Aëlyne était pleine de confusion. Que faire face à cette Déesse ? Face à que Sha lui proposait ? Passant du vouvoiement au tutoiement, la petite Déesse ne savait plus où donner de la tête. Oh, en soi, Sha voulait bien qu’on la vouvoie, mais à condition de lui donner un qualificatif très particulier... Et, pour l’heure, elle n’était pas encore assez proche d’Aëlyne pour se livrer à ce genre de jeux. On aurait pu croire que l’argument de Sha était un mensonge, un simple subterfuge pour pouvoir coucher avec Aëlyne. Pour Sha, il s’agissait plutôt de joindre l’utile à l’agréable. Elle pensait sincèrement ce qu’elle disait en affirmant qu’un bon contrôle magique avait lieu quand on contrôlait ses pulsions sexuelles. Si les sorcières étaient aussi dispendieuses, sexuellement parlant, ce n’était pas sans raison.
La jeune Déesse se lova ensuite contre Sha, lui faisant un affectueux câlin, puis un nouveau baiser, qui était à la fois timide et... Passionnel. Une bien curieuse sensation, qui ne manqua pas de faire doucement sourire Sha. L’Ombre répondit naturellement à ce baiser, et effaça de la langue le mince filet de salive qui les lia pendant quelques secondes.
« Hmmm... J’aime mieux ça, Aëlyne. Tu me fais confiance, n’est-ce pas ? »
Question purement rhétorique, en réalité. Si ce n’était pas le cas, Aëlyne aurait fui depuis longtemps, ou, en tout cas, ne se serait sûrement pas montrée si tactile. Sha lui sourit donc légèrement, et attrapa la main gantée de la femme, puis se déplaça un peu, rejoignant ainsi le lit, où elle alla à son tour serrer Aëlyne dans ses bras, lui offrant un tendre câlin.
« Tu vois ? Tu adores les câlins, ma chérie... Pourquoi te refuser à moi, hum ? Ce que nous allons faire, ce n’est rien de plus qu’un câlin amélioré, qui, non seulement va te faire beaucoup de bien, mais t’aidera aussi beaucoup, par la suite, à maîtriser ta magie. »
Les personnes comme Aëlyne, qui disposaient d’un fort potentiel magique, avaient souvent des troubles émotionnels et affectifs. Le sexe était donc une solution tout à fait viable, que Sha pratiquait régulièrement. Elle sourit donc à la jeune femme, un sourire bienveillant et chaleureux, et, tout en conservant une main sur ses cheveux, alla l’embrasser... Mais son baiser à elle fut plus énergique, puisqu’elle n’hésita pas à fourrer sa langue dans la bouche de la femme, sentant les lèvres d’Aëlyne s’ouvrir petit à petit pour faciliter son passage.
Et, tout en l’embrassant, Sha bascula en arrière. Aëlyne s’écroula au milieu du lit, avec l’Ombre au-dessus d’elle, qui lui lécha le cou, embrassant sa peau à cet endroit.
« C’est normal d’être nerveuse, amour... Mais, crois-moi, tu vas adorer ça, petit cœur... À la fin, c’est même toi qui en redemanderas. »