C'était repos en cette journée. Comprenez par là qu'au lieu d'arborer bien en vue le blason de la Desperado Enforcement Samuel tentait de rester un peu plus discret sur son appartenance à la société militaire privée et s'était revêtu d'une ample tenue de civil par dessus la combinaison qui boostait ses capacité physique. Une mauvaise tenue de voyou des rues cherchant à se faire oublier : Un pantalon de jogging gris, un hoodie noir avec la capuche relevée lui dévorant le visage. Au moins comme ça et dans le quartier de la Toussaint il faisait ton sur ton parmi les petites frappes des alentours.
Les seules choses le différenciant des voyous ambiants ? Un long étuis de tissu noir passé en bandoulière dans son dos et qui servait à ranger son arme -hors de question de se balader ici sans son cher sabre- ainsi que la ferme résolution de faire l'exacte inverse de la majorité de la faune du quartier : apporter la justice dans ce coupe-gorge !
Alors quant les écouteurs encadrant ses oreilles lui retransmirent les sons amplifiées d'une lutte à deux angles de bâtiments Samuel partit au trot rejoindre la position, attrapant Murasama dans son étuis de tissu, prêt à jouer avec la fermeture éclair du sac de transport pour faire fuser sa lame au grand jour...
Mais en arrivant à l'angle de la ruelle où le combat se passait le samouraï des temps moderne préféra s'immobiliser à couvert. Ce n'était as une banale agression à sens unique mais un combat entre deux hommes. Enfin entre un adolescent et un homme en fait mais on n'allait pas chipoter sur les mots. Difficile de deviner sur qui aller taper du coup, pas moyen de savoir qui avait les tors bien qu'un simple coup d’œil suffit pour que le métis se sente plutôt d'avis à aider le plus jeune, désarmé face à son adversaire, sa batte et, surtout, un pistolet.
Mais tant que le jeune avait l’avantage... pas de raison de se mêler à un combat qui n'était pas le sien. Sam se permit juste de sortir son katana et de le tenir prêt à l'usage, si jamais la rixe dérapait un peu trop à cause de ce foutu flingue, et puis le gosse s'en sortait bien... il bougeait assez vite et cognait efficacement même si...
Merde... siffla Samuel.
Voilà, quant on se laisse distraire d'une arme à feu on finit souvent mal ! Le voyou braquait la tête de l'ado avec la ferme volonté de lui faire sauter le caisson. Cette fois pas moyen de laisser faire et quitte à choisir un camp il convenait de choisir celui du mec en difficulté, peut importe les raisons et les circonstances. D'un pas Samuel s'avança en vue des deux personnes s'affrontant ici et pointa juste son sabre sur le voyou.
Un bruit de coup de feu retentit alors dans la ruelle !
Ce n'était cependant pas le flingue qui venait de tirer mais bien le sabre de Samuel. Enfin pour être précis c'était le mécanisme placé sur le fourreau qui, empruntant le système des armes à feu, venait d'expulser en guise de balle le sabre de Sam, pommeau en avant, droit sur l'agresseur. Un éclair rouge fila droit sur la main tenant l'arme à feu devant le front de Santoryû, le pommeau de céramique frappant le pistolet à la vitesse d'une balle de fusil. Autant dire que le pistolet lui fut arraché des mains et que tout le bras qui tenait l'arme subit l'élan du choc et déséquilibra le voyou, renvoyant l’avantage à l'adolescent.
Désolé de vous avoir coupé... reprenez je vous prie et faites comme si j'étais plus là. Je vais juste récupérer mon joujou... commenta Samuel comme pour justifier son intrusion retentissante.
Et, contournant largement l'affrontement interrompu il se dirigea vers le mur derrière la petite frappe qui se tenait encore sa main mise à mal pour récupérer Murasama, le pommeau fermement enfoncé de cinq bons centimètres dans un mur de brique.
Je serais toi petit j’assommerais vite ce monsieur, le bruit va attirer du monde et, potentiellement, plein d'amis de ce cher inconnu. commenta Sam pour Santoryû en pointant du doigt le malfrat qui commençait déjà à donner de la voix...