Au lendemain matin, les petits ennuis et les tracas de la journée passée semblaient s’être envolés comme par magie ! Cela était sans doute largement dû par la nuit d’amour qu’avaient passé Elena et Nümba ensemble. Cette nuit fut si magique, si belle … Elle constitua un des plus beaux souvenirs de la druidesse. Cette nuit-là, sa reine l’avait fait rêvé, au sens propre du terme. Elle avait été si merveilleuse ! Elle donnerait cher pour qu’elle puisse un jour revivre la même chose, mais le moment était à présent à autres pensées. Si la matinée fut passée en douceur par des préparatifs au départ de sa Majesté, et à son petit-déjeuner, elle fut aussi passée moins en douceur pour les autres. Entre la planification de l’itinéraire et les inquiétudes quant à frôler la foret Brokilone, où Dryades et druides cannibales y vivaient, et les inquiétudes quant à la sécurité de la reine … Il y avait un monde.
Au milieu de tout cela il y avait Nümba, qui tenait à conserver une bonne humeur en restant son dernier beau souvenir ; Elena. La journée avança un peu et voilà que le cortège quitta à présent l’enceinte d’Altenberg. On entendait les gens acclamer la Reine, lui souhaiter longue vie et autre. Cela faisait extrêmement plaisir de voir qu’en province, au moins, on respectait la dernière héritière des Ivory comme cela devrait être le cas partout. Quand Elena sera devenue plus mature, et qu’elle aura fait ses preuves, les gens regretteront de l’avoir autant remise en cause. Elena était une pure Ivory, descendante du Lion ! Comment les gens pouvaient autant remettre en doute sa qualité de monarque ? C’était tout simplement que ces mêmes gens, prétendant aimer l’ancien roi, étaient en fait hypocrites. Parfois Nümba venait à penser de la sorte, même si quelque part, c’était mal.
Le cortège partit donc, et après que la douce Reine eut finit avec son peuple, elle se retourna vers sa guérisseuse. Toujours là, toujours à ses côtés, Nümba lui sourit doucement et serra un peu cette main qui se posa sur la sienne. Les déclarations de son amie la firent sourire et l’amusèrent même un peu. Elle porta doucement sa main à ses lèvres en déposant un respectueux mais court baiser dessus, puis la regarda de manière faussement répréhensive. « Hm, il va falloir que tu comprennes un jour que c’est mon devoir d’être là, ma Reine ! » Lui dit-elle sous forme de taquinerie, en souriant. « Mais c’est un devoir que je fais avec le plus grand des plaisirs … » Ajouta-t-elle alors, signifiant simplement qu’elle était là car c’était avant tout son choix, plus que son devoir. Elena était une femme extraordinaire et très polie en plus de cela. Elle remerciait beaucoup Nümba, et même si celle-ci se sentait quelque part gênée car elle estimait que c’était naturel d’être là, elle prenait toute l’ampleur de la gratitude de sa reine.
Après cette nuit, la druidesse avait senti un changement. Le fait qu’elle ait fait l’amour à Elena, qu’elles se sont mutuellement ouverte l’une à l’autre, avait changé quelque chose. Ça les avait beaucoup rapprochés, et à présent, Nümba était passée au-dessus de cette petite barrière qui la faisait encore vouvoyer Elena. Même si elle faisait ça par pur respect, cela constituait une barrière dans la mesure où Elena, elle, la tutoyait. À présent Nümba était suffisamment rassurée, et s’était mise à tutoyer sa reine. Une chose était sûre ; après cette nuit, Elena et Nümba étaient plus proches qu’auparavant … « Ça fait plaisir de voir que le peuple t’apprécie, en province. Tu es leur Reine et ils t’aiment au moins autant qu’ils te respectent … C’est beau à voir et à entendre. » Lui dit Nümba de sa douce et belle voix. Bien entendu, Nümba était la première personne de son peuple à l’adorer et à la respecter !