Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Suspendu] Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".
« Pourchassez-le! Ne le laissez pas s’enfuir, bande d’idiots ! »

Le caporal ennemi s’époumonnait en poussant ses hommes à pourchasser le Roi alors que celui-ci s’éloignait vers les montagnes, histoire de garder leur attention sur lui plutôt qu’à son infanterie qui battait en retraite. Une stratégie somme toute adaptée, car si le Roi avait des chances de s’en sortir en fonçant dans un terrain ardu, les pertes en vie chez les troupes alliées seraient conséquentes s’ils étaient pourchassés. Fort heureusement, pour le caporal, il était beaucoup plus important de présenter à son empereur la tête d’un souverain ennemi plutôt qu’une victoire somme toute relativement sans conséquences.

Alors qu’il gravissait les marches menant aux montagnes, Serenos entendit des impacts de flèche, et ce quelques secondes avant d’en sentir se planter dans sa chair. Le Roi bascula vers l’avant, s’effondrant au sol pendant une seconde, le souffle coupé. Aucun doute possible, une des flèches était fichée dans un poumon. Il mobilisa une part de sa magie pour empêcher son poumon de se remplir de sang, et il se releva en jurant alors que chaque mouvement faisait jouer les flèches sur ses muscles. Il entendait derrière lui les cris des soldats Ashnardiens, certains qu’ils allaient mettre la main sur une bonne prise, mais Serenos ne comptait pas leur donner sa tête sur un plateau d’argent ; s’ils voulaient se vanter d’avoir tué le Roi de Meisa, ils allaient bosser pour. Bientôt, les marches furent remplacés par des routes pavées qui passaient tantôt par les montagnes, plus tard à travers la montagne, et Serenos savait exactement pourquoi ; plus loin se trouvait les ruines de Sylvandell, une nation Ashnardienne ayant, récemment, été la victime d’un cataclysme. Malgré son savoir, il ne savait toujours pas ce qui était arrivé, et visiblement, Ashnard non plus, et les nations alliées se demandaient si ce n’était pas de la rétribution divine.

Rétribution divine ou pas, Serenos n’en avait cure ; il devait passer la montagne pour échapper à ses poursuivants. Pour ralentir ceux-ci, le Roi fit tout ce qu’il put, incluant couper les ponts qui reliaient deux corniches de montagnes, sachant qu’avec l’équipement standard Ashnardien, cela ne ferait que ralentir leur élan, car ces hommes étaient fort habitués à des chasses à l’homme en territoire hostile. On dira ce qu’on voudra du Ashnardien standard, mais c’est féroce comme saloperie, de vraies sangsues ; ils ne lâchent jamais l’affaire. C’est une qualité, franchement, Serenos n’avait jamais vu un tribunal impérial, mais l’argumentative ne devait pas tarder à monter en décibel. Toujours est-il que cette endurance était une vraie plaie à gérer, autant sur le champ de bataille que dans des situations moins dramatiques.

Bientôt, il arriva au tunnel, une installation qui passait sous la montagne. Plus ou moins désaffecté à l’époque, en raison des différents moyens de transport possibles, la charpente qui empêchait le tout de s’effondrer avait définitivement vu de meilleurs jours. Serenos aussi, par ailleurs. Il était néanmoins particulièrement content de voir qu’il n’aurait pas grand-chose à faire pour se débarrasser de ses poursuivants ; il devait simplement faire s’effondrer une montagne ! Rien que ça ! … ou du moins boucher le tunnel. Moins impressionnant, mais bon, ce qui était important, au final, c’était le résultat. Une fois le tunnel passé, Serenos déferla dans la montagne une bonne dose de magie et causa un léger tremblement de terre. Léger, mais suffisant pour que la charpente abandonne sa charge et s’effondre, bientôt suivi par un effondrement du tunnel, ce qui devait, à défaut de le débarrasser de ses poursuivants, au moins les ralentir, parce que la montagne était terriblement périlleuse à escalader, et impossible à contourner ; la chaine de montagnes entourait le domaine sylvandin et les avait protégé contre les invasions pendant des siècles, avant que le siège Ashnardien ne les force à se soumettre à l’Empire.

Le Roi ne parvint pas à se sauver bien loin, en raison de sa fatigue et de ses blessures, mais il tâcha quand même de rejoindre les ruines de la capitale, tant bien que mal, tâchant de faire fi de ses blessures qui, lentement, drainait son sang et sa vitalité.

Le joyau de la nation de Sylvandell avait toujours été sa capitale. Adornées de statues de dragons, survolées par leurs gardiens dorés, les Sylvandins avaient fait de ces montagnes le nid d’une civilisation qui, en d’autres temps, aurait été probablement l’une des plus puissantes du monde. Leur foi inébranlable en la puissance des dragons d’or et du pacte ancien leur assurait la prospérité. Cependant, même des dragons ne pouvaient rien contre la fureur des cieux, et maintenant, il ne restait rien du grand palais qui avait protégé la dynastie des Korvanders sur plusieurs siècles. Le temple de l’Omniprêtre avait été écrasé sous des météorites, la ville entière avait été martelée par le cataclysme, ne laissant derrière que quelques habitations encore debout, le reste n’était que décombres.

Serenos se traina tant bien que mal jusqu’au palais, traversant le pont qui, lui-même, avait vu de meilleurs jours ; seuls quelques parties tenaient encore, et le Roi était sûr qu’il aurait besoin de sauter pour ne pas être sur une partie trop fragile au moment où elle s’effondrera, mais il n’eut pas besoin de prendre de telles mesures. Cela ne l’empêcha cependant pas de démolir le pont, histoire de rendre toute tentative de le rejoindre plus complexe, et d’un sort, il fit disparaître le mortier qui tenait les pierres ensembles. D’un coup, le pont n’était plus qu’un millier de pierres sombrant dans l’abîme. Une fois le méfait accompli, le Roi marcha jusqu’à l’intérieur du temple de l’Omniprêtre et se laissa finalement choir dans la chapelle.
« Modifié: mardi 04 juin 2024, 19:22:26 par Serenos I Aeslingr »

Elynie Reviade

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Re : Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

Réponse 1 dimanche 23 avril 2023, 18:08:43

" La nostalgie est un poison. "

Ces mots, Elynie les ressentait au plus profond de sa chair alors qu'elle foulait d'un pas lents les restes d'une maison en ruine. Elle tenait ce propos de son frère, Kin'Dareb, dont la puissante présence se tenait pour l'instant en hauteur, alerte et vigilant, tandis que la prêtresse d'écailles foulait lentement un lieu qu'elle avait quittée depuis trois longues années. Pourtant, elle n'était pas revenue par nostalgie. Durant leurs pérégrinations, elle et son frère avaient rencontrés de biens nombreux voyageurs, certains fort peu courtois, d'autres autrement plus cordiaux, tant et si bien que la jeune femme avait appris bien des rumeurs. On lui avait notamment dit que l'ancien royaume dont elle était originaire avait certes perdu toute forme de direction, de vie, d'importance, mais qu'il y avait encore maintenant d'anciens citoyens qui y retournaient dans l'espoir d'y trouver un peu de ce qu'ils avaient put goûter à l'âge d'or du Royaume de Sylvandell. En toute honnêteté, Elynie savait que les dragons d'Or avaient quittés ces terres, que la famille royale avait été enterrée... Alors que pouvaient-ils espérés, ces pauvres hères, à venir ainsi parcourir les ruines de ce royaume ?

C'est là qu'elle avait compris qu'il pouvait s'agir d'elle. Malgré tout, sa ressemblance avec la défunte princesse, le fait qu'elle soit accompagnée par un dragon aux écailles argentées, il y avait là pas mal de chances pour que des concitoyens aient eut vent de son existence, de sa survie même, et qu'ainsi ils se soient mis en route dans l'espoir de la rencontrer à nouveau. Aussi, c'était avec sur le coeur son devoir de prêtresse qu'elle avait fait le chemin retour, en direction des ruines de son pays natal. Kin l'avait ainsi mise en garde, mais elle n'avait pas franchement désir de l'écouter, simplement de s'assurer que personne ne se trouvait encore à attendre son potentiel retour au milieux de ruines. Sylvandell était morte, c'était un fait, personne ne devait à nouveau en parcourir les décombres. Si elle y allait, ce n'était pas pour se faire adorer, chose que devait craindre sa puissante famille. Non, Elynie s'y dirigeait avec pour objectif d'ordonner à tout ceux qu'elle rencontrerait de quitter cet endroit, de laisser mourir ce morceau du passé, pour enfin aller de l'avant vers une nouvelle vie plus saine.

Voilà pourquoi elle grimpait sur les différents murs effondrés de la cité, qu'elle se glissait entre les décombres, qu'elle repoussait certains débris pour se créer un chemin au milieu de nuages de poussières et de cendres. Cela faisait déjà deux jours qu'elle sillonnait les environs de la cité royale, s'affairant à suivre la moindre trace de vie qu'elle pouvait déceler... Mais pour l'instant, aucune forme d'existence n'avait rencontré son chemin. Les villages étaient vides, les forêts n'abritaient plus aucunes formes de vie, les routes et chemins de terres s'éteignaient doucement sous une végétation vive, parfois si dense qu'elle en devenait infranchissable. Oui, ce royaume avait perdu toute forme de civilisation, ne resta alors qu'une destination pour la jeune femme, un lieu qu'elle se devait malgré tout de vérifier avant de quitter ce pays, définitivement pour le coup : la capitale. Même pour elle, l'idée de devoir à nouveau parcourir les gravats de la cité où elle avait grandie l'inquiétait. Elle pressentait la détresse qu'elle y ressentirait, la peine qui serait sienne de voir son passé ressurgir au milieu des ruines.

Sans son devoir, elle n'aurait jamais fait le choix d'y retourner. Pourtant, elle ne put qu'envoyer un ultime message télépathique à son frère de couvée avant de s'enfoncer au coeur du royaume, en direction de l'imposante cité montagnarde.

" Kin, je vais y aller.
 -  Ce sera sans moi. Je n'ai aucunes raisons de perdre mon temps au dessus de morceaux de pierre dénués de sens.
 -  Je le sais. Je reviens dans deux jours, n'ai crainte. "

*
*   *

Il lui fut difficile de retenir ses larmes. Son foyer, l'église d'argent, n'avait même plus de forme : Quelques maigres pierres seulement laissaient entrevoir qu'il y avait eut, un jour, l'existence d'un mur à cet endroit là, d'une colonne à celui-ci, ainsi que d'un clocher, tout au fond. Les escaliers menant au nid de Kin étaient ensevelies sous les débris, tandis que ce qui avait été sa propre chambre n'avait même pas encore une forme, un simple trou causé par elle ne savait quel puissance magique se trouvant à la place de celle-ci. Elynie s'en détourna avec le coeur rongé de douleur. Son frère avait raison, la nostalgie était effectivement un poison. Ce qu'il ne lui avait pas dis, c'est qu'elle l'avait déjà dans ses veines sans même le savoir. Qu'aussi bonne et juste était sa mission, cela ne la protégeait pas pour autant du malheur que de voir sa patrie réduite en lambeau. Mais elle n'avait pas le choix. Elle dû raffermir son emprise sur ses émotions, ravaler les sanglots qui voulaient s'échapper de sa gorge, et reprit son exploration.

Proche de l'église d'argent se trouvait le coeur de la foi de feu Sylvandell. Si il était désormais certain que la chapelle de la foi d'argent avait été réduite en miette, Elynie voyait déjà qu'il n'en avait pas été de même avec le temple de l'Omni-prêtre. Le lieu trônait encore assez fièrement au milieu des ruines. D'ailleurs, quand elle s'en approcha, ce ne fut pas sans remarquer que si plusieurs flèches se trouvaient encore dressées fièrement vers les cieux, ce n'était pour autant pas sans que les murs de cette bâtisse n'ait subit les mêmes affronts que le reste de la capitale : Un trou béant en avait ouvert le flanc Ouest, comme si un gallion en avait rencontré la façade et s'était échoué dessus à pleine vitesse. L'idée même ne manqua pas de faire trembler la fausse elfe, mais elle préféra éclipser ce genre de fantaisie de son esprit par des éléments de réflexions bien plus concrets : sa mission. Si elle ne croisait pas d'anciens Sylvandins par ici, il ne lui resterait bien que le palais pour espérer trouver des fugitifs. Si ce n'était pas le cas... Alors elle se remettrait en route, avec le baume au coeur de savoir que nul n'errait encore en ces lieux.

Pourtant ... Quelque chose allait bien rapidement la calmer dans son espoir de repartir rapidement des lieux. C'est quand elle approcha de l'enceinte de l'église, qu'elle entama de gravir le tas de débris qui s'échappait de l'ouverture béante produit par quelques terrible sortilège, qu'elle perçut un son étrange, anormal : Une respiration. Cela lui prit quelques secondes pour s'en assurer, mais oui, elle entendait bien le râle difficile et poussif d'une personne exténué, sûrement poussé à l'extrême de son énergie et de ses forces. Elle ne se précipita pas, après tout il aurait été stupide que dans un élan d'empressement elle se blesse en glissant sur un débris instable. En revanche, elle finit son ascension à un rythme mesuré, et une fois en haut de l'amas de pierres et de bois calciné, elle observa l'intérieur de la bâtisse. La respiration qu'elle percevait se répercutait sur les murs de l'église, l'empêchant d'avoir une appréciation solide de sa provenance, mais son regard fit le travail à la place de son ouïe. Elle vit au fond cette figure altière, en partie adossée à l'autel de la chapelle, peinant visiblement pour rester conscient.

La prudence invitait à ne pas s'approcher ainsi d'un homme blessé au milieu de ruines abandonnées depuis plusieurs années. Elynie y préféra la bienveillance de l'église d'argent, descendant de son perchoir d'un pas prudent tout en élevant la voix pour se faire entendre, annonçant son arrivée au soldat qui se trouvait là.

" Ces lieux n'ont ni prêtre, ni guérisseur depuis des lunes. S'y réfugier est une folie. "

Une pierre glisse sous son pas, et la voilà qui se jette de côtés pour se coller aux gravats, afin de ralentir sa chute comme elle peut. Deux mètres de glissade douloureuse s'ensuivent, mais elle atteint par chance le sol inégal de l'église, non sans louper un battement de coeur. Dieu que ses vêtements manquaient de praticité dans ce genre de situation. Elle se redresse doucement, observe l'homme d'âge mûr depuis sa position. Il est blessé, c'est une évidence, mais il se trouve tant et tant recroquevillé sur lui-même qu'elle ne parvient pas à observer où se trouvent ses plaies. Par contre, elle ne peux que constater que l'homme ne semble guère provenir de Sylvandell, autant dans sa tenue militaire, aucunement commune avec les équipements sylvandins, mais aussi dans les traits durs et battus de son visage. Elle fit un premier pas en sa direction, s'exprimant calmement.

" D'où venez-vous ? Que faites-vous donc perdu au milieu de ces ruines ? "

Serenos I Aeslingr

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Re : Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

Réponse 2 mardi 09 mai 2023, 18:52:50

Le temple était relativement discret, au point qu’il pouvait entendre sa respiration faire de l’écho. La douleur de ses blessures était intense, tenace, et ne semblait pas se calmer. Cependant, le calme et la sécurité de l’endroit lui permettait au moins de se concentrer à ne pas laisser sa vie lui filer entre les doigts, ce qui était, au final, tout ce qu’il pouvait faire, hormis extraire celles qui étaient à portée de main. Malgré l’absence de foi du Roi, les lieux de culte étaient des endroits où de nombreuses formes d’esprits se rassemblaient, souvent des esprits de compassion et de guérison. Ces mêmes esprits étaient parfois entourés de créatures plus sombres de leur plan, des êtres de colère, de vengeance, de haine et de rancœur, mais les esprits ne se gênaient pas les uns les autres, contrairement aux humains.

Sa nature magique le rendait réceptif, ironiquement, à la présence de ces mêmes esprits, et grâce à leur présence, ses blessures guérissaient plus vite. Ou du moins les saignements s’arrêtèrent et son corps puisait dans leurs faibles réserves d’énergie pour accélérer son processus de régénération. En Meisa, puisque les esprits étaient plus nombreux et surtout plus forts, il était plus facile pour lui de se rétablir, mais ces contrées lointaines avaient été désertées par ces êtres primordiaux, pour le meilleurs ou pour le pire.

Une voix résonna alors dans l’église, alors qu’il se concentrait sur sa guérison, brisant cette concentration si importante pour qu’il ouvre un œil et regarde dans la direction de son origine.

"Ces lieux n'ont ni prêtre, ni guérisseur depuis des lunes. S'y réfugier est une folie. "

Enfin, dit-elle juste avant de faire une chute remarquable et glisse sur les escaliers, rebondissant à plusieurs reprises avant d’atterrir sur le plancher. Le Roi fit un effort monumental pour ne pas se payer la tête de l’étrangère, qui tentait tant bien que mal de récupérer un vestige de prestance.

À peu près autant que de rester devant une troupe d’archers en joue, mais les détails, vous savez… fit la voix du Roi dans son propre esprit. Il se surprit lui-même de cet élan d’humour sarcastique, surtout blessé comme il était. Selon les guérisseurs, s’il était capable d’avoir l’esprit à être désagréable, c’est qu’il n’était pas sur le point de crever dans la demi-heure.

" D'où venez-vous ? Que faites-vous donc perdu au milieu de ces ruines ? "

« Une excellente question, mademoiselle, mais pour répondre simplement ; je me cache et je tâche de rester vivant. Tant qu’à mes origines… Si vous avez déjà vu une pièce de monnaie de Meisa, vous devriez à peu près pouvoir me replacer. »

Oui, il était un brin sarcastique. En même temps, c’était la première fois qu’il croisait quelqu’un qui ne tentait pas de le tuer ou de lui venir en aide alors qu’il était au sol. Devant la réaction de cette femme façe à un homme criblé de flèches, le Roi ne pouvait s’empêcher d’être plié, intérieurement bien sûr, de rire, parce qu’extérieurement, il savait que juste remuer un seul muscle serait une agonie. D’ailleurs, il restait parfaitement immobile sur le sol de pierre, à la merci du premier venu (ou du moins laissant cette impression). Il n’y avait pas vraiment de doute qu’une fois que ses poursuivants auraient contournés les pics de la montagne, ils fouilleraient les ruines pour trouver leur proie, mais celle-ci espérait qu’elle ait gagné assez de temps pour au moins se remettre en état de se battre.

« Ah, et accessoirement, je me prends pour un porc-épic. » fit-il en pointant les flèches dans son dos, non sans une certaine pointe d’humour dont il se félicita mentalement.

Elynie Reviade

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Re : Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

Réponse 3 samedi 10 juin 2023, 16:23:14

« Une excellente question, mademoiselle, mais pour répondre simplement ; je me cache et je tâche de rester vivant. Tant qu’à mes origines… Si vous avez déjà vu une pièce de monnaie de Meisa, vous devriez à peu près pouvoir me replacer.
 -  Hum hummm. »

Cet homme. Si de prime abord il avait visiblement cherché à lui répondre sans autre forme de vérité que celle simple et sincère, la suite de son propos déplaisait légèrement à la prêtresse. Qui ne dit pas son nom par orgueil n'a généralement pas la vertu de pouvoir exprimer son patronyme pour le bon et le bien que celui-ci a sut insuffler à autrui. La mention de la pièce de monnaie ne lui plu pas plus, laissant entendre que sa position dans la noblesse pouvait justifier qu'on le connaisse naturellement, sans même que l'on se pose la question de qui peut bien se trouver face à soi. Au grand malheur de ce bellâtre dont l'infatuation du langage prouvait un certain manque d'humilité, Elynie n'avait jamais eut à voyager en Meisa, ce qui avait bien naturellement eut l'effet de ne pas lui permettre d'avoir un de leur sou en sa poche. Aussi, le noble ou souverain qui se trouvait face à elle n'était rien d'autre qu'un blessé, caché dans les profondeurs d'un pays en ruine, en train de se laisser à des traits d'esprits plutôt que de s'exprimer correctement. Voilà bien un bon moyen de refroidir son bon coeur, heureusement que la piété maintenait son âme au chaud.

« Ah, et accessoirement, je me prends pour un porc-épic.
 -  Je constate cela. Visiblement, vos agresseurs ont eut la chance d'avoir déjà vu une pièce de monnaie de Meisa, eux. »

Elle avait besoin de cette réponse cinglante, ça lui permettait de souffler un peu, de se permettre un instant de lui rendre la monnaie de sa pièce. Oui, exactement en ces termes. En tout cas, maintenant qu'elle avait relevé tacitement son manque de bonne manière, elle s'approcha de plus en plus, ne cherchant ni à cacher ses mains, ni son attention de le rejoindre. Le premier point pour prouver qu'elle n'était pas en danger, le second qu'il pouvait bien être un animal blessé, il allait peut-être falloir qu'il se détende un peu si il souhaitait avoir quelques chances de quitter cette église sans qu'elle ne devienne un caveau. La démarche de la fausse elfe était aussi un signe de calme, qu'elle espérait avoir la chance de lui prodiguer : Petits pas par petits pas, elle s'avançait sereinement sans se presser. Si éventuellement il tirait l'épée, elle avait toutes les chances de voir sa tête sauter en soi, aussi ne chercha-t'elle pas à couvrir les trois derniers mètres qui les séparait, conservant cette précieuse distance le temps qu'ils soient bien d'accord sur la présence de chacun en ces lieux.

« Eh bien messire, vos blessures sont graves, je ne parle même pas de la perte de sang. Je ne sais pas si vous êtes magicien, mais la magie à ses limites, une exsanguination ne se régénère pas si simplement. »

Elle s'asseya devant lui, cuisses sur les jambes, fesses sur les talons. Pour l'instant elle ne cherchait pas à être aussi cordiale qu'elle aurait put naturellement l'être. Cette homme était sur les terres de son enfance, ravagée et détruite. Même s'il n'était sûrement pas l'auteur de ce massacre, il n'avait en revanche aucune forme de justifications pour y amener à nouveau le sang et la violence. Sylvandell avait droit de reposer en paix, loin des actes stupides de ceux qui, encore aujourd'hui, cherchent à en capturer les terres, à en posséder les anciens forts, à en récupérer les champs. Il était blessé ? Peut-être était-ce une juste punition pour l'audace d'un homme en pleine conquête. Et ci ce n'était pas le cas, elle le découvrirait en temps et en heure. Pour l'instant, elle releva son visage après un court salue, plus ritualisé que sincère, puis posa ses mains sur ses genoux, entamant avec une posture droite de l'observer avec le plus de précision possible.

Celui qui lui faisait face avait de l'âge, c'était un fait. Elle ne manqua pas pour autant de se demander si son ton cynique avait toujours existé, ou si quelques raisons se cachaient derrière une nature aussi désagréable. Que ce soit l'innocence du souverain dorloté ou la lente descente aux enfers du règne, l'un de ces éléments justifiait sûrement les prises de paroles évitantes du souverain. Encore une fois, elle n'en avait toutefois cure. Chaque action à son fondement, avoir eu une vie dure ne peut pas permettre à quelqu'un de s'exprimer avec un ton dégradant auprès d'autrui. Par contre, elle pouvait comprendre en revanche que la souffrance d'avoir encore trois flèches plantées dans le corps ne pouvait que diminuer ses torts. Surtout qu'il avait agit relativement intelligemment pour le coup, s'empêchant d'ôter les pointes qui comprimaient sa chair, donc diminuait les saignements.

Elle ne pouvait tout simplement pas le laisser là. Par bonté de coeur, mais aussi par devoir, elle se devait absolument de l'amener vers un domaine plus sûr. Est-ce qu'il était toutefois capable de faire l'effort de se remettre debout, de progresser encore quelques rues pour trouver un recoin suffisamment sécurisé ? Ça allait être le coeur de sa demande, tandis qu'elle se faisait un plan des lieux en tête pour se rappeler les milieux les maisonnées les plus costaudes d'autrefois, généralement dotée d'une cave ou d'un cellier souterrain.

« Enchantée, Elynie, anciennement prêtresse d'écailles de l'église d'argent. Vous semblez souffrir et je peux vous aider, mais nous sommes à un endroit où l'on vous cherchera très certainement si vous avez encore quelques chasseurs à vos trousses. Nous pourrons discuter d'autres chose plus tard, mais d'ici là, je vous propose de vous mettre en sûreté. Êtes-vous en capacité de marcher, ne serait-ce qu'un peu ? »

Plus elle y réfléchissait, plus la vision de la vieille boucherie de dame Ingham lui venait en tête. C'était un lieu qui ne donnait guère de mine, mais Elynie se souvenait, dans son enfance, avoir accompagnée d'autres petits trublions dans les méandres de la cave de cette famille, s'y enfonçant suffisamment pour ne pas être remarqués par des parents curieux et inquiets. C'est ce qu'elle avait de mieux comme cachette, comme de bastion dans lequel un adulte seul pourrait se défendre sans craindre pour sa vie. Aussi, la jeune femme se redressa lentement, se préparant malheureusement à l'idée qu'elle se devrait de le soutenir tandis qu'ils voyageront en direction de la vieille boucherie, puis observa rapidement les portes principale de l'église, alors entrouverte. Plus vite ils partiront, mieux ce sera.

« Je connais un lieu à quelques dix minutes d'ici, c'est bien ce que j'aurai de mieux à vous proposer. Là-bas, j'aurais aussi le temps de vous soigner, avec en plus les fournitures nécessaires si vous avez de la chance. »

Serenos I Aeslingr

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Re : Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

Réponse 4 samedi 10 juin 2023, 22:56:38

" Je constate cela", commenta-t-elle en le regardant. "Visiblement, vos agresseurs ont eut la chance d'avoir déjà vu une pièce de monnaie de Meisa, eux."

Serenos se retrouva dans une situation où il cherchait une réponse appropriée, mais ne parvint pas à trouver une réplique assez rapidement. Cependant, il ne put retenir quelques rires qui s'échappèrent de sa bouche, suivis immédiatement par des gémissements de douleur. Cette femme inconnue avait un sens de la répartie aiguisé, ce qui lui accordait au moins un semblant de plaisir dans sa situation difficile.

"Ha", ricana-t-il, ses yeux se plissant de douleur à cause de ce geste. "Vous êtes habile, étrangère !"

Il entendit les pas de la femme s'approcher graduellement, mais lentement. À en juger par le son de ses pas, il commençait à croire qu'elle marchait délibérément d'un pas lent pour lui montrer son mécontentement. Cependant, il était trop concentré sur le maintien de son sang à l'intérieur de son corps pour faire des commentaires. Les fins filaments de magie qu'il utilisait réduisaient les saignements internes et externes, mais s'il mettait fin à sa concentration, ou si quelque chose le distrayait, les saignements revenaient, et avec une vengeance.

"Enchantée", dit-elle avant de se présenter, non sans que Serenos y détecte, peut-être à tort, une pointe d'ironie. "Elynie, anciennement prêtresse d'écailles de l'église d'argent.

- Ravi de faire votre connaissance, Elynie. Je suis Serenos I Aeslingr, Roi de Meisa, Haut Roi des Terres du Nord et Empereur des Araniades, pour ne citer que mes principaux titres."

Il voulut ajouter futur cadavre à cette liste, n'excluant pas la possibilité que la jeune femme le laisse s'exsanguiner sur place, mais il ne voulait pas nécessairement lui donner les raisons requises.

"Vous semblez souffrir et je peux vous aider", poursuivit-elle, ne faisant guère preuve de civilité superflues. "Mais nous sommes à un endroit où l'on vous cherchera très certainement si vous avez encore quelques chasseurs à vos trousses. Nous pourrons discuter d'autres chose plus tard, mais d'ici là, je vous propose de vous mettre en sûreté. Êtes-vous en capacité de marcher, ne serait-ce qu'un peu ?

Il jeta un coup d'œil scrutateur à la jeune femme et ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était bien loin d'avoir la force nécessaire pour le traîner sur une longue distance. Son physique était menue, ses bras délicats, et sa silhouette laissait transparaître une fragilité évidente. De plus, étant donné qu'elle n'avait aucun lien avec son royaume, il était peu probable qu'elle se sente obligée de fournir des efforts surhumains pour le tirer d'affaire. Malheureusement pour lui, ou du moins pour son confort, il n'avait pas d'autre choix que de se relever.

Avec une lenteur pénible, le Roi replia ses bras, grognant et haletant à chaque mouvement. La simple action de plier ses membres lui provoquait une douleur lancinante, faisant hurler ses muscles et ses nerfs de protestation. Mais il n'avait pas le luxe de se ménager. Péniblement, il s'agenouilla, sentant chaque fibre de son être résister à cet effort. Haletant, il libéra le fourreau qui pendait à sa ceinture, ainsi que la lame qui l'habitait, et s'en servit comme d'une canne pour l'aider à se redresser. Chaque pas était une épreuve, chaque mouvement une lutte contre l'agonie qui embrasait son corps. Ses bras et ses jambes tremblaient sous l'effort, tandis que ses dents se crispaient de douleur, restant douloureusement serrées tout au long de la procédure.

L'idée de devoir supporter ce châtiment physique pendant une période prolongée, une période qu'elle avait suggéré durer environ dix minutes, voire plus compte tenu de la rapidité avec laquelle elle se déplaçait, lui arracha une série de jurons prononcés mentalement. Chaque blasphème était accompagné d'un hurlement intérieur, une symphonie de douleur digne des plus grandes cantatrices de l'opéra du monde Nexusien. Son esprit était en ébullition, submergé par la douleur, mais il devait persévérer, car c'était le prix à payer pour échapper à cette situation cauchemardesque.

"Eh bien, madame, je vous suis."

Ou je mourrai en route. De toute façon, que ce soit ici ou autre part…

Ses pensées semblaient certes un peu sombre, mais considérant les dégâts, il ne se faisait pas trop d'illusion; s'il s'en tirait, ce ne serait pas sans effort, et surtout pas sans tricher un peu contre les lois de la magie, chose qu'il préférait éviter.

Elynie Reviade

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Re : Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]

Réponse 5 mardi 27 juin 2023, 15:54:51

Point ardu de remarquer qu'il la scruta avec un air peu convaincu après qu'elle lui ait exprimée l'éventuelle possibilité d'un coup de main. S'il cherchait à jauger sa capacité à se tenir debout tout en l'accompagnant le long de la route, il était évident pour les deux parties qu'elle n'avait pas la puissance physique pour tirer à elle seule le corps clairement entraîné à outrance du roi. Quant à la question de si elle était un danger pour lui, une forme de piège qui l'attirerait en dehors de l'église pour mieux le mettre en danger, elle espérait au moins qu'il n'ait pas l'inconscience de prendre sa proposition pour un piège. Le déplacer d'un tombeau pour un autre, ça n'avait pas de sens. Elle œuvrerait pour l'ennemi qu'elle aurait simplement signalée sa présence à ses poursuivants, n'ayant guère l'audace de faire face à un combattant aguerri au vu de sa fluette nature physique. Mais bon, tout les doutes sont permis quant on manque de répandre ses entrailles sur le sol, n'est-ce-pas ?

En tout cas, il sembla juger l'ensemble de la situation avec un oeil suffisamment aguerri : Se redressant donc avec une certaine lenteur, elle ne manqua pas de pouvoir observer le florilèges d'expressions faciales qui lui furent présentées par le visage du Roi. Autant dire que chaque mouvement devait lui provoquer une lancinante et insupportable douleur, sinon elle se doutait que la "décence" des nobles et des puissants l'aurait empêché de présenter pareil spectacle. Elle ne fit montre d'aucun sourire moqueur, ni même d'ailleurs d'un air un peu amusé, se contentant tout simplement de quitter sa posture assise pour elle-même se remettre debout, droite et ferme dans sa posture. D'ailleurs, elle fut sur ses jambes avant que le seigneur ne parvienne lui-même à redresser son visage vers le lointain. Les dix minutes qu'elle avait annoncée promettaient d'être biens longues, mais elle ne s'en jetait pas la pierre : C'était ça ou attendre de se faire trancher la gorge en un lieu qui ne promettait plus aucune protection divine, seulement la mort et l'oubli.

" Eh bien, madame, je vous suis.
 -  Très bien, ne perdons pas de temps. "

Elle lui fit dos et s'avança à pas lents en direction des grandes portes de l'église. L'homme derrière elle se mit à claudiquer dans ses pas, ne manquant pas de ponctuer une bonne partie de ses mouvements par quelques plaintes qui semblaient déjà mourir avant de rencontrer les murs de la bâtisses. Triste prédiction ou simple constat, en tout cas la prêtresse se contenta de veiller sur ce corps en lambeaux en passant son regard par-dessus son épaule régulièrement, remarquant la bien triste forme physique de cette figure royale. Décidément, il y avait une forme de déchéance dans cette créature pantelante et maladroite se déplaçant déjà comme une goule dont on aurait interrompu le sommeil éternel. Elle n'allait pas lui faire l'affront de le dire à haute voix, mais elle se doutait déjà que sans une certaine participation de sa part, il était évident qu'il ne ferait pas l'ensemble du chemin et s'écroulerait. Elle n'eut pas d'autre choix que de l'attendre donc à la sortie de l'église, moment qu'elle choisit pour aller se glisser auprès de lui, l'attraper à la ceinture pour maintenir son bassin, puis passer son bras libre par-dessus ses frêles épaules.

" Je ne saurais être plus qu'un bâton de marche, je ne peux ni vous tirer, ni supporter l'ensemble de votre poids. C'est tout ce dont je suis capable. "

Elle n'attendit pas plus de réponses pour continuer à donner le pas de cette marche maladroite. Chaque progression devenait particulièrement rude, et pour cause, celui dont elle gérait désormais une partie du poids et de la démarche manquait, la grande majorité du temps, de perdre l'équilibre, se trouvant donc à appuyer d'autant plus lourdement sur les épaules de la prêtresse. Mais même si elle ne pouvait pas assumer de le déplacer s'il se trouvait inconscient, sa présence en l'instant permettait au duo incongru de progresser un peu plus rapidement, Elynie s'assurant d'amener avec elle la forme en plein déclin du roi tandis que ce dernier lui ahanait à l'oreille d'un souffle lourd et chaud. Il était évident que l'enfer abritait ses entrailles, que sa chair condamnait l'audace qu'il avait eut de se remettre en marche, autant de détails auxquels la fausse-elfe n'avait qu'une seule et simple réponse : Pas le temps de réfléchir à ce genre d'éléments, tout ce qu'ils devaient faire était de progresser, en espérant que l'homme d'âge mûr ne s'écroule pas avant qu'ils n'aient atteints le refuge de la prêtresse.

" J'en profite que vous ne puissiez me répondre, mais ... pfffouh... Un régime ne serait pas de trop. "

Boutade simple pour détendre l'atmosphère ou provocation évidente pour que la colère lui permette de conserver encore quelques forces pour finir la route ? En soi, elle avait fait ça pour les deux cas de figures. S'il se trouvait amusé, c'est qu'il était encore en état de garder un oeil cynique sur le monde, c'était bon signe. Dans le cas éventuel où c'était la colère qui parlait, alors c'était peut-être même encore mieux. Sérotonine, testostérone, autant d'éléments qui permettent au cerveau de rester actif, d'oublier la douleur et d'avancer encore et encore. Qu'il lui réponde ou non, encore une fois, elle s'en fichait, elle voulait juste qu'il avance avec elle. D'ailleurs, elle-même faiblissait vite, pas assez encore pour ne pas pouvoir maintenir son gaillard sur le bon chemin, mais suffisamment pour que ses jambes commencent à trembler dès lors qu'elle mettait trop de temps à avancer. Ils tournèrent ainsi une première fois à gauche, puis une seconde fois, avant de prendre une ruelle à droite menant à de petites maisons en ruine.

" Nous y sommes, la vieille boucherie. "

C'était une vieille bâtisse déjà à l'époque où Elynie officiait encore, mais maintenant, elle semblait complètement délabrée. Pourtant, contrairement au reste de la ville, elle semblait avoir étrangement bien tenu, que ce soit par le fait que de nombreux autres murs avaient prit les coups autours, ou pour une toute toute autre raison dont la fausse-elfe avait le secret. La mère Ingham, insupportable commère dont les pouvoirs magiques avaient toujours été connus des environs, tenait tant à sa viande qu'elle avait longuement protégé son garde-manger des polissons, tout en aspergeant les gamins de liquides nauséabonds quand ils osaient s'approcher trop près. Elynie ne savait pas si elle avait survécu, en revanche, elle avait à l'époque put constater la barrière magique existante autour du stock, non sans parler de la protection d'autant plus importante au niveau d'une trappe cachée dans le sol. Elle s'y était déjà aventurée, il y a de cela cinq ans. Et c'est pour cet endroit qu'elle mit un petit mouvement d'épaule dans la porte déjà fracturée pour enfin atteindre leur objectif.

Elle était en sueur, sa tenue cléricale couverte de sang, mais elle parvenait enfin à destination.

" Tenez debout quelques secondes tout seul, le temps que j'ouvre le garde-manger. "


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