenos I Aeslingr

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 31 lundi 20 septembre 2010, 23:58:02

(retour à la troisième personne =3)

Alors là, Kamui ne s'y attendait pas du tout. Un coup de talon sur son abdomen avait poussé Mélisende hors de l'eau. Curieux de savoir les raison de son subit changement de caractère, il se propulsa de ses pieds pour retourner sur la berge. Il la suivit un moment, se demandant ce qu'il y avait, puis l'aura de sa bien aimée changea. Cette aura de suffisance, hautaine et mauvaise, Kamui ne la connaissait que trop bien. Elle frappa, cruellement, en lui expliquant toute la mascarade avec un sourire haïssable, pleine de fierté à exposer son plan à son amant. Qu'aurait pu faire ce pauvre amant détruit par une réalité qui n'aurait jamais dû être? Il ne savait même pas quoi penser, mais chaque parole s'enfonçait cruellement dans son cœur, le perçant de mille aiguilles douloureuses, et Mélisende n'était pas du genre à faire dans la dentelle, et elle insistait pour imposer ses paroles dans l'esprit de son amant. Alors tout ce qui s'était passé en ce jour n'était qu'une partie d'un plan? Tout cela était calculé? Même le puissant Seigneur de Meisa ne put faire autrement que de trembler, mais pas de peur. Ses poings se resserrèrent, et ils tremblèrent aussi.

Pour comprendre le sentiment de Kamui, voici ce qui se passe à ce moment-là en lui. Il regarde devant lui cette femme dont il était tombé amoureux, cette femme en qui il avait confiance, cette femme qui l'avait même trahi pour protéger leurs "enfants", et tout à coup, il se rendait compte de la supercherie. Elle ne l'aimait pas, et elle le trahissait, comme elle l'avait trahi par procuration autrefois, comme elle a toujours manipulé son esprit pour obtenir ce qu'elle désirait. Il voulait s'accrocher à son rêve de bonheur, mais celui-ci venait de s'évanouir, totalement, abandonnant le jeune homme dans la noire réalité. Il aurait voulu lui hurler des injures, lui faire des reproches, la tuer, mais la toute petite vie qui allait se figer en elle, son enfant à lui, à eux, brillait à ses yeux d'une lumière tendre, parce qu'il avait conçu ce bébé dans l'amour le plus sincère. Mais plutôt que de s'en réjouir, il ne put que sentir que son coeur s'était brisé en mille miettes, et cette fois, il n'était pas prêt de se reconstruire. Tout n'était que mensonge, tout n'était que fausseté et trahison. Même lui, fier Seigneur de Meisa, ne put faire autrement que verser une larme, parce que tout cela semblait si irréel, si incroyable, mais un véritable blasphème!

En lui, la haine montait, et son regard se redressa lentement vers Mélisende. Une énergie noire flotta légèrement autour de lui, mais elle fut réprimée par les sortilèges de cette garce, qui lui envoyaient des éclairs franchement douloureux dès que sa magie cherchait à exprimer sa puissance, brûlant sa peau par endroit. Tous ses membres tremblaient avec tant de force tant la haine de Kamui était forte, tant il avait mal. Lui qui ne pouvait qu'à peine pleurer sur son propre sort, il ne pouvait prouver son ressentiment que par cet incroyable tremblement. Celui qui a dit que les plus grandes douleurs étaient celles du cœur savait de quoi il parlait, parce qu'à ce moment là, la douleur était si énorme que Kamui ne parviendrait même pas à l'exprimer avec son être, peu importe la manière de le faire. Rien n'était suffisant. Il la haïssait, elle avait commit un acte impardonnable, et cette fois pas envers son peuple, mais envers lui. Rien n'était plus douloureux que d'apprendre que cette femme si tendre l'instant précédent était la plus grande traitresse de l'histoire, une salope de première.

Il fit un pas devant lui, et une aile sombre déchira sa chair pour se déployer, arrachant chair et éclaboussant sang sur le sol. Un flot de larmes sombres comme du sang d'orc coula paresseusement des yeux, car comme je l'ai dit, la douleur était horrible. Si horrible que le bon en Kamui se retrouva consumé par la haine, consumé par sa douleur. Il marchait lentement, le regard trahissant ses sentiments qui passaient de la haine à la colère puis au désespoir le plus profond. Il voulait lui demander pourquoi, pourquoi tant de mal, pourquoi lui voulait-elle du mal et pourquoi lui avait-elle menti? Ne savait-elle pas qu'il aurait fait n'importe quoi pour elle? Ne savait-elle pas qu'il l'aimait si profondément qu'il lui aurait rendu ses pouvoirs si elle le lui avait demandé? Tout cela en échange de son amour, de sa présence, de ses caresses, de ses baisers? Son bras s'était tendu vers la gorge de la jeune femme, et les sortilèges la protégeant lui brulèrent le bras, et il posa sa main sur sa gorge, mais il ne serra pas pour la tuer. Il ne pouvait pas le faire; il l'aimait, même s'il la haïssait du fond le plus secret de son cœur, mais c'était aussi le père en lui qui l'empêchait de tuer la mère de son fils ou de sa fille, ce tout petit bout d'existence qui n'avait même pas conscience d'être vivant.

Il aurait voulu la tuer, mais ses genoux fléchirent, et il tomba sur eux, alors que sa main glissait lentement sur le cou, puis le torse de la jeune femme pour s'arrêter au dessus de son utérus, où une toute petite vie allait se développer. Son regard se vida, vide de sentiments, parce qu'il s'était volontairement coupé de ses émotions, excepté son amour de père pour cet enfant à venir, pour se protéger de cette douleur, trop lâche pour y faire face maintenant. Les rires de sa belle l'avaient achevé. Qu'avait-il à faire de ce monde? Ce monde souillé par le pouvoir, par le désir et par l'envie? Personne ne s'attardait plus sur ce qu'ils voulaient vraiment, sur ce dont ils avaient besoin, ils voulaient toujours plus.

-Je... te... déteste...

Et sa main qui tenait jusqu'à maintenant le ventre de la jeune femme glissa et il resta là, à genoux devant elle, totalement impuissant, avec un sourire fatigué sur les lèvres, les épaules secoués de quelques soubresauts; Kamui riait. Il n'aurait jamais cru tomber amoureux d'une femme capable d'une telle ignominie, et sa propre stupidité l'ébahissait tellement qu'il ne pouvait qu'en rire, même si la situation ne s'y prêtait pas vraiment. Il aurait voulu plutôt dire "je t'aime", mais cela aurait été un mensonge grossier, une série de mots déplacé. C'était si énorme, si gros que même lui ne parvenait pas à y trouver pied. C'était comme s'il s'était retrouvé dans un abîme et qu'il savait qu'il ne pourrait jamais toucher le fond, parce que ce qu'avait fait Melisende perçait le fond du baril de la cruauté. Il baissa la tête, continuant de rire. Les graines de la folie en lui venaient d'éclore, et les pousses grandissaient lentement en lui, et il n'avait même pas envie de les empêcher de prendre son coeur, il ne voulait simplement plus ressentir la douleur.

-Je ferais ce que tu veux... Je te redonnerai tous tes pouvoirs... tous, sans exception... mais je veux notre enfant en échange...

Sur ces mots, presque inaudible, il se redressa, passant doucement une dernière main sur le ventre de Mélisende. La volonté de Kamui était totalement brisée, et tout ce qui l'attachait encore à ce monde, c'était ce bébé, parce qu'il savait que Melisende garderait cet enfant pour le faire souffrir, et elle savait aussi qu'il percerait ses secrets et qu'il réduirait ses efforts à néant si elle s'avisait de le trahir. Il n'avait plus de repère, il était totalement perdu, paumé. Ses pas se faisaient flageolant tant il était faible, et il agrippa ses vêtements, plus clairement son pantalon et son sous-vêtement, et il les enfila, avant de tomber au pied d'un arbre, anéanti au plus profond de son être. Il n'arrivait pas à y croire, et malgré tout ce que Mélisende pourrait tenter pour renouer les liens entre eux, elle n'y arriverait pas. C'était le prix à payer pour une si noire trahison. De noirs dessins se précisaient dans la tête de Kamui, et le désir de vengeance grandissait. Dans son esprit, l'image de Melisende morte à ses pieds, le coeur percé d'une lame s'était créée en lui; il voulait faire souffrir la jeune femme, il voulait qu'elle paie, et si l'enfant s'interposait, il l'exécuterait aussi, il les tuerait tous, et il les regardera se noyer dans leur propre sang, la gorge tranchée.

Mélisende

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 32 mardi 21 septembre 2010, 23:26:28

Une larme ? Il accusait le coup. Il ne s’y attendait pas. Normal ! Elle avait tout fait pour qu’il ne se rende compte de rien. En bonne araignée, elle avait soigneusement tissée sa toile et la pauvre mouche inconsciente s’y était engluée. Certaine de pouvoir s’en sortir, elle s’était débattue, jusqu’au dernier instant, elle croyait pouvoir échapper à la terrible prédatrice mais c’était peine perdue. Depuis l’instant où elle avait touchée le fil collant, la messe était dite et l’araignée était vainqueur, Mélisende était vainqueur.

Les forces sombres qui le possédaient voulurent sortir mais les pouvoirs de la magicienne les firent bien vite revenir au bercaille. Une aile noire déchira le dos du seigneur éternel et ses yeux saignaient. C’était impressionnant mais la créature fourbe ne bougea pas, trop heureuse de sa victoire. Le sourire toujours affiché sur ses lèvres traitresses. La magicienne savait qu’il ne pouvait rien et qu’il ne ferait rien contre elle. La vie de l’être minuscule en elle l’en empêcherait, son point faible toujours et encore.

Kamui avança vers elle, bras tendu, mais elle ne recula pas attendant qu’il abdique et reconnaisse sa défaite. Une défaite totale. Même s’il conservait la vie, celle-ci était un désastre, il avait tout perdu, son fief, la femme qu’il aimait. La seule chose qui pouvait encore le rattacher à la vie était le bébé qu’elle portait en elle. La main chercha à s’emparer du cou gracile mais Mélisende s’était bien protégée et la peau de son compagnon se mit à rougir sous l’effet de la brulure magique qu’elle lui imposait.

Puis, finalement, il se rendit à l’évidence et tomba à genoux au pied la sorcière qui triomphait. La main, assassine, vint se poser sur le ventre où la vie existait.

Le rire de l’ensorceleuse raisonna une fois de plus alors qu’il lui disait la détester. Elle aurait pu s’en douter mais le fait qu’il le lui avoue montrait sa résiliation. S’il avait refusé sa proposition, il ne lui aurait rien dit et aurait cherché par tous les moyens à en finir avec elle. Il n’aurait pas perdu son temps en veine parole.

Suivant son exemple, il se mit à rire également mais de tristesse et de douleur. La belle dame s’en moquait bien. Au contraire, sa faiblesse la faisait rire encore plus. Il se redressa et finit par aller chercher ses affaires. Mélisende se tourna vers lui.


« Tu auras l’enfant si tu me donnes ce que je veux ! En attendant, Libre à toi d’aller où tu veux sur l’île. Je suppose que tu ne souhaites plus partager ma couche ? – un nouveau rire – Quel dommage ! Tu es un si bon amant ! Tant pis j’en trouverai un autre ! Tu restaureras mes pouvoirs au plus tôt, à la prochaine pleine lune ! Si tu refuses, tu sais ce qui se passera – elle aussi alla chercher sa robe qu’elle enfila rapidement – Tu vois, au final, tu aurais du m’écouter et prendre la barque que je t’offrais, la chance de quitter cet endroit mais ta curiosité a été la plus forte ! – elle poussa un soupir – Pauvre Kamui, seigneur déchu de Meisa, pauvre de toi ! »

Serenos I Aeslingr

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 33 mercredi 22 septembre 2010, 01:20:35

Il posa son regard vide sur elle, sans la moindre affection, la moindre trace d'amour ne pouvant souiller ce regard de mal pur. Tout son cœur, toute son âme, était seulement accorder à cette toute petite vie même pas encore consciente. Il n'était pas rancunier, habituellement, même qu'il en était très loin, mais cette femme avait fait un affront inimaginable, et deux fois de suite, à même pas un ou deux mois d'intervalle. Son cœur avait cessé de battre, à jamais. Son cœur était mort, et pour de bon. Son regard avait eu une étincelle de pitié quand elle demanda de lui donner ce qu'elle voulait, et il ne put que retenir une phrase triste "Tu auras tout ce que tu veux... mais tu n'en tireras aucun bonheur...". Car si le but de la vie de Mélisende était de récupérer ses pouvoirs, que fera-t-elle une fois qu'elle les aura récupéré? Elle sait très bien que sa vie ne tient qu'à cela, et pourtant, une fois ce but réalisé, elle n'aura plus rien. Ni but, ni amour, ni ami, et son île n'aura plus aucune valeur à ses yeux. Kamui le savait, car il y a des années, il avait obtenu un énorme pouvoir, et pourtant, il lui a semblé inutile s'il ne pouvait rien protéger ou détruire en se servant de lui. Les gens s'étaient éloignés de lui et plus rien n'avait de saveur, car il pouvait tout obtenir facilement.

-Ne m'adresse plus jamais la parole, vipère... dit-il d'une voix trahissant une terrible fatigue.

Il se releva tant bien que mal, puis il se détourna de cette femme. Son tronc se balançait de droite à gauche à chaque pas. Il retira alors un collier attaché à son cou et le jeta par terre. C'était un cadeau qu'il avait voulu faire à Mélisende, il y a des mois de cela, avant qu'elle ne le blesse et qu'elle ne parte de sa vie. Il ne savait, à ce moment-là, pas pourquoi il l'avait gardé. La rose de fer se brisa sur la pierre blanche du sentier de la jungle qui le ramènerait à la maison, considérant qu'il n'avait plus rien à faire d'autre de toute façon. Il lui lança un dernier regard, presque peiné de la décision de sa douce compagne, celle pour qui il aurait donné sa vie pour qu'elle soit heureuse. Au final, tout n'avait été que vaine entreprise, et il avait tout perdu. Ses lèvres bougèrent, et les ondulations de sa langue ainsi que la projection de sa voix donnèrent les mots suivants, chargés de déception.

-Je t'aurais offert bien plus que la puissance... Pauvre Melisende...

Elle ne savait pas ce qu'elle venait de perdre, elle n'en avait absolument aucune idée. Elle avait perdu ce qui faisait d'elle véritablement une femme. La douceur naturelle, la beauté du coeur, l'amour pour les autres. Le physique, comparé aux qualités qui définissait une femme aux yeux du jeune homme, n'était vraiment rien, d'une futilité presque embarrassante. Mélisende n'était plus rien pour lui. Rien d'autre qu'une femme pitoyable désirant le pouvoir, un pouvoir qui ne lui donnera qu'une joie passagère et sans importance. Une femme assoiffée, une femme sans modération, une créature misérable cherchant à se donner de l'importance via une puissance incommensurable, inimaginable. Il marcha donc vers la résidence de la sorcière, traversant les longs couloirs, mû par ses sens magiques, et il entra dans la bibliothèque. Tant que le bébé vivait, rien d'autre n'avait d'importance.

***

Le mois suivant, avant le jour de la nouvelle pleine lune, Kamui Nefraet nos Vaer achevait enfin les préparatifs du sortilège qui déverrouillerait le sceau magique qui enfermait les pouvoirs de la sinistre Magicienne, l'empêchant ainsi de faire appel à toutes ses capacités. Pendant trente jours, cet homme n'avait pas dormi, pendant trente jours, ses pensées étaient fixées sur sa tâche. Il savait néanmoins que le petit était déjà au monde, dans une des somptueuses chambres de l'énorme résidence. La raison? Il n'était pas humain, et le petit se nourrissait habituellement de l'énergie du parent le plus près de lui pour se développer, et donc il prenait cent fois moins de temps à achever sa formation dans le ventre chaud de sa mère, le déformant sauvagement dans sa croissance. Pour leur part, les jumeaux n'étaient plus. Froidement, sous leurs regards désespérés, alors qu'ils suppliaient celui qu'ils croyaient être leur père, Kamui de Meisa mit fin à leur jour en leur broyant la nuque, car ils n'avaient plus de raisons d'être. Mélisende se serait débarrassé d'eux, les renvoyant sur le marché des esclaves, où ils auraient été violés et torturés par des maîtres sadiques, ce qui était pire que la mort en soi. Leurs pauvres petites âmes gagnèrent le repos en paix, remerciant leur sauveteur, car il les avait libérés de l'emprise de la sorcière. Une fois cet acte abject exécuté, le père s'était mit au travail, se détachant de tout le reste pour finir ses travaux avant que Melisende n'obtienne sa raison de mettre leur enfant à mort.

Son regard doré parcoura le sol de la bibliothèque, dont tous les épais ouvrages de magie étaient éparpillés partout, apparemment délaissés sans l'intention d'être réutilisés ou rangés, et il leva la main droite et il en fendit la chair avec un couteau. Jaillissant de la plaie, un liquide noir comme de l'encre tomba sur le sol, puis il forma, mû par la volonté du magicien, un cercle parfait, sans la moindre ouverture, puis il se déforma légèrement sur les rebords.. Puis, à l'intérieur de ce même cercle, des symboles multiples se dessinèrent. Le résultat était un cercle magique (ça)comportant les multiples noms de la magies inscrits en bordure. Il plaça un calice à chacun des quatre cercles clairs et il leva encore une fois la main au dessus, laissant son sang entrer dans les récipients. Une fois que les préparatifs furent fait, il ouvrit la porte et botta méchamment la neko qui restait devant la porte, attendant ses ordres, en lui ordonnant d'aller chercher la traitresse. L'enfant, les larmes aux yeux, s'enfuit vers la chambre de la maîtresse, sous le regard glacial de son tourmenteur. Kamui n'avait que du mépris pour tout ce qui s'était retrouvé sous le contrôle de Mélisende.

Détaché, il retourna dans la bibliothèque et se laissa faiblement tomber au pied du mur à gauche de la porte. Son regard trahissait encore sa peine, mais en plus, une incroyable fatigue. Tout ce qui restait, c'était que Mélisende vienne, et elle avait intérêt à rapporter l'enfant avec elle, sinon Kamui se faisait un serment de tout foutre en l'air et de la tuer par la même occasion.

Mélisende

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 34 jeudi 23 septembre 2010, 10:07:08

Kamui semblait avoir pitié d’elle, quel amusement ! Le pire c’est qu’il le pensait vraiment. La magicienne éclata une nouvelle fois de rire alors qu’il s’éloignait d’elle. Quand il eut disparu, elle se retrouva seule dans la clairière. Une sorte de malaise étrange l’envahit. Elle se sentait bizarre. Une sensation qu’elle n’aurait su définir mais qu’elle n’aimait pas. Une sorte de douleur à l’intérieur d’elle-même. Ce n’était pas quelque chose de physique mais plutôt mental. Elle devrait pourtant exulter de joie comme il y a quelques instants devant le jeune homme. Pourtant, il n’en n’était rien. Mélisende mit se malaise sur le compte de son début de grossesse.

Une grossesse qui ne serait tout sauf normal. Elle serait largement accélérée. Cela effrayait un peu la sorcière même s’il était hors de question qu’elle l’admette. En plus de trois mille ans d’existence, elle n’avait jamais été enceinte. C’était un choix personnel évident. C’était donc une grande première mais après tout des millions de femmes l’ont fait, le font et le feront encore, alors pourquoi s’inquiéter ? Forte de ce constat, elle retourna vers sa demeure en se disant que les jumeaux ne lui étaient plus terriblement utiles. Autant en finir avec eux.

Elle n’eut pas le loisir de les mettre à mort, Kamui était déjà passé par là. Visiblement, il avait passé sa fureur sur eux ou, alors, avait-il voulu leur épargner la souffrance de se faire tuer par elle. La magicienne les retrouva dans leur chambre, la nuque brisée, propre et net. N’étant pas totalement dépourvue d’humanité (mais bon faut le dire vite ça, constat de la joueuse), elle les fit enterrer dans le jardin. Deux petites tombes sous les fleurs ? Au moins, auraient-ils au moins ça et puis, ils étaient ensemble pour toujours et délivrer des souffrances terrestres. C’était déjà ça !


************


Un mois s’était écoulé depuis ce moment. Au cours des semaines qui suivirent, le ventre plat de l’ensorceleuse avait prit un galbe de plus en plus important. Mélisende prenait assez mal de voir son corps déformé. Elle était devenue extrêmement colérique et nombre de ses serviteurs en avaient fait les frais. Supportant mal cette grossesse, elle en accéléra encore le cours. De deux mois, elle passa à un mois de développement fœtal.

Même si on pouvait mettre cette mauvaise humeur sur le compte des hormones, ce que faisait la sorcière, ce n’était pas seulement ça qui rendait Mélisende mauvaise. Elle se sentait seule. Le seigneur de Meisa vivait loin d’elle et faisait en sorte de ne jamais la croiser. Il cherchait parfois à l’entre apercevoir, juste pour vérifier qu’elle portait toujours le bébé et n’avait pas commis une folie mais jamais il ne l’approchait. Elle passait donc ses journées dans la plus complète solitude, repensant sans cesse à la scène du lac. Elle ne comprenait pas pourquoi cela l’irritait à ce point, ni pourquoi elle se sentait si mal. La réponse, elle ne la trouverait que dans longtemps, quand Kamui serait parti pour de bon.

Au bout d’un mois, le moment vint. Les douleurs se firent ressentir et l’accouchement eut lieu. Exit les images de films où deux minutes suffisent pour mettre au monde un enfant. Là, tout se passa dans la norme. La seule chose qui fut atténuée était la douleur grâce à la magie. Dix heures furent nécessaire pour qu’elle mette au monde une magnifique petite fille qui avait héritée des yeux de sa mère.

Bien vite, elle fut confiée à une nounou, une terranide ushi qui lui donnait le lait nécessaire à sa croissance qui serait normale jusqu’à son adolescence. Ensuite, elle changerait peu d’apparence pendant plusieurs dizaines d’années. Son père étant immortelle et sa mère, non, elle vivrait plusieurs siècles à n’en pas douter. Le bébé, prénommée Phèdre, fut placée dans une chambre protégée par des gardes mais aussi tout un tas de sortilèges magiques, empêchant son père de s’en approcher.

La nuit de la pleine lune arriva, signant la fin de leur cohabitation. Mélisende se rendit dans la bibliothèque. Le bébé n’était pas dans ses bars mais dans ceux de l’ushi qui l’accompagnait. Elle avait toujours cherché à éviter le maximum de contact avec elle. Elle se disait que c’était parce qu’elle n’avait aucun sentiment pour elle. Mais inconsciemment c’était pour éviter de s’attacher à un être dont elle devrait très vite se séparer. Une protection inconsciente pour éviter la souffrance. Mais, dans les faits, c’était une protection bien illusoire. Le jour arriverait où la douleur viendrait de manière brutale et violente sans que la magicienne ne s’en rende compte et ce jour-là, elle comprendrait l’erreur terrible qu’elle avait faite. Mélisende accompagnée de la nurse ouvrity les portes de sa bibliothèque et vit un Kamui épuisé.


"Eh bien mon cher êtes-vous prêt ? - elle montra alors le bébé endormit - Voilà ma part du contrat! A toi de respecter la tienne!"

« Modifié: jeudi 23 septembre 2010, 13:46:16 par Mélisende »

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 35 jeudi 23 septembre 2010, 17:36:31

Elle était vraiment sotte de faire confiance à Kamui. D'une part parce qu'il nourrissait envers elle une grande haine, d'autre part parce que leur enfant était entre ses griffes, un otage d'à peine quelques jours, et finalement parce qu'elle n'a jamais cherché à se réconcilier avec lui, le laissant seul à ruminer sa vengeance et à envisager de multiples scénarios pour récupérer leur fille, qu'il avait eu l'interdiction d'approcher et qu'il ne put prendre dans ses bras lors de sa naissance. Ce sentiment de satisfaction en voyant cette toute nouvelle vie faire ses tous premiers gestes qui tenaient davantage du réflexe qu'à une réelle volonté était si agréable que tous donneraient n'importe quoi pour en profiter encore une fois. Plus indignant encore, sa mère refusa de la prendre dans ses bras, de lui donner le sein, de lui chanter des berceuses pour l'endormir, préférant confier la petite vie aux mains d'une Ushi à son service, refusant à même le bonheur d'être une mère, tout ce que n'importe quelle autre femme rêverait de vivre. Toute la joie revint à la femme-vache, qui adopta émotivement la gamine, malgré les pulsions meurtrières de ce père qui risquait de lui faire la peau à la première erreur qu'elle ferait vis-à-vis de cette belle enfant qui avait la beauté de sa mère combiné aux caractéristiques de son père.
 
Le regard doré de l'amant démoli se posa sur la magicienne, qui était enfin entrée, accompagnée de l'Ushi et de leur belle petite fille. En aperçevant ce poupon aux yeux clos, emmitoufflé dans une épaisse couverture qui le coincait dans un étau chaud et rassurant, le père maudit eut envie de la prendre dans ses bras, de la serrer avec tout son amour contre lui, lui dire qu'il était désolé, que ses prochaines douleurs seront tous de sa faute, parce qu'il était crédule et surtout naïf. Il aurait tellement voulu épargner à ce petit ange la souffrance de vivre avec un père sans espoir, ou une mère complètement dingue et obnubilée par le pouvoir. Ce monde serait si cruel pour elle, alors qu'elle a été conçu par un homme aux sentiments si sincères, mais si fragile, et une femme qui jouait une comédie presque parfaite. Il se demanda même si elle aurait les capacités de ses parents ou si elle serait totalement dénuée de pouvoir, excepté la régénération cellulaire, qui était une des capacités génétiques particulières de sa lignée. Mélisende lui demanda s'il était prêt, ce qui coupa net ce moment qu'il aurait voulu avoir avec sa fille, le ramenant d'un coup brusque à la réalité.  Il posa son regard noir sur la magicienne, glacial et franchement agacé. Il n'avait plus aucune affection pour cette femme, et son pardon n'était pas prêt de lui être accordé.

Elle savait visiblement qu'il ne lui ferait pas de mal tant que sa fille serait entre ses griffes, mais elle ne savait pas que Kamui n'avait pas l'intention de la laisser s'en sortir aussi facilement. Si nous ne sommes pas dans les bonnes grâces d'une personne, parce qu'on s'est joué d'elle, il faut s'attendre, vraisemblablement, que la même personne cherche à nous nuire, et malheureusement, c'était le cas de Kamui qui recherchait qu'une seule raison de faire un très mauvais parti à cette femme qui lui avait brisé par deux fois le coeur, en lui prenant tout ce pour quoi il s'est toujours battu; le bonheur. Il se foutait de Meisa, il se foutait de la gloire, il se foutait de la puissance, ce qui le rendait heureux, c'était ces petits plaisirs que les humains normaux avaient, il voulait vivre simplement, avec une famille qu'il verrait enfin grandir sans être forcé de partir et de revenir pour constater qu'il a tout raté. Il avait cru que ce serait différent avec Melisende, mais encore une fois, elle s'était joué de lui, de lui et de son amour pour elle, le privant de sa fille et de sa joie de vivre.

La magicienne s'avança vers le cercle magique, visiblement empressée de récupérer sa puissance phénoménale et surtout très dangereuse. Kamui la contourna et vint embrasser le front du poupon endormi. "Je t'aime, ma fille..." aurait-il voulu dire, se contentant de la couver d'un regard paternel rempli d'amour, avant de retourner vers Melisende. Le cercle magique se mit à briller dès que la magicienne mit les pieds dessus, brillant d'une lumière chatoyante, pleine de vie. Le sang contenu dans les quatre calices se mit à briller d'une couleur vermeille. La magie allait bientôt faire surface. Kamui s'approcha alors et s'approcha au centre auprès de Melisende. Avec une moue dégoutée, il entreprit de lui retirer ses vêtements, pour s'assurer qu'aucune énergie étrangère à la leur ne vienne s'interposer. Il s'ouvrit alors l'artère du poignet droit avec son couteau, sans pousser un seul gémissement et empêchant sa magie de guérir ses plaies. Il cueillit du sang avec son index et il se mit à dessiner avec le liquide vital sur le corps voluptueux de Melisende, gardant toujours son visage détaché. Les fresques édeniennes représentaient la puissance, la femme, mais aussi un autre symbole, inconnu de mélisende, était dessiné sur son abdomen. Kamui savait qu'il signifiait Vie, mais son effet ne concernait que lui.

-...

Il recula et il laissa la jeune femme seule au centre du cercle.

Mélisende

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 36 dimanche 26 septembre 2010, 21:21:57

Lorsque la magicienne vit Kamui, elle lut la haine dans son regard. Elle ne lui en voulait pas, c’était d’ailleurs bien normal vu les circonstances. Il lui rendrait ses pouvoirs contre la vie de leur enfant. Un marché ignoble, certes, mais nécessaire à la survie de l’ensorceleuse. Survit, oui, car l’acquisition de davantage de pouvoir était devenu sa seule raison d’exister. Elle avait eut une chance de vivre normalement avec un homme prêt à tout pour elle mais les années, les siècles d’enfermement qu’elle avait subi, la privation de ses pouvoirs l’avaient rendu avide de tout ce dont elle avait été privée. Il était hors de question de tout abandonné pour un sentiment inconnu.

L’espace d’un instant, le doute s’insinua en elle lorsqu’elle vit le seigneur de Meisa se pencher sur leur fille et qu’elle vit l’amour et la tendresse dans son regard. S’était-elle trompée ? Avait-elle été trop loin ? Peut-être mais c’était trop tard pour faire demi-tour à présent. Elle avait un but, un seul et unique but, et rien, ni personne ne l’empêcherait de l’atteindre.

Mélisende rompit le lien entre le père et l’enfant considérant qu’il était temps de passer aux choses sérieuses. L’enfant attendrait, elle était bien loin d’être une priorité. D’un signe de la tête de la sorcière, l’ushi alla se mettre dans un coin de la pièce, la petite Phèdre endormit tout contre elle, inconsciente du drame qui se jouait entre ses deux parents.

La magicienne se dirigea vers le cercle et y pénétra. Sa magie trouva bien vite un écho à celle que Kamui avait produite grâce à son sang. L’homme pénétra à son tour dans le cercle magique et se mit à dévêtir la belle sans lui prêter plus que ça attention. Il demeurait de marbre devant les courbes tentatrices de son ancienne compagne. Il se mit à dessiner des signes cabalistiques sur son corps à la peau dorée. Mélisende se laissait faire, confiante, forte de l’atout vivant qu’elle possédait sur lui. A la moindre erreur de sa part, l’enfant subirait le courroux de sa mère, sans que celle-ci n’hésites une seule seconde.


« Allons-y à présent, Kamui. Finissons-en ! Rends-moi mes pouvoirs et je te rendrai ton enfant ! »

Elle dit son enfant et pas notre enfant. Elle se détachait totalement de ce petit être qu’elle avait pourtant conçu et porté mais qui n’était qu’un simple pion dans son jeu d’échec, un jeu terrible d’où, au final, personne ne sortirait gagnant.

Serenos I Aeslingr

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 37 jeudi 30 septembre 2010, 21:33:46


Alors qu'elle se retrouvait seule au centre du cercle magique, Kamui trempa encore une fois ses doigts dans son propre sang, se tourna vers la nourrice et d'un coup brutal du revers de la main, il l'envoya voler et heurter directement, récupérant sa fille avant l'impact. La nourrice ne souffrit pas; elle mourut sur le coup, la nuque et le cerveau broyé. Kamui fit apparaitre un berceau pour sa fille, l'y glissant et dessinant de son sang un caractère Édenien avant d'achever le travail en s'en peinturant un à lui aussi. Il revint alors vers Mélisende, agissant à une telle vitesse que peu importe ce qu'elle aurait bien pu faire pour l'Ushi, elle ne put le faire si l'envie l'avait effleurée. Alors que la magie se créait. Alors, les lèvres de Kamui commencèrent à bouger, et sa voix monta. Sa magie était une forme plus complexe que celle qui utilisait habituellement. Normalement, son sortilège réclamerait qu'il demande aux forces de Mana de détruire le sceau de Melisende, mais de cela, il n'en avait pas du tout l'intention. Enfermant Melisende dans un cocon de lumière transparente, il en effleura la compacte surface, murmurant les paroles d'une chanson.

Il serra les poings, et son regard posé vers Mélisende lui transmit aussitôt la grandeur de son désespoir. Il commençait alors à exécuter son plan de trahison. Elle allait perdre quelque chose en gagnant toute cette puissance.

Des symboles dorés se mirent à se dessiner sur le sol autour de l'orbe lumineux. À l'intérieur, du mana sous forme électrique frappait brutalement Mélisende, tâtant son corps pour ouvrir une faille dans la protection magique qui empêchait les magiciens ordinaires de rendre ses pouvoirs à la sorcière. Kamui se mit à trembler violemment, alors que des larmes de sang s'échappaient de ses yeux, tant l'effort était grand, et sa peine, énorme. Il n'avait rien d'un traître au fond de lui, mais sa noirceur ne pourrait que croître avec le temps, et il ne voulait pas tuer son amour, malgré la haine qu'il lui vouait.

Il n'arrêtait pas de chanter, même si Mélisende ne pouvait entendre ses paroles. Alors que le sortilège se faisait de plus en plus véhément à détruire les protections et à ouvrir une faille dans le sceau de Mélisende, des courants magiques venaient de nulle part déchirer la chair du magicien, dans un éclaboussement de sang, qui venait souiller la bulle protectrice de Mélisende. Le seigneur de Meisa tomba à genoux, portant sa main à ses lèvres pour tousser, crachant du sang entre ses doigts.

-"Il combattit la souffrance et la colère... malgré ses si nombreuses épreuves amères" s'efforça-t-il de chanter malgré la douleur.

Il se remit debout et il posa une nouvelle fois les mains sur la bulle, envoyant une puissante décharge d'énergie, qui frappa encore plus brutalement la protection de Melisende. Alors qu'elle ne sentait aucune douleur particulière, lui donnait pratiquement tout, voir une parcelle de son immortalité dans le pacte qu'il faisait avec le Mana. Plus il donnait d'énergie, plus la protection faiblissait sous ses assauts. Finalement, il parvint à ouvrir une brèche, au niveau du cœur de Melisende, et ses décharges d'énergie s'y engouffrèrent, disparaissant sous la peau de Melisende pour percer le sceau magique écrit sur son cœur.

-"Et quand rugit le tonnerre, lui et ses hommes croisèrent le fer" continua-t-il encore, après une autre sauvage toux teintée de sang.

Il sentit alors que le sceau cédait, bien plus facilement que sa protection. Aussitôt, il plongea la main dans la bulle protectrice et engouffra une main immatérielle dans la poitrine de Mélisende, à l'endroit de son cœur. Il arracha une partie du sceau, le séparant en deux, puis en trois, avant d'apposer une partie du sceau sur son torse, puis sur le front de sa fille. Ainsi, il protégeait totalement sa fille des pouvoirs de la magicienne, et forçait la magicienne à s'en prendre à lui si elle tentait de tuer leur fille.

La bulle disparut, mais alors que c'était fini, le bras gauche de Kamui fut avalé par le Mana. Pas un gémissement, rien. Juste un dernier mot, qui scellait le premier couplet de la chanson qu'il chantait. "Et à jamais, il disparut". Il tomba mollement sur le dos, les yeux clos, sentant la vie le quitter, mais sachant très bien que rien ne pouvait le tuer, sauf une seule et unique personne, dont Mélisende n'avait aucune conscience. Restait que... peut-être pourrait-il enfin mourir? Arrêter de souffrir, de se faire manipuler et d'être ensuite pris dans d'immondes mensonges?

Un sourire fade naquit sur ses lèvres et il se laissa avaler par les ténèbres.
« Modifié: vendredi 24 février 2012, 04:16:38 par Kamui Vaer »

Mélisende

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Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]

Réponse 38 samedi 02 octobre 2010, 23:59:26

Emprisonnée dans une sorte de cocon, Mélisende assistait aux scènes qui se déroulaient devant ses yeux sombres. Elle comprit bien vite que Kamui avait tramé quelque chose de pas net quand il dessina une marque sur leur fille et sur lui. Que l’ushi soit sacrifiée, la sorcière s’en moquait éperdument. Des nounous, elle pouvait en trouver des tonnes. Ce n’était pas un souci et puis, au final, Kamui devait récupérer la gamine alors pourquoi s’encombrer d’une personne inutile.

La magicienne sentait la formidable énergie magique la parcourir et l’envelopper. Sa puissance était sans commune mesure avec ce qu’elle connaissait mais il fallait bien ça pour arriver à briser le sceau formé par plus de vingt magiciens, il y avait plusieurs siècles. La joie de retrouver ses pouvoirs lui fit oublier le doute qui l’avait assaillit un peu plus tôt mais cet oubli ne fut que momentané.

Un instant, elle posa son regard sur son ancien amant et vit toute la souffrance qui se dégageait de lui, de ses yeux. Il souffrait et ce n’était pas seulement physique. Mélisende eut mal également. Elle le faisait tant souffrir alors que lui avait été bon envers elle et même bien plus. Elle ressentit le même pincement au cœur que lorsqu’il l’avait quitté près de la cascade, là où ils avaient conçus leur enfant. Néanmoins, elle ne fit rien, une fois de plus. Elle était trop proche de son but à présent, quelques minutes et tout serait terminé. Ses pouvoirs seraient revenus à leur plus haut niveau et plus personne ne pourrait s’opposer à elle ou presque.

Elle le quitta donc des yeux et abandonna son corps à la mana qui la parcourait, cherchant une brèche dans le sceau. A la différence de l’immortel, elle ne souffrait aucunement. Kamui devait dépenser énormément d’énergie pour nourrir la mana vorace mais bientôt, le sceau finit par se briser. L’ensorceleuse l’aperçût alors qu’il se saisissait d’une partie du sceau dont il se signa et fit de même avec la petite Phèdre toujours endormie.

Soudain, tout s’arrêta, la bulle disparue et la mana retourna dans les profondeurs de la terre de l’île. Il n’y avait plus rien hormis la formidable et puissante magie qui parcourait les veines de Mélisende. C’était fait, ses pouvoirs étaient revenus et étaient intacts comme au premier jour. La magicienne sortit du cercle dessiné qui avait maintenant quasiment disparu et s’approcha du corps inerte et couvert de sang du seigneur de Meisa. Alors qu’elle s’agenouillait, un cri retentit, la petite Phèdre venait de se réveiller et hurlait à pleins poumons. Craignait-elle, malgré son tout jeune âge, pour la vie de son père ? Peu probable et pourtant… La femme brune se redressa et alla jusqu’au berceau où elle contempla l’enfant, sa fille, qu’elle avait mise au monde.

La main de l’adulte passa sur la petite joue ronde et rose de l’enfant qui se mit à crier de plus belle. Mélisende en fut quelque peu affectée. Avec une certaine maladresse, qui était touchante, elle prit l’enfant dans ses bras. Elle ne l’avait jamais fait encore, même pas quand elle était née. Bien que la manière de la tenir soit maladroite, ce n’était pas si mal pour une première fois. La sorcière faisait même preuve d’une certaine tendresse mais l’enfant ne l’entendait pas ainsi et pleurait encore plus. Sa mère essaya de la calmer en la berçant comme l’ushi le faisait mais c’était encore pire. Au bout de quelques minutes, elle abandonna et reposa l’enfant dans son berceau qui se calma alors un peu mais ne cessa pas ses pleurs. La sorcière sourit tristement.


« Tu ne veux pas de ta mère n’est-ce pas ? – nouveaux pleures – C’est bien. Ta mère ne veut pas de toi non plus ! »

Malgré ses paroles terribles, les larmes perlaient aux yeux de la belle dame. Elle retourna vers Kamui et d’un geste guérit ses blessures. Elle avait bien compris à présent qu’il lui serait impossible de tenter quoi que se soit contre sa propre fille mais elle n’en n’avait jamais eu l’intention. Enfin, elle avait juste voulu reprendre ce qui était à elle. Une fois cela fait, elle n’aurait pas fait de mal à son enfant mais Kamui ne le voyait pas ainsi et avait préféré prendre les devants. Elle se pencha sur lui et caressa sa joue.

« Tu as fait ce que tu croyais de voir faire mon ami. Si nos vies avaient été différentes alors, peut-être que nous deux… »

Elle n’acheva pas sa phrase. Pour dire quoi d’ailleurs ? Qu’ils auraient vraiment pu être ensemble s’ils n’étaient pas ce qu’ils étaient ? Mais c’était trop tard à présent. Elle se redressa et dans son mouvement, son corps retrouva les voiles noires qui les recouvraient habituellement. La sorcière claqua dans ses mains et une esclave apparut.

« Va chercher des hommes pour le transporter et toi, prends-là ! – d’un geste elle désigna l’enfant – Et fait en sorte que tout soit nettoyé à mon retour ! »

La terranide s’inclina et disparut avant de réapparaître avec deux terranides chiens, très musclés, qui allèrent chercher l’homme toujours inconscient au sol.

« Suivez-moi »

Les esclaves, dont la terranide chat avait pris le bébé, suivirent leur maîtresse sans un mot. Mélisende quitta son palais, traversa la jungle et déboucha sur la seule plage de toute l’île. Un bateau attendait, posé sur le sable.

« Déposez-les dedans ! »

Une nouvelle fois, les terranides s’exécutèrent. Kamui fut déposé en premier dans ce qui n’était qu’une simple barque de bois à peine assez grande pour lui. La petite Phèdre fut mise dans le creux du bras de son père calée au mieux. Une fois près de son père, les pleures diminuèrent et finirent par s’arrêter. Les deux terranides chiens poussèrent la barque dans l’eau qui doucement se mit à rejoindre le large.

« Rentrez ! »

La magicienne resta alors seule et contempla la barque qui s’en allait dans le lointain. Elle s’assura que rien ne viendrait perturber leur voyage vers la terre ferme. Personne ne pouvait le voir mais alors que l’embarcation disparaissait, les larmes inondaient alors le visage de la magnifique sorcière qui comprenait soudain ce qu’elle venait de perdre.


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