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Sujets - Muad'Dib

Pages: [1]
1
One Shot / Dune / 10175, Caladan : Romance improbable / Leto & Jessica
« le: vendredi 05 mai 2023, 05:10:35 »
L'année est 10175 AG.
Sur le monde prospère mais reculé de Caladan, Leto, 35 ans, 276e Duc des Atreides, est à un tournant de sa vie sans en avoir conscience. Sa réputation est à son zénith et il est un des hommes les plus prestigieux et influents du Landsraad. Il est devenu si populaire que son ami, le Padishah Shaddam IV, commence à se méfier de lui. Cette méfiance conduirait à sa perte avant longtemps.
Mais là ne sont pas les pensées du Duc tandis qu'il regagne son palais après un duel acrobatique contre un de ses as. Il a refusé de se marier par choix politique. Il a refusé de prendre une compagne par désintérêt. Le combat est sa passion. C'est un homme de fougue et d'action. Pourtant, le Bene Gesserit a introduit chez lui le remède à son tempérament flamboyant.
A bientôt 21 ans, Jessica, très jeune Révérende-Mère de l'ordre, a été conduite par un prospecteur du Duc Atreides jusqu'au palais, où elle fait l'objet d'un examen approfondi.



« Hrmmmm… » bougonnait presque le vieux Mentat, Thufir Hawat, tandis qu’il continuait de dévisager Jessica sous ses épais sourcils blancs. Ses lèvres fines, rougies à l’extrême par le jus de sapho que consommaient tous ceux de son ordre, étaient serrées, figées dans une moue désapprobatrice. On l’avait prévenue que le Duc Leto n’avait jamais gardé une concubine, pas même le temps de la bagatelle, mais nul n’avait jamais évoqué l’hostilité de Hawat.
On l’avait pourtant prévenue du risque : une Mère avait entretenu une relation avec le Mentat durant sa jeunesse, et ce dernier en avait gardé une rancune tenace contre les femmes en général, et le Bene Gesserit en particulier. Les examens et le long interrogatoire auxquels la jeune Jessica avaient été soumise, bien que respectueux, auraient sans doute dissuadé une femme moins résolue de poursuivre ses plans, et le Mentat était confronté à un choix difficile : celui de renoncer à son puissant désir d’incommoder Jessica jusqu’à la faire craquer, pour respecter son devoir et son maître, ou de s’y accrocher en faisant affront à son serment envers les Atreides.
Lorsqu’il soupira et se relâcha finalement, vaincu, Jessica sut qu’elle avait gagné, et le Mentat lui permit de quitter son bureau, l’accompagnant à la sortie et à travers les grands couloirs de la demeure des Atreides.

La Maison Atreides avait passé 20 générations sur ce monde reculé, baigné par un vent iodé et dominé par les océans. Ces couloirs sombres, éclairés par des globes lumineux, étaient marqués par leur héritage, et ils étaient devenus une partie de ce monde autant qu’il avait imprégné leur identité. Leur empreinte était partout et même les hameaux les plus isolés connaissaient les Atreides et les considéraient comme leurs souverains légitimes et ancestraux.
C’était rare pour un fief siridar et pour une Maison autrefois connue pour son nomadisme, allant, au gré des ordres du Padishah, réaliser Sa volonté et faire respecter les lois de l’Empire. Mais telles étaient les choses et cette planète éloignée en avait profité, prospérant sous leurs règnes et s’étant grandement développée sous le règne du défunt père de Leto, Mintor. Le Château-Caladan était à la fois le cœur de Caladan et le cœur des Atreides à présent, et ce pour longtemps.
On aurait pu croire que cette sédentarité aurait émoussé la réputation martiale de cette Maison, mais la présence de soldats robustes et disciplinés à chaque détour semblait signaler le contraire. Ils portaient l’uniforme vert clair et l’aigle rouge des Atreides avec fierté et vaquaient avec une ardeur manifeste, bien occupés et certainement pas lassés par l’inaction. Il est vrai que le Duc Leto était réputé pour son goût des aventures militaires.


La prétendante fut interrompue dans ses pensées lorsque Hawat l’arrêta finalement devant une double-porte en bois massif, encadrée par deux militaires au garde-à-vous qui claquèrent des talons en reconnaissant le Mentat. A n’en pas douter, derrière ces portes était quelque chose d’important ; ou quelqu’un. Tout lui donnait l’impression qu’on allait ouvrir ces portes et que le Duc l’accueillerait, avec morgue et distance, depuis les confins de son bureau ; mais il n’en fut rien.

« Thufir Hawat ! Que m’as-tu amené ? »

La voix était belle, presque joyeuse, mais puissante, habituée à commander, et elle avait résonné subitement jusqu’à eux depuis le bout du couloir. Une silhouette grande et svelte aux épaules larges s’avançait vers eux d’un pas rapide. L’homme avait de longs cheveux noirs encadrant un visage d’une élégance sévère malgré son léger sourire. Il portait un uniforme de pilote atreides dont le col avait été ouvert, sa doublure noire soulignant, même de loin et malgré le teint halé, la petite parcelle visible de son torse.
Il eut tôt fait d’arriver jusqu’à eux et il ne tourna son regard vers Jessica qu’au moment où il s’arrêta, semblant la découvrir enfin. Il était vrai que ses robes et sa coiffe noire de Révérende-Mère manquaient de style et dissimulaient largement les épais cheveux roux qui la faisaient souvent remarquer. Mais Leto la remarqua enfin, ou plutôt remarqua-t-il que la sorcière qu’on lui amenait était jeune, à peine adulte, et d’une beauté frappante. Il se perdit une seconde dans ses yeux verts et marqua un bref arrêt avant de battre des cils pour revenir à son Mentat.
Thufir Hawat conduisit le Duc plus près de la porte et conféra avec lui en chuchotant. Jessica pouvait tendre l’oreille et essayer de lire sur les lèvres, mais ils parlaient dans le langage de bataille atreides, un langage mêlant le cryptique et antique français de l’ancienne Terre et des signes, un secret aussi bien gardé que le langage des signes du Bene Gesserit lui-même ou de n’importe quel autre langage codé, nombreux dans l’Empire. Il était cependant évident de deviner ce qui se disait : Hawat expliquait la raison de la présence de Jessica et soulignait ses réserves malgré le passage sans faute de son inquisition. Leto tourna le visage vers elle un moment, les sourcils froncés, les yeux curieux, l’expression indéchiffrable, avant de hocher la tête à son serviteur et de poser une main sur son épaule.
Quelques mots plus tard, le Mentat s’était retiré, visiblement contrarié mais obéissant, et Leto avait poussé les portes de son bureau pour y entrer.

« Vous venez ? » lança-t-il à Jessica une fois à l’intérieur. « Je croyais que vous étiez là pour ça ! »

Il n’y allait pas avec le dos de la cuillère, mais tout le monde savait que les sorcières du Bene Gesserit avaient toujours leurs raisons pour faire ce qu’elles faisaient, qu’elles suivaient toujours un plan, et que leurs plans étaient toujours des morceaux de plans plus vastes et mystérieux. Ne jamais mentir ne les empêchait pas de dissimuler, mais elles appréciaient, disait-on, les gages de franchise.
Le bureau de Leto n’était pas plus lumineux que le reste des lieux. Caladan n’était guère lumineuse, les habitants s’y étaient adaptés, mais Jessica risquait de mettre un peu de temps avant de s’y faire, d’autant que le mobilier, en bois massif et presque noir, ne reflétait pas grand-chose des rayons leur arrivant. Un globe lumineux flottant accompagnait le Duc tandis qu’il s’arrêtait près d’un banc pour y desserrer ses bottes de pilotage, éclairant l’homme et ses alentours, attirant l’attention.

« Vos supérieures doivent avoir une confiance illimitée en vos charmes, » coassa Leto sans se tourner vers elle. « Vous devez savoir qu’aucune femme n’a trouvé grâce à mes yeux. Qu’est-ce qui vous fait penser que vous êtes différente, Jessica ? »

2
Irulan
Caractère et soumission entremêlés


Adaptation inspirée de Dune de Frank Herbert


Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)


Petit mot préalable : Salut toi ! Merci de passer sur le sujet et de t'y arrêter !
Ce petit mot juste pour te dire que mon Muad'Dib a été pensé pour être joué dans une variété de situations et à divers moments de sa vie. Il est donc possible de faire de même pour toi ! Tu peux très bien choisi de jouer Irulan linéairement mais les possibilités de sujets et d'OS sont (très) nombreuses !
C'est pour ça qu'elle a plusieurs identités et titres à plusieurs périodes différentes, par exemple.
Irulan est un personnage sous-côté et fascinant que je serais ravi d'accueillir parmi nous !
Merci encore pour ton passage et merci d'avance, peut-être, pour ton intérêt et, qui sait, ta décision de te pencher dessus, voire de passer le pas ! :D



Identité :
    ~ Irulan Corrino ;
      fille de Shaddam IV, 81e Empereur Padishah, Maître de l'univers ;
      fille d'Anirul Corrino, sœur du Bene Gesserit, première femme de Shaddam IV ;
      sœur aînée de Chalice, Wencisia, Josifa et Rugi ;
      héritière de l'Empire
    ~ Irulan Atreides ;
      épouse de Paul Atreides (10197-10210), 82e Empereur Padishah ;
      tutrice de Leto II et Ghanima, enfants de Paul Atreides et Chani Kynes
    ~ Sainte Irulan-la-Vierge ;
      titre posthume
Naissance : 10176 AG, Kaitain.
Mort : date et âge inconnus, Wallach IX.
Sexe : Féminin.
Race : Humaine.
Sexualité : au choix, bisexuelle ou hétérosexuelle.
Monde : l'univers de Dune, accessible à diverses dates par portails.
Capacités :
    ~ Education générale ;
    ~ Education de cour ;
    ~ Education diplomatique ;
    ~ Enseignements prana bindu ;
      Maîtrise du corps ;
      Maîtrise de sa physiologie ;
      Observation et analyse ;
      Mémorisation
    ~ Passion historiographique ;
      Irulan a rédigé quantité de livres pour divers publics sur l'Empire de Muad'Dib et les premières décennies du règne de Leto II. Les textes sont restés secrets et ont été découverts un siècle après sa mort.
    ~ Passion du livre et de l'écriture.
      Au-delà de ces écrits, elle a tenu des journaux secrets depuis l'âge de cinq ans jusqu'à sa mort, plus instructifs encore. Les uns sont une collection d'anecdotes. Les autres sont des analyses poussées des personnages majeurs qu'elle a rencontré.
Titres :
    ~ Princesse Irulan Corrino, héritière du Trône du Lion (10176-10197) ;
    ~ Impératrice-consort Irulan Atreides (10197-10210) ;
    ~ Impératrice douairière Irulan Atreides (10210-...) ;
    ~ Tutrice impériale (10210-10228) ;
    ~ Sainte Irulan-la-Vierge (?)
Apparence : Tu es libre de choisir les images qui te plaisent. Dans les livres, Irulan est présentée comme l'archétype de la princesse : blonde, grande, avec des yeux vert, un visage élégant et une grande dignité. Tu es libre d'en dévier. Connaissant la difficulté qu'il peut y avoir à chercher, trouver et choisir une apparence, je peux cependant t'aider avec quelques avatars possibles, mis en spoiler en tête de sujet.

Caractère :
Retoquée par ses précepteurs et soumise par nature, Irulan est vue par certains comme une figure passive de l'Histoire. Il n'en est rien.

Irulan est une personne rêveuse, contemplative, émotionnelle. Mais c'est aussi une personne de valeurs dont la nature amplifie les qualités d'analyse et la force de ses engagements. Ces traits de caractère la rendent très indépendante.
On n'apprécie cependant guère l'indépendance chez une princesse destinée à un mariage politique et à la tenue de la cour impériale. Pendant toute sa jeunesse, son attachement à son libre-arbitre et ses rêveries ont agacé ses précepteurs et ont rendu son éducation difficile. Bonne élève, elle n'excellait pas, entretenant un sentiment d'échec dans de nombreuses matières.
En particulier, après le décès de sa mère et son entrée au Bene Gesserit, elle ne parvint pas à maîtriser nombre d'enseignements et elle ne fut jamais considérée comme une sœur à part entière, et même comme un maillon faible de l'ordre, qui n'y voyait ni les qualités d'un membre efficace ni ne pouvait exercer le contrôle désiré sur elle. Ainsi, elle ne maîtrise pas la Voix et ne contrôle pas totalement sa physiologie, mais elle a tout de même pu éviter toute grossesse.
Grande lectrice et écrivaine assidue, elle a développé un idéal romantique et chevaleresque dont son père était initialement le héros. Durant son adolescence, sa fascination s'est cependant accrochée à Paul Atreides jusqu'à développer un amour profond pour le personnage une fois sa survie connue et son accession au pouvoir réalisée. Elle a tendance à admirer et aimer le pouvoir et l'autorité et à se soumettre entièrement à la personne qu'elle a choisi.
Elle dut cependant s'affirmer pour obtenir l'attention de son père et pour trouver une place parmi la cour impériale de Muad'Dib, et sa voix a eu beaucoup d'impact sur la politique impériale.

Enfant, Irulan a développé une relation très particulière avec ses parents. Ni l'un ni l'autre ne la désiraient particulièrement : sa mère a presque dû forcer son père à consommer leur mariage et lui faire suivre une thérapie pour son infertilité et, le temps de surmonter ces difficultés, sa mère n'avait à son tour plus trop envie de changer de vie pour s'occuper des quatre filles au moins demandées par le Bene Gesserit pour son programme de croisements génétiques. Il a fallu qu'une nouvelle Révérende-Mère à la cour, Gaius Helen Mohiam, la force par la menace pour la faire obtempérer.
Irulan a probablement senti cette distance d'une mère affectueuse, mais peu maternelle à son égard. Elle a retourné son amour vers un père tardif, lui aussi plus tourné vers la cour et la politique que vers sa paternité et qui reprocherait toujours à sa femme de ne lui avoir donné que des filles. Enfant, même adolescente, elle le voyait comme une figure d'autorité digne d'admiration et de son amour, et ne parvenait à capter son attention que par ses facéties qui en firent son enfant préférée.
Lorsque, devenue adulte, elle s'affirma et finit enfin pour obtenir la considération de son père, elle avait déjà percé à jour ses nombreux défauts et sa faiblesse d'esprit et avait tourné ses obsessions romantiques et chevaleresques vers un autre personnage que tous pensaient mort et enterré : Paul Atreides, dont elle était tombée amoureuse lors de sa visite au bal du Duc Leto sur Arrakis.

En raison de sa relation problématique avec ses parents, Irulan n'a jamais vraiment désiré la maternité. Elle n'y voyait qu'un devoir encombrant et effrayant. Elle était résignée et soulagée lorsque son époux, Muad'Dib, lui interdit de concevoir toute descendance. La véritable raison de sa jalousie et de sa rancœur vis-à-vis de sa concubine fremen, Chani, était le savoir qu'elle passerait toujours bien après elle dans le cœur de son mari, qu'elle a considéré comme l'homme de sa vie.
Après que Paul soit parti mourir dans le désert, Irulan a cependant reçu la charge de ses jumeaux nouveaux-nés et orphelins. Heureusement pour elle, les enfants n'en ont jamais vraiment été : éveillés dès leur naissance, ils contenaient en eux des milliers de générations de leurs ancêtres et ils ont plutôt été de véritables amis pour elle, dont elle n'a pas eu besoin d'assurer l'effrayante tâche de leur éducation. Plus tard, les jumeaux lui révéleraient malgré tout le désir enfoui par la peur qu'elle avait de devenir mère en la reconnaissant comme la figure maternelle toujours présente les ayant protégé.

Un point de détail : Sur LGJ, Irulan n'est pas la vierge vantée par la propagande. Si elle n'a pas eu d'enfants, on peut se laisser aller à la considérer comme une personne prête à utiliser son charme comme une arme, surtout avant son mariage. Durant son mariage, son époux ne manquera pas de consommer leur union, soumettant Irulan à ses désirs charnels, peut-être avec la complicité et le concours de Chani parfois.
Relations de domination-soumission et trouplettes à considérer, romantisme inclus, attitude soumise à tendance babygirl ou esclave.

Histoire :
Irulan est la fille aînée du dernier Empereur Padishah de la Maison Corrino, fondatrice de l'Empire. En tant que telle et en l'absence de la venue d'un garçon, elle a rapidement été contrainte d'endosser la responsabilité de l'héritage impérial, ses contraintes et ses exigences.
Rejetant une mère dénuée d'instinct maternel, elle se voua à son père, dont elle devint l'enfant préférée, et fit son possible pour briser le couple parental. Son rapport très complexe avec ses parents l'a conduite à devenir obsédée par la satisfaction de son père et de développer une admiration romantique pour le pouvoir et l'autorité, en même temps qu'une tendance à devoir réclamer attention et considération pour être satisfaite.

Elle suivit l'enseignement long et difficile correspondant à son rang pour cela, devant par ailleurs combiner l'éducation princière avec celle du Bene Gesserit, assurée dès sa naissance par sa mère avant d'être prise en charge par la Diseuse de Vérité de son père, Gaius Helen Mohiam, après sa mort.
Mais elle n'était pas faite pour cela. Rêveuse, contemplative, romantique, elle n'avait que faire du pragmatisme de la realpolitik ou de la politesse à adopter en cour. Elle vivait dans un monde de valeurs et de vérités, une tendance qui ne fit que croître avec l'accroissement de ses capacités d'observation et d'analyse. Elle voulait lire, écrire sur l'univers et sur les gens.
La pression de ses pairs et éducateurs et la dissonance croissante entre ses devoirs et ses désirs la mirent à terme en échec. Ses précepteurs ont rapidement perdu foi en ses capacités, la qualifiant à tort d'intellectuellement insuffisante. Seule l'affection de son père lui évita d'être reléguée à de purs devoirs de cour jusqu'à son éventuel mariage capital.

Elle avait quinze ans quand les Atreides furent chargés d'administrer Arrakis et elle fut envoyée à un bal donné par le Duc Leto afin d'y représenter l'affection et le soutien de son père. Personne ne s'y trompait et elle était assez vieille et consciente de la situation pour savoir que le message n'était que du vent, même si elle ne soupçonnait pas son père de vouloir éliminer entièrement les Atreides à cette époque.
Echappant à ses devoirs et à sa garde le plus vite possible, elle fit la rencontre de Paul Atreides à cette occasion. Le jeune homme s'était lui aussi éclipsé pour bavasser avec le maître de guerre de son père et fameux poète et joueur de balisette, Gurney Halleck, qui accordait au garçon un moment de répit complice. C'est au son de sa musique et sous son regard complaisant qu'ils discutèrent ensemble et développèrent très rapidement une attirance mutuelle.
Même si son escapade fut rapidement coupée par l'intervention des Sardaukars chargés de sa protection, elle garda une trace durable de cet échange, dont les fortes émotions se cristallisèrent après la destruction de la Maison Atreides. Avec le temps et à force de se remémorer les événements et ce garçon qu'elle avait rencontré, elle tomba réellement amoureuse.

Les années passant, et devenue adulte, elle s'impliqua davantage auprès de son père, jouant le contrepoids d'un Comte Fenring trop vicieux à son goût. L'ami et maître-espion se laissait volontiers faire en raison de la force latente qu'il percevait en elle. C'est dans ses conditions qu'elle remarqua rapidement les nombreux défauts de son père, son insuffisance manifeste pour siéger sur le trône. Son admiration pour lui en prit un sérieux coup.
Sur Arrakis, une guerre faisait rage et le Baron Harkonnen et son neveu Raban n'étaient clairement pas à la hauteur de la tâche. Le flux d'Epice commençait à se tarir. Afin de soulager la panique couvant chez l'Empereur, elle proposa à son père d'enquêter elle-même sur Giedi Prime, le monde des Harkonnen, où elle avait déjà installé une espionne de confiance préalablement. Son père était réticent, mais Fenring l'encouragea ; pour la faire mûrir ou pour se débarrasser d'elle ? Difficile à dire.
Elle se rendit donc sur Giedi Prime, où elle fit plusieurs découvertes majeures. D'abord, elle soupçonna à juste titre le Baron de ne pas apporter de soutien suffisant à Raban à dessein, afin de forcer l'Empereur à intervenir et assumer le coût de l'élimination des Fremens à sa place. Ensuite, elle découvrit l'existence d'un autre neveu plus jeune, proche de son âge, Feyd-Rautha, élevé comme un parfait gladiateur, puissant, vicieux et cruel, par le Baron depuis son plus jeune âge. Feyd était clairement l'héritier un peu bête, mais malléable taillé sur-mesure pour supplanter son frère Raban après son échec et faire valoir des prétentions matrimoniales envers Irulan.

Enfin, elle collecta assez d'informations sur le conflit sur Arrakis pour réaliser que le mystérieux Muad'Dib dirigeant les Fremens n'était autre que Paul Atreides, dont les Harkonnen avaient perdu la trace et dont le corps n'avait jamais été retrouvé. Cette dernière information, elle garda pour elle, et cette réapparition sauvage, exotique, martiale de cette figure romantique à laquelle elle avait voué ses sentiments provoqua une véritable fixation amoureuse.
Lorsque, peu de temps après et avec les informations qu'elle lui avait donné, son père attaqua finalement Arrakis, et fut misérablement défait dans la bataille d'Arrakeen, elle eut la confirmation de l'identité de Muad'Dib et offrit sa main au Mahdi des Fremens en gage de paix, trahissant la volonté de combattre de son père pour rejoindre celui qu'elle aimait.
Il devint vite clair que Muad'Dib ne l'aimerait pas ; en tout cas jamais autant et de la même façon qu'il aimait la concubine fremen qui le suivait partout, Chani. Il exigea même d'elle qu'elle ne lui fasse jamais d'enfants. Mais cette distance la ramena au temps où elle devait se battre pour l'attention de son père et ne fit qu'achever sa fixation maladive.

Irulan ne fut pas qu'un otage transi et un jouet sexuel pour l'Empereur, cependant.
Dans le tumulte suivant le coup d'état, elle eut un grand rôle à jouer. Muad'Dib ayant été relativement magnanime avec les Grandes Maisons, celles-ci finirent inévitablement par se rebeller. Elle fit son possible, diplomatiquement, pour limiter les carnages que le Djihad fremen multipliait à travers l'Empire. Auprès des guerriers brutaux et des fanatiques religieux siégeant autour de son mari, elle fit aussi figure de voix de raison et de justice, influençant autant que possible la politique impériale dans une direction plus mesurée. Son époux la laissait faire comme s'il attendait tacitement cela d'elle et elle fut convaincue de le servir ainsi.
Elle dirigeait aussi la cour et le palais mieux que personne face aux Fremens l'entourant, et elle sut s'arranger pour soumettre Chani à une contraception chimique indétectable et secrète pendant plus de dix ans. Elle ne voulait pas être mère mais, si on le lui interdisait, personne ne le serait : elle était assez amoureuse de Muad'Dib pour en devenir jalouse, mais elle l'était trop pour oser faire du mal à celle qu'il aimait le plus.
Le jour où Chani finit par trouver la parade et par tomber enceinte, son mari, devenu aveugle dans un attentat, la confronta en lui révélant qu'il savait ce qu'elle avait fait. Mais, alors qu'elle s'attendait à être mise à mort, il la remercia pour tout ce qu'elle avait fait, lui expliquant qu'elle lui avait permis de vivre ces années inespérées avec Chani et qu'il lui en serait toujours reconnaissant. Pour la première et dernière fois, il lui témoigna une affection profonde et sincère qui la bouleversa à jamais et cimenta le célibat futur qui la ferait connaître comme Sainte Irulan-la-Vierge.

Peu de temps après, les jumeaux de Muad'Dib, Leto II et Ghanima, étaient nés. Chani était morte en couches. Paul était parti mourir dans le désert. Elle reçut la charge des enfants et, même si elle ne désirait pas d'enfants et était terrifiée à l'idée de devoir être une mère pour eux, elle fut vite rassurée : les enfants n'en étaient pas vraiment. Eveillés à des milliers de générations ancestrales dès leur naissance de par leur héritage génétique et la forte dose d'Epice reçue à travers le traitement de fertilité pris par leur mère, ils étaient plus adultes et sages qu'elle se verrait jamais le devenir.
Ils devinrent plutôt des amis, de véritables amis comme elle n'en avait jamais eu. Elle fut présente pour eux et, leur majorité venue, ils la reconnurent comme la figure maternelle présente et affectueuse qu'ils ne pouvaient qu'avoir espéré. Irulan fit la paix avec ses maux passés et son instinct maternel enfoui et put s'accomplir, tardivement, en tant que femme complète et indépendante.

Pendant ces presque deux décennies, elle avait opposé sa moralité à l'arbitraire de plus en plus brutal de la régente, Saint Alia-du-Couteau, la sœur mystique de Paul, Abomination éveillée dans le ventre de Jessica avant sa naissance et de plus en plus instable. Après que Jessica soit venue de Caladan pour examiner sa fille et ses petits-enfants, les crises d'Alia, confrontée à sa blessure d'abandon, ne firent que croître dangereusement.
Inquiètes pour la sécurité des héritiers, Irulan et Jessica décidèrent de les envoyer au sietch Tabr, auprès du vieux compagnon de leur père, Stilgar, pour y être mis en sécurité avec la complicité du ghola Duncan Idaho, compagnon cocu d'Alia. Après la mort d'Idaho et la disparition de Leto, présumé mort dans un complot d'Alia, les Fremens se révoltèrent et Irulan se voua d'abord à la protection de Ghanima tandis que Jessica partait chercher de l'aide à l'endroit le plus inattendu : auprès des Corrino, dont Wencisia, sœur puînée d'Irulan, était désormais la maîtresse.
Afin d'éviter un bain de sang imminent et d'apaiser Alia, il fut finalement décidé de marier Ghanima à Farad'n Corrino, fils de Wencisia, afin de pacifier l'Empire et de rassurer les Fremens quant à la place et la sécurité de la dernière descendante vivante de Muad'Dib. Irulan prépara la jeune femme à la grande occasion en la rassurant au mieux, mais elle fut vite soulagée : Farad'n dénonça la culpabilité de Wencisia dans une série d'événements ayant précipité la guerre civile menaçant Arrakis et tout l'Empire, gagnant la reconnaissance et le respect de Ghanima, qui l'accepta comme époux.

Le mariage n'eut cependant pas lieu. Un Leto transformé et étrange fit un retour inattendu avant la cérémonie pour confronter les démons intérieurs d'Alia, qui dévoila sa possession par la mémoire de Vladimir Harkonnen. Après que la régente ait mis fin à ses jours, Leto prit le pouvoir et prit aussi la décision très discutable de prendre sa sœur pour épouse.
Il y avait pourtant un but précis à cela : le choix qu'avait fait Leto de subir une profonde transformation physique le rendrait vite infertile et Ghanima et Farad'n finiraient par s'aimer et par procréer, nourrissant un nouveau programme génétique de plus de 3.000 ans qui contribuerait à sauver l'espèce humaine d'une lointaine menace encore abstraite pour survie.
Irulan, quant à elle, n'était plus ni tutrice, ni conseillère dans l'empire autocratique et absolu de Leto II. Elle se retira de la vie politique, se vouant à ses passions : la lecture et l'écriture. Pendant trente années, elle fut une mécène des Arts et des Lettres, parrainant la création d'une Grande Bibliothèque Impériale avec le concours du scribe impérial, Farad'n. Elle y compila toute la littérature possible et fit publier quantité d'auteurs contemporains.
A plus de 70 ans, elle quitta enfin Arrakis et le palais impérial pour se rendre auprès des soeurs du Bene Gesserit dans leur couvent de Wallach IX, où elle était enfin acceptée pour ses talents et le rôle qu'elle avait joué durant sa vie. Elle y finit ses jours, en continuant sûrement d'écrire ses journaux et en terminant les ouvrages personnels qu'elle n'a jamais publié.
Un siècle après sa mort, ses ouvrages, signés IR seraient retrouvés et, une fois rendus publics des millénaires plus tard, jetteraient un regard inédit et nouveau sur son époque et les personnages et événements l'ayant marquée. Elle sera rappelée pour des siècles comme une sainte de morale et de raison, jusqu'à ce que son nom et ses accomplissements, comme pour tous, s'effacent dans les sables du temps.

3
Le coin du chalant / Le cycle de Dune
« le: jeudi 02 mars 2023, 01:41:36 »
Paul Atreides / Muad'Dib
Rêveur éveillé


Adaptation inspirée de Dune de Frank Herbert



Spoiler: "En résumé" (cliquer pour montrer/cacher)


Avant-propos

Pour la fiche complète, voir ici !

Ce personnage n'est pas un personnage statique à proprement parler et est destiné à être jouable à plusieurs étapes différentes de sa vie.
Son univers est accessible par divers portails à divers endroits et à divers moments. Il est donc possible d'amener vos personnages dans cet univers, ou d'imaginer un petit voyage interdimensionnel dans l'autre sens !
Pour des raisons évidentes et par préférence, les sujets +18 ne seront jouables qu'à partir de ses 18 ans, soit dès de le début de sa participation à la guerre du Désert sur Arrakis. Par convenance, on les arrêtera de préférence à la fin de son règne, à 34 ans, moment où il se voue à détruire son empire et à mourir avec (ce qui nous laisse 16 ans à remplir quand même).

Ce compte sera aussi utile pour explorer d'autres personnages et évènements de Dune en OS. Je considère déjà certaines possibilités comme :
    ~ explorer la romance entre le Duc Leto et Dame Jessica ;
    ~ aborder des évènements antérieurs, comme le bref du Duc Leto sur Arrakis à travers divers regards ;
    ~ explorer le passé d'autres personnages principaux ou secondaires ;
    ~ jouer l'enquête d'Irulan sur Giedi Prime (réservé au scénario d'Irulan) ;
    ~ explorer la romance entre le ghola Duncan Idaho et Alia du Couteau ;
    ~ explorer la relation compliquée de Leto II avec sa soeur Ghanima ;
    ~ explorer le rôle de Farad'n Corrino et sa vie avec Ghanima ;
    ~ sky is the limit tavu !
Une grande caractéristique de Muad'Dib étant son habitude de méditer sur le passé et les divers avenirs possibles, il est aussi possible d'explorer des scénarios probables, jouer aux "et si" en OS, en imaginant d'autres situations ne faisant pas partie du canon de Dune mais ayant pu arriver ou qui auraient pu arriver.

Comme vu dans la liste ci-dessus, il y a des scénarios libres à prendre : ceux de Chani et d'Irulan. Ils sont à découvrir ici et/ou à discuter en MP ! :-*

4
Prélude / Muad'Dib al-Mahdi ~ Dune meets LGJ [Vanéalidé !]
« le: mercredi 01 mars 2023, 01:52:57 »
Paul Atreides / Muad'Dib
Prodige, Messie, Monstre ?


Adaptation inspirée de Dune de Frank Herbert



Identité :
    ~ Paul Atreides ;
      fils de Leto Atreides, Duc d'Empire, seigneur de Caladan puis d'Arrakis ;
      fils de Jessica Nerus, sœur du Bene Gesserit, concubine du Duc ;
      père de Leto le Jeune, de Leto II et de Ghanima, enfants de Chani Kynes, concubine fremen ;
      époux d'Irulan Corrino, fille de Shaddam IV.
    ~ Usul ;
    ~ Muad'Dib ;
      Lisan al-Gaïb ;
      Mahdi
    ~ Kwisatz Haderach.
Naissance : 10176 AG, Caladan.
Mort : 10222 AG, Arrakis (49 ans).
Sexe : Masculin.
Race : E.S.Per, son don s'éveillant à l'adolescence ? Sinon, Humain.
Sexualité : Hétérosexuel.
Monde : l'univers de Dune, accessible à diverses dates par portails.
Capacités :
    ~ Education générale ;
    ~ Etudes de guerre ;
    ~ Formation aux armes ;
    ~ Conditionnement mentat ;
    ~ Enseignements prana bindu ;
      Maîtrise du corps ;
      Maîtrise de la Voix ;
      Maîtrise de sa physiologie.
    ~ Enseignements fremen ;
      Survie dans le désert profond ;
      Cycle de l'Epice ;
      Montée de vers des sables ;
      Us et coutumes ;
      Langue.
    ~ Kwisatz Haderach, vision intérieure affranchie des barrières du temps et de l'espace.
    Il est le produit d'un programme de croisements génétiques secret mené par le Bene Gesserit depuis des millénaires. La plupart du temps, ce sont des sœurs de l'ordre, elles-mêmes sujets du programme, qui usent de leurs capacités pour produire de nouveaux sujets 'idéaux' en s'unissant à des hommes. Les hommes n'ont jamais connaissance de leur rôle et les sœurs ne connaissent que le but final, pas leur place dans le plan : la création d'un homme dont l'esprit serait capable de transcender espace et temps pour dominer l'Humanité au nom de l'ordre.
    En désobéissant au Bene Gesserit, Dame Jessica a produit un élément imprévu dans l'équation en la personne de Paul Atreides. Une fois son esprit conditionné par son précepteur mentat et 'ouvert' par l'Epice sur Arakis, il s'est révélé comme un 'dormeur' dont 'l'éveil' a produit le résultat attendu par les Révérendes-Mères. Mais ce sujet sauvage, hors de leur contrôle, a dépassé sa fonction attendue pour prendre le contrôle de sa destinée ; ou peut-être n'était-il que l'instrument du Destin ?
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    Titres :
      ~ Héritier du Ducat atreides (10176-10191) ;
      ~ Duc Paul Atreides (10191-10197) ;
      ~ Muad'Dib al-Mahdi (10197-...) ;
      ~ Empereur Padishah Paul Atreides (10197-11207) ;
      ~ le Prêcheur (11207-11222).
    Physique :
    Paul n’a jamais été un homme d’une carrure particulièrement impressionnante. Peut-être parce qu’il a été couvé et gardé à l’abri du palais d’une planète où le soleil était doux, il est devenu un garçon maigrelet, avec un teint pâle tranchant avec cette tignasse noire héritée des hommes de sa famille. C’était un enfant doux et un adolescent calme. Il ne fallait pas le croire faible et fragile pour autant, car il était formé par d’excellents professeurs en toute chose, et l’athlétisme, le combat et le Prana Bindu étaient des domaines lui ayant apporté tonicité, agilité et endurance.

    On compare souvent les enfants à leurs aïeuls et on attribue volontiers son visage doux et le vert naturel de ses pupilles à sa mère. La dureté contemplative de son regard et ses sourcils froncés, par contre, lui viennent de son père, tandis qu’on voit souvent dans le dessin de son nez et de sa bouche, et dans l’austérité générale de ses traits, la signature du Vieux Duc, son grand-père Paulus Atreides, dont il tient son prénom.

    Son séjour parmi les Fremens sur Arrakis l’a considérablement changé, ainsi que la guerre. Lorsqu’il prit le contrôle de l’Empire, Muad’Dib était devenu un homme grand dont la sveltesse confinait à la maigreur. Ayant grandi dans de meilleures conditions que la plupart de son peuple d’adoption, il n’était néanmoins pas dénué d’une certaine grâce et d’une stature marquée. Sa peau avait durci, mais sans virer à la texture rugueuse de beaucoup de Fremens. Il n’avait plus guère de masse graisseuse, mais le manque soulignait la présence d’une musculature notable. Évidemment, ses yeux n’étaient plus vert. Ils étaient bleu sur bleu, comme tous les Fremens et tous les grands consommateurs d’Epice. Il n’avait pour vêtements qu’un distille fremen marqué de la couleur rouge de l’aigle des Atreides.

    Devenu Empereur Padishah, il vécut une vie plus douce dans le nouveau palais d’Arrakeen, bâti sur les ruines de l’ancienne ville. Lui comme ses compagnons gagnèrent en pulpe et en couleurs. Bien sûr, cette transformation, bien que bénéfique pour leur santé, soulignait leur éloignement du mode de vie du sietch. Paul ne succomba jamais à la gloutonnerie, et même à la gourmandise, se consternant parfois de voir de l’eau gaspillée dans les rues de la capitale. En tant qu’Empereur et Messie d’une religion en plein essor, bien sûr, il bénéficiait désormais des habits les plus raffinés et il ne cherchait pas non plus de s’interdire le bénéfice d’une ostentation nécessaire, bien qu’il fut beaucoup plus sobre et discret hors de son rôle public, préférant des habits simples aux couleurs sombres aux tenues tapageuses de son règne.

    Après sa mort officielle, son errance dans le désert profond l’a considérablement marqué. Les bienfaits de la vie palatiale disparurent au fil des ans. Son corps jadis fort et vigoureux avait perdu son énergie. Sa peau avait brûlé plus d’une fois et il eut été méconnaissable aux yeux de toute personne étrangère à son cercle rapproché et à sa propre famille. Il ne portait qu’une cape de mendiant et avait besoin d’une grande cane pour marcher et tenir debout. Évidemment, ayant été aveuglé à la fin de son règne, il restait aveugle, ses orbites oculaires des orifices béants qui ne voyaient plus rien.

    Caractère :
    Un enfant doux, un adolescent calme. Paul ne manquait ni de patience ni de réserve dans ses jeunes années. Entouré d’adultes, coupé des enfants, il avait été forcé d’adopter les apparences de la maturité avant de l’atteindre. Personne, parmi les professeurs, n’était cependant dupe de sa jeunesse. Il était certes studieux, talentueux et réfléchi, mais ses succès et ses facilités alimentaient une certaine arrogance, une suffisance discrète mais bien présente. Il se montrait volontiers bougon et las. Il ne se connaissait pas de passion véritable. Il ignorait même s’il souhaitait vraiment régner. La politique et ses artifices l’ennuyaient à mourir. Il aurait sans doute préféré être né pauvre mais pouvoir vivre.

    Seul son père avait le dernier mot. En toute chose, le Duc Leto prenait soin de commander son fils. Il lui arrivait d’écouter ses états d’âme et ses sentiments, mais il ne laissait jamais les émotions altérer son chemin. Il avait élevé un héritier digne de lui, et plus digne de son pouvoir qu’il ne l’avait jamais été. En fait, les doutes de Paul n’étaient pas grand-chose à côté des siens. Sur Arrakis, Paul vit le masque d’autorité tranquille de son père se fissurer. Il découvrit l’homme faillible derrière la figure monolithique. Etonné, il en vint à s’interroger sur les apparences que l’on se donnait. Il développa un certain cynisme, lequel ne manqua pas de lui servir lorsqu’il fallut se servir des Fremens à son tour.

    Car comment ne pas assumer un cynisme décomplexé lorsqu’on dirige tout un peuple par le mensonge ? Il n’avait fait que manipuler un héritage génétique dont il ignorait l’envergure. Il jouait de capacités qu’il avait appris dans le but de surpasser le commun des mortels. Il se servait des croyances et des superstitions de survivalistes spirituels pour bâtir une religion au service de sa vendetta personnelle. La figure de Muad’Dib ne manquait pas de dégoûter Paul à l’occasion, lorsque la psyché innocente du garçon de Caladan remontait à la surface. Elle le terrifiait aussi. Muad’Dib ne passa pas un jour de sa vie sans scruter les avenirs possibles à la recherche d’une échappatoire aux événements dont il avait été à la fois l’instigateur et l’instrument. Si tous ses talents l’avaient sauvé et servi, ils s’étaient aussi servis de lui. Muad’Dib était en lutte permanente avec lui-même.

    La seule chose dépassant peut-être ce cynisme pragmatique était son empathie, sa capacité à aimer son prochain et à aspirer à mieux. Chani le voyait comme un doux rêveur et s’était un peu laissée séduire par cet aspect si rare du caractère humain chez les Fremens, en plus que par sa destinée et son pouvoir. Son fils lui soulignerait aussi que cette compassion l’avait empêché d’embrasser le stoïcisme fremen qui lui aurait permis d’accepter le Chemin Doré pour les bienfaits qu’il apporterait au bout de toutes ses souffrances. Car Muad’Dib a aimé sans limites. Il a pleuré son premier fils tué par les Sardaukars et sa sœur terrassée par ses démons. Il a accompagné Chani jusqu’à son dernier battement de cœur et a même laissé à Irulan le témoignage pudique d’une profonde affection confinant à l’amour. Quand son fils est venu à sa rencontre, il a abandonné ses plans pour servir ceux de son enfant jusqu’à sa mort. Son amour a nourri la tragédie de son existence mais a aussi magnifié son drame par ses profondes émotions, si souvent ignorées par la grande histoire.

    Certains diront que Muad’Dib était un lâche. La déclaration est ouverte à interprétation. On peut le juger pour la manipulation cynique de tout un peuple comme pour sa fuite face à sa propre destinée, dont le poids est retombée sur ses descendants. On peut aussi voir l’adolescent anéanti par l’assassinat de son père, terrifié par son exil en une terre hostile et par des visions qu’il ne pouvait contrôler. On peut comprendre la rage du jeune homme voulant détruire les tyrans sanguinaires ayant détruit sa Maison et menaçant de détruire son nouveau foyer, et la colère sourde qui l’a poussé à punir durement tous ses ennemis et à les priver de leurs pouvoirs si précieux. On peut aussi contempler les amoureux rêvant de lendemains enchantés sur la crête d’une dune, ou le père endeuillé souhaitant mieux pour ses enfants à venir, espérant quelques années de plus avec celle qu’il aime. On peut accepter que ces faiblesses qui l’ont empêché d’embrasser son destin sont les mêmes qualités humaines qu’on encense souvent.

    Dans un univers qui idéalise les propriétés intrinsèques et faillibles de l’esprit humain, Muad’Dib était peut-être un idéal d’humanité, avec ses étincelants rayons de clarté et ses profonds abysses de noirceur. L’équilibre entre le bourreau ayant scellé le sort de milliards d’humains et le père ayant tout donné dans l’espoir d’arracher l’Humanité entière à la suite. Car il connaissait la suite. Il fallait être complètement fou, ou parfaitement fremen, peut-être, pour pouvoir l’accepter. A vouloir concilier deux mondes, il n’avait jamais été tout à fait membre ni de l’un, ni de l’autre.



    Avant-propos
    La fiche est conçue pour donner une idée concise de l'univers pour permettre à tous de l'aborder sans excès de détails (et garder le travail cool pour notre staff adoré).
    Elle retrace aussi l'histoire récente des Atreides et le règne entier de Muad'Dib. C'est normal : le personnage est destiné à être joué à diverses étapes de sa vie et la fiche apportera la base pour quelques OS intéressants dans l'univers de Dune.
    Pour les connaisseurs, il est normal que l'âge de Paul ne corresponde pas à celui des livres durant la guerre du désert. Je préférais éviter toute affaire d'enfant-soldat ou de jeune mère, surtout dans la mesure où c'est une bonne période de jeu. Il n'y entre donc qu'à 18 ans.
    Le récit restera concis et volontairement en surface afin de laisser de la place aux futurs récits que nous pourrons écrire ensemble.

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