Nariko ignorait qui étaient ces gens, et s’en moquait. Elle savait que bien des gens convoitaient Heavenly Sword, et il est vrai que sa protection aurait gagné à s’améliorer. L’Ordre Immaculé avait invité Nariko à reposer dans un de leurs forts religieux, mais elle avait refusé, n’ayant qu’une confiance modérée en l’Ordre et en ses bienfaits. Mais, là, elle vit la mystérieuse voleuse à la longue chevelure lancer une grenade fumigène, puis bondir par la fenêtre.
« Hey ! Reviens, espèce de... »
La jeune femme n’eut pas le temps d’achever, car l’un des ennemis la frappa du revers de la manche, l’atteignant en pleine joue. Dans un grognement de douleur, Nariko bascula en arrière, s’affalant de nouveau sur le lit, et attrapa l’abat-jour de sa lampe, puis envoya le projectile se fracasser sur la tête du tueur, qui poussa un grognement étouffé en s’effondrant mollement au sol. La femme récupéra une dague située sous son oreiller, puis se rua vers la seconde forme qu’elle voyait, avec une détente surprenante, et la planta dans sa poitrine, transperçant son cœur.
Devant elle, un troisième tenta de la décapiter d’un coup de lame verticale avec son épée. La guerrière fléchit les genoux, l’épée filant au-dessus de ses cheveux, et bondit en avant, ceinturant son agresseur à hauteur de la taille, l’envoyant heurter le mur. D’autres tueurs étaient là, mais Nariko préféra les esquiver, et fila à son tour par la fenêtre, sautant en contrebas, où elle se réceptionna à l’aide d’une roulade, surprenant plusieurs badauds qui traînaient dans la rue, généralement des couples se promenant à l’air libre.
*Heavenly Sword, cette salope me l’a prise !*
Et ça, Nariko ne pouvait pas le laisser passer. En conséquence, la guerrière se mit à courir rapidement, écoutant les hurlements, suivant les bruits. Elle entendit également les sifflets de la Garde civile, signe que les miliciens, attirés par le bruit, se rapprochaient de l’auberge. La situation était en train de déraper. Nariko rejoignit une grande rue centrale, où le son des chariots et des chevaux étouffa ceux des personnes qu’elle poursuivait.
*Merde, merde... !*
Nariko ferma alors les yeux, et entreprit de méditer. Entre elle et Heavenly Sword, il n’y avait pas qu’un simple lien physique, mais aussi quelque chose relevant de la psyché. Son âme était reliée à l’épée, et, en se concentrant, Nariko put la sentir.
*Tu as beau la prendre, voleuse, tu ne pourras pas t’en servir...*
La guerrière traversa la rue, faisant fi des protestations des cavaliers, et rejoignit une ruelle, dévalant un escalier, la rapprochant d’une petite cour interne, où elle entendit des bruits de combat. La cour était accessible par un porche, et elle vit la voleuse, tenant Heavenly Sword dans son dos, se battant avec deux lames. Rapide et agile, elle affrontait les autres voleurs, ce qui amena Nariko à confirmer ce qu’elle pensait, à savoir que la voleuse appartenait à un groupe différent que les autres, et qu’ils en avaient bien après l’épée.
Nariko restait à l’écart, prudente.
« Donne-nous l’épée, femme, c’est ça que nous voulons, pas toi. »
Les lames s’entrechoquaient. Rapide, la voleuse était néanmoins confrontée à des ennemis plutôt doués. La guerrière entendit alors des bruits de pas dans son dos, et vit d’autres guerriers, probablement ceux restés à l’auberge, qui arrivèrent. Ils portaient des capuches noires, des manteaux noirs dissimulant des plastrons en cuir et des cottes de maille.
« C’est la porteuse...
- Tuons-là ! »
Autant pour les négociations, les ennemis s’élancèrent rapidement vers elle, et le combat se poursuivit.