Le jour s’était levé depuis quelques heures, pour Aleksandra, c’était l’heure parfaite pour tenter une fuite. Il était encore assez tôt dans la matiné mais suffisamment avancé dans la journée pour que sa maîtresse vampirique soit partie se cacher des rayons du soleil. En avançant aux autres domestiques et esclaves de la propriété de sa maîtresse l’excuse d’une course à faire importante, l’esclave avait réussi à échapper à leur vigilances. La nuit précédente, sa maîtresse avait décidé de se rassasier sur un autre esclave, la jeune servante avait donc un maximum de son sang et de son énergie pour tenter de s’enfuir.
Se rendant, pour ne pas éveiller trop les soupçons au cas ou elle serait suivie par un garde ou un autre esclave suspicieux, au plus vite au coeur de l’immense capitale impériale, l’esclave déambulait entre les différentes rues dans l’espoir de perdre un possible suiveur. Pour rester un maximum discrète, elle s’était assurée de prendre une couverture, de mauvaise qualité et de couleur sombre, pour la couvrir, la protéger du froid et surtout pour ne pas montrer à tout le monde que c’était une esclave et qu’en plus elle portait une tenue de maid. Elle en profitait évidemment pour cacher sa chevelure longue, parfaite et légèrement argentée, trop voyante dans ce genre d’endroit.
Marchant rapidement dans les rues étroites, sombres et blindée de monde qui offrait de passer d’une grande artère à une autre, l’esclave réussit à gérer sa crainte maladive des différentes humains et mâles qui l’entourait en se convaincant elle même que la couverture la cachait des regards et qu’en plus, en avançant rapidement entre plusieurs dizaines de personnes, on la perdrait facilement de vue.
Cependant sa nature chétive eurent bientôt raison de sa vitesse et de sa capacité à rester debout entre les différentes personnes qui se bousculaient. Alors qu’elle suait à grosse goutte, un homme imposant la bouscula, propulsant la servante a terre et dévoilant à toute personne suffisamment proche pour le voir sa tenue de servante. Paniquée et convaincue qu’une fois aussi visible quelqu’un s’en prendrait forcément à elle, l’esclave tira autant que possible sur la couverture mais ne put la récupérer, une masse de personne avait posé le pied dessus et l’autre bout de la ruelle semblait bloquée, gardant immobilisé une partie de la masse de gens.
L’esclave, trop stressée pour rester sur place, s’enfuit en abandonnant sa couverture. Se faufilant entre des personnes bien plus forte qu’elle et qui, cette fois-ci, pouvait facilement la voir puisqu’elle n’était plus dissimulée derrière un tissu sombre.
-Toi là !
-Viens ici !
-Attrapez-là !
Elle entendait dans sa fuite quelques phrases, peut-être complètement sortie de leur contexte, pas du tout adressée à l’esclave, mais qu’elle entendait. Elle les prenait personnellement et croyait vraiment que plusieurs personnes en avaient maintenant après elle. Au lieu de poursuivre le long de la ruelle pour rejoindre une artère de la ville, l’esclave tournait à gauche, rejoignant ce qu’elle croyait être un coin sombre dans lequel personne ne la verrait se faufiler, et dans lequel elle pourrait attendre un moment, que moins de monde soit là-dehors et qu’elle puisse peut-être continuer sa route. Elle jetait parfois quelques petits regard peu discret en dehors de sa cachette pour vérifier si elle pouvait sortir ou non.
Son coeur battait terriblement fort, elle était en sueur et toute haletante. Sa plus grande peur c’était qu’un mâle l’ait vu se faufiler là et la rejoigne. Elle serait coincée et a sa merci, probablement personne ne viendrait l’aider et elle n’aurait d’autre choix que de retourner se réfugier chez sa maîtresse et y attendre une autre occasion.
Elle chercha alors à se concentrer sur autre chose, à évacuer un peu sa peur et elle commença à observer les alentours. elle se trouvait dans une très étroite ruelle où deux personnes pouvaient peut-être marcher côte à côte sans trop de soucis, mais pas plus. La ruelle continuait sur une dizaine de mètre peut-être et il y avait en tout cinq portes qui conduisait dans des bâtiments dont aucune fenêtre ne donnait sur la ruelle. L’odeur était loin d’y être très agréable, une forte odeur d’urine mêlée a la lourde humidité régnait. Le soleil commençait à décliner et là ou dans d’autre coin de la ville il aurait offert de belles couleurs orangée, ici il offrait une obscurité qui était loin de rassurer la jeune esclave, trop nerveuse et fatiguée pour ressortir de la ruelle pour le moment.