Les alentours de la ville / Re : Pleasure seeker, I will meet ya (PV)
« le: Aujourd'hui à 05:50:19 »Après les combats qu’il gagnait, c’était encore pire. Il s’envoyait en l’air pendant des semaines. Et la meilleure ? Il palpait plus pour ça que pour sa victoire.
Alors, une Nathalie humiliée et cokée jusqu’aux yeux ne ferait pas un pli. Il connaissait ces petites bourgeoises. Son côté princesse ressortait enfin. Elle voulait expulser sa colère et trouver quelqu’un pour la lui jeter dessus. Et il était là, loin de la craindre. Il lisait dans son regard la voracité de son appétit et l’urgence de son mal, et il la regarda se déboutonner dans une tentative de sensualité dominante et sulfureuse à laquelle elle n’était clairement pas habituée, mais qu’elle assuma jusqu’au bout. Le boxeur gloussa, amusé par cette transmutation de la sage et discrète secrétaire, et mata avec intérêt la dentelle hors de prix que personne, jamais, ne voyait, mais qu’elle lui dévoilait avec un message clair : elle voulait se faire toucher, se faire explorer.
Elle s’écrasa sur lui, l’attaquant, l’agressant, cherchant à le conquérir d’un baiser carnassier. En vérité, elle cherchait à reconquérir sa fierté. Pour ça, le chemin serait bien long, mais elle ne le réalisait pas encore. L’Anglais lui tint tête et lui rendit la pareille, et ses mains descendirent à sa jupe, qu’il remonta sans vergogne pour dévoiler ses fesses blanches, et la ligne du string assorti qui cachait avec peine l’ampleur de son excitation. Rien qu’en attrapant ses fesses à pleines mains, les pétrissant joueusement, il pouvait sentir la moiteur s’en dégageant.
Et une main remonta vite, attrapant sa tignasse brune déjà bien décoiffée, tirant sa tête en arrière. Il reçut un cri de rage, mais il plongea dans son cou et l’y dégusta sur bien qu’il finit par mordre, doucement, ses dents marquant sa peau de marques blanches, puis rouges, à mesure qu’il glissait sur son épaule, et sur sa gorge. La passion l’emportant sur la rage, il osa lâcher ses cheveux pour forcer son bras entre eux, et passer sa main ferme sous la baleine de son soutien-gorge, le tirant pour aller attraper, à l’intérieur, un petit sein jeune et ferme qui massa et dont il frotta le mamelon des bouts du pouce et de l’index.
Il gronda un rire rauque et lourd de désir.
« Hhhhohoooo ! Oh, Dolly ! J’vais t’faire passer la haine, t’inquiètes ! Passe ta main dans mon short ! Tu vas sentir c’qui t’attend, et crois-moi qu’tu vas prendre ! »
Deux salles, deux ambiances, en effet.
Au milieu de la vaste loge presque vide, comme dans une scène de film d’anticipation des années 2000, elle s’allumait une cigarette, l’air confiant, léger, insouciant. La drogue lui était bien montée à la tête, lui retirant de ses rares traces d’inhibition. Et ce n’était pas plus mal. Vance voulait voir la fameuse sauvageonne en action et faire face à la véritable Shin. Sans doute cherchait-elle à le provoquer, à le tester, comme la bonne petite brat qu’elle révélait être à chacune de ses interventions publiques, comme en défiant le monde entier de venir lui fermer sa grande gueule, ou en tout cas essayer. L’ancien athlète se secoua d’un rire grave, comme une version rock hypervirilisée du célèbre rire du Père Noël, en la regardant prendre ce cendrier impeccable, nettoyé après chaque jour d’usage comme tout le reste du navire, et passer commande de son péché mignon.
Vance leva un sourcil étonné et intéressé en entendant sa commande. Un Hugo ? Elle se montrait, évidemment, bien plus affirmée et riche en caractère que toutes ces connes qui réclamaient un Bloody Mary, un Sex on the Beach ou une absinthe par pure appartenance culturelle. Un large sourire complice s’afficha quand elle lui fit remarquer l’effet secondaire de ces pilules, telle la professionnelle qu’elle était.
Le petit blond avait tourné son regard vers lui et il pointa ses lèvres vers lui le temps de demander un Vieux carré.
Shin était déjà là. Vance n’affecta aucun étonnement et ne se déroba pas en la sentant s’écraser près de lui, presque assez près pour toucher son flanc. Elle voulait certainement afficher son intérêt sans avoir à faire tout le chemin elle-même, et elle s’était clairement placée plus volontairement qu’on pourrait le croire de la part d’une fille aussi défoncée contre sa main. Il tourna son visage vers elle et soutint son regard embrumé sans aucune hésitation, souriant, complice.
« Attends d’avoir savouré ton drink avec ce truc sur ton palais, » gloussa-t-il.
Le garçon était efficace. Il apportait déjà leurs verres et chacun se servit, marquant une pause dégustation dans le début de leurs approches respectives.
« Amène la boîte et les allumettes, » glissa Vance au blondinet, « puis donne-nous de l’espace. »
Le serviteur hocha la tête et s’éloigna pendant que Shin, cette fois, mettait les deux pieds dans le plat. Il éclata de rire et se tourna légèrement vers elle.
« Tu as raison, je ne vais pas te mentir. Mais je n’invite personne par pure bonté de cœur. Est-ce que j’ai la tête de Mère Theresa ? »
Le blond les interrompit une dernière fois en posant la boîte, un coupe-cigare et des allumettes sur la table basse. Il connaissait son patron et il savait pourquoi il était là : une fois tout ça terminé, il fila dans un coin, dos tourné à la salle et, droit comme un I, il fixa attentivement une petite diode, pratiquement invisible autrement, qui s’allumerait lorsqu’on le sonnerait, lui donnant le signal de revenir aux affaires ; quoi qu’il découvre en se retournant.
Vance le remercia machinalement, sachant bien qu’il ne l’entendait pas, et se pencha pour attraper la boîte en bois caractéristique que tout connaisseur observait avec un intérêt malicieux. Si l’outil n’avait pas déjà brisé le secret, les inscriptions en espagnol donnaient le ton et la provenance avant qu’on tombe sur le nom de Cuba. En bon cryptobro mascu, même s’il le faisait déjà à l’époque où Arnold Schwarzenegger y avait converti la moitié d’Hollywood, le maître ouvrit le couvercle pour dévoiler d’épais cigares à l’odeur subtile de vanille épicée, et il en prit un et le plaça sous son nez deux secondes avant de le couper. Il craqua ensuite une allumette et l’alluma doucement.
« Les yakuzas sont de l’histoire ancienne. L’avenir appartient à ceux qui auront les plus grosses couilles et sauront conquérir le marché en jachère. »
Évidemment, le marché en question était évident. Le mouvement de mise au ban des yakuzas durait depuis plus d’une décennie à ce stade et les organisations étaient en plein écroulement, des noms anciens et prestigieux annonçant officiellement leur dissolution depuis quelque années. Une nouvelle vague d’escrocs indépendants, véritables entrepreneurs du crime, spécialistes en leur domaine s’associant aux pairs nécessaires pour mener leurs projets communs, se développait pendant que des groupes plus féroces mais, paradoxalement, plus faciles à combattre pour les autorités, s’installaient aussi. Au milieu, il y avait de véritables artistes de l’impudence comme Lady Shiny et des bandits de droit commun comme Ralph Flynn.
« Toi, Shiny, tu as plus de couilles que n’importe qui à bord ce soir. La moitié au moins ne mérite même pas sa paire, » jugea-t-il avec malice. « Tiens, ta cigarette se termine. Je t’offre un cigare ? »
Il lui tendit la boîte et attendit qu’elle se décide avant de la reposer et, revenant à elle, il planta ses yeux dans les siens directement et sans ambages, ajouta :
« Et personne n’a un petit cul aussi bandant que le tien. »