Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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1
One Shot / Dune / 10175, Caladan : Romance improbable / Leto & Jessica
« le: vendredi 05 mai 2023, 05:10:35 »
L'année est 10175 AG.
Sur le monde prospère mais reculé de Caladan, Leto, 35 ans, 276e Duc des Atreides, est à un tournant de sa vie sans en avoir conscience. Sa réputation est à son zénith et il est un des hommes les plus prestigieux et influents du Landsraad. Il est devenu si populaire que son ami, le Padishah Shaddam IV, commence à se méfier de lui. Cette méfiance conduirait à sa perte avant longtemps.
Mais là ne sont pas les pensées du Duc tandis qu'il regagne son palais après un duel acrobatique contre un de ses as. Il a refusé de se marier par choix politique. Il a refusé de prendre une compagne par désintérêt. Le combat est sa passion. C'est un homme de fougue et d'action. Pourtant, le Bene Gesserit a introduit chez lui le remède à son tempérament flamboyant.
A bientôt 21 ans, Jessica, très jeune Révérende-Mère de l'ordre, a été conduite par un prospecteur du Duc Atreides jusqu'au palais, où elle fait l'objet d'un examen approfondi.



« Hrmmmm… » bougonnait presque le vieux Mentat, Thufir Hawat, tandis qu’il continuait de dévisager Jessica sous ses épais sourcils blancs. Ses lèvres fines, rougies à l’extrême par le jus de sapho que consommaient tous ceux de son ordre, étaient serrées, figées dans une moue désapprobatrice. On l’avait prévenue que le Duc Leto n’avait jamais gardé une concubine, pas même le temps de la bagatelle, mais nul n’avait jamais évoqué l’hostilité de Hawat.
On l’avait pourtant prévenue du risque : une Mère avait entretenu une relation avec le Mentat durant sa jeunesse, et ce dernier en avait gardé une rancune tenace contre les femmes en général, et le Bene Gesserit en particulier. Les examens et le long interrogatoire auxquels la jeune Jessica avaient été soumise, bien que respectueux, auraient sans doute dissuadé une femme moins résolue de poursuivre ses plans, et le Mentat était confronté à un choix difficile : celui de renoncer à son puissant désir d’incommoder Jessica jusqu’à la faire craquer, pour respecter son devoir et son maître, ou de s’y accrocher en faisant affront à son serment envers les Atreides.
Lorsqu’il soupira et se relâcha finalement, vaincu, Jessica sut qu’elle avait gagné, et le Mentat lui permit de quitter son bureau, l’accompagnant à la sortie et à travers les grands couloirs de la demeure des Atreides.

La Maison Atreides avait passé 20 générations sur ce monde reculé, baigné par un vent iodé et dominé par les océans. Ces couloirs sombres, éclairés par des globes lumineux, étaient marqués par leur héritage, et ils étaient devenus une partie de ce monde autant qu’il avait imprégné leur identité. Leur empreinte était partout et même les hameaux les plus isolés connaissaient les Atreides et les considéraient comme leurs souverains légitimes et ancestraux.
C’était rare pour un fief siridar et pour une Maison autrefois connue pour son nomadisme, allant, au gré des ordres du Padishah, réaliser Sa volonté et faire respecter les lois de l’Empire. Mais telles étaient les choses et cette planète éloignée en avait profité, prospérant sous leurs règnes et s’étant grandement développée sous le règne du défunt père de Leto, Mintor. Le Château-Caladan était à la fois le cœur de Caladan et le cœur des Atreides à présent, et ce pour longtemps.
On aurait pu croire que cette sédentarité aurait émoussé la réputation martiale de cette Maison, mais la présence de soldats robustes et disciplinés à chaque détour semblait signaler le contraire. Ils portaient l’uniforme vert clair et l’aigle rouge des Atreides avec fierté et vaquaient avec une ardeur manifeste, bien occupés et certainement pas lassés par l’inaction. Il est vrai que le Duc Leto était réputé pour son goût des aventures militaires.


La prétendante fut interrompue dans ses pensées lorsque Hawat l’arrêta finalement devant une double-porte en bois massif, encadrée par deux militaires au garde-à-vous qui claquèrent des talons en reconnaissant le Mentat. A n’en pas douter, derrière ces portes était quelque chose d’important ; ou quelqu’un. Tout lui donnait l’impression qu’on allait ouvrir ces portes et que le Duc l’accueillerait, avec morgue et distance, depuis les confins de son bureau ; mais il n’en fut rien.

« Thufir Hawat ! Que m’as-tu amené ? »

La voix était belle, presque joyeuse, mais puissante, habituée à commander, et elle avait résonné subitement jusqu’à eux depuis le bout du couloir. Une silhouette grande et svelte aux épaules larges s’avançait vers eux d’un pas rapide. L’homme avait de longs cheveux noirs encadrant un visage d’une élégance sévère malgré son léger sourire. Il portait un uniforme de pilote atreides dont le col avait été ouvert, sa doublure noire soulignant, même de loin et malgré le teint halé, la petite parcelle visible de son torse.
Il eut tôt fait d’arriver jusqu’à eux et il ne tourna son regard vers Jessica qu’au moment où il s’arrêta, semblant la découvrir enfin. Il était vrai que ses robes et sa coiffe noire de Révérende-Mère manquaient de style et dissimulaient largement les épais cheveux roux qui la faisaient souvent remarquer. Mais Leto la remarqua enfin, ou plutôt remarqua-t-il que la sorcière qu’on lui amenait était jeune, à peine adulte, et d’une beauté frappante. Il se perdit une seconde dans ses yeux verts et marqua un bref arrêt avant de battre des cils pour revenir à son Mentat.
Thufir Hawat conduisit le Duc plus près de la porte et conféra avec lui en chuchotant. Jessica pouvait tendre l’oreille et essayer de lire sur les lèvres, mais ils parlaient dans le langage de bataille atreides, un langage mêlant le cryptique et antique français de l’ancienne Terre et des signes, un secret aussi bien gardé que le langage des signes du Bene Gesserit lui-même ou de n’importe quel autre langage codé, nombreux dans l’Empire. Il était cependant évident de deviner ce qui se disait : Hawat expliquait la raison de la présence de Jessica et soulignait ses réserves malgré le passage sans faute de son inquisition. Leto tourna le visage vers elle un moment, les sourcils froncés, les yeux curieux, l’expression indéchiffrable, avant de hocher la tête à son serviteur et de poser une main sur son épaule.
Quelques mots plus tard, le Mentat s’était retiré, visiblement contrarié mais obéissant, et Leto avait poussé les portes de son bureau pour y entrer.

« Vous venez ? » lança-t-il à Jessica une fois à l’intérieur. « Je croyais que vous étiez là pour ça ! »

Il n’y allait pas avec le dos de la cuillère, mais tout le monde savait que les sorcières du Bene Gesserit avaient toujours leurs raisons pour faire ce qu’elles faisaient, qu’elles suivaient toujours un plan, et que leurs plans étaient toujours des morceaux de plans plus vastes et mystérieux. Ne jamais mentir ne les empêchait pas de dissimuler, mais elles appréciaient, disait-on, les gages de franchise.
Le bureau de Leto n’était pas plus lumineux que le reste des lieux. Caladan n’était guère lumineuse, les habitants s’y étaient adaptés, mais Jessica risquait de mettre un peu de temps avant de s’y faire, d’autant que le mobilier, en bois massif et presque noir, ne reflétait pas grand-chose des rayons leur arrivant. Un globe lumineux flottant accompagnait le Duc tandis qu’il s’arrêtait près d’un banc pour y desserrer ses bottes de pilotage, éclairant l’homme et ses alentours, attirant l’attention.

« Vos supérieures doivent avoir une confiance illimitée en vos charmes, » coassa Leto sans se tourner vers elle. « Vous devez savoir qu’aucune femme n’a trouvé grâce à mes yeux. Qu’est-ce qui vous fait penser que vous êtes différente, Jessica ? »

2
Prélude / Re : Passera, passera pas ? [Meowlidé]
« le: lundi 01 mai 2023, 13:27:46 »
Tant que tu viens pas mettre le caca dans mon désert... ;D
Bienvenue !

3
Prélude / Re : L'Tengu descend en ville?
« le: mercredi 08 mars 2023, 22:46:38 »
God of Brütal Death!
Bienvenue ici ! ;D

4
Le coin du chalant / Re : Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:43:07 »
~A vous mes petits choux !

5
Le coin du chalant / Re : Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:42:53 »
~Tampon

6
Le coin du chalant / Re : Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:42:44 »
~Tampon

7
Le coin du chalant / Re : Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:42:06 »
Compagnons et adversaires de Muad'Dib

par catégories et par ordre alphabétique


Avant-propos
Les personnages suivants sont surtout censés servir de références pour leurs apparitions potentielles au fil des RP. Il sera plus facile d'y renvoyer que de tout réécrire sur eux à chaque fois.
Certains seront disponibles pour jouer des événements les concernant ou pour des OS alternatifs. Ce sera précisé pour chacun d'entre eux. Attention : certains événements et OS concernent un des prédéfinis suivants et ne pourront être joués qu'avec ceux-ci. Ce sera précisé, là aussi.


La Maison Atreides

Alia VIII Atreides, plus connue comme Sainte Alia-du-Couteau, est la sœur cadette de Paul et une Abomination, un terme employé pour qualifier les personnes éveillées à un jeune âge à leurs mémoires antérieures.
Elle fut conçue sur Arrakis, sa mère espérant que sa décision de donner la fille attendue par le Bene Gesserit achèterait la compassion de l'ordre. Hélas, la destruction des Atreides arriva avant même que Jessica prenne vraiment conscience de sa grossesse. Réfugiée parmi les Fremens, elle dut boire et changer l'Eau-de-Vie pour prendre son rôle de Sayyadina, mais la transe rituelle affecta aussi bien la mère que le fœtus. Alia obtint ainsi sa conscience bien avant sa naissance et parlait par télépathie à sa mère bien avant de voir la lumière du jour pour la première fois.
Confiée à une nourrice fremen à sa naissance, Harah, Alia grandit très vite et selon les préceptes fremens. Les gens étaient soupçonneux envers elle, effrayés même par moments, mais fascinés par ses capacités et par sa sagesse. A 8 mois à peine, elle marchait, commençait à parler et participait à la vie du sietch. Elle s'astreignit elle-même au prana bindu en fouillant les mémoires des Révérendes-Mères en elle.
Capturée par les Sardaukars après la mort de son neveu Leto l'Ancien, en 10197, elle sema la zizanie et la confusion à la cour de Shaddam IV et causa suffisamment d'agitation pour désorganiser totalement le commandement corrino aux premiers moments cruciaux de la bataille d'Arrakeen, qui vit la chute de Shaddam IV et l'ascension de Muad'Dib sur le trône. Dans le chaos, elle fut saisie par le Baron Vladimir Harkonnen et en profita pour venger son père, le piquant avec une aiguille empoisonnée et mettant fin à ses jours.
Bien que capable de s'occuper d'elle-même, Alia n'a pour autant jamais digéré l'absence de sa mère, et son départ définitif d'Arrakis la blessa profondément. Grandissant à la cour au milieu de guerriers et de religieux souvent fanatiques, elle développa un tempérament de feu. Elle se mettait couramment dans des situations très risquées et compensait son mal-être en forçant ses décisions à ses aînés.
A 18 ans, elle dut faire face au complot visant son frère et enquêta aux côtés du nouveau ghola de Duncan Idaho. Jessica avait eu une fascination secrète pour le maître de guerre et ce souvenir refit surface en elle. La jeune femme solitaire s'accrocha au ghola et en tomba amoureuse, s'appuyant sur lui pour éliminer les conjurés et asseoir son autorité après le départ de Muad'Dib et le début de sa régence. Elle l'épousa quelques mois après sa prise de pouvoir, ce qui choqua les Fremens.
Aux funérailles de Chani, seule Harah parvint à l'empêcher de faire publiquement châtier Irulan malgré la confirmation de sa loyauté. Cet acte autoritaire allait être caractéristique de son règne. Elle développa un véritable culte de la personnalité autour d'elle, s'appuyant sur sa réputation de sainte et mettant l'emphase sur son pouvoir religieux et son ascendance. Contestée, elle souffrait de se sentir toujours seule et eut cependant de plus en plus de mal à contrôler les mémoires en elle. Elle devenait de plus en plus instable. De plus en plus isolée et paranoïaque, elle dissout la plupart des institutions et jusqu'aux Fedaykins créés par son frère, ne se reposant plus que sur Duncan et Stilgar pour maintenir son autocratie.
Au retour de sa mère en 10228, quelque chose en elle céda enfin, et la mémoire de Vladimir Harkonnen prit le dessus sur elle. Immédiatement, la situation devint explosive, forçant ses filleuls, sa mère, Irulan et son propre mari à fuir le palais. Après avoir appris la mort de ce dernier aux mains de Stilgar, elle se précipita dans une guerre ouverte avec les Fremens. Le conflit n'eut cependant pas le temps de commencer : l'annonce de fiançailles entre Farad'n Corrino et Ghanima apaisèrent les esprits, et le retour inattendu de Leto II força sa possession à se dévoiler. Afin d'éviter que Vladimir Harkonnen nuise à sa famille, Alia s'ôta la vie avec un crys au pied du trône et sous les yeux de ses filleuls et de sa propre mère.

Duncan Idaho est né en 10158 sur Caladan dans une famille modeste. Sportif et intelligent, il fut repéré à l'adolescence par les agents du Duc Atreides et envoyé à la Maison Ginaz, formatrice de l'élite des combattants de l'Empire, et il y fut accepté comme apprenti. Diplômé maître d'armes, il ne put cependant rentrer sur Caladan : il fut pris dans une guerre d'assassins entre Ginaz et Moritani et finalement capturé, non sans s'illustrer au combat. Réduit en esclavage par la Maison Grumman, il s'illustra encore par plusieurs évasions et le commandement de trois révoltes d'esclaves.
Finalement vendu aux Harkonnens en 10180, il fut jeté dans les mines mortelles de Hagal, survivant aux conditions atroces et à la faim pendant 3 ans. Il s'acheta des conditions privilégiées avec quelques gemmes subtilisées et séduit la fille du gouverneur pour parvenir à s'échapper avec elle. C'est là qu'il prit contact avec les Atreides, en 10184, et ses informations permirent à Gurney Halleck de conduire un assaut contre les Grummans.
Retourné sur Caladan, il prit enfin le service promis auprès des Atreides. Les épreuves n'avaient pas érodé sa vaillance et sa fidélité, bien au contraire. L'attachement des Atreides à le récupérer le convint même de leur loyauté et de la sincérité des valeurs qu'ils proclamaient. Loyal et droit, le maître d'armes se révéla être un génie militaire, qui s'éleva rapidement au conseil privé et devint le deuxième maître de guerre du Duc Leto avec Gurney Halleck. Son talent ne s'arrêtait d'ailleurs pas à la stratégie : il rafraîchit le vieux langage de bataille atreides, avait de grandes connaissances techniques sur les armes et les défenses des Atreides et avait même la capacité de les perfectionner et de les améliorer.
Moins bon combattant que Halleck, il avait cependant un style souple et particulier qui se mariait parfaitement à l'agilité du jeune héritier, Paul, que Duncan surnommait affectueusement jeune maître. Il fut son principal professeur de combat et développa avec lui une relation particulière, Paul le voyant comme un grand-frère et Duncan se dévouant particulièrement à sa sécurité et son bonheur.
Lorsque les premières rumeurs de déplacement vers Arrakis se confirmèrent finalement en 10191, Duncan partit avec la première vague de Thufir Hawat pour préparer le terrain. Après l'arrivée du reste de la Maison, cependant, son tempérament impulsif et émotionnel commença à poser soucis dans les circonstances tendues et difficiles du moment, entre intrigues de palais et menaces sournoises. Chargé par le Duc de surveiller Jessica dans une tentative de brouiller les pistes aux yeux d'inévitables espions infiltrés, il prit sa mission trop à cœur et, un soir d'ivresse, porta des accusations de trahison contre elle qui jetèrent la discorde au sein des troupes.
Le Duc Leto devait le mettre au vert et l'envoya dans le désert pour étudier les Fremens. Ils songeaient, à raison, que les habitants du désert profond seraient de parfaits alliés pour compléter leurs troupes d'élite au moment de la confrontation inévitable avec leurs ennemis, et il fut chargé de les étudier, d'estimer leur nombre et d'établir un contact positif. C'est lui qui perça à travers la désinformation véhiculée par les planétologistes impériaux comme Liet Kynes et estima la population indigène à plusieurs millions au minimum, alors qu'on les pensait une poignée seulement, et il put témoigner de leur qualité au combat en échappant de peu à la mort face à un de leurs guerriers, Turok.
Il établit de bonnes relations personnelles avec les Fremens et apprit beaucoup de choses à leur contact mais, s'il amena des cadeaux et de bonnes nouvelles à son Duc, il ne put négocier plus qu'une trêve avant la bataille fatidique et, pour sceller celle-ci, il dut accepter de rejoindre le sietch Tabr de Stilgar et de laisser les Atreides à leurs défis. Après l'assaut harkonnen, il convint Liet Kynes de l'aider à secourir Paul et Jessica mais conduisit les Sardaukars à leurs trousses jusqu'à sa cachette. Il se sacrifia pour permettre leur fuite mais, si les Atreides purent fuir, Kynes fut capturé et éliminé lui aussi.
Duncan-Hayt est un ghola, un clone tleilaxu, offert à l'Empereur Muad'Dib par la Guilde Spatiale en 10210. Il n'avait pas de mémoire de sa vie passée, ses yeux étaient d'un gris métallique et il avait été formé comme Mentat et comme philosophe zensunni, la philosophie à la base de l'esprit fremen. Il avait aussi été conditionné pour éliminer les Atreides sur ordre d'un agent tleilaxu. Bien que le concept soit sacrilège chez les Fremens, le jeune maître refusa son exécution à Stilgar et le prit à son service, espérant retrouver en lui un peu du bonheur simple de son passé, étroitement associé à sa personne ; ce qui était prévu par les conspirateurs.
Son conditionnement fut rapidement découvert, ceci dit, mais son caractère philosophe s'avéra être sa véritable arme : en confrontant Paul aux compromissions morales et éthiques consenties en tant que Muad'Dib et à la perversion et au fanatisme de son Empire, il empoisonnait son esprit et le fragilisait. Il parvint aussi à atteindre Alia qui, en pleine fleur de l'âge, projeta ses désirs et fantasmes sur le mystérieux ghola faisant écho au valeureux guerrier dont elle se souvenait par les mémoires de sa mère.
Malgré les attentes des conspirateurs, ceci dit, la nature profonde d'Idaho se manifesta rapidement en Hayt, et sa solitude le poussa à se rapprocher sincèrement de Paul et d'Alia, le ramenant aux Atreides d'une nouvelle manière : par amitié et par amour. Plus encore, il cherchait à mettre à l'épreuve cette mémoire génétique en lui à travers la confrontation à ceux qui avaient connu Idaho, et il finit même, par confrontations et par dilemmes intérieurs, par faire remonter la mémoire de sa vie passée à la surface.
Ainsi, lorsque vint le moment d'accomplir sa mission, et de menacer la vie des enfants de Muad'Dib après la mort de Chani, il s'y refusa, brisant son conditionnement et prenant sa liberté totale. Au départ du jeune maître, il resta auprès d'Alia, dont il devint l'époux et le conseiller.
Il s'identifia comme un nouvel être, Duncan-10210, d'après la date de sa renaissance. Son existence fut cependant loin d'être la panacée attendue : aimant sincèrement Alia, un amour au moins initialement réciproque, il s'impliqua totalement à ses côtés, y compris dans ses décisions les plus délicates sur le plan moral. La santé mentale déclinante d'Alia, cependant, et le durcissement de son régime, le plongèrent dans le doute et la douleur. Lorsqu'il mit à jour la relation adultérine d'Alia avec Javid, un prêtre du palais, il supporta la douleur, mais il ne put l'ignorer à la lumière de ses autres problèmes.
Lorsque la possession d'Alia par le spectre mental de Vladimir Harkonnen devint claire et qu'elle eut exigé de lui qu'il assassine Dame Jessica, il retourna finalement sa veste pour aider Irulan, Jessica et les héritiers, Leto II et Ghanima, à fuir le palais pour rejoindre Stilgar. Il conduisit ensuite Jessica jusqu'à Salusa Secundus, où il apprit qu'Alia s'était proposée comme épouse au jeune Farad'n. Dévasté par cette nouvelle trahison et torturé par sa loyauté, il tenta de mettre fin à ses jours, sans succès.
De retour sur Arrakis pour assister aux négociations entre les Fremens et Alia, il tira profit du fait que Javid soit l'ambassadeur de son épouse pour l'assassiner, forçant Stilgar à l'exécuter à son tour et à sortir de sa neutralité délétère. Soulignant avec ironie qu'il était mort deux fois pour les Atreides, la seconde pas plus brillante que la première, il avait cependant accompli ce geste en tant qu'homme de principes, non en tant que soldat obéissant, et il reçut le respect de Stilgar en poussant son dernier soupir.

L'Impératrice Ghanima Atreides, Notre Dame et Mère, est la fille de Paul et Chani, jumelle de Leto II et une Abomination. Elle est née en 10210 sur Arrakis et était déjà éveillée à ses mémoires antérieures en raison du traitement à base d'Epice pris par sa mère pour assurer sa grossesse accélérée jusqu'à son terme.
Placée sous la tutelle de sa tante Alia, elle fut cependant élevée par la veuve de son père, Irulan, qui fut une amie et une figure maternelle pour elle. Isolée de l'extérieur et incapable d'être comprise par le monde, elle restait toujours avec son frère, avec qui elle avait une relation fusionnelle et particulière ; une conséquence de la présence des mémoires de leurs parents en eux, entre autres.
La mémoire de sa mère rendit difficile la cohabitation avec Irulan au départ, mais dépasser la rivalité et le chagrin les aidèrent à se lier profondément et apprit à Ghanima l'importance du Pardon et de la bienveillance. En parallèle, elle passa un pacte avec la mémoire de sa mère pour retenir les autres et parvint, par ce biais, à garder le contrôle d'elle-même pendant toute sa vie, protégée par sa mère au-delà de la mort.
Leur majorité approchant, Alia se concentrait de plus en plus sur les jumeaux et Leto et Ghanima étaient d'accord pour dire que la santé mentale de leur tante devenait véritablement préoccupante. Ils profitèrent de l'arrivée de leur grand-mère Jessica sur Arrakis et de la crise provoquée par Alia pour quitter le palais et mener leurs propres plans : ils laissèrent les agents de Wencisia Corrino les atteindre et Leto laissa croire à sa mort lors de la tentative d'assassinat les ayant visé. Ghanima se laissa soumette à l'hypnose pour effacer la mémoire de sa survie.
Persuadée de la mort de son frère, Ghanima resta réfugiée au sietch Tabr jusqu'à ce que Jessica ait négocié son mariage avec Farad'n Corrino. Elle accepta dans le seul but d'assassiner Farad'n pour venger Leto. Cependant, lorsque son fiancé dénonça sa mère à leur arrivée sur Arrakis, livrant les conjurés aux autorités impériales, elle décida de l'épargner et de tenter de faire fonctionner leur mariage.
Leto réapparut juste avant, cela dit. Après avoir forcé Alia à s'ôter la vie et avoir pris le pouvoir, son frère annula son mariage et décida de l'épouser. Ceci dit, Farad'n resterait sur Arrakis sous le nom de Harq al-Ada, deviendrait son précepteur et son amant, débutant un nouveau programme génétique pensé par Leto. Al-Ada et elle devinrent des partenaires très étroits et lancèrent une véritable Renaissance culturelle, malgré l'autocratie de plus en plus restrictive de Leto II, grâce à leur grande bibliothèque impériale et au patronage aux Arts qu'ils dirigeaient avec Irulan. En explorant ses mémoires passées, Ghanima rédigea, en outre, une Histoire complète du Bene Gesserit.
Son frère se transformant de plus en plus et se retirant de plus en plus souvent, la politique et l'Empire lui-même s'éloignèrent d'eux. Ils eurent 10 enfants, enfants qu'ils éduquèrent malgré tout encore comme des princes et princesses à côté de leur sensibilisation aux Arts, leur inculquant les armes et le prana bindu nécessaires à leur défense face à de potentielles tentatives d'assassinat. Les affaires d'Etat continuèrent de flotter au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès.
Ses enfants grands, le monde autour d'elle et son propre jumeau devenus étrangers à ceux qu'elle avait connu et aimé, son compagnon parti, elle se laissa plonger dans la multitude de ses mémoires et s'éteignit chez elle. Leto II déclara un deuil officiel pour elle, mais ne laissa pas ses obsèques se dérouler sans un geste mystique. L'urne contenant les eaux de Ghanima s'agita à son contact et les voix de ses mémoires se manifestèrent au public, légitimant les prétentions divines de Leto à leurs yeux et cimentant son statut d'Empereur-Dieu. Elle reste éternellement associée à sa divinité et à ce statut.

Gurney Halleck était le fils de marchands d'instruments de musique et membre d'une branche cadette de la Maison Mineure des Chusuk. Gurney était destiné à reprendre le commerce florissant de ses parents, mais préférait encore jouer de la musique, son talent à la balisette se faisant remarquer. Mais son avenir était autre : après avoir fabriqué des accusations contre la Maison Euterpe, maîtresse de Chusuk, les Harkonnens attaquèrent la planète en 10155, dévastant un tiers de la planète, tuant un demi-million de personnes et faisant 50.000 prisonniers. Gurney et sa sœur Annette faisaient partie des prisonniers chanceux : le reste de leur famille avait été éliminée.
Sur Giedi Prime, Rabban la Bête, qui avait mené là sa première campagne, fit immédiatement exécuter les vieux, les enfants et les faibles. Les hommes en état de servir, comme Gurney, furent asservis. Les jolies femmes, comme sa sœur, devinrent des dames de réconfort pour les troupes.
Jeté dans une mine d'émeraudes, Gurney travailla seize heures par jour dans des conditions affreuses pendant dix ans, survivant par la force de sa haine et par le chant au travail forcé, aux coups de fouet et aux coups fourrés des autres esclaves désespérés. Son corps fut brisé plus d'une fois, mais son esprit jamais ne faillit, et il apprit à se battre comme une bête. Des esclaves de Chusuk, il fut le seul survivant.
La neuvième année, Rabban fit un tour des esclaves et le reconnut et, frappé par sa survie et son énergie, prit un intérêt particulier pour lui. Il défia le regard de la Bête et lui cracha au visage, ce qui lui valut un coup de fouet en liane de vigne, un crin causant de vives douleurs et laissant une cicatrice violacée là où il frappe. Rabban gracia Gurney pour son crime, simplement pour le laisser souffrir. Ironiquement, cette magnanimité sadique permit à Gurney d'être sauvé lorsque, un an plus tard, un raid atreides rendit enfin aux Harkonnens la pareille pour Chusuk.
Amené sur Caladan, Gurney fut affranchi et entra au service des Atreides. Il avait une colère sourde à mettre à profit contre les Harkonnens et leurs alliés, et il grimpa les rangs rapidement, entrant au conseil de guerre du Duc Leto en 10175, à 40 ans à peine. En 10176, il apprit le sort de sa sœur Annette, suicidée au début de sa captivité. Lâché contre les Harkonnens sur Grumman en 10184, sa férocité forgea sa réputation de combattant. Il repéra un jeune soldat récemment libéré lors de cette campagne, Duncan Idaho. Il devint son protégé et son service fut encore plus remarquable que le sien : en 10182, Gurney devint Maître de guerre de Leto et, deux ans plus tard, Duncan le rejoignit.
A cette période, l'homme s'était quelque peu assagi et il osa exprimer ses sentiments par la musique à nouveau, après avoir mis la main sur une balisette. Il composa des chansons nées de son expérience et se fit connaître comme un poète digne d'éloges.
Après la chute des Atreides, sur Arrakis, en 10191, Gurney se retrouva bloqué sur la planète désertique. Il intégra un groupe de contrebandiers d'Epice avec l'espoir de pouvoir mettre assez de côté pour quitter la planète, mais il fut pris dans la guerre du Désert et capturé par les Fremens en 10194. Là, il découvrit la survie de Paul et se remit à son service. Mais, comme Thufir Hawat, il avait soupçonné Dame Jessica d'avoir trahi le Duc Leto et, en la retrouvant elle aussi, il tenta de l'assassiner. Arrêté de peu et confronté aux preuves de la trahison de Yueh, il chercha repentance en se mettant finalement au service de Jessica, qui lui commanda de suivre son fils. Après la fin de la guerre et une fois Caladan récupérée, il obtiendrait de devenir son protecteur personnel sur place et ne la quitterait plus. Il n'avait d'amour ni pour Arrakis, ni pour les Fremens, ni pour l'Empire religieux bâti par Muad'Dib. Des rumeurs calomnieuses circulèrent longtemps sur la nature de leur relation.
Lorsqu'il revint sur Arrakis aux côtés de Jessica, en 10228, Gurney fut séparé de sa Dame. Pensant obéir à ses ordres, il aida à la capture de Leto II et à sa torture à Jakarutu. Découvrant que ses instructions étaient des faux établis par Alia après la fuite du garçon, il bluffa les Fremens en les dépassant au combat et en appelant un ver des sables pour gagner une base rebelle. Retrouvant Leto II et le Prêcheur dans le désert, il les conduisit à Arrakeen pour réaliser leur plan et réalisa que le Prêcheur était Paul. Après l'assassinat de ce dernier sur les marches du palais, il poursuivit son assassin pour le venger.
Après le couronnement de Leto II, Gurney fut envoyé au sietch Tabr pour réparer les relations entre les Fremens et l'Empire. Il s'acquitta de cette tâche jusqu'à sa mort et reçut des funérailles dignes d'un grand aristocrate.

Dame Jessica des Atreides, née Jessica Nerus, fait partie du programme génétique secret et millénaire du Bene Gesserit et est elle-même membre de l'ordre. Fille illégitime du Baron Vladimir Harkonnen à son insu, elle devait donner aux Atreides une fille à marier à un Harkonnen. Sur Wallach IX, elle fut formée au protocole, à la séduction et à la manipulation, pour prendre le cœur du Duc et assurer son contrôle sur sa cour. Elle excella avec brio mais resta cynique : intelligente, elle pestait de n'être qu'une mère porteuse et considérait les discours du Bene Gesserit comme une manière édulcorée de décrire des techniques de manipulation.
Envoyée sur Caladan, elle fut offerte au Duc Leto Atreides en 10175. L'homme était notoirement difficile, connu pour renvoyer toutes ses concubines en moins d'une journée, mais Jessica sembla avoir conquis son cœur en quelques heures à peine. Mais les plans de l'ordre furent contrariés lorsque l'amour se révéla partagé et que Jessica donna naissance à un fils, Paul, en 10176.
Consciente d'avoir mis sa famille en péril en désobéissant, Jessica fit son possible pour préparer son fils à l'avenir, le formant illégalement à autant de savoirs bene gesserit que possible.
Lorsque la Maison déménagea sur Arrakis, en 10191, ses talents furent remis à l'ordre du jour pour apaiser la population locale, exploiter sa superstition et éviter l'éclatement de la cour. Après la mort de Leto, elle les employa encore pour assurer sa survie et celle de son fils, et leur acceptation au sein du sietch Tabr.
Jessica fut bloquée sur Arrakis et elle détestait cette planète. Elle fut au moins occupée par son nouveau rôle de Sayyadina et la naissance d'Alia, sa fille, éveillée en elle par le rituel de l'Eau-de-vie.
En 10197, après que les Harkonnens aient été anéantis et que Paul ait accédé au trône, elle dut encore lutter pour faire accepter le droit de sa fille à vivre face au Bene Gesserit, qui finit par la réintégrer.
Elle quitta Arrakis pour défendre les titres et droits impériaux de son fils à la tête d'une grande Ambassade et ne revint pas sur la planète, laissant sa fille Alia seule avec son frère.
Paul lui avait offert la charge de Caladan et elle dirigea la planète avec bienveillance avec l'aide de l'ancien maître de guerre du Duc, Gurney Halleck.
En 10228, 30 ans après avoir quitté Arrakis, ils retournèrent sur Arrakis pour enquêter sur les soupçons pesant sur la santé mentale d'Alia et étudier le cas de ses petits-enfants, Leto et Ghanima. Le ressentiment d'Alia envers elle mit le feu à une véritable poudrière et elle dut cacher les jumeaux avant de se rendre auprès des Corrino, sur Salusa Secundus, afin de trouver des soutiens et une solution à la crise menaçant la paix fragile de l'Empire.
Elle parvint à gagner une emprise maternelle sur l'héritier corrino, Farad'n, et négocia des fiançailles entre Ghanima et lui. A son retour sur Arrakis pour le mariage, son travail auprès de Farad'n paya : il dénonça le rôle central de sa mère Wencisia dans la crise actuelle et permit son arrestation et l'élimination des conjurés. Mais Alia était au-delà de toute rédemption et le retour inattendu de Leto, supposé mort, permit de mettre fin à sa régence. Elle vit son fils, Paul, supposé mort de longue date lui aussi, mourir sur les marches du palais, et sa fille, Alia, se donner la mort.
Elle se retira sur Caladan et y prit sa retraite. Elle s'y éteignit en 10256 et resta, pour les millénaires à venir, remémorée par le Bene Gesserit comme une criminelle dont les actes devaient mettre en valeur l'intérêt de l'obéissance et de la restreinte.

Le Duc Leto Atreides, fils de Mintor, 276e Duc des Atreides, est né en 10140 sur Caladan, qu'il était aussi le 26e Atreides à diriger. En effet, sa Maison avait un statut particulier et servait le Padishah comme une armée itinérante chargée de contrôler certains territoires selon ses ordres. On parle de fief siridar.
Souvent remémoré comme un homme juste et bon, on oublie souvent sa face brutale. Formé à la tauromachie et à la guerre, il n'avait que 16 ans lorsque, simple observateur, il sauva une force anti-insurrectionnelle de la catastrophe sur Mask et écrasa la rébellion. L'officier harkonnen initialement en charge de la campagne fut, en bonus, humilié pour son incompétence, honorant la longue et sanglante rivalité entre les deux Maisons. Son triomphe était pourtant amer : sur le chemin du retour vers Caladan, son mentor, Thufir Hawat, lui apprit la mort de son père dans l'arène, et il marqua son retour en affrontant le taureau à son tour et en le dominant. Le trophée d'El Muerte le suivrait partout pour lui rappeler la dangerosité du combat et la fugacité de la vie.
Le jeune Duc fit vite face à un test de caractère lors d'une révolte de ses troupes sur Pinskau. Plutôt que de les écraser comme l'auraient fait la plupart des ducs, il mena une enquête levant le voile sur la légitimité de leurs doléances et saqua les officiers responsables, mettant fin pacifiquement à la rébellion. Convoqué par Shaddam IV pour discuter corrida, il devint un ami du nouveau Padishah et un de ses hommes de confiance. Après avoir réglé une révolte dans le système de Thar pour lui, il fut nommé Chevalier de l'Imperium, titre le plus prestigieux de l'Empire, en 10167.
Sa réputation grandissante ne tenait cependant pas qu'à son amitié avec le maître de l'univers. Il fut aussi un soutien infaillible pour ses alliés, en particulier face aux Harkonnens. En 10165, la guerre secrète entre leurs Maisons atteignit son point d'orgue dans un raid noir, une attaque sans insignes, sur Giedi Prime, durant laquelle les forces des Atreides et de plusieurs alliés frappèrent la précieuse économie du Baron. Le grand marché aux esclaves de Baathaas livra 20000 asservis que le Duc affranchit. Beaucoup choisirent de rester sur Caladan et même de le servir, dont Gurney Halleck, un petit homme laid, mais un fin poète et joueur de balisette qui allait vite devenir son plus féroce maître de guerre.
En 10175, Leto se vit livrer Jessica, une concubine bene gesserit. Il avait l'habitude de ce genre d'initiatives et avait prit l'habitude de payer leur liberté et de les renvoyer chez elles ; mais Jessica le conquit et une idylle sincère et réciproque débuta entre eux. 9 mois plus tard, elle lui donna son fils, Paul, et ce profond bouleversement l'arracha à ses aventures guerrières pour le pousser à se concentrer sur Caladan et sur sa famille. Ces nouvelles priorités sont largement à l'origine de son image à la fin de sa vie : celle d'un homme loyal et bon, qui pensait à son peuple et s'attachait aux valeurs morales.
A cette période, l'amitié entre Leto et Shaddam IV avait commencé à péricliter et, après un affrontement entre Atreides et Sardaukars sur Grumann en 10176, le Padishah commença sérieusement à s'inquiéter du pouvoir et de l'influence de son féal. Harkonnens et Bene Gesserit en profitèrent pour le convaincre de rejoindre leurs plans contre lui, plans qui aboutirent au déplacement des Atreides sur Arrakis et leur quasi-extermination. Trahi par Wellington Yueh, son docteur Suk, Leto reçut pourtant de lui une fausse dent empoisonnée. Paralysé, il fut confronté à Vladimir Harkonnen et brisa la dent pour tenter de le tuer. Le poison le tua, ainsi que tous les occupants de la pièce à l'exception du Baron lui-même.

L'Empereur-Dieu Leto II Atreides est le fils de Paul et Chani, le jumeau de Ghanima Atreides et une Abomination. Né sur Arrakis en 10210, il a été conçu dans le cadre d'une grossesse accélérée permise par un ancien remède fremen riche en Epice. Ainsi, son esprit fut éveillée avant sa naissance et il hérita de ses mémoires ancestrales comme du pouvoir de divination de son père. A peine né, il parla télépathiquement à son père et lui partagea sa vision pour éliminer le Danse-visage tleilaxu Scytale.
Leto était un tour de force du Destin, un joker caché à un père qui avait refusé de suivre le Sentier Doré, le chemin difficile nécessaire pour assurer la survie à long terme de l'Humanité. Il prit sa suite dès sa naissance, donc, et eut toujours un malaise face à l'évolution d'Arrakis, et le sentiment de devoir agir. Confié à sa tante Alia, il fut cependant élevé par la veuve de leur père, Irulan, qui fut une amie et, malgré sa difficulté à prendre sa place, une figure maternelle pour lui.
Leto et Ghanima étaient inséparables, liés par leur isolement de l'extérieur comme par leur incapacité à pouvoir être compris par d'autres qu'eux-mêmes. Pourtant, sa sœur ne partageait ni ses visions ni cette aspiration profonde à agir. Lorsqu'il commença à avoir des visions, Leto comprit qu'il allait devoir les suivre.
En 10228, âgé de 18 ans, il tira parti de la situation chaotique causée par l'effondrement mental d'Alia et son départ pour le sietch Tabr pour disparaître, faisant croire à sa mort dans une tentative d'assassinat orchestrée par Wencisia Corrino et ses coconspirateurs. Il se rendit dans le sietch maudit et oublié de Jakarutu, où il fut pleinement éveillé par un régime à base d'Epice censé accroître la puissance de ses mémoires ancestrales et le faire sombrer dans la folie. A la place, il passa un pacte avec elle, et leur intelligence combinée l'aida non seulement à comprendre toutes les implications du Sentier Doré, mais aussi à acquérir les moyens de le réaliser.
Il dut accepter la symbiose avec des truites des sables pour modifier son corps de manière à obtenir le pouvoir et la longévité pour agir. Il s'échappa de Jakarutu pour intercepter son père, toujours vivant et se faisant simplement connaître comme le Prêcheur, et l'impliquer dans son plan. L'emmenant jusqu'à Arrakeen, il le fit prêcher sur les marches du Palais pour forcer Alia à dévoiler sa possession, mais il fut poignardé et Leto l'amena dans le désert pour y mourir, comme il l'avait souhaité.
Revenant à Arrakeen, il confronta Alia et la poussa au suicide, prenant le trône à sa place et annulant le mariage de Ghanima et Farad'n Corrino pour épouser sa sœur et cimenter son pouvoir absolu en excluant toute autre Maison du pouvoir impérial, à jamais. Ceci dit, rendu stérile par sa communion avec Shai Hulud, il ferait de Farad'n et sa sœur le socle de la dimension génétique de ses projets, répendant le Don des Atreides à travers l'espèce pendant les quelques 3508 années de son règne.
Sous son règne, Leto II interdit quasiment tout voyage interstellaire, força les populations à rester sur leurs mondes, dissout la plupart des écoles d'avant-guerre, comme celle des Mentats, sapa totalement l'influence des autres et en particulier celles du Bene Gesserit, et, après leur rébellion au début du 12e millénaire, les Sardaukars furent aussi dissous et remplacés par un ordre monastique militant féminin impitoyable et entièrement dévoué à sa personne, les Truitesses.
Evidemment, tout cela causa énormément de bouleversements et de souffrances, mais les résistances et rébellions en résultant étaient justement le but : il voulait sortir l'Humanité de l'esprit du Statu Quo ayant caractérisé l'Empire depuis la fin du Djihad butlérien et y parvint magnifiquement. Le moment venu, il laissa un ultime complot l'atteindre. Il fut assassiné dans la destruction d'un pont surmontant un fleuve, son corps, presque entièrement ver des sables à ce stade, se dissolvant dans l'eau et relançant le cycle de l'Epice. Dans les siècles suivants, l'Humanité s'étendrait et se développerait comme jamais depuis que les Corrinos avaient pris le pouvoir.
Remémoré comme Leto le Tyran, cruel autocrate sanguinaire, il fut progressivement compris par certains savants au fil du temps, à mesure que certaines de ses caches destinées à être trouvées pour aider au renouveau humain étaient découvertes et que son cas était étudié avec plus d'objectivité. Sur Arrakis, connue alors sous le nom de Rakis, le Culte du Dieu Divisé ressuscita l'ancienne vénération fremen pour Shai Hulud en vénérant la conscience de l'Empereur-Dieu supposément conservée dans les petits vers trouvés suite à sa mort à travers le désert.

Thufir Hawat a été remarqué très jeune et formé en de nombreux domaines en plus de son conditionnement mentat. Il est parfois décrit comme le plus grand Mentat de tous les Temps. Sa formation sur Ix a été marqué par une amitié profonde et une relation romantique avec la fille d'une Révérende-Mère du Bene Gesserit. La fin de cette dernière est mystérieuse, mais le départ de la jeune femme et de son ami d'Ix et ses remarques acides sur les femmes, et sur le Bene Gesserit en particulier, laissent penser à une trahison. Cette trahison l'a marqué à vie.
Au contraire, ses relations avec les Atreides ont été particulièrement positives et épanouissantes pour lui. Sous Mintor, le père de Leto, ses talents permirent de développer Caladan, en l'espace d'une génération, d'un monde reculé de seconde zone à un des lieux les plus remarqués de l'Empire. Après que le Duc ait sauvé deux personnes lui étant chères, dont les identités restent inconnues, il lui voua une affection sans bornes, recevant, pour le protéger, un coup de sabre dans la jambe gauche, qui le fit boiter à vie, et dont il exhiba la cicatrice avec fierté. Il développa un programme de croisement bovin de grande qualité pour les désirs tauromachiques du Duc Mintor qui, ironiquement, aboutit avec El Muerte, le taureau qui lui ôta la vie.
Il servit le Duc Leto avec la plus grande loyauté également. Le développement de Caladan étant bien programmé, il se tourna davantage vers le développement du renseignement et des armées sous son règne, devinant, comme le nouveau Duc, de grandes épreuves à venir. Il fit des armées atreides une force capable, disait-on, de rivaliser avec les Sardaukars. Hawat ne fut jamais à l'aise avec la présence de Dame Jessica, mais il éduqua Paul au mieux de ses capacités, devenant un de ses précepteurs et le conditionnant secrètement à la façon d'un Mentat, avec l'accord du Duc Leto évidemment.
Lors du déplacement des Atreides de Caladan à Arrakis, Hawat supervisa entièrement la prouesse logistique de déplacer tous les biens et hommes de la Maison à travers la moitié de l'Empire, et il se chargea personnellement de diriger les troupes chargées de trouver et éliminer les pièges et réseaux d'espions laissés derrière eux par les Harkonnens. Cependant, après avoir échoué à trouver un agent dissimulé, une erreur coûtant presque la vie à Paul, sa recherche d'explications le conduisit à soupçonner Jessica. Ses soupçons participèrent largement à envenimer une ambiance de plus en plus délétère à la cour et à permettre au véritable traître, le Dr Yueh, d'échapper à sa vigilance.
Après la chute des Atreides et la mort de Piter de Vries, Mentat du Baron Vladimir Harkonnen, dans la dernière tentative de vengeance du Duc Leto, Hawat, capturé par les attaquants, fut mis au service des Harkonnens. Le Baron lui laissa croire, ironiquement, à la trahison et à la survie de Dame Jessica pour nourrir sa rage, tandis qu'un poison nécessitant un antidote quotidien le tenait en laisse. Mais si Hawat remplit ses missions pour le Baron, organisant ses troupes, éliminant ses adversaires, protégeant ses intérêts, supervisant son trafic d'Epice... Il ne le détestait pas moins. Sa loyauté pour les Atreides restait intacte et il fut impliqué dans plus d'une affaire délicate, faisant presque tuer l'héritier harkonnen, Feyd-Rautha, lors d'un combat truqué dans son arène de combat, et aidant ce même héritier dans une tentative d'assassinat vicieuse contre le Baron lui-même. Lorsque Gurney Halleck reprit contact avec lui depuis Arrakis, il chercha aussi à briser l'alliance entre le Baron et le Padishah en donnant de fausses informations au premier.
De retour sur Arrakis, Hawat fut envoyé en reconnaissance dans le désert, ne revenant à Arrakeen qu'après la défaite de Shaddam et, coupé de son antidote, au seuil de la mort. Il fut convoqué par les Corrinos pour lui ordonner d'empoisonner Muad'Dib avec une aiguille, mais, reconnaissant Paul Atreides sur le trône du vainqueur, il échangea avec lui quelques mots secrets avant de révéler la traîtrise de Shaddam et de tourner l'aiguille contre lui-même, s'ôtant cette vie qui ne tenait qu'à un fil.

Le Docteur Wellington Yueh est né en 10082 et a été diplômé de l'école Suk en 10112. Il était déjà marié, à l'époque, à une adepte du Bene Gesserit, Wanna Marcus. Il est entré au service des Atreides à 103 ans, en 10185, en tant que médecin particulier du Duc Leto et de sa famille, dont le jeune Paul dont il devint précepteur en sciences. Yueh fut un très bon professeur pour le jeune héritier atreides, et il est celui qui l'a, le premier, initié à la Bible catholique orange, le livre syncrétique issu du Djihad butlérien.
Les docteurs suk sont des professionnels très recherchés par les Maisons du Landsraad en raison de leur conditionnement impérial assurant leur neutralité absolue par une interdiction totale d'attenter ou d'aider à attenter à la santé et à la vie de tout être humain. Cependant, Piter de Vries, Mentat du Baron Vladimir Harkonnen, fut le premier à briser ce conditionnement en se servant de Wanna comme outil pour plonger Yueh dans une détresse insoutenable. En effet, les Harkonnens enlevèrent sa femme un an avant son entrée au service des Atreides. Cet enlèvement fut d'ailleurs un argument décisif pour son recrutement : les Atreides pensaient que son expérience des Harkonnens renforcerait sa loyauté, mais ils avaient sous-estimé la profondeur de son amour pour sa femme. Bien qu'il ait semblé tirer un trait sur ses espoirs de la revoir après un éloge funèbre tenu en 10188, nul ne sait exactement quelles horreurs et quels jeux vicieux de Vries a bien pu lui infliger pour le conduire jusqu'à la trahison. Une rumeur explique que Yueh aurait vu sa femme ou reçu une preuve de sa survie quelques mois avant le transfert de la Maison Atreides sur Arrakis, et qu'il aurait juré d'obéir pour pouvoir être réuni avec elle.
Il est difficile de savoir ce qui l'a véritablement motivé. Pensait-il vraiment que sa femme lui serait rendue ? Pensait-il uniquement, aveuglé par la vengeance, à la possibilité d'atteindre le Baron depuis le départ ? Cette dernière hypothèse n'est pas improbable puisque son choix de poser une dent piégée au Duc Leto après l'avoir paralysé n'a pas été un choix de dernière minute, mais une stratégie réfléchie à l'avance. En outre, Yueh n'avait théoriquement que peu de chances de réussir, et les Harkonnens avaient certainement des options de secours en cas d'échec ; mais la crise de confiance au sein de la cour atreides a permis à l'insoupçonnable docteur de passer outre l'attention de Hawat et des autres hommes du Duc.
Après avoir coupé l'alimentation des défenses atreides et neutralisé le Duc Leto, Yueh fut arrêté par les Harkonnens et mené au Baron. Le vicieux Harkonnen tint parole, d'un certain point de vue, le faisant exécuter par de Vries et le réunissant, dans la mort, avec son épouse. "Ne jamais faire confiance à un traître," énonçait le Baron pendant son agonie, "pas même si vous l'avez créé."
La trahison de Yueh fut officiellement révélée par les recherches d'Irulan Corrino après la prise de pouvoir de Muad'Dib, qui n'a jamais confirmé ou infirmé ses conclusions, provoquant une crise de confiance dans l'école suk dans le cadre d'une fragilisation généralisée des anciennes institutions de l'Empire. Son cas a pourtant fait débat : condamné comme le pire des traîtres par le discours officiel à partir d'Alia, il était défendu par certains philosophes et historiens le voyant comme une victime des guerres secrètes de la noblesse impériale. Les Suks ont même purgé son dossier de leurs archives et répandu l'idée qu'il était un assassin se faisant passer pour un docteur suk, mais le faux n'aurait certainement pas échappé aux enquêtes de Thufir Hawat. Leto II aura probablement exprimé un jour que, sans Yueh, le Sentier Doré et la survie de l'Humanité n'auraient pu être assurés, et que son rôle, même marqué par la douleur et la trahison, fut héroïque au regard de l'Histoire au long cours.

8
Le coin du chalant / Re : Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:41:48 »
En cours :
~ 10175 ~ Romance improbable sur Caladan entre Leto et Jessica

Terminés :


Abandonnés :

9
Le coin du chalant / Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:41:36 »
Paul Atreides / Muad'Dib
Rêveur éveillé


Adaptation inspirée de Dune de Frank Herbert



Spoiler: "En résumé" (cliquer pour montrer/cacher)


Avant-propos

Pour la fiche complète, voir ici !

Ce personnage n'est pas un personnage statique à proprement parler et est destiné à être jouable à plusieurs étapes différentes de sa vie.
Son univers est accessible par divers portails à divers endroits et à divers moments. Il est donc possible d'amener vos personnages dans cet univers, ou d'imaginer un petit voyage interdimensionnel dans l'autre sens !
Pour des raisons évidentes et par préférence, les sujets +18 ne seront jouables qu'à partir de ses 18 ans, soit dès de le début de sa participation à la guerre du Désert sur Arrakis. Par convenance, on les arrêtera de préférence à la fin de son règne, à 34 ans, moment où il se voue à détruire son empire et à mourir avec (ce qui nous laisse 16 ans à remplir quand même).

Ce compte sera aussi utile pour explorer d'autres personnages et évènements de Dune en OS. Je considère déjà certaines possibilités comme :
    ~ explorer la romance entre le Duc Leto et Dame Jessica ;
    ~ aborder des évènements antérieurs, comme le bref du Duc Leto sur Arrakis à travers divers regards ;
    ~ explorer le passé d'autres personnages principaux ou secondaires ;
    ~ jouer l'enquête d'Irulan sur Giedi Prime (réservé au scénario d'Irulan) ;
    ~ explorer la romance entre le ghola Duncan Idaho et Alia du Couteau ;
    ~ explorer la relation compliquée de Leto II avec sa soeur Ghanima ;
    ~ explorer le rôle de Farad'n Corrino et sa vie avec Ghanima ;
    ~ sky is the limit tavu !
Une grande caractéristique de Muad'Dib étant son habitude de méditer sur le passé et les divers avenirs possibles, il est aussi possible d'explorer des scénarios probables, jouer aux "et si" en OS, en imaginant d'autres situations ne faisant pas partie du canon de Dune mais ayant pu arriver ou qui auraient pu arriver.

Comme vu dans la liste ci-dessus, il y a des scénarios libres à prendre : ceux de Chani et d'Irulan. Ils sont à découvrir ici et/ou à discuter en MP ! :-*

10
Prélude / Re : Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ [Vanéalidé !]
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:09:35 »
Merci beauté ! Grosses papouillettes ! :D

11
Prélude / Re : Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ [Anéa]
« le: mercredi 01 mars 2023, 23:11:45 »
Merci Akita ! Et t'en fais pas, le Dormeur est bien woke. ;D

Tu as raison Anéa, il faut que je le précise. Avec la densité du matériel et le lexique à venir en complément pour apporter des détails, j'en oublie l'essentiel...
Voilà ce que j'ai rajouté :
Citer
Il est le produit d'un programme de croisements génétiques secret mené par le Bene Gesserit depuis des millénaires. La plupart du temps, ce sont des sœurs de l'ordre, elles-mêmes sujets du programme, qui usent de leurs capacités pour produire de nouveaux sujets 'idéaux' en s'unissant à des hommes. Les hommes n'ont jamais connaissance de leur rôle et les sœurs ne connaissent que le but final, pas leur place dans le plan : la création d'un homme dont l'esprit serait capable de transcender espace et temps pour dominer l'Humanité au nom de l'ordre.
En désobéissant au Bene Gesserit, Dame Jessica a produit un élément imprévu dans l'équation en la personne de Paul Atreides. Une fois son esprit conditionné par son précepteur mentat et 'ouvert' par l'Epice sur Arakis, il s'est révélé comme un 'dormeur' dont 'l'éveil' a produit le résultat attendu par les Révérendes-Mères. Mais ce sujet sauvage, hors de leur contrôle, a dépassé sa fonction attendue pour prendre le contrôle de sa destinée ; ou peut-être n'était-il que l'instrument du Destin ?
En somme, oui, ça lui vient de son père ; et de sa mère ; et de centaines de générations avant lui ; et de l'Epice ; et de son éducation ; et... c'est tout ?! :D
Ca convient ?

12
Prélude / Re : Ratchet [Keira]
« le: mercredi 01 mars 2023, 02:43:13 »
Je vois qui t'a soufflé l'adresse, mais une question me taraude quand même : où est Clank ?! ;D

13
Prélude / Re : Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ [Anéa]
« le: mercredi 01 mars 2023, 02:40:26 »
C'est un re, en vérité. Merci beaucoup toi ! :D

Sort les plaques d'adamantium pour se faire un refuge face aux rugissements de la pauvre Anéa.

14
Prélude / Re : Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ
« le: mercredi 01 mars 2023, 01:53:23 »
Le passé est le socle sur lequel se construit l'avenir.
Sa connaissance ne nous épargne pas ses écarts.
Elle nous informe sur notre destinée.
— attribué à Leto le Tyran

Notre ère commence il y a plus de 10.000 ans. Et son début se situe environ 17.000 ans après la vôtre.

L'épopée spatiale des humains a eu lieu par vagues et au gré d'épisodes violents. Bien avant que votre ère se termine, notre berceau, la Terre, avait été abandonnée et oubliée depuis longtemps, un jardin protégé délaissé par des états conquérants tournés vers l'infini.
Au cours de votre 12e millénaire, un grand empire finit par unifier les territoires éparpillés de l'Humanité, tirant profit de la découverte du voyage plus rapide que la lumière et du développement de superordinateurs capables de voyager à ces vitesses et de diriger pareille étendue.
Il devint finalement difficile de savoir qui des humains ou des machines pensantes dirigeait vraiment l'Ancien Empire. Face à une technocratie toujours plus inhumaine et désincarnée, une grande révolte s'éleva.
Le Djihad butlérien engloutit trois générations dans une guerre d'extermination mutuelle. Une guerre que les humains finirent par remporter contre les machines pensantes et leurs serviteurs, leurs bêtes serviles.

Une nouvelle société s'éleva de plus d'un siècle de guerre totale et de massacres.
Des milliards d'humains étaient morts. Toute l'ancienne structure impériale, reposant sur les machines pensantes, s'était effondrée.
L'union était préservée par un sentiment d'appartenance et par une foi unique, syncrétisme de multiples religions dont la Bible catholique orange était le Livre. Son Premier Commandement était : Tu ne créeras point de machine à l'image de l'esprit humain.

Mais cette union des esprits ne suffisait pas aux élites établies par le Djihad, qui rêvaient de reconstituer l'Empire.
L'unification vint du plus inattendu des lieux : Salusa Secundus, planète hostile et depuis longtemps au ban de l'Empire, n'avait jamais eu à reposer sur les machines pensantes. Le monde avait été récemment unifié par la Tribu de Sardau et sa caste guerrière, les Sardaukars, profitèrent de l'effondrement total de leur voisinage pour se lancer à travers les étoiles.
Les voyages spatiaux étaient beaucoup plus lents à présent. Il leur faudrait plusieurs siècles pour s'imposer définitivement. Mais ils y parviendraient.

Un autre lieu apporta une aide inattendue aux humains : le monde d'Arrakis, aussi appelé Dune, n'avait jamais été colonisé par les humains, mais une étude récente avait révélé une transformation radicale.
Toute la planète s'était changée en un désert aride et hostile, parcouru par quelques rares animaux et plantes et envahie par l'unique ver des sables. Et d'une façon indéterminée, le ver était lié à une nouvelle substance : l'Epice.
Raffinée en Mélange, l'Epice pouvait être consommée par les humains pour accroître les limites de leurs esprits et de leurs capacités et prolonger la vie. Les élites y ayant accès et d'autres groupes intéressés commencèrent à en faire l'acquisition.

Un groupe en ayant fait un usage inédit était la future Guilde Spatiale. En exposant ses agents à des quantités énormes de Mélange, elle les fit muter en êtres capables de briser les barrières de l'espace et du temps. Ces Navigateurs remplacèrent les machines pensantes pour le voyage interstellaire et la Guilde Spatiale établit un monopole sur celui-ci.
D'autres groupes suivaient, avec leurs propres talents :
– les Mentats, secte de mathématiciens et logiciens, développèrent leurs esprits de telle manière qu'ils devinrent des supercalculateurs, leurs plus grands maîtres dépassant les machines pensantes. Ils devinrent les intendants des mondes humains, inestimables pour leurs dirigeants ;
– le Bene Gesserit, ordre religieux monastique de femmes souvent qualifiées de sorcières, tournées vers la connaissance et la maîtrise du corps et de la physiologie, maîtresses des ombres de l'Empire, concubines royales, espionnes d'excellence. Elles dirigent l'Humanité depuis les ombres tout en poursuivant en secret leur recherche de l'humain ultime, un homme qui leur apporterait un contrôle total sur les humains : le Kwisatz Haderach ;
– les docteurs Suk étudièrent les propriétés du Mélange, comme de toute substance naturelle et le corps lui-même, pour développer une médecine généralement douce, orientée sur la prévention des maux avant tout.
Des entrants clandestins étaient les Zensunnis. Persécutés à travers l'Empire, ces nomades très spirituels virent en Arrakis un élément de la grande prophétie de leur foi divergente. Ils colonisèrent ce monde en cherchant la symbiose avec lui. On les appelle aujourd'hui : Fremens.

L'émergence de ces nouveaux pouvoirs participa à achever la reconstruction impériale.

Un peu moins d'un siècle avant notre ère, la bataille de Corrin détermina le visage du futur empire. Les Sardaukars imposaient un règne sanglant au reste de l'univers connu à ce stade. Depuis leur installation sur le monde paradisiaque de Kaitan, leur ancien monde servait de prison à des dizaines de millions d'ennemis et prisonniers dont les enfants pouvaient espérer être libérés en échange de leur service fanatique et mortel au sein des Sardaukars.
Ce règne devait prendre fin et l'assemblée des sujets de la Tribu de Sardau, le Landsraad, se révolta. Après la trahison du Bashar Abulurd Harkonnen, les forces du Burseg Sheuset Costin Ecevit faillirent être anéanties. Seule l'intervention d'un jeune auxiliaire, Demetrios Atreides, sauva les Sardaukars et tourna la bataille en impasse.
Pour cet acte, Atreides fut anobli, et ainsi commença la longue rivalité avec les Harkonnen.

L'impasse à Corrin força tous les pouvoirs humains à la table des négociations et ainsi naquit le Nouvel Empire. Sheuset Costin I en fut le premier Empereur Padishah, Maître de l'univers, réformant par la même les Sardaukars pour en faire son armée personnelle et celle de ses descendants de la nouvelle Maison Corrino, maîtresse du Trône du Lion à Kaitan.
Né d'une impasse, cet empire s'incarna en une gigantesque impasse. L'Empereur Padishah, les Maisons Nobles, la Guilde Spatiale et toutes les forces de l'univers s'enfermèrent dans un système privilégiant la stabilité et l'immobilisme. Le Landsraad fut réformé de telle sorte que nul ne puisse souhaiter que la position de son voisin change, car tout changement entraînerait un changement pour tous. Les guerres ouvertes étant mal vues, de petites guerres privées, souvent menées par des batailles limitées et décisives ou par des assassinats, se généralisèrent dans un jeu d'alliances changeant au gré des contextes.
Ainsi, l'Empereur gardait le contrôle sur le Landsraad. Le Landsraad continuait de représenter un contre-pouvoir rassurant sur l'Empereur. Et la Guilde Spatiale conservait son monopole.

Le Statu Quo était instauré.

Pendant plus de 10.000 ans, cet équilibre fut conservé, jusqu'à ce qu'un homme devienne suffisamment populaire pour le menacer, et que la réaction à cette menace entraîne l'effondrement du pouvoir des Corrino.



Atreides : parangons de vertu, gentils de l'univers !
Des serviteurs zélés, des guerriers au service de l'Empire.
Des maîtres pragmatiques, toujours prêts à la guerre.
Ils n'ont jamais hésité à exploiter l'art du mensonge et à manipuler.
Atreides : un joli conte pour enfants qui cache la vérité !
— citation non attribuée

Les Atreides furent de grands serviteurs de l'Empereur, administrant plusieurs mondes d'une main de fer en son nom pendant dix millénaires. On ignore leur cheminement exact. On sait qu'ils étaient maîtres de Caladan depuis vingt générations au moment de leur départ pour Arrakis et que leur dirigeant avait atteint le rang très prestigieux de Duc.
Les Atreides ont aussi poursuivi leur rivalité avec les Harkonnen, pour toujours réduits à la Baronnie mais compensant leur déchéance par une soif inextinguible de pouvoir et de richesses. Ils étaient les administrateurs d'Arrakis pendant 80 ans avant que les Atreides les remplacent.

Le Duc Leto Atreides bénéficiait de millénaires d'un service et d'une réputation immaculés. Il était respecté tant pour son héritage que pour ses propres talents : juste, réfléchi, loyal.
Il avait même renoncé à se marier pour que les autres Maisons cherchent à entretenir de bonnes relations avec lui en vue d'une alliance éventuelle. Il n'avait qu'un enfant, un fils né d'une concubine, la Bene Gesserit Jessica Nerus.
Bien qu'il considère que sa Maison s'était ramollie sur le monde lointain et tranquille de Caladan, où elle avait probablement été envoyée pour limiter son influence à l'origine, ses forces restaient certaines, sa maisonnée fidèle et compétente et le Landsraad très respectueux.

Sous son règne, même l'éloignement de Caladan ne suffisait plus à l'empêcher de peser lourd dans la balance au Landsraad, le nombre de ses sympathisants menaçant de renverser le Statu Quo.
L'Empereur Padishah Shaddam IV, un couard notoire, décida de ne plus tolérer cette menace potentielle lui pesant excessivement. Il se ligua avec la Guilde Spatiale, le Bene Gesserit et les Harkonnen pour mener un plan vicieux destiné à les éliminer.

Les Harkonnen furent destitués de leur fief d'Arrakis, qui leur avait permis d'amasser une immense fortune à côté de celle versée en tribut à l'Empereur. Ils furent forcés de le remettre à leurs ennemis, les Atreides mais, avant cela, ils prirent soin de tant saboter la production d'Epice que toute la Maison dut abandonner Caladan pour se relocaliser en totalité sur son nouveau fief.
L'Empereur refusa de sanctionner les Harkonnen et continua de réclamer son tribut aux Atreides, qui furent bloqués sur un monde étranger et hostile, entourés de pièges et d'espions, constamment sous pression.

Les Atreides comprenaient très bien que toute l'opération était un piège et ils firent leur possible pour contenter l'Empereur tout en se préparant à l'affrontement, protégeant leurs intérêts et leur maisonnée et donnant à leurs ennemis l'impression d'être faibles pour les forcer à attaquer plus tard et avec le moins de forces possibles.
Un de leurs grands plans était une alliance avec les Fremens. Le peuple d'Arrakis s'était divisé depuis longtemps entre habitants des villages et habitants des sietchs. Les premiers servaient de main d'œuvre servile tandis que les autres étaient peu considérés, vus comme une poignée de quelques milliers de guerilleros sans ressources et affamés repoussés dans le désert lointain.
Avec justesse, les Atreides avaient parié sur une toute autre situation et leur agent, Duncan Idaho, leur confirma l'existence de centaines de sietchs et de plusieurs millions de redoutables guerriers fremens, aussi redoutables sinon plus que les Sardaukars.

Mais leurs plans n'eurent pas le temps d'arriver à terme, et leurs jeux d'apparences finirent par déstabiliser véritablement leur maisonnée, cachant le traître en leur sein.
Le Dr Wellington Yueh drogua les Atreides et désactiva leur défense lorsqu'une force d'invasion écrasante de Harkonnen et de Sardaukars en livrée harkonnen s'abattit sur l'ensemble de la planète, et sur Arrakeen et le cœur de la Maison Atreides en particulier.

Les Atreides se défendirent vaillamment, mais furent exterminés.
La famille ducale fut capturée. Le Duc s'ôta la vie en essayant de tuer le Baron Vladimir Harkonnen, en vain. Dame Jessica et son fils, Paul, disparurent dans le désert dans un prétendu accident d'ornithoptère. Ils furent retrouvés et pourchassés avant de disparaître pour de bon dans une tempête coriolis, un phénomène extrême dont personne ne devait pouvoir ressortir vivant.
Tout témoin, civils inclus, fut éliminé.

Le combat tombait sous le coup de la vendetta et fut accepté dans la mesure ou le Duc s'était suicidé et que les Harkonnen faisaient valoir un accident dans la disparition de Paul et Jessica.
Ils reprirent le contrôle de leur fief après moins d'un an d'absence et, pour compenser les dépenses dispendieuses nécessaires à l'exécution du plan, ils se résolurent à exploiter Arrakis comme jamais, s'enfonçant dans le désert et exerçant un joug inhumain sur la population.
Et le cruel neveu du Baron, Raban la Bête, fut chargé de la tâche, afin de s'assurer qu'aucune question morale n'entrave la bonne marche de leur enrichissement indécent.

Caladan fut donnée à l'ami de l'Empereur et architecte de tout ce plan : le comte Hasimir Fenring.



Une légende raconte que lorsque le Duc Leto périt
Un météore traversa le ciel au-dessus de son palais ancestral sur Caladan.
— Princesse Irulan, Introduction à un livre pour enfants
sur la vie de Muad'Dib

Paul Atreides était l'enfant d'une concubine, mais il reçut toutes les attentions et les enseignements qu'un héritier de sang bleu aurait pu espérer. Peut-être en reçut-il plus encore.

Leto Atreides savait que son fils serait en danger permanent et, dès le plus jeune âge, il le plongea dans des études sans fin. Elles étaient tant destinées à l'éduquer qu'à l'empêcher de s'exposer à des dangers et à fréquenter l'extérieur. Il vécut à travers ses livres et ses films, curieux de tout ce qu'il ne pouvait voir et connaître.
Au-delà d'une éducation complète d'excellence et d'une formation extensive à l'usage des armes, Paul fut formé en secret par le Mentat de son père et serviteur Atreides depuis trois générations, Thufir Hawat, à la logique et au compartimentage mentat. Ces connaissances, cette compétence martiale et ses capacités intellectuelles et psychiques élargies le sauvèrent toutes une fois sur Arrakis.

Dame Jessica devait donner au Duc une fille qui serait ensuite mariée à un neveu du Baron Harkonnen. Par amour, elle avait donné au Duc un fils. Elle aussi savait son fils menacé et elle le forma, en secret et en totale illégalité, aux arts du Bene Gesserit.
Paul apprit la discipline du Prana Bindu. Il apprit à contrôler son corps, à en connaître le moindre muscle et son fonctionnement, se déplaçant plus vite que l'œil pouvait le voir et de façons inattendues. Il apprit à user de la Voix pour contrôler les esprits faibles. Il apprit à contrôler son métabolisme pour se prémunir des maladies et des poisons.
Tous ces talents restaient majoritairement encore à développer à la mort de son père, mais il les maîtrisa sur Arrakis et eux aussi sauvèrent sa vie.

Bien qu'il n'ait pas d'amis de son âge, Paul se fit des amis de certaines personnes dans l'entourage de son père.
Duncan Idaho, agent atreides et maître d'armes Ginaz, lui enseigna une certaine mesure de stoïcisme et quelques astuces à utiliser au combat. Il fut son confident et son meilleur ami.
Wellington Yueh, son docteur Suk et précepteur en sciences, était aussi un confident important et un ami. Il lui apprit à prendre soin de sa santé et à respecter son corps. Sur Arrakis, cette amitié lui sauva la vie.

Avant de partir pour Arrakis, il reçut la visite de l'ancienne préceptrice bene gesserit de sa mère, la Diseuse de vérités de l'Empereur en personne, Gaius Helen Mohiam.
Informée des plans de l'Empereur, elle chercha, par affection pour Jessica, à tester le garçon. Il fut soumis à l'épreuve de la boîte et à la menace du gom jabbar, une épreuve extrêmement douloureuse dont l'échec signifiait une mort instantanée par aiguille empoisonnée.
Paul réussit et la Révérende-Mère accepta de faire son possible pour protéger Jessica et son fils.
Cette volonté allait pousser le Baron à user de moyens aussi détournés que possible pour se débarrasser d'eux, et leur donner l'opportunité de lui échapper. Elle leur sauverait la vie.

Il n'avait que 15 ans lorsque son père reçut la charge d'Arrakis. Arraché à son monde à un âge crucial, il fut plongé dans un monde hostile où le caractère profond de son entourage se révéla ; y compris celui de son père, qui révéla tant son profond pragmatisme, sa part d'ombre, que ses faiblesses.
Il vit sa maisonnée se dissoudre dans des suspicions et des doutes qui, joués au départ, devinrent bien réels.
Son meilleur ami, Duncan Idaho, était absent, en mission pour son père auprès des Fremens avant de les rejoindre définitivement.
C'est aussi seul qu'il dut sauver sa vie lorsqu'un drone assassin passa outre la sécurité de Hawat pour menacer directement sa vie.
Ainsi, Paul apprit trop jeune que les hommes qu'il avait prit pour modèles n'étaient pas infaillibles et qu'il devait s'endurcir et se reposer sur lui-même. Il se referma sur son étude de sa nouvelle maison et de ses peuples, et cela aussi lui sauva la vie.

Il y avait bien des moments plus doux, plus simples.
Paul rencontre Liet Kynes, le planétologiste de l'Empereur et Arbitre du Changement, en somme l'agent personnel de Shaddam IV sur place, chargé d'observer et de ne surtout rien faire. Pourtant, Kynes se prit d'intérêt pour Paul, car Liet était aussi son nom fremen et il avait deux maîtres. Et il fut celui qui observa l'enfant et annonça les signes aux sietchs.
Il fit aussi la rencontre de la Princesse Irulan, fille de Shaddam IV, à l'occasion d'un dîner durant lequel ils échappèrent à leurs gardes et, seuls, se prirent d'une vive affection. Plus tard, Paul l'oublierait presque, mais jamais Irulan ne l'oublierait.

Sur Arrakis, Paul n'était plus simplement le fils du Duc. La population aux yeux de l'ibad, bleu sur bleu, le voyait avec une déférence religieuse.
Il était vu comme le Lisan al-Gaib, enfant d'une Maîtresse de l'Etrange, né sur un autre monde mais qui connaîtrait leur langue et leurs usages.
Presque sans le vouloir, par leur connaissance du Prana Bindu et de la langue locale, par la soif de savoir de Paul, Jessica et lui correspondirent aux attentes des Fremens. Il y avait débat parmi eux, mais les signes étaient présents, le doute était permis et les croyants se multipliaient déjà dans l'ombre.
Tout cela n'était pourtant qu'une série de prophéties implantées de très longue date par le Bene Gesserit, des légendes destinées à construire la légitimité de leur être suprême et pantin, le Kwisatz Haderach. Mais elles étaient réelles aux yeux des Fremens et, à terme, cela leur sauva la vie.

Paul était-il vraiment un imposteur ?
Sur Caladan, il avait été l'objet de rêves récurrents impliquant le désert et une jeune fille.
Sur Arrakis, l'Epice était partout ; dans l'air, dans la nourriture, dans l'eau. Et malgré les filtres les purifiant au palais, son esprit s'ouvrait et ses rêves commençaient à le hanter même éveillé.
Une fois dans le désert, soumis à l'Epice pure présente partout, il fit la découverte violent des pouvoirs que le Bene Gesserit ne lui avait pas prédit ni deviné. Il perça le voile de l'espace et du temps et vit son avenir, un avenir de sang et de violence qu'il ne parvint pas à arrêter malgré tous ses efforts.
Par le hasard de la génétique, il était devenu le Kwisatz Haderach, et plus encore. Et son pouvoir changerait l'univers à jamais.

Lorsque vint la chute de sa Maison, Paul survécut grâce à toutes ses forces.
Il usa de la Voix pour être libéré des Harkonnen.
Le Dr Yueh leur avait donné, à sa mère et lui, le nécessaire pour survivre dans le désert et être secourus.
Idaho et Liet l'aidèrent à échapper à leurs poursuivants, au prix de leurs propres vies.
Son conditionnement mentat l'aida à traverser la tempête coriolis et à en sortir en vie.
Sa connaissance d'Arrakis et des vers lui permit de traverser le désert profond sans en mourir.
Après sa rencontre avec les Fremens, ses réflexes lui permirent de tuer Jamis et de remporter le duel à mort que le Fremen lui avait lancé pour prouver qu'il n'était pas le Lisan al-Gaib.



Le mystère de la vie n'est pas un problème à résoudre,
mais une réalité à expérimenter.
— extrait de Dune

Lorsque Paul rencontra les Fremens au seuil du désert profond, son chemin n'était pas tout à fait clair pour lui. Il restait frappé par les images de guerriers fanatisés ensanglantant l'Empire en son nom. Il refusait d'être l'artisan d'un tel avenir et de suivre le chemin de ses visions.
Mais, après avoir échappé aux hommes de Stilgar, naïb du sietch Tabr, il fut convaincu par une apparition : celle de la fille de ses rêves, une Fremen du groupe nommée Chani.
On peut rire du fait qu'un adolescent se laisse convaincre par la fille de ses rêves. Reste qu'après la démonstration de leurs talents, Paul et Jessica étaient protégés. En tant que Sayyadina, terme donné par les Fremens aux femmes maîtrisant le Prana Bindu qu'ils appelaient l'art de l'Etrange, Jessica était même intouchable.
Mais Paul fut provoqué en duel par l'homme fort de la troupe, Jamis. Ce fut le premier véritable combat de Paul et ce fut un combat à mort. Après avoir tenté de forcer Jamis à abandonner, il se résolut à le tuer.

A cet instant, son innocence arrachée à lui, il accepta de laisser Paul Atreides mourir pour embrasser son destin. Et, puisque son père comptait user des Fremens pour vaincre ses ennemis, n'était-il pas juste de les user pour obtenir vengeance ?
Après avoir récupéré l'eau de Jamis pour le sietch, il était prêt à l'intégrer.
C'était un jeune homme en colère doué de grands talents et d'une aura mystique. Sa mère le poussa à les exploiter pour leur survie et leur vengeance, mais elle eut bien du mal à le contrôler et finirait par perdre le contrôle déjà bien faible qu'elle exerçait encore sur son enfant.

Accueilli au sein du sietch Tabr, la vie de Paul changea radicalement.
Il dut d'abord abandonner son ancienne identité pour devenir Fremen. Les Fremens ont plusieurs noms, un donné par la tribu, pour les proches, et un choisi, pour le reste du monde. La tribu lui donna pour nom Usul, et il choisit celui de la souris du désert, une survivante, matrone des garçons : Muad'Dib.
A son arrivée au sietch, il apprit enfin que Liet avait été tué après l'avoir aidé. Il apprit aussi que Chani était sa fille, et que Jamis était son oncle et sa seule famille. Etant celui qui avait tué Jamis, il reçut ses maigres possessions ainsi que la charge de Chani jusqu'à sa majorité. Chani amenait avec elle les possessions de son père également.
Les deux orphelins vivaient ensemble. Jessica dut rapidement prendre sa position de Sayyadina au sérieux pour ne pas être dénoncée et son pouvoir sur son fils maigrit peu à peu.

Chani apprit à Usul les us et coutumes des Fremens. Elle lui apprit leur histoire et leur mode de vie et comment survivre dans le désert.
Usul apprit à Chani ce qu'elle voulait savoir du monde extérieur.
C'est en échangeant qu'Usul comprit l'intérêt de Chani pour les océans de son monde natal de Caladan : les Fremens collectaient et préservaient toute l'eau possible afin de transformer Arrakis. C'était un vieux rêve et un projet rendu possible par son grand-père et par son père ; un projet dont elle avait la charge spirituelle à présent.
Partageant leurs rêves, les deux jeunes se promirent de les réaliser ensemble. Ils vengeraient leurs parents et feraient de Dune un paradis.
Et en partageant leurs rêves, ils bâtirent l'amitié qui évolué en un amour profond. Et si Jessica ne s'était pas interposée, faisant valoir le sang bleu de son fils, ils se seraient sans doute mariés en un an.

Durant cette période, la dernière missionnaire du Bene Gesserit envoyée sur Arrakis périt et Jessica avait passé le rite de transformation de l'Eau de vie qui l'ouvrait à ses mémoires antérieures et faisait d'elle une Révérende-Mère de fait.
Sa position en fut cimentée.
Mais la procédure changea aussi dans son ventre la fille qu'elle avait décidé de porter après son arrivée sur Arrakis. Craignant la fureur de son ordre, elle avait choisi de lui donner enfin une fille. Elle n'en avait cependant pas conscience en entrant dans le désert et ignorait qu'en faisant cela, elle ouvrirait le foetus à la fois à sa conscience et à ses mémoires passées, en faisant ce qu'on appelle communément une Abomination.

Mais il n'y avait pas que sa vie privée qui changea.
Stilgar était un croyant parmi les croyants. Il avait accepté Usul parce qu'il avait foi dans les signes de la prophétie. Il était un chef sage et ancien, respecté par les autres naïbs, et il voyait dans ce garçon celui qui serait capable d'unifier les Fremens et de leur apporter leur liberté tant espérée.
Il fit savoir aux naïbs que le Lisan al-Gaïb était présent en son sietch et, après bien des discussions, il fut convenu d'une assemblée pour le rencontrer. Muad'Dib fit étalage de ses compétences et convainquit les naïbs, après quoi, suivant ses visions et ses enseignements, il réclama que des guerriers du sietch puissent recruter et former des guerriers d'autres sietchs pour créer une armée unique destinée à lutter contre les Harkonnen, qui s'enfonçaient toujours plus dans le désert.
Il forma ainsi les guerriers du sietch Tabr aux rudiments du Prana Bindu et, leur apposant la couleur rouge de l'aigle atreides, il les envoya répandre leur nouvel enseignement et former des unités de combat.

Ainsi débuta la Guerre du Désert, entre les Fedaykins de Muad'Dib et des hordes harkonnen qui, peu à peu, perdirent hommes, matériels et terrain, le nombre et la compétence des Fremens croissant exponentiellement.
Mais Muad'Dib lui-même n'était pas sur le front. Car, au regard des Fremens, il n'était pas encore devenu un homme.
Approchant de la majorité, il accomplit le rite de passage décisif en parvenant à chevaucher un ver des sables. Le ver était immense, de plus de cent mètres de largeur.
C'était une rareté dans cette région du désert, mais aussi un autre signe caché de la prophétie. Après cela, les Fremens ne contestèrent plus ni sa place parmi eux, ni ses talents, ni sa légitimité à endosser le rôle donné par la prophétie.

Exposé à l'Epice sous sa forme pure en permanence, le pain d'Epice et le café à l'Epice faisant partie de l'alimentation de base du Fremen, Muad'Dib était, en outre, sujet à des visions de plus en plus fortes et claires ; mais toujours floues et incontrôlables.



Qu'est-ce que l'humeur a à y voir ?
On se bat quand c'est nécessaire, peu importe l'humeur !
Les humeurs sont pour le bétail et l'amour ou pour jouer de la balisette.
— Gurney Halleck, Maître de guerre du Duc Leto

Prêt à partir au combat afin de diriger les milliers de Fedaykins déjà engagés au front, il prit d'abord soin d'officialiser sa relation avec Chani, même sans les liens du mariage.
Peu après l'annonce, Chani tomba enceinte. Elle attendit donc en arrière pendant un an tandis que Muad'Dib rassemblait les Fedaykins autour de lui pour prendre les commandes du conflit.
A ce stade, la guerre était devenue totale. Tous les sietchs étaient engagés et avaient reçu la visite des guerriers de Muad'Dib. Si fedaykin désignait tout guerrier fremen auparavant, leur nombre devenait tel que le mot en vint à devenir synonyme des compagnons de Muad'Dib. Il était donc devenu de fait le maître de guerre de tous les Fremens.

Les Fedaykins avaient fait du bon travail pour gêner la récolte d'épice harkonnen, mais manquaient jusque là de stratégie commune, de la compétence militaire du jeune homme et de l'aide inestimable de ses visions, bien que ces visions restent floues et incontrôlables.
Muad'Dib établit un plan d'ensemble pour prendre le contrôle de l'Epice, le nerf de la guerre dans toute cette affaire.
Déjà, la contrebande prospérait, la Guilde Spatiale achetant tout ce qu'il était possible de trouver par peur de l'ensemble de lignes d'avenir floues et imprévisibles que ses navigateurs percevaient, fruit de la présence et de l'intervention de Muad'Dib.
En les coupant de tout approvisionnement, la panique ne tarderait pas.

C'est en chassant les contrebandiers que Muad'Dib retrouva un vieux compagnon de son père et un de ses hommes de confiance dans sa jeunesse : Gurney Halleck, grand général du Duc Leto, grand joueur de balisette, poète et grand lecteur, et un des hommes les plus laids et joyeux qu'il ait jamais connu.
Il reçut Halleck avec grand plaisir et l'ancien officier miraculé devenu contrebandier s'empressa de rentrer à son service pour honorer son devoir, ainsi que par culpabilité de l'avoir laissé seul toutes ces années. Il devint un de ses principaux compagnons et conseiller, égal à Stilgar en influence.
Mais Halleck n'appréciait guère les manœuvres religieuses du jeune homme et les visions qu'il prétendait avoir. Il le servait par devoir mais ne fut pas pour lui l'ami qu'il avait été pour son père.
Halleck pensait aussi, après avoir retourné l'affaire en tous sens, que Jessica était le traître ayant renversé la Maison. Après avoir tenté de l'assassiner, et avoir presque réussi, il fut soumis aux preuves de la trahison de Yueh et jura fidélité à la Sayyadina plutôt qu'à son fils, sous la justification d'obtenir son pardon. Ainsi, il restait le serviteur et le conseiller de Muad'Dib, mais il cessait d'être son homme.

La tentative d'assassinat sur sa mère fut un choc pour Muad'Dib.
Depuis plus d'un an, il remportait victoire sur victoire, mais la grande victoire semblait impossible à saisir ou à identifier. Il restait aveugle à bien des choses et, s'il avait été possible d'attenter à la vie de sa mère, quid de Chani, de leur premier enfant, Leto, de sa sœur, Ghanima, ou même de lui-même ?
Déjà, la contestation reprenait. Les Fedaykins avaient espéré une victoire-éclair digne des plus grands fantasmes guerriers avec l'arrivée de Muad'Dib parmi eux. Pourtant, la victoire finale n'arrivait pas.
Il faisait face à un nombre croissant d'amtals, de provocations en combat à mort. Il en venait tant que Chani finit par se débarrasser des prétendants dans son dos, prétextant qu'il avait mieux à faire.
Mais il se sentait lui-même comme un imposteur, incapable, il le savait, de faire le nécessaire pour renforcer son pouvoir : aller combattre chaque naïb de chaque sietch pour en devenir le maître légitime, le seul et unique naïb, et non un saint décevant faisant cavalier seul.
Il n'était même pas capable de protéger sa mère !



Le secret de la survie est la capacité à nager en eaux troubles
— proverbe bene gesserit

Maud'Dib mettait son destin entre les mains de ses visions. S'il voulait vaincre tout en évitant l'avenir qui le hantait, ce Djihad sanglant à travers l'Empire, il devait voir ce qu'il ne pouvait pas voir, pensait-il.
Alors, il fugua une nuit pour s'infiltrer jusqu'à l'Eau de Vie gardée au sietch Tabr.
Le poison très puissant utilisé pour changer une Sayyadina était notoirement fatal à toute femme non initiée et à tout homme quel qu'il soit. En vérité, il avait les connaissances pour le changer, il en était certain. Il pouvait ouvrir son esprit à la manière des Révérendes-Mères et voir là où il ne pouvait voir, embrasser son pouvoir pour de bon.
Mais la procédure fut si violente et les révélations si nombreuses à assimiler que son esprit se coupa du monde et qu'il plongea dans un long coma. Pendant une semaine, Jessica fut la seule à le protéger des naïbs et des impies qui le pensaient mort, avec l'aide des Fedaykins toujours plus nombreux venus le prier.
Chani comprit ses intentions et parvint à le ramener à la réalité en lui donnant davantage d'Eau de Vie.

Muad'Dib était réveillé. Il avait désormais les yeux de l'ibad, bleu sur bleu, comme un véritable Fremen. Et il avait changé l'Eau de Vie, chose que nul homme n'avait fait avant lui.
Face aux Fremens assemblés, fort de ses dons pleinement éveillés, il annonça le combat à venir. Car il voyait les machinations de ses ennemis.
Il savait maintenant que le Baron avait sciemment laissé Raban avec peu de ressources pour forcer la Guilde à faire pression sur l'Empereur. Et il savait que l'Empereur était déjà en orbite d'Arrakis à cet instant, car presque plus d'Epice ne quittait la planète.
Il annonça un combat final, sanglant et mémorable, et, à son bout, la victoire tant attendue.

Et il posa les Fremens face à un dilemme assez simple :
- ils pouvaient lui tourner le dos, et perdre ;
- ils pouvaient le forcer à tuer chaque naïb par tradition, et perdre ;
- ou ils pouvaient le reconnaître comme leur Duc, naïb des naïbs, briser l'impasse, et vaincre.
La réponse des Fremens était évidente et Muad'Dib revendiqua le titre de Duc d'Empire du jeune Paul Atreides.
Mais encore, les Fedaykins ne s'arrêtèrent pas là. Ils le proclamèrent officiellement Mahdi, le Messie attendu depuis plus de dix millénaires par leur peuple.

Les machinations anciennes du Bene Gesserit avaient non seulement échoué, Muad'Dib se révélant comme l'achèvement de leurs plans, mais elles avaient même permis à celui-ci de leur échapper et de menacer l'Empire lui-même.

Mais cet acte décisif coûta cher.
Quand les légions de Sardaukars descendirent sur Arrakis, reprenant une bonne part des champs d'Epice et attaquant nombre de sietchs cachés grâce aux informations que la Guilde Spatiale avait jusque là gardé secrètes afin de ne permettre à personne de vraiment contrôler l'Epice, ils prirent le sietch où se cachaient la sœur et le fils de Muad'Dib.
Alia fut enlevée.
Leto fut tué.



Il n'y a pas d'échappatoire
Nous payons pour la violence de nos ancêtres
— Muad'Dib

Le martyr de l'enfant de Muad'Dib et la ferveur fanatique des Fedaykins conduisit cependant à une rapide retraite des troupes impériales jusqu'à la forteresse d'Arrakeen, protégée des tempêtes, des vers et des Fremens par une chaîne de montagnes baptisée le Bouclier.
Les dissensions entre les différents pouvoirs et les Grandes Maisons, tous assemblés en panique avec toutes leurs forces pour récupérer le contrôle de l'Epice à grands frais, empêchaient un déploiement massif et des opérations vraiment efficaces, et la plupart des Sardaukars pensant prendre l'ennemi par surprise avaient finalement été repoussés par les femmes et les vieillards restés chez eux : une humiliation traumatisante.
Les Fremens en profitèrent pour approcher de la cité.
Sur le chemin, Muad'Dib trouva aussi le charnier des martyrs atreides et en sortit le crâne de son père. Il le déposa dans un petit refuge proche et en fit un lieu saint, un lieu de recueillement pour les Fremens.

Puis vint la bataille d'Arrakeen. Le combat final.
Avec les armes atomiques familiales récupérées par Gurney Halleck, Muad'Dib ouvrit une faille massive dans le Bouclier. Ses armées attaquèrent par là sous couvert d'une tempête coriolis, qui figea au sol les ornithoptères, mit en panne les véhicules, satura les boucliers et empêcha tout renfort d'accourir pour aider les troupes totalement prises par surprise.
Des vers des sables envahirent les abords de la ville en y portant des dizaines de milliers de Fremens et la bataille fut intense, des murs jusqu'au palais d'Arrakeen, mais rapide et remportée sans surprise par les attaquants. Le massacre fut énorme et même Raban la Bête fut piégé après avoir cherché à échapper du palais, et mis à mort par la population.
Dans le palais volant amené par l'Empereur, Alia fit son numéro. Elle annonça à l'Empereur la victoire inévitable de son frère et laissa entendre sa véritable nature. Quand tous fuirent face à l'assaut, elle soumit le Baron Harkonnen au gom jabbar, réalisant la vengeance de toute sa famille.
On la verrait ensuite rejoindre le champ de bataille pour achever les ennemis blessés et on la connaîtrait désormais comme Sainte Alia du Couteau. L'Abomination qu'on refusait d'approcher était atteint la sainteté.

Muad'Dib prit possession du palais d'Arrakeen et fit rassembler toute la noblesse de l'Empire, Empereur inclus, dans la grande salle. Là, il donna son ancien nom, Paul Atreides, et fit valoir son droit de vengeance, preuves à l'appui, sur les Harkonnen, les Corrino et tous leurs alliés.
En soi, il annonçait un coup d'état et une prise de pouvoir absolu. Mais qui pouvait encore s'y opposer ?
Un homme le fit : Feyd-Rautha Harkonnen, neveu préféré du Baron. Il était prévu, dans les plans du Bene Gesserit, qu'il soit marié à la fille du Duc Leto et qu'il soit le père du Kwisatz Haderach. Son pouvoir latent mais neutralisé l'avait rendu invisible aux visions de Muad'Dib, qui releva son dernier amtal.
Cet angle mort faillit bien lui coûter la vie mais, révélant leur parenté à son adversaire, il parvint à le déconcentrer et à la dominer, lui ôtant la vie sans hésiter.

Avec le mort de son dernier opposant, il dut obtenir la reddition et l'allégeance de Shaddam lui-même.
L'Empereur refusait, mais une alliée improbable, une figure oubliée de son passé, émergea pour le convaincre. La jeune Princesse Irulan, dont il s'était entiché il y a longtemps, s'offrit comme épouse afin que le souverain sans héritier mâle puisse abdiquer et laisser la place à Muad'Dib avec un soupçon de dignité.
Ainsi, Muad'Dib prit le contrôle de l'Empire.



Ci-gît un dieu déchu,
Sa chute ne fut pas des moindres.
Nous lui avions bâti un piédestal,
A la fois haut et étroit
— poème postérieur au règne de Muad'Dib

Muad'Dib refusait toujours son avenir, ce Chemin Doré qu'il devait parcourir.
Il ne pouvait se résoudre à devenir un boucher ni à perdre son humanité.
Mais le Destin en marche ne se laisse pas arrêter, on peut tout au plus le ralentir dans sa marche.

Il chercha à être juste avec le Landsraad comme avec Shaddam. Il ne prit que Caladan pour que sa mère puisse y vieillir.
Mais le prosélytisme fremen et l'absolutisme nouveau n'étaient pas acceptés. Rapidement, une révolte se leva et le Djihad ensanglanta l'Empire, réclamant la vie de centaines de milliers de Fremens et de milliards d'impies, dévastant des mondes entiers.
Les Fremens eux-mêmes étaient en crise. Leurs victoires, leur pouvoir et leurs butins les avaient arraché à leur monde précieux et à leurs vies modestes, en extirpant le sens dans l'opulence. Stilgar restait fidèle mais le désert menaçait de se fermer à cet empire comme au précédent.

Il emprunta dix ans au Destin.
Pendant ces dix ans, ni Irulan ni Chani ne lui donnèrent un héritier. Il l'avait interdit à la première et, par jalousie et par dépit, elle avait empoisonné la seconde pour l'en empêcher. Mais Muad'Dib le savait. A ce seul prix garderait-il son amour le plus longtemps possible.
Alia était assise à son conseil. Mais face à un frère démissionnaire et abandonnée par sa mère, elle se forgea un caractère dur et instable. Elle se perdait toujours plus dans ses mémoires passées. Mais c'était le prix pour espérer un avenir plus radieux.
Muad'Dib avait prévu la mort de sa Maison pour épargner le Chemin Doré à l'Humanité.

Ainsi, dix ans après sa prise de pouvoir, l'arrivée du ghola, le clone ressuscité, de Duncan Idaho, offert par le secret Bene Tleilax en cadeau, lui annonça le début de la fin de son règne dans un grand complot qui lui permettrait de disparaître.
Il déjoua le complot et fit ses adieux à Irulan. Il avait perdu la vue dans un attentat et, s'il pouvait encore voir grâce à ses visions, il avait gagné le droit d'aller mourir dans le désert.
Par un ancien remède fremen, Chani avait enfin réussi à tomber enceinte, mais il savait que la procédure la tuerait. Il lui fit ses adieux à elle aussi et accompagna son dernier souffle.
Mais, par un tour du Destin, sa vision avait été corrompue. Chani lui avait donné des jumeaux, Leto et Ghanima, et les enfants avaient hérité de son pouvoir. N'étant plus utile à la marche de l'avenir, Muad'Dib perdit sa vision.
Seul le réveil de la mémoire profondément enfouie de Duncan Idaho permit à son ghola d'empêcher que le complot aboutisse finalement, et permit à Muad'Dib de s'en aller dans le désert, laissant son empire à sa sœur Alia et à son vieil ami revenu d'entre les morts.
Irulan devint la mère d'adoption des enfants royaux, un gage de reconnaissance et d'affection silencieux de l'époux qui lui avait refusé d'avoir les siens.



Il existe bien des degrés de voyance et des degrés d'aveuglement.
Quels sens nous manquent-ils pour qu'un autre monde se dévoile à nous ?
— citation non attribuée

Pendant près de vingt ans après le départ de Muad'Dib, la régence d'Alia bouleversa l'Empire.
La religion était devenue loi. L'Eglise était devenue l'Etat. La volonté du trône sacré était absolue. L'arbitraire était la règle et la violence aveugle son expression. Le fanatique était heureux et celui qui pensait était condamné à souffrir.
A quel point Alia avait-elle sombré ? Les enfants de Muad'Dib pourraient-ils relever un empire en pleine implosion ?

Nombreux étaient les détracteurs d'Alia, de l'Empire, de Muad'Dib lui-même.
Parmi eux, il y avait le Prêcheur, un ermite mendiant devenu si populaire qu'il était devenu intouchable. Ses mots dénonçaient l'Etat et appelaient à son renversement.
On voyait en lui la volonté de Muad'Dib.
Et il s'agissait bien de Muad'Dib.

Après avoir longtemps erré dans le désert, son visage défiguré par le soleil, les vers et la soif refusant de l'emporter, il avait été capturé par une ancienne secte fremen supposée éteinte depuis longtemps : Jakkarutu.
Il avait vu dans leurs desseins une ultime opportunité de détruire sa création et de changer l'avenir. Même sans sa vision, il persistait à vouloir défaire sa contribution au Chemin Doré.
Et il avait longtemps prêché pour fragiliser profondément l'Empire.

Mais le Destin refusait son avis.
Le retour de sa mère, chargée d'examiner sa sœur et ses enfants sur Arrakis à la recherche de traces d'Abomination, avait enclenché une série de réactions.
La folie d'Alia avait atteint un seuil critique. Sentant au fond de lui qu'elle n'était plus elle-même, Duncan Idaho emmena Leto et Ghanima sous la garde de Stilgar au sietch Tabr. Quand Stilgar refusa cet engagement, synonyme de guerre, Idaho lui força la main en l'obligeant à lui ôter la vie. Le spectre du Baron Vladimir Harkonnen émergea des mémoires passées pour prendre le contrôle d'Alia.
Dans le même temps, la mort de Shaddam avait conduit sa fille Wencisia au pouvoir sur Salusa Secundus. La princesse retorde prit la tête d'un nouveau complot pour éliminer les enfants de Muad'Dib et, pendant un temps, on crut que Leto avait péri.

En vérité, Leto avait repris le contrôle des affaires et choisi de suivre le Chemin Doré. Défaisant les efforts de son père, il s'était éveillé à son tour et fusionné avec des truites des sables, entamant une transformation impossible à arrêter et scellant son engagement.
Confronté à son fils, Muad'Dib dut accepter l'inévitable et, dans un dernier sermon destiné à assurer la chute de sa propre sœur et l'avènement de Leto à sa place, il fut poignardé et trouva le repos éternel, emporté dans le désert par son fils dans son dernier souffle afin d'y reposer, comme un Fremen, comme il le voulait.



J'ai dit : "Eteins la lampe ! Le jour est là !"
Et tu continues à dire : "Donne-moi une lampe pour trouver le jour !"
— dicton fremen

Peu après sa mort, Alia tombait sur son propre couteau pour sauver son âme.
Leto II entamait un règne terrible qui durerait plus de trois millénaires.
Le Chemin Doré changerait l'Humanité à jamais et la préserverait de l'anéantissement.
Il reviendrait un jour, ghola réanimé pour une guerre si lointaine qu'il ne l'avait vue arriver.
Mais tout cela est une autre histoire. Il est temps de revenir sur le passé.
Car l'Histoire est écrite dans les sables d'Arrakis. Elle se perd, se transforme et s'oublie jusqu'à s'effacer.
Mais comme l'a dit Muad'Dib : "Le passé n'est pas plus lointain que votre oreiller."

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Prélude / Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ [Vanéalidé !]
« le: mercredi 01 mars 2023, 01:52:57 »
Paul Atreides / Muad'Dib
Prodige, Messie, Monstre ?


Adaptation inspirée de Dune de Frank Herbert



Identité :
    ~ Paul Atreides ;
      fils de Leto Atreides, Duc d'Empire, seigneur de Caladan puis d'Arrakis ;
      fils de Jessica Nerus, sœur du Bene Gesserit, concubine du Duc ;
      père de Leto le Jeune, de Leto II et de Ghanima, enfants de Chani Kynes, concubine fremen ;
      époux d'Irulan Corrino, fille de Shaddam IV.
    ~ Usul ;
    ~ Muad'Dib ;
      Lisan al-Gaïb ;
      Mahdi
    ~ Kwisatz Haderach.
Naissance : 10176 AG, Caladan.
Mort : 10222 AG, Arrakis (49 ans).
Sexe : Masculin.
Race : E.S.Per, son don s'éveillant à l'adolescence ? Sinon, Humain.
Sexualité : Hétérosexuel.
Monde : l'univers de Dune, accessible à diverses dates par portails.
Capacités :
    ~ Education générale ;
    ~ Etudes de guerre ;
    ~ Formation aux armes ;
    ~ Conditionnement mentat ;
    ~ Enseignements prana bindu ;
      Maîtrise du corps ;
      Maîtrise de la Voix ;
      Maîtrise de sa physiologie.
    ~ Enseignements fremen ;
      Survie dans le désert profond ;
      Cycle de l'Epice ;
      Montée de vers des sables ;
      Us et coutumes ;
      Langue.
    ~ Kwisatz Haderach, vision intérieure affranchie des barrières du temps et de l'espace.
    Il est le produit d'un programme de croisements génétiques secret mené par le Bene Gesserit depuis des millénaires. La plupart du temps, ce sont des sœurs de l'ordre, elles-mêmes sujets du programme, qui usent de leurs capacités pour produire de nouveaux sujets 'idéaux' en s'unissant à des hommes. Les hommes n'ont jamais connaissance de leur rôle et les sœurs ne connaissent que le but final, pas leur place dans le plan : la création d'un homme dont l'esprit serait capable de transcender espace et temps pour dominer l'Humanité au nom de l'ordre.
    En désobéissant au Bene Gesserit, Dame Jessica a produit un élément imprévu dans l'équation en la personne de Paul Atreides. Une fois son esprit conditionné par son précepteur mentat et 'ouvert' par l'Epice sur Arakis, il s'est révélé comme un 'dormeur' dont 'l'éveil' a produit le résultat attendu par les Révérendes-Mères. Mais ce sujet sauvage, hors de leur contrôle, a dépassé sa fonction attendue pour prendre le contrôle de sa destinée ; ou peut-être n'était-il que l'instrument du Destin ?
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    Titres :
      ~ Héritier du Ducat atreides (10176-10191) ;
      ~ Duc Paul Atreides (10191-10197) ;
      ~ Muad'Dib al-Mahdi (10197-...) ;
      ~ Empereur Padishah Paul Atreides (10197-11207) ;
      ~ le Prêcheur (11207-11222).
    Physique :
    Paul n’a jamais été un homme d’une carrure particulièrement impressionnante. Peut-être parce qu’il a été couvé et gardé à l’abri du palais d’une planète où le soleil était doux, il est devenu un garçon maigrelet, avec un teint pâle tranchant avec cette tignasse noire héritée des hommes de sa famille. C’était un enfant doux et un adolescent calme. Il ne fallait pas le croire faible et fragile pour autant, car il était formé par d’excellents professeurs en toute chose, et l’athlétisme, le combat et le Prana Bindu étaient des domaines lui ayant apporté tonicité, agilité et endurance.

    On compare souvent les enfants à leurs aïeuls et on attribue volontiers son visage doux et le vert naturel de ses pupilles à sa mère. La dureté contemplative de son regard et ses sourcils froncés, par contre, lui viennent de son père, tandis qu’on voit souvent dans le dessin de son nez et de sa bouche, et dans l’austérité générale de ses traits, la signature du Vieux Duc, son grand-père Paulus Atreides, dont il tient son prénom.

    Son séjour parmi les Fremens sur Arrakis l’a considérablement changé, ainsi que la guerre. Lorsqu’il prit le contrôle de l’Empire, Muad’Dib était devenu un homme grand dont la sveltesse confinait à la maigreur. Ayant grandi dans de meilleures conditions que la plupart de son peuple d’adoption, il n’était néanmoins pas dénué d’une certaine grâce et d’une stature marquée. Sa peau avait durci, mais sans virer à la texture rugueuse de beaucoup de Fremens. Il n’avait plus guère de masse graisseuse, mais le manque soulignait la présence d’une musculature notable. Évidemment, ses yeux n’étaient plus vert. Ils étaient bleu sur bleu, comme tous les Fremens et tous les grands consommateurs d’Epice. Il n’avait pour vêtements qu’un distille fremen marqué de la couleur rouge de l’aigle des Atreides.

    Devenu Empereur Padishah, il vécut une vie plus douce dans le nouveau palais d’Arrakeen, bâti sur les ruines de l’ancienne ville. Lui comme ses compagnons gagnèrent en pulpe et en couleurs. Bien sûr, cette transformation, bien que bénéfique pour leur santé, soulignait leur éloignement du mode de vie du sietch. Paul ne succomba jamais à la gloutonnerie, et même à la gourmandise, se consternant parfois de voir de l’eau gaspillée dans les rues de la capitale. En tant qu’Empereur et Messie d’une religion en plein essor, bien sûr, il bénéficiait désormais des habits les plus raffinés et il ne cherchait pas non plus de s’interdire le bénéfice d’une ostentation nécessaire, bien qu’il fut beaucoup plus sobre et discret hors de son rôle public, préférant des habits simples aux couleurs sombres aux tenues tapageuses de son règne.

    Après sa mort officielle, son errance dans le désert profond l’a considérablement marqué. Les bienfaits de la vie palatiale disparurent au fil des ans. Son corps jadis fort et vigoureux avait perdu son énergie. Sa peau avait brûlé plus d’une fois et il eut été méconnaissable aux yeux de toute personne étrangère à son cercle rapproché et à sa propre famille. Il ne portait qu’une cape de mendiant et avait besoin d’une grande cane pour marcher et tenir debout. Évidemment, ayant été aveuglé à la fin de son règne, il restait aveugle, ses orbites oculaires des orifices béants qui ne voyaient plus rien.

    Caractère :
    Un enfant doux, un adolescent calme. Paul ne manquait ni de patience ni de réserve dans ses jeunes années. Entouré d’adultes, coupé des enfants, il avait été forcé d’adopter les apparences de la maturité avant de l’atteindre. Personne, parmi les professeurs, n’était cependant dupe de sa jeunesse. Il était certes studieux, talentueux et réfléchi, mais ses succès et ses facilités alimentaient une certaine arrogance, une suffisance discrète mais bien présente. Il se montrait volontiers bougon et las. Il ne se connaissait pas de passion véritable. Il ignorait même s’il souhaitait vraiment régner. La politique et ses artifices l’ennuyaient à mourir. Il aurait sans doute préféré être né pauvre mais pouvoir vivre.

    Seul son père avait le dernier mot. En toute chose, le Duc Leto prenait soin de commander son fils. Il lui arrivait d’écouter ses états d’âme et ses sentiments, mais il ne laissait jamais les émotions altérer son chemin. Il avait élevé un héritier digne de lui, et plus digne de son pouvoir qu’il ne l’avait jamais été. En fait, les doutes de Paul n’étaient pas grand-chose à côté des siens. Sur Arrakis, Paul vit le masque d’autorité tranquille de son père se fissurer. Il découvrit l’homme faillible derrière la figure monolithique. Etonné, il en vint à s’interroger sur les apparences que l’on se donnait. Il développa un certain cynisme, lequel ne manqua pas de lui servir lorsqu’il fallut se servir des Fremens à son tour.

    Car comment ne pas assumer un cynisme décomplexé lorsqu’on dirige tout un peuple par le mensonge ? Il n’avait fait que manipuler un héritage génétique dont il ignorait l’envergure. Il jouait de capacités qu’il avait appris dans le but de surpasser le commun des mortels. Il se servait des croyances et des superstitions de survivalistes spirituels pour bâtir une religion au service de sa vendetta personnelle. La figure de Muad’Dib ne manquait pas de dégoûter Paul à l’occasion, lorsque la psyché innocente du garçon de Caladan remontait à la surface. Elle le terrifiait aussi. Muad’Dib ne passa pas un jour de sa vie sans scruter les avenirs possibles à la recherche d’une échappatoire aux événements dont il avait été à la fois l’instigateur et l’instrument. Si tous ses talents l’avaient sauvé et servi, ils s’étaient aussi servis de lui. Muad’Dib était en lutte permanente avec lui-même.

    La seule chose dépassant peut-être ce cynisme pragmatique était son empathie, sa capacité à aimer son prochain et à aspirer à mieux. Chani le voyait comme un doux rêveur et s’était un peu laissée séduire par cet aspect si rare du caractère humain chez les Fremens, en plus que par sa destinée et son pouvoir. Son fils lui soulignerait aussi que cette compassion l’avait empêché d’embrasser le stoïcisme fremen qui lui aurait permis d’accepter le Chemin Doré pour les bienfaits qu’il apporterait au bout de toutes ses souffrances. Car Muad’Dib a aimé sans limites. Il a pleuré son premier fils tué par les Sardaukars et sa sœur terrassée par ses démons. Il a accompagné Chani jusqu’à son dernier battement de cœur et a même laissé à Irulan le témoignage pudique d’une profonde affection confinant à l’amour. Quand son fils est venu à sa rencontre, il a abandonné ses plans pour servir ceux de son enfant jusqu’à sa mort. Son amour a nourri la tragédie de son existence mais a aussi magnifié son drame par ses profondes émotions, si souvent ignorées par la grande histoire.

    Certains diront que Muad’Dib était un lâche. La déclaration est ouverte à interprétation. On peut le juger pour la manipulation cynique de tout un peuple comme pour sa fuite face à sa propre destinée, dont le poids est retombée sur ses descendants. On peut aussi voir l’adolescent anéanti par l’assassinat de son père, terrifié par son exil en une terre hostile et par des visions qu’il ne pouvait contrôler. On peut comprendre la rage du jeune homme voulant détruire les tyrans sanguinaires ayant détruit sa Maison et menaçant de détruire son nouveau foyer, et la colère sourde qui l’a poussé à punir durement tous ses ennemis et à les priver de leurs pouvoirs si précieux. On peut aussi contempler les amoureux rêvant de lendemains enchantés sur la crête d’une dune, ou le père endeuillé souhaitant mieux pour ses enfants à venir, espérant quelques années de plus avec celle qu’il aime. On peut accepter que ces faiblesses qui l’ont empêché d’embrasser son destin sont les mêmes qualités humaines qu’on encense souvent.

    Dans un univers qui idéalise les propriétés intrinsèques et faillibles de l’esprit humain, Muad’Dib était peut-être un idéal d’humanité, avec ses étincelants rayons de clarté et ses profonds abysses de noirceur. L’équilibre entre le bourreau ayant scellé le sort de milliards d’humains et le père ayant tout donné dans l’espoir d’arracher l’Humanité entière à la suite. Car il connaissait la suite. Il fallait être complètement fou, ou parfaitement fremen, peut-être, pour pouvoir l’accepter. A vouloir concilier deux mondes, il n’avait jamais été tout à fait membre ni de l’un, ni de l’autre.



    Avant-propos
    La fiche est conçue pour donner une idée concise de l'univers pour permettre à tous de l'aborder sans excès de détails (et garder le travail cool pour notre staff adoré).
    Elle retrace aussi l'histoire récente des Atreides et le règne entier de Muad'Dib. C'est normal : le personnage est destiné à être joué à diverses étapes de sa vie et la fiche apportera la base pour quelques OS intéressants dans l'univers de Dune.
    Pour les connaisseurs, il est normal que l'âge de Paul ne corresponde pas à celui des livres durant la guerre du désert. Je préférais éviter toute affaire d'enfant-soldat ou de jeune mère, surtout dans la mesure où c'est une bonne période de jeu. Il n'y entre donc qu'à 18 ans.
    Le récit restera concis et volontairement en surface afin de laisser de la place aux futurs récits que nous pourrons écrire ensemble.

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