Était-ce prévisible ? N'y avait-il pas, en ce monde, quelques principes qui laissent entendre que lorsqu'une personne à fait le choix de ne plus se défendre, il est normal de lui laisser le temps de s'exprimer, de faire face, de ne pas avoir à souffrir immédiatement de la loi du vainqueur, au moins de manière à s'informer de ce qui est en train de se dérouler, et, peut-être, de se préparer aux traitements auxquels on va devoir s'accorder bien malgré soi ? Myriade, en tout cas, n'y eut guère droit, que ce soit de par sa dangerosité relative, ou de la cruauté naturelle de celle qui s'en était prise à celle qu'elle aimait, mais sa reddition obtenue, la femme en face d'elle, celle qui se trouvait le plus dans les ombres, n'eut pas la patience suffisante, ou le manque de prudence, pour rester stoïque face à la demoiselle aux cheveux décolorés. Elle sortit une arme, quelque chose qui, en Tekhos, n'avait pour ainsi dire jamais exister, selon les connaissances de l'ancienne expérience, mais le tir qui vint se produire avec un bruit sourd ne fut pas pour lui plaire, non sans parler de la douleur aiguë qu'elle ressentit dés lors dans le sein gauche, percé par un lourd aiguillon dont l'extrémité se terminait par une petite vasque au liquide inquiétant. Le temps de réfléchir ? Non, l'élément était bien trop près du cœur, et vint directement se propager dans son être, qui avait le malheur d'absorber à une vitesse folle ce genre de produit. En quelques instants, son esprit lui parut soudainement fort embrumé, bien peu capable de ses primes capacités, tandis que son corps se fit soudain léger... Si léger...
Elle essaye de se déplacer, mais ses muscles n'ont même pas le minimum de force pour lui permettre de faire un pas assuré. Dans l'encadrement de la porte, elle parvient toutefois, dans un déséquilibre total, à s'approcher comme elle peut du salon, arrivant à faire le trajet du vestibule non sans grand mal, mais alors même qu'elle parvient à trouver la première pièce sous ses pas, elle se rend bien compte qu'elle n'aura même pas la capacité de rejoindre celle qu'elle aime, et ses tortionnaires, sa vision comme son corps semblant se relâcher dans un fourmillement étrange, et particulièrement désagréable. Ses muscles sont en coton, mais représentant tout de même un danger croissant, elle se fait attraper au milieu de son mouvement, alors qu'elle cherchait à accomplir un pas supplémentaire, et se retrouve à se rabattre mollement, sans forces, sur le corps de celle-là même qui lui a propulser la drogue avec son arme ridicule, incapable de lutter alors même qu'elle en a l'impérieux désir. Ses pensées sont confuses, mais elle garde en tête son objectif, elle lève d'ailleurs le bras comme elle peut, cherchant à lui donner l'élan suffisant pour tente de mettre un coup à l'ignoble qui est en train de la maintenir, mais se fait bien rapidement interrompre par la force d'une dame en pleine maîtrise de ses moyens. C'est aussi frustrant qu'humiliant, elle a passée sa vie à vouloir être une femme normal, et voilà qu'au moment cruciale où sa nature inhumaine aurait pu lui être utile, elle découvre avec quelle terrible inutilité elle se trouve une fois dénuée de sa nature puissante et vindicative... Les larmes lui viennent aux yeux alors qu'elle est forcée de les écouter, l'inconscience arrivant.
«
On ce calme petite pute... Soit gentil et il ne sera fait aucun mal à Luxienne... je te le promet... chuuuut... voila... laisse toi aller... détend toi... »
Quelques secondes plus tard, et elle est au sol, yeux fermés, tête lourde. De sa fière défense, plus rien ne reste, et l’inconscience la poursuit longuement, bien au delà de sa ville natale...
. . . . .
--- Luxienne ---
Privée d'elle même. Difficile de donner une autre définition à cela, la femme se réveille alors même qu'elle ne comprend rien de ce qui l'environne, alors même qu'elle ne peu finalement savoir dans quel état elle se trouve, alors même qu'elle se demande encore si cela ne fait pas bien longtemps qu'elle est réveillée, et qu'elle ne s'en est rendue compte malheureuse que bien plus tard, à cause de son évidente cécité. A moins qu'elle ne rêve encore ? Ses derniers souvenirs sont flous, aurait-elle put imaginer tout cela ? Imaginer qu'une femme était parvenue à dépasser les sécurités Tekhane pour s'installer chez elle, et l'attendre avec une batterie d'hommes aux aguets, prêt à tout pour lui faire connaître des sévices qu'elle n'aurait put que haïr, avant de finalement l'endormir contre son gré, et lui faire elle ne savait quoi entre temps. L'étrangeté de ses souvenirs, cumuler à son état d'autarcie sensitive était quelque chose qui ne lui permettait pas de réfléchir, qui ne lui permettait pas de comprendre, qui ne lui offrait pas le moindre détail pour déduire, calculer, estimer, se permettre finalement de faire le vide dans son esprit, et de trouver le calme suffisant pour se relayer sur son arme la plus puissante, sa pensée. Perdue, et cherchant bien sur un moyen de se repérer, elle essaya de bouger, de donner une direction à son corps, mais elle découvre rapidement que le toucher est impacter par quelque chose qu'elle ne connaît pas, et son corps refuse de lui obéir, la laissant choir mollement quand elle tente quoi que ce soit, s’écroulant de manière terriblement ridicule sur un sol qu'elle ne put même pas goûter. Était-ce la mort ? Cela aurait put être envisageable, mais quelque chose restait en son âme pour lui signifier qu'elle était bien loin d'avoir atteint la fin de sa vie... une conviction sourde, qui s'exprimait par une peur étrange, celle d'être certaine qu'il ne s'agissait que du commencement de quelque chose...
Elle a mal... ça elle s'en rend compte, mais ce n'est pas l'élément qui la surprend le plus dans l'instant. Non, ce qui soudainement lui fait comprendre que contrairement à ce qu'elle pensait, elle ne se trouvait pas seule dans les lieux, c'est un passage dans ses cheveux, une main, quelque chose de rude, de calleux, d'épais qui vient la tirer de manière à la redresser sur ses genoux, la ramenant bien droite au sol, l'obligeant dés lors à ne plus bouger si elle ne souhaitait pas connaître à nouveau un traitement de ce genre. Car elle avait eut mal, terriblement mal, c'est comme si on l'avait attraper par le cou avec une pression déraisonnable pour la jeter sur ses jambes, et l'instruire ainsi de sa condition. Elle essaye de s'exprimer, mais se rend bien compte qu'elle ne peux pas bouger ses lèvres. Sa bouche est sèche, elle n'a sûrement pas dut pouvoir la fermer depuis de longues heures, car elle a l'impression que sa gorge n'a jamais été si douloureusement privée de la moindre humidification, au point où elle en souffre encore un peu plus, en essayant tant bien que mal de déglutir, n’osant forcer sur l'anneau de métal qui lui bloque les mâchoires. Mais alors même qu'elle essaye de faire preuve d'un brin de nature humaine, même privée de son ouïe, de sa vue, de son odorat... Elle sent quelque chose se glisser contre sa langue dénuée de salive, et comprend rapidement de quoi il s'agit, lui donnant immédiatement envie de vomir. Un sexe... Un homme était en train de l'amener à sucer une queue, contre son gré, et elle ne pouvait rien y faire. Elle est terrorisée, elle se sent coulisser sur ce membre malgré elle, comme si elle n'était qu'un jouet, et tout son être frémit de peur et de honte.
Quelle punition est-elle obligée de connaître ? Et pourquoi ? Ce truc ignoble lui rentre dans la gorge sans douceur, et si elle n'avait pas sur elle ce bandeau, les larmes d'un déagoût absolu rouleraient sûrement sur ses joues... Mais là, elle ne peux rien faire d'autre, et ne peux que se résigner... Malgré la honte, malgré la peur, malgré la peine...
. . . . .
--- Myriade ---
Si Luxienne subit sa déroute, Myriade subit son attente. Elle fut réveillée rapidement, sûrement bien plus tôt que beaucoup l'espérait, mais elle n'avait rien eut d'autre à faire qu'attendre. Attendre une présence, attendre une visite, attendre des réponses, car dans son état, elle avait bien du mal à comprendre ce qui était en train de lui arriver. Elle était en … en captivité, et le simple fait d'avoir pensée cela avait provoquée une large vague de panique en elle, une terreur sourde qu'elle n'avait put qu'exprimer qu'au travers de quelques mouvements de paniques, quelques actions déroutante de sauvagerie et de volonté libératrice, contre ses liens, ses menottes même plutôt mais aussi contre la salle dans laquelle elle se trouvait, ayant agit avec un semblant de folie. Les murs ? Ils portaient la trace de son sang quand elle s'était projetée dessus, cage comprise, mais son corps avait immédiatement résorbé les blessures, la laissant d'une pleine pureté au milieu de ces lieux inquiétants. Le sol ? Elle s'était esquintée le front dessus, elle avait cherché à l'abîmer, mais malheureusement, les quelques menues fissures qu'elle avait finalement provoquée n'avaient révélées qu'une sous-couche de métal, bien plus résistantes que ce qu'elle venait de briser. Son propre corps ? Durant sa rage, couverts par ses cris de haine et de panique, elle s'était démise deux fois l'épaule, et une fois le coude, avant que ceux-ci ne se replacent d'eux même. Elle était, finalement, habitée par une rage sans nom, celle-ci toutefois nourries par quelque chose de bien plus prenant, de bien plus terrible : une peur absolue, une crainte qu'elle avait toujours eut, celle de redevenir un rat de laboratoire, un triste cobaye, incapable de se défendre, incapable de vivre...
Le loquet de la porte la tira de son repos relatif. Après avoir lutter plusieurs heures, elle s'était écroulée bien malgré elle, essoufflée, et rien n'ayant sembler lui faire signe, elle s'était presque demander, un instant, si elle n'allait pas finir par mourir dans cet endroit, folle, perdue, incapable de reprendre le dessus sur l'être qu'elle avait autrefois été. Mais non la porte s'ouvrit, et elle se redressa un peu comme elle le pouvait, à moitié avachie sur le sol précédemment, pour voir entrer l'une des deux femmes de la soirée passée, celle qui ne lui avait pas tirée dessus, accompagné par une sorte de mastodonte, un homme d'une carrure monstrueuse, et dont la nudité fut loin de lui plaire, encore plus qu'elle avait eut le bon malheur de pouvoir voir que son propre corps n'était pas non plus couvert. Quelle terrible pensée cette machinatrice avait-elle put avoir, quelle horrible fantasme s'apprêtait-elle à perpétrer ? Elle ne vint rien dire, mais par contre, fut extrêmement attentive, encore plus maintenant que, bien malgré elle, se transposait à l'image de Dame Florenza celle des scientifiques qui l'avait créée... La folie commençait à guetter, déjà, par la simple peur...
«
Bonjour esclave. Tu as bien dormi ? C'est l'heure de te sortir. »
Pas le temps de répondre, elle se fait sortir en hâte, et pousser en avant, obliger de suivre la femme à la robe étrangement délavée à son goût, comme si il s'agissait d'une blouse de scientifique qui finalement avait été tâchée de sang, et maladroitement entretenue ensuite... L'homme, bien brutal, digne de sa nature inférieur, ne manqua quand à lui pas de toujours avancer, la frappant certes, mais toujours dans des parties qui se rapportait à sa féminité, qu'elle avait d'ailleurs bien du mal à entre-apercevoir. Finalement, elle aurait put se laisser traîner ainsi longtemps, son esprit ayant bien du mal à ne pas se perdre dans une vision étrange de ses tortionnaires, scientifiques mal fagotés, les même face auxquels elle était toujours restée sage, de peur de se faire punir, et de ne jamais pouvoir être libre... Mais, par malchance, la femme ayant prit la tête fit mention de quelque chose e bien particulier, quelque chose qui la réveilla un peu de sa sourde terreur, et de ses hallucinations :
«
Ta petite amie est réveillée depuis plus longtemps que toi tu sais, elle est en train de faire connaissance avec son premier client. Si tu es sage, je t’emmènerais la voir, mais attention, si tu es sage... -
Ma petite am.... Luxienne... Luxienne ! Que faites vous à Luxienne !? Je, je suis sage, j'ai toujours été sage, alors pourquoi !? N'allez... N'allez pas lui faire du mal.... C'est moi l'expérience, pas elle ! »
Elle suggérait ce qu'elle savait, mais bien sur, elle avait tout faux...