Je sentais mon ventre se plier dans tous les sens, j'avais faim, sur terre s'était compliqué de chasser quand on se trouvait dans la ville. Le soir je pouvais bien capturer des rats pour manger, sauf que je ne pouvais pas les faire cuire, faire un feu allait amener des gens vers moi ce qui était une mauvaise idée. Des étranges camions avec des lumières jaunes étaient passés aujourd'hui pour vider les bacs à reste, dans les poubelles s'il n'y avait plus rien de comestible. J'avais déjà regardé, j'avais juste trouvé une boîte avec du gras au fond que j'avais léché pour découvrir le goût. Je m'étais approché des vendeurs de nourriture qui m'avaient fait fuir avec des balais en me criant dessus.
Partout où j'allais avec ma cape abîmée, mes pieds nus, on me prenait pour une mendiante qui fallait faire partir. Même dans la rue, les gens changeaient de trottoir pour éviter de trop s'approcher de moi, les gens de la terre n'avaient rien de gentils. Je marchais dans les rues de la ville en regardant le sol pour espérer trouver de quoi manger, un passant qui aurait fait tomber de la nourriture quand une odeur me fit lever le nez. J'avais encore mon odorat de terranide et il ne se trompait que rarement, je reniflais de la nourriture au milieu de ce quartier. Il était bientôt l'heure de souper pour les hommes de la terre, je me laissais guider à l'odeur arrivant dans un jardin derrière une fenêtre ouverte.
C'était une cuisine avec une casserole sur le feu, je me lèche les lèvres en sentant encore l'odeur. Mon ventre se tord de faim, je regarde dans la pièce voyant qu'il n'y a personne, je sais que ce n'est pas bien. « Vahipoe trop faim. » Et je passe par la fenêtre pour tomber dans la cuisine pour aller vers la casserole sentir la bonne odeur, c'est trop chaud pour que je puisse y tremper mes doigts pour goûter. Je sais que les humains d'ici gardent dans la nourriture dans un objet qui fait du froid pour la conserver, maintenant que je suis là.
« Manger, manger, manger. » J'ouvre tous les placards pour chercher de la nourriture, je mets les affaires par terre m'interrogeant sur ce que je trouve. « Oreilles ? » Les manivelles d'un batteur électrique sont dans mes mains et je les mets sur ma tête pour m'en faire des fausses oreilles, je tourne mes cheveux autour pour les faire tenir en guise de décoration. « Habits. » Je sors des serviettes d'un tiroir, regardant les belles couleurs et les motifs, j'enlève ma cape dévoilant mon corps nu pour essayer de les poser sur moi. Je les pose sur mes seins essayant de les faire tenir sans y arriver, ça doit être pour les petits humains.
J'ouvre une porte tombant sur l'objet froid avec de la nourriture dedans, je me mets à genoux devant, heureuse de pouvoir me mettre quelque chose sous la dent. J'attrape le premier aliment que je trouve, une plaquette de beurre et je croque dedans avec le papier. « Hiiiiiii. » Je crache ce que je viens de prendre, ce n'était pas bon et j'en avais plein les dents et la langue. J'attrape un emballage avec de la viande à l’intérieur pour croquer dedans pour faire passer le goût, je me débats pour libérer la nourriture tirant de toutes mes forces sur le plastique sans y parvenir. Les humains de terre font de drôles de choses avec les aliments à les emballer pour les protéger.
Je suis toujours à genoux derrière la porte du frigo à chercher de la nourriture comestible, mes fesses nues rebondies ressortent de l’ouverture, derrière moi la scène de crime de mon passage. Tout est sens dessus dessous, j’ai vidé presque tous les tiroirs et les placards éparpillant les objets sur le sol et les meubles y cherchant des utilités. J’ai oublié que je m'étais incrustée dans cette maison sans y avoir le droit et que le propriétaire n’était peut-être pas très loin.