Diana était en train de rajuster ses effets personnels lorsqu'un jeune garçon, certainement un esclave de la maison, vint lui ouvrir la porte et lui demanda de se s'annoncer. Esquissant un doux sourire, elle lui confirma donc son identité et put ainsi pénétrer dans la demeure. La délicieuse créature qu'elle était observa et admira immédiatement la décoration luxueuse des lieux avec intérêt. Elle avait toujours apprécié les belles choses et regrettait parfois de ne pas être de sang noble. Comme cela devait être plaisant de se prélasser dans un lieux pareil. D'un geste machinal et habituel, elle dénoua sa cape de ses mains fines, laissant l'esclave s'en emparer et l'en débarrasser alors que son regard fixait toujours les fresques peintes sur les murs. Cependant, elle sentit le regard du jeune homme posé sur elle et se tourna donc vers lui avec un sourire amusé. Bien entendu, son charme fonctionnait toujours aussi bien, les hommes comme les femmes d'ailleurs. Et cet esclave, bien que beaucoup trop insignifiant pour avoir le droit de poser les mains sur elle, et tout juste un regard, n'échappait pas à l'envie. Il eut cependant la pudeur et l'intelligence de détourner le regard et de l'inviter à le suivre dans la demeure.
La démarche fluide et gracieuse, Diana le suivit, toujours aussi intriguée par la beauté pourtant froide et vide de la demeure. A l'image de son propriétaire, sans aucune doute. Le centurion n'était pas connu pour sa joie de vivre. Mais peu importe.
La jolie prostituée avait beau n'être qu'un objet de désir, ce qu'elle dégageait était si puissant, si éblouissant, que s'en était presque gênant, provoquant. Elle était, tout comme son nom, à l'image de la déesse de la chasse que l'on nommait Diane pour les romains ou Artemis pour les grecs. Une divinité que l'on représentait délicate, mais aux formes généreuses et gracieuses. Avec un caractère bien à elle, un tempérament combattif et assuré. Exactement comme notre demoiselle.
Bientôt, l'esclave s'arrêta devant une porte à laquelle il frappa, puis entra, avant d’annoncer que son Maître dormait et qu'elle devait attendre. Diana acquiesça et patienta sagement près de la porte, effleurant les fresques peintes aux mur du bout des doigts. Le jeune garçon finit par l'inviter à entrer, ce qu'elle fit.
Peu de personnes pouvaient se targuer de connaître Sematocle Augustus dans son intimité, si ce n'étaient ses serviteurs et quelques très rares prostituées. En fait, Diana n'avait connu que deux de ses chanceuses si on peut dire. L'une avait succombé d'une fièvre fulgurante il y a quelques temps, et l'autre avait été achetée par un riche marchand. Du coup, Diana ne s'était pas attendue à un homme aussi... brisé. L'esclave l'annonça, puis disparut sous l'ordre de son Maître.
Patiente, la jeune femme ne prononça aucun mot, se contentant de saluer respectueusement , puis de regarder le client avec retenue. Il fit craquer sa nuque, but de longues gorgées de vin, puis prit la parole pour se présenter et, choses étrange, s'excuser de l'avoir fait attendre après ce repos.
- Vous êtes tout excusé, Dominus, fit-elle sur un ton doux.
Il lui demanda alors si elle savait masser, l'empressant de s'approcher et de s'atteler à sa première tâche de la nuit. Son ton était brusque. Elle le voyait, pour le moment, gros un gros loup blessé qui montrait les crocs. Elle ne s'en formalisa donc pas, loin d'être effrayée et obéit immédiatement, effectuant quelques pas vers lui. Elle vit son regard sur ses hanches qu'elle avait sensuelle fait rouler tout en s'approchant, elle savait cependant qu'il se montrerait certainement avare de compliment pour l'heure. Certains hommes, très fiers et dominants, se contentaient de sauter les prostituées qu'ils avaient payé et les jetaient ensuite comme de vieux vêtements sales, sans un mot gentil, sans même une caresse plaisante.
Une fois assez près du Maître de maison, elle posa ses mains délicates sur les épaules larges et solides de l'ancien centurion, y décelant toute la tension accumulée et les efforts de l'entraînement. Ainsi, elle commença à le masser, délassant les nœuds et les muscles raidis. Elle était très proche de lui, si bien qu'il pouvait sans mal sentir son parfum envoûtant et deviner la douceur soyeuse de sa peau. Sans parler de sa poitrine ronde et pleine.
- Permettez-moi, Dominus...
D'un geste, elle souleva légèrement le tissu qui cachait la nudité de son intimité, sans pour autant dévoiler davantage que l'entièreté de ses jambes fuselées et de ses cuisses, s'installant alors à califourchon sur les genoux de son client, continuant ainsi à masser ses épaules lourdes et chaudes.
Elle ne poussa pas plus loin ses initiatives, préférant attendre les ordres de son client. Parfois il n'était pas toujours bon de prendre trop les choses en mains, surtout lorsqu'on ignorait encore les désirs et les envies secrètes des hommes en face de soi.