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« le: mardi 08 août 2017, 09:38:25 »
La brune ne pouvait dissimuler le visage choqué, quand elle se faisait dire qu'elle était d'une famille noble et qu'elle pratiquait une forme d'esclavage. Pour la première question, elle vint à hocher négativement de la tête, le terme Vilain n'étant pas connue d'elle. Par contre elle savait ce qu'était un serf, car beaucoup de royaume utilisait ce système. Elle pensait qu'il y avait une méprise sur sa condition et sur celui de son royaume et écoutait la longue explication de la différence, non sans mettre sa main droite sous la table et froisser un pan de sa robe en resserrant le poing dessus. Elle ne dit rien, mais elle comprenait qu'elle se faisait dicter sa conduite, tout comme le royaume où elle vivait se faisait juger par cet homme. Non, pour la prêtresse ce n'était pas un homme qui était devant lui, juste une créature qui se targuait de son savoir pour la rabaisser et humilier la civilisation où elle avait vécu. Plus Ariman parlait, plus colère pulsait dans son corps, elle résistait à l'envie de le tuer. Il avait certainement beaucoup de connaissance de l'ancien royaume de l'adolescente, mais il commettait une grave erreur en tentant de montrer les similitudes avec Nexus. L'animosité était clairement palpable et la pièce semblait se refroidir sous la tension qui ne cessait de croître.
Elle attendit que le seigneur finisse ses explication, avant de prendre une coupe, qu'elle remplit d'un peu de vin, avant de stopper son élan. Il y eu trois minutes pendant lesquelles la jeune femme avait enchevêtré les doigts de ses deux mains, posant son front dessus, la blancheur des phalange montrait qu'elle se retenait de faire une action irréparable. Après tout elle avait des fourchettes et des couteaux, des armes de fortune, mais suffisantes pour rendre une personne aveugle. Puis ce silence vint à s'interrompre, la voix de la prêtresse résonnait de colère, mais aussi de vérité.
- Vous êtes venus une fois et vous vous permettez de souiller la mémoire de notre royaume et de notre peuple. Vous prenez vos grands airs par votre savoir, mais vous oubliez que vous êtes en face d'une femme de ce peuple.
Les doigts se resserrèrent, avant d'entendre un léger pouffement de rire.
- Le royaume devait être encore florissant à l'époque où vous êtes venu. Aujourd'hui notre peuple est dispersé aux quatre vents, le royaume n'est à présent qu'un lopin de terre, régit les royaumes autour. Que pensez vous que ma grande-soeur s'est époumonée à faire ? Pensez-vous que la Grande prêtresse d'Emuy n'a pas cherché à reconstruire le royaume perdu ? Elle a supplié que l'on puisse au moins vivre comme royaume annexé. Et qu'est-ce qu'elle a eu en retour ?
Le ton monta d'un coup, la bouche de la demoiselle se déformant hideusement.
- Elle est devenue une esclave brisée ! Tout ça pour rien si ce n'est le plaisir de l'humilier et détruire la volonté de notre peuple !
S'en suivit un rire qui était forcé par la douleur qu'elle ressentait à devoir se remémorer tout ça pour la chose en face d'elle.
- Nous avons copié ce système pour nous protéger. Nous étions un petit royaume avec comme unique force dissuasive la puissance de notre déesse, mais nous avons dû prendre ce modèle de gestions pour éviter de nous retrouver encerclé et détruit. Jusqu'à l’effondrement de notre royaume, les prêtres avaient la charges d'écouter toute les réclamations. Enfant, nous étions formé pour pouvoir faire tomber la pluie les jours de sécheresse ou chasser les nuages quand la terre devenait boueuse. Les serviteur de la déesse étaient vu comme des nobles, pourtant nous aidions dans le travail des champs, la notion de noblesse n'étant que dans le coeur des gens. Nous donnions notre pain à l'affamé, notre eau à l’assoiffé. Nous n'étions pas comme ses pourritures qui taxent et crèvent à la tâche. Il y avait des taxes en nature, afin de faire des provision et que le peuple puisse se nourrir l'hivers, aussi n'était-ce pas à contre-coeur qu'ils payaient. Nous donnions une partie de nos bénéfices aux royaumes autour, en guise de pacte de non-agression.
La pression sur ses doigts semblaient se relâcher légèrement. La prêtresse avait mal, mais cela faisait du bien de parler.
- Quand le royaumes fut conquis par l'armée, nous avons tout perdu. Je me rappelle encore de l'odeur des maisons qui brûle le cri du peuple qui se faisait massacrer ou enlevé. Nous avons tenu le plus longtemps possible. Mon pouvoir n'était pas grand et tout ce que j'ai pu faire s'est soigner les quelques personnes qui fuyaient avec moi. Cela n'avait prit que deux jours pour que le royaume tombe en ruine. La famille royale et ses serviteurs ont été exécuté pour un motif débile, le peuple qui n'avait pas pu fuir durent obéir aux nouveaux seigneurs qui s'étaient partager nos terre, sans garantis de pouvoir manger à sa faim l’hiver d'après.
La tension semblait descendre après chaque syllabes. La suite de ses propos étaient froid, comme pouvait l'être la froideur d'une lame.
- Vous ne devriez pas vous inquiéter de notre peuple, vous n'êtes qu'un étranger, rien de plus. Je dirais même plus, vous n'êtes pas humains, ce qui vous interdis davantage de nous juger, nous, créature si faible qu'il nous failles conquérir les autres sans motif et tuer nos semblables. Vous ne pouvez connaître la sensation d'être dans un carcan terrestre, foulant un sol qui n'est plus votre. Vous ne pouvez pas comprendre cette impuissance qui vous foudroies quand vous voyez l'état des paysans jadis joyeux. Vous ne pouvez ressentir cette lave de haine et de folie qui me consumera jusqu'à ma mort. Même morte je ne demanderais pas le pardon et ferais face au jugement implacable d'Emuy, n'attendant de notre déesse qu'un jugement impartial. Si elle fait preuve de clémence, elle m’enverras me faire dévorer indéfiniment dans la grotte des voraces, sinon elle m’enverras dans le lac de crystal où je serais condamnée à devenir folle devant mes pires souvenirs. Tout les soldats de notre ancien royaume sont préparés à ce que notre déesse condamne nos actes lors de notre dernier souffle. On peut dire qu'elle fait déjà preuve de clémence en ne nous châtiant pas de notre vivant.
S'en suivit un petit soupir, comme pour expirer des sentiments, sa voix fut plus chaleureuse.
- Vous parliez de calcul, mais la raison humaine n'est pas une addition de chiffre. Si j'ai agis de cette manière et que d'autres personnes m'ont suivi, c'est bien, qu'au fond d'eux, il ne voyaient pas d'autres méthodes. Si nous avons changé l’emblème de l'étendard c'est pour protéger notre peuple du mieux que nous pouvions, sans se cacher sous l’emblème d'une autre nation. Mais vous ne devez pas comprendre. Après tout, vous avez une armée puissante, vous ne devez pas comprendre ce qu'est la faiblesse, la haine ou le désespoir.
Dans la dernière phrase, on pouvait sentir un léger trait d'envie Elle était envieuse de l'Oblirator, qui était seigneur, qui semblait ne pas avoir d'ennemi capable de le menacer et il semblait savoir bien gérer la diplomatie. Le brune avait semble-t-il abandonné l'idée d'Haïr cet homme massif, se disant qu'a présent, elle n'avait plus les moyen d'haïr quiconque. Elle se remit à soupirer et vint à se lever. La prêtresse n'avait au final pas touché au repas et semblait, au son de sa voix, plus épuisée qu'autre chose. Après cette période de haine, elle avait fait retomber toute pression, venant à avoir, naturellement, l'envie de dormir.
- Je vais retourner à ma cellule, vous laissant choisir de mon destin. Je n'ai plus que ça à faire à présent.