Les contrées du Chaos / Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]
« le: mardi 14 mai 2024, 21:35:03 »Olympe semblait partager cette pratique, ce qui le laissait croire qu'elle pratiquait peut-être un métier qui lui demandait ce genre de contrôle. La plupart des gens du peuple étaient plus… communicatifs, moins réservés, parce qu'ils ne craignaient pas les répercussions de leurs pairs, et surtout, leurs comportements n'étaient pas nécessairement lié à leur succès. Un fermier, même avec un comportement insupportable, allait quand même trouver des clients, parce que la nourriture est rare, difficile d'accès. Un marchand, cependant, surtout dans un milieu compétitif, pouvait se voir ruiné par son incapacité à garder son humeur sous contrôle.
Malgré lui, le Roi se surprend à observer la jeune femme alors qu'elle se trempe les jambes dans la fontaine, détaillant leur délicatesse. Sa peau semblait douce, chaude, et pendant leur danse, il avait pu le constater lui-même. Pendant un moment, il se demanda ce qu'il ressentirait à les toucher, les explorer, mais il chassa ces pensées. Pour autant qu'il sache, elle était peut-être déjà prise, et cette soirée n'était qu'un moment pour elle d'échapper aux attentes matrimoniales, et prendre un peu de plaisir platonique en présence d'autres personnes.
Elle lui parla un peu d'elle. De sa vie. De son passé. Il voyait qu'elle tâchait de rester vague, et il ne lui en tînt aucunement rigueur; entre étrangers, peut-être qu'un peu de discrétion était nécessaire, et étant une femme de plus, peut-être que c'était une façon pour elle de se protéger.
Elle lui demanda alors s'il pouvait croire qu'elle était une fille de paysan, et qu'elle faisait un travail d'homme.
"Hm…"
Il prit délicatement la main de la jeune femme, avec sa permission, et il en caressa la paume de son pouce. La main de la putain était fine, délicate, et n'arborait aucun cal ou durillons.
"Si vous aviez fait du travail manuel," dit-il doucement en examinant sa paume. "C'était il y a un bon moment."
Il releva la main, et entrelaça leurs doigts, serrant légèrement. La main de la jeune femme était beaucoup plus petite que la sienne, et si fine et délicate qu'il craignait presque de lui briser quelque chose qu'il serrait plus fort.
Elle lui demanda ensuite d'où il venait, et il lui sourit.
"Je viens d'Ayshanra," répondit-il tout simplement. "Mais j'ai passé beaucoup de temps sur le continent depuis le début des accords commerciaux et de défense mutuelle. J'ai passé du temps dans la ville, autrefois, portant assistance à une femme que, je crois, vous connaissez sous le sobriquet de "Mère". C'est une vieille amie. Malgré mon apparence et ma santé relative, j'ai déjà beaucoup vécu."
Et ce n'était pas un euphémisme; le Roi était assurément plus vieux qu'Olympe, même si, en raison de son héritage Meisaen, il ne se distançait pas de beaucoup par rapport à son âge apparent. Il regarda la jeune femme, puis décida aussi de déballer quelques demi-vérités.
"J'ai été soldat, pendant une grande partie de ma vie. J'ai vu beaucoup de choses, et j'en ai affronté la plupart. Ma vie a été menée par l'épée et des circonstances sur lesquelles j'ai toujours eu très peu de contrôle. Depuis peu, je tâche de me départir de ces influences externes, et de me départir des regrets de décisions que j'ai dû prendre. J'ai connu la solitude, la perte, la dépression, l'amertume, l'amour et la guerre si souvent que je ne vois presque plus la vie qu'en ces termes. J'étais sur le continent pour affaire, et maintenant, j'y suis coincé."
Il eut un petit sourire.
"C'est une drôle de coïncidence que notre rencontre ne tienne qu'à une diligence volée et un incendie d'auberge au milieu de nulle part, n'est-ce pas ? Et pourtant, j'ai envie de dire que c'est ainsi que j'ai fait les plus belles découvertes de mon existence. "