Proches et différentes, voilà ce que les deux femmes étaient. Là où Jessica avait avoué son amour avec calme et gêne, Aemiliane, en constatant que son amour était réciproque, laissa exprimer sa joie, ses yeux se couvrant de cette lueur malicieuse et heureuse qu’elle, et Jessica commençait à le réaliser, adorait. L’une des mains d’Aemi’ vint serrer la sienne, se crispant sur ses doigts, et une énergie sembla alors fouetter le corps d’Aemi’, comme si une mouche l’avait piqué pour la stimuler. Elle laissa exprimer sa joie, et Jessica sourit en retour, non sans rougir, autant de gêne que de plaisir. Avait-elle dit ça juste pour donner à Aemiliane ce qu’elle voulait entendre ? Avec les sentiments, il n’existait aucune réponse sûre, aucune certitude, mais... Non.
*Je le pense vraiment...*
Elle n’avait pas besoin d’autres justificatifs. Aemiliane lui apportait beaucoup de choses. Elle était son amie, un soutien, la seule personne au monde à qui elle ait confié sa double identité, et avec laquelle elle se sentait bien, que ce soit sous Spider-Woman, ou sous elle-même. C’était une personne qui avait tout pour plaire : charmante, enjouée, dynamique, elle complétait ainsi parfaitement Jessica, qui avait toujours hérité de la douceur et du calme de Maman Kelly. Dans sa tête, une petite voix supplémentaire vint lui glisser, non sans amusement, que son couple ressemblerait beaucoup à celui que ses mamans formaient, et où Carol était la plus dynamique du duo.
Aemiliane était donc là, face à elle, débordante d’amour, de confiance et de joie, une joie communicative, qui avait surtout pour conséquence de balayer les doutes et les hésitations de Jessica. Elle se demandait, en effet, comment lui parler de Marco, et que faire de lui. Jessica ne se voyait pas mener deux relations séparées, mais, d’un autre côté, elle n’avait pas vu Marco depuis longtemps, et elle ne voyait pas l’homme comme un grand romantique, plutôt comme un homme à femmes.
*Enfin, ça ne change rien au fait que...*
Comme pour couper court à ses réflexions, Aemiliane l’embrassa soudain. Et ce n’était pas le doux et tendre baiser que Jessica avait fait tantôt pour lui signifier son amour. Non, celui-là était un baiser plein d’amour, de force, et de vitalité, et les mains de Jessica allèrent, en retour, s’appuyer sur le corps de son amante, une main sur sa tête, l’autre dans le creux de son dos, filant jusqu’à ses fesses. Elle sentait les deux mains d’Aemi’ sur ses joues, ses lèvres mordillant et tirant sur les siennes, dans ces baisers fougueux que l’ingénieure aimait tant... Et que Jessica adorait aussi.
Elle annonça ensuite qu’elle comptait lui faire l’amour, rappelant à Jessica cette autre facette, plus difficilement avouable, d’Aemiliane qu’elle aimait énormément : sa perversité. Elle se rua sur le corps de Jessica, faisant doucement couiner le lit, délivrant une série de baisers dans le creux de son cou, tout en lui avouant, entre deux baisers, que c’était là le meilleur jour de sa vie.
« Ohhh... »
Soupir, autant de surprise que de plaisir. Elle posa alors sa main sur le creux des fesses d’Aemi’, et appuya dessus, avant de sembler sortir de sa torpeur, pour lui sourire.
« Haaa, Aemi’... Hmmm... C’est quoi, l’amour à la Tekhane, ma chérie ? Montre-moi, ma beauté... »
Maintenant, les mots doux filaient, comme si Jessica avait voulu les retenir depuis tellement longtemps que, dès lors qu’ils avaient l’occasion de s’échapper de sa bouche, ils le faisaient sans y réfléchir à deux fois.