Peut être aurai-je dû me montrer plus observateur et attentif à son mal-être. Le long silence qui s'était instaurer durant notre marche a dû lui être pesant voir stressant, me donnant la sensation de m'être en quelque sorte imposé à elle. Gentille comme elle est, elle n'a certainement pas voulu me froisser et a donc peut être répondu favorablement à mon invitation par politesse, par obligation, comme un rendu pour m'être occupé de la jeune fille dont elle a la responsabilité. Il est vrai que je me suis posé plusieurs questions sur le trajet jusqu'au restaurant, comme par exemple : De quoi allons nous pouvoir discuter ? Quel est le mot qui correspond le mieux à ce que nous partagions en cet instant ? Que peuvent bien signifier ses petits ricanement dans mon dos ? De la gêne, du stresse, de la nervosité ? Peut-être regrette-t-elle d'avoir accepté de me suivre, par ailleurs, le fait qu'elle le fasse sans me poser plus de question sur notre destination ne fait que conforter mes pensées à son sujet : elle est trop innocente, pas suffisamment méfiante. Elle ne me connaît pas et pourtant semble me faire confiance, j'aurai pourtant pu être un goujat cherchant à abuser d'elle. Elle n'a pas l'air de s'en soucier, un simple regard en coin suffit pour que je me rende compte qu'elle n'est pas sur ses gardes, de toute évidence, ce n'est pas une combattante, ce qui est d'un certain point de vue normal sur cette terre.
Assit l'un en face de l'autre, elle avait adhérer à ma recommandation ou plus exactement celle que j'ai moi-même eu via les commentaires trouvés sur différents sites. Bien que cette technologie n'existe pas dans mon monde d'origine, j'ai eu suffisamment de temps pour m'y familiariser, bien que j'ai encore des difficultés avec cette multitude d'applications, que se soit pour trouver un logement, faire garder son animal de compagnie ou même faire des rencontres ! Il y en a bien trop pour que je m'y trouve et m'y intéresse plus profondément. Qu'en est-il de Fressia ? Son enthousiasme est agréable à observer et son sourire se transmet sur mes lèvres qui s'étirent elles aussi en réponse à son contentement tandis que je réfléchis quelque temps sur sa proposition. Quelle boisson serait le plus adéquate pour cette soirée ? Si on oublie pas qu'avant de l'inviter dans ce restaurant, j'étais en compagnie d'un de mes collègues à consommer de l'alcool, le plus raisonnable serait de prendre de l'eau ou bien du thé. Cela étant, le saké n'a rien à voir avec les autres boissons et j'aime à penser que cette rencontre hasardeuse soit un événement à fêter. Alors, je fis par de ma commande à la jeune serveuse pour que cette dernière puisse s’exécuter, nous laissant alors seuls dans un silence empreint de gêne.
« Je… Je suis ravie du hasard ! C’était vraiment une agréable surprise de vous revoir ce soir… »
Je lui offris un simple mouvement de tête en réponse, conscient que ce n'est pas très chaleureux sur l'instant, un silence dû à une forme de timidité. Il est vrai que je n'ai pas pour habitude de me retrouver seul à seul ainsi avec une femme, cela fait bien longtemps que ça ne m'est pas arrivé, encore moins dans un contexte tel que celui-ci. Mais d'ailleurs, qu'en est-il exactement ? Là-dessus je continue de me questionne et me demande par la même occasion ce qu'il en pense elle. Les yeux rivé sur la table, je fini par relever la tête lorsqu'à mes oreilles, le timbre de sa voix chevrotante me parvient, voyant là qu'elle fait l'effort d'engager la conversation, un acte qui étrangement me fait sourire et parvient à me détendre. Mon regard vient automatiquement chercher le sien pour s'y encré alors que mon menton trouve appuie sur mes mains croisées, le tout soutenu par la table qui maintient mes coudes.
-Je ne dirais pas que ça me gêne, mais c'est vrai que c'est peut-être plus agréable ? Nous sommes entre adultes et bien que nous ne nous connaissons pas, ceci n'est pas un rendez-vous professionnel.
Ai-je affirmé alors dans un timbre légèrement plaisantin tandis que je ne la quitte pas des yeux alors qu'un frisson me parcourt lorsque je me rend compte que j'ai employé la formulation « rendez-vous ». Le fait que j'ai appuyé que ce n'était pas professionnel pourrait laisser sous-entendre que c'est un rendez-vous d'un tout autre genre ? Je me pince discrètement la lèvre à la possibilité qu'elle y songe, moi-même étant en réalité confus sur la manière dont nous devons considérer mon invitation.
-J'enseigne depuis peu de temps, je dirais cinq ou six ans à peine.
Ce qui ne représente qu'un court moment quand on sait que je vie depuis plus d'un millénaire déjà. Mon regard parcourt les traits de son visage, la couleur de ses iris mais également de ses cheveux, un blond naturel et chaleureux qui dénote avec les origines des habitants de ce pays, ce qui m'amène à me questionner sur ses origines.
-Dites...Dis moi, tu n'es pas d'ici n'est-ce pas ? Je veux dire, tu ne ressemble pas aux autres japonaises, j'en déduit que t'es parents ne sont pas originaire de cette partie du monde.
Le choix de mes mots est, je l'admet, confus, inquisiteur voir comme soupçonneux. Je ne l'accuse pas de quelque chose mais elle pourrait le penser et qu'en j'y réfléchis, il est vrai que la possibilité qu'elle vienne d'un monde similaire au miens ne soit pas à écarter. En l’occurrence, ma question porte plus sur le fait qu'elle puisse venir d'un autre pays que celui ou nous nous trouvons, rien de plus. La tonalité de ma voix s'était montré plus grave, plus imposante, ce qui n'a fait qu'ajouter plus d'ampleur à mon interrogation et je vins me racler la gorge à cette constatation pour détendre l'atmosphère, de sorte à ce qu'elle ne se sente pas attaquer, déjà que nous sommes dans une pièce isolée.
-Je ne suis moi-même pas d'ici, je ne viens pas du japon mais...hum....d'ailleurs ? Enfin, ce n'est pas quelque chose d'important, l'essentiel étant que nous nous soyons trouver.
Affirmai-je dans un nouveau sourire qui se veut rassurant mais que d'autre parfois qualifie de charmeur, si ce n'est dire, dragueur comme aime le faire remarquer l'un des Renards qui sert aux Sources Onmyo. Une petite frappe à la porte ne me laissa pas le temps de commettre une énième boulette, la jeune serveuse Yuki vint faire irruption dans notre salle avec les premiers plats ainsi que nos boissons pour disparaître vite qu'elle n'est venu. Je ne connais pas la composition d'une grande partie de ces plats mais ils ont l'air succulent je dois bien l'avouer, ils n'ont rien à envier aux banquets de mon monde. Devant nous, plusieurs assortiments, des verrines individuels, composé de mousse végétal et autres produits, des flans aux oeufs Chawanmushi, mais également un plateau de maki et sushi ainsi que des huîtres. Il y en a pour tous les goûts et la présence des plateaux incite au partage, ce qui favorise les échanges et la communication, un très bon choix en effet. Doucement je vins m'emparer d'une des assiettes mise à disposition pour la remplir de différents mets que je viens par la suite déposer en face de Fressia, l'invitant à y goûter la première de sorte à m'assurer de sa satisfaction. Quand la première bouchée fût prélevée, je me priva pas de goûter à mon tour aux diversité, me questionnant un instant sur la manière à aborder les huîtres.
-Tout ceci est un peu nouveau tu m'excusera. Autant la cuisine que ce genre de situation. -Dis-moi, tu en sais peut-être un peu plus que moi, mais, de quoi parlent généralement deux individus dans notre situation ? Je pense pouvoir affirmer que nous sommes dans la même tranche d'age, que nous sommes des adultes. Alors de quoi parles deux adultes, dans un restaurant ? Je pense que la discussion dépend du contexte ? Ou de la relation qu'on cherche a établir.
J'expose alors en repensant aux divers discussions que j'ai pu avoir, cherchant à comparer les coutumes de mon monde à celui-ci. Les civilisations ayant leurs propres philosophie, il est envisageable que certaine manière de faire chez moi ne soit pas vu de la même façon ici et inversement.
-Je ne sais pas vraiment le genre de question qu'on se pose ou ce dont on parle habituellement, je pense qu'il est dans le standard que je te demande ceci : Tu es célibataire ?