Une rencontrée féerique [PV]

Elle filait, ses ailes translucides battant frénétiquement les airs. Sa petite taille lui permettait de se faufiler entre les branches, les ronces, les piques de bois enfoncées dans le sol. La fée fuyait alors que les pas se reprochaient de plus en plus. A l'orée d'une clairière, elle s'arrêta, avant de tourner pour rejoindre le lit d'une rivière. L'eau clapotait doucement, serpentant jusqu'à une cascade. Les Hommes étaient partout, ces monstres impitoyables qui avaient l'écume aux lèvres et la méchanceté au creux des yeux. La pureté de la petite créature n'était pas resté non remarquée par la petite troupe.

Locasta avait commis l'erreur de s'aventurer dans un petit village, échangeant quelques piécettes d'or contre des fruits frais. Elle tirait ses ressources de la nature, mais la saison avait été particulièrement sèche et l'avidité des bandes de mercenaires qui piétinaient la région avait eut raison de son garde-manger forestier. Sa dégaine et ses vêtements faits de feuilles n'avez pas laisser place à l’ambiguïté. Elle avait fait disparaître ses ailes grâce à un sort de dissimulation, et ses oreilles pointues étaient dissimulés par une ravissante couronne de fleurs. Une troupe d'hommes avait tout de suite jeter son dévolu sur elle, et la jeune fée avait aperçu des regards soupçonneux loin de ceux qui ne s’intéressaient qu'aux formes délicates de la petite. Une poudre fine et brillante les avaient jeté dans le sommeil, et elle s'était enfuit. A l'abri, sous un splendide saule, elle avait entamé son délicieux butin, mais la magie avait vite plané dans les airs. Ils étaient à sa poursuite... et il avait les moyens de la capture. Surement des chasseurs de créatures vu leur adresse et leur manière de pister. En un coup de baguette, la fée avait réduite sa taille pour avoir le format d'une petite pomme et elle s'était enfuie à tire d'ailes.

Cela faisait quelques mois à peine que Locasta avait quitté la chaleur de son foyer, la sécurité du village où elle avait grandit. Fille du Roi et de la Reine, elle jouissait d'une place privilégiée. Sa vie n'était que jeux, repas, découvertes, et entretien de leur petit monde. Mais, la princesse aspirait à plus et cela ne plaisait pas aux souverains. On l'avait enfermé, et elle s'était enfuie. Depuis, Locasta errait sans retrouver le chemin enchanté qui menait à leur village. Il était occulté aux regards des curieux pour une bonne raison : son espèce était prisée. La poudre qu'il relâchait avec un nombre incalculable de vertus et les fées étaient appréciées pour de nombreuses choses. Leurs pouvoirs étaient complexes, puissants même si leur utilisation de leur magie particulière ne laissait pas penser à un fort potentiel. Mais ses pensées ne l'harcelérent pas longtemps : Ils l'avaient rapidement rattrapé. Les bruits la firent trembler alors qu'un sort l'obligea d'un coup à reprendre une taille humaine. Elle lâcha un cri de stupeur avant de s'affaler sur le sol, suffoquant de par le choc. Ses yeux s'embrumérent alors qu'elle sombrait dans l'inconscience.

Ara est une gynoïde de type furry, une chatte au pelage rouge, blanc à l'intérieur, avec des extrémités des pattes de couleur noire, une longue chevelure noire également, certaines de ses parties sont d'un bleu ciel fluorescent, comme les tétons, les yeux, l'intérieur des oreilles, l'intimité, ou encore les coussinets de ses pattes. La demoiselle était une machine de guerre sur pattes, elle arborait, dans son corps, des armements, ses oreilles pouvant envoyer des ultrasons pour déstabiliser l'ennemi, ou sa queue pouvant servir de massue chargée d'électricité, elle pouvait facilement se défendre. Ava avait été envoyée sur Terre via une capsule qui s'écrasa sur Terra, sa mission était de retrouver une certaine Klara Thares afin de l'aider et l'assister, mais la demoiselle n'avait pas atterri près de Seikusu, mais dans l'autre monde, Terra.

Ara se baladait donc dans la forêt, sur Terra, étant totalement nue, n'ayant pas de notion de pudeur, c'était une androïde, donc, pour elle, c'était normal, c'était son corps de base et elle n'avait pas de vêtements avec elle. Sa capsule était tombée à quelques mètres et Ara explorait tranquillement les environs, analysant ce qui l'entourait, c'était une forêt comme on pouvait en rencontrer dans les planètes avec de l'eau. La demoiselle établissait également sa base parmi les arbres, il fallait qu'elle crée une entrée pour pénétrer dans son repaire qui se trouvait, en fait, dans une autre dimension, à l'abri de tout. Tandis qu'elle mettait en place son système, la furry en profitait pour s'éloigner et explorer un peu les environs, un peu de reconnaissance ne ferait pas de mal, afin de savoir à quoi Ara pouvait s'attendre. Elle consultait, en même temps, les informations concernant le lieu, Terra, remarquant qu'elle pouvait rencontrer différents types de créatures issues de différentes races comme des elfes, dragons ou même des humains. La population était différente, mais le principe restait le même, il fallait essayer d'avoir des relations amicales avec les bonnes personnes et attirer les faveurs des gens. Ara devait se renseigner, un peu plus, sur le moyen d'arriver sur Terre, elle savait que c'était par des portails, mais elle devait les localiser, il y avait, sûrement, des gens qui avaient une idée sur la chose.

Alors que la gynoïde progressait dans la végétation, ses capteurs indiquaient quelque chose dans les environs, il y avait une certaine agitation anormale, elle repérait la présence de plusieurs individus, elle décida d'aller jeter un coup d'œil. La furry assista à un spectacle, des hommes poursuivaient une demoiselle, ils semblaient vouloir agresser cette femme qui était par terre, elle semblait avoir un malaise. Ara se devait d'intervenir, sautant de son arbre et atterrissant entre les hommes et la femme en détresse, provoquant un certain étonnement chez ses brigands, mais qui firent ensuite un rire, parlant :

- Eh bien, voilà une surprise

- Regardez, c'est un de ses animaux humanoïdes, ça se vaut cher, capturons-là avec la fée, on deviendra super riches

- Baisons-les aussi, il faut bien en profiter, en plus, elle est à poil

Un autre rire général se fit entendre tandis que la gynoïde essayait de les comprendre, mais elle n'avait aucune idée de la raison de ces rires, peut-être une blague de cette planète ? Au pire, Ara s'en fichait, lançant son processus de défense, car le danger était imminent, les brigands se rapprochaient d'elle, le sourire aux lèvres, prêts à l'attaquer, mais ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. Le premier homme attaqua avec son arme, la furry para facilement et produisit une onde pour le faire valser et le faire traverser des arbres. Les hommes furent encore étonnés, ils essayèrent d'attaquer une nouvelle fois, mais la machine fit un tour sur elle-même, sa queue tournant avec elle, tapant tous les brigands telle une massue, en plus chargée d'électricité, touchant les méchants qui subirent le même sort que leur ami. Les mecs gémissaient par terre, se tordant de douleur, ils étaient faibles finalement, Ara prit alors la demoiselle dans ses bras, telle une princesse et elle l'amena vers sa base, ouvrant un portail pour y pénétrer. Elle déposa l'inconnue sur un canapé en cuir, l'analysant de ses yeux, elle était vivante, juste sonnée ou dans la brume, la demoiselle essaya de la réveiller, se penchant vers elle, lui tapotant la joue. La gynoïde alla même embrasser la fée sur les lèvres, d'après ce qu'on lui avait dit, cela pouvait marcher.

Ses songes étaient doux alors qu'au dessus d'elle se trouvait une véritable pagaille. Le bruit ne la gênait pas, ses yeux étaient clos dans un semi-sommeil, une inconscience induite par le coup brutal de cet individu. Locasta n'avait aucune envie de se tirer de cet état de douceur, de cette impression de flotter qui l'avait prise. Quelques bruits résonnaient à ses oreilles mais son esprit donnait une toute autre raison à ceux-ci. Il s'agissait d'artifices colorés qui explosaient, de charmants spectacles avec les méchants et les mauvais qui criaient à l'adresse des deux héroïnes qui se battaient courageusement. Un véritable conte de fée. Bientôt, la jeune fée s'enfonça avec plus de force dans l'inconscience, achevant d'être assommée par la faim dévorante et la fatigue prenante.

Parmi tout ça, elle se sentit soulevée par une force inconnue. Qui était-t-il ? Ou elle peut-être ? Qu'importait. Locasta se sentait en sécurité, elle doutait qu'il s'agissait d'un de ces affreux individus qui l'auraient balancé dans une cage, ou bien faire subir un sort encore moins enviable avant de la troquer contre quelques bourses de pièces d'or bien remplies. Alors que son imagination travaillait avec vivacité, ses yeux toujours fermés, son corps fut déposer sur une matière étrange et inconnue.

Puis, elle sentit ses lèvres délicatement effleurées alors que des papillons imaginés battaient devant ses yeux toujours fermés, au rythme de son cœur qui battait dans sa poitrine. Après tout Locasta était une fée ! Et une grande romantique avec ça, qui avait été bercé par les contes des humains. Un baiser d'un beau prince... mais la timidité de la jeune femme revint d'un coup et la gêne afflua alors qu'elle ouvrit les yeux. Il ne s'agissait pas d'un rêve !!

« MAIS ! » s'offusqua-t-elle, en tombant du petit canapé, se redressant vivement, les poings serrés alors que ses ailes avaient apparus et battaient furieusement dans les airs, la faisant flotter à quelques centimètres au dessus du sol. « Eh ça ne va pas non !   » continua-t-elle en rougissant violemment. La fée s'adoucit un peu en voyant qu'il s'agissait d'une étonnante créature, silhouette humanoïde mais couverte d'une pelage rouge et doux d'apparence, une vue agréable qui ne fit qu'accentuer son trouble.

« Où suis-je ? » demanda-t-elle hébétée alors que ses ailes translucides battaient plus calmement. « Vous m'avez sauvé... »  Ses yeux clignaient rapidement alors qu'elle mettait bout à bout les pièces du puzzle, et les quelques indices, les cris qu'elle avait entendu dans sa semi-inconscience.

Elle se posa à terre, ses pieds nus entrant en contact avec le sol, alors qu'elle s'avançait vers la jeune créature. Des questions se pressaient dans l'esprit de la naïve et délicate fée qui levait un regard plein de gratitude à l'égard de sa sauveuse. Avec grâce, Locasta s'inclina devant elle, se relevant, retroussant son petit nez alors que ses paupières papillonnaient. Elle rougit de nouveau, toujours choquée de l'audace de l'étrange créature, mais contente d'avoir retrouver sa liberté. « Je vous remercie... » dit-t-elle avec étonnement et gratitude.