Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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C'est un Pokémon...{Dragunov}

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Mona Duval

Humain(e)

C'est un Pokémon...{Dragunov}

mardi 21 mai 2024, 19:38:00

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

«La sortie de ton nouveau livre était tellement attendue ! Tu en as mis du temps pour celui-ci !»
«Il le fallait, tu sais bien que je n’aime pas travailler rapidement ou dans l’urgence. Et il fallait que...eh bien. Enfin. La création peut prendre du temps.»
«Enfin. Ce qui compte, c’est que c’est la grande séance ce soir !!!!»
«Moui.»

Nous étions assises dans mon bureau, Aemi et ses cheveux si roses, me fixant avec un grand sourire. Elle est ma relectrice principale et ma plus grande fane à ce jour. Du moins, je le crois. Une bouteille de champagne dans la main, deux coupes dans l’autre, elle me regarde et sautille en parlant. Je lui prend les verres pour éviter qu’elle ne les lâche. Ce ne serait pas la première fois qu’elle fait preuve de maladresse.

«Tu n’as pas l’air heureuse ?»
«Si...si si !»
«Mmm...qu’est-ce qu’il y a ?»

Elle se glisse contre mon dos, pendant que je dépose les coupes. Elle place la bouteille sur le bureau avec, m’enserre ensuite de ses bras fins. Elle sent la fraise. Je suis fatiguée. Je laisse ma tête aller en arrière contre son épaule et elle m’embrasse le crâne.

«Il n’y a rien Aemi. Ne t’en fais pas.»
«Ne me mens pas...»

La jeune fille me fait me tourner, lentement. Avec ses talons, elle me dépasse de presque deux têtes. Ses doigts attrapent mon menton et elle me relève le visage pour pencher le sien et me fixer. Son regard pénètre le mien et elle lit, comme dans un de mes livres.

«Tu es encore marquée par ce qu’il t’es arrivée avec ce cinglé n’est-ce pas ?» Comment ne pas l’être ? Autant j’ai eu moins de mal que je ne le craignais à me guérir de lui, autant il m’arrive d’y penser, surtout lorsque se prépare des grosses soirées où je termine souvent plus ivre que je ne le devrais. Et ivre, je suis vulnérable et conne. «Allez Mona...je ne vais pas te dire que c’est du passé, mais tu ne vas pas le laisser gâcher ta soirée ?! En plus...tu ne sais pas QUI a prêter sa demeure pour l’after ? Devine...»

Je regarde Aemi sans comprendre. Qui ? Comment veut-elle que je le devine ? Alors je secoue la tête, tout simplement, plutôt que d’essayer de dire des noms au hasard.

«Dragunov !!!!!»
«Qui ? C’est quoi ? Un Pokémon ?»
«Mais non ! Mais c’est un type connu dans le milieu.» Elle plisse les yeux, comme si nous avions un secret elle et moi «Tu sais bien...»
«...Non. Je ne vois vraiment pas Aemi.»
«Il y a plein de choses qui se racontent sur lui...mais personne ne peut le prouver. C’est pas SUPER excitant ?!» Je me dis surtout qu’elle devrait arrêter de lire tout et n’importe quoi et avaler ce que les gens sur internet racontent.
«Arrête ça. Si c’était un sale type, tu ne crois pas que la maison d’édition aurait refusé sa proposition ?»
«...Mouais. C’est pas faux. Mais laisse moi croire s’il te plaît !»

Aemi. Quel étrange personnage tout de même. Elle mériterait que je crée un protagoniste avec son énergie dans un prochain bouquin. D’autant que lorsqu’elle me fait part de sa sexualité, parfois, je me rends compte qu’elle possède une sacré imagination et peu de pudeur. Mais histoire de couper court à ce sujet, j’ouvre le champagne et nous sert un verre. Je ne boirai pas trop ce soir, histoire de ne pas prendre de risque inutile. Et puis il y a les dédicaces avant la grande soirée, autant avoir l’esprit clair pour signer des autographes. Et moi qui ne suis pas d’humeur festive...je suis servie.



«Mona, tu es prête ?»
«Oui...je crois.»
«Tu es magnifique comme ça. Tes fans vont être ravis.»
«J’espère, après tout, c’est pour eux que je fais tout ça. Si j’avais pu, je t’avoue Danny, que je serais restée sous un plaid, avec un gros pot de glace, devant des films d’horreur.» Il me caresse la joue avec un sourire.
«Tu verras, ça va aller. Tu n’es pas en dépression en ce moment au moins ?»
«Sérieusement, si je l’étais, je ne serais pas ici, engoncée dans une robe de cocktail...»
«C’est pas faux.» Il m’embrasse le front. «Me voilà rassuré. Allez, allons-y ! Tu es attendue.»

Nous roulons un moment, je l’écoute la tête appuyée contre la vitre. Il parle tout en conduisant, m’expliquant le déroulé de la soirée, sans pour autant me faire part du fameux brave type qui a accepté de prêter sa demeure pour terminer la soirée. Évidemment, ne sont invités que les membres de l’équipe autour du livre, quelques bourges qui me servent de mécènes, en quelque sorte et l’équipe d’un studio de cinéma, qui aimerait faire un film sur mon premier bouquin. Lorsque nous arrivons, je me rends compte qu’il y a pas mal de monde qui attend et demande à Danny si nous pouvons faire le tour, plutôt que passer dans la foule. Il accepte sans poser plus de question.

Cette fin de journée, début de soirée est un succès. Je parviens tant bien que mal à porter le masque des médias, sert des mains, écrit tellement de dédicace que j’ai mal aux poignets et m’extasie faussement sur les idées «si charmantes et astucieuses» de quelques écrivains en devenir. J’ai envie de les diriger vers mon agent, Danny, mais je dois faire montre de professionnalisme et de sympathie pour montrer l’aspect «humaine proche de ses fans» de Mona Duval. Pendant la petite conférence, les questions fusent, j’y réponds en essayant de me montrer plus sage que je ne le suis réellement et parfois, c’est Danny qui répond à ma place, lorsque la question posée est trop délicate ou risque de spoiler sur mes futurs écrits. Lorsque les dernières personnes prennent leur livre fraîchement signé, je me lève pour la suite de la soirée. J’avoue que je n’ai pas plus de motivation qu’au début, mais soit. Il faut bien que je me présente à une soirée en mon honneur. «Ce serait débile !» me dit Aemi, qui m’a rejoint à la fin. Elle était aller, comme elle me le glisse en riant, «rencontrer un de mes fans...dans les toilettes...si tu vois ce que je veux dire.» Cela m’aurait fait sourire, voir donner envie dans d’autres circonstances, mais pour le coup, je me contente de secouer la tête. Aemi est incorrigible.



J’ai mal aux pieds. Danny m’ouvre la portière lorsque nous arrivons et je sors, chaussures à la main. L’air est frai, mais c’est agréable. Aemi s’est excusée, elle est attendue à une autre soirée et de toute manière, bien que ce soit une bonne amie, je n’avais pas le droit de l’inviter. «Seuls les riches mécènes et les gens de l’équipe ont le droit de venir.» Autrement dit, moins poliment, la direction me fait comprendre qu’ils ne veulent pas de pique assiette à leur soirée...super. C’est ma soirée, mais je vais me retrouver qu’avec des gens aussi intéressants que la direction de ma maison d’édition, qui, si Danny n’avait pas été là, ne m’aurait jamais éditée. D’ailleurs, il me fait signe de le suivre, mais je lui demande un instant, histoire de profiter de l’air frais et du calme, avant de devoir rejoindre tout le monde, serrer des mains, faire semblant d’être flattée par de vieux type qui vont probablement me caresser la hanche en me parlant, l’air de rien, de mon talent alors qu’ils auront les yeux rivés ailleurs. Ma foi…

«Danny ? C’est qui qui nous prête sa maison ?»
«Mmm ? Oh...Randal Dragunov.»
«C’est qui ?»
«Un Pokémon.»
«Quoi ?»
«Hahaha. Non. C’est un autre gros bonnet de je ne sais pas et je m’en fiche Mona. Je t’avoue que ce n’est jamais moi qui fait ce genre de chose. Le côté économique et relationnel, je laisse la direction gérer. De toute manière, ils n’aimeraient pas que je mette le nez dedans. Tu es viens ?»
«Oui. Allons-y...»

Je remets mes chaussures et noue mon bras au sien, affichant un sourire de circonstance lorsque nous nous approchons de la demeure...
« Modifié: mardi 21 mai 2024, 20:02:43 par Mona Duval »

Fiche: ici

Randal Dragunov

Créature

Re : C'est un Pokémon...{Dragunov}

Réponse 1 dimanche 26 mai 2024, 07:29:04

Savoir s'entourer des bonnes personnes est primordial. Et ce peu importe dans quel secteur d'activité vous officiez. Il en va donc de même pour la personne qui suit au quotidien un homme d'affaires comme Randal Dragunov qui démarre tranquillement sa journée en entrant dans son bureau dont les locaux sont situés au plein centre-ville de Seikusu pour un tas de raison pratiques. Les deux grandes portes du bureau en question s'ouvrent en grand avec derrière-lui une femme au physique élancé. Il s'agit de Saeko, sa secrétaire personelle. Deux critères particuliers ont été privilégiés lors de son recrutement. A savoir ses compétences et son physique. Là encore, tout n'est que calcul car lorsqu'on a baigné dans les affaires assez longtemps comme c'est le cas pour Randal on sait que ce genre de compagnie aura toujours ses avantages. A maintes reprises les charmes de la jeune femme se sont avérés utiles dans ses négociations car certains hommes concentraitent davantage leur énergie à chercher à voir sous sa jupe qu'à écouter leur interlocuteur. D'autres cherchaient à se faire bien voir par cette créature de rêve en allongeant inutilement l'argent. Saeko n'avait aucun problème à en jouer à la perfection au fil des années car elle savait que son patron lui accorderait un bonus amplement mérité en fonction de son rendement.


« Monsieur, aujourd'hui vous avez une réunion à 10h avec Lupiol Inc, puis un déjeuner à 13h avec Monsieur Toki pour finaliser le rachat de sa start up. Puis, cet après-midi, une AP* qui est planifiée jusqu'à 17h avant la réception de ce soir pour l'écrivaine Mona Duval qui aura lieu dans votre villa secondaire. » (*Affaire Personnelle)
« Encore une longue journée. Merci, Saeko. Je compte sur ta présence durant ce déjeuner. »
« Vous êtes sûre, Monsieur ? Je ne voudrais pas déranger vos négociations. »
« Au contraire. Tu as vu comme moi sa façon de te regarder l'autre jour. Avec un peu de chance il baissera son prix et une partie de ces économies iront dans ta prime trimestrielle. »
« Très bien, je ferais de mon mieux. »



Son air impassible derrière ses lunettes font partie intégrante de son charme. Rares sont les personnes à pouvoir faire perdre ses moyens à la jeune femme qui semble promise à un avenir prometteur... ou à une retraite largement anticipée dans quelques années si elle arrive à bien gérer l'argent qu'elle gagne depuis quelques années auprès de son employeur actuel.


*****   *****

Le déjeuner se passe comme prévu. Le dénommé Toki dont Dragunov doit racheter la start up qui développe un tout nouvel outil technologique est un otaku en manque de confiance en lui qu'il cherche à masquer en portant des habits de luxe et une coupe à la mode. Un seul battement de cil de la part de Saeko ou un croisement de ses longues jambes suffit à lui faire perdre tous ses moyens et provoquer chez lui un retour de plusieurs années en arrière. Le voilà redevenu ce lycéen quasiment bégayeur dès qu'une fille s'approche de lui ou vient lui poser une question innocente. Sauf que pour ce pauvre bougre, la séduisante Saeko n'a plus rien d'innocent.

Le duo se met alors dans l'idée d'obtenir autant d'avantages que possible de ce dernier dans le contrat qu'ils finiront par signer une heure plus tard autour d'un dernier café. L'homme d'affaire s'en ira avec une promesse de bénéfices conséquents dans les prochaines années. Sa secrétaire avec un bonus amplement mérité. Et l'otaku un doux rêve de revoir celle avec qui il est persuadé d'avoir partagé des moments intimes et des regards pleins de sous-entendus alors que tout se jouait dans sa tête.

On peut trouver cela cruel mais c'est ainsi que le monde des affaires tourne. Peut-être qu'il se servira de cette expérience à l'avenir.


*****   *****


« B-Boss ! C'est un mal-ARGH !» Dans les films et séries ont voit souvent les victimes de passages à tabac attachées à une chaise ou à des chaînes avec les bras levés. Ici il n'en est rien car la personne qui est en train d'asséner des coups à sa victime sait qu'elle n'a rien à craindre de sa part. En face de lui se trouve un homme au visage tellement tuméfié que même sa mère aurait du mal à reconnaître son fils. C'est d'ailleurs avec difficulté qu'il arrive à articuler quelques mots.

« J'ai un sérieux problème avec toi, Takeshi. Car je vois la chose de deux façons différentes. Et, malheureusement pour toi, aucune des deux n'est bonne pour toi. » lui annonce Randal en se tenant fièrement devant lui tout en faisant craquer les os de ses deux mains. Telle une promesse de ce qui va lui arriver dans quelques instants.


« Tout a été vérifié ? »
« Oui, Boss ! Regardez ! »



Un homme tend un dossier à Randal qui commence à l'ouvrir et le parcourir dans les grandes lignes. Sa main fait tourner les pages et son regard devient plus sévère à chaque seconde qui passe sous l'expression terrorisée de l'homme à genoux face à lui. La peur qu'il ressent est si forte qu'il n'arrive pas à bouger. Pire encore, il craint que le moindre mouvement lui provoquer un accident de vessie.


« Takeshi, Takeshi, Takeshi... En lisant ça je me demande si tu es un idiot fini ou un déviant de la pire espèce. J'ai pourtant averti tous ceux qui veulent gérer des filles : PAS DE MINEURS !
Mais toi tu as cru bon de n'en faire qu'à ta tête. »

« J-J-J-J-Je... Je.... Pardon !»
« En plus de ça tu sais qu'il est interdit de tester la marchandise soi-même, non ? »
« E-E-E-E-Euh... Ou-Ou-Ou-Oui !»
« Alors pourquoi t'as fait ça ? J'ai une réputation à tenir. Vous avez d'excellentes conditions de travail. T'as un bureau, les filles bossent à l'abri et dans des lieux sûrs contrairement à d'autres pays où elles font le trottoir comme des animaux. Alors pourquoi ? Je comprends vraiment pas. »
« J-J-Je... Je sais pas ! »
« Heureusement c'est ton jour de chance. Je vais te garder en vie pour que le message passe auprès de tout le monde. »
« V-Vraiment ? »

« Oui, car contrairement à toi, je tiens toujours ma parole. Par contre... »

Randal termine sa phrase en même temps que deux de ses hommes viennent se saisir de Takeshi pour l'emmener plus loin. Ce dernier commence alors à paniquer et remue les jambes dans tous les sens pour tenter de se libérer de la prise des deux malabars qui font deux têtes de plus que lui.

« ... tu peux dire adieu à ce qui faisait de toi un homme. Si tu en as déjà été un un jour. »

Sans perdre de temps, l'homme d'affaire se tourne vers l'autre homme de main qui lui a tendu le dossier compromettant sur Takeshi quelques instants auparavant en lui demandant « Et pour la fille ? Vous l'avez localisé ? Parfait ! Allez la voir pour lui transmettre nos excuses à elle et sa famille. »


Bien entendu son nom ne sera jamais mentionné car Dragunov reste un homme d'affaire connu dans le milieu du business. Les rumeurs à son sujet vont bon train mais personne n'irait s'oser lui demander ouvertement dans quoi il trempe réellement. En tout cas les "excuses" offertes par ses hommes prendront la forme d'une somme d'argent rondelette.
D'ailleurs si Takeshi s'en sort en vie après cette histoire c'est parce qu'il n'y a pas eu viol et que la fille avait 17 ans. Si ça avait le cas on ne l'aurait probablement jamais retrouvé. Pas en un seul morceau en tout cas.



*****   *****


Toute cette excitation n'est pas encore retombée alors que Randal vient de finir de se changer au sein de sa villa qui a été légèrement redécorée pour l'évènement du soir. Le terme sobre n'est sans doute pas le plus approprié pour décrire les lieux et pourtant c'est la propriété la moins clinquante qu'il possède. L'endroit peut aussi bien accueillir des personnes pour une soirée qui rimerait entre chic et détente qu'une fête décontractée en plein été grâce à la grande piscine qui se trouve à l'arrière.
Deux grands salons, une cuisine qui fait la taille d'un appartement moyen, une piscine à l'eau transparente qui est mise en valeur par des lumières à son fond et des braseros positionnés de chaque côté en plus d'une terrasse qui peut accueillir plusieurs dizaines de personnes en font un endroit idéal et paradisiaque.

Très rapidement les invités défilent les uns après les autres qui doivent passer par une armoire à glace à l'entrée qui vérifie que chaque personne dispose de son invitation. Randal ne s'est occupé de rien concernant cet évènement si ce n'est de fournir les lieux pour accueillir cette artiste dont il est particulièrement friand. Une situation assez particulière quand on sait quel type de roman elle écrit et qu'on connait sa personnalité à lui. Comme quoi, les goûts et les couleurs...

Afin de se calmer un peu et faire redescendre sa tension, l'homme d'affaire qui porte son plus beau costume rouge ce soir commence par engloutir deux coupes de champagne d'une traite pour ensuite se rendre dans le premier salon afin de saluer ses invités avec son plus grand et charmeur sourire. Et cela semble bien se passer pour le moment car il échange des banalités et propositions d'affaires sans envergure avec de parfaits inconnus ou des contacts de contacts commerciaux. Rien de bien galvanisant en soi. La recette parfaite pour se changer les idées.

C'est alors que plusieurs voix se lèvent d'un coup et que l'attention de toutes les personnes se portent vers l'entrée de la villa. Apparemment l'invitée d'honneur vient de faire son apparition. Un petit attroupement vient alors se former au point de quasiment bloquer le passage. Un des agents de sécurité se voit alors forcé d'intervenir pour demander à tout ce petit monde de reculer de quelques pas en leur rappelant qu'ils auront tous l'occasion de discuter avec la personne qu'ils sont venus voir.

Mona Duval

Humain(e)

Re : C'est un Pokémon...{Dragunov}

Réponse 2 mardi 04 juin 2024, 18:22:29

La demeure est immense. Du genre que je n’oserais même pas décrire dans mes romans tellement il y aurait à dire. Je reste interdite un instant en entendant le brouhaha derrière la grande porte et je n’ose pas avancer. C’est Danny qui me tire avec douceur, mais fermement. Il sait que je suis à deux doigts de lui demander de me ramener chez moi. Il le sent aussi. On travail depuis assez longtemps ensemble pour qu’il connaisse le moindre de mes tracas. Il sait aussi, tout comme moi, que si j’ouvre la bouche pour lui dire de faire machin arrière, il m’écoutera. Alors il raffermit sa main sur la mienne et coincée entre ses doigts et son bras, j’inspire et le suit. La porte s’ouvre sur beaucoup de gens. Trop de gens. Mais je souris, comme j’ai si bien appris à le faire avec le temps. Un homme qui fait au moins dix mètres (j’exagère…) nous fait de la place, autrement on n’avance plus du tout. Je me sens mise à nue devant tout ces regards et je sens le trac monter en moi. Comme lors de ma toute première dédicace. Heureusement, je suis toujours accrochée à Danny, comme s’il était ma bouée de sauvetage. En vacillant légèrement sur mes talons, nous avançons dans la marée humaine. Danny à l’air plus dans son élément que moi. Il salue des gens, sourit à d’autres et je l’imite, laissant un personnage prendre ma place. Mona Duval, écrivain...perdue.

«Bonsoir, je suis heureuse d’être parmi vous ! C’est bien trop d’honneur que de...d’être ici.»

On ne m’a pas demandé de discours et je ne vais pas en faire, mais je sens que c’est mon devoir d’être polie. Mondanité commence par un M, mais Mona n’est pas faite pour ça. C’est une lacune. Un défaut. La maison d’édition me l’a souvent reproché.

«Bien évidemment, je serai toute à vous durant la soirée…»

Toute à vous. Je leur appartiens. A mes lecteurs et plus encore à celles et ceux qui financent les sorties, les cocktails et tout le tremblement. Je ne sais pas où donner de la tête, toutes ces femmes, ces hommes, je me concentre sur Danny qui me guide et me présente aux différentes personnes influentes qui sont présentes. J’ai envie d’un verre, mais je n’ose pas demander. Moi qui suis une sans gêne, me voilà boule de timidité. Nous avançons comme nous pouvons, d’un groupe à l’autre. Je sers des mains, laisse des gens m’embrasser, me serrer contre eux. Tous ces parfums de luxe me donnent la nausée, mais je tiens bon. Il le faut, pour ne rien gâcher. Je sens mon dos moite, des mains moites, des baisers humides. Je parviens à discuter sans donner l’impression de ne pas être à ma place. Cette fête en mon honneur, c’est trop d’honneur justement. Parfois j’adore ma notoriété, mais en cet instant, je la maudis. Les gens pensent que devenir écrivain célèbre c’est le rêve d’une vie, mais pour moi, pas vraiment. J’avais juste envie d’écrire du sexe. Prouver peut-être qu’une femme peut le faire aussi bien, mieux parfois, que les hommes. Loin des personnages clichés, avec des choses plus osées que ce que le public demande en littérature. Je pensais choquer et je l’ai fait. Je pensais intriguer et je l’ai fait. Je voulais déranger et je l’ai fait. Mais avoir autant de lecteurs et de lectrices, je ne pensais pas.
«Tu veux boire quelque chose Mona ?»

Danny me sauve une nouvelle fois. Mais il lâche mon bras en me posant la question que je n’osais pas et je met un temps à ne pas trop savoir que faire de ma main. Je sers la pochette qui me sers de sac.

«Volontiers...mais il vaudrait mieux que je..»
«Mais non restez avec nous mademoiselle Duval ! Nous avons tant de choses à nous dire !»

Puis-je dire non à une bourgeoise ? Une de celle qui donne beaucoup d’argent à la Maison d’édition, bien sûr que non. Alors je demande un champagne à Danny, lui faisant promettre de ne pas m’abandonner trop longtemps du regard. Il me sourit et s’en va. Je ne sais même pas s’il a compris ce que j’aurais voulu lui dire. Et l’asperge aux diamants commence à me prendre le poignet, m’attirant plus loin, toujours plus loin, pour me parler d’une idée de scénario qu’elle a eu, mais ne possède pas le talent pour l’écrire. Elle voudrait que je le fasse. Et c’est très perturbant d’avoir une sorte de comtesse aux ongles pareils à des serres, qui me tient la jambe en me parlant de cul avec force sourire et une voix qui porte. Je devrais écourter notre entrevue et lui dire que je n’écris jamais pour les autres ou au nom des autres, mais j’ai la sensation que si je le fais, elle va piquer un scandale. D’autant que son haleine sent déjà bien l’alcool et que dés que je tente une petite échappée, sa patte de vautour se raffermit autour de sa proie, et me tire un peu plus. J’essaie de trouver du regard quelqu’un qui pourrait me sauver. Mais je ne connais pas grand monde, à pars Danny qui semble perdu dans la marée humaine.

«Ton verre. Pardon, il y a beaucoup de monde et…»
«Merci Danny ! Est-ce que je n’ai pas le propriétaire des lieux à rencontrer ? Je ne l’ai pas encore vu et j’aimerais le remercier.»

C’est un appel au secours, avec un regard qui signifie clairement «Fais quelque chose ! Sinon je la tue.» Et Danny semble comprendre, car il me prend le bras, me tire des griffes de la harpie aux désirs littéraires et je me confonds en excuse, mon verre à la main et m’éloigne rapidement avec Danny. Je fuis. C’est le terme. Lorsque nous sommes assez loin, il me dit dans un rire.

«Tu es tombée sur madame Harrington à ce que je vois ?»
«ELLE m’est tombée dessus. C’était horrible Danny…» Je baisse le ton et lui fait signe de se baisser pour ne pas être entendue par des oreilles indiscrètes. «une horreur cette femme. Figure toi qu’elle veut que j’écrive pour elle. Elle me prend pour une écrivain de seconde zone. Et ses idées...j’ai cru mourir.»
«Tu exagères non ? Enfin...Tu ne voulais pas rencontrer le propriétaire ? Randal Dragunov ? Par contre je ne sais même pas à quoi il ressemble.»
«Je voulais surtout me tirer de cette situation. J’ai besoin de prendre l’air et d’un coin un peu plus tranquille. Tu penses que c’est possible ?»
«Mmmm...en allant chercher une coupe, j’ai vu qu’il y avait un coin sur le balcon où il n’y a personne. Tu veux que je t’y accompagne ?»

Mais voilà que nous entendons la miss Harrington au loin, qui demande si quelqu’un m’a vu, avec «ce bel homme au grand nez ?» Danny. Je le regarde en le suppliant des yeux «Ne m’abandonne pas !».

«C’est par là-bas. File...je m’occupe d’elle...fuis tant qu’il est encore temps.»
«Danny...tu exagères.»
«Oh Monaaaaa ! Monsieur… ! Vous voilà, attendez moi, j’aimerais vous entretenir avec mademoiselle Duval.»

Elle fait signe de sa main baguée, mais Danny me pousse pour que je puisse disparaître dans la foule de corps qui se presse et discute. Je lui revaudrai ça. Je ne regarde même pas si elle lui est tombée dessus, ni rien, je me rue vers le balcon et arrivé à l’extérieur, retire mes souliers d’une main et esquive quelques personnes pour me rendre dans l’ombre, m’appuie sur la rambarde en soupirant. L’air frais me fait le plus grand bien. C’est alors que j’avise une haute silhouette, également dans l’ombre.

«Oh...bonsoir, je ne vous avais pas vu...vous aussi vous avez fui la marée humaine ?»

Je parle en m’approchant, mes pas silencieux, m’éloignant des lueurs que les fenêtres du bâtiments dispensent.

Fiche: ici

Randal Dragunov

Créature

Re : C'est un Pokémon...{Dragunov}

Réponse 3 Aujourd'hui à 18:36:57

L'ambiance jusque là assez calme dans l'ensemble prend un tout autre tournant lorsque Mona Duval fait son apparition. Les armoires à glace qui assurent la sécurité de l'évènement ont un peu de mal à calmer et dissiper la foule qui s'agglutine pour ne serait-ce qu'espérer voir la jeune femme dont ils sont fans. Quasiment tout le monde est bousculé par ce mouvement de foule. Oui, quasiment... Car personne n'oserait ne serait-ce qu'approcher de Randal Dragunov. Le bousculer, même de manière involontaire, est impensable pour toutes les personnes présentes. Déjà parce que beaucoup connaissent les rumeurs qui peuvent circuler à son propos. Mais aussi parce que l'aura qu'il dégage pousse inconsciemment à la prudence.


« C'est elle ? Elle est là ? »
« C'est ce que j'ai cru entendre en tout cas. »
« Il faut A-BSO-LU-MENT que je lui parle. »
« Pour l'assomer avec vos récits ? Je la plains déjà. »
« Mais... Je ne vous permets pas ! Je suis certaine qu'une femme aussi intelligente qu'elle verra que ma proposition ne manque pas de charme. »
« Elle sera surtout charmée par l'envie de se pendre. »
«  Huuu ! »



Non loin de Randal deux femmes semblent échanger sur la suite à offrir à cette soirée. L'une d'elle ressemble à ces vieilles bonnes femmes ornées de bijoux clingants de la tête aux pieds. Au point de ressembler davantage à un présentoir que l'on trouve dans une boutique qu'à une personne constituée de chair et de sang. Le genre à ne plus jamais vous lâcher si vous n'arrivez pas à être ferme d'entrée avec elles. Que Dieu ai pitié de la pauvre personne qui croisera son chemin lors de cette réception.


La tenue d'une telle soirée chez un personnage public peut sembler surprenant au premier regard. Mona Duval n'est pas du genre à écrire des romans que l'on pourrait lire dans le bus sur le trajet du boulot. En tout cas peu de personnes seraient à même d'assumer ce genre de lecture dans un lieu public sans crainte d'être jugée. Et pourtant on pouvait croiser nombre de célébrités provenant de domaines différents. Des personnages connus de la télévision, des sportifs, des grands noms de la mode, des lobbyistes. La dernière catégorie sera plus intéressée par la présence des grands noms pour nouer des contacts ou mettre en relation des personnalités de leur portefeuille.
Peu nombreux sont ceux qui pensent que le propriétaire des lieux n'ait lu ne serait-ce qu'une ligne de ses romans. Dans leur esprit il ne peut s'agir que d'une opération marketing ou de relation publique. Alors que pas du tout. Les goûts littéraires éclectiques de l'homme d'affaire lui ont fait développer une affinité insoupçonnée avec ce genre littéraire à sa grande surprise. C'est donc tout naturellement qu'il a profité de cette occasion pour organiser l'évènement de ce soir dans l'une de ses nombreuses propriétés.


« Pardon, il faut que je prenne cet appel. » indique Randal à son interlocuteur en s'assurant que personne ne le voyait s'éloigner pour trouver un endroit plus discret avant de répondre.


« Alors ? »
« Tout s'est déroulé comme convenu. »
« Et le contrat ? »
« Je l'ai sous les yeux. Toutes vos demandes ont été acceptées. »
« Parfait. Nous le signerons demain à la première heure. »
« Entendu monsieur. Je vous souhaite une bonne soirée. »
« A demain. »



La personne à l'autre bout du fil était Saeko, la secrétaire de Randal, qui venait lui confirmer que les discussions qui avaient eu lieu quelques heures plus tôt avaient été plus que fructueuses. L'homme avec qui ils ont déjeunés et qui était sous le charme de la jeune femme n'a pas résisté longtemps avant de leur proposer un contrat clairement à son désavantage pour tenter de séduire celle qui lui avait tapé dans l'oeil. Ce n'est qu'en raccrochant qu'il entend une voix à quelques pas de lui. Contenant sa surprise il avance de quelques pas pour remarquer que la voix féminine qui vient l'interpeller est celle de Mona Duval.

« Bonsoir, mademoiselle Duval. Hum... Oui, on peut voir la chose de cette façon. » Comme pour illustrer son propos, Randal lève la main pour lui montrer son smartphone qu'il range aussitôt dans la poche intérieure de son costume. « Être la cible de toutes les attentions doit être éprouvant dans ce genre de soirée. Mes invités sont ici chez eux, alors n'ayez pas peur de repousser les personnes qui seraient un peu trop collantes ou insistantes. Abusez même de mon nom si nécessaire. »

Le balcon donne l'impression d'être coupé du reste de la propriété. Contrairement à l'intérieur -et même l'extérieur aux abords de la piscine- qui sont bondés on peut y respirer sans craindre de finir à court d'oxygène au bout de quelques minutes. Ou de voir nos narines tomber à cause de mélanges de parfums haut de gamme qui ne se marient pas du tout les uns avec les autres. Sauf si on décide de créer un gaz toxique improvisé.

« J'imagine que ce début de soirée n'a pas été simple pour vous. Autrement vous seriez à l'intérieur avec vos autres fans et non ici. » Le fait de préciser qu'il s'agit "d'autres fans" laisse clairement comprendre que Randal aussi est un fervant adepte des récits de la jeune femme qui a fait fantasmer des milliers de personnes à travers le monde à ce jour.


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