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Messages - Kelsier

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Les terres sauvages / Re : Marché conclu ~ Mélusine
« le: mercredi 23 novembre 2022, 16:30:12 »
Quelque chose clochait. Je n'aurais pas su dire quoi au premier abord, mais je le sentais. Nous échangeâmes un regard, un sourire, et force était de constater que la sorcière était ... Tout en chair. Très belle et très aguichante, un peu trop peut-être ? Et aux quelques mots échangés, elle semblait pertubée, ce qui ajoutait à ma sensation d'étrangeté.

« Enchanté Madame Clark ... Ou dois-je vous appeler Mélusine ? »

On me l'avait présenté sous son nom complet. De mon côté, issu de basse naissance, je n'avais pas de nom de famille, et n'avait pas cherché à m'en donner un. Je la suivais, entrant dans la demeure, alors que mon regard ne perdait pas de vue cette femme plantureuse, aux formes affriolantes. Je refermais la porte derrière moi, ayant toujours ce sentiment presque désagréable, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Finalement, cela me frappa alors que nous arrivions à l'atelier de la jeune femme : la peinture. Je réalisais d'un coup qu'elle en avait des marques de ci de là, et qu'elle ne devait pas être dans son état normal, du moins s'il s'agissait de la peinture que je lui avais commandé. Soupçonneux, je tentais.

« Je ... Il s'agit de la peinture de ma commande ? »

Tout en prononçant ces mots, je désignais de l'index le front de la sorcière, où de la peinture maculait sa peau. Je connaissais l'effet que pouvait faire ce genre de peinture, et pas qu'un peu : j'en avais moi même abusé plusieurs fois, jouant de cette magie pour amaouder certaines modèles pour mieux les culbuter par la suite. Il était facile de décupler l'envie et d'en profiter. Un nouveau détail confirma ce que je pensais, car alors que nous débouchions dans l'atelier, je vis immédiatement la culotte qui traînait au sol. Ce n'était sûrement pas un hasard, et je ne pouvais qu'imaginer ce qui s'était passé ici avant mon arrivée. Avait-elle décidé de tester la peinture, d'en voir la capacité ? D'après les traces sur elle, c'était assez récent, et j'aurais pu juré qu'elle était encore sous l'emprise de la magie.

« En tout cas, je ne doute pas de la qualité ... »

Je fis quelques pas, m'approchant du centre de la pièce, des pots, puis me penchais, me redressant en tenant la culotte abandonnée. Elle était encore humide, signe qu'elle n'avait pas été ôté il y a longtemps. Je me retournais vers Mélusine, la culotte pendant en équilibre sur le bout de mon doigt, comme une preuve de ce que je venais de dire. Je n'étais pas sot, ni naïf, je comprenais très bien ce qui venait de se passer. Et de part mon sourire, je laissais entendre à la sorcière que cela ne me dérangeait pas. Je savais ce qu'était la curiosité, et je l'imaginais bien ayant voulu savoir par elle même. Je déposais la culotte sur l'un des pots de peinture, me plaçant face à elle, les fesses calées contre le bord du bureau.

« Je vois que vous avez voulu tester par vous même, je me trompe ? »

Je pris un air faussement sérieux, voulant voir ce qu'elle allait répondre. Je me fichais qu'elle ait pu tester, et je trouvais même cela plutôt flatteur. De plus, je pouvais imaginer ce qu'elle traversait, et je me doutais assez bien de la torture délicieuse et délicate dans laquelle elle se trouvait actuellement, devoir garder une allure correcte pour sa vente tout en étant tiraillée par ses désirs. Plusieurs fois j'opinais de la tête en écoutant sa réponse, avant de me redresser.

« Je vois, je vois ... »

Je faisais mine d'être presque embêté, comme si quelque chose n'allait pas, poussant le supplice au bout, l'obligeant à être intérieurement tiraillée. Puis, je haussais légèrement les épaules, venant faire face à Mélusine.

« Par contre, je me dois de vous prévenir, l'effet ne s'estompera pas avant plusieurs heures, j'en ai peur. J'imagine que le plus sage serait de mettre ce temps à profit. »

A ces mots, j'avançais une main, venant la placer sur l'une des cuisses de la sorcière. Je remontais, glissant sous la robe, et trouvais sans peine la direction de son entrejambe. Je sentis aussitôt la chaude vulve sous mes doigts, le clitoris gonflé de désir, et la mouille qui dégoulinait, trempant toute l'entrejambe. Mon majeur courut le long de la fente, avant de se rabattre sur le clitoris et tourner délicatement autour. Pour le coup, le contraste avec mon apparent détâchement quelques secondes avant et ce geste était saisissant. Je me rapprochais encore d'elle, de quoi venir souffler à son oreille.

« Voilà une manière de me dédommager de la peinture que vous avez utilisé ... Et de laisser libre court à la salope qui est en vous. »

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Les terres sauvages / Marché conclu ~ Mélusine
« le: mardi 15 novembre 2022, 10:05:33 »
Je n'étais pas fâché d'être arrivé. Si j'avais pu, j'aurai pris un fournisseur plus proche, mais ma demande était un peu spéciale, et il m'avait fallu trouver la perle rare. En effet, depuis quelques temps mes toiles avaient de plus en plus de succès, notamment par rapport à la magie que j'insufflais dedans, sans trop savoir comment. Une chose était sûre, les sentiments des spectateurs de ces toiles étaient exacerbés et reflêtaient ce qui se passaient dans la toile. Qu'une oeuvre représente une scène de guerre, et les personnes allaient se taper dessus en la voyant. Que ce soit une étreinte fougueuse, et les spectateurs n'hésitaient pas à faire fi des conventions pour copuler face à la toile.
Mais pour faire de telles peintures, il me fallait de bons pigments, de bonne couleur. Il y avait plusieurs négociants dans la région, plus ou moins fiable. Je recherchais un peu plus que cela. J'avais dans l'idée que faire intervenir de la magie dans la fabrication de la peinture pouvait sans doute accentuer l'effet des toiles, ainsi après quelques recherches, j'avais envoyé une missive auprès d'une femme réputée pour ses dons de magie. Nous avions échangé plusieurs missives, pour convenir du prix et de la quantité de peinture.

Il n'y avait plus qu'à attendre, et comme convenu, deux semaines après, je faisais le voyage pour aller chercher ma précieuse cargaison. Une semaine de route fait en carriole. J'aurais sans doute pu aller plus vite à dos de cheval, mais il me fallait de la place pour pouvoir ramener ce que je venais chercher. J'arrivais enfin en vue d'une maison, à quelques lieues du village le plus proche. Cela ressemblait aux descriptions que l'on m'avait fait, je devais me trouver au bon endroit. J'arrêtais les montures pour laisser la carriole à quelques mètres de la demeure, ajustait ma veste et m'approchais enfin pour venir frapper à la porte d'un poing lourd. Comme à mon habitude, je portais une veste par dessus une chemise et un pantalon de bonne facture, ce qui me donnait une allure élégante. J'appréciais de me présenter toujours proprement et de donner la meilleure image de moi même.

Quand la porte s'ouvrit, je me rendis compte que j'étais un peu stressé. Toujours la peur de ne pas paraître à mon avantage, de ne pas réussir à convaincre. Et pourtant, je n'étais pas chez un client, je n'aurais pas dû avoir ce sentiment là. J'avisais la locataire des lieux, un instant décontenancé par son physique avantageux, avant de m'annoncer.

« Bonjour ... Je suis Kelsier, j'avais passé commande, et je venais comme convenu ... »

Tout en parlant, je me disais que j'aurais dû annoncer ma venue dans une missive. Nous nous étions mis d'accord, mais s'il y avait des retards dans la livraison ?

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Le parc et son sous-bois / Re : Une apparition surprise [Saphir]
« le: lundi 25 août 2014, 14:02:34 »
Bloqué sous elle, Kelsier ne put fuir, et encore moins se débattre malgré la douleur. Elle fusa dans sa jambe alors qu'il ne s'y attendait plus. L'instant d'avant elle le caressait, et il s'attendait à une partie gagnée, et là, elle retournait sa veste pour le faire souffrir. Il dût serrer les dents pour ne pas trop laisser voir sa douleur. Le sang coulait faiblement sur sa cuisse, et si ça n'avait rien de mortel, il garderait la trace de cette griffure. Le baiser ne lui fit pas plaisir non plus, le goût métallique du sang lui emplissant la bouche. Son sang. Elle avait léché sa cuisse comme si de rien n'était, et ça le déroutait. Il avait vu beaucoup de vices et de déviances, mais jamais cela. Sa bouche resta close quand elle expliqua ce qui lui passait par la tête. Elle aimait le goût du sang. Ca n'augurait rien de bon quand à sa santé, car si elle le saignait, il n'allait pas résister longtemps.

Un répit de courte durée s'offrit à lui quand elle se déshabilla, s'offrant au regard du peintre. Elle était superbe, et en jouait de part la dualité des sensations qu'elle lui procurait. Il était partiellement dégoûté par ce goût du sang, mais il bandait en même temps comme un damné pour ce corps qui s'exhibait face à lui. Il lui fallut un instant pour comprendre ce qu'elle faisait : il eut beau fermer la bouche, la langue vint jouer dans la sienne et il sentit le goût du sang de l'inconnue dans sa bouche. Cette fois il eut du mal à réprimer sa grimace alors qu'elle se redressait. Non, il ne devait pas paniquer, où ce serait pire.


Oui ...

Avait-il réellement le choix ? Pas vraiment. Elle se pressait contre lui, elle le chauffait, pourtant elle l'avait remis à sa place quand il avait pris les devants. Que devait-il faire ? S'imposer à nouveau ? Mauvaise idée. Il allait partir d'un constat simple : elle avait choisi la position, il allait se tenir à cela, et ensuite faire comme elle le disait, y aller fort.

Je vais faire de mon mieux ... Non, je vais vous faire craquer en premier.

Il s'était repris entre ses paroles. Il n'allait pas juste se donner, mais y aller à fond. Elle craquerait, et pas qu'un peu. Un ultimatum de ce style lui plaisait. Ses mains repartirent à l'assaut de la culotte de la démone, et la baissèrent sans ménagement, jusqu'au milieu de ses cuisses, dévoilant son postérieur rebondi et laissant libre accès à son intimité. Délaissant à présent le corps de la jeune femme, il acheva de mettre à nu son bas ventre et saisit la base de sa verge pour la mettre droite. C'est sans aucun mal qu'il glissa son gland contre la vulve de l'inconnue. Elle voulait de la fougue ? Les mains s'ancrèrent sur les hanches fines, et d'un seul coup, il obligea le bassin à descendre, empalant totalement la jeune femme sur toute la longueur de son membre. Il réprima un grognement sur le coup alors que sa queue palpitait en elle. La maintenant fermement, il entreprit de relever son bassin, puis de la faire revenir en arrière pour la remettre à sa place. Les coups étaient rudes, et pour un humain il avait de la poigne et de la hargne, de ce qu'elle pouvait juger.

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Le parc et son sous-bois / Re : Une apparition surprise [Saphir]
« le: jeudi 21 août 2014, 18:07:29 »
Les paroles de la jeune femme étaient censées le rassurer, c'est cela ? Ca ne marchait pas vraiment pour l'instant. De l'extase ? Il avait à peine le temps de rassembler les mots dans son esprit pour comprendre de quoi elle parlait qu'il sentit la main de l'inconnue se refermer autour de son membre. Cela n'arrangea en rien son état, un flux de sang abreuva sa queue et la rendant plus dure encore. Il réprima un gémissement, ne voulant pas perdre son sang froid, pas si vite. Les phrases suivantes lui parurent un peu lointaines. Faible lui ? Non, elle parlait d'autres gens. Il ne comprenait pas tout, mais en tout cas, elle ne cherchait pas à le tuer. C'était un bon point, et un soulagement de son côté.

Je ...

Le reste de la phrase resta bloqué dans sa gorge. Elle venait de le bousculer, le faisant chuter, pour le retenir ensuite et le laisser atterrir un peu moins violemment au sol. Elle avait une force tout bonnement prodigieuse ! S'il avait encore quelques doutes, il savait dorénavant qu'elle n'était pas humaine. Sans avoir le temps de se défiler, il se retrouva sous elle, bien incapable de se soustraire au corps de l'inconnue au dessus de lui. L'abîmer, lui ? Le choix était vite fait dans son esprit. Elle lui plaisait, et elle semblait en vouloir surtout à lui d'une manière charnelle. Alors s'il obtempérait, il ne risquerait rien. Elle revenait le palper, plus doucement, plus vicieusement, c'était l'impression qu'il ressentait. Pendant de longues secondes, il garda le silence. Des phrases se formaient à son esprit, mais il les rejetait. Il devait choisir ses mots avec soin pour ne pas la froisser, et pour assurer sa survie. Il lui donnerait ce qu'elle voulait, surtout que cela rentrait en ligne de compte avec son propre plaisir.

Je suis un amant doué, des dires de mes conquêtes. Et je suis prêt à vous montrer l'étendue de mes talents.

Un sourire narquois accompagna ses paroles. Dominé, à la merci d'une femme à la force dix fois supérieure, il se permettait de fanfaronner et de jouer les sûrs de lui. Après tout, cela lui plairait peut-être, et si elle le remettait à sa place, il ne réitérerait pas son essai. Le parc était plongé dans l'obscurité croissante, et à cette heure, ils ne risquaient plus de tomber sur un promeneur importun. Sa main remontant sous les plis de la robe, à la recherche du postérieur de l'inconnue, jusqu'à ce que ses doigts sentent la peau, et qu'il serre dans sa paume l'une des fesses. C'était l'instant de vérité. Elle n'était pas commode, et elle pouvait vouloir le dominer totalement, et non pas le voir prendre des initiatives. De l'autre côté, sa seconde main faisait de même, et il fixait l'étrangère avec un regard sûr et un sourire peint sur les lèvres même si intérieurement il n'en menait pas large

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Le parc et son sous-bois / Re : Une apparition surprise [Saphir]
« le: mardi 19 août 2014, 18:16:38 »
Intimidé mais aussi désappointé, l'homme n'arrivait pas à trouver comment il allait pouvoir s'extirper de là. La femme semblait tenir d'une main de maître son serviteur, tant à la façon dont elle le traitait que de la manière dont elle lui parlait. Interdit, Kelsier ne faisait qu'observer de l'extérieur l'échange entre la maîtresse et l'esclave, concernant sa propre toile. Doutait-elle de lui, du fait qu'il ait réalisé ce portail par hasard ? En tout cas, elle n'eut aucune difficulté à en créer un sous ses yeux : pour sa part il pouvait en créer un en réalisant une toile. Simplement en ce cas précis, il ne l'avait pas voulu, et aurait bien été en peine d'expliquer pourquoi il s'était formé. Il resta silencieux malgré le départ de l'homme avec sa toile. Tant pis pour lui, il pouvait bien laisser son oeuvre si ça lui laissait la vie sauve car en cet instant c'était ce qui lui importait le plus.

Son regard était toujours figé sur l'ouverture où venait de disparaître cet "Hans", quand la jeune femme se rua sur lui : il n'eut aucun moyen de l'éviter, et se retrouva pris par les poignets. Elle ne semblait pas très forte, peut-être pouvait-il se défaire de l'étreinte. Non, en y réfléchissant, il était évident qu'elle cachait son jeu et devait pouvoir le maintenir, surtout avec ce qu'elle avait déjà prouvé jusqu'ici. Il se contenta donc de rester stoïque alors qu'elle se collait un peu plus à lui.


Je ... Je ne crois pas être si intéressant que ça ... Mais ... Si vous me laissez en vie, je peux vous donner d'autres tableaux ...

Il n'avait rien de mieux à offrir à la jeune femme. N'étant pas riche, ses possessions étaient très limitées. Elle n'avait pas l'air d'en vouloir, mais il fallait bien qu'il fasse quelque chose pour ne pas penser au pire. Les sous entendus de l'inconnue ne lui disait rien qui vaille. Les lèvres de la demoiselle se portèrent à son cou, et il frissonna avant de réprimer un cri quand il sentit les canines mordre sa peau. Une vampire à tous les coups. Il n'y avait pas d'autres possibilités. Il s'attendait à se faire sucer le sang et à finir exangue au sol. Pourtant même s'il sentait la morsure, elle ne semblait pas être jusqu'au sang. Que foutait-elle ?! N'osant se retirer, le peintre restait contre elle, et sentait une sourde chaleur monter dans son bas ventre. Elle avait beau sembler folle et dangeureuse, elle n'en était pas moins attirante, et après de longues secondes, elle aura tout loisir de sentir son barreau de chair se tendre contre le bas ventre de l'inconnue. Il respira profondément, mais rien n'y faisait, il ne parvenait pas à se détendre et à reprendre contenance.

Vous ... Allez me tuer ?

La question pouvait paraître incongrue à ce moment là, mais c'était ce qui lui trottait dans la tête. S'il devait y passer, cela changerait fortement la situation. Perdu pour perdu, il ne rendrait pas les armes comme cela. Dans le cas contraire, se soumettre partiellement aux exigences de la jeune femme était un moindre mal. Non, c'était même moins que cela car elle était désirable. En d'autres temps et d'autres lieux, il lui aurait sûrement fait la cour, dans l'intention de la connaître bibliquement. Mais l'enchainement actuel des évènements, et la façon qu'elle avait eu de le menacer rendait la situation bien moins agréable.

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Le parc et son sous-bois / Re : Une apparition surprise [Saphir]
« le: jeudi 14 août 2014, 10:38:58 »
La surprise fut de taille pour le peintre. Il s'attendait à ce que les deux individus traversent la toile, mais pas aussi ... Brutalement. Lorsque la jeune femme fonça hors du tableau pour atterrir dans ses bras, il eut le réflexe de la retenir de ses mains pour arrêter sa course, et que lui même ne chute pas. Un moindre mal, vu ce qui l'attendait. L'instant d'après, il s'écartait d'elle, reportant ses mains sur ses propres hanches. Il la détailla rapidement, puis son regard se porta sur l'homme. Vu le colosse, s'il était le compagnon de cette étrangère, il risquait de finir en charpie pour l'avoir regarder. Pourtant le jeune homme ne perdit pas son assurance relative, et resta camper face à eux, alors que la demoiselle prenait la parole. Un cadeau ? Lui ?

En d'autres lieux et d'autres temps, il aurait pu trouver cela flatteur venant d'une femme aussi charmante et charmeuse. Mais là avec cet homme derrière elle et par l'incongruité de la situation, il se voyait mal accepter le compliment.


Je crois que vous vous méprenez ...

L'inconnu venait de répondre par un "maîtresse". C'était donc un esclave, ou quelque chose dans le genre. Ca n'améliorait pas sa compréhension de la situation, surtout les paroles ombrageuses que tenaient la jeune femme.

Je n'ai rien fait du tout, enfin pas sciemment. Et je vous signale que c'est vous qui êtes sortis de ma toile.

Ses propres paroles lui semblaient trop sur la défensive. Il n'avait nullement besoin de se justifier après tout. Il croisa les bras, froissant au passage un peu sa cravate, la veste se serrant au niveau des épaules. Néanmoins, son assurance vacilla aux paroles menaçantes de la demoiselle. Ne pas le blesser ? Mais il n'avait rien fait ! Pourquoi s'en prendrait-elle à lui ? Toute cette histoire de rimait à rien, et il ne voyait pas pourquoi il resterait. Cette apparition n'augurait rien de bon.

Tout cela faisait grandir en lui un sentiment de malaise. Courir ? Hors de question, la grande brute n'aurait sûrement aucun mal à le rattraper. Il n'allait pas non plus se battre, ni tenter de retourner les menaces. Non clairement, la meilleure chose à faire restait de demeurer calme et de proposer une solution diplomatique. Se reconstruisant une contenance, il se racla légèrement la gorge avant de répondre.


Je me nomme Kelsier, mais je crois qu'il y a un malentendu. Je n'ai jamais voulu vous attirer ici, ni même créer ce passage. Vous savez ce que nous allons faire ? Je vais vous donner la toile, comme ça vous pourrez voyager entre chez vous et ici quand vous le voudrez. Et de mon côté je vais rentrer chez moi.

C'était une bonne idée non ? Et il semblait y croire en plus. D'un pas sur le côté, il s'approcha de sa besace avec de la ramasser. L'allure de l'homme et de la femme lui dictait que non, ça n'allait pas se passer ainsi. Mais que pouvait-il faire de plus ? Les propos que ces deux là échangeaient fleuraient bon l'asile. Des gens normalement constitués ne discuteraient pas ainsi et ne lanceraient pas ce genre d'avertissements face à une personne qu'ils viennent juste de croiser, et qui ne leur a rien fait.

La besace en main, il fit mine de se désintéresser des deux inconnus en fourrant à la hâte ses peintures dans le sac. Oui, il faisait comme s'il allait partir. Peut-être qu'en voyant qu'il n'avait pas d'or sur lui ni rien de valeur, ils le laisseraient tranquille. Son sac contenait seulement les peintures, de l'eau, des feuilles et quelques croquis déjà réalisés, allant de natures mortes à des portraits ou des nus, il s'essayait à tous les styles visiblement.

7
Le parc et son sous-bois / Une apparition surprise [Saphir]
« le: mardi 12 août 2014, 16:58:04 »
La moiteur de la journée commençait à peine à s'estomper. Le soleil disparaissait derrière les arbres, teintant d'une lueur rougeoyante les environs. Il fallait se hâter s'il ne voulait pas finir trop tard, car la luminosité jouait pour beaucoup. En fait, c'était même la principale raison de sa venue ici. Sur le chevalet devant lui, la toile comportait un dessin réalisé au crayon fin du paysage devant lui. Un petit devers menait à un étang, le tout entouré d'arbres et calé au pied d'une colline verdoyante. Le paysage aurait pu passer pour banal, mais lorsque le soleil embrasait les lieux, les couleurs étaient véritablement intéressantes.

Il avait donc préparé son croquis, n'ayant plus qu'à réaliser les couleurs, de saisir l'instant lorsqu'il se présenterait. Outre la toile, il avait déposé une besace contenant de l'eau, des peintures et du matériel. Dans la main, sa palette était déjà ornée de plusieurs teintes, qu'il distillait par de brefs coups de pinceaux. Cela prenait forme, et plutôt rapidement. Une dizaine de minutes, quelques retouches, et il aurait fini. Ce n'était pas une commande, mais il n'aurait aucun mal à trouver un acheteur.

Son regard dériva vers son sac, afin d'aller y piocher une nouvelle fois un peu de peinture. Il lui fallait un peu plus de jaune pour compléter une teinte. C'est à cet instant qu'il resta interdit face à la peinture. Comme marchant dans l'herbe, deux personnes se tenaient dans son tableau. Il eut beau jeter un oeil derrière, il n'y avait personne. Et il aurait pu juré n'avoir jamais dessiné ces deux personnages. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait ce genre de phénomène, mais c'était toujours aussi déconcertant, car il ne savait les expliquer, et surtout les deux personnes semblaient marcher vers lui, bien que les mouvements eurent l'air saccadés dans le tableau. Il aurait pu essayer de les effacer, de les changer. Mais il n'en avait même pas l'idée. Il recula plutôt de deux pas, quand il apparut comme presque certains qu'ils allaient arriver à la limite du tableau, et très probablement en sortir.

Déposant sa palette, il lissa de manière mécanique le devant de sa chemise. Il devrait partir ... Non, il ne pouvait pas abandonner son matériel ici. Mais si les personnes en question n'étaient pas bien intentionnés ? Il était trop tard pour y réfléchir, car les premiers chatoiements apparaissaient sur le tableau : comme une ondulation créée par la chute d'une pierre dans l'eau, le tableau miroitait, signe que quelque chose allait en sortir. Retenant sa respiration, Kelsier restait stoïque et silencieux.

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Les terres sauvages / Re : Au bon désir de la reine [Opala]
« le: lundi 13 janvier 2014, 11:39:29 »
Loin de se vexer, le jeune peintre préférait avoir l'avis de ses modèles. Si elle avait des questions, elle pouvait très bien les poser. Si les sentiments étaient négatifs, c'était simplement parce que ceux qui avaient posé retranscrivaient ce genre de sentiments, rien de plus. De son propre point de vue, il était bien plus agréable de peindre des modèles faisant ressortir des sentiments agréables.

Il opinait de la tête quand à la réponse de la reine. Elle préférait une toile peinte, c'était son envie, et il n'était pas là pour discuter. Fouillant dans sa malle, il entreprit de sortir immédiatement des pigments et des pinceaux afin de préparer la peinture nécessaire. Un frisson le parcourut quand l'animal se mit à regarder le tableau et à ronronner. Ca ne le mettait pas à l'aise, mais la panthère semblait suffisamment apprivoisée pour ne pas lui sauter à la gorge, et c'était tout ce qui importait pour l'instant. Si seulement elle pouvait s'écarter un peu ...

Certaines personnes préfèrent les croquis, je ne sais pas pourquoi. Tous les goûts sont dans la nature. J'aurai besoin d'un peu d'eau, s'il vous plait.

La dernière phrase était à l'intention des serviteurs et non pas de la reine. Leur donnant sa requête, il n'eut pas à attendre pour la recevoir. Il n'avait pas soif, c'était simplement pour diluer ses pigments et entamer la peinture. Il fit ses mélanges dans plusieurs pots puis prit une palette afin d'y déposer un peu de chacune des teintes. Commençant à mêler les couleurs primaires, il préparait les nuances voulues pour le dessin. Enfin le pinceau plongeait dans la peinture, et il entama la toile, ajoutant des petites touches ici et là. D'abord les élements extérieurs, puis la jeune reine. Il s'appliquait, et même si cela devait prendre du temps, il se pressait pour essayer de ne pas trop l'impatienter.

Durant tout ce temps, il resta muet alors que la toile prenait forme. Autour, les serviteurs s'affairaient et elle put même converser avec certains de ses conseillers. Il n'avait plus besoin qu'elle soit totalement immobile à présent. Il lui fallut plus d'une heure et demi tout de même, lorsqu'il relâcha son pinceau. Pendant quelques secondes il scruta la toile, mais satisfait de lui, il n'y retoucha pas.

Voilà ... J'espère que ça vous plaira.

Il tournait à nouveau le chevalet afin de montrer le tableau à son modèle. La reine était représentée aussi fidèlement que possible. Ca en était troublant, on aurait pu croire qu'elle pouvait sortir du tableau à tout moment. Et l'effet était ... Tout aussi troublant. Dégageant une certaine sérénité, elle avait également en elle quelque chose faisant naître une envie charnelle chez l'observateur. Le peintre avait-il laissé une partie de ses sentiments là dedans ? Si elle l'observait, elle pourrait voir poindre un début d'érection dans le pantalon de Kelsier. Pourtant il essayait de se tenir aussi stoïque que possible. Autour d'elle, les serviteurs qui babillaient parfois étaient pour le coup étrangement muets. Probablement sous l'influence du tableau, ils ressentaient une attirance pour la reine mais réfrénaient leurs pulsions.

Se pinçant les lèvres, Kelsier attendait avec impatience le verdict de la reine. Si elle n'aimait pas, était-elle capable de le donner à boulotter à sa panthère ? Il fallait que ça lui plaise, si besoin est il le referait. En attendant, il remuait fébrilement, avec l'impression d'être tendu comme une corde d'arc.

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Dictature d'Ashnard / De Charybde en ... [Prima]
« le: lundi 13 janvier 2014, 11:04:32 »
Il y était presque. Quelques mètres tout au plus, et il serait sauvé. Ou mort. En son fort, il préférait bien évidemment la première solution, mais rien ne lui prédisait un tel résultat. La journée avait pourtant bien débuté ...

Deux heures auparavant, Kelsier mettait les dernières touches à sa nouvelle oeuvre. Il s'agissait d'une pièce richement ornée, une invention de son esprit répondant aux goûts d'un noble imaginaire. Un sofa d'un rouge profond faisait face à une petite table basse en bois, agrémentée d'une carafe de vin et de deux verres. La toile donnait une impression de calme, et pour cause : c'était une nature morte. Nulle vie dans ce dessin, mais aucun détail n'y manquait. On devinait au travers d'une fenêtre la cîme de quelques arbres, laissant penser qu'on était à l'étage d'un manoir. Une bibliothèque couvraient les murs de haut en bas sur une bonne partie de la pièce. Sur un petit guéridon, un sablier retourné égrainait lentement son contenu, symbole du temps figé pour l'occasion.

La peinture n'était pas encore sèche, mais Kelsier avait déjà le sentiment que sa toile n'était pas normale, au sens strict du terme. Quand il avait ce sentiment, il n'était pas compliqué de savoir de quoi il retournait : il pouvait sans nul doute passer dans la toile afin d'y voyager, et ce lieu existait. Ce n'était pas la première fois que Kelsier faisait ce genre de voyage, et il connaissait les risques et surtout la réalité qui l'attendait. Car oui, ce qui était de l'autre côté, c'était bien la réalité. Un endroit, quelque part dans le monde. Bien qu'il sorte ça de son esprit - n'allez pas lui demander comment, il ne le sait pas - ce lieu était réel. Il n'obtenait pas cet effet là avec toutes ses toiles, mais avec celle-ci, c'était flagrant.

L'envie et la curiosité étaient fortes, et comme à l'habitude, il y céda. Bien mal lui en pris pour le coup. Traversant la toile, il se retrouva dans la pièce qu'il avait auparavant peinte. Déboulant comme un chien dans un jeu de quille, il attira immédiatement deux regards stupéfaits. Il y avait de quoi lorsque l'on apparaissait au milieu de nul part comme un magicien. Ajouté à cela la scène qu'il troublait ... A quatre pattes sur le sofa, la demoiselle présente semblait être une noble ou une bourgeoise, à voir sa coiffure sophistiquée, son maquillage et sa robe. Derrière elle, occupé à la trousser, un homme qui aurait pu être son fils de par l'âge arborait une livrée de serviteur. Madame prenait du bon temps avec le personnel de maison, et l'arrivée soudaine d'un inconnu ne garantissait pas la discrétion voulue. Il n'avait pas fallu deux secondes à Kelsier pour deviner cet état de fait. Tenter de les raisonner serait vain, tout comme les faire chanter : croirait-on la maîtresse de maison ou un inconnu entrant à la dérobée dans une demeure ?

La porte en ligne de mire, Kelsier partit en courant. Derrière lui, outre plusieurs jurons, il entendit la femme ordonner à l'homme de le poursuivre et de l'arrêter. Avec quelques mètres d'avance, le peintre déboula dans un couloir et courrut aussi vite qu'il put. Les escaliers, le hall, puis un perron massif, pas le temps de s'arrêter pour contempler les lieux. S'enfuyant sur le chemin de gravillons, il sortit de la propriété le plus vite possible. Des cris venaient de la demeure, laissant présager qu'il n'allait pas s'en sortir comme ça.

Le seul motif d'espérance dans l'esprit de Kelsier, c'était l'océan, à quelques centaines de mètres sur sa droite. La végétation et le relief ne trompait pas : il avait peint auparavant une toile ressemblant à cette côte. Une vue "de bateau", où l'on percevait des falaises et des pins en arrière plan. Il se mit à courir dans cette direction, avec un espoir bien mince car derrière lui se faisait entendre le cahot des sabots d'une monture à sa poursuite. S'il était au bon endroit, de part ses capacités, il devait être en mesure de traverser ce tableau vendu plus d'un an auparavant, et d'atterrir là où il se trouvait. Le hic, c'est qu'il ne savait même pas qui le détenait, mais ça serait forcément mieux que maintenant.

Le cavalier gagnait du chemin sur le peintre, bien que les arbres le ralentisse. La mer était de plus en plus visible, tout comme l'éperon rocheux. Kelsier s'arrêta brusquement lorsqu'il parvint sur le bord, à près de quinze mètres de hauteur. Un coup d'oeil en arrière lui apprit que le cavalier n'était pas seul : une dizaine de personnes au moins arrivaient. Il finirait au bout d'une corde avant ce soir. Ou noyé, c'est selon. Le cavalier arrivait sur lui lorsqu'il sauta en avant. Disparaissant aux yeux de son poursuivant étonné, Kelsier se permit un cri en pensant finir éclater contre les récifs. Mais la chute fut bien plus courte que prévue, puisqu'il atterrit durement sur un tapis, dans un salon inconnu. Le choc fut rude, et il geignit en sentant son bras le lancer. Où était-il ? Aucune idée, mais cela pouvait attendre. La tête contre le sol, il ferma les yeux quelques instants pour se remettre de ses émotions.

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Place publique / Re : Esquisse volée ... [Pv Melisandre]
« le: lundi 16 décembre 2013, 17:43:41 »
Comme suspendu dans le temps, le peintre ne voyait pas défiler les minutes ni même les passants. Le seul évènement qu'il avait notifié intérieurement, c'est que la jeune inconnue s'était volatilisée. Où ? Probablement plus loin dans les allées du marché. Il n'en avait cure car le visage était gravé en son esprit, et il paufinait son esquisse avec une précision diabolique. Il n'avait bien évidemment pas de quoi colorer le dessin, il devrait pour cela patienter et être de retour à demeure pour mener à bien cette tâche. Qu'importe, l'image s'était cristalisée dans son esprit et il ne risquait pas de se tromper.

Un cri fusa hors de la foule. Incapable d'en déterminer la source, Kelsier avait pourtant lever la tête par réflexe comme tout un chacun autour de lui. Des oiseaux aux plumes multicolores s'éparpillaient dans les airs, à une vingtaine de mètres de là. Pas besoin d'être un devin pour comprendre que l'éructation montait de là. Dans la foule on s'agitait, il se passait vraisemblablement quelque chose. L'imagination du peintre allait bon train : un voleur pris la main dans le sac ? Un esclave cherchant la liberté et prenant tous les risques pour fuir en plein marché ? Rien de tout ça visiblement. La raison était en train de fondre vers lui, en fait. Drappé d'azur, elle était reconnaissable entre mille, surtout après l'avoir reluqué à la dérobée pendant plusieurs minutes. Nez à nez avec ce qui semblait être la génèse de cette poursuite, le peintre en resta muet, incapable de prononcer le moindre mot alors qu'elle le tançait d'un regard pas vraiment chaleureux, et également à son dessin. Oui, c'était bien elle là dessus. Il avait eu de mal à savoir si elle trouvait ça agréable, flatteur ou représentatif tant le ton employé par la gitane ressemblait à celui qu'on emploie pour les jurons. Un peu de savoir vivre et de politesse que diable !

Il allait rétorquer, s'indigner, mais il n'en eut pas l'opportunité car déjà elle filait. Quel toupet ! Injustement déprécié, il aurait bien voulu pouvoir défendre son oeuvre, mais elle avait manifestement mieux à faire. Disparaissant déjà à l'angle de ce qui s'avérait un cul-de-sac, Kelsier savait qu'elle n'irait pas bien loin. Fendant la foule avec la douceur d'un bison qui charge, le capitaine d'un petit groupe de gardes de la ville tomba à son tour face au peintre. A la mine qu'il arborait, il n'était pas content. Enfin, c'était un euphémisme à ce niveau, car sa peau avait pris un joli teint rouge comme une écrevisse faisant la connaissance avec l'eau bouillante. Et forcément, ça ne donnait pas envie à Kelsier de rire ou de faire le malin. Le fantassin arborait une armure de cuir élimée, qui n'avait pas dû être entretenue depuis la dernière guerre sainte, autant dire une éternité. Il avait mis au clair sa lame, comme si cela semblait une bonne idée au milieu de la foule. Un ruban indiquait sur l'épaule de ce dernier qu'il n'était pas un simple trouffion, comme ceux qui le suivaient. Le regard de l'individu porta sur le dessin toujours visible sur la table. Kelsier n'avait pas eu le temps de le ranger, et n'en avait même pas pris la peine.

Vous l'avez vu ?!

Pas un bonjour, pas un merci, quedalle. La police du moyen âge, c'est vraiment pas une synécure. Mais Kelsier ne s'offusquait pas devant un tel manque de savoir vivre. C'était le moment pour lui de jouer le jeu. Une idée germait dans son esprit et à mesure qu'elle prenait de l'ampleur et s'étoffait, elle lui paraissait d'autant plus géniale et obligatoire. Se relevant d'un geste brusque, son mouvement entraina la chute de sa chaise en arrière sur le parvis pavé de la place. A le voir, on aurait pu songer à un tragédien grec, le côté homosexuel en moins. C'est tout naturellement qu'il désigna d'une main inquisitrice une direction, à savoir la rue des horlogers. Donc pas du tout l'impasse sans nom où l'inconnue venait de se réfugier.

Figurez vous qu'elle m'a mandé ce portrait, et qu'elle a filé sans payé en essayant de me le voler, et elle a ...

Pas besoin de finir sa phrase, car dans un glorieux "En avant !", le capitaine menait à la charge ses trois hommes. Nul doute qu'avec un tel entrain, ils allaient trouver et mettre au trou la malandrin. On ne l'écoutait déjà plus, et Kelsier ramassa son portrait afin de le ranger entre les deux fines planches de bois pour ne pas l'abîmer. Le vendeur ne semblait pas avoir suivi le mouvement : en moins d'une minute, les gardes disparaissaient dans la ruelle, et les regards des passants retournaient déjà à leur tour d'horizon. D'ici dix minutes, tout le monde ou presque aurait oublié cette histoire. Ses affaires pliées, le peintre lança une pièce à l'intention du tenancier qui la rattrapa avec brio. S'excusant de ne pouvoir rester plus, il s'écarta et attendit quelques dizaines de secondes avant de bifurquer en direction de l'impasse. Les bâtisses avaient étaient construites il y a bien longtemps, lorsque l'on n'avait pas besoin de pouvoir faire passer une calèche ou un chariot. Elle n'était pas épaisse, et l'architecture des bâtiments n'aidaient pas : on avait conçu les étages pour empiéter un peu plus sur la rue et permettre aux occupants des étages de jeter leurs ordures par la fenêtre sans être juste au dessus de leur voisin du dessous. De fait, avec 3 étages, on ne voyait presque pas le ciel, une simple raie de 10 centimètres laissaient filtrer une pâle lueur. L'impasse était propre, l'habitude n'ayant pas perdurer de la part des riverains qui avaient dû avoir leur saoûl des odeurs intenables. Au fond, un mur plein bloquait l'accès et appartenait à une auberge donnant sur une rue perpendiculaire.

Plusieurs tonneaux et caisses vides ornaient la ruelle. Des vieilleries sans intêrets abandonnées au temps et à la poussière, bref rien qui pousserait un badaud à aller dans cette direction. Dépassant les premiers tonneaux, Kelsier tentait de sonder l'obscurité du fond de la ruelle. Elle devait se tapir dans l'ombre, tel un animal sur la défensive. Il manquerait plus qu'elle l'égorge tient, après qu'il l'ait sauvé du cachot. Du coup, il préférait se faire prudent et s'arrêta tout en prenant une bonne inspiration.

...

Il allait prononcer son nom, quand il s'aperçut qu'il ne le savait pas. C'était râpé pour cette fois, et il trouva donc une autre tournure pour signaler sa présence.

Les gardes sont partis, vous pouvez sortir de votre cachette avant qu'ils ne reviennent.

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Place publique / Esquisse volée ... [Pv Melisandre]
« le: vendredi 06 décembre 2013, 16:39:07 »
Une odeur de poisson, voilà ce qui ressortait de prime abord de ce gigantesque capharnaüm a ciel ouvert. Comme chaque premier jour du mois, les marchands de Nexus et des alentours - voir même un peu plus - venaient exposer leurs biens afin de réaliser des ventes fructueuses. Pourquoi le poisson alors ? Parce que c'était ce qui sentait le plus fort, voilà pourquoi ! Certains coins du marché étaient épargnés, notamment ceux où l'on vendait des épices, qui embaumaient les travées et montaient à la tête des passants. De toute façon, où que l'on soit, c'était une multitude de senteurs qui effleuraient les narines. Non, senteur n'était pas le mot juste. Tout empestait. Toutes les odeurs étaient trop fortes, entre la nourriture, le cuir fraichement tanné ou encore les esclaves entassés dans des cages et proposés au regard des acheteurs. Le seul point positif que l'on pouvait trouver en cette saison était que la relative fraîcheur atténuait l'odeur des passants. Venir sur ce marché en plein été revenait à un suicide olfactif.

Pourtant, à bien y regarder, les gens ne semblaient pas y faire attention. Habitués qu'ils étaient à vivre là dedans, bien peu se souciaient de sentir la crasse ou la viande avariée d'un boucher peu scrupuleux. Non ici tout le monde savait à quoi s'attendre et personne ne se plaignait de ce remugle, mis à part quelques étrangers non adaptés. Kelsier faisait partie de la première catégorie. Habitant de longue date de la cité, il n'était pas un habitué du marché, mais il y était venu plusieurs fois tout de même. Cette fois, la raison était des plus simples : deux fois l'an, un marchand nommé Meri passait par Nexus afin d'y rapporter ce qu'il avait collecté lors de son périple. C'était presque toujours la même chose, mais qu'importe tant que cela convenait au peintre ?

Ce Meri donc avait installé son stand sur la partie ouest du marché. Ici chacun prenait la place qu'il voulait, bien que certains emplacements soient prisés et plus ou moins réservés par de puissants marchands. Loin de chercher le conflit, Meri avait installé ses roches, ses pierreries et ses pigments sur plusieurs tréteaux. Si Kelsier n'avait que faire des cailloux - et même ceux qui brillaient -, les pigments l'intéressaient au contraire au plus haut point. Ce marchand était une sorte de ... Comment dire ? Excavateur ? Fouineur ? Mineur ? Bref, il creusait un peu partout là où il passait et en extrayait toujours ce qu'il cherchait. Si bien sûr l'or et les pierres précieuses non travaillées s'arrachaient entre les mains des nobles et des bourgeois, il y avait également d'étranges roches que Kelsier aurait été en peine de reconnaître ou de leur conférer une quelconque utilité. Et il y avait donc aussi des pigments, extraies de certaines roches précises. Kelsier savait où en trouver une partie, mais Meri rapportait à chaque fois des teintes que le peintre aurait bien été en peine de trouver autour de lui, comme des bleus profonds ou des rouges vifs. Avec ça, il avait de quoi compléter sa palette de couleur et démultiplier les possibilités qu'offrait son art.

Ses achats réalisés, c'était le sac lourd de couleurs qu'il avait rejoint les quelques tables éparses sorties à la va-vite par l'aubergiste du Renard Bleu. Le dit tenancier n'avait probablement jamais vu un animal comme celui là, et personne n'aurait su dire d'où venait le nom de l'auberge. Accolée à la place, l'auberge offrait un bon point de vue pour qui s'asseyait là : on embrassait du regard plusieurs allées, des vendeurs d'étoffes, de fruits et légumes ainsi qu'un vendeur de livre, fait rare et prisé. D'ailleurs, ce coin du marché grouillait d'activité et les badauds s'y pressaient à la recherche de leur bonheur. Son sac posé à ses pieds, Kelsier s'était bien sûr acquitté d'une consommation, sans quoi le tenancier ne l'aurait pas laissé s'installer. Du vin chaud avec des épices, c'était tout trouvé pour l'heure.

Si le peintre faisait cela, c'est qu'il avait remarqué qu'il n'avait que rarement la possibilité d'observer les gens dans la vie de tous les jours et de pouvoir les dessiner. Il pouvait toujours faire poser quelqu'un, mais ça n'était jamais qu'une tentative de retranscrire le naturel. Ici, il pouvait épier qui il voulait et saisir l'instant. Des hommes pressés, des mères de famille tirant leur bambin par le bras, un héro de guerre mutilé ... Il y en avait pour tous les goûts, et surtout ils gardaient leur naturel, chose importante pour lui. En plus de sa besace, il avait pris deux planches de bois fines fermées par des attaches. Entre les deux se trouvaient plusieurs feuilles de papier : un bien précieux et qu'il ne pouvait se permettre de gâcher. On commençait à en trouver plus facilement maintenant que les livres se démocratisaient, mais cela restait onéreux.

Une feuille posée sur les planches, une mine de graphite dans la main, il sondait la foule et ses remous. Deux mois auparavant, il avait saisi une altercation entre deux vendeurs, et avait immortalisé le moment. Ca avait failli se retourner contre lui tant l'émotion qu'avait rendu le dessin poussait à la colère ceux qui le regardaient. Dorénavant il se méfiait donc. Deux garçons jouaient avec un chien, jetant un bâton dans les allées sans vraiment se soucier de bousculer les "grands". Trop vifs pour les saisir d'un seul coup, il écarta l'idée. Ici une vendeuse de fruits, épaisse et bien en chair, criait le bon goût de ses melons. C'était surtout le mauvais goût du jeu de mot que Kelsier remarquait. Sur l'étal d'en face, une bohémienne regardait des tissus. Ou des vêtements ? De sa place assise, Kelsier aurait été bien en peine de trancher. Toujours était-il qu'elle semblait absorbée dans sa quête. Drapée dans une cape longue d'un bleu assez clair, sa chevelure de jet jaillissait sur ses épaules comme une cascade d'eau sombre. N'avait-elle pas un air farouche ? Il l'aurait juré. C'était décidé, il avait son modèle.

Le regard du peintre ne lâchait pas son modèle. Loin de se douter qu'elle se faisait croquer, elle poursuivait sa sélection au milieu des étoffes bariolés, sous les paroles incessantes d'un vendeur probablement prêt à tout pour réaliser une affaire. Pendant qu'il la fixait, sa main avait débuté son œuvre : il traçait des traits fins sur le papier afin de définir un cadre et les formes plus ou moins définitives des contours des étals, tout autour de la jeune femme. Lorsqu'il entama le sujet en lui même, il dût regarder plusieurs fois le papier afin d'être sûr de lui. Les courbes graciles, la chevelure, les plis des vêtements ... Il essayait de capter le moindre détail pour laisser le moins de place à l'imagination. Le dessin prenait forme et l'on reconnaissait clairement l'inconnue. A la fin, lorsqu'il l'aurait fini, il choisira s'il devait le colorer ou non. Parfois ses dessins ne l'inspiraient plus une fois fini, et il les laissait à l'état d'ébauches. Pour ceux qu'il jugeait comme suffisamment abouti, il rajoutait une dimension en plus à l'aide de la peinture, rendant le dessin pratiquement vivant sous l'oeil de l'observateur.

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Les alentours de la ville / Re : Une muse ? [Mia Solenski]
« le: mardi 03 décembre 2013, 11:23:13 »
Entre indécision et surprise, le jeune peintre continuait à fixer l'étrangère - enfin, Mia maintenant qu'il connaissait son nom - d'un regard torve. L'explication de cette dernière sur l'endroit où ils sont ne l'aidait pas beaucoup. Le nom de cette ville lui était inconnu, mais quelque chose lui disait qu'il était surement sur ce monde qu'il avait déjà visité auparavant. Ainsi donc c'était de ça qu'il rêvait la nuit. Y avait-il une raison particulière qui le poussait à peindre ces tableaux afin de rejoindre ce monde ? C'était si différent, il ne savait pas ce qu'il pouvait bien trouver à cet endroit pour être attiré. Bon, il y avait Mia, face à lui, mais elle n'était pas apparue dans son rêve ni dans son tableau. Détournant le regard de la robe vaporeuse de son hôte, il décida de poser le pinceau sur le bar avant de prendre place sur le tabouret.

Je suis déjà venu oui ... Et ne t'en fais pas pour la tenue, c'est plutôt agréable.

Il reprenait contenance. Elle n'avait pas crié, ni tenter de le frapper et de le chasser. Du coup, il se sentait plus à son aise et cela se sentait dans chacun de ses faits et gestes. Elle n'avait pas l'air de se méfier ni même d'être soupçonneuse qu'il soit apparu comme ça dans son salon, sans un bruit et surtout sans prévenir. Du point de vue du peintre, il devait quelques explications à la demoiselle, au moins par principe.

Je viens de Nexus. C'est ...

Il arrêta sa phrase brièvement. Elle n'avait probablement aucune idée qu'un autre monde existait quelque part.

C'est sur Terra. C'est un monde très différent de celui-ci. Je suis peintre de mon état mais tu l'as déjà surement compris, et j'ai créé un tableau qui est la réplique de ce ... De cette maison. Je me suis ensuite transporté dans le tableau, et j'ai atterri dans ton salon.

Simple non ? Pour lui en tout cas ça l'était de plus en plus, il considérait néanmoins que la vérité pouvait être difficile à entendre pour quelqu'un de non habitué à la magie.

Pour retourner chez moi je fais l'inverse, en dessinant mon atelier.

La première fois d'ailleurs, ça n'avait pas été facile. Il avait erré pendant plusieurs jours en mendiant avant de pouvoir trouver de quoi peindre une version de son atelier et pouvoir retraverser le tableau. Maintenant il prenait un peu plus de précaution et gardait dans sa poche quelques bijoux en or : le métal doré était toujours prisé et il savait qu'en le vendant il aurait assez d'argent pour acheter de quoi peindre.

Quand doit rentrer ton copain ? Il pourrait mal prendre ma présence ici.

Ca ne l'inquiétait pas, il souhaitait néanmoins ne pas mettre dans l'embarras son hôte. Si l'homme débarquait et trouvait sa copine dans cette tenue avec un inconnu, il y avait fort à parier qu'une crise aller en déboucher. Oh, il n'allait pas se plaindre si il pouvait rester un peu plus, elle était après tout délicieuse à regarder, et son regard ne pouvait s'empêcher de plonger parfois dans le sillon attirant de la poitrine mise en évidence par le décolleté.


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Les terres sauvages / Re : Au bon désir de la reine [Opala]
« le: lundi 02 décembre 2013, 17:06:24 »
Un semblant de dignité Kelsier, que diable ! Il reprenait contenance malgré la présence du fauve. C'était surement une manoeuvre de la reine afin de tester les réactions de ses hôtes. Un peu tendu alors qu'elle observait les croquis, il ne laissait rien transparaître, espérant juste que ça lui plairait. Si certains méritaient d'être retravaillés, d'autres étaient plus aboutis. Et sur ceux là, elle aura eu des sensations étranges. Sur le premier de ces croquis bien mieux finalisés, une dame, installée sur un banc devant une maison blanche, semblait fixer le ciel clair. Et lorsque les doigts de l'observateur - en l'occurence, la reine - touchaient le papier, on ressentait la mélancolie de cette femme. Qu'attendait-elle ? Qu'espérait-elle ? Elle seule le savait, mais elle transmettait cette sensation à l'observateur. Le second portait sur deux hommes en train de se battre. Un duel au fleuret, comme en font parfois les nobles pour se distraire ou pour se défier. Les visages des deux hommes laissaient transparaître une concentration extrème, pourtant ce n'était pas ça que le tableau faisait ressentir. En effet la reine put sentir en elle la rage et la jalousie qui émanait de chacun des protagonistes. Ils avaient posé pour l'oeuvre, mais l'on aurait pu juré qu'ils se détestaient réellement. Le troisième et dernier montrait une dame représentée en pied. Dans une robe brodée finement, elle avait le port d'une bourgeoise ou d'une noble. La position était classique, les deux mains posées sur le devant de sa robe. Mais cette fois, le tableau laissait entrevoir du désir. L'inconnue semblait fixer l'observateur, et une vague de chaleur et de désir emplissait quiconque contemplait l'oeuvre. Avec une pose pareille, il fallait être dupe pour ne pas comprendre que cette femme avait désiré le peintre lors de la séance de peinture.

Sans savoir si c'était dû au trouble d'avoir contempler ces oeuvres ou bien simplement de devoir poser, la reine donnait tout de même l'impression à Kelsier d'être troublée. Elle n'était probablement pas habituée à ce genre d'oeuvre, voir même à s'intéresser à l'art. Elle souhaitait peut-être juste faire faire un tableau d'elle même pour quelqu'un. Le roi ? Il n'en savait rien. Il aurait pu se renseigner mais il n'en avait rien fait, et ne savait donc pas si elle reignait sur le royaume au côté d'un roi ou non. Il entreprit de fouiller dans sa malle pour en extirper plusieurs crayons à la mine de graphite ainsi qu'une toile vierge qui avait été roulé. Ouvrant le chevalet pour déployer la toile et l'installer, il se décida à rompre le silence. Si elle devait être inquiète, la toile ne serait pas bonne, et il se devait de le lui expliquer.

Mes oeuvres comme vous avez pu le constater retranscrivent les émotions et parfois d'autres sens du sujet. Plus les émotions seront présentes plus elles ressortiront une fois l'oeuvre terminée. Je vous enjoins donc à choisir ce que vous voulez donner comme impression à ceux qui contempleront votre tableau.

Une armada de serviteurs s'organisaient autour pendant ce temps, tout cela pour le bon vouloir et le bien être de la reine. Kelsier quand à lui n'avait besoin que d'un tabouret devant son chevalet, et il était déjà fin prêt, n'attendant plus que la fin du remue ménage. Lorsque ce fut le cas et que seuls les larges éventails troublaient la quiétude de la pièce, il se mit à dessiner. Placé en décalé par rapport à la reine, il laissait son regard aller du modèle au tableau et inversement alors qu'il traçait les premières esquisses de la belle. On entendait distinctement le bruit de la mine sur le papier quand elle traçait ou s'appuyait un peu plus pour souligner un trait. A voir le peintre, on eut dit qu'il avait oublié tout le reste, même jusqu'à la panthère, c'est dire si son art le transcendait.

Ce que je vous ai montré ne sont que des esquisses. Les tableaux peints et finis ont bien plus de force et renferment des émotions plus puissantes. La scène de duel pourrait provoquer l'instinct guerrier des observateurs et entrainer une vraie bataille si je la finissais. Quand à la première demoiselle, elle pourrait pousser quelqu'un à la dépression voir au suicide. Et la dernière ... Je ne vous ferai pas l'affront de vous faire un dessin.

Elle devait bien se douter de ce que cela provoquerai, et il appréciait la répartie dont il avait fait preuve. Tant qu'il pratiquait son art, il se sentait comme invincible et surtout prit d'une mission. Il aurait pu dire et faire n'importe quoi au nom de l'art, même face à une reine. Jusqu'ici cela ne lui avait pas porté préjudice, et il espérait que ça n'arriverait pas de sitôt. Le dessin prenait forme sous sa main, les traits de la souveraine apparaissaient et se précisaient. Pas un coup de trop, il savait ce qu'il faisait et ne débordait jamais. Il lui fallait également savoir si la jeune femme souhaitait qu'il peigne la toile ou si elle préférait la garder à l'état de croquis. Tant qu'il était concentré, il ne ressentait pas l'effet magique de la toile, mais à partir du moment ou il stoppait pour un instant sa concentration, les sensations de la toile le touchait également. Il lui fallait alors beaucoup plus de contrôle pour s'absorber à nouveau dans l'oeuvre et en reprendre l'exécution. En une quinzaine de minutes, il avait déjà un croquis bien détaillé de la souveraine. Il s'arrêta brusquement et tourna lentement le chevalet afin de le montrer à Opala. De part leur place les serviteurs le voyait surement aussi.

Est-ce que la réalisation vous sied jusqu'ici ? Souhaitez vous que je le colore ? Cela prendra un peu de temps, mais vous n'êtes pas obligée de poser tout du long.

Attendant docilement le choix de la reine, Kelsier reporta son regard sur la panthère. Il avait bien fait de choisir la reine comme modèle. Qui sait ce qu'aurait pu provoquer un dessin d'un fauve ? Il ne le savait pas et ne comptait pas le découvrir un jour.



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Les terres sauvages / Re : Une apparition artistique [Pv Ophelia]
« le: lundi 02 décembre 2013, 16:27:26 »
Bon, d'où elle sort ? Aucune espèce d'idée, ni même un début de solution plausible. En plus de ça, elle parlait dans un dialecte qui ne lui disait rien du tout. D'où pouvait-elle bien venir ? Elle ne venait pas de son tableau, ce n'était pas possible. Il aurait été en train de dessiner un lieu imaginaire, il aurait pu comprendre car il avait eu des apparitions de ce type. Mais là, c'était la vraie nature, juste devant lui. Soit elle était cachée, soit elle venait d'apparaître en venant d'on ne sait où. Toujours est-il qu'il y avait un fossé entre les deux, celui du langage. Au moins elle semblait avoir compris son prénom en le répétant, et elle se présenta à son tour. Ophelia Morgan. Un nom composé ? C'est ainsi qu'il le prenait.

Il tiqua quand elle se mit à parler en anglais. L'accent était fort différent du sien, mais il comprit quelques bribes. Il avait déjà entendu ça, sans pouvoir retrouver où. Lors d'un voyage peut-être ? Elle débitait ses paroles à toute allure, jetant un oeil sur son tableau sans même son autorisation. Il trouvait cela impoli. Une vague sensation d'être privé de son intimité par cette inconnue se mit à l'envahir. De quel droit regardait-elle son travail, qui plus est non fini ? Sauf qu'à cet instant, elle parla le dialecte franc. Il avait quelques notions, sans être pour autant un adepte de cette langue. Cela suffisait à comprendre ce qu'elle disait.

Vous parlez franc, Ophelia Morgan ?

Il hésitait entre se mettre en colère ou aider la jeune femme. Bien sûr il lui en voulait d'avoir vu sa toile, mais à suivre les faits et gestes de cette dernière, elle n'avait pas fait exprès. D'ailleurs, elle se désintéressait déjà de la toile. Kelsier en profita pour attrape un drap blanc plié sur ses affaires. Il l'étendit puis le lança au dessus de la toile afin de la cacher et de la protéger. Tant qu'il n'appuyerait pas dessus la couleur ne risquait pas de couler contre le drap. Il ramena son regard vers l'étrangère qui venait de s'asseoir sur son siège. Pendant un instant il la toisa, résolu à trouver quelque chose à dire. Pourtant son regard se perdit un instant dans le decolleté de l'étrangère, et il réalisa dans quelle position ils se tenaient. Lui debout, face à elle assise, pile à ... Non, il chassa cette idée de son esprit et détourna la tête. Un peu de rouge était monté à ses joues pendant ce temps et il entreprit de ranger ses affaires dans sa malle. Il n'y en avait pas trop mais il fallait faire attention à ne pas mettre de la peinture partout pour ne pas salir l'intérieur. De fait il ne la voyait pas, et put trouver un peu plus facilement ce qu'il voulait dire. Elle semblait perdue, alors peut-être que ça l'aiderait.

Vous êtes en Amadicia, à près de vingt cinq lieues de Sienna et de Malador. Vous savez comment vous êtes arrivée ici ?

C'était ce qui l'intriguait, clairement. Il referma les fermoires de la malle dans un cliquetis métallique, puis se retourna vers elle. Le ciel était superbe, strié de rouge et de jaune avec quelques nuages moutonneux ça et là. Mais cela n'annonçait qu'une seule chose : la nuit serait là dans une heure tout au plus. Autant dire qu'il ne fallait pas trainer non plus. Impossible de rallier l'une des deux grandes villes qu'il avait cité. C'était juste pour l'exemple, au cas ou un des noms auraient dit quelque chose à la jeune femme.

Il y a un village et une auberge à deux lieues d'ici. Ma monture y est, et vous pourrez vous y reposer si vous ne voulez pas dormir dans les champs.

Il ne pouvait pas lui proposer beaucoup mieux que ça. Ce n'était pas grand chose mais vu l'heure, ils n'avaient pas le temps de réfléchir beaucoup plus ni de tirer des plans sur la comète. Il déplia le chevalet en installant le tableau drappé sur la malle, afin de pouvoir tout porter plus facilement. Cela fait, il se retourna vers elle pour ajouter.

Vous avaient des couronnes pour la nuit ? La chambre est à une couronne d'argent. Ah, et mettez ça.

Il avait abandonné sa veste à côté de lui et la tendit à la jeune femme. A première vue une veste plutôt banale. Et comme elle semblait ne pas comprendre, il ajouta à l'intention d'Ophelia.

Si vous entrez vêtue comme ça dans le village, on va vous prendre pour une femme de petite vertue.

Ca le faisait un peu rougir mais il n'y pouvait rien, il disait la vérité. Qu'elle arpente les rues dans sa robe indécente, et elle se retrouverait avec des propositions de la part de chaque hommes de la contrée, et pas pour discuter.


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Les terres sauvages / Re : Au bon désir de la reine [Opala]
« le: mercredi 27 novembre 2013, 23:52:11 »
Ces coussins étaient accueillants et moelleux. Presque un peu trop. A y réfléchir, il ne se plaindrait pas si on le laissait attendre, il pourrait même faire la sieste ici ... Le sort en décida autrement, et il se releva bien vite lorsque la porte s'ouvrit pour laisser passer la régente. Il la passa rapidement en revue. Non, il faut apporter une rectification : il la passa très rapidement en revue. L'idée de pouvoir offenser une femme de pouvoir lui avait fait arrêté son tour d'horizon à peine commencé, mais il avait pu jaugé qu'elle était une belle femme. Il s'en était sorti en se penchant afin d'esquisser une révérence polie à l'encontre de la reine.

Pour vous servir, ... Ma reine.

Comment était-on censé appeler une reine qui n'était pas souveraine de son royaume d'origine ? Kelsier n'en avait pas la moindre idée. Du coup, il avait tenté une formule qui pouvait irriter les oreilles royales. Enfin, de son point de vue il n'espérait pas que ce fusse le cas. Se redressant, il adressa un regard au garde. Logique en un sens, on allait pas le laisser seul avec la gouvernante d'un royaume. Un garde c'était même peu, quand bien même ce fut le général en chef des armées. Visiblement ce dernier paraissait un peu inquiet, la reine beaucoup moins. Ce n'était pas les oignons du peintre, et il ne comptait donc pas rentrer dans cette discussion. Par bonheur, la reine changea le sujet en s'adressant à lui dans sa langue. Effectivement, l'ordre de mission était bien plus clair lorsqu'il était complet. Faisait-elle exprès de le flatter de la sorte ? Pour lui mettre un peu plus de pression quand à dépeindre une tête couronnée ?

Tout l'honneur est pour moi, croyez le bien. Un portrait dites vous, voilà qui ... Waaah !

Le peintre venait de faire un bond sur le côté en découvrant l'animal. Bon il aimait les bêtes, mais celle là était un peu trop grosse pour lui. Son coeur battait la chamade et pas à cause de la reine. Il réussit néanmoins à se resaisir assez vite et à reprendre une posture normale. Non, le félin n'allait pas le boulotter. Ou alors seulement s'il échouait dans sa peinture. Ca n'aidait pas le "valeureux" peintre à se détendre. Il restait à bonne distance de la bête, puis comme il reprenait contenance, il prit le parti de reprendre la parole également.

Désolé je ne suis pas habitué ... Je peins rarement les animaux, alors je préfère faire un tableau de vous. Si vous voulez une ... Idée de mes capacités, j'ai quelques croquis à disposition.

Il attendit une réponse de la reine avant de s'approcher de sa valise. Accroupi, il surveillait le félin d'un oeil, pas tout à fait rassuré, et ouvrit la valise afin d'en sortir une chemise en carton. Tendant le bras, il la proposait à Opala tout en essayant de rester le plus loin possible de la panthère.

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