L’attaque fut fulgurante, précise et meurtrière, il n’y a pas à dire, la guerrière-mage a fait du très bon boulot pour faire une brèche dans son sort, à défaut de pouvoir entièrement le dissiper. Malgré tout le mal que Ryiah pourra dire de Santchet, c’est qu’il connait mieux ses hommes que personne d’autre et sait être fatale quand on lui laisse l’initiative. Devant le peu de garde présent au château et une défense magique qui ne fera pas son travail, quand l’alerte sera donnée la résistance fut très brève. Les quelques hommes sur les murailles n’ont rien vu venir à cause de leur pire ennemi qu’est la monotonie et les cinq hommes dans la salle des gardes ont été très vite submergés pendant une de leur partie de cartes, n’ayant à peine le temps de tirer leurs épées. Si l’alerte a été donné à ce moment-là, il était déjà bien trop tard car le seul moment où il y aura une résistance digne de ce nom sera pour ainsi dire dans le hall du château. N’allez pas croire que ses braves soldats sont des pleutres, Ryiah peut même dire qu’ils se sont battus courageusement mais en sous nombre et surtout totalement désorganisés, ça très vite tourné au massacre. Le fait qu’ils aient emporté avec eux deux des hommes de Santchet n’arrangea rien à la soif sanguinaire de ce dernier, ce dernier ne se contentant pas de les achever les blessés mais de les tuer de la pire méthode qui soit. Sans trop s’éterniser malgré tout, le temps joue contre eux et si il sait le Marquis, il n’a qu’une vague idée quand est ce qu’il reviendra… Mais il n’est pas à dix minutes près.
Si Ryiah est plus que d’accord de laisser le moins de témoins possibles derrière un tel méfait, les tortures lui passeront bien au-dessus de la tête et préféra même quitter ce hall, quelques hommes la suivant. La Terranide s’attarda à un des chevaliers, atteint au flanc par un carreau d’arbalète et se vidant de son sang, non pas par pitié mais surtout après que l’un des mercenaires s’amusa à lui taper au visage d’un grand coup de pieds d’un rire gras. Elle le savait condamner d’une manière ou d’une autre, c’est seulement la méthode qu’elle répugne. Alors que ce mercenaire s’apprêtait à lui uriner dessus, Ryiah se baissa vers le blessé pour l’achever en lui plantant une dague dans le torse pour l’achever proprement. D’une certaine manière, Ryiah sait qu'elle le sauve d’une mort atroce, sauvant son honneur par la même occasion.
« Hé, je peux savoir ce qu’tu m’fais là la terranide ? »
« La terranide te rappelle que l’on est là pour prendre tout ce qu’il y a de la valeur puis se tirer, pas pour s’amuser… mais si ça te chante à pisser sur un mort libre à toi. »Des pillages, elle en a vu, du moins d’un point de vue extérieur, n’ayant jamais réellement participer si ce n’est pour détrousser des cadavres. Le fait d’être directement pris dans ce cercle infernal l’a rendu amère, encore plus devant ce boulot de saligot. Pas de quoi l’empêcher de dormir, elle est trop opportuniste pour avoir des regrets sachant déjà que le sort des perdants n’a rien d’enviable. Alors qu’elle se relevait, elle est certaine d’avoir entendu murmurer un «
c’est ça casses-toi connasse ». Merci ses sens aiguisés même si elle n’y prêta pas plus attention. Inutile de se prendre la tête de nouveau avec un des hommes de Santchet, surtout pour le peu temps qu’elle comptait rester avec eux.
Cela doit être dû à son instinct de chasseuse de trésor et à renifler aussi bien l’or que le ferait un nain, elle trouva assez rapidement la chambre du Seigneur de ce château. Elle y fit d’ailleurs un bien joli merdier avant qu’elle ne puisse y trouver la caissette d’or. Elle n’aura qu’à peine le temps de toucher aux bijoux de la Marquise que
l’un des mercenaires rentrera. Ce n’est pas le même qu’auparavant, s’agissant ici l’un des archers de la compagnie.
« Alors ? »
« Je n’ai trouvé que les bijoux, le Marquis doit planquer son or dans les souterrains. Va y, sers toi, j’ai déjà pris ma part. »
L’homme haussa les épaules avant de se diriger vers les bijoux avec la ferme attention de refouiller la chambre. Il ne trouvera rien d’autres de bien intéressant mais Ryiah le laissa se faire plaisir : si la chambre du Marquis est ici, les restes des chambres dans ce secteur du château doivent être tout aussi intéressante. Après tout c’est du temps de gagner pour fouiller d’autres pièces avant les autres ! Ironiquement, si ses mercenaires aussi peu regardant que lui, Ryiah s’entendrait bien avec ce groupe.
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Pas mal de bruit dans le couloir, y compris des cris de ce qui semble être de la femme de chambre. Au moins ses cris là s’étoufferont lors que la noble mettra sa tête sous l’eau. Elle n’entendra qu’un bruit sourd puis plus rien. La suite sera nettement plus désagréable car une main l’agrippa par ses cheveux pour lui ressortir la tête de l’eau. Cet homme, c’est
Robbie, l’un des principale éclaireur de Santchet et c’est surtout avec un rire gras que la demoiselle entendra une fois sorti de son apnée.
« Héhéhé, j’ai pêché un bien joli poisson. »
« Bonne pêche Robbie ! » explosa de rire un homme aussi large que haut.
L’autre rire vient en direction des affaires de toilettes de la demoiselle,
ce colosse s’étant plus attarder sur un petit miroir en argent poli. Elle n’aura pas vraiment le temps de raisonner qu’il continuera à la tirer hors du bain pour la jeter à terre, nue. La suite est assez prévisible puisqu’il déboutonnera son pantalon pour lui coller son engin devant le visage.
« J’ai toujours voulu voir quel effet ça faisait de faire couiner une bourgeoise. Aller offre-moi ton palais. »
Quel côté raffiné de dire ainsi les choses, en tout cas l’humour ras du sol fera marrer son collègue.