Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Serenos I Aeslingr

Pages: [1] 2 3 ... 5
1
Les contrées du Chaos / Le Bal des Moissons de Meisa
« le: jeudi 25 avril 2024, 22:37:51 »
La fête des Moissons.

Serenos détestait les fêtes. Des moissons, des célébrations, les jours fériés du calendrier. Il détestait tout. Il n'avait pas le cœur à la fête. Il n'avait jamais le cœur à la fête. Mais il était obligé, à l'occasion, de faire effort d'apparition, simplement pour remettre un coup de fouet à la noblesse et leur rappeler qui était le patron. Son absence prolongée semblait donner l'impression à ces porcs de nobles que le Roi n'existait pas, et donc qu'ils pouvaient agir en toute impunité. Le voir, sur son trône, en surplomb, en train de les regarder et de les reconnaître suffisait normalement à rappeler que ce n'était pas le cas.

Le Roi avait même pris la peine de s'habiller. Plutôt que sa tunique décontractée et un pantalon sobre, il arborait une chemise blanche doublée d'un veston brodé d'argent et d'or qui traçaient le nouveau symbole de la famille royale, le Sombrechant. Son pantalon, fait de velours plutôt que de cuir, flottait sous la caresse du vent qui passait entre les colonnes du grand pavillon. Ses cheveux avaient été peignés, coiffés et huilés pour leur donner une allure reluisante. Sa barbe avait été soigneusement taillée. Des bracelets d'argent serties de joyaux noirs avaient été passé à ses bras, et une chaine d'argent auquel pendait un médaillon du sombrechant reposait sur son torse. Pour couronner le tout,  Serenos était tout simplement royal dans son apparence.

À sa droite, Grymauch avait son énorme sourire habituel, flanqué de son frère. Les frères ne pouvaient pas être plus différemment vêtus. Le premier, princier dans son choix de tenue, était à la hauteur de son titre, avec une longue cape d'apparat noire sur les épaules. Sa tenue reflétait les traditions de sa nation maternelle, avec des peaux d'animaux sauvages, couvrant presque l'intégralité de sa musculeuse carrure. Aldericht, pour sa part, portait une robe traditionnelle. Le vêtement, léger, couvrait son corps en entier, à l'exception de son torse musculeux, que le vent semblait presque chercher à dévoiler davantage.

Meredith, à la gauche du Roi, était sans ses maris. Ils étaient de la famille royale, certes, mais par alliance seulement, donc ils ne pouvaient pas se trouver aux côtés du Roi. Comme toujours, elle était vêtue d'une robe chatoyantes, rouge comme une rose, des guirlandes et des bijous dorés brodés à même la robe. Elle portait un bandeau, passé autour de sa poitrine, ainsi qu'un grand voile diaphane rouge qui flottait doucement derrière elle. Avec une main autour de sa taille, Aurora avait même retiré son armure pour une tenue plus confortable. Un pantalon noire et une chemise aux manches bouffantes, ses cheveux attachés dans une queue de cheval.

Finalement, Laurelian.

Elle non plus n'était pas là par plaisir. Par responsabilité. L'ancienne esclave Ashnardienne devenue princesse aurait bien préféré rester dans sa chambre à inhaler les fumées enivrantes et dans les bras d'un compagnon. Ou de deux. Honnêtement, n'importe quoi pour oublier où elle était. Mais elle était une princesse, et dans ses quelques responsabilités, au terme d'une énorme séance de négociations, elle avait accepté de s'engager dans les responsabilités d'apparat. Les fêtes en faisaient partie.

Nadeau, l'assistant du Roi, s'éclaircit la gorge, arrachant le Roi à son apathie habituelle en lui tendant une coupe de vin.

Celui-ci soupira, puis se releva lentement du trône, avant de saisir la coupe de vin offerte, et la leva bien haut. Rapidement, il fut imité par tous les nobles dans l'assemblée.

"Aujourd'hui, nous célébrons les moissons. Nous célébrons que chaque Meisaen rentrera chez lui et chez elle avec un estomac plein. Nous célébrons la génération qui nous suit, et les générations qui nous précèdent. Je salue mon peuple, et le célèbre avec vous. Aha'tale."

Les nobles répétèrent le souhait du Roi en levant leur coupe plus haut, et Serenos jeta la sienne aux pieds du promontoire. La coupe de verre éclata à l'impact, répandant son contenu au sol, et Serenos retourna s'asseoir alors que les nobles commençaient à boire, et que la musique se lançait.

Les princes et princesses de Meisa dégravirent les marches qui les séparaient des nobles et se mêlèrent à eux.

Serenos posa sa tempe contre son poing, assis sur le trône, dans une démonstration visuel de son désintérêt pour les activités du bal.

"Vous devriez danser, Sire," l'encouragea Nadeau.

"Volontiers, tu veux être mon partenaire?" rétorqua le Roi d'un ton froid.

"Non. Je crains que vous ne cherchiez à me briser les pieds."

"Je vois que tu apprends de tes erreurs."

2
Ville-Etat de Nexus / Dans le plan astral, la Passion règne [Seryana]
« le: mardi 17 octobre 2023, 23:25:35 »
Peut-être que le chef du village s’était payé sa tête, finalement. Les villageois d’Osid étaient certes mal en point, mais un rapide coup d’œil avait permis au Roi de déterminer qu’il y avait de plus grande probabilité pour que leur problème provienne d’une hygiène négligée que d’un mauvais esprit ou d’une malédiction. Cependant, il avait promis de faire une enquête en bonne et dû forme, et Serenos avait bien des défauts, mais trahir une parole donnée n’y figurait pas. Le chef d'Osid disait que certains villageois s'étaient écarté du village, disparaissant pendant des jours, avant de revenir, complètement sapé de leur force. Ces gens, de jeunes hommes, clamaient avoir été enlevés par des esprits.

Il quitta le village, qu’il avait atteint la veille, dans les environs de midi, et s’engagea sur le sentier qui menait vers un bois au nord du village. Il n'eut pas à s'aventurer bien profondément avant d'être corrigé dans ses préjudices; à peine franchit-il l'orée des bois que ses sens se mirent en alerte, trahissant la présence de magie dans les environs. Le vieux, finalement, n’avait peut-être pas menti.

Sa marche s’arrêta soudainement alors qu’il franchit le seuil de ce qui devait avoir été une barrière et se retrouva soudainement devant un établissement qu’il ne reconnaissait pas. Le ciel et la soudaine présence de la lune lui firent comprendre qu’il n’était plus en Meisa, mais beaucoup plus à l’Est, sur le Continent. S'il n'était pas déjà familier avec ce genre de phénomène, il aurait assurément été pris de panique, ou aurait cru avoir été enlevé par des moyens magiques. C'était probablement dû à cela que les villageois croyaient avoir été enlevé; un vieux passage magique, oublié par le temps.

Il s’avança vers le temple et remarqua d’étranges petites créatures qui flottaient dans les airs, et en les frôlant de son esprit, les identifia comme de petits esprits de joie et de plaisir. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait des esprits, mais il ne se souvenait pas de les avoir déjà discerné aussi aisément auparavant. Motivé, mais prudent, il traversa un petit pont, et remarqua que, malgré la propreté des lieux, et le fait qu’il décelait la présence de plusieurs personnes, peut-être une petite trentaine, il ne voyait personne.

Il entra enfin dans le temple et remarqua l’autel de pierre mentionné par le vieil homme, avec un symbole gravé.

« Seryana », reconnut-il en caressant le symbole. « Un esprit supérieur de Terra… »

Et cela expliquait également pourquoi il ne voyait personne mais ressentait leur présence ; le portail ne l’avait pas mené seulement sur le Continent, mais l’avait fait physiquement traverser dans le plan astral. Les divinités, ou haut esprits, comme la Déesse de la Passion, étaient capable d’alterner librement entre le plan astral et le plan matériel. Peut-être qu’à une époque, certaines personnes vénérant cette Seryana avaient habité les environs d’Osid, et que l’énergie de l’esprit divin, ou l’esprit divin lui-même, causait du tort aux nouveaux habitants, pour une raison ou pour une autre. Il n’avait cependant pas souvenir que Seryana était vindicative…

Il haussa des épaules et tira de son sac de voyage l’offrande qu’il avait prévu ; une bouteille de vin, de son cellier personnel, un filn de grande qualité. Il fit couler un peu de vin sur l’autel, par curiosité, voir si cela suffirait à attirer la créature divine.

3
Le coin du chalant / La Guerre Mondiale du Saint Graal [Proposition]
« le: mardi 06 juin 2023, 06:36:01 »
Petit Erratum: Malgré la formulation de ce texte, c'est un event proposé par moi-même en nom propre, qui n'aura aucune incidence sur le forum. C'est. Pour. S'amuser.

Chers participants de la Guerre Mondiale du Saint Graal,

C'est avec une grande joie que je vous souhaite la bienvenue à cet événement unique qui rassemble des esprits héroïques et des Maîtres exceptionnels. La Guerre Mondiale du Saint Graal est sur le point de commencer, et nous sommes impatients de voir les récits épiques qui se dérouleront dans ce monde fantastique.

Au sein de ce forum dédié au jeu de rôle, vous avez l'opportunité de donner vie à des personnages fascinants, de plonger dans des batailles épiques et de forger des alliances inattendues. Que vous incarniez un Maître déterminé à obtenir le Saint Graal et un Servant puissant et légendaire, votre rôle sera crucial dans le déroulement de cette Guerre.

Je vous encourage à libérer votre créativité et à construire des personnages uniques et captivants. Prenez le temps de présenter votre Servant et votre Maître, de décrire leurs motivations, leurs compétences et leurs histoires. Leurs liens, qu'ils soient de confiance, de camaraderie ou de tension, apporteront une profondeur et une dynamique au récit.

La Guerre Mondiale du Saint Graal promet d'être un périple rempli de rebondissements, de combats intenses et de découvertes surprenantes. Soyez prêts à affronter les défis, à prendre des décisions cruciales et à forger des liens qui transcenderont les frontières du temps et de l'espace.

Je vous souhaite à tous une expérience enrichissante et mémorable dans cette Guerre Mondiale du Saint Graal. Que votre plume soit acérée, votre imagination débordante et votre esprit prêt à embrasser le destin qui vous attend.

Que la chance vous accompagne, et que la légende de votre Servant brille à jamais dans les annales de cette aventure épique !

Bienvenue dans la Guerre Mondiale du Saint Graal !

Les Règles

  •    Règles de courtoisie : Tous les joueurs se doivent de maintenir un environnement respectueux et amical. Les interactions doivent se faire dans le respect mutuel, évitant les insultes et les comportements toxiques.
  •     Limite de mots : Une limite de 400 mots par réponse a été imposée pour éviter des posts excessivement longs qui pourraient déséquilibrer le rythme du jeu. Cependant, une exception pour le post initial qui présente le Servant et le Maître est faite pour autoriser une description plus détaillée.
  •     Création de Servants : Les joueurs sont à créer des Servants qui ne sont pas liés à une mythologie réelle. Cela offre une plus grande liberté créative et permet aux joueurs d'explorer des concepts originaux. Vous devez cependant fournir une description complète du Servant, y compris son apparence, ses capacités et, bien sûr, son Noble Phantasme.
  •     Élimination des Servants : Les joueurs ne peuvent éliminer le Servant d'un autre joueur sans son consentement. Cela évite les conflits inutiles et encourage la collaboration plutôt que la compétition destructrice entre les joueurs (en gros, battez vous en RP, mais on se respect en dehors). Les affrontements armés entre Servants peuvent être résolus à l'aide d'un jet de dé, comme un D20, pour déterminer le résultat de la rencontre.
  •     Command Spells : Chaque joueur est limité à trois Command Spells. Ces Command Spells peuvent être utilisés pour donner des ordres irrévocables au Servant, comme une commande de protection ou une augmentation temporaire de puissance. Bien que vous soyez en contrôle de votre Servant, il est possible que, pour des raisons dramatiques, votre personnage désire le forcer à faire quelque chose que le Servant refuserait de faire.
Voici un exemple de présentation sommaire des personnages;

Fiche de Personnage - Servant

Nom du Servant : Saber
Classe : Saber
Identité du Servant : Roi Arthur
Apparence : Un chevalier noble portant une armure étincelante, tenant Excalibur, l'épée légendaire, dans sa main droite.
Compétences : Maîtrise de l'épée, manipulation de l'énergie magique, haute résistance physique.
Noble Phantasme : Excalibur - Une puissante épée capable de libérer un rayon de lumière destructeur.

Fiche de Personnage - Maître

Nom du Maître : John Smith
Age : 28 ans
Affiliation : Clan des Mages du Nord
Description : Un jeune mage talentueux avec une grande passion pour l'occulte. Il possède des cheveux bruns, des yeux perçants et une aura de détermination.
Capacité Magique : Contrôle des éléments de base (feu, eau, terre, air), maîtrise des sorts de protection.
Objet Magique : Bague de Sorcellerie - Une bague ancienne qui renforce la puissance magique de John et lui permet de canaliser son énergie avec précision.
Alliance avec le Servant : John et Saber partagent une relation de confiance et de respect mutuel. Ils sont déterminés à remporter la Guerre du Saint Graal ensemble et à atteindre leurs objectifs respectifs.

Ces fiches de personnage fournissent une description générale des caractéristiques principales du Servant et du Maître, y compris leur identité, leurs compétences, leurs objets magiques et leur relation entre eux. N'hésitez pas à ajouter plus de détails selon vos besoins et votre imagination !

Vous êtes bien sûr autorisé à utiliser vos personnages du Forum à titre de Maître ou de Servant à votre guise ! (Faites simplement attention au Grosbillisme!)

Comment jouer:

Les joueurs pourront participer activement à la grande guerre via des topics communs ou séparés qui reflèteront leurs altercations. Entendez-vous d'avance pour le thème de cette rencontre parmi les catégories suivantes: [Combat] ou [Social]. N'oubliez pas d'inclure les participants et de marquer votre titre de topic avec [GMSG].

L'événement se déroulera exclusivement à Seikusu.

Soyez également prévenus qu'il est possible de prendre d'autres joueurs en embuscade, donc un joueur non-invité au départ peut s'infiltrer dans votre RP à tout moment. Le joueur doit cependant obtenir l'autorisation des joueurs concernés.

N'hésitez pas à partager votre activité dans les normes suivantes:
[Basse]Un post par deux semaines maximum
[Moyenne]Un post par semaine en moyenne
[Forte]Plus d'un post par semaine
[Très forte]Plus d'un post par semaine dans plusieurs topics

Si vous ne pouvez pas participer pour une période prolongée pour des raisons IRL, vos personnages et Servants pourront être considérés comme vaincus. Ceci dit, si l'event n'est pas terminé, vous êtes les bienvenus de revenir sous prétexte que votre personnage a feint la mort pour réintégrer facilement les RPs.

Devez-vous vous attendre à une date limite?

Pas nécessairement. De fait, l'event peut avoir une durée indéterminée, tout comme il peut avoir une fin bien définie.

Est-ce que des personnages extérieurs peuvent être inclus dans cet évent?

Vous pouvez sans problème faire participer des personnages que vous avez sur Terre à cet événement, même s'ils ne sont pas des Maîtres. Cependant, au possible, évitez d'inclure des forces qui pourraient perturber l'event, genre divinités, superhéros. Ceci en dehors des Servants, bien sûr.

Autres:

N'hésitez pas à poster à la suite de ce message pour signaler votre participation ou votre intérêt

Intégrez dans votre message la fiche sommaire présentée plus haut et votre activité dans les conditions énoncées, au cas où vous voudriez réserver un personnage et une classe.

Si vous avez des questions, simplement me @ dans le chat général et je répondrai au possible :)

Par @Douros

Qu'est-ce que le Saint Graal dans le contexte?

Le Saint Graal est un objet sacré légendaire qui détient un immense pouvoir. Dans le contexte de Fate/stay night, il est le principal objectif de la Guerre du Saint Graal. Cette guerre est une compétition entre sept mages appelés les Maîtres, qui invoquent des héros mythiques appelés les Servants pour combattre en leur nom.

Le Saint Graal a la capacité d'accorder un vœu à celui qui le possède. Chaque Maître souhaite obtenir le Saint Graal pour réaliser son vœu personnel, que ce soit par ambition, désir de puissance, rédemption ou autre motif. Cependant, pour obtenir le Saint Graal, les Maîtres et leurs Servants doivent s'affronter et éliminer leurs adversaires.

La Guerre du Saint Graal est une compétition féroce où les Maîtres et les Servants se battent pour la suprématie. Ils utilisent leurs compétences magiques, leurs armes spéciales et leur stratégie pour éliminer les autres participants. Les batailles sont intenses et souvent mortelles.

Il est important de noter que le Saint Graal lui-même a ses propres secrets et mystères. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, les joueurs découvrent que le Saint Graal est plus complexe qu'il n'y paraît et qu'il peut être sujet à la corruption et à des forces obscures.

En résumé, le Saint Graal est un objet convoité au cœur de la Guerre du Saint Graal. Les joueurs incarnent des Maîtres qui invoquent des Servants et se battent pour obtenir le Saint Graal afin de réaliser leur souhait. La quête du Saint Graal est une aventure remplie de combats, de mystères et de choix moraux difficiles.

4
Les contrées du Chaos / Tendre la main à l'ennemi [PV: Elynie Reviade]
« le: jeudi 20 avril 2023, 17:30:30 »
« Pourchassez-le! Ne le laissez pas s’enfuir, bande d’idiots ! »

Le caporal ennemi s’époumonnait en poussant ses hommes à pourchasser le Roi alors que celui-ci s’éloignait vers les montagnes, histoire de garder leur attention sur lui plutôt qu’à son infanterie qui battait en retraite. Une stratégie somme toute adaptée, car si le Roi avait des chances de s’en sortir en fonçant dans un terrain ardu, les pertes en vie chez les troupes alliées seraient conséquentes s’ils étaient pourchassés. Fort heureusement, pour le caporal, il était beaucoup plus important de présenter à son empereur la tête d’un souverain ennemi plutôt qu’une victoire somme toute relativement sans conséquences.

Alors qu’il gravissait les marches menant aux montagnes, Serenos entendit des impacts de flèche, et ce quelques secondes avant d’en sentir se planter dans sa chair. Le Roi bascula vers l’avant, s’effondrant au sol pendant une seconde, le souffle coupé. Aucun doute possible, une des flèches était fichée dans un poumon. Il mobilisa une part de sa magie pour empêcher son poumon de se remplir de sang, et il se releva en jurant alors que chaque mouvement faisait jouer les flèches sur ses muscles. Il entendait derrière lui les cris des soldats Ashnardiens, certains qu’ils allaient mettre la main sur une bonne prise, mais Serenos ne comptait pas leur donner sa tête sur un plateau d’argent ; s’ils voulaient se vanter d’avoir tué le Roi de Meisa, ils allaient bosser pour. Bientôt, les marches furent remplacés par des routes pavées qui passaient tantôt par les montagnes, plus tard à travers la montagne, et Serenos savait exactement pourquoi ; plus loin se trouvait les ruines de Sylvandell, une nation Ashnardienne ayant, récemment, été la victime d’un cataclysme. Malgré son savoir, il ne savait toujours pas ce qui était arrivé, et visiblement, Ashnard non plus, et les nations alliées se demandaient si ce n’était pas de la rétribution divine.

Rétribution divine ou pas, Serenos n’en avait cure ; il devait passer la montagne pour échapper à ses poursuivants. Pour ralentir ceux-ci, le Roi fit tout ce qu’il put, incluant couper les ponts qui reliaient deux corniches de montagnes, sachant qu’avec l’équipement standard Ashnardien, cela ne ferait que ralentir leur élan, car ces hommes étaient fort habitués à des chasses à l’homme en territoire hostile. On dira ce qu’on voudra du Ashnardien standard, mais c’est féroce comme saloperie, de vraies sangsues ; ils ne lâchent jamais l’affaire. C’est une qualité, franchement, Serenos n’avait jamais vu un tribunal impérial, mais l’argumentative ne devait pas tarder à monter en décibel. Toujours est-il que cette endurance était une vraie plaie à gérer, autant sur le champ de bataille que dans des situations moins dramatiques.

Bientôt, il arriva au tunnel, une installation qui passait sous la montagne. Plus ou moins désaffecté à l’époque, en raison des différents moyens de transport possibles, la charpente qui empêchait le tout de s’effondrer avait définitivement vu de meilleurs jours. Serenos aussi, par ailleurs. Il était néanmoins particulièrement content de voir qu’il n’aurait pas grand-chose à faire pour se débarrasser de ses poursuivants ; il devait simplement faire s’effondrer une montagne ! Rien que ça ! … ou du moins boucher le tunnel. Moins impressionnant, mais bon, ce qui était important, au final, c’était le résultat. Une fois le tunnel passé, Serenos déferla dans la montagne une bonne dose de magie et causa un léger tremblement de terre. Léger, mais suffisant pour que la charpente abandonne sa charge et s’effondre, bientôt suivi par un effondrement du tunnel, ce qui devait, à défaut de le débarrasser de ses poursuivants, au moins les ralentir, parce que la montagne était terriblement périlleuse à escalader, et impossible à contourner ; la chaine de montagnes entourait le domaine sylvandin et les avait protégé contre les invasions pendant des siècles, avant que le siège Ashnardien ne les force à se soumettre à l’Empire.

Le Roi ne parvint pas à se sauver bien loin, en raison de sa fatigue et de ses blessures, mais il tâcha quand même de rejoindre les ruines de la capitale, tant bien que mal, tâchant de faire fi de ses blessures qui, lentement, drainait son sang et sa vitalité.

Le joyau de la nation de Sylvandell avait toujours été sa capitale. Adornées de statues de dragons, survolées par leurs gardiens dorés, les Sylvandins avaient fait de ces montagnes le nid d’une civilisation qui, en d’autres temps, aurait été probablement l’une des plus puissantes du monde. Leur foi inébranlable en la puissance des dragons d’or et du pacte ancien leur assurait la prospérité. Cependant, même des dragons ne pouvaient rien contre la fureur des cieux, et maintenant, il ne restait rien du grand palais qui avait protégé la dynastie des Korvanders sur plusieurs siècles. Le temple de l’Omniprêtre avait été écrasé sous des météorites, la ville entière avait été martelée par le cataclysme, ne laissant derrière que quelques habitations encore debout, le reste n’était que décombres.

Serenos se traina tant bien que mal jusqu’au palais, traversant le pont qui, lui-même, avait vu de meilleurs jours ; seuls quelques parties tenaient encore, et le Roi était sûr qu’il aurait besoin de sauter pour ne pas être sur une partie trop fragile au moment où elle s’effondrera, mais il n’eut pas besoin de prendre de telles mesures. Cela ne l’empêcha cependant pas de démolir le pont, histoire de rendre toute tentative de le rejoindre plus complexe, et d’un sort, il fit disparaître le mortier qui tenait les pierres ensembles. D’un coup, le pont n’était plus qu’un millier de pierres sombrant dans l’abîme. Une fois le méfait accompli, le Roi marcha jusqu’à l’intérieur du temple de l’Omniprêtre et se laissa finalement choir dans la chapelle.

5
Les contrées du Chaos / Consume-moi, mortel! [PV: Khnoum]
« le: jeudi 20 avril 2023, 03:36:52 »
« Seigneur Taren, Dame Loese, » dit Serenos, sa lame dans la main. « Jurez-vous, l’un à l’autre et devant cette assemblée, de vous respecter, de vous assister, de vous allier, de protéger le peuple de l’autre comme s’il était le vôtre ? »

« Nous le jurons, votre Majesté ! »

« Jurez-vous de protéger et d’aimer votre descendance commune comme votre descendance respective ? »

« Nous le jurons, votre Majesté ! »

« Jurez-vous d’être le refuge de l’autre contre le mal ? »

« Nous le jurons, votre Majesté ! »

« Par les pouvoirs vestis en moi par le peuple des Trois Royaumes, et par votre bénédiction, je, Serenos I Aeslingr, suis témoin de votre union. Vous êtes désormais mariés. »

Les nouveaux époux se sourièrent mutuellement, avant que le Roi ne ramène leur attention vers lui.

« Et maintenant, si vous me permettez… Débouchez les tonneaux ! »

Sous l’ordre du Roi, plusieurs dizaines de serviteurs agrippèrent les robinets et, d’un bon coup de marteau, perforèrent les couvercles de liège des barils de vin, débutant les célébrations. Serenos frappa dans ses mains à trois répétitions, avant de pousser les deux mariés vers leurs invités, histoire qu’ils se présentent en tant que mari et femme. Loese, une femme de Nexus et la veuve du seigneur Orece, s’est liée d’affection pour le seigneur Taren, un riche commercant Ashnardien, récemment anobli par l’empereur d’Ashnard. En raison des tensions entre les deux états, le couple avait préféré célébrer leur union dans un terrain plus neutre. Bien que Meisa soit ouvertement hostile à la nation Ashnardienne, Serenos n’a jamais étendu cette hostilité  au peuple Ashnardien, dont certains ne partageaient pas les visions expansionnistes de leurs dirigeants. Ceci dit, cela ne l’empêchait pas de réagir de façon plutôt violente aux assauts d’Ashnard sur ses côtes, ce qui finissait souvent par des raids à la tête de soudards du Nord, pillant, volant, enlevant et violant tout sur leur passage à leur bon gré.

Les vins avaient été ouverts, donc Serenos en profita pour s’éclipser de la vue publique et s’empressa de trouver une coupe pour se servir. Serenos n’aimait pas vraiment les festivités ; le son, la musique, les cris, les rires, la proximité avec d’autres êtres vivants le rendait incroyablement irritables, et donc le vin l’aidait à simplement ne plus s’en faire, et le vin de Meisa était reconnu pour être particulièrement agressif, ce qui était complètement éclipsé par le fait qu’il était très sucré.

Après un moment et assez d’alcool et de petits fromages et de fruits de mer, le Roi était relativement de bonne humeur, ce qui lui permit d’ailleurs de se mêler un peu plus aux visiteurs et, de fait, aux danseur. Son premier partenaire était Koshea Nitrüwa, un grand guerrier qui avait, plusieurs fois même, fait sa rencontre sur le champ de bataille. Le colosse regarda le Roi avec un mélange de respect et de révérence propre à sa culture guerrière, ce qui ne l’empêcha pas, bien sûr, d’engager le Roi dans un duel de danse. La seconde partenaire du Roi fut la mariée elle-même, qui s’empressa de remercier le souverain d’avoir accepter de célébrer son mariage, et le noya sous les compliments et les louanges, rendant le Roi un peu mal à l’aise au point qu’il fit un signe discret à un invité infiltré, qui était en somme un de ses gardes royaux, pour venir le débarrasser de cette sangsue.

Cela lui donna d’ailleurs l’opportunité de s’éloigner un peu de la piste de danse et de se réfugier dans les jardins. Les jardins étaient plutôt un endroit calme, où les gens discutaient discrètement. Il y avait bien les amoureux occasionnels qui faisaient des galipettes à l’abri des arbres feuillus à défaut d’être à couvert, mais cela était culturellement acceptable, considérant que c’était un événement sans enfant. Après un moment, il marcha jusqu’à un ruisseau artificiel et retira ses chaussures pour y tremper les pieds.

« Ah… J’aurais dû prendre une coupe avec moi… » grommela-t-il en fermant les yeux et en se laissant tomber sur le dos. Il tira alors une tige à feu de sa veste et la porta à ses lèvres avant de l’enflammer d’un sort et de tirer dessus. Il exhala un nuage de fumée bleue. Ses pupilles se dilatèrent lentement et son esprit, apaisé, cessa de tambouriner. De fait, il riva son attention sur les étoiles qui commençaient à se montrer au firmament.

Il lâcha un soupir d’aise et tâcha de se relaxer quelque peu.

6
Le coin du chalant / Sa Majesté Serenos I s'ennuit.
« le: mercredi 19 avril 2023, 22:10:54 »
... Les gens, on a un sérieux problème ici.

Le problème, c'est moi.

Je m'ennuie D:

Il me faut des partenaires pour profiter de cet élan d'inspiration qui me frappe! Après avoir été remis dans le bain, me voilà qui a faim de plus! C'est absolument insupportable!

Alors, ce petit chalant est simplement pour vous signaler que ma boite à MP est ouverte! Proposez-moi vos trames! Donnez-moi vos requêtes, vos désirs! Pavés ou pas pavés, tant que le contenu est motivant! Tout ce que je demande, c'est qu'il y ait de bonnes raisons pour vos personnages de rencontrer le mien, que ce ne soit pas du "Ah bah c'est purement par hasard! C'est p'tit, le monde! "

Tous sont les bienvenus, tant qu'on arrive à bien s'entendre! ^-^

7
Les contrées du Chaos / Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]
« le: mercredi 30 novembre 2022, 23:22:14 »
« Votre Majesté, êtes-vous bien sûr que…
- Non.
- Pouvons-nous simplement retourner et…
- Non.
- Mais j’en ai plein les bottes !
- Comme dirait ta mère ; la ferme et marche.
- Je déteste le fait que vous connaissez ma mère. »

Parmi le groupe fortement restreint qui composait la Garde Royale, les protecteurs désignés du souverain de Meisa, le seigneur Darcil était l’un des trois qui n’étaient pas issu de la noblesse. Ce n’était pas grâce à la bourse de son père ou le charme de sa mère qu’une personne comme Darcil parvenait à gagner suffisamment de renom pour être invité au processus de sélection ; c’était grâce à leur talent brut. Il n’y avait en Meisa qu’une poignée de personnes pouvant battre Darcil au maniement d’une lance ou à la joute, et Serenos a toujours eu une affection particulière pour le talentueux, pour le génie et pour ceux qui persévèrent malgré toute l’opposition qu’ils doivent confronter.

C’était pour cette même raison que le seigneur Darcil n’avait pas reçu les leçons d’étiquette nécessaires pour savoir qu’il était inacceptable pour un subordonné de se plaindre si librement devant son supérieur hiérarchique. En contrepartie, le roi de Meisa n’en avait que faire, parce que contrairement à ses camarades, il n’occupait pas le poste assez longtemps pour avoir les bottes de marche qui lui auraient épargné des ampoules.

Maintenant, certaines personnes pourraient se demander pourquoi le roi de Meisa, un personnage qui était quand même réputé pour son pouvoir politique et ses vastes ressources, pataugeait dans la boue et les fourrés dans un petit sentier qui semblait mener nulle part depuis trois jours ? Eh bien, tout simplement parce que, pour une raison ou pour une autre, une bande de malfrats de grand chemin avaient profité de son arrêt à une auberge pour lui chaparder sa diligence et les chevaux qui y étaient attachés en prenant bien soin d’incendier l’auberge, cumulant tentative d’assassinat et vol de grande envergure dans la même soirée. Décidément pas une histoire que le roi raconterait une fois qu’il serait sorti de ce coin abandonné des grands esprits.

Certains pourraient même se demander pourquoi le Roi ne cherche pas à juste trouver un magicien ou un endroit propice à un sort de téléportation, tout bêtement. Eh bien, parce qu’il n’y a ni l’un ni l’autre à des lieues à la ronde, et qu’aucun n’était garanti de lui apporter son aide ou de réagir à sa forme de magie, ce qui risquerait de le frustrer davantage. De toute façon, ses vêtements avaient été fait pour l’aider à voyager incognito, donc il doutait que les magiciens capable de déplacer des gens et des objets sur une longue distance le reconnaîtrait comme une personne d’influence.

Son seul espoir, du moins pour le moment, se trouvait au sud-sud-est de sa précédente position. Une petite ville dissimulée au milieu d’une épaisse forêt semi-tropicale portant le nom de Lupanar, ou le Traquenard, où La Ville. Vraiment, pas un endroit que beaucoup de gens voulaient trouver, et cela leur convenait parfaitement. Le problème, c’est que comme tout regroupement dissimulé, le but étant de ne pas être trouvé, il n’y avait ni panneau ni indications pour aider un voyageur à trouver son chemin. Fort heureusement, cela était un problème mineur lorsque le voyageur était un mage, surtout quand les applications de la magie étaient si variées qu’avec le talent requis, la plupart des tâches apparemment difficiles devenait plus ou moins anodines avec le sort adapté. Pour Serenos, cela revenait à suivre l’ombre d’un précédent voyageur qui, lui, savait où aller.

Sa dernière visite l’avait cependant mentalement préparé au voyage. La forêt était horriblement large et même pour un chasseur expérimenté, il faudrait ni plus ni moins que deux semaines pour la traverser de part en part, ce qui en faisait non seulement une ressource à exploiter, mais également une épreuve fort décourageante pour les déplacements militaires. Et ce, sans compter les nombreuses maladies et saloperies venimeuses ou vénéneuses qui habitaient ces fourrés. La ville se trouvait plus ou moins près du cœur de la forêt, à son souvenir, avec quelques petits regroupements connexes répandus au travers de la forêt. Ces regroupements, cependant, il ne souhaitait pas visiter, simplement parce qu’il savait ce qui arrivait aux voyageurs de grand chemin qui s’y aventuraient, et il avait déjà perdu son mode de transport et ses chevaux, pas question de faire le reste du chemin tout nu.

C’est le soir de la troisième nuit, et Serenos souffre, tout comme ses gardes. Aelis halète comme si elle venait de courir un marathon, Darcil ne peut presque plus sentir ses pieds alors que Lockley et Bease se grattent furieusement, probablement en raison d’une réaction à une plante quelconque. Au bas mot, ils étaient tous absolument misérables. Leur seul réconfort était qu’enfin, ils voyaient les lumières de cette ville secrète, ce repaire de brigands et de va-nu-pieds, de voleurs et de menteurs, de filles de joie et filles de larmes. Et plus ils s’en approchaient, plus ils entendaient des cris enthousiastes, des rires et des applaudissements rythmés. À tous les coups, ces gens faisaient la fête.

Il n’y avait pas de garde à l’entrée. Après tout, ce n’était pas nécessaire ; pourquoi arrêter une victime potentielle d’entrer ? Non, tout au plus, ils avaient des sentinelles dans la forêt pour alerter les campements d’un mouvement de troupes ou d’une force de subjugation. Sans quiconque pour les arrêter, Serenos et son entourage entrèrent dans la ville. Il donna à ses soldats un peu d’argent, histoire de trouver quelque part où dormir et des médicaments si nécessaires. Serenos, pour sa part, n’avait qu’une envie, c’était de boire et d’oublier la misère du voyage.

Il fit son chemin directement à la seule auberge fiable qu’il connaissait. Elle appartenait à une vieille mégère qu’il connaissait du temps de la Grande Guerre, une femme dont le nom n’existait plus dans sa mémoire, mais qu’il savait être connue sous le titre semi-affectueux, semi-terrifiant de Mère, car s’il avait bien une matriarche dans cette ville, c’était elle. Un peu d’argent, une mention de Mère et le voilà capable de demander un bain et des vêtements propres pour remplacer ceux de son voyage. En moins d’une heure, il était sorti de nouveau, affublé d’un accoutrement de voyageur certes plus modeste, mais également plus propre et présentable, ce qui lui suffisait amplement.

Une fois présentable, Serenos quitta l’auberge et se dirigea vers le cœur de la ville, d’où les rires semblaient les plus forts. Il entendit bientôt la musique, les chants, et sentit même le sol trembler légèrement sous les pas de danse groupés et enthousiastes des danseurs. Dans un coin bien placé, un grand homme arborant une épaisse moustache et des sourcils tout aussi impressionnants, comme pour souligner l’absence de chevelure, distribuait la bière et le vin à quiconque le demandait, et le payait. Serenos fit son chemin jusqu’à lui et ils se dévisagèrent.

« Une bière, » réclama le Roi d’une voix forte et claire pour se faire entendre malgré la musique, les discussions et les cris.
- Quatre pièces, » répondit l’autre, de même.

Un vol, assurément, il n’y avait aucune bière qui pouvait bien valoir quatre pièces, mais Serenos n’en avait que faire. Il tira quatre pièces de cuivre et les posa sur le comptoir de fortune, et l’homme lui tendit une choppe. Le Roi agrippa la choppe de fer et la porta à ses lèvres. Il eut immédiatement envie de recracher l’alcool, car la bière était chaude, mais le goût n’était pas insupportable et il avait une grande soif. Il s’éloigna du bar et but un peu plus, avant de s’approcher d’un autre petit magasin vendant des grillades au feu. Voilà quelque chose qui pouvait réchauffer son cœur. Il agrippa quelques brochettes de bœuf et d’oignons, paya la dame un généreux montant et s’empressa de tout dévorer.

Une fois rassasié, le Roi se polit les mains ensemble avant de s’approcher des danseurs, et à peine eut-il fait les premiers pas dans le groupe qu’il fut immédiatement entrainé par une jolie rouquine au grand sourire dans une danse énergique. Habile danseur, le Roi n’hésita pas un moment la faire virevolter quelques minutes avant de la passer au suivant, enchainant les partenaires de danse avec une endurance notable, jusqu’à ce que sa main agrippe celle d’une jeune femme aux yeux d’un bleu profond. Leurs regards se croisèrent, et la musique changea presque soudainement, ralentissant pour un tempo soutenu, principalement ponctué de lents coups de tambours. Lentement, et sans briser le contact visuel, le Roi passa une main autour de la taille de la jeune femme et la rapprocha de lui, réduisant la distance entre eux le plus possible, avant de prendre les premiers pas de danse.

Demandez à Serenos de vous accompagner dans une valse ou un tango ou une autre danse de bal, il pourrait assurément tenir la cadence ou démontrer un talent notable, mais la danse populaire était moins organisée. C'était plus une forme de communication qu'une forme d'art, et Serenos n'était pas l'homme le plus... loquace qui soit. Surtout alors qu'il se perdait dans les yeux de cette étrangère aux cheveux bruns. Au début, le Roi se surprenait à devoir réajuster ses pas rapidement pour ne pas lui marcher sur les pied, et pour ne pas se faire marcher sur les pieds faute de ne pas avoir bougé assez rapidement, mais graduellement, il reprenait le contrôle de lui-même et parvint à compenser avec ses seuls réflexes et les mouvements de la jeune femme, et surtout un coup d'oeil occasionnel dans sa périphérie pour voir s'il suivait les bons pas, le tout avec la plus grande discrétion.

8
Les terres sauvages / Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]
« le: lundi 29 août 2022, 20:27:50 »
Forêt Argentée – 11 Belphe 1445 CN

La forêt était complètement incendiée, causant une épaisse fumée qui rendait presque impossible de distinguer les environs. Les flammes étaient si fortes et propagées qu’à moins d’un miracle, qu’à moins d’une puissante averse, elles risquaient d’engloutir une bonne part de la forêt, si ce n’est son intégralité.

« Votre Majesté, l’interpella un de ses gardes, des mercenaires ont attaqués la Forêt Argentée. Ils seraient à l’origine de ces flammes !

-Des mercenaires ? se surprit le souverain de Meisa. De quelle troupe ?

-Je ne reconnais pas leur emblème, Sire !

-Pressons le pas. Essayons de trouver des survivants !

-Oui, sire ! »

La malchance semblait lui coller à la peau ; lors de sa dernière correspondance avec le souverain des elfes de la Forêt Argentée, il ne lui avait fait part d’aucun souci d’envergure. Il avait même offert une invitation pour une délégation Meisaenne sur leurs terres, une rencontre qui pouvait apporter de grands bénéfices à leurs contrées respectives. A la vue des flammes, cela ne pouvait que rappeler que de grands changements pouvaient se produire au cours d’une seule nuit.

Quoiqu’il en soit, il ne laissera pas impuni l’embrasement d’une forêt qui faisait part entière du commerce de Meisa ainsi que la perte d’un allié potentiel. Des années, des décennies de conversation pour amadouer ces seigneurs des bois, pour les convaincre d’ouvrir leurs portes au commerce et à la collaboration, et voilà toutes ces opportunités futures qui venaient de partir en cendres et en fumée.

Le Roi s’enfonça dans le cœur de la cité des forêts, qui n’était maintenant qu’un réseau de cabanes brûlées et de charpentes en pièce. Des corps, elfes et hommes, juchaient un peu partout, décriant la sanglante bataille et la soudaineté de celle-ci ; le nombre de corps elfiques était nettement supérieur à celui des humains. Dans un combat loyal, cela n’aurait pas été qu’improbable, simplement impossible ; les elfes des forêts n’avaient aucun intérêt à combattre au sol plutôt que dans leurs hauts arbres.

Les membres de la délégation Meisaennes se déployèrent dans toutes les directions, avec les trois mages ayant accompagné le groupe faisant office de lieutenant, car leur magie faciliterait les recherches, car capable de ressentir la présence d’êtres vivants.

Serenos prit le commandement d’un groupe de quatre hommes et se dirigea vers la sortie du village. Ses sens magiques réagirent immédiatement à une présence familière, une aura qu’il avait ressentie auparavant tant elle imprégnait les lettres diplomatiques ; le Seigneur des Elfes vivait toujours. À peine, mais il était indéniable que son âme n’avait pas encore quitté sa chair. Il accéléra le pas en direction du corps empalé par la hampe d’une lance de fer.

Le Roi de Meisa posa une main sur le dos de l’Elfe et déversa en lui sa propre énergie magique pour l’arracher aux griffes de la mort. Pour lui épargner une douloureuse agonie, la magie du Roi de Meisa bloqua toute sensation du Roi en deçà du cou. Le souverain elfique toussa bruyamment, à la limite de recracher ses poumons perforés, et cligna des yeux. Il tourna lentement la tête et son regard rencontra celui de l’humain qui l’avait ainsi réanimé.

« S-Serenos…

-C’est bien moi. Je ne pourrai pas vous maintenir en vie longtemps, seigneur.
Il était inutile de cajoler le vieil elfe à ce stade.

-Y a-t-il des survivants ?

-G…Galadriel… »

Sentant l’énergie du Roi des Elfes chuter drastiquement, Serenos dût redoubler d’effort et déchargea une nouvelle vague de puissance dans le corps du mourant, ce qui eut l’effet de le faire sursauter brutalement, comme si foudroyé. L’elfe gémit de douleur, cette fois, mais Serenos dût l’ignorer.

« Vers où ? le pressa Serenos en haussant le ton. Vite, seigneur, votre vie m’échappe !

-À l’ouest… à l’ouest… »

L’elfe s’immobilisa complètement alors que sa vie s’éteint aussi soudainement qu’une chandelle sous une bourrasque. Serenos dût immédiatement mettre fin à l’échange d’énergie, de crainte que l’elfe ne l’entraine avec lui.

Le Sombrechant n’avait jamais rencontré la princesse de la Forêt d’Argent. Tout au plus, il savait qu’elle existait, il savait son nom, et il savait maintenant qu’elle avait survécu. Vu le manque de corps d’elfes féminins, il ne pouvait en déduire qu’une chose ; les mercenaires qui avaient pris d’assaut ce campement n’avaient pas d’yeux que pour l’or, mais aussi pour le commerce. Aussi abject soit l’acte d’asservir autrui à sa volonté, il était commun pour nombre de commerçants et même de groupes indépendants de s’intéresser au rapt de jeunes femmes et hommes dans le but de les revendre comme esclaves, car de nombreux pays jouissaient d’une culture de hiérarchie où la valeur d’un individu se résumait à son rang social, et un esclave n’était rien sinon une autre classe à exploiter, ce que nombres de seigneurs n’hésitaient pas à faire.

Le Roi de Meisa retira la main du dos du seigneur elfe et transmit un message à ses hommes ;

« Cherchez des survivants et guidez-les vers le port d’Aurgonat. Achetez un navire et attendez mon arrivée. »

Il n’attendit même pas leur réponse avant de signaler à ses hommes de le suivre et il s’élança dans la forêt, se laissant guider par l’aura du seigneur elfe, qui perdurait sur sa fille.

Aux abords de la Forêt Argentée – 15 Belphe 1445 CN

Il devait l’admettre, mettre la main sur une princesse elfe habituée à la survie en pleine nature n’était pas une mince tâche, surtout lorsqu’elle était pourchassée par une troupe de mercenaires. À pieds ou à cheval, ces hommes avaient indubitablement fait affaire avec un mage, car pendant plus de quatre jours le Roi et ses soldats avaient pourchassés les traces laissées sur le sentier, et ils n’avaient rencontré qu’un seule personne ; un elfe laissé pour mort que le Roi avait dû achever pour lui épargner davantage de souffrance.

Ce n’est que grâce à la magie du Roi que les quatre gardes s’étaient rendu jusqu’ici, mais Serenos ne pouvait pas continuer beaucoup plus longtemps ; ses réserves d’énergie, bien que considérables, n’étaient pas infinies, et tôt ou tard, il devrait se reposer, mais cela ne l’empêcha pas de continuer à pourchasser ses proies ; il y avait certes une chance qu’il échoue, mais peut-être que sa persévérance serait récompensée s’il ne s’arrêtait pas.

Et récompensé, il le fut, en quelque sorte, lorsqu’il tomba enfin sur la troupe de mercenaires et leur proie. Quatre jours de chasse. Quatre. Comment osaient-ils le faire courir aussi longtemps ? N’était-il point le Roi de Meisa ? Ses côtes, ses poumons et sa gorge lui faisaient un mal de chien, et malgré tout, il n’avait pas fini.

Il ne savait pas ce que les mercenaires disaient, et il n’en avait que faire ; il ne parlait pas leur langue, et il n’avait pas envie de leur demander une traduction ; non, il voulait juste les empêcher de fuir.

Sans crier gare, le Roi s’élança et bondit. Son ombre attira l’attention d’un mercenaire, mais il n’eut pas le temps de dégainer son arme pour se défendre quand la lame du Roi s’enfonça dans sa gorge. Les quatre gardes royaux ne tardèrent pas à flanquer le groupe de vingt hommes, et la panique s’ensuivit.

La confusion était telle que les mercenaires ne savaient même plus qui les attaquait ainsi ; le Roi ? Un garde ? Un elfe ? Le commandant de la troupe ne savait que beugler des ordres à la limite de l’incohérence, tâchant de contrôler ses hommes qui voyaient leurs compagnons tomber un à un sous les assauts d’un petit quintette, mais la réaction appropriée, qui aurait été d’encercler ce petit groupe, lui échappa complètement, et au bout de trois courtes minutes de combat, tous les mercenaires avaient été éliminés.

Serenos prit le temps de respirer quelques minutes, avant de tourner son regard doré vers l’elfe qu’il venait d’assister. Elle semblait fatiguée, affamée et surtout en colère.

Lentement, il essuya sa lame sur le cadavre d’une de ses victimes et la rengaina.

« Vous devez être Galadriel, dit-il sur un ton calme. Je suis Serenos, une connaissance de votre père. »

Les rumeurs entourant la princesse elfique ainsi que les vantardises du seigneur des elfes de la Forêt d’Argent ne semblaient pas être exagérées ; Serenos n’avait que rarement vu une femme aussi jolie, elfe ou autrement. L’insistance des mercenaires à sa capture faisait beaucoup plus de sens maintenant qu’il posait les yeux sur elle ; une telle beauté valait un prix fort, assez pour acheter des terres et un titre de noblesse dans la plupart des domaines Ashnardiens, peut-être même en Nexus.

Cependant, bien qu’il ne crût pas possible pour lui-même de penser ainsi, il n’était guère le moment d’admirer la beauté de l’elfe. Ils avaient peut-être tué ses poursuivants, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’y en aurait pas d’autres. Qui dit mercenaire dit employeur, qui dit employeur de mercenaires dit personnage fortuné, et un personnage fortuné ayant l’arrogance de mener un assaut surprise sur un peuple relativement pacifique signifiait un personnage puissant avec les ressources pour garantir le succès de son opération.

« Êtes-vous blessée ? Pouvez-vous marcher ? »

9
Les contrées du Chaos / Mister, I'll make a man out of you [Fäelanor]
« le: jeudi 18 août 2022, 21:32:36 »
La chasse royale. Trois semaines loin du Palais, à parcourir les forêts de Meisa. Il aurait peut-être préférer chasser en Terres du Nord, chercher le gros gibier, mais pour avoir passé le plus gros de sa vie dans des pays plus tempérés, l'idée de passer trois semaines à se refroidir dans le Nord le laissait, de fait, parfaitement de glace.

Les forêts de Meisa étaient généreuses en toute sorte de créatures. Des loups, des renards, des ours, des lièves, des cerfs et plus encore, et cela sans compter les créatures magiques. Les arbres qui y poussaient était énorme, et pour cette raison, les gardes forestiers devaient régulièrement replanter les arbres plus jeunes dans des endroits plus propices à leur croissance. Les forêts assignées à l'annuelle chasse royale étaient d'ailleurs maintenues et exploitées par le Maître de la Chasse, qui était le seul autorisé à en tirer le bois. C'était donc une position très prestigieuse, accordée à un homme ou une femme de confiance.

Serenos préférait cependant chasser seul, ou en petit groupe. Comme la saison de la chasse tirait à sa fin, il voulait capturer sa propre proie seul. Il s’élança, seul, sur un trajet de trois jours. Armé d'un arc, d'un carquois, d'une dague et de son épée, le souverain s'était enfoncé encore plus profondément dans les bois, abandonnant les sentiers battus et passant la rivière Draigr pour grimper sur un petit ilôt, où il espérait trouver une tanière quelconque. Il entendit, à la place, des voix. Une voix plus aiguë et trois plus graves. Il ne devrait pourtant n'y avoir personne dans cette forêt, hormis lui et quelques nobles, et assurément aucun d'entre eux ne se serait aventuré aussi loin dans la forêt, surtout sans garde ou moyen de transport; non, ça, c'était son genre de truc, parce que cela lui rappelait le bon vieux temps où il voyageait et vivait de la terre. Ah, cette incertitude de pouvoir se nourrir à moins de faire une bonne prise, juste se rappeler de cette période lui donnait une faim incroyable.

Le Roi de Meisa s'accroupit, répartissant son poids, et se rapprocha prudemment de l'origine des voix. Une fois passé quelques broussailles, en direction des voix, il tomba finalement sur leur propriétaires; trois grand gaillards et une pauvre demoi--seau. Un pauvre damoiseau, qu'il était. Il l'avait entendu se qualifier ainsi.

Normalement, un garde serait sur place, il aurait procédé à une arrestation, mais comme c'était dans ses bois privés, et que de toute façon, il était le Roi, et qu'il les avait clairement vu et qu'ils avaient clairement énoncés leurs intentions, il ne vit pas l'intérêt de leur accorder un coup de semonce; il banda simplement son arc en bois d'orgelan, jusqu'à ce que celui-ci émette son craquement habituel, et relâcha sa flêche, qui fila droit vers la tempe du premier bandit. L'homme n'eut même pas le temps de ressentir la moindre douleur alors que la flèche lui traversait la tête de part en part et continua sa course pour disparaître dans la forêt.

-Horace!? Horace, ca va?
-Aghe... gah... huh?

Le dénommé Horace, la victime de sa flèche, semblait perturbé, surpris et même confus, regardant autour de lui et titubant sur ses jambes, avant que son cerveau ne se rende compte qu'il n'y avait plus rien à faire, et qu'il ne cesse de fonctionner. Il s'effondra sur le côté, et les deux autres beuglèrent de colère.

-Qui va là!?

Lentement, le Roi de Meisa se releva, posant son arc sur le sol, et retirant lentement ses gants de cuir.

-Oh... non, non, non, non... putain... grogna le second.

Évidemment qu'ils reconnaissaient le Roi de Meisa; ils se baladaient sur ses terres de chasse. S'il y avait bien une personne qu'ils ne voulaient pas rencontrer, c'était bien lui. Le troisième relâcha la victime, ses yeux cherchant une route de fuite, mais se rendant bien vite à l'évidence; il ne pourrait pas fuir.

-Je suppose, sire, qu'il n'y a rien que l'on puisse dire pour sauver nos vies?
-À votre avis? demanda le Roi en tirant lentement son épée du fourreau.

Le second agrippa immédiatement sa hache et se jeta sur le Roi, alors que l'autre, armé d'une fourche, tentait de le flanquer. Le Roi leva sa lame et dévia la trajectoire de la hache, qui alla se ficher dans la jambe du comparse de son propriétaire, ce qui empêcha celui-ci d'exécuter proprement sa manœuvre, et le Roi agrippa la fourche de sa main libre, la ployant de sorte que la hampe de bois se brise, la privant ainsi de son attribut dangereux. Le Roi utilisa cette même fourche de fer et enfonça les pieux dans la tête du second brigand, le tuant immédiatement, avant de balancer son cadavre sur le troisième, qui ne put l'éviter en raison de sa nouvelle blessure, s'écroulant sous le poids de son comparse et maintenant dans l'incapacité de se relever.

Serenos grimpa alors sur eux, avant de lever sa lame et avant même que le bandit ne puisse plaider pour sa vie, il trancha sa gorge de la pointe de sa lame. Il leva les yeux vers le dernier intrus. Les elfes n'étaient pas une créature native de ces terres. Comment il s'est retrouvé là? Peut-être un passager clandestin sur un navire, ou alors un accident magique? Les options étaient nombreuses. Enfin, rien n'était particulièrement néfaste, et puis, Meisa était bien assez grande pour tout le monde. Le Roi agrippa sa lame et l'essuya sur la tunique d'un des bandits avant de la rengainer, et s'approcha de l'elfe.

Une main du Roi se tendit vers lui et, usant de la langue commune, il lui demanda s'il était blessé, tout en l'aidant à se relever.

-Je suis Serenos I, maître des Trois Royaumes. Avez-vous un nom?

Le ton du Roi était calme et poli, juste assez fort pour être audible, mais assez discret pour ne pas effrayer même un enfant.

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Personnages prédéfinis / Myrella, Duchesse de Saffran, Soeur du Haut Roi
« le: mercredi 08 juin 2022, 01:47:37 »

Concept du personnage: Un personnage haut en politique dont les agissements causent des répercussions. Elle peut être jouée de beaucoup de façon, indépendamment du personnage de Serenos, mais il y a une forte possibilité que Serenos fasse une apparition dans ses RPs dans l'avenir, et il a une tendance à être un peu... err... prône à critiquer les autres. Définitivement un personnage qui serait intéressant à jouer comme un personnage soit tragique soit, au contraire, très indépendant, au point de rembarrer le personnage royal.

Âge; 30, en parait une dizaine de moins en raison de son héritage.

Race: Humaine // Meisaenne (plus longue longévité et jouvence)

Statut Marital: Fiancée quelques fois, mais jamais mariée... ses fiancés ont la triste habitude de disparaître ou de prendre peur lorsqu'ils rencontrent Serenos.

Orientation sexuelle: Au choix

Vierge? : Peut-être, peut-être que non, libre au joueur.

***

"Belle Myrella, sage Myrella, douce Myrella,

Que ressens-tu, Myrella?

Le bâtard de ton père siège maintenant sur son trône, écartant ainsi les membres de ta noble lignée. Dans tes veines coule le sang des héros de l'Ancien Âge, de Tylesia et de Sehir. Toi qui fut écartée d'une grande destinée par les folies de ton aînée, que feras-tu de cette vie que j'ai épargnée?"
-Serenos Aeslingr

Il y a une trentaine d'années, Myrella vit le jour, fille du Roi Talion de Meisa et de son épouse, Cyrelle, fille du Seigneur de Léthé. Petite fille aux cheveux noirs de nuit, comme tous les membres de sa lignée paternelle, et des yeux d'émeraudes, comme ceux de sa mère. Myrella, petite prunelle des yeux de son père, fut nommée éclat de soleil, (Myrion pour hommes, Myrella pour femmes, et alternatif de Cyrelle, qui signifie croissant de lune), en raison de la joie qu'elle apportait au coeur de cette famille troublée par les secrets et la rancune.

La naissance de Myrella a été célébrée à travers le royaume, mais nulle part plus qu'au coeur du nid familial. Talion et Cyrelle, autrefois théâtre même de la tragédie familiale, se faisait parangon de vertu et de droiture familiale, dorlotant cette jeune enfant qui, jamais, ne connut la faim ou l'ennui. Le bâtard royal était loin, maintenant, et ni Talion ou Cyrelle ne voulait y penser, maintenant que leur troisième héritière était parmi eux.

La vie de Cyrelle, cependant, fut rapidement chavirée lorsque, lors d'une nuit d'hiver, Serenos, Haut Seigneur des Terres du Nord et nouvel Empereur des Araniades, franchit le pas de la porte du palais. Tel un corbeau, un oiseau de malheur, avec une épaisse cape de plumes et de fourrure, l'étranger se présenta devant le Roi de Meisa, et jeta à ses pieds les traités de paix. Myrella, jeune pousse de cinq ans, vit pour la première fois la rage et la haine débridée dans les yeux de sa mère et le désespoir dans ceux de son père, et elle comprit une chose; la simple apparition de cet homme allait changer sa vie, à tout jamais.

Serenos resta moins d'une semaine au palais, mais chaque jour qui passait doublait l'outrage de Cyrelle. La princesse de Meisa put voir son père s'amoindrir devant les jérémiades de son épouse, qui exigeait le départ immédiat du bâtard de son mari. La colère de la femme du Roi était telle qu'elle ne se rendait pas compte de la présence de Myrella, qui vit l'état de sa mère s'aggraver, de jour en jour. L'enfant, toutes les nuits, pria secrètement que l'homme en noir prenne son congé au plus tôt. Dans la chapelle, maintenant condamnée, elle s'enfermait, une heure à deux heures par jour, pour supplier les Anciens de créer une raison pour l'étranger de laisser sa famille en paix. À l'insu de la fillette, celui qu'elle voulait voir partir était présent dans la petite chapelle, et prit de pitié, décida d'accéder à sa requête, et annonça son départ le lendemain.

Myrella crut que le départ de l'homme ramènerait une certaine paix à sa famille, mais au contraire, la situation empira sous ses jeunes yeux. Les tirades incessantes de sa mère persistèrent suite au départ du bâtard de son mari. Le Roi, pour sa part, sombra dans un grand désespoir en voyant que les problèmes du passé n'avaient pas disparut, mais s'étaient tout simplement endormi depuis la naissance de son dernier enfant. Moregane, la fille ainée du couple royal, commença à son tour ses manigances, craignant que sa place en tant que future Reine de Meisa était menacée par l'apparition d'un prétendant qui, à défaut d'être légitime, avait maintenant deux royaumes à sa botte ainsi que le sang de son père dans ses veines.

La seconde visite de Serenos fut marquée par la tragédie; le Roi de Meisa, leur père, fut soudainement foudroyé par un malaise. Lorsque la cause du décès fut établie et que l'empoisonnement fut le verdict des guérisseurs, tous les yeux se plantèrent sur Serenos. Tous, sauf ceux de Myrella, qui dénonça sa soeur à un chevalier du royaume, qui se porta à la défense du bâtard, car Myrella aimait ses soeurs, mais malgré son jeune âge, elle devait être honnête, même si cela allait à l'encontre des plans de ses soeurs.

Dû aux suspicions levées contre la Princesse Régente, elle se vit dépouillé de ses titres, et maintenant que le Roi ne pouvait plus imposer la loi de la succession, Serenos fut désigné comme nouvel héritier apparent du trône de Meisa.

Pendant les prochaines années, tout comme sa soeur Elise, Myrella vit consignée à ses quartiers, alors que Serenos et Moregane se disputaient le trône par la force des armes. Malgré sa nouvelle situation, Myrella ne vit pas son emprisonnement comme tel, ayant même le droit à son éducation sans interruption et l'autorisation de participer, occasionnellement, aux événements sociaux. Pendant sa séquestration, l'épouse de Serenos, la Reine Laryë, la visita très régulièrement. La présence de la Reine allégea beaucoup la peine de la jeune demoiselle, qui commença également ses premiers pas dans la vie de jeune femme. Myrella fut même présente à la naissance des plus jeunes enfants du couple royal. Sa présence aux côtés de la Reine pendant l'absence du Roi lui attira les faveurs du couple royal, et elle fut même autorisée à quitter ses quartiers, sous supervision, mais avec une grande liberté.

Cependant, Laryë fut assassinée, résultant à un grand massacre. Usant de l'entièreté de ses forces et de sa magie, le Roi pourchassa et mit à mort tous les alliés de Moregane et leurs familles, et Myrella vécut dans la peur que la fureur du Roi se tourne vers elle et Elise. Cependant, la rébellion prit fin lorsque Serenos mit enfin la main sur Moregane et l'enferma à perpétuité, et Myrella se vit accordé un titre de nobilité. Cela, évidemment, signifiait que le Roi ne prendrait pas sa vie, mais signifiait également que ni elle, ni Elise, ne pouvaient aspirer au trône.

[En tant que nouvelle Duchesse de Saffran, Myrella est l'une des nobles les plus puissantes du Royaume de Meisa. Le reste de son histoire... eh bien... reste à déterminer.]


11
Salut, ma petite bande de copains!

Donc, la liste, non-exhaustive, suivante est pour expliquer rapidement mes ralentissements/manque de réponse sur les dernières semaines;

-Funérailles
-Anniversaires
-Nouveaux jeux qui sont sortis
-Propriétaire qui panique parce qu'elle a bientôt des visites de la banque et qui veut que l'immeuble soit impeccable
-Séparation de ma mère
-Tentative vaine mais louable de trouver une petite amie
-Recherche de taff en cette phase de déconfinement mais de paranoia covid

Je serais encore absent/lent à répondre pour un certain temps, parce que j'ai la tête préoccupée et que ça ne donne pas nécessairement envie d'écrire.

Je présente notamment mes excuses à mes partenaires chéries, Alecto Nemed, Lissandre Verrières, Kõya Breathless, Flint Eklepios Adaenika et Anéa (qui a récemment lancé un truc, en plus). Je vous ferai mes réponses dès que je reprend du poil de la bête.

Pour me faire quasi-pardonner, voici mon gif préféré.

https://tenor.com/view/friendshappy-friends-so-cute-dog-gif-13008818

12
Les contrées du Chaos / Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: mercredi 27 mai 2020, 19:27:06 »
La crypte royale était auparavant l'endroit où tous les Rois de Meisa étaient ensevelis, un lieu de recueillement pour leur descendance, pour s'inspirer de la sagesse des hommes qui y reposaient. Autant dire que cela fut la première chose que le souverain des Trois Royaumes s'empressa de renouveler; tous les anciens Rois furent arrachés à leurs tombeaux et réemménagés dans la Crypte des Anciens Rois, sur le flanc du mont Elivitan. La Crypte Royale était maintenant le lieu de repos d'une seule personne, la défunte épouse du Roi, Laryë, fille d'Ulrik, et mère des princes de Meisa. Son tombeau, scellé à la fois par des mécanismes de verrouillage basés sur les coffres forts des Enfouisseurs et par des sortilèges, assuraient à la jeune reine un repos imperturbable, hormis pour les fois où son époux, le Roi Serenos, venait se recueillir.

Parce qu'il ne souhaitait pas à sa femme d'être enfouie sous terre, elle qui aimait tant le soleil et le ciel, le Roi avait fait réaménager une part de la forteresse pour permettre le soleil, dès midi, de baigner ce lieu de lumière, ses rayons se reflétant dans les petits bassins encerclant le grand sarcophage et illuminant le dôme de pierre qui avait, autrefois, été habité par ses ancêtres.

Comme Serenos insistait pour prendre lui-même soin de la tombe de sa défunte épouse, aucun serviteur n'y était jamais entré. Le Roi s'était levé très tôt pour faire son devoir, à commencer par désherber le petit jardin floral qui entourait les bassins et le sarcophage. Pendant qu'il remplissait cette tâche, il ne pouvait s'empêcher de parler à sa femme. Il lui disait les dernières nouvelles, les accomplissements de leurs enfants, voire la naissance de petit-enfants, lorsque cet événement se produisait. Puis, à l'aide d'un pinceau, il nettoyait les gravures qui couvrait le grand sarcophage, chassait les toiles d'araignées qui s'y formaient. Ce jour-là, il n'était pas nécessaire de repeindre les fresques dessinées, mais c'était parfois une tâche à laquelle il s'adonnait.

Une fois le nettoyage du tombeau terminé, le Roi se posa sur le banc parallèle au sarcophage et s'adossa dessus, laissant sa tête retomber vers l'arrière.

Vous souvenez-vous, très cher, de cet été que nous passâmes dans la région du Lanfrost, dans votre terre natale? Nous avions passé nos journées à marcher dans les grandes forêts, dans ce silence qui nous était coutumier? Ah, si seulement j'avais trouvé le courage de parler. Nous aurions pu passer ces précieuses minutes à en apprendre plus sur l'autre, et peut-être me serais-je rendu compte plus tôt de l'attachement que je vous portais.

De la main, le Roi de Meisa caressa doucement le sarcophage. Pour éviter qu'un nécromancien ne s'aventure à utiliser des sortilèges pour ramener sa femme à la vie sous forme de mort-vivant, le sarcophage possédait de puissantes protections magiques contre ces sorts, mais il devait admettre que parfois, ne serait-ce que pour s'entretenir avec sa défunte épouse et pouvoir tourner la page une bonne fois pour toute, et effacer ses regrets. Certes, le Roi ne s'était pas privé d'aventures à la suite de la mort de sa femme, et on pouvait difficilement qualifier leur relation d'harmonieuse et aimante, considérant leur personnalité différente, mais le roi ne pouvait s'empêcher de penser que si sa femme et lui s'étaient rendu compte, beaucoup plus tôt, de l'affection que le Roi lui vouait, peut-être qu'elle ne serait pas morte en lui laissant ces regrets et ces non-dits. Mais tel n'était pas le destin des hommes; utiliser la nécromancie était un sacrilège pour ceux qui avaient mérité le repos éternel, et si quelqu'un avait mérité la béatitude de l'après-vie, c'était bien celle qu'il considérait comme son égale.

Comme l'après-midi s'annonçait, le Roi jugea bon de se remettre au boulot, et se releva de son siège. Il grimpa hors du tombeau et referma la lourde porte de pierre, illuminant temporairement les sceaux magiques qui la protégeait pour y faire quelques ajustements et vider un peu de son pouvoir dans le sceau, pour le renforcer davantage. Alors que ses jambes manquèrent de lui faillir, mais une Sœur l'agrippa et l'aida à reprendre son équilibre.

"Pardonnez-moi, Seigneur."
"Tu n'es pas en faute, Sœur. Je te remercie."
"Puis-je vous faire escorte, Seigneur?"
"Non. Ta compassion est la bienvenue, mais elle n'est pas nécessaire. Merci beaucoup."

Il réaffirma sa posture et la force de ses jambes, et reprit sa marche, reprenant graduellement des forces. Dépenser de la magie en cette quantité donnait l'impression de s'être précipité à toute vitesse sur une longue période, le laissant physiquement exténué pendant quelques minutes. Pour cette raison, il prit son temps pour monter les marches et traverser son palais, jusqu'à atteindre son bureau. Il ouvrit alors la porte, avant de voir que son bureau était maintenant un indescriptible bordel.

"Mais qu'est-ce que…"

Une pile de papier tomba encore, et un petit oiseau mécanique marcha devant lui en piaillant bruyamment.

Le roi regarda autour, avant de tirer sa lame d'une main, se préparant mentalement à un assassin caché dans le bordel, avant de s'avançer dans la pièce. Grâce à la magie, il fit passer sa vision, normalement photosensible, à une vision thermique, lui permettant de percevoir les ondulations de chaleur et percevoir un individu caché. Il vit donc, coincée entre les rayons de sa bibliothèque privée, une forme de vie. Une femme. Il faillit se mettre en colère, puisque son bureau était strictement interdit à quiconque sans son autorisation, mais il avait quand même des priorités; la vie d'une jeune femme surpassait l'importance d'engueuler, et comme ses bibliothèques étaient très lourdes, le Roi savait qu'elle ne survivrait pas longtemps à la pression. Il s'empressa d'agripper les rayons et les relever, les plaquant de nouveau contre le mur, avant de repousser les livres et aider la demoiselle hors de la pile de livre.

"Est-ce que vous êtes blessée, mademoiselle?" demanda-t-il, en bon gentilhomme. Il l'engueulerait certainement plus tard, mais pour le moment, son bien-être était plus important.

Il la regarda de la tête au pied, et sût immédiatement qu'elle n'était pas une des servantes qu'il connaissait; il n'aurait certainement pas manqué de remarquer une telle beauté. Peut-être était-elle nouvelle? Peut-être, oui. Enfin, c'était encore incertain, peut-être qu'elle était une invitée? Mais si elle l'était, pourquoi s'était-elle aventurée dans le bureau du Roi? Tant de questions, si peu de réponses.

"Qui êtes-vous?"

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Les contrées du Chaos / Une histoire du passé [PV: Ghanor]
« le: dimanche 24 mai 2020, 18:40:14 »
C'était un soir un peu froid, comme toutes les soirées en Terre du Nord. Serenos, le jeune prince de Meisa, avait été envoyé par l'Empereur d'Aranie visiter les seigneurs du Nord à titre de représentant, mais qu'il soit là ou non, les seigneurs n'en auraient pas fait un cas; les soirées diplomatiques en Terres du Nord ne signifiait qu'une chose; boire jusqu'à ce que le soleil se lève, puis tenter de faire de la diplomatie au travers de leur gueule de bois, avant d'abandonner et de recommencer à picoler. Cela faisait déjà trois jours que cela durait. Avec une petite tape sur l'épaule, le jeune prince signala à son second qu'il pouvait prendre sa place; le lieutenant haussa simplement des épaules et commença à boire un coup avec les seigneurs.

Pour passer son mal de tête, le jeune prince quitta le hall et se mit à marcher dans la neige, vers la sortie du village, passant une cape autour de ses menues épaules. En raison de son héritage Meisaen, malgré ses dix-sept ans, le jeune homme ne ressemblait en rien à un homme, au contraire; hormis l'absence de poitrine, le corps du futur souverain des trois royaumes était bien féminin. Même ses cheveux étaient beaucoup trop luisants et souples pour un homme, ce qui était un inconvénient; ces grosses brutes de Nordiens n'arrivaient pas à le prendre au sérieux, et cela faisait trainer les discussions puisqu'il ne parvenait pas à asseoir son autorité. En Meisa ou en Aranie, ça passait, mais pas ici.

Alors qu'il marchait pour se détendre, le jeune prince sentit quelque chose. Comme un sixième sens. Et ce sixième sens lui hurlait de s'écarter. Comme de fait, il obéit et une énorme masse s'effondra dans la neige, entre les arbres, à l'endroit pile où il se trouvait.

"Par les Dieux!"

Il s'approcha de la masse sombre, avant de remarquer qu'il s'agissait d'un… homme? D'un loup? Enfin, c'était difficile à dire. Mais ça avait l'air intelligent, et comme les êtres intelligents étaient capables d'émotions, il ne pouvait pas simplement le laisser là, à se geler la truffe dans la neige alors que celle-ci ne ferait que l'enterrer lors d'une tempête matinale, donc il l'aida à se retourner sur le dos.

"Vous êtes blessé?" demanda le jeune prince. "Est-ce que vous m'entendez?"

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Les contrées du Chaos / Les Royaux [PV Akila et Sameeha]
« le: samedi 23 mai 2020, 19:43:29 »

Une journée d’été bien chaude, comme toutes les journées d’été de Meisa, le Souverain des Trois Royaumes avait dédié une bonne part de son temps à gérer le bon déroulement de son royaume, tentant de montrer un certain intérêt dans les délibérations du Conseil de Guerre et malgré ses efforts, nul n’était dupe; le Roi s’accrochait autant qu’il le pouvait, mais le jargon politique et les termes employés, s’il comprenait le sens des mots, leur application dans cette situation le dépassait. La stratégie militaire était l'une des rares qualités de Serenos, mais les répercussions politiques de ces actions militaires ainsi que l'impact socio-économique de la guerre le dépassaient; qu'on lui pointe un ennemi en lui ordonnant de mettre fin à ses jours et il trouverait une manière de réussir. Les généraux semblaient apprécier l’effort, néanmoins, car plutôt que s’exaspérer devant les manques du Roi, ils s’empressaient de lui offrir des explications plus simplifiées pour lui permettre de comprendre ce qui se passait devant lui. Le regard du souverain s’alluma enfin lorsqu’un de ces représentants mentionna la catastrophe d’un royaume continental, dont les princesses ont été capturées par des mercenaires étrangers, avant de passer rapidement à un autre sujet.

"Attendez," les interrompit le Roi, levant une main pour attirer leur attention. "Répétez-moi ça?"

"Sire?" demanda Humphrey, un des généraux.

"Au sujet des princesses enlevées."

"Oh… eh bien, oui, sire. Leur ambassadeur est présentement en attente d'une audience."

Humphrey fouilla ses papiers un moment, et avec une certaine lassitude puisqu'il y avait quand même une sacrée pile devant lui.

"Je crois que vous allez le rencontrer quelque part cette semaine."

Le Roi de Meisa se leva, rapidement imité par les représentants. Il leva une main et les invita à se rasseoir.

"Écoutez, je crois que vous avez bien tout cela en main. Faites ce que vous savez faire de mieux, et je vais aller faire ce que je sais faire de mieux. Tâchez de ne pas causer une mutinerie et tout ira bien."

"Oui, votre Majesté."

Évidement, cela lui attira quelques sourires. Serenos savait bien qu'il n'y avait aucun risque d'une mutinerie à moins qu'ils ne commettent des erreurs majeures, mais même cela était dans les cordes du Roi. Le bonheur d'avoir la magie, après tout.

Le rôle du Roi, en dehors de régner, était d'améliorer les relations diplomatiques entre son royaume et les autres. Le Roi était également un homme d'action, et comme il n'était pas bon pour ses hommes qu'il utilise les forces de la magie pour dominer leurs adversaires, il était depuis trop longtemps forcé de faire office de tête de proue plutôt que de diriger ses armées; c'était pour cette tâche précis qu'Hadrian, son maréchal, avait ce poste, après tout. Qu'il soit là ou non, à moins d'un pépin, ses forces étaient suffisamment nombreuses et bien approvisionnés qu'elles ne nécessiteraient pas son implication directe. L'occasion de se dégourdir les jambes et de faire un peu de bien au passage était justement ce qu'il attendait. Il quitta la tente de commandement et marcha jusqu'à la tente des visiteurs attendant d'être reçus.

Dès son entrée, les nombreux diplomates tentèrent d'avoir son attention, l'apostrophant avec de grands tons et exclamations. Certains voulaient qu'il retire ses troupes de leur terre natale, d'autres suppliaient le Roi d'offrir des renforts dans leur royaume et d'autres encore lui réclamaient son attention pour autre chose, mais il était là pour une seule et unique raison, et cette raison était les princesses.

"Silence!" tonna sa voix, et silence se fit. "L'un d'entre vous veut me parler de princesses disparues. Avancez."

Un homme s'approcha. À sa tenue, il n'avait rien d'un ambassadeur; une armure cachée sous une cape, son épée visible alors qu'il s'inclinait; il savait reconnaître un militaire lorsqu'il en voyait un. Il lui fit signe de le suivre et le guida jusqu'à une table à l'extérieure, où il prit place. Un serviteur s'empressa de leur apporter du vin, et le Roi lui fit signe de disposer.

"Que s'est-il passé?"

"Votre Majesté, une grande honte m'assaille lorsque je relate cette histoire, mais je vous prie de l'écouter."

Et l'étranger lui raconta une histoire, celle qui décrivait comment son royaume a perdu un grand nombre de leurs femmes, notamment leurs princesses; un simple manque de préparation et d'effectifs. Il lui expliqua que son royaume ne possédait pas une grande armée, et encore moins d'un grand territoire, mais que la plupart des brigands ne causaient pas un problème que la simple milice ne pouvait pas gérer par elle-même. C'est alors qu'une nuit, un groupe de mercenaires comptant dans ses rangs des créatures monstrueuses que le royaume n'avait jamais affronté auparavant. En une nuit, leur capitale fut envahie, et toute résistance fut rapidement détruite. Il lui raconta comment les princesses furent capturés, mais admis son impuissance devant cet événement.

Le souverain l'écouta avec attention et patience, sans l'interrompre. Perdre des princesses était un grand coup porté à la dignité d'un royaume, car cela remettait en question la capacité du Roi à maintenir sa souveraineté et son indépendance, surtout s'il avait perdu face à une simple bande de brigands.

"Donc, vous voudriez que je leur porte secours?"

"Oui."

"Et que proposez-vous en échange?"

Le soldat se tut un moment. Il regarda autour, pendant un bref moment, avant de ramener son regard sur le souverain des Trois Royaumes.

"Notre Roi est un couard qui a vendu ses filles pour sa propre vie. Il est indigne de régner sur mon peuple. Si vous parvenez à libérer ses filles, saines et sauves… le peuple se rassemblera derrière vous, et vous aurez un nouveau royaume annexé à la grande puissance de votre domaine."

"Et qu'en est-il du Roi?"

"Vous n'aurez qu'à donner l'ordre."

Le Roi de Meisa gratta un moment sa barbe, glissant ses doigts dedans alors qu'il réfléchissait. Le soldat sembla nerveux, probablement s'attendant à ce qu'il refuse. Mais après tout, une part de lui ne voulait que se sortir de son ennui persistant.

"Fort bien. Je prendrai un bataillon et je me lancerai à la recherche de vos princesses."

L'homme lâcha un soupir de soulagement et tomba au sol, à genoux, avant de prendre les mains du Roi et de s'incliner à plusieurs fois.

"Merci! Merci, votre Grandeur. Vous ne le regretterez pas."

"J'espère que ce sera de même pour vous, jeune homme. Reposez-vous, puis vous aurez ma permission de résider au campement jusqu’à mon retour. En échange, je vais vous demander de me révéler toutes les informations que vous avez au sujet des princesses."

À la tête d'un petit contingent d'hommes, le souverain de Meisa se retrouva dans une bourgade d'un petit royaume paumé au milieu de nulle-part. C'était après tout là où les esclavagistes pouvaient rentabiliser leur investissement; ces petits royaumes sans conséquences n'avaient pas la possibilité de forcer des taxes sur les étrangers, ce qui en faisait le lieu parfait pour l'organisation d'un marché d'esclaves. Serenos avait longtemps travaillé en Meisa pour démanteler ces organisations, et même aujourd'hui, le marché des esclaves existait sur son domaine; ces déchets de la société étaient prêts à aller loin pour poursuivre cette hideuse tradition de trafic d'êtres pensants.

Le Roi et ses hommes marchèrent dans la cité, puis se dispersèrent. La division de la garde royale n'était constituée que d'une trentaine d'hommes, loin d'être suffisant pour être vu comme une menace ou comme une force d'invasion, donc aucune force de résistance ne vint se mettre sur sa route; après tout, ils ne portaient pas d'insignes ou d'étendards, encore moins les couleurs du royaume; en toute apparence, ils avaient simplement l'air d'être un autre groupe de mercenaires parmi tant d'autres. Il était plus facile pour eux de se mouvoir ainsi, et surtout recueillir des informations.

Vers la fin de l'après-midi, l'un des hommes de Serenos lui revint avec les informations qu'il espérait; les princesses se trouvaient effectivement dans cette bourgade, ou du moins leurs ravisseurs, ce qui était une excellente nouvelle, et il n'en fallut pas plus pour que le Roi ne se mette en route vers le repaire de ces bandits.

Aux côtés des princesses se trouvaient un grand nombre d'esclaves. Mal nourries, pressées les unes contre les autres, leurs larmes avaient depuis fort longtemps cessé de couler, leurs yeux n'étant plus que des miroirs vides de tout espoir ou courage, tremblant les unes contre les autres.

Un homme apparut, une des brutes qui devait à la fois les surveiller et s'assurer qu'elles mangeaient. La plupart acceptaient leur pitance en silence, mais certaines, préférant mourir, essayaient encore de refuser la nourriture dans l'espoir que la faim suffirait à les prendre. Mais lorsque cela arrivait, les gardes s'emparaient de la rebelle, la plaquaient au sol et lui enfonçaient un tuyau dans la gorge. Elle pouvait bien pleurer et supplier, dès le moment qu'une résistance était démontrée, ces hommes perdaient toute civilité; s'ensuivait alors d'un gavage dans les règles, si mal exécutés que trois fois sur cinq, la suppliciée mourrait de toute façon sous les yeux de leurs sœurs d'infortune, noyée dans un mélange de potage froid et d'autres choses dont elles préféraient éviter d'imaginer la composition, puis jetée comme un déchet aux monstres qui accompagnaient les mercenaires.
Mais cette journée-là, il y avait quelque chose de différent dans l'air. Quelque chose de différent dans l'attitude des mercenaires. Une espèce d'engouement. Pour une esclave, cela ne pouvait être que mauvais signe; soit elles allaient être vendues, soit elles allaient être utilisées, et dans les deux cas, elles n'avaient pas grand espoir d'en réchapper indemne.

Alors que les hommes semblaient être plein d'énergie, soudainement, quelqu'un entra. Le chef des mercenaires se releva.

"Qu'est-ce que c'est que ces conneries? T'es qui, toi?"

L'étranger qui se présentait devant les esclaves était un homme, grand, musculeux, aux cheveux et la barbe noire fort trop bien entretenues pour n'être qu'un autre mercenaire. Il fut bien vite rejoint par un groupe d'autres hommes, armés d'épées et de lances.

"Bande de merdeux, fichez le camp! Ou mes gars vont… GRH!"

Un des hommes armés de lance s'était élancé d'un bond majestueux et avait empalé le chef des mercenaires de sa lance, l'interrompant dans sa menace. Les esclaves poussèrent un cri de frayeur, puis d'horreur quand un autre s'avança pour le décapiter sans plus de façon, aspergeant les esclaves derrière lui de son sang. S'ensuivit une bataille violente où ces hommes qu'elles ne connaissaient pas se jetaient comme des fauves sur leurs ravisseurs. Ceux-ci se défendirent avec vigueur, montrant un savoir-faire presque admirable pour une bande de brigands sans foi ni loi, mais leurs opposants étaient clairement plus adeptes au combat en lieux restreints, leur chef s'élançant avec sa grande épée pour en désarmer un, en tuer un autre.

Les combats durèrent quelques minutes, tout au plus. Les mercenaires prirent la fuite, et les monstres furent tués sans ménagement ou considérations par les étrangers.

Après un moment, le chef se tourna vers les esclaves et s'approcha de leur cage, causant la plupart à couiner de frayeur et se cacher derrière leurs sœurs qui, elles aussi, tentaient de se dérober. D'une main, l'étranger fit sortir la porte de fer de ses gonds, et il releva sa capuche, révélant ses traits.

-Je suis Serenos, Roi de Meisa. Sur mon honneur, il ne vous sera fait aucun mal. Je suis à la recherche des soeurs Akila et Sameeha de Misendrill.

Une à une, celles qui ne se nommait ni Akila, ni Sameeha, qui ne venaient pas de Misendrill ou qui n'avaient pas de sœur se dispersèrent, ne laissant que les deux candidates. Après tout, leur survie était plus importante que la leur, n'est-ce pas? Pourquoi ne pas jeter les esclaves au loup.

Les yeux bleus du Roi de Meisa se posèrent sur les deux jeunes princesses, à moitié nues et amaigrie par leur voyage. Malgré sa venue honorable, il ne put s'empêcher de suivre leur physique des yeux, avant de ramener le regard vers le leur. Il se tourna vers ses hommes et prononca des mots dans sa langue natale que les jeunes princesses n'avaient peut-être pas appris, et deux hommes retirèrent leur cape pour les lui donner. Il les enroula autour des épaules des princesses pour protéger leur pudeur.

"Vous êtes en sécurité, maintenant." Dit-il d'un ton qui se voulait rassurant, et avec un grand sourire.

Entretemps, les autres hommes s'approchèrent fouillèrent les gardes et mercenaires morts pour leur arracher vêtements et autres objets de valeur, qu'ils combinèrent dans un sac, et offrirent de l'aide aux autres esclaves.

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Les contrées du Chaos / La Hyène de Guerre [PV: Theorem]
« le: jeudi 14 février 2019, 00:09:26 »
Le matin du Septième Jour du Second Mois des Chaleurs.

Alors que les citoyens Meisaens commençaient déjà à s'affairer à leur routine matinale, se résumant par un entrainement vigoureux matinale avant d'assumer leurs responsabilités, Serenos quittait seul le Palais. En tant que Sorcier, l'entrainement physique n'était pas nécessaire, puisqu'il dépensait beaucoup plus de calories qu'un humain normal en usant de sa magie. Avec une si belle température, il ne s'était vêtu que d'un simple pantalon bouffant, de bottes militaires et d'un pendentif en argent serti d'un onyx. Même si son visage n'était pas inconnu et que les citoyens savaient reconnaître leur Roi, sa raison de quitter le palais en ce jour n'était pas diplomatique, laissant place à un peu de confort plutôt que son habituel tenue d'apparat et de son armure. Theorem, le beau jeune compagnon de la puissante Amiral d'Inferis Ishtar Naviento, venait visiter Meisa sous une invitation officieuse du Roi, et Serenos devait garder un oeil sur les quais pour l'accueillir proprement. Alors qu'il descendait les marches et la colline qui le mèneraient jusqu'au port, Serenos vit très nettement à l'horizon l'embarcation qui transportait son invité, conformément aux dires du messager qui l'avait tiré du lit.

Traverser la place du Marché avait été beaucoup plus simple qu'il ne l'avait d'abord cru. À cette heure matinale, les échoppes n'étaient pas encore ouvertes et les marchands de stands commençaient tout juste à monter leurs étalages. D'un geste de la main, il répondit aux salutations de certains citoyens qui le remarquaient. Certains regards le fixaient plus longtemps que d'autres, mais on ne chercha pas à l'importuner, soit par fatigue ou simplement par respect. Quelques hommes et femmes se tenaient hors de leurs demeures et participaient aux échauffements matinaux avec leurs enfants. La Danse du Lion était une pratique très courante en Meisa en raison de ses bienfaits, et participait au renforcement des muscles et des articulations. Serenos avait apprit cette Danse par un vieux formateur militaire Arane et l'avait incorporé à l'entrainement militaire Meisaen, et comme le service militaire était obligatoire pour tout le monde pendant deux ans, certains citoyens gardaient cette habitude pour la forme, tout simplement. Serenos sourit et continua son chemin, plongeant de nouveau dans ses pensées.

Quelques années plus tôt, il avait fait la rencontre de Theorem, lors de sa visite sur la colonie de Nachtheim. Le souvenir de l'île était confus dans sa mémoire, et il ne savait plus très bien si c'était le résultat de l'air ou simplement en raison de la Corruption, la maladie magique qui l'affligeait. Il se souvenait d'avoir approché Ishtar, mais la plus grande part de sa visite avait sombré dans l'oublie, une chose anormale pour le jeune homme. N'en restait que depuis cette visite, Serenos contribuait occasionnellement au ravitaillement de Nachtheim, avec son bon ami Hadrian, un Arane, vivant désormais sur la colonie. C’était une perte pour Serenos, mais après, l’Arane méritait sa liberté. Entretemps, il avait également amélioré les rapports entre les Trois Royaumes et Inferis. Pas au point de former une alliance officielle, mais assez pour instaurer un système de correspondance. Meisa étant très pro-magie, Serenos communiquait fréquemment avec Hadrian à distance grâce aux miroirs.

Serenos avait invité Theorem dans deux buts. Le premier était de se rapprocher du jeune homme et d’évaluer les capacités guerrières qui faisaient sa renommée, et le second était de tester ses propres limites. Les occasions de s’opposer à un adversaire digne de ce nom n’étaient pas fréquentes, et certains craignaient un incident diplomatique. L'enjeu était simple. Deux cent cinquante lingots de platine, ou quelque chose d'une même valeur, à verser au vainqueur. Serenos n'avait que faire de l'argent, car les taxes sur les produits magiques suffisaient largement à remplir ses coffres, mais cela restait l'équivalent de l'entièreté de son revenu personnel annuel. Malgré son titre, Serenos n'avait pas accès aux fonds du trésor royal, qui appartenait au royaume et non à l'individu. Serenos, en tant que Roi, recevait une part de ces fonds à titre d'allocation. Pour augmenter son allocation, Serenos devait s'assurer que le royaume prospérait. C'était en quelque sorte une forme de garanti que le Roi de Meisa ne dépenserait pas inutilement le trésor royal.

Le bateau s'amarra enfin au quai, et une jeune femme grimpa à bord. Le protocole voulait que le bateau soit inspecté par un responsable avant de laisser les voyageurs débarquer. C'était une procédure standard, et honnêtement superficielle, puisque Serenos aurait senti l'entrée d'objets magiques depuis le château. Après quelques minutes, la responsable descendit et donna le feu vert pour le débarquement.

Lorsqu'il vit le Vice-Amiral descendre, Serenos l'approcha en bon dignitaire, donc avec un grand sourire.

-Bienvenue en Meisa, Vice-Amiral. Vous avez fait bon voyage?

Le Roi de Meisa prit les avant-bras du jeune homme et les serra légèrement, conformément aux salutations Meisaennes.

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