Toum Doum... Toum Doum... Toum Doum...Les soubresauts de la monture de fer empêchait tout simplement notre colosse de chair et de chitine de dormir alors qu'il était niché dans une cache cerclée de barreaux de métal et sous couvert d'une immense bâche ou l'usure avait finit par se faire des ouvertures, défaire les coutures de tissu usitées pour refermer les plus importantes ouvertures et ne pas gâcher la surprise aux nombreux chalands qui seraient attirés, comme des mouches par du vinaigre, par cette mascarade de cirque qu'était le Devil's Fair. La lune se perdait dans le peu d'ouverture de cette tenture et Kelenn avait prit l’initiative de se mouvoir pour aller se poser, le visage proche de l'un d'eux, profitant de cette lueur morte qu'il n'avait plus côtoyé depuis leur dernier arrêt, il y a de ça quelques jours. Avec la masse musculaire qui venait de se vautrer lourdement sur le bois, la cage vint à trembler et à se balancer sur le coté dû à l'instabilité du transport. Sans trop réfléchir l'un des nains sauta sur le véhicule, à l'arrière et tapa contre la cage d'un bon coup de pied rageur en vociférant au démon de se tenir au calme et de ne pas remuer autant sous risque de briser sa prison de fortune mais surtout de réveiller le directeur de cette étrange cortège. Et cela... Kelenn ne le voulait pas, ce n'était pas de la peur, non, juste qu'il voulait éviter cet homme, cet créature dans un affrontement directe qu'il n'avait pas gagné la première fois. Les griffes rayèrent le parquet, à nouveau avant qu'il se se redresse des quelques centimètres qu'on lui avait laissé, les pieux d'os sur son dos rayant aussi le sommet, il s'étira quelques instants pour essayer de se dégourdir. Cette cage de transport était on ne peut plus désagréable, mais obligatoire pour présenter le show.
Voilà, tout était fait, tout était installé pour le défilé, les plus originaux, mais aussi les moins vendeurs allaient haranguer la foule alors que les attractions principales ne seraient pas montré ou alors suggéré par d'habiles descriptions ou morceau de chair perdu ici et là.
Le calvaire allait reprendre... Maudit Enfer.Comme à son habitude, Arthur savait faire la promo de cette diligence macabre. Son costume en queue de pie, cette chemise rouge ou trônait une chaînette qui se perdait dans la poche intérieur de son tissu, laissant croire aux gens qu'ils pourraient trouver une montre à gousset, alors qu'il n'y avait rien.
Cet bête chaîne était le parfait représentant de cette troupe, être et laisser paraître.
Valise en main, il usé de l'espace entre le cou du cheval et son ventre rebondit pour la déposer et récupérer, de temps à autre, un sirop pour adoucir sa gorge et ainsi que ses cordes vocales. A n'en pas douté, il était professionnel dans son métier et une bonne partie des intrigués venaient admirrt le défilé uniquement grâce aux timbres de sa voix. Malgré le fait de connaître chacun des protagonistes, Kelenn écouta chaque mots qu'Arthur pouvait dire, lâcher de ses lèvres sèches et abîmés par le temps. Comme un mimétisme incontrôlé, le scorpion venait à répéter, en silence, chaque chose qui devait être dites, rengaine qu'il finissait par connaître par cœur.
Bien au delà de tout ça, il ne savait pas ce qui se tramait dehors, il ne voyait pas la foule enclin à suivre cette troupe. Seul les mouvements de voiture brisait la monotonie de la scène pour lui car irrégulier dans les mouvements. Contre son grès et du fait aussi de son manque de réactivité pour le public. L'un des leprechaun souleva le draps, attrapant le dard énorme et sombre du bâtard sans que ce dernier ne réagisse. Oh le langage châtié qu'ils employés envers la meute n'étaient pas sur joué car Kelenn fut insulté de
« chiure de papillon nocturne abruti par une ampoule !» au avant que l'extrémité de son appendice fut sorti de la cage et que le nain glissa ses jambes de chaque coté de se dernier, se plaçant sur la pointe des pieds et fit semblant de se caresser un membre déformé et monstrueux en dévisageant tout ceux dont le regard osé se poser sur lui.
Toum ! Doum ! Toum Doum !Le cortège avait ralenti, pour le bien de la populace, il fallait se vendre, se montrer et faire venir les clients et c'était chose faite, réalisée avec brio par la caravane. C'est avec un profond soupir libérateur qu'il sentit en fait cette dernière s'arrêter, le lieu de l'installation était sûrement sous lui à cet instant précis et il reçu confirmation rapidement quand le tissu vola sous la force du cracheur de feu et du jongleur réuni. Ouvrant la cage et libérant la bête sombre qui posa la main sur ses yeux tout en descendant, s'habituant à la peine ombre et à la pleine lune. Il secoua le corps tel un animal couvert de puces, son membre chitineux brassant l'air dans le sens contraire, comme mué de sa propre vie avant qu'il ne pose sa tête pointu sur l'épaule de son propriétaire. Kelenn leva la main, non pas de mot, pas besoin, nul besoin de le faire, il savait ce qu'il avait à faire et il s'y attela rapidement. Il chercha du regard le Captain Essy et mais ce fut son oiseau osseux et étrangement encore en vie qu'il trouva le premier. Ce pélican n'avait plus rien de la bête splendide qu'il aurait dû être et n'était plus que l'ombre desséché de ce qu'il était. Essy se trouvait déjà à l'immense amas de planches qui allait servir de cabine pour ameuter la foule, mais aussi de baraquement pour notre fameux
« Homme Scorpion ».
Ce qui aurait du être aigu et bruyant venant de l'animal qui annoncé ça venu, n'était plus que gargouillis étranges sortant de son bec. Kelenn il posa une main sur le boiteux à la jambe de bois rongé par l'usure et secoua la tête négativement pour l'empêcher de se casser un peu plus le corps. Le géant de chair, de fourrure et de chitine aux trio de cornes allait faire tout ceci. Loin des regards indiscret et de l'entrée pour ne pas dévoiler à la foule que non, cette manticore n'était pas supercherie et était bel et bien un être de chaire, de sang et de souffre. Même si elle n'osait se l'avouer, le directeur avait réussi à briser sa monotonie et il commençait à aimer errer de ville en ville avec ses vils.
La cohorte se mit à vivre telle une fourmilière, dressant chapiteaux, cages et attractions pour la future ouverture du cirque funeste.
Pour les plus observateurs des futurs clients ou les habitués du lieu ou se trouvait cette petite troupe, une chariote était déjà présente depuis sur ce lieu, depuis combien de temps ? Difficile de le dire. Mais personne n'en était sorti. Il y avait une raison à tout ceci, elle n'était là que pour servir de passe au sir de ce lieu et responsable de cette essaim d'insectes en plein travail.
Ajustant son chapeau haute forme et il se stoppa sur la dernière marche avant de poser le pied sur le terrain boueux, son regard mesurant tout le manège qui se déroula devant lui. Adras fut prit d'un sourire satisfait de tout cela. Il appointa son carrick à l'aide de ses deux mains et prit le pas en direction du centre des festivités. Vérifiant que chaque chose était à sa place, chaque personne et chaque lieu, que rien ne soit fait de travers ou laisser au hasard. C'était un perfectionniste dans l'âme et il ne voulait pas que sa troupe de démons ne puissent user de leur plein potentiel. Durant sa progression, il se stoppa devant de l'un des chef d'oeuvre de son cirque si ce n'était pas LE chef d'oeuvre. Le train fantôme qui ne payait pas de mine de l'extérieur, la peinture était écaillé, les monstres n'étaient plus d'actualité et les railles commençaient à rouiller et pourtant, derrière cette morne décoration, se cacher surement le plus grand mystère de cette fête, mais aussi la plus dangereuse des choses qu'il avait pu amener en ces lieux ou se traînait les carcasses mortels. Il s'avança tout en dodelinant de la tête sur une musique imaginaire que son esprit dérangé devait lui chanter et s'arrêta à hauteur de son amuseur public. Ce dernier se retourna vers Adras, les pupille dilatées par la prise de stupéfiants, avant même que le directeur ne souffla mot, il secoua la tête positivement, comme pour répondre à la futur question qui devait être éternel
« Tout se passe bien ? Pas de soucis dans le montage particulier de mon plaisir ? » Et Adras sourit, il sourit à pleine dents, satisfait de voir qu'il n'avait plus mot à dire à ce dernier pour avoir ce qu'il désirait. Pas le plus futé ? C'était désiré, il ne vendrait pas la mèche sur le secret de ce lieu, il était bien trop... Dépendant des drogues que pouvait lui fournir son sir et trop malléable mentalement.
Adras le laissa donc, tournant le talons avec son manteau prit par le vent qui se posa quelques secondes plus tard contre lui. Il libéra tout le monde de sa présence, les laissant s'affairer autour de lui, alors qu'il s'offrait le temps de faire le tour de sa propriété pour deux semaines à venir, d'immenses tentures sombres étaient tendues pour délimiter la zone avec une ouverture simple, fermée par une corde tendu entre deux poteaux de bois pour signifier que rien n'était prêt dans l'immédiat et dont les gardiens étaient les deux nains aux langages fleuris.
Adras prit le temps de vérifier que tout était bien fermé, clôturé, pas de tour de passe passe pour s'infiltrer chez lui, pas sur son domaine, pas dans petit coin d'enfer. Pipe à la main et canne dans l'autre, ce démon de luxure, d'orgueil et de la bienséance malfaisante déviré le long de ses parois, perdu dans ses pensées, réfléchissant aux âmes égarées qui allait venir ici et dont, il espérait, pour en profiter pleinement, d'une manière ou d'une autre.
Sbire Essence Homard Chevalet Somnanbule