Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

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Saïl Ursoë

Créature

Hahaha ! Il y était finalement arrivé à force de recherches, de théorisation et d'expérimentation qui avaient au début semblé ne mener nulle-part et qu'il n'avait cependant pas abandonnées, s'y accrochant de toute la force de sa résolution et de son enthousiasme professionnel, lui, Saïl, le vrai, le dur, l'acharné, celui qui avait du poil au torse -ainsi qu'à peu près partout ailleurs en fait-, était enfin parvenu à décrypter les conditions d'apparition de ces satanés portails, et pour preuve, il venait présentement d'en emprunter un qui l'avait sans grand doute possible amené jusqu'à la Terre... et en fait, c'était ironiquement là-dedans que se situait le noeud du problème, car si il avait été assez chanceux les deux premières fois pour se retrouver transporté dans les sous-bois zone, relativement écartée de toute trace de civilisation, il se trouvait désormais en plein coeur d'un centre commercial : hé oui, c'était bien beau de savoir par quelle porte entrer, mais quant à savoir par laquelle on allait ressortir, voilà qui était une autre paire de manches, et une question sur laquelle il avait fâcheusement omis jusqu'ici de se pencher. Maintenant qu'il pouvait identifier l'apparition et la situation d'un portail grâce à son odorat admirablement affiné en détectant cette odeur piquée et subtile si particulière, il lui était possible de repérer assez aisément l'un de ces couloirs de monde à monde, mais cela ne lui était pas très utile s'il n'y en avait aucun dans les parages comme c'était manifestement le cas. Et voilà comment, en pleine session de recherche à travers les Contrées du Chaos, le sieur Ursoë le bien nommé était passé d'un renflement entre deux rochers à une cabine d'essayage dont il venait de s'extirper avec difficulté, un meuble de cette taille n'étant que peu adapté à quelqu'un de son gabarit. Bon, au moins, point positif au milieu de cette déconvenue, le magasin avait de toute évidence fermé à cette heure tardive qu'indiquait l'obscurité troublée par de rares rayons lunaires qui lui permettaient malgré tout d'y voir vaguement, et il pouvait par conséquent y évoluer tout à son aise, devant toutefois prendre garde à ne rien heurter sur son passage de manière à ne pas provoquer un carambolage avec telle pyramide d'articles ou telle construction fragile vantant un produit ou un autre.

Quelle étrangeté en vérité... qui aurait pu prévoir qu'un scientifique comme lui qui avait passé de sa vie humaine tout son temps dans des laboratoires sans ne jamais accorder que le strict minimum d'attention aux trivialités des marchandises de façon à avoir de quoi se vêtir et manger pourrait en arriver un jour à arpenter les rayons d'un centre commercial sous une forme aussi insolite que celle qu'il revétait en ce moment même ? Cette idée le faisait sourire d'un sourire un peu cynique mais provenant dans le fond d'une sorte de nostalgie bonne enfant à l'idée que tout ce monde de la Terre lui paraissait désormais si lointain, si commun, si restrictif en comparaison de Terra où il avait découvert tant de choses qui avaient sans cesse repoussé les limites de son imagination pourtant fertile. Cela avait quelque chose de triste, mais il lui paraissait bien qu'il était blasé vis à vis des simplicités d'une vie toute humaine dont toutes les possibilités étaient à ce qu'il lui semblait transcendables par son génie que les expériences hors du commun qu'il avait vécues n'avaient fait que cultiver. Hubris sans doute que de se croire ainsi supérieur au « commun des mortels », mais après tout, qui aurait pu se vanter d'avoir été confronté à ce à quoi il avait confronté, de voir ce qu'il avait vu et de vivre ce qu'il avait vécu ? Qui d'autre que lui aurait pu parvenir à synthétiser une solution aussi formidable que le Terranis qui lui avait donné cette forme que beaucoup auraient pu lui envier même si elle avait de nombreux désagréments, par exemple celui, non moindre, d'être fort peu adapté aux contacts sociaux ?
La réponse était évidente en vérité, et cela donnait à Saïl un désagréable sentiment de solitude au sein de cette masse de gens qui pouvaient paraître si ignorants en comparaison d'entités comme Xatiav ou Sekhmet : même s'il parvenait à retrouver sa forme d'antan au moyen de l'Humanis encore en cours d'élaboration, pourrait-il se mêler aux autres hommes aussi naturellement qu'il avait pu le faire par le passé, sans avoir l'impression qu'il se situait sur un autre plan d'existence qu'eux ? De telles idées le rendaient mélancolique, et ce fut machinalement qu'il porta une main griffue à l'intérieur de son pagne pour sortir d'une des multiples poches dont il était garni une seringue remplie d'une substance d'une couleur vaguement jaune clair qui n'était autre que l'Humanis Simplex, une version beta de l'Humanis tel qu'il l'aurait voulu conçu. De fait, avec les moyens du bord qu'il avait pu avoir à sa disposition dans sa caverne située dans les Terres Sauvages, c'était là le meilleur résultat auquel il avait été capable de parvenir, et même si, sur le papier, le principe actif aurait dû inverser sa métamorphose, il était tout sauf certain que cela se vérifierait dans les faits, raison pour laquelle il ne l'avait jusqu'ici pas mis en application, ne désirant pas se retrouver avec une autre transformation incontrôlée sur les bras dont le résultat présentait trop d'inconnues pour qu'il jugeât bon de tenter une telle expérience.

Levant la tête, il se fixa d'un air pensif dans une vitrine fort joliment polie et entretenue dans laquelle il pouvait distinguer son reflet en dépit de la faible luminosité, celui d'un homme-loup à l'air étonnamment placide et aux yeux expressifs qui se fixait sans dire un mot tandis qu'une de ses pattes à côté de lui jouait avec l'ustensile d'injection qu'il tenait entre les doigts, le tournant et le retournant à petits mouvements automatiques.

« Je mène une drôle de vie. » Dit-il à haute voix.

Y avait-il encore des choses qui pouvaient le surprendre, l'étonner, l'exalter après toutes celles qu'il avait vécues ? Que quelque chose ou quelqu'un vienne et le lui démontre !
« Modifié: mercredi 03 juin 2009, 10:55:43 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 1 samedi 30 mai 2009, 14:22:17

Elle qui croyait dans un premier temps rêver, après s'être frotté les yeux, non, elle n'hallucinait pas, il y avait bien une étrange silhouette qui avait parcouru différents rayonnages avant de s'arrêter devant une vitrine, tenant à la main un objet qui scintillait légèrement sous l'éclat de l'astre lunaire. Elle était loin, mais n'avait jamais vu de silhouette aussi grande, et n'était  de loin pas rassurée. Quelle fichue journée, décidément, il y a des jours ou se casser une jambe en sortant du lit serait une choses très agréable ! Et c'est peu dire que de la qualifier de mauvaise : réveillée en étant encore fatiguée, avec un mal de tête phénoménal, mais pas de gueule de bois ou autre non, elle n'avait rien bu de particulier, ni en trop haute dose la veille, au contraire. Elle avait peut-être juste trop dormi, c'est vrai que la veille elle était épuisée, journée spéciale avec beaucoup de cours de sports, elle qui n'aimait pas trop ça, elle avait en plus du rester après les cours avec le prof, puisqu'elle avait à priori besoin de "conseils" dans certains sports, comme si ça l'intéressait.

Ca n'intéressait pas vraiment le charmant prof non plus, en fait, lui voulait juste en profiter pour "se taper une jolie gamine", jouant sur la moyenne très passable de la jeune demoiselle. Malheureusement pour Naysha, elle n'était plus trop en forme et rêvait que d'un long bain puis d'une nuit réparatrice. La voilà en train de repousser malicieusement son prof, lui assurant de revenir le voir un autre jour pour le satisfaire, et pour s'assurer sa bonne moyenne...

Elle s'était donc réveillée plutôt mal, et ces jours là, tout s'enchaîne trop bien, comme si moins ça allait, moins ça devait aller ! Arrivée en retard, elle avait échappé à sa colle en passant, heureusement pour elle, à l'infirmerie en premier pour avoir une excellente excuse, et un mot de la jolie infirmière, afin de se faire pardonner de ce malencontreux retard. Journée d'examens, principalement, ça se passait à peu près bien, en dehors de ce mal de tête devenu lancinant, de cette peine à rester concentrée bien longtemps. Puis enfin, oui, enfin, une sonnerie annonça la fin de cette journée pourrie, tout du moins, elle le pensait. Voulant retrouver le sourire, elle s'était dit qu'une virée dans les boutiques branchées avec une copine, faire plein d'essayages, lui remonterait le moral. Ce fût le cas, elle n'avait pas choisi n'importe qui pour l'accompagner, et les essayages en cabine étaient particulièrement longs, presque trop bruyants d'ailleurs, heureusement qu'il n'y avait pas trop de monde autour de leur cabine. Mais il y avait tout de même trop de monde, alors le tout n'aura été au final qu'une frustration, ou presque ! Ce n'était pas le jour ou "s'allumer" sans suite était vraiment bienvenu, puis le portable de son amie sonna, et elle a du filer.

La voilà seule à continuer ses essayages, puis elle a finalement changé de boutique sans rien acheter. Tient, une nouvelle boutique de lingerie, elle s'y précipita et essaya différents ensembles, avant de tomber de fatigue dans sa cabine. Le magasin allait bientôt fermer ses portes et là voilà coincée ici, alors qu'elle ne se l'imaginait pas encore, bien loin perdue dans ses rêves. Elle se réveilla peu avant l'arrivée de la silhouette, dans la pénombre du magasin très peu éclairé et se mit à déambuler à la recherche d'un moyen de sortir, puis elle aperçut cette silhouette et restait pour le moment assez éloignée.

Naysha ne s'était pas encore rendue compte de sa tenue, elle s'était endormie en plein essayage de lingerie sexy, qui la mettait, comme souvent, plutôt en valeur : elle était parée d'une petite nuisette partiellement transparente, d'un rouge sombre qui contrastait bien avec sa peau claire, tout en allant très bien avec sa longue chevelure de la même couleur. L'étoffe épousait parfaitement la moindre courbe de son corps, elle paraissait faite de velours à en croire quelques légers reflets, et surtout la divine caresse que ses seins recevaient. Inutile de dire qu'elle n'était pas insensible à la caresse, ni que la nuisette arrivait juste au-dessous de ses fesses, alors qu'elle n'avait, la veille, pas prit la peine, au vu de son mal de crâne, de mettre de sous-vêtements.
Fiche de Naysha - Disponibilité : Variable selon le boulot.
Infos sur les RPs en cours et terminés sur la fiche.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 2 samedi 30 mai 2009, 18:44:16

Comme une réponse muette mais bien éloquente à ce qu’il avait intérieurement souhaité du haut de son intellect et de son expérience de savant qui croyait avoir tout lu, tout su et tout vu, une bouffée d’un parfum incroyablement suave et pénétrant envahit soudain ses narines sensibles, le sortant de sa presque-torpeur réflexive pour lui réveiller les sens avec une efficacité qu’il n’aurait pas cru possible : même si l’acuité supérieure de son odorat amplifiait toute odeur qu’il pouvait percevoir, les invisibles messagers du nez qui semblèrent se frayer un chemin aussi direct que frappant de ses sinus jusqu’à son cerveau le laissèrent pantois de par leur puissance. Comme malgré lui, ses capacités cognitives analysèrent ce que son museau redoutablement affiné venait de percevoir : juvénile, énergique, doux, et pourtant doté d’une touche d’une fragrance qu’il ne pouvait qualifier autrement que de perverse… il n’avait pas particulièrement mauvaise opinion de celles qu’on nommait communément les dames de mauvaise vie, mais cela le chagrinait quelque peu de devoir conclure de ses computations que d’après ce qu’il percevait, la personne qui se trouvait à à peine quelques mètres de lui paraissait toute indiquée pour exercer le plus vieux métier de monde de par l’appel d’une sensualité dévorante qui émanait des pores de sa peau pour venir charmer toute personne aux alentours et faire littéralement bouillir ses hormones. En parlant de cela, Saïl ne put s’empêcher de manifester une grimace intérieure qui mêlait culpabilité et soulagement à la pensée de ce qui aurait pu advenir si les circonstances avaient fait que l’animal aurait eu davantage de prépondérance sur son comportement : rien qu’à la façon dont ce qu’il venait de sentir le fit tressaillir, il n’était pas sûr que le loup en lui aurait pu se retenir de se jeter immédiatement sur la jeunette pour satisfaire les envies qu’elle aurait réveillées en lui ! Mais bon, dans le cas présent, c’était fort heureusement pour sa dignité le savant calme et mesuré qui se faisait avant tout ressentir, et ce fut avec un soupir émis autant pour évacuer la tension qui avait commencé à poindre en lui que pour exprimer la sorte de dépit qui l’avait envahie qu’il rangea la seringue qu’il avait sortie d’un geste rapide et précis avant de se tourner vers la nouvelle venue en un mouvement d’une fluidité purement lupine. Au passage, pourquoi de dépit ? Parce que le fait qu’il dût à chaque fois passer un temps plus ou moins prolongé à rassurer la personne sur ses intentions avant que celle-ci ne se décidât à cesser de trembler de peur et de le considérer comme un monstre sanguinaire donnait comme une impression de « running gag » teintée de cynisme dont la répétition se faisait de plus en plus lassante pour quelqu’un comme lui qui n’éprouvait aucun plaisir de quelque sorte à voir que son interlocuteur était écrasé par sa présence… enfin bon, peut-être se montrait-il injustement assuré de la réaction que la demoiselle aurait envers lui, car le fait était qu’elle n’avait jusqu’ici poussé aucun cri de terreur et ne s’était pas enfuie en hurlant ; et même si cela voulait peut-être simplement dire qu’elle était trop paralysée pour faire quoi que ce fût, ce n’était pas pour déplaire au loup-garou qui n’appréciait rien davantage qu’une entrevue tranquille dénuée de violence et de méfiance.

« Qu’est-ce que v- »
Entama-t-il alors qu’il portait les yeux sur la petite silhouette solitaire qui se découpait dans l’immobilité complète et muette des rayonnages, sa voix se coupant instantanément dans sa gorge lorsqu’il s’aperçut en quel équipage l’adolescente qu’il avait devant lui était.

Nom d’une clepsydre anhydre, il savait qu’il n’était pas le plus au courant en ce qui concernait les mœurs d’une femme moderne, et que son absence de plusieurs mois lui faisait écoper d’un retard encore plus considérable en ce qui concernait le domaine de la mode, mais il n’aurait pas pu croire que celle-ci avait changé au point qu’elle admît en ses canons que les personnes du beau sexe fussent aussi peu vêtues et de manière aussi aguicheuse ! Non mais que l’on juge plutôt : une nuisette à la couleur carmine qui semblait revendiquer les capacités de séduction de sa porteuse et les exacerber comme un puissant oriflamme couleur de la passion épousait les formes de la demoiselle de manière à laisser bien peu de place à l’imagination, laissant voir sa plastique voluptueuse d’une façon à la fois doucereusement suggestive et ravageusement impudique… et c’était tout. Hé oui, pas le moindre sous-vêtement pour couvrir les parties intimes de la jouvencelle à croquer, et le tout résultait en un parangon d’érotisme qui aurait sans doute pu faire renier son vœu de chasteté à un moine : si le Saïl craintif et inepte socialement d’avant était tombé sur une apparition pareil, il serait sans doute tombé en syncope, et même celui d’à présent resta quelques secondes bouche bée, les connexions de son cortex ravagé par une telle vision mettant un temps incroyablement long à se refaire avant que l’homme-loup ne s’exclamât de cette voix tonnante qui résonnait de toute la force puissante et marquante de ses convictions ; de cette voix aux intonations irrésistibles qu’il n’employait le plus souvent que lorsqu’il s’échauffait au beau milieu d’une argumentation scientifique :

« Mais vous êtes folle de vous balader comme ça ! Allez mettre quelque chose bon sang ! »

L’index dressé de manière autoritaire, l’œil brillant d’impériosité, il paraissait une figure de commandement à l’ordre impossible à esquiver, et sa taille ne faisait qu’accroître cette impression… qui disparut bien vite lorsque le bon docteur se rendit compte de la posture qu’il avait adoptée sans y penser et parut se dégonfler de toute sa majesté, quittant sa droiture pour adopter une stature légèrement recourbée penaude, triturant nerveusement ses mains griffues alors qu’il enchaînait maladroitement sans oser regarder celle qu’il venait tout juste de haranguer :

« Enfin… si ça ne vous dérange pas bien sûr… c’est que vous risqueriez de prendre froid, et qu’il faut savoir respecter certaines… règles de pudeur qui… »

Et le maladroit continua de bafouiller des paroles du même acabit, enchaînant les arguments sur un ton qui faisait davantage penser à des excuses qu’à des justificatifs. Hé oui, chassez le naturel, il revient au galop, et en l’occurrence, ce n’était pas un homme gentil et timide comme lui qui allait tout à coup se transformer en général d’infanterie capable de se faire obéir au doigt et à l’œil ! Il était parfaitement conscient qu’il avait l’air stupide, et que la situation devait paraître des plus comiquement incongrue, mais il ne pouvait pas s’empêcher pour autant de se montrer aussi intimidé par la présence féminine qu’il avait en face de lui et avec laquelle il se révélait toujours aussi malhabile qu’il l’avait été jusqu’ici toute sa vie.
« Modifié: mercredi 03 juin 2009, 11:01:25 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 3 samedi 30 mai 2009, 21:00:34

( Tu as vraiment du talent en écriture, je me sens petit tout à coup, j'ai bien ri sinon, merci ! )

Elle l'observait encore, se croyant à l'abri tant qu'elle serait silencieuse, juste en partie révélée, alors qu'elle ne s'en était pas rendue compte, par l'astre lunaire. Il eu un geste vif, puis encore un, l'objet scintillant avec disparu, alors que la "chose" lui faisait face, maintenant. Naysha n'était toujours pas vraiment rassurée, elle eût un pas de recul, et se retrouva presque entièrement "dans la lumière". Elle a principalement été surprise de la vivacité du mouvement de la créature, alors qu'elle venait de se ramollir légèrement, en entendant le profond soupire de la silhouette.

Elle avait également commencé à parler, au moins... Enfin au ton de la voix, cette créature était plutôt masculine, il avait commencé à parler, alors qu'il se retournait, puis déjà il s'était figé. Certes, elle savait qu'elle avait du charme, mais pas qu'elle pourrait s'en servir face à un tel... Monstre... En tout cas, du peu qu'elle pouvait le voir de là où elle se tenait, dans la lueur tamisée de cette nuit peu voilée, il semblait tout aussi surpris qu'elle, apeuré peut-être pas, mais il avait perdu de cette "superbe" qu'elle craignait peut-être faussement. Elle distinguait mal l'être qui se trouvait devant elle, à vrai dire, pas grand chose en dehors de la grande silhouette, peut-être une apparence "poilue", mais guère plus. En tout cas, alors que Naysha restait immobile, la créature semblait elle-aussi comme paralysée. Il reprit la parole, après s'être à peu près ressaisi, et la jeune lycéenne sentit des frissons parcourir son corps, tant la voix était tonnante, puissante. Il joignit sa parole à une mimique qui contrastait vraiment avec sa voix. D'abord interdite de longues seconde, presque choquée par cette si énorme différence, elle finit par rire, et pas discrètement, non, c'était un rire des plus naturels, encore légèrement enfantin, mais franc et sans la moindre retenue. Rapidement, une petite larme brillait au coin de son oeil, et le rire ne fit que  de se renforcer lorsque la créature se dégonfla... Folle, oui, elle devait être folle, sans aucun doute : elle était seule dans le centre commercial vide, en pleine nuit, et en compagnie d'une bête qui aurait aisément pu faire que cette nuit soit sa dernière.

Son regard semblait avoir fui, et il parlait d'une voix plus normale, sur un ton qui amusait la rouquine, qui cessait progressivement de rire, elle était presque touchée maintenant. Plus il parlait, plus elle se sentait en sécurité avec lui, ici, qu'en danger, mais elle ne bougeait pas, se contentant de l'observer, longuement. Quelques minutes de silence avaient passées, d'un silence presque pesant, et elle décida finalement de s'avancer vers la créature, quittant son projecteur naturel, se fondant à nouveau dans l'obscurité somme toute relative du lieu. En s'approchant, elle a pu découvrir le contour de la créature qui s'affinait légèrement, profitant d'un autre angle de luminosité, et découvrit les queue, et les oreilles, de... l'homme-loup ? C'est l'impression qu'elle eût, tout du moins. L'odeur venait appuyer cette pensée, alors qu'elle continuait sa lente approche, toujours dans le silence, avant de s'arrêter à quelques petits trois mètres de la bête, dont elle ne distinguait toujours aucun détail. Elle avait complètement oublié la requête de l'individu, plutôt attirée par sa curiosité, auprès de cette chose qui semblait finalement moins dangereuse qu'elle ne l'était en apparence... Et peut-être se sentait-elle un petit peu plus confiante ainsi vêtue, en sachant que ça troublait son interlocuteur ?


- Il fait plutôt doux... Ne vous en faites pas pour la température...

Elle parlait lentement, plutôt concentrée à tenter de déceler d'autres détails de la créature qui lui faisait face, alors que durant son approche, le velours carmin de sa nuisette n'avait en rien arrangé l'état de sa poitrine... Toutefois, elle n'était plus autant dans la lueur que tout à l'heure, peut-être que 4a passerait inaperçu, d'autant plus qu'elle était plus curieuse qu'excitée, en ce moment-même... Mais ne semblait pas savoir quoi dire, ou faire, elle attendant la prochaine action de cet être.
Fiche de Naysha - Disponibilité : Variable selon le boulot.
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Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 4 dimanche 31 mai 2009, 00:58:36

(Hum… hé bien je ne sais que dire. Je suis confus de telles louanges, surtout de la part d’un rpeur de ton calibre ! Merci beaucoup, et sache qu’en comparaison, tu es loin de démériter de par ta vitesse ainsi que ton style et ta prodigalité !)

Hrumph, ridicule, il était parfaitement ridicule à marmotter de la sorte comme un vieillard gâteux en face de cette jeune fille, à se perdre en propos qui en venaient à perdre leur sens pour ne plus se réduire qu’à un stupide murmure inintelligible qui sourdrait à peine d’entre ses lèvres. Il était tout à fait conscient de cet état de fait, et son interlocutrice elle-même ne se privait pas de jouir pleinement du spectacle du plus haut comique qui l’offrait, ne pouvant s’empêcher de pouffer pour finir par éclater purement et simplement d’un rire merveilleusement tonitruant qui gonfla tout l’espace libre du centre commercial pour se répercuter à l’envi par un effet d’écho qui renforçait encore la beauté de cette manifestation d’hilarité simple. De créature de cauchemar, Saïl semblait s’être mué en un bouffon burlesque, et paraissait pour le moment condamné à être une manifestation du grotesque le plus indéniable : véritablement, sa conduite clownesque était désormais irrattrapable, et le seul moyen par lequel il aurait probablement pu la faire taire aurait été de lui couper les cordes vocales d’un bon coup de griffe bien ajusté. De fait, il aurait été un jeu d’enfant pour lui que de bondir avec une agilité digne d’un loup pour se transporter jusqu’à ses côtés, puis de la faire passer de vie à trépas aussi facilement qu’on casse une noisette, mais pour quelqu’un d’un altruisme pareil, cela était aussi inconcevable que de creuser dans sa propre cage thoracique pour s’en arracher le cœur : pour le charitable homme-loup, l’âme d’une autre personne était aussi un peu sa propre âme n’aurait-ce été que parce qu’ils étaient tous deux des êtres pensants, et en causer la fin aurait été une blessure qu’il se serait causé à lui-même… et puis il y avait aussi que merde, on ne trucide pas une si jolie donzelle, ç’aurait été un crime contre la beauté !

En parlant de la donzelle, justement, celle-ci avait cessé de se moquer de lui (« sans méchanceté » ne pouvait s’empêcher de juger le loup-garou), et s’était maintenant mise à l’observer d’un œil curieux que seul peut avoir une enfant qui sait encore s’émerveiller de ce que la nature peut avoir à présenter comme magnificences, ou tout simplement comme objets qui peuvent être autant de sources d’intérêt. Il se sentait un peu mal à l’aise d’être soumis à un pareil examen, mais autant pour ne pas se montrer –encore plus- désobligeant que parce qu’il comprenait mieux que quiconque la fascination que pouvait susciter l’observation d’un spécimen inconnu, il ne fit aucune remarque et ne se défila pas, conservant une relative immobilité, bras croisés, ses yeux noisettes plongés dans les ravissants onyx de la demoiselle, seule sa queue s’agitant machinalement de mouvements à la fois nonchalants et tendus. Lorsqu’elle commença à s’approcher de lui, il eut instinctivement un mouvement de recul, ses pattes postérieures glissant en crissant contre le sol lisse à la manière d’un loup qui redouterait une entité à l’aura intimidante sans vraiment comprendre pourquoi il la craindrait, mais s’empressa bien vite d’arrêter de faire l’imbécile, se faisant la réflexion emplie de bon sens qu’à moins qu’elle fût une créature de cauchemar ayant pris l’apparence d’une splendide enfant pour mieux l’abuser, il n’avait pas grand-chose à craindre d’elle… bon d’accord, avec ce qu’il avait vécu, il ne pouvait pas vraiment se dire qu’il n’était pas impossible qu’elle le fût, mais ce n’était pas une raison pour que son comportement virât à la paranoïa et qu’il se mît à vociférer des vade retro à son égard ! Pour autant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise, comme s’il avait été un rustaud inexplicablement présent à un magnifique bal qui se serait fait accoster par une magnifique dame de beauté et ne saurait pas comment réagir à une proposition aussi flatteuse pour son humble personne. L’agitation de sa queue (pas celle-là voyons, un peu de tenue !) ainsi que celle de son cœur alla croissant au fur et à mesure que l’adolescente aux cheveux de rubis se rapprochait, et il se serait bien enfui au triple galop si la compagnie de celle qui lui faisait face sans peur n’avait pas été si délicieuse.

Première paroles prononcées par la jeunette, d’une voix qui s’écoulait de sa gorge de la même manière que l’eau d’un ruisseau : de façon chantante, délicate, suave et pourtant naturelle qui rendait la combinaison de tant de grâces en quelques phonèmes difficile à croire. Ah ça, le bon docteur Ursoë se serait bien demandé à bon droit s’il n’avait pas tout simplement reçu un coup sur la tête en arrivant sur Terre et si tout ceci n’était pas qu’un rêve issu de quelque fantasmagorie bizarre de conte de fée, mais le fait était qu’il avait beau se pincer, l’apparition subsistait toujours, signe qu’il était préférable pour lui d’arrêter de faire l’andouille et de finir par se montrer plus galant. D’ailleurs, le faciès à la fois si innocent et aguicheur qu’il avait sous les yeux semblait l’enjoindre à se secouer les neurones pour faire preuve de quelque trait d’esprit, et par un effet de magnétisme naturel autant que pour lui faire face à une hauteur plus raisonnable, il s’avança pour se pencher dans sa direction en une inclinaison qui donnait l’impression d’une révérence obligée, leurs visages désormais à à peine un demi mètre l’un de l’autre. Et ce visage qu’il pouvait désormais contempler de plus près, quel grain admirable il possédait ! Etant tout sauf un spécialiste en produits maquillants, il ne pouvait pas dire si la perfection du teint clair de la jeune fille provenait de l’application de pareils baumes ou si elle n’était due qu’à l’intervention de Mère Nature, mais une chose était sûre, ces traits étaient tout simplement digne d’une gravure de mode à succès interplanétaire. Véritablement, parcourir du regard un tel chef d’œuvre de chair était quelque chose de proprement inspirant, et Villon devait avoir eu une trombine de cet acabit en mémoire lorsqu’il avait écrit les vers que Saïl prononça dès qu’il lui revinrent à l’esprit :

« Corps féminin, qui tant est tendre,
Poli, souef*, si précieux, »


Incongru à dire peut-être, mais il l’assumait, car de toute manière, c’était un compliment sincère, et les compliments sincères faisaient toujours plaisir, même si ils pouvaient un peu provenir de nulle part. Le scientifique ne s’était jamais senti un don pour la poésie, mais il n’aurait pas été sans désavouer avoir une certaine prédilection pour le bon agencement métrique des vers, et qu’il lui arrivait parfois de dire des choses pas trop horribles comme celles par lesquelles il enchaîna pour ne pas laisser ce qu’il venait de prononcer dépourvu de reprise :

« Bavardage bête à se pendre
d’un sot avant l’heure vieux. »


Avec une sorte de petit rire d’autodérision, il ponctua cela par un clin d’œil brillant d’astuce et d’une sorte d’amusement, un peu plus détendu maintenant qu’il commençait à se familiariser avec la présence d’une telle princesse carmine. Toutefois, pour une princesse, elle était assez dévergondée, car en plus d’être vêtue d’une façon qui défendait à l’homme-loup de lui regarder autre chose que le visage, il émanait d’elle une odeur que le savant animal (et non pas « animal savant », nuance) sut assimiler à celle de l’excitation sexuelle et qui le déstabilisa : soit elle était diablement facilement encline aux plaisirs de la chair, soit il exerçait sur elle une attraction qu’il n’aurait pas crue possible… et sincèrement, il préférait envisager la première interprétation plutôt que la seconde de manière à éviter le plus possible de s’égarer dans des illusions stupides, déjà qu’elle le troublait assez comme ça !

« En tout cas, c’est sûr que la température, vous la faites monter ! » Ajouta-t-il sur un ton à moitié grinçant, à moitié coupable et à moitié taquin (n’ayons pas peur des impossibilités mathématiques, nous sommes dans le domaine de la littérature après tout), poursuivant par ce qui n’était qu’à peine plus qu’un grommellement « Peut-être même trop pour moi tiens… »

Sitôt qu’il eut prononcé ces paroles, il s’en voulut d’avoir autant laissé transparaître sa gêne, mais à présent, le sort en était jeté, il n’aurait pas pu se rétracter sans avoir l’air complètement idiot, et il ne lui restait plus qu’à attendre sa réponse en tâchant de faire bonne figure dans l’intervalle.

* Souef = « Suave », « Qui est d’une douceur exquise ».
« Modifié: mercredi 03 juin 2009, 12:45:44 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 5 dimanche 31 mai 2009, 02:42:16

( Ne connaissant pas l'un des premiers termes... je cherche sur le net : "prodigalité : 3 synonymes : bonté, générosité, orgie.", je note le dernier mot. Merci à toi aussi, mais malheureusement rapidité n'est pas forcément qualité, et je me sens un peu en dessous... Je ferai toutefois de mon mieux ! )

Et oui, la jeune demoiselle continuait d'observer la bête, non pas apeurée mais presque attendrie par son attitude qui ne ressemblait en rien, mais alors vraiment en rien, à ce que l'on pouvait s'attendre d'elle. Peut-être ce côté encore adolescent, voir enfantin, qui la faisait paraître insouciante, ou inconsciente, peu importait aux yeux de la belle aux cheveux sang. Elle se trouvait, dans une tenue indécente, dans un lieu rendu insolite par les circonstances, à faire face à une créature presque inimaginable, et qui en plus ne semblait pas vraiment lui vouloir de mal. La veille fût une journée bien pénible, mais celle-ci commençait au final plutôt bien, de quoi allait être fait l'avenir proche, elle n'en savait vraiment rien, par contre, elle savait qu'elle ne passerait pas un désagréable moment.

Son mouvement de recul ne l'avait pas ralentie, comment une si frêle jeune donzelle aurait-elle pu faire peur à cet être qui devait faire trois fois son poids, le tout en muscles probablement ? Ca paraissait insensé, en tout cas à ses yeux. Le plus étonnant, était cette impression de le sentir un peu mal à l'aise, alors qu'elle l'observait. Pourquoi ? Elle ne le regardait pas comme un monstre, elle était simplement curieuse. Curieuse de découvrir ce qui se tenait devant elle, surtout que la fatigue l'avait quittée après son long somme dans cette cabine peu confortable, et puis, si tout se passait bien, elle pourrait ressortir d'ici sans avoir l'impression d'avoir attendu des heures à s'ennuyer. Oui, elle aurait pu essayer bon nombre d'articles, mais avec le peu de lumières présente, le plaisir s'en serait retrouvé, lui aussi, terni. alors qu'elle était à moitié dans ses pensées, elle remarqua l'approche de l'homme-loup, et n'eût pas vraiment de mouvement de recul, tout semblait n'être qu'une révérence polie... jusqu'à ce qu'elle trouve qu'elle dure un peu longtemps. Il la détaillait, de ses yeux noisette, il détaillait son regard, comme si, par enchantement, la curiosité était communicative, elle sourit délicieusement, et en profita pour elle-aussi, détailler le minois de cette créature.

Un visage plutôt fin, qui lui plaisait bien, c'est vrai, et puis c'était original d'avoir une espèce de peluche vivante et dotée de parole auprès d'elle. elle ne pouvait vraiment voir sa bouche ou ses dents, ou peut-être crocs, mais trouvait sa truffe plutôt charmante. Le poil lui semblait mêlé de diverses teintes grisées, et des oreilles pointues émergeaient sur la tête du demi-loup. Entre elles, le début d'une espèce de crinière. Plutôt doux, l'ensemble la faisait sourire, d'un sourire plus doux, elle était vraiment attendrie. Elle se sentait détaillée autant qu'elle le faisait, mais ne trouvait pas ça gênant, au contraire, elle semblait être différente de ce à quoi il aurait pu s'attendre, puis le regard était sincère, c'était plutôt rare, sans parler qu'il restait vraiment sur son visage, ce qui ne lui était que peu habituel, surtout si elle était ainsi vêtue ! Il prit la parole, naturellement, et prononça des mots qui ne pouvaient la laisser totalement indifférente : le ton était empli de franchise, les mots semblaient bien venir de quelque part... Mais pour une fois, pas de l'un de ces livres à la con, ou d'un site internet, qui retraçait les répliques de drague habituelles, non, là, c'était différent, vraiment différent. elle sourit légèrement, sans rougir pour autant : ce n'était simplement pas son style ! Même pas le temps de dire quelque chose, que déjà, il avait poursuivi...Elle retint difficilement un petit rire, cachant ses lèvres d'un revers de la main, puis le laissa s'échapper, lorsqu'il se laissait aller lui-même à un peu d'autodérision.


- Pas si bête que cela, tu sais. au contraire, c'est original et franc, que demander de mieux ? Ca me change et c'est vraiment plaisant !

Le ton était bas, doux, comme à son habitude, elle était tout aussi sincère que lui, mais comment pouvait-il deviner ce à quoi elle avait droit tous les jours ou presque ? Peu lui importait. Puis il paru déstabilisé, sans raison apparente, peut-être sa tenue rouge sombre, celle-là même qui la rendait probablement particulièrement désirable, et, comme si cela ne suffisait pas, ses pointes étaient toujours dressées sous l'étoffe si délicieuse lorsqu'elle caressait ses tétons. Ou alors était-ce autre chose ? Dans tous les cas, il restait imperturbable dans ses regards, il semblait la respecter bien plus que la majorité des humains qu'il lui avait été donné de rencontrer jusqu'à présent. Puis il reprit la parole, ne laissant plus vraiment de place au doute, même s'il ne la blesserait pas au ton employé, décidément, elle allait de surprise en surprise, en cette nuit. Un léger temps d'arrêt, et il termina sa phrase, encore un peu d'humour, ce qui fit sourire gentiment la lycéenne.

- Ne bouge pas, je reviens !

Le ton était évidemment plutôt calme, doux, et toujours relativement bas, probablement qu'elle préférait ce ton au milieu de cette pénombre, comme si elle cherchait à ne pas déranger la tranquillité nocturne qu'elle ne savait que trop apprécier, lorsqu'elle en avait l'occasion. Sans attendre une quelconque réaction de l'homme-loup, elle recula de quelques pas lents, puis se retourna, et disparu dans la pénombre ambiante...

Quelques longues minutes plus tard, elle apparu à nouveau. Elle n'avait changé que peu de choses, si ce n'est sa tenue vestimentaire : elle avait délaissé cette nuisette sublime - qu'elle repasserait très probablement acheter tout bientôt - pour une tenue un peu moins indécente, et sans doute, moins gênante pour cet être qui semblait de plus en plus différent de ce à quoi elle aurait pu s'attendre. Pour en revenir à sa nouvelle tenue, elle arborait désormais un jeans qui lui allait très bien. Il moulait ses fesses sans exagération, et était parsemé de quelques marque le laissant paraître usagé, mais sans trous ou fils pendants, juste quelques motifs délavés, ou de pli exagéré. elle avait accompagné le tout d'un joli top bordeaux, qui descendait en cascade juste en dessous du haut du jeans, mais ne cachait que peu ses épaules. Plus aucune pointe ne se dessinait au-dessous, sans nul doute des sous-vêtements trouvés dans un rayon l'habillaient également.
Fiche de Naysha - Disponibilité : Variable selon le boulot.
Infos sur les RPs en cours et terminés sur la fiche.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 6 dimanche 31 mai 2009, 05:58:19

(Non mais qu’est-ce que ça veut dire ça ? Même les dictionnaires se liguent contre moi pour me faire passer pour un pervers maintenant ? Je vous jure, pas moyen d’être tranquille de nos jours…
Prft, rien du tout ! Personnellement, je trouve qu’il n’y a pas besoin de dire si l’un ou l’autre est meilleur… ce qui n’empêche pas de se jeter des fleurs bien évidemment !)


Comme c’était étrange en réalité… de toute sa vie, Saïl avait toujours été tout sauf un homme à femmes, n'étant pas du genre à se jeter occasionnellement dans des entreprises de séduction qui étaient si laidement nommées « coup d’un soir » par ses semblables masculins ainsi d’ailleurs que par la grande majorité des membres de l’espèce humaine qu’il avait côtoyés. Cela n’avait pas été pour une raison de laideur, car pour dire la vérité, le visage du bonhomme Ursoë n’avait rien eu de repoussant, même si c’était vrai qu’il inspirait plutôt la confiance et la convivialité que le désir ; c’était tout simplement que pour ce qui était de cet art nommé communément de la « drague », il n’était pas doué, ne sachant pas revêtir un masque d’affection et de charme conquérants de manière à entrer dans les bonnes grâces d’une charmante compagnie ainsi que dans son lit. Pourtant, l’art de la rhétorique ne lui était pas étranger, et cela se voyait lorsqu’il prononçait des discours sur des sujets qui le passionnaient, sa voix de même que son regard s’enflammant alors de ce qu’on pouvait à bon droit nommer le Feu Sacré tandis qu’il s’exprimait avec une aisance digne d’un orateur pour exposer et faire valoir son point de vue. Pourquoi alors ne se donnait-il pas la peine de se montrer aussi loquace pour aller aborder des personnes du beau sexe et les convaincre de le laisser insérer son phallus dans leur orifice vaginal ? C’était que ce cher monsieur ne pouvait se départir dans son attitude de quelque chose de résolument romantique qui l’enjoignait toujours à faire taire ses pulsions libidineuses pour considérer une femme comme une créature d’une dignité au moins équivalente à la sienne et non comme un objet de plaisir. Après tout, une femelle animale était tout à fait en droit de repousser un mâle si la parade de ce dernier n’était pas exécutée comme il le fallait, alors pour quelle raison un godelureau n’aurait-il pas dû être conscient qu’il devait faire preuve d’esprit et de bonnes manières pour se voir accordée la compagnie intime de la personne qu’il courtisait ?

Mais revenons donc à nos moutons, cher lecteur, car si je continue ainsi, ils seront de poussière ceux qui se seront accumulés autour de vous le temps que vous preniez la peine de lire toutes les billevesées que je peux vous raconter ! Dans la situation que vivait l’homme-loup en ce moment même, que l’on croie la narrateur sur parole, il n’avait pas dans l’idée de séduire la jeune fille pourtant à croquer qui se trouvait face à lui, même s’il n’était pas faux que l’attraction qu’elle exerçait indubitablement sur l’espèce masculine de manière généralisée ne devait pas être étrangère à la tournure spirituelle de ses propos : en vérité, il voulait simplement se montrer poli et galant afin de montrer à cette ravissante dame qu’il était tout sauf une bête sauvage et qu’il pouvait s’avérer sans doute possible un conversationniste patenté qu’il était tout sauf désagréable de côtoyer. En tout cas, sa rencontre inopinée au nom toujours inconnu quand on y pensait avait l’air d’apprécier les traits d’esprit qu’il lui décochait, démontrant son engouement par un autre de ses rires qu’elle savait rendre si incroyablement délicieux : à n’en pas douter, si les nymphes riaient d’une manière, c’était ainsi, avec une simplicité qui n’excluait nullement une grâce dont le charme ne se voyait que rehaussé par la position maniérée de sa main digne d’une lady des plus aimable. Sa réplique elle-même avait une magie inhérente non seulement aux intonations de celle qui parlait, mais également au nombre de syllabes qui la composaient : deux rimes en « an », et de chaque côté, il y avait respectivement quinze et seize pieds, ce qui aurait presque pu en faire des vers, dommage ! Mais bon, cette dissymétrie ne s’agissait que d’un nuage dans un ciel d’un bleu céruléen magnifique, et même d’ailleurs cette tache floconneuse dans l’étendue immaculée ne faisait qu’en rehausser la beauté, de la même manière qu’une mouche sur une peau d’une blancheur laiteuse.

Il ne savait pas que penser : même si il avait passé la plus grande partie de sa vie à accorder davantage d’attention à des livres qu’à des gens, il avait côtoyé plus d’une femme au cours de son existence, et malgré qu'il se fût efforcé de toujours faire preuve d’indulgence du haut de son orgueil de savant, elles lui avaient toujours plus ou moins paru des pimbêches dont les atouts se situaient davantage au niveau physique qu’intellectuel… bien sûr, il y avait des exceptions dont nous pouvons prendre un exemple que, pour ne pas nommer, nous appellerons Cyanne, mais globalement, c’était ainsi qu’il concevait les choses. Bref, tout ça pour dire que contrairement à ces occasions, la fille à la chevelure flamboyante lui donnait au contraire une impression de vive astuce qui laissait à penser que ses géniteurs avaient eu la bonté de cultiver son cerveau et sa langue (en ce qui concernait la parole de même que d’autres types d’exercices, Saïl en était à peu près sûr) au même titre que son corps de manière à ce que l’un comme l’autre ne se retrouvât pas mou, peu réactif, et aussi dépourvu d’attraits que ceux d’une poupée de chiffon.
Puis, soudainement, comme un esprit fugace qui n’aurait pu apparaître à un mortel comme lui que pour une période de temps limitée, elle s’en fut sur une dernière réplique dont le sens impérieux était toutefois tempéré par les intonations mutines de la demoiselle, laissant là l’homme-loup qui resta comme deux ronds de flan le temps de se reprendre, s’étant cependant bien abstenu de ne pas la regarder s’en aller de peur de voir quelque chose que la décence lui aurait interdit de contempler aussi éhontément. Et le voilà qui était planté là sans trop savoir quoi faire au milieu d’un tel étalage de marchandises, sa forme de loup-garou étant grotesquement peu adaptée à un environnement d’un mercantilisme aussi exacerbé : au fur et à mesure des mois qu’il avait passés dans les terres sauvages, il s’était mué en un être qui appréciait bien évidemment toujours autant les bienfaits de la civilisation, mais qui avait développé un attrait pour une spontanéité presque animale, que ce fût simplement pour interagir avec d’autres personnes ou pour se livrer à des activités comme l’exploration ou la chasse. Ainsi donc, si un être comme lui se retrouvait dans un endroit pareil, que lui restait-il à faire ? Pas grand-chose en vérité, car à part des réflexions sur la société moderne dont la plupart n’avaient pas un caractère très charitable, une place forte de l’achat comme celle-ci dans laquelle il n’avait quasiment pas mis les pieds de son vivant ne l’inspirait pas vraiment contrairement à la princesse si pétillante qui avait paru tout à fait à son aise dans ce milieu.

Au sujet de cette donzelle, beaucoup de questions lui traversaient l’esprit, parmi lesquelles « Est-ce réellement une humaine ? », « Qu’est-ce qu’elle fait là ? », « D’où vient-elle donc ? », mais heureusement pour la dignité de Saïl qui n’avait en réalité rien d’un adolescent boutonneux, « Est-ce que j’ai une chance avec elle ? » n’en faisait pas partie. Être un savant parfois trop obsédé par ses théories et ses théorèmes avait au moins cela d’avantageux que contrairement à trop d’individus de sexe masculin, il était capable de faire abstraction de ses pulsions pour faire gagner à son esprit les hautes sphères imprenables de la pensée… bon d’accord, cette « stratégie » n’était pas imparable, et il était indubitable que face à une approche trop directe pour son grand cœur, cette bulle se crèverait pour à nouveau laisser place au timide jeune homme incapable de faire du mal à une mouche et donc de se montrer trop brutal pour repousser avec conviction de telles avances , mais en attendant, s’il n’était peut-être pas la définition exacte d’un gentilhomme, c’était en tout cas un gentil homme à n’en pas douter.
Finalement, comme le temps se faisait long, il finit par se pencher sur l’étude de la source de ce fragment de poème qu’il avait cité précédemment, et le retraça de manière plus ou moins complète dans sa tête, butant fâcheusement aux tous derniers vers qui faisaient suite à « si précieux, », jusqu’à parvenir à les extirper de sa mémoire, exultant presque un :

« Te faudra-t-il ces maux attendre ?
Oui, ou tout vif aller aux cieux. »


Ce fut alors qu’il prononçait ce mot que le retour de la jeunette se fit, et en réalité, en tournant la tête au son de ses pas, il crut bien avoir quelque angelot moderne descendu du Paradis sous les yeux : certes, ce qu’elle arborait à présent avait beaucoup moins de quoi déchaîner le désir, mais elle n’en était pas moins adorable (au sens littéral du terme) d’une manière beaucoup plus acceptable pour cet homme-loup trop facilement à fleur de peau. Autant parce que l’étoffe à l’odeur de neuf masquait partiellement la dangereuse fragrance qu’elle dégageait que parce qu’elle avait concédé de se montrer bien plus correctement vêtue sans pour autant remettre en cause son élégance, il dévoila un de ses sourires si chaleureux dont l’expression pouvait être qualifiée d’inimitable tant l’enthousiasme et la bienveillance s’y lisaient et s’en dégageaient tout en applaudissant presque par réflexe un pareil changement : sûrement encore ce côté gravure de mode qui lui donnait l’impression de se retrouver face à un canon de beauté incarné qui méritait mille louanges !

« Vous êtes bien gentille de satisfaire la pudibonderie  d’un gars trop sensible et nerveux comme moi… merci. » Dit-il en prenant un air un peu contrit à la pensée qu’il l’avait peut-être dérangée à lui imposer pareille vêture.

De manière à meubler un silence qu’il aurait été fort inconvenant de laisser s’installer, il se rapprocha à nouveau d’elle, s’apprêtant à lui tendre la main avant de se faire la réflexion que lorsqu’on se trouvait en présence d’une dame, on se devait de se conduire de manière plus élégante, qu’on fût loup-garou ou non ; aussi se saisit-il avec une délicatesse de médecin d’une de ses mains si menues en comparaison de ses grosses paluches tout en se baissant pour la porter à ses lèvres qu’il apposa respectueusement sur cette chair délicate et presque diaphane de blancheur, ponctuant son geste d’un :

« Je m’appelle Saïl. Et quel est le nom de la Belle en compagnie de la Bête ? »


Un nouveau clin d’œil pour ponctuer ses paroles, et il la lui laissa avec obligeance. La coutume qu’il avait observée était sans doute assez vétuste, mais comme il ne voulait pas se montrer rustre au point de lui serrer la main ni hardi au point de lui faire la bise, il avait opté pour ce compromis qui ne pouvait à son sens pas porter à mal. Contrairement à son habitude, il s’était présenté sous son vrai nom, mais c’était parce que ce coup-ci, il voyait mal comment une jeune fille comme elle aurait pu lui causer quelque préjudice et pourquoi elle se serait mis en tête de divulguer son identité sur tous les toits… et puis il y avait aussi que si pour Terra, il était Khral, pour la Terre, il restait dans le fond Saïl Ursoë.
« Modifié: mercredi 03 juin 2009, 12:51:59 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 7 dimanche 31 mai 2009, 17:19:30

Les minutes qu’avait prises la Belle pour aller se changer furent plutôt longues. Non, elle n’avait pas hésité à revenir auprès de la Bête, bien au contraire, si ça avait été une autre personne du genre masculin, il était indéniable qu’elle eût mis bien plus de temps avant de revenir. Elle avait repensé à cette rencontre, certes, inopinée, c’était le moins que l’on puisse dire : se retrouver enfermée dans le centre commercial arrivait relativement souvent, pas forcément à elle, mais c’était un fait reconnu. Et pour tout dire, Naysha, sans être coutumière du fait, n’en était de loin pas à sa première ballade nocturne au sein de ces rayons innombrables. Qu’y trouvait-elle ? Peu de choses, et c’était ce qui contrastait avec le jour, lorsque le magasin était ouvert : peu de monde, elle était libre de prendre le temps de faire les essayages qu’elle voulait. Et puis c’était amusant, à ses yeux, de ne pas avoir besoin de filer dans une cabine pour faire ses essayages. Ou alors, parfois, elle n’était pas seule, et les essayages prenaient facilement une autre dimension, si toutefois, elle avait été volontairement en compagnie pour la nuit. Parfois, le hasard voulait qu’une rencontrée non prévue, et surtout, pas vraiment imaginée, ait lieu.

Mais comme si cela ne suffisait pas, il fallait qu’elle rencontre une sorte de créature, une créature peu rassurante au premier abord, et c’est vrai qu’elle avait imaginé certaines choses moins heureuses que ce qu’il semblait se passer présentement. Elle ne pouvait s’empêcher de ce demander si les choses auraient été différentes si elle avait porté une autre tenue, car après tout, c’est grâce à cette somptueuse nuisette que l’atmosphère c’était si rapidement détendue entre les deux inconnus. Mais non, ce n’était pas tout, de son ressenti, en plus de ne lui vouloir aucun mal, et elle en avait presque quelques regrets, cette homme-loup, à priori, avait un côté homme plutôt plaisant, au regard de la jeune donzelle. L’âge peut-être, cette maturité que n’ont pas la plupart des hommes de sa génération - ni certains plus âgés, d’ailleurs -, ou alors était-ce simplement le caractère de cette créature qui, malgré son apparence qui devait faire fuir la plupart des gens, utilisait ce moyen pour pouvoir garder un léger contact auprès des personnes les plus curieuses, inconscientes, ou alors, forcées par la situation à ne pas le fuir inutilement, comment c’était le cas pour la rouquine ? Non pas qu’elle n’était restée que parce qu’elle n’avait d’autre choix, au contraire, elle réunissait tous ces traits à la fois.

En tout cas, elle n’oublierai pas de si tôt cette rencontre, qui n’en était qu’à ses prémices, après tout : la libération n’arriverait pas tout de suite, et elle devra attendre de longues heures avant de retrouver sa liberté. Quelle pensée stupide, elle était libre, après tout. Libre de s’amuser un peu, et si possible, dans un cadre moins gênant pour cette créature. Voilà pourquoi elle avait disparu. Serait-il encore là ? Elle ne le savait pas vraiment. Il était timide, mais lui non plus n’avait pas de réel intérêt à se cacher, il était contraint de passer la nuit ici, tout comme elle, enfin, vu son gabarit et sa force apparente, il aurait sans doute pu sortir, c’est vrai. Ca n’empêche pas notre jeune lycéenne d’arpenter les rayons à la recherche d’une tenue qui le mettrait bien moins mal à l’aise, s’il avait jugé bon de rester, et de passer encore un peu de temps en sa compagnie. Mais attention, il avait beau faire nuit, et elle avait beau n’être « qu’en » la présence d’une Bête, elle n’allait pas pour autant délaisser ses bonnes habitudes, et ne se gêna pas de craquer pour des sous vêtements des plus affriolants, bien cachées par une tenue plus conventionnelle, mais toute choisie pour la mettre, comme toujours, le mieux possible en valeur, après tout, pourquoi chasser le naturel, surtout ici. Elle s’observa dans un miroir, aidée par un reflet lunaire, et se trouva on ne peut plus délicieuse, encore une dépense qu’elle ferai, en plus de la nuisette qui avait clairement démontré ses « atouts » (de la nuisette, pas de la jolie demoiselle qui était à l’intérieur, quoique…).

Elle allait devoir y retourner, non, pas devoir, elle avait envie de se retrouver à nouveau en la présence de la créature. Certes, son air de grosse peluche vivante était mignon, mais ce n’était de loin pas tout. Il savait, lui, se montrer sincère. Une qualité devenue rarissime, tout le monde joue un rôle, ou presque. Et elle, comment le ressentait-elle ? Plutôt mal pour tout dire. Après tout, jouait-elle un rôle, elle ? Pas vraiment non. Elle aimait le sexe, elle savait qu’elle était belle et s’appréciait telle qu’elle était, mais elle avait ses propres principes, et ne se retrouverait pas à jouir dans les bras de n’importe qui. Dévergondée, sans aucun doute, mais irréfléchie et à la portée de n’importe qui, en aucun cas. Elle était simplement elle, telle qu’elle l’était. S’amuser de la vie, oui, mais jouer à celle qu’elle n’était pas, en aucun cas. Et curieusement, c’était ce qu’elle attendait de ses partenaires, quels qu’ils soient, et étonnamment, il lui avait fallu tomber sur cet être des moins propice à la vie en société pour retrouver certaines attentes qu’elle désespérait de revoir un jour. Ca lui faisait presque bizarre, il ne la voyait pas comme un vagin à remplir, ou une poupée sur laquelle cracher son nectar, non, il la voyait comme une personne. Et pourtant, il n’avait pas été aidé au vue de sa tenue, et il n’était en aucun cas dans un milieu qui paraissait fait pour lui, mais semblait plutôt bien s’en sortir, décidément, s’il avait été un peu moins Bête, elle aurait pu être plus qu’attirée…

Fini le vagabondage d’idées, elle était plus que prête, désirable à souhait sans en faire trop, surtout si l’on la comparait à sa tenue précédente, il fallait y retourner. Chez elle aussi les question défilaient, dans son esprit : « Serait-il encore là ? », « Qu’était-il vraiment, sous cette apparence ? », « Quel âge pouvait-il bien avoir ? », « Que faisait-il là ? », et bien d’autres encore, auxquelles elle ne trouvait pas la moindre réponse alors qu’elle allait le rejoindre d’ici peu, s’il n’était pas parti. Elle entendit des bribes de vers, au loin. Non, il n’était pas parti, ça n’eût pour effet que de la faire sourire un peu plus, toujours de ce sourire doux et délicieux, sa meilleure arme, si ça avait pu lui être utile dans cette situation, mais elle n’en avait guère besoin, c’était simplement l’expression de ses sentiments du moments, pourquoi se compliquer la vie, et chercher une raison à tout, surtout lorsqu’il n’y en avait pas ?

Il l’avait déjà décelée au milieu de la nuit, alors qu’elle passait dans un nouveau éclat lunaire. Il eût tout loisir, l’espace de quelques secondes, pour la détailler, alors que la sulfureuse rouquine continuait son approche. Elle était revenue se placer à moins de deux mètres de lui, alors qu’il l’applaudissait. Arriverait-il à réaliser une prouesse remarquable ? Et bien oui, ça ne se voyait pas vraiment dans cette pénombre, mais la jeune demoiselle avait les joues légèrement rosies. Ca n’était pas dû qu’à l’applaudissement, le sourire affiché par la Bête en disait long sur la façon dont il prenait ce nouveau changement, et le geste avait sans doute donné une dimensions autre pour la jeune demoiselle : il n’était pas seulement ravi de la voir accéder à sa demande, il devait la trouver, ainsi convenablement vêtue, toujours aussi élégante. Et sans laisser le temps à un peut-être malaise de s’installer, il ajouta immédiatement quelques mots bien choisis, une nouvelle fois, tout en prenant cet air, décidément, la rousse regrettait de plus en plus qu’il ne fût pas une créature plus « humaine », dans son apparence en tout cas. Non, en soit, qu’il soit à moitié loup à priori de na dérangeait pas particulièrement elle, c’était surtout pour lui qui aurait eu bien du mal à la suivre ou l’accompagner dans bien des lieux.

Il ne lui laissait toujours pas le temps de lui répondre, déjà il enchaînait, comme s’il avait peur de laisser un silence s’installer, peut-être était-il plus sociable qu’elle, encore ? Dans tous les cas, il s’approcha, l’espace qui les séparait devenait de plus en plus restreint, alors qu’ils avaient autour d’eux tout l’espace qu’ils souhaitaient. Naysha n’eut aucun mouvement de recul, ça aurait sans doute été inutile, mais surtout, elle ne le craignait pas. S’il avait voulu lui faire du mal, il était évident qu’il aurait pu le faire depuis longtemps, et s’il jouait, tel un félin, il ne serait pas assez incisif, et puis cette sincérité, et ces manières timides étaient tellement naturelles que non, elle n’imaginait pas qu’il pourrait lui arriver quoi que ce soit d’indésirable. Un… Elle recevait un baisemain, c’était son premier, et jamais elle n’aurait osé croire qu’elle en recevrait un, et encore moins de ce qui paraissait extérieurement si peu sociable. Il était délicat, on ne peut plus correct dans cette manière de faire si surprenante, et ça ne lui déplaisait pas. Elle était traitée, finalement, comme une personne, ce qui lui était si rare. Naysha ferma alors les yeux, alors qu’il s’exprima une nouvelle fois. Un nom plaisant, avec une touche d’humour. Elle n’aperçût pas le clin d’œil, mais sentait qu’il était plutôt à l’aise malgré ses manières si rares, peut-être dépassées, ou alors qui ne correspondaient pas vraiment à la Belle, mais elle n’en était ni gênée ni dérangée, tout était si sincère que ça semblait simplement « couler de source ». Elle avait récupéré sa main, et se caressa délicatement et lentement le revers de son autre main, comme se remémorant la scène, ou se la gravant à jamais dans ce qui seraient bientôt des souvenirs très probablement délicieux. Les yeux toujours clos, ce léger sourire qui la rendait si mignonne toujours présent sur son minois, elle s’exprima enfin, dans un doux murmure qui lui était destiné, à lui, et elle élevait juste assez la voix pour qu’il l’entende à peine s’il était humain, dans son cas, il n’aurait aucune difficulté à la comprendre, au vu sa perception auditive bien plus élevée.


-   La Belle se nomme Naysha, et à plus l’impression d’être en compagnie d’un prince que d’une Bête…

Elle rouvrit lentement les yeux, souriant à sa Bête adorable. Mais c’était à elle maintenant de na pas souhaiter que le silence s’installe, car elle avait laissé sa sincérité s’exprimer sans la moindre retenue, et à peine les mots avaient fini de s’échapper d’entre ses lèvres, elle eût l’espace d’une demi-seconde à peine, la crainte que son interlocuteur se voie à nouveau démuni, non pas par son manque de pudeur, mais par les mots employés qui pourraient avoir l’effet d’une cataclysme ravageur ainsi déployés.

-   Pardonne-moi si tu te sentirais heurté par mes propos, j’ai juste…

En fait, elle aussi était perturbée par ce qu’elle avait dit, non pas qu’elle n’assumait pas ses propos, mais pour une fois qu’on la prenait simplement pour qui elle était, et non ce qu’elle paraissait, elle avait peur de sans doute donner une nouvelle fois l’impression de n’être qu’une créature aux formes avantageuses, dévergondée à souhait, qui ne pense qu’au délice provoqué par une jouissance délicieusement amenée. Après un léger sourire presque gêné, finalement, car là, elle l’était désormais, elle ajouta :

-   Qu’est-ce qui t’a amené ici ? Tu n’as pas vraiment l’air d’être dans ton élément.

Le ton était bas, elle restait douce, mais semblait s’être bien reprise. Certes, ce n’était pas forcément la question la plus intéressante qu’elle aurait pu poser, mais elle avait alimenté la discussion sans laisser un silence lourd de conséquences s’installer. Elle retrouva un léger sourire, mitigé entre quelques possibles excuses, mais qui se voulait également le plus rassurant possible pour Saïl.
Fiche de Naysha - Disponibilité : Variable selon le boulot.
Infos sur les RPs en cours et terminés sur la fiche.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 8 dimanche 31 mai 2009, 20:38:27

La situation paraissait complètement surréaliste ; concours de circonstances inouï qui avait amené à ce qu’une adolescente jolie comme un cœur côtoyât un être qui aurait davantage eu se place dans un film d’horreur à dévorer des jeunes filles qu’à leur faire le baisemain comme il venait pourtant de le faire comme si cela avait été la chose la plus naturelle et logique du monde. De fait, la logique, ça le connaissait à ce savant plusieurs fois patenté dans bien des domaines, et en réalité, lorsqu’il envisageait ce qu’il vivait sous tous les angles possibles, il ne voyait pas pourquoi ça aurait pu ne pas avoir lieu : si l’on réduisait les données à leur sens le plus simple, un homme (-loup, mais homme quand même jusque dans les tréfonds de son âme, même si son état d’esprit était partagé entre celui d’un humain et celui d’un animal, et que l’auteur peut vraiment se mettre à faire des parenthèses très longues qu’il pourrait rendre encore plus extensives s’il le voulait) poli, doux et bien éduqué faisait la connaissance d’une femme qu’il jugeait proprement maniérée, attentionnée et compréhensive, et il aurait été bien injuste de dire qu’une telle rencontre avait quoi que ce fût de répréhensible ou de scandaleux. Bon, le cadre n’était peut-être pas le plus adapté pour une entrevue courtoise, mais dans le fond, ce palace de mercantilisme en ce moment déserté leur fournissait toute la place dont ils auraient pu avoir besoin pour se promener, même si dans le cas présent, ils n’avaient besoin que de quelques mètres carrés à peine pour discuter et interagir. Naturellement, tout cela n’était pas aussi idyllique qu’il l’aurait pu paraître, et il y avait une petite ombre au charmant tableau qu’ils constituaient qui était comme un vernis de perversité mince mais bien présent provenant de l’érotisme inhérent à la demoiselle : certes, elle était désormais vêtue d’une manière beaucoup moins scandaleuse pour le pudique homme-loup, mais pour autant, elle ne perdait en réalité rien de ce charme dévastateur qui l’obligeait à ne pas inspirer trop brutalement par les narines pour ne pas se retrouver avec les capteurs sensoriels brusquement saturés par ce parfum sensuel qui risquait dangereusement de faire se réveiller la bête en lui. Qu’on admire un peu l’exploit tout de même : alors que la plupart des représentants de la gent masculine se seraient certainement empressés de réfléchir davantage par leur testostérone que par leur matière grise et de se livrer à du gringue éhonté, Saïl, lui, en dépit de ses instincts animaux exacerbés par les puissants phéromones de la princesse aux cheveux de feu qui rendaient les hormones bouillonnants, parvenait à se contenir et à adopter une conduite tout à fait différente de celle d’un mâle dominant qui n’aurait sans aucun doute fait ni une ni deux pour sauter sur la femelle et s’accoupler de tout son saoul avec elle. Pas facile évidemment, mais les convictions de bienséance du savant bien au courant des usages à respecter en présence du beau sexe étaient si profondément ancrées dans son esprit qu’elles pouvaient résister à bien des chocs que sa libido pouvait lui asséner.

Et pourtant, Dieu savait que celle qu’il avait devant les yeux était de nature à exacerber les pulsions les plus basses de son être : tout en elle paraissait être constitué pour exciter le désir chez son interlocuteur, volontairement ou non, depuis ses courbes ciselées avec une perfection qui aurait fait lâcher à Pygmalion son marteau et son burin pour tomber à genoux devant elle jusqu’à son minois si mignonnement charmeur en passant par ses mouvements et ses paroles d’une grâce qui auraient certainement fait se détourner tous les guerriers venus batailler à Troie pour Hélène afin de se consacrer à la glorification de cette incarnation de splendeur juvénile. Mais il ne cèderait pas, jamais au grand jamais, et la voix du barde immortel, le grand Shakespeare en personne, semblait l’encourager par le biais de ces lignes issues de Tempest : L’antre le plus sombre, le lieu le plus opportun, tout ce que notre plus mauvais génie peut proposer de plus fort, ne fera jamais fondre mon honneur en vil désir. Non, il ne se le permettrait pas, quelles que fussent les instances insidieuses de son appareil reproducteur, et se devait pour ne pas paraître un tant fût peu inconvenant de garder un sourire franc et sincère au visage sans laisser transparaître une seule seconde les difficultés qu’il pouvait avoir à se contenir et à rester digne de l’idée qu’il se faisait d’un gentleman.
D’ailleurs, que l’on se rassure, le bon sire Ursoë n’avait pas l’esprit à ce point obnubilé par son débat contre sa soif de sexe qu’il ne pût apprécier dûment l’élégance qui avait quelque chose d’innocent et de purement attendrissant dont elle fit montre lorsqu’elle ferma les yeux. Un profane en la matière des expressions faciales aurait pu se méprendre sur une telle réaction pour croire qu’il s’agissait là d’une marque de dégoût, et le sensible homme-loup tomba d’ailleurs au premier abord dans un tel panneau, s’apprêtant déjà à se confondre en excuses quand sa science se rua à sa rescousse pour lui indiquer que les traits détendus de la jeune fille ainsi que sa bouche légèrement entrouverte étaient autant de signes qui permettaient de se rendre compte qu’elle était touchée par une telle attention de sa part. Pourtant, bien qu’il s’en rendît compte sans nul doute possible, il ne se glorifia pas en son for intérieur d’un tel succès, s’en sentant plutôt flatté à un tel point que si son visage n’avait pas été à ce point recouvert d’une épaisse toison, une rougeur perceptible qui aurait fait écho à celle qui s’était mise à poindre sur le visage de l’inconnue aurait été très facilement visible : encore une fois, c’était qu’il était timide le Saïl, et en toute circonstance, à chaque fois qu’il était le centre de l’attention, il avait davantage envie d’aller se terrer dans son laboratoire pour y retrouver la tranquillité que de se baigner dans la lumière des feux de la rampe. En plus, on ne pouvait même pas dire que c’était un effet de sa modestie, car bien qu’il eût un indéniable côté autodépréciateur, l’Orgueil avait une prise sur lui qui faisait qu’il ne pouvait admettre qu’on dépréciât son travail ou qu’on se permît de se moquer de ce qu’il était : non, il avait du mal à recevoir un compliment ou une marque d’estime sans que l’effet en fût amplifié d’une telle manière que cela se répercutait dans son corps pour le laisser plus ou moins embarrassé et confus.

Aurait-il pu croire un jour que lui, qui de son vivant avait plus souvent fait naître un rougissement sur les joues de quelqu’un à la suite d’une grande hilarité venue d’une maladresse comique de sa part que par une louange bien tournée, aurait pu faire rosir de plaisir une princesse aussi éblouissante ? Certes non, et même avec le fait accompli sous les yeux, il avait toujours du mal à se dire que c’était ce qui se passait en ce moment même, sa gêne toutefois tempéré par l’adorable sourire dont elle le gratifia : damnation, la bougresse arrivait à le battre sur son propre terrain, car toujours, dans le domaine des relations humaines, c’étaient ses beaux sourires de jeune homme entreprenant et volontaire qui faisaient le plus chaud au cœur au premier abord ; et voilà que par le même moyen, elle parvenait à obtenir un résultat au moins équivalent ! C’était très fort de sa part, mais malgré sa défaite, il resta bon perdant et, pour preuve de son esprit de beau joueur, resta aimablement en lice, ne se privant pas d’exposer ses dents en une douce demi-lune chaleureuse.
En la voyant se frotter la main en un geste qui n’aurait rien eu à envier à la jouvencelle la plus ravissante de par l’élégante pudeur qui lui était inhérente, il ne put lui-même s’empêcher d’avoir à peu près le même geste, peut-être par mimétisme, peut-être par sentiments réciproques, ramenant au niveau de son bas-ventre ses deux pattes qu’il serrait, desserrait, croisant, entrecroisait, décroisait nerveusement, n’était décidément pas du genre à avoir une attitude de séducteur ayant la situation parfaitement sous contrôle. Toutefois, une chose qu’il maîtrisait étaient ses sens, par exemple l’ouïe qui lui permettait d’apprécier pleinement les sonorités suaves de son interlocutrice ou, tout simplement, de capter son prénom lorsqu’elle le lui divulgua : Naysha… aaaahh… en vérité, quel nom lourd de sens pour qui connaissait certains classiques ! Elle aurait pu être nâga, cette créature serpentine qui possédait comme attribut d’accroître la fertilité des femmes, car en réalité, avec sa poitrine généreuse, la jeunette avait un air de déesse de la fécondité. Elle aurait pu être Naja, cette femme si mystérieusement fascinante née de la plume tordue mais percutante d’André Breton. Mais en réalité, elle était Nedjma, cette adolescente qui hantait les écrits de Kateb Yacine, à la fois ensorceleuse, vestale impudique et dévergondée et ogresse qui avait malgré elle une prise inimaginable sur les hommes et était capable de leur faire commettre les choses les plus diablement hardies en dépit de son indéniable innocence.

Cela elle l’était oui, cela elle l’était, et lui était… un prince ?! Héla, il ne méritait pas un tel compliment, il en était sûr, il avait davantage l’allure d’un rat de laboratoire que celle d’un noble, et s’il l’avait pu, il aurait pris un teint d’une belle couleur brique devant un qualificatif qui le troublait à un tel point qu’il n’y avait pas besoin de le voir rougir pour se rendre compte qu’il était tellement touché qu'il ne pouvait pour ainsi dire plus piper mot. Ahr, et elle avait l’air de s’en vouloir de s’être montrée aussi obligeamment délicieuse avec lui alors qu’il n’y avait pas de quoi, non, non, elle pouvait au contraire s’estimer digne d’un tapis rouge pour son caractère si aimable et doux. Et lui qui restait là à contempler le sol devant lui alors qu’il aurait dû réagir pour la rassurer, pour lui assurer qu’elle ne l’avait en rien blessé mais au contraire fait se sentir comme grandi d’être le destinataire d’un titre aussi majestueux !
Toutefois, ce qui finit par le réveiller fut sa question certes bien légitime et qui d’ailleurs serait sûrement venue tôt ou tard, mais qui ne manqua pas de le plonger dans l’embarras : comment faire comprendre à quelqu’un que vous étiez passé d’un monde à un autre après vous être transformé en une espèce de loup-garou et que vous aviez ensuite découvert comment emprunter ces couloirs de circulation, tout cela sans passer pour un fou ? Hum, mieux valait essayer de lui faire avaler d’abord que Terra existait, et il verrait ensuite pour sa nature extraordinaire… mais tout d’abord, il devait l’assurer de l’absence totale de désobligeance dont elle avait fait preuve : sans se départir de son sourire, il se mit à réciter.

« Ses cheveux, sa joue, son pas, sa voix, cette main près de laquelle toutes les blancheurs sont une encre, bonne à écrire leur infériorité ; cette main si douce qu'à côté le duvet du cygne est rude. »

Ce disant, véritable comptabilisation médicale empreinte de poésie galante issue de Troilus et Cressida, il dressa son index au moyen duquel il parcourut les différentes parties de son corps au fur et à mesure qu’il les énonçait : glisser de la tête jusqu’au visage avant de redescendre pour envelopper son galbe harmonieux d’un geste ample puis de remonter en chandelle pour apposer son doigt sur son menton, juste sous sa bouche, et enfin, de glisser le long du bras jusqu’à la menotte fine. Sa griffe acérée comme un scalpel aurait pu faire craindre quelque dommage mais, chirurgien émérite, Saïl n’avait aucun risque de molester cette petite reine, se contentant juste de frôler la peau soyeuse de temps à autre pour mieux mettre en relief la véracité de ses propos.

« Tout ça, c’est vous Naysha, et vos paroles sont aussi délicates que votre enveloppe charnelle, ne vous inquiétez pas. »


Encore un clin d’œil empli de connivence pour souligner son discours… et alors, ce fut le drame : comme Docteur Jekyll et Mister Hyde, un côté sombre de sa personnalité pouvait soudainement surgir et s’emparer de lui irrésistiblement pour contrôler ses faits et gestes sans aucune difficulté. Quel était ce côté ? Celui du Professeur, du didacticien, du savant, pardi, de celui qui pouvait parler d’un sujet apparemment dénué d’intérêt comme la régénération cellulaire durant des heures entières sans tarir, et qui pouvait très vite s’avérer insupportable de verbosité ! Bien entendu, ce dont il allait parler était loin d’être quelque chose de rébarbatif, mais cela n’empêchait qu’il était maintenant lancé et que le plafond aurait dû lui tomber sur la tête pour l’arrêter : se servant d’une paroi de béton proche comme d’un tableau et de ses griffes comme craie, il se mit à faire son exposé, griffonnant au passage pour illustrer son point de vue :

« Voyez-vous, contrairement à ce que l’on pourrait à bon droit penser, notre univers n’est pas l’unique qui existe : si on représente la Terre par un ligne plane… » Et tchhhrac, une belle strie ! « … et l’autre monde –qui se nomme Terra- par une autre ligne plane,… » Une autre strie ! « … on peut dire qu’il existe entre les deux des sortes de couloirs de circulation nommés « portails » qui se manifestent de manière apparemment impromptue bien qu’ils soient potentiellement détectables. » Nonchalamment, il creusa sans effort dans la matériau solide pour représenter un portail sous forme d’une suite de traits menant d’une ligne à une autre avant de conclure. « Je m’étais éloigné de Seikusu un jour, et involontairement, je me suis retrouvé transporté sur Terra. Depuis le temps, je suis parvenu à trouver un moyen pour détecter l’apparition d’un portail et donc pouvoir l’emprunter dès son apparition, sans pour autant malheureusement être capable de dire où il mène… c’est ainsi que je me suis retrouvé dans ce centre commercial. Voilà. »

Et sur ce mot, il croisa les mains devant lui au niveau de son pectoral, content de la démonstration qu’il venait de faire et qu’il estimait suffisamment simple et éloquente pour faire saisir à quelqu’un d’aussi vivement intelligent que Naysha en quoi consistait l’affaire et quelle était son ampleur. Ce ne fut que quelques secondes après qu’il tiqua et que Docteur Saïl se rendit compte de ce que Mister Ursoë venait de faire, ne pouvant s’empêcher de pousser un « Merde ! » retentissant en constatant les gribouillis tout à fait visibles qu’il avait tracés sur un mur qui ne lui avait rien fait. Confus, se sentant l’envie de disparaître en fumée sous le ridicule, il frotta machinalement le pan de béton comme si cela avait pu gommer ses égarements tout en balbutiant d’une manière tout à fait comique :

« Ohlala, je suis désolé, je n’avais pas fait attention… vous devez me prendre pour un fou ! Je… » A ce moment, il poussa une longue plainte de contrition alors qu’il se ramassait sur lui-même, les poings calés contre ses orbites, sa voix étouffée tandis qu’il gémissait. « Oooooh, je suis désolé, je suis lamentable… »
« Modifié: jeudi 04 juin 2009, 17:14:13 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 9 lundi 01 juin 2009, 08:17:19

( Et voilà, enfin, j'ai l'impression d'avoir gravi à l'instant même le Mont Everest et d'y planter le drapeau de LGJ ! J'espère que ça te conviendra et qu'il n'y aura pas trop de fautes dues à la fatigue, et, surtout, je te préviens déjà : si tu surenchéris, je te boudes ! ;D )

Naysha avait beau n’avoir que 17 ans, elle avait connu certaines expériences relativement tôt, et à eu la chance inouïe de grandir dans un climat idéal à l’épanouissement de la jeune demoiselle qu’elle était. De l’amour de ses parents, peu de tabous, malgré son âge peut-être jeune, ses parents avaient toujours fait en sorte de répondre à ses question de la façon la plus objective possible. Pour ne citer qu’un exemple parmi tant d’autres, il arriva un jour, comme la plupart des jeunes adolescentes, où Naysha a demandé à ses parents comment les enfants naissaient. Question simple, mais réponse ô combien difficile pour un nombre incalculable de parents. Âgée d’à peine onze ans, elle a eu droit à une réponse relativement complète, et surtout, véridique. Un homme et une femme, qui devaient s’unir dans un acte charnel, durant la bonne période, et il arrivait qu’ainsi, non pas à chaque fois, mais relativement souvent selon les personnes, qu’un enfant allait sortir du ventre de sa mère après environ neuf mois de gestation. Le tout était bien évidemment dit sur un ton calme, naturel, ce qui expliquait peut-être le facilité déconcertante dont la belle savait faire preuve pour parler de sujets souvent considérés comme « sensibles ». Certes, l’explication était un peu compliquée pour la gamine qu’elle était en ce temps là, mais les années passant, elle en avait compris d’elle-même le sens, aidée par son esprit plutôt vif.

Un exemple parmi tant d’autres, simplement oral, mais d’une manière plus générale, dans le comportement ou la tenue, la nudité aussi était quelque chose de relativement mal perçu, dans la majorité des foyers. La pudeur, un sacré sujet, quand on y pense. Elle pourrait facilement passer pour spéciale ou dévergondée, comme ce fut le cas dans notre cas présent, alors qu’elle ne voyait simplement pas la chose comme le commun des mortels. Une raison semble assez évidente tout de même : la rouquine à grandi en étant fille unique, de parents possédant un Club de nature très orientée vers le charme, la luxure, et les plaisirs de manière assez générale, même si c’était là l’aspect principal. Un bien ou un mal, dur à définir, toutefois ça lui avait, accompagné de quelques discussions prenantes avec sa maman, la jolie Seikyn, permis d’apprendre à se voir nue, de savoir prendre soin d’elle à l’aide de crèmes hydratantes et autres lotions naturelles qui lui étaient pas réellement nécessaires, mais à quoi bon se priver d’une peau encore plus douce, dont le velouté était irrésistible ?

Tout cela l’avait en quelque sorte formatée, d’une certaine manière. Ainsi, elle passerai de la façon la plus aisée imaginable pour une jeune donzelle dévergondée, pour ne pas dire perverse, peut-être certains diraient d’elle dans son dos qu’elle est une sacrée salope, et après ? Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, après tout, elle s’appréciait, elle était bien dans sa tête et dans son corps, elle était généralement appréciée elle aussi, alors pourquoi s’en faire pour quelques personnes bien peu ouvertes d’esprit qui ne comprendraient de toute manière pas, même si elle leur ouvrait bien grand les cuisses ? Et puis, la plupart de ces manifestations n’étaient dues qu’à de la pure et simple jalousie. Passer pour une nymphomane ? Pourquoi pas, ça arriverait tôt ou tard, et après, c’était son corps, son esprit, et si elle était surprise même en plein trio dans sa propre chambre par ses parents, elle ne rougirait pas, elle ne se cacherait pas non plus. A quoi bon être gênée de passer un moment agréable, en offrant et recevant, alors que chaque protagoniste ne cherche qu’à décrocher, pour un moment plus ou moins long, de la réalité de tous les jours, et s’enfuir dans une chose si naturelle qu’est la jouissance, et toute la relaxation, qu’en prime, elle apporte ?

Est-ce que l’on insulte les alcooliques ou les drogués, oui, certainement, mais pas souvent. La plupart du temps ils sont montrés du doigt, mais une coureuse, qui ne l’était finalement pas vraiment, devait-elle subir un sort similaire ? La jeune femme avait bien sa réponse à la question, mais bien évidemment, son point de vue ne serait jamais réellement partagé par la majorité. Pourquoi vouloir luter contre une chose qu’elle ne pouvait vaincre, alors qu’il lui suffisait simplement d’ignorer ceux qui ne pouvaient la voir qu’en cible de jeu de fléchettes ? Ça ne lui importait vraiment pas du tout, elle avait largement mieux à faire de sa vivacité d’esprit. Elle aussi, elle lui était précieuse, là ou la plupart des « bimbos » n’avaient d’intelligent que le physique. Naysha ne les jugeait pour autant pas, elle avaient choisi de suivre une voie faite de choses plus superficielles les unes que les autres, dont le seul avenir plus ou moins prometteur semblait être d’une durée relativement courte dans le mannequinat. Mais pourquoi juger ou se sentir supérieure ? Naysha ne l’était pas, surtout pas à son âge encore plus que jeune, après tout, même si elle était une jeune femme plutôt mature, elle restait une adolescente, voir parfois même une enfant, inconsciente, trop curieuse ou spontanée, mais le tout créait chez elle un mélange subtil qui semblait frôler une perfection somme toute relative.

Elle avait beaucoup de choses pour elle, mais si on les séparait, elle n’était de loin pas la meilleure en tout point. Ce qu’elle savait, c’est que malgré ses retards légers en cours, mais fréquents, ils ne la pénalisaient de loin pas au niveau scolaire. Elle avait sauté une classe, et avait conservé cette facilité d’apprentissage, de mémorisation, qui faisait qu’elle s’ennuyait facilement en cours, si le rythme n’était pas assez élevé pour son esprit si vif, si clair. Première de classe dans certaines branches, elle était tout de même majoritairement sur les deuxième et troisième marches du podium. Par ses facultés principalement, sauf une branche ou l’autre par une voie moins honorable, mais ô combien plaisante, sous bien des aspects du terme. Hé oui, le plaisir faisait partie intégrante de sa vie depuis plusieurs années maintenant. Encore une fois, grâce à l’univers de ses parents, principalement via le Club, dans lequel elle découvrit de nombreux vices. Tout d’abord causé par cette curiosité persistante, qui lui avait fait découvrir des sommets du plaisir. Fut-il bon de rappeler que c’était en la compagnie d’un couple, et de ce fait, au cours d’un trio ? Sans doute pas, mais ça donnait de bonnes idées des bases de vie de cette jeune créature. Être curieuse, ouverte d’esprit, encline à tenter de nouvelles expériences avant d’affirmer apprécier ou non. Et la nature avait été vraiment généreuse avec elle. Un regard classique, il est évident que s’il avait été vert, ou peut-être bleu, elle aurait fait tourner plus de têtes encore. Sa longue chevelure, rarement raccourcie, et surtout jamais trop. Un supplice à l’entretien, mais il est vrai que pour rien au monde elle ne les couperait. Elle pouvait remercier ses parents de n’y avoir jamais songé. Un visage plutôt enfantin, mais que l’on qualifie aisément de « mignon », sur lequel un sourire sincère, doux, s’esquisse facilement. D’entre ces mêmes lèvres, la voix est douce, chaleureuse, mélodieuse... et puis, si l’on prend la peine - et bien des gens prennent cette peine – de détailler plus longuement sa silhouette, il est évident qu’elle avait tout pour elle, sans excès. Elle aurait pu être plus belle, plus intelligente, plus maligne, avoir une meilleure voix et l’utiliser pour en faire son métier : pour le dire simplement, la nature avait été extrêmement généreuse avec elle, sans toutefois la rendre parfaite. Et puis, de nombreuses personnes en ce monde n’étaient pas humaines, ou avaient développé des pouvoirs, et de nombreuses autres particularités qui échappaient totalement à l’adolescente.

Mais pour en revenir à cette douce nuit en ce centre commercial, il paraissait évident que la situation devenant de plus en plus amusante, non, pas dans un sens de moquerie, mais plutôt dans un sens cocasse. En effet, les deux se troublaient l’un l’autre, à leur manière, ou parfois se troublaient d’eux-mêmes, comme si de nombreuses maladresses étaient commises par chaque parti. Il était perceptible que les deux, à savoir, Saïl, l’homme-loup, imposant, puissant, mais timide, et Naysha, la jeune humaine adorable, mignonne, mais parfois trop directe, et même plus que juste parfois, se retrouvaient dans une situation des plus insolites, tous les éléments s’étaient réunis pour leur faire passer une sorte d’épreuve sensationnelle, mettant tour à tour une chose ou l’autre inattendue là où il ne le fallait surtout pas, afin de rendre la totalité de la scène la plus burlesque possible. Le lieu, qui aurait pu imaginer un tel lieu pour cette joute, si elle en était une. Comment le hasard a-t-il pu faire pour qu’à la fois Saïl, mais également Naysha, se retrouvèrent simultanément, la même nuit, dans un endroit dans lequel personne n’aurait dû se trouver la nuit, mais surtout, que ce fussent ces deux personnes là qui s’y retrouvèrent, avec leurs apparences -et les à-priori qui vont avec - et leurs caractères respectifs. S’il était le seul responsable, il est évident que ce hasard là devrait être applaudit à la sortie, car il avait vraiment fait particulièrement fort !

Quoi qu’il en fût, chacun semblait gêné à sa façon, ou tout du moins troublé. Elle avait apprécié le baisemain, et se caressait le revers de la main, alors que Saïl, se tenant devant elle, l’imitait plus ou moins, avant de ne plus savoir quoi faire de ces deux paluches qu’il aurait sans doute préféré ne plus avoir dans un moment pareil. Drôle ? Oui et non, mignon, ça oui, ça l’était. Tout comme elle avait remarqué que l’évocation de son prénom n’était pas passée inaperçue, où est-ce que cet esprit, sans doute rêveur, avait-il bien pu s’égarer ? La jeune demoiselle sans aucun doute trop directe n’avait pas eu tord, l’homme-loup avait été plutôt réactif à ce compliment survenu le plus naturellement du monde, alors qu’elle avait les yeux clos, et laissait ses sentiments s’échapper sans le moindre contrôle. C’est vrai que s’il s’était trouvé sur un lac gelé, en plein hiver, il serait actuellement quelques lieues plus bas, en train de joyeusement faire connaissance avec un bain glacé qui lui aurait probablement permis de se remettre les idées en place. Heureusement, elle n’avait pas laissé le silence, qui aurait été des plus malvenu dans un cas pareil, mais même si la jeunette avait voulu bien faire, une fois encore, elle avait agît de manière trop spontanée, et elle sentait l’embarras dans lequel elle l’avait mis. Décidément… le hasard est parfois capricieux !

Heureusement, le sourire lui était revenu, et il eut une nouvelle occasion de faire l’étalage de l’une de ses citations qui venait bien évidemment d’un auteur dont Naysha ignorait totalement le nom, mais le sens, lui, était à peu près à sa portée. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait que la Bête accompagne ses mots de gestes sur ce corps si réactif aux caresses douces, et pas que. Pas besoin d’être un savant, ou plutôt, il fallait être tout, sauf un savant, pour imaginer les conséquences d’un tel mélange appliqué sur la donzelle : un compliment, non pas majestueux, mais simplement divin et sincère, touchant, alors que justement, un index velu, doux, se promenait comme si de rien n’était sur le corps de la rouquine. Il n’en fallait vraiment pas plus pour déclencher en elle une bouffée de chaleur délicieuse, et non pas de la gêne, mais un trouble, ou peut-être même une montée de désir provoquée cette fois-ci, non pas par un agréable frottement de velours, mais simplement par de la sincérité et de la douceur appliquée à outrance, d’une personne timide et dont elle n’aurais jamais osé pensé un tel acte, et ne s’en réjouissait que plus. Était-il nécessaire de parler de frissons qui auraient pu parcourir tout son être ? Je ne crois pas. De nouveaux mots, cette fois-ci, la jeune demoiselle rougissait réellement, profondément touchée par les attentions qui lui étaient offertes, voilà une manière bien involontaire de probablement troubler une nouvelle fois son partenaire ô combien particulier, mais dont elle ne voudrait en aucun cas se séparer malgré les évènements.

Il ponctua, comme si c’était nécessaire, le tout, par un clin d’œil complice. Fort heureusement, il enchaina rapidement, dissipant presque aussitôt leurs troubles respectifs, mais pour combien de temps ? Quelques secondes, ou quelques minutes, peut-être, mais il était certain qu’il viendrait à nouveau semer son espèce de zizanie presque recherchée, finalement. L’explication était des plus claires, surtout en se servant d’un tel support d’écriture. Non, Naysha ne rit pas, elle n’osa se permettre une telle chose alors qu’il faisait de son mieux pour lui répondre, décidément, ce serait quelques minutes à tout casser, en tout cas, elle était prête à parier son top sur le champ. S’en était trop ! L’adolescente éclata de son rire, similaire à celui du moment de leur rencontre, en le voyant se retourner et lui faire face, croisant les bras comme s’il était fier de la prouesse qu’il venait de réaliser. Peut-être aurait-il dû gonfler ses pectoraux, pour rajouter une touche d’humour à cette nouvelle scène burlesque et, il faut le rappeler, presque inimaginable ? Il avait rapidement compris, et le rire de Naysha se tarit légèrement, mais pas pour longtemps, ho non ! Fou rire, ça y était, il voulait effacer d’un revers de la main, s’en était trop, l’absurde du tout l’avait vaincue, elle se libérait d’une tension accumulée depuis son premier éclat de rire, montant au fil des bourdes de la Belle ou de la Bête...

La jeune femme s’essuya les yeux, de ses paumes délicates, afin de sécher ses larmes, alors que son rire n’était plus qu’un large sourire, qui diminuait peu à peu, afin d’éviter d’enterrer définitivement Saïl sous quelques centaines de tonnes de honte, environ. Il se confondait en excuses, comme s’il venait d’offenser un Dieu, ou en l’occurrence, une Déesse, mais elle ne l’était de loin pas, tout comme il n’était surtout pas lamentable, au contraire, il était drôle, spontané, sincère. Peut-être avait-il simplement un peu la tête dans les étoiles que l’on pouvait voir scintiller au-dessus du centre commercial, notamment, au travers de certaines vitres ou velux. Elle ne laissa pas le temps à la créature de trop se terrer, et s’approcha de lui, afin de saisir l’une de ses grosses paluches adorables, et de l’attirer quelques mètres plus loin. Une petite aire de repos y était installée, et elle invita Saïl à s’installer sur le banc, qui paraissait pouvoir supporter une charge de moins de deux cent kilos. Au vu de son état, il ne chercherai pas particulièrement à luter et prit place presque docilement, alors que Nay s’installa proche, peut-être trop, mais elle n’en avait cure. Sur sa cuisse gauche, contre son torse musclé et velu, dans l’odeur bestiale qu’il dégageait, qui se mêlait petit à petit à son propre parfum fruité, et à la senteur du neuf qu’elle portait. Une petite fille lovée contre une grosse peluche à la recherche de réconfort ? C’était un peu le cliché, mais il ne convenait pas spécialement à la situation présente. Sans le regarder, en murmurant, de sa douce voix se voulant la plus neutre et la moins heurtante possible, elle lui répondit enfin, de la manière la plus franche possible. Tous deux passaient l’un après l’autre, ou en simultané, dans des moments de troubles qu’ils appréciaient tout en les craignant, elle allait essayer de calmer cela… à la manière « forte »…


-   Saïl, tu n’es pas lamentable, tu n’es pas une Bête, tu n’es pas idiot devant une femme qui semble à ta convenance, et pour couronner le tout, tu n’es de loin pas fou.

Couronner, pour un Prince, le mot était sans doute bien choisi, mais elle n’était pas vraiment calculatrice dans un tel moment, il était juste là où il devait être, simplement. De sa douceur rassurante, elle entreprit de poursuivre, puisqu’enfin, elle laissait ce son qui semblait tant plaire à son partenaire s’échapper.

-   Tu es doux, attentionné, sincère, spontané. Protecteur et mignon dans tes maladresses, tu es vraiment touchant dans tes propos…

La phrase s’arrêta là, elle pressentait qu’il eut été plus que rouge, il aurait sans doute pu se camoufler dans un champ de violettes à ce stade, ou de lilas s’il était aussi un peu pâle, craignant quelque chose. Se voulant rassurante, elle se pressa un peu plus contre son « Prince », alors que d’une main plus ou moins assurée, elle dépose son index contre la truffe humide et fraîche de Saïl, ne voulait ni être interrompue, ni qu’il s’emballe, ni rien d’autre.

-   Tu es tel que tu es, et visiblement nous ne nous laissons tous deux de loin pas indifférents, au lieu d’en rougir, de se sentir peut-être mal, pourquoi ne pas simplement sourire de cette situation, et cesser de prendre trop à cœur les compliments, et simplement les savourer, et s’amuser de nos maladresses dans cette autodérision que tu as plusieurs fois très bien utilisée déjà ?

Rien n’était provocateur, rien n’était de trop pour la « Belle », elle voulait juste pouvoir continuer de le découvrir, tout en se découvrant elle-même, dans un climat plus serein, qui leur conviendrait mieux à tout deux. Lovée contre son gros « Loulou », elle retira lentement son index, priant pour qu’il ne bondisse pas dieu sait où…
Fiche de Naysha - Disponibilité : Variable selon le boulot.
Infos sur les RPs en cours et terminés sur la fiche.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 10 lundi 01 juin 2009, 19:15:02

(En un mot comme en cent, nya !)

La honte, la honte, la honte, la terrible honte, déchéance au déchirement intérieur insupportable pour quelqu’un d’aussi fier de ses connaissances et de son intelligence que le sieur Ursoë qui se serait dans le cas présent bien cogné la tête contre le mur de rage et de dépit s’il n’avait pas pertinemment su que cela aurait défoncé la paroi de béton à la solidité dérisoire en comparaison de la force purement colossale qu’il avait acquise lors de sa transformation et qui lui aurait sans doute permis de réduire l’immense édifice à l’intérieur duquel il se trouvait en un tas de décombres s’il l’avait voulu, et s’il avait tout simplement été de nature à évacuer la frustration par la violence. Bon d’accord, ça ne voulait pas pour autant dire qu’il était un exemple de self-control et qu’il parvenait toujours à garder son sang froid en toute circonstance, car le fait était que lorsqu’une irrésistible déconvenue se présentait à lui, il n’était pas si peu courant que cela qu’il se laissât aller à lâcher des bordées de jurons colériques et de menaces de destruction à l’égard de son matériel ou des circonstances qu’il tenait comme personnellement responsables de son piétinement, ses affaires risquant alors bien de se retrouver lésées par les dommages collatéraux qu’impliquait son accès de colère. Bien entendu, depuis qu’il était devenu une sorte de loup-garou à la puissance destructrice, il avait pris soin d’endiguer plus précautionneusement que ça ses débordements, mais il suffisait de savoir que parmi les nombreux tas de caillasse qui jonchaient les alentours de sa caverne, beaucoup avaient jadis été des rochers d’une taille et d’une résistance autrefois considérable, pour se rendre compte qu’on ne se départit jamais vraiment de ses vices !

Toutefois, dans le cas présent, ce n’était pas de rage qu’il s’agissait, ou si c’était le cas, alors c’était une rage dirigée uniquement contre lui-même d’avoir fait preuve d’une balourdise pareille : lui qui voulait toujours confiner à la perfection dans le domaine de la démonstration scientifique et de la didactique, voilà qu’il retombait dans des travers qui le rendaient si ridicule ! Il se souvenait d’une fois où il avait dû faire un cours sur l’évolution de la morphologie de l’être humain sur le temps long, depuis les périodes les plus reculées de l’Antiquité jusqu’aux jours présents : mélange de nervosité terrible et d’un entrain mal contrôlé, son discours n’avait pas tardé à s’emballer de la manière la plus confuse qui fût, et dans sa panique, il avait grossi les bruissements de perplexité qui avaient saisi son auditoire en des rires de moquerie et de condescendance face à lui qui n’en était alors qu’à ses débuts. Très vite, il avait complètement perdu ses moyens et avait dû s’excuser avant de littéralement s’enfuir à toutes jambes comme une souris pour courir se calfeutrer dans ses appartements dont il n’était ensuite pas sorti pendant plusieurs jours, se croyant un paria de la communauté scientifique toute entière ; il lui avait alors fallu plusieurs jours pour qu’il osât remettre le nez dehors, et deux bonnes semaines avant qu’il ne concédât à retenter l’expérience d’un exposé qui s’était heureusement cette fois-ci très bien passé et pour lequel il avait reçu des applaudissements qui, comme on le devinera, l’avaient laissé à moitié pantois, marmonnant des remerciements inintelligibles derrière sa carapace de timidité.

Cependant, malgré ce succès ainsi que de nombreux autres qu’il avait rencontrés au fil du temps, l’angoisse le taraudait toujours que les connaissances dont il faisait montre ne résultassent en fin de compte qu’en un bide de première catégorie, et c’était précisément ce qui lui semblait survenir en ce moment alors qu’il était recroquevillé sur lui-même comme un escargot dans sa coquille, pressant fortement de ses poings fermés contre son visage comme pour en faire sortir son indigne cervelle. Dans le silence de sa médiocrité crasse, le rire resplendissant comme les trilles d’un oiseau chanteur de Naysha résonnait splendidement, mais il y restait pratiquement indifférent, ne s’offusquant ou ne s’attristant pas d’une telle hilarité ni n’en ressentant un quelconque soulagement : il était nul, un zéro, l’antimatière de l’intelligence, et plus rien ne lui importait désormais que ce désolant constat dans lequel il se vautrait lamentablement comme un champion olympique de saut en longueur confronté à un critique échec lors d’une démonstration qui aurait normalement dû s’avérer éblouissante de compétence. Comme beaucoup d’étudiants dans son milieu, Saïl avait entendu cette histoire au sujet de ce savant qui aurait rencontré de telles railleries, de telles moqueries et une telle incompréhension lors de la démonstration d’un prototype de la part de ses confrères qu’il en aurait été mort sur le coup : certaines versions faisaient état d’une attaque cardiaque, d’autres d’un suicide, et des interprétations toutes plus fantaisistes les unes que les autres existaient à ce sujet, mais la leçon à tirer de cette anecdote restait la même, qui était que l’on pouvait bel et bien mourir de honte et que le ridicule tuait parfois contrairement à ce que voulait l’aphorisme.
Heureusement pour la princesse aux cheveux de feu qui ne se verrait ainsi pas taxée d’homicide involontaire, l’homme-loup n’en était pas à ce stade, mais il subsistait qu’il aurait bien voulu passer de vie à trépas pour écourter son tourment : qu’une capsule de cyanure lui tombe sous la main, qu’une faille s’ouvre sous ses pieds, que le plafond s’effondre sur lui, qu’une météorite lui tombe dessus, qu’une brigade armée arrive et le fusille… n’importe quoi pour abréger ses souffrances et éradiquer un butor comme lui de la surface de la Terre ! Comme on peut le voir, ça n’allait pas très fort pour notre ami, et en réalité, il s’était tellement abîmé dans les affres de son chagrin qu’il ne s’aperçut même pas que sa compagnie qu’il était pourtant un crime de négliger lui avait fait la grâce de cesser de rire, pas plus qu’il ne remarqua qu’elle s’était approchée de lui alors que ses organes sensoriels auraient normalement dû lui permettre de repérer le trottinement d’un rongeur à des dizaines de mètres à la ronde ! Posture d’extrême faiblesse en réalité dans laquelle Naysha était une des rares à avoir été capable de le plonger à un point pareil, et dont elle eut la bonté de ne pas abuser alors qu’il aurait été si facile de l’écraser sous son talon –aussi bien au sens figuré qu’au sens propre- et de le réduire à l’état de loque pétrie de remords étant donné l’indolence pénible à voir qu’il avait adoptée.

En temps normal, il aurait eu un frisson, un sursaut, un recul instinctif à se faire prendre la main par une créature aussi belle en comparaison de la masse de muscles et de poils qu’il était, mais avec le moral qu’il avait, il ne lui vint pas à l’esprit de réagir plus vivement qu’en se redressant mollement, la démarche mécanique et le regard morne pour se laisser guider sans résistance. Bien sûr, cela tenait au fait qu’il était méchamment déprimé au point d’avoir l’esprit tellement accaparé de reproches envers lui-même qu’il n’accordait qu’une attention réduite à ce qui l’entourait, mais aussi au considérable respect presque instinctif qu’il avait pour les femmes : comme il l’a été dit, Saïl était un galant, mais cela allait également au-delà, à savoir jusqu’à son enfance même, durant laquelle il avait toujours eu (et avait toujours d’ailleurs en dépit de la distance) un amour qui confinait à l’adoration pour sa tendre génitrice, la douce Claire Ursoë la bien nommée. Il n’avait en rien été un enfant turbulent, mais quand il se mettait une idée en tête, il était bien difficile de l’en faire sortir, et dans ce genre de situation où il pouvait se montrait aussi têtu comme une mule qu’il le voulait, quelques simples paroles que sa mère pouvait prononcer sans même hausser le ton ou un geste suffisamment éloquent de sa part suffisait à le remettre dans le droit chemin qu’il empruntait sans même penser à rechigner. Oui, il éprouvait véritablement une admiration pour cette Française à l’attitude, au caractère et au comportement si subtilement maniérés qu’elle ne pouvait manquer de conquérir quiconque la côtoyait bien que son hygiène de vie eût quelque chose d’un peu daté dont le parfum ne convenait pas exactement au vingt-et-unième siècle sans toutefois se départir jamais de quelque chose de délicatement conquérant.

Etait-ce de cela que provenait la docilité dont il faisait preuve envers Naysha alors qu’elle le conduisait où elle le voulait, et qui lui interdisait de se montrer récalcitrant à sa promptitude pourtant dénuée de toute impériosité, lui qui aurait pourtant pu faire ce qu’il voulait de son propre corps sans le moindre effort ? Pas exactement… c’était vrai que sa courtoisie exacerbée lui ordonnait de ne pas contrarier les désirs d’une dame, mais il y avait aussi et bien évidemment la présence si charmeuse de la donzelle gracile qui jouait : de la même manière qu’un papillon de nuit était irrésistiblement attiré par une flamme, qu’un oiseau-mouche ne pouvait se priver du nectar d’une fleur, et qu’un ver de terre sortait dès que la pluie venait, les phéromones qu’elle dégageait et que l’homme-loup captait sans difficulté grâce à (ou « à cause de », ça dépend du point de vue duquel on se place) son odorat hors du commun, les fragrances agissant comme d’instoppables  manifestations d’un sortilège d’envoûtement qui faisait qu’il était littéralement sous son emprise.
Par réflexe, il prit place sur le banc sur lequel elle l’invitait implicitement à s’asseoir, le support de métal et de plastique sans doute conçu pour recevoir même les consommateurs les plus confits de graisses diverses s’avérant suffisamment solide pour supporter la charge de plus d’un quintal et demi qu’ils représentaient à eux deux. Toutefois, il commença enfin à se réveiller et à se remettre les idées en place lorsqu’il s’aperçut de l’endroit sur lequel la ravissante adolescente s’était installée : que le grand cric le croque, comment avait-il pu la laisser s’asseoir à une proximité aussi dangereuse pour quelqu’un de sensible comme lui ?! Bon d’accord, ce n’était pas comme s’il aurait eu le cœur de la repousser s’il s’en était aperçu plus tôt, mais il restait qu’il était maintenant dans de beaux draps : parmi les loups, une proximité telle ne se justifiait qu’uniquement pour que la meute se réchauffe, pour qu’un petit s’imprègne de l’odeur de sa mère, ou pour que deux partenaires de reproduction raffermissent les liens qui les unissaient avant de passer à l’acte ; or comme la température était tout ce qu’il y avait de plus acceptable –même si celle de Khral montait en flèche sous l’embarras- et que celle qui se lovait contre lui n’était pas son enfant, la seule possibilité qui semblait rester le plongeait dans un état de confusion des plus extrême. Il lui paraissait que le parallèle entre eux et la relation qu’entretenaient par nature le pluvian et le crocodile pouvait judicieusement être dressé : la présence du plus petit avait quelque chose de positivement lénifient et bienfaisant sur le plus gros, et une relation de confiance qui excluait toute idée de violence s’instaurait entre les deux… mais qui pouvait dire si elle subsisterait jusqu’au bout ? Qu’est-ce qui empêchait au fond le terrible prédateur à écailles aux mâchoires redoutables de les refermer sur l’oiseau ; et qu’est-ce qui empêchait le loup-garou de prendre la princesse dans l’emprise irréductible de ses grands bras pour…

Non, non et non, il ne devait pas se laisser aller à des égarements pareils, quelle que fût la situation, car à continuer de ressasser des réflexions d’un tel acabit, il allait vraiment finir par y céder : après tout, il avait bien vécu quelque chose de semblable avec Cyanne, et même quand il l’avait étroitement serrée contre lui, des pensées aussi libidineuses ne lui avaient pas traversé l’esprit, non ? Malheureusement, si, même si il les avait repoussées et refoulées avec résolution, et le pire était qu’après le départ de cette si merveilleuse enfant, son inconscient lui avait joué de sacrés tours de cochon –c’était le cas de le dire !-, peuplant ses rêves d’apparitions de la sirène dans des postures à tout moins suggestives qui l’avaient fait se réveiller brutalement avec un début d’érection qui lui avait donné envie de se déchirer les gonades de ses griffes pour faire cesser ces visions. Misère de miséricorde, comment quelqu’un qui avait été aussi bien élevé pouvait-il nourrir des fantasmes immoraux pareils envers des personnes qui n’avaient –physiquement du moins- même pas atteint la majorité ? Ce devait être de la faute de Naysha, de cette incarnation du péché de chair dont les courbes étaient si flatteusement aguicheuses et dont le parfum était d’un érotisme tel que même lui ne pouvait s’empêcher d’y succomber et de… non, il aurait été hypocrite de prétendre une chose pareille, car s’il y avait faute, c’était de sa part de ne pas savoir se contrôler bien davantage que de celle de la jeune fille si attentionnée et si bienveillante envers lui. Un misérable, c’était un misérable, et bien qu’il s’efforçât de faire bonne figure en affichant pour le moment un masque de placidité et en concentrant toute sa force mentale sur le fait d’empêcher les battements de son cœur de s’accélérer, il était indubitable qu’à ce rythme, il allait tôt ou tard succomber.

Nom d’un chien, « une femme qui semble à ta convenance » ? Qu’est-ce que cette étourdie n’allait pas lui dire là ? Il savait bien qu’elle ne pensait en aucun cas à mal, et de fait, il était très sincèrement touché de ce qu’elle lui disait, dont le caractère élogieux était véritablement presque sans commune mesure avec tout ce qu’on avait pu dire à son sujet, mais il devait pousser à hue et à dia dans son esprit pour éviter que la marrée d’idées perverses que des propos pareils y faisaient naître ne se déversât dans son cerveau menacé de surchauffe. Comme elle était gentille… trop gentille même, car à la pensée que chacun des mots qu’elle prononçait nourrissait des idées d’une telle lubricité, chaque compliment était comme une flèche enfoncée dans son cœur d’artichaut car en parallèle avec l’obligeance tout ce qu’il y avait de plus innocente qu’il éprouvait à mériter apparemment ces louanges, une petite partie de son être se frottait insidieusement les mains en pensant que cette charmante humaine de chair fraîche se glissait de plus en plus certainement entre ses griffes : oui, elle était tout à fait à sa convenance, tout à fait à son goût, et il se répugnait d’avoir à assumer des choses pareilles qui le faisaient s’assimiler à un infâme corrupteur. Il aurait voulu fermer les yeux en espérant que cela eût une chance de le faire tomber dans le coma pour faire cesser vite fait bien fait tout ça, mais il ne pouvait détacher son regard d’elle, hypnotisé, et même quand il commença à ouvrir la bouche pour protester et dire qu’un imbécile comme lui n’était pas digne de qualificatifs aussi grandissants, elle commit le mouvement à caractère fatidique de se rapprocher encore plus de lui tout en apposant son index contre son museau, le réduisant effectivement au silence… et pour cause : sous ce contact renouvelé de la peau douce comme de la soie contre sa fourrure épaisse mais néanmoins sensible, sa tête fut envahie d’un puissant coup de sang qui noya toute possibilité de réflexion dans une mer d’ébahissement.

Au bord de la syncope, il l’écouta sans être fichu de piper mot, adoptant malgré lui la posture d’un loup en état de soumission, voire de peur, les oreilles ainsi que les lèvres ramenées en arrières et aplaties, la queue instinctivement rabattue entre les jambes, la tête rabaissée. Oui, il s’abandonnait en quelque sorte à la domination de Naysha de peur de céder à celle de ses pulsions et de se mettre tout en coup en tête de la culbuter et de passer de la pensée à l’acte avant même d’avoir pu comprendre ce qui lui serait arrivé. Bien entendu, il prêtait une attention presque empreinte de vénération à ce qu’elle lui disait, mais irrésistiblement, certaines paroles résonnaient de façon plus insistante dans son esprit tourmenté : « nous ne nous ne laissons […] pas indifférents », « prendre », « savourer »… les double sens paraissaient abonder, et il était au supplice, ses barrières commençant à céder, son excitation désormais malheureusement irrépressible commençant à se manifester plus visiblement sous la forme d’une raideur qu’il ne pouvait empêcher de se former sous son pagne. Et elle continuait à sourire, à être si adorable, si entraînante, si désirable, d’une manière si naturelle qu’il ne se sentait absolument pas le droit de lui faire le reproche de l'avoir mis dans la situation compromettante dans laquelle il s’était retrouvé : ah il était beau le gentleman qui se targuait de faire abstraction de la lubricité qui habitait ses semblables ! Il était ignoble, affreux, immonde, et aurait mérité d’entrer en combustion spontanée pour le péché de luxure aggravée qu’il commettait rien que par la pensée ; il aurait voulu bondir comme un ressort et galoper à l’autre bout du monde pour fuir, fuir l’objet de ses désirs et éviter ainsi à tout prix de les lui asséner, mais il savait que cela la brusquerait et risquerait en plus sans doute de la blesser dans le processus, aussi n’eut-il d’autre choix pour tâcher d’endiguer ses pensées coupables et faire en sorte d’évacuer la tension en lui que de détourner le visage, yeux clos, ses mains crispées l’une contre l’autre à s'en faire mal, les griffes de ses pattes postérieures crissant contre le sol en une plainte stridulante alors qu’il articulait d’une voix brisée :

« Non… non… je suis désolé… je ne peux pas m’en empêcher… je vous désire ! » Sur cet aveu pour lui déchirant, sa diction se mit à s’entrecouper de sanglots qui lui soulevaient la poitrine et faisaient couler des larmes amères de profonde contrition qui suintaient à travers ses paupières pour être vite absorbées dans sa toison faciale. « Je suis horrible ! Un-un animal, un monstre, un chien en-en rut ! Pardon… pardon… »

Les serments les plus puissants ne sont que paille pour le feu qui est dans le sang, il semble que tu avais raison William…
« Modifié: lundi 08 juin 2009, 08:35:08 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 11 lundi 01 juin 2009, 23:03:55

La « Belle » ne s’était en aucun cas trompée, l’emprise qu’elle avait en cet instant sur sa « Bête » était proche de son summum. Plongé dans ce qui devait être une honte mémorable, tout autant que démesurée, il agissait comme un pantin sans vie, une marionnette que l’on manipulait à l’aide de ses doigts et de quelques bouts de bois et cordelettes, ou plutôt, fils de pêche, afin qu’ils ne puissent être décelés. Si la jeune femme avait voulu abuser de lui, le tromper, profiter de la situation, le manipuler, il était indéniable qu’il n’eusse rien pu faire pour aller à son encontre. Depuis quand faire rire une demoiselle désirable, qui nous faisait un effet fou, et surtout, qui ne s’enfuyait pas nécessitait-il de se rabaisser et de s’endiguer entre ces murs noirs et abaisseurs ? Pourquoi devoir s’enfuir aussi lui de la réalité, surtout dans un tel cas : il ne lui avait rien fait à elle, après tout, que le mur soit « tagué » de la sorte, elle s’en foutait presque, et puis, en un sens, un avait marqué son arrivée que l’on pourrait presque qualifier de triomphante au vu de la situation.

Une arrivée en fanfare, en quelque sorte oui. Il était arrivé là sans vraiment le vouloir, il n’était absolument pas du tout dans un élément fait pour l’apparence qu’il se devait de revêtir, et à priori, éternel grand timide. Dans un lieu généralement bondé d’humains, et d’humaines, toutes plus jolies que les autres. Certes, il avait eu la « chance » tout relative d’y arriver en heure nocturne, heure durant laquelle il aurait dû être solitaire, et il se serait sans doute échappé de sa « prison » en moins de temps qu’il n’en fallût pour le dire. Mais non, ce « Hasard » en avait voulu autrement, et il devait faire face à l’une de ses faiblesses : une jeune demoiselle, ravageusement attirante dans la nuisette qu’elle portait, lors de son arrivée. Malgré cela, il avait fait face, il avait réussi, avec plus ou moins de brio, selon les instants, à garder la tête hors de l’eau, à rester là avec elle, alors qu’il n’aurait eu qu’à bondir pour s’échapper de ce que l’on pourrait presque qualifier de piège pour lui. Un homme restait un homme et le désir avait sans doute été le plus fort, mais il avait su être correct, poli, galant, osant même des citations plus qu’équivoques, ne se laissant pas à subir le trouble, mais à le partager. Et puis même lorsqu’elle voulût le tirer de son embarras, sa question fut mal choisie, il semblait ne pas savoir quel bout la prendre, et spontanément, dès que la solution fût trouvée, il se mit à l’acte, comme s’il venait de se libérer d’un poids, qu’il venait de vaincre une épreuve impossible, qu’il… il venait de laisser une trace, comme s’il venait d’être le premier à poser son pied sur la lune, il venait de poser sa marque à lui dans cet univers, dans ce centre commercial, qui était pour lui un autre monde, une conquête qu’il vainquait au fil des minutes qui s’égrenaient.

L’instant de son triomphe passé, dont il ne se rendait à l’évidence pas compte, était vraiment passé. Ne profitant pas vraiment, donc, de cette emprise si forte qu’elle possédait en l’instant, elle avait simplement guidé plus loin son « Prince » égaré. Il sortait enfin de sa torpeur, lentement, pour n’en être à priori que plus troublé, perdu dans des pensées, et il n’avait rien de la fière « Bête » qu’il aurait dût être. Il s’était un peu assagi alors qu’elles parlait, mais de façon plus que brève, en effet, la manière « forte » et les mots employés eurent l’effet prévisible d’allumer Saïl plus qu’autre chose. Certes, elle se doutait que ces mots et son attitude iraient trop loin pour lui, mais après tout, si cela pouvait au moins mettre certaines choses au clair, qui, d’une fois dites, arrêteront de semer le trouble entre eux ?

Il prenait une posture plus résignée, au fil de ses mots, alors qu’elle continuait son petit manège, sans s’interrompre, elle qui avait eu la bonne, ou peut-être moins bonne idée, de se rapprocher à du haut de la cuisse de l’homme-loup à tel point qu’elle ne pouvait ignorer l’effet qu’elle lui prodiguait, alors qu’elle ne cherchait pas spécialement cela. Loin de s’en offusquer, elle ne réagit pas particulièrement, espérant ainsi le rassurer. Saïl bandait, à la fois flatteur, et une marque qui prouvait certaines choses de manière certaine, ou presque. Il n’était de loin pas le premier a qui elle faisait un tel effet. Pour ne citer qu’un exemple récent dans les douches mêmes du lycée, alors qu’elle s’y relaxait, dans une délicieuse masturbation amenée lentement, dans la vapeur, sous le jet de l’eau bouillante… Il la pensait dévergondée, elle l’était peut-être bien un peu, finalement, mais c’est sans doute ce qui faisait un peu son charme. Il l’avait dérangée, il avait été tout ce que son « Prince » n’avait été, et surtout, lui et le contrôle de l’érection, ça faisait apparemment deux, au minimum. Saïl lui, il la subissait depuis un long moment, dans des situation qui auraient pu faire grandir ce pal de chair depuis bien longtemps maintenant, mais il ne l’avait, semble-t-il, pas encore fait. Il marquait des points depuis le début sans même s’en rendre compte, au contraire, pour chaque chose, il en voyait le côté négatif.

Elle avait bien remarqué qu’il était tendu, et pas que sous son pagne. Y avait-il une solution miracle pour la donzelle pour améliorer la chose, sans doute, mais peut-être pas une solution vraiment souhaitée, ou alors une ou l’autre auxquelles son comportement ne lui ferait pas penser, pas dans un premier temps en tout cas. Elle pose une main sur les pattounes de son « Loulou », comme pour le rassurer et l’aider un peu à se détendre, alors que la second venait simplement caresser ce qui aurait dû être une joue, s’il avait été plus humain. Avec douceur, lentement, normalement… naturellement. Un crissement se faisait entendre, mais elle préférait ne pas y prêter attention, comme se doutait que ça ne le mettrait, une nouvelle fois, plus que mal à l’aise, ou peut-être différemment que sa caresse, en tout cas. Il s’exprima enfin, d’une voix tremblante, peu sûre d’elle, bien loin de celle de sa première remarque lors de leur rencontre, alors qu’il avait vraiment appuyé la spontanéité des mots par un geste des plus drôles. Puis elle finit par se casser, alors qu’il… qu’il sanglotait. Cas désespéré, il ne devait pas en être loin en tout cas.


-   Cesse de dire des bêtises Saïl, s’il te plaît. Tu me donnes l’impression d’être un homme dans le corps d’un loup… croisement certes viril, et les sanglots de te vont pas vraiment. Tu n’es pas plus en rut que ne le serait n’importe quel homme, si tu préfères, je peux m’éloigner un peu… si tu le désires…

La fin de la phrase était encore plus basse que le début qui n’était déjà que murmure, doux comme toujours, et neutre. Sans le laisser répondre quoi que ce soit, elle s’empressa elle-aussi de parler.

-   Je sais que tu me désires, et j’apprécie vraiment que toi, tu me désires. Et puis, tu n’es pas mal non plus dans ton genre…

Un peu de malice sans aucun doute, mais pas vraiment de provocation ou de jeu, il n’était pas de taille à l’affronter sur ce terrain là, et elle ne voulait pas l’enterrer davantage qu’il le faisait très bien lui-même…
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Saïl Ursoë

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Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 12 mardi 02 juin 2009, 01:53:21

D’abord honteux et ridicule, puis maintenant pitoyable ? Décidément, la pauvre homme-loup n’était pas au mieux de sa forme ce soir, ou plutôt, ses sentiments étaient à ce point exacerbés par la présence de la jeune fille qui ne semblait pas se rendre compte de son magnétisme que ses émotions allaient fluctuant, passant de la pétulance galante la plus flamboyante à une timidité pleurnicharde tout simplement consternante. Ah non, vraiment, ça n’allait pas du tout, et en tant que personne d’une intelligence pareille à la sienne, il aurait dû raisonner son problème afin de le faire disparaître au lieu de s’apitoyer sur son sort, ce qui ne faisait rien pour redresser la barre en plus de le faire apparaître comme un imbécile malheureux aux yeux de Naysha qui devait désormais se faire une bien piètre opinion de lui... et dire que c’était justement en elle que se trouvait la graine de son tourment, même si la façon dont elle avait été cultivée pour donner un débordement aussi affligeant était uniquement de son fait ! C’était une femme qui l’avait mis dans un tel état, et par un apparent paradoxe, ce fut une remembrance qui avait comme point central une femme qui l’en sortit : comme tous les enfants, Saïl s’était bien évidemment retrouvé plus d’une fois à fondre en larmes pour une raison ou une autre, et il se souvenait encore aujourd’hui de la leçon empreinte de sagesse que lui donnait sa mère chaque fois qu’elle le voyait aussi triste. D’après elle, les gens pleuraient pour la même raison que les bébés ; parce qu’ils n’étaient pas capable d’exprimer la cause de ce qui leur déplaisait ou ce qu’ils désiraient : se retrouvant face à une telle barrière, ils se sentaient démunis et leurs glandes lacrymales s’activaient donc comme un appel au secours à autrui alors qu’il suffisait d’élucider et de résoudre son souci pour que le besoin de se laisser aller à des égarement de cette veine disparût.

Et dans le cas présent, pourquoi sanglotait-il ? C’était tout simple : parce qu’il s’en voulait d’exprimer un désir sexuel pour sa compagnie, ce qu’il estimait des plus inconvenant de sa part en plus de ne pas risquer de trouver une réciprocité en raison de son apparence qui n’avait selon lui en rien de quoi s’attirer les faveurs d’une demoiselle. Voilà quel était le nœud du problème, et le moyen de le résoudre était-il alors de céder tout bonnement à ses impulsions et de se jeter sur l’objet de ses envies qui était si proche de lui de façon à satisfaire sa libido et ainsi supprimer toute velléité ? Certes non, rien qui aurait pu remettre en cause son attitude de gentleman qu’il se faisait un devoir de cultiver, et si ses troubles provenaient du fait qu’il était un loup-garou, alors deux solutions existaient : soit il redoublait d’efforts et réfrénait une semblable soif –pas évident mais pas impossible à condition de prendre sur lui-, soit il reprenait forme humaine. Et justement, avec l’Humanis Simplex qu’il avait dans une de ses poches, cela pouvait s’avérer possible, et l’était en théorie, mais aussi certain que son inventeur fût de ses résultats, il y avait évidemment une marge d’erreur qui le faisait hésiter de par les dangers inhérents à une mutation génétique éclair incontrôlée.

Mais pour faire avancer le débat, penchons-nous donc sur les paroles de la ravissante adolescente et sur l’effet qu’elles eurent sur Saïl : aux premiers mots, il ne réagit qu’à peine et se contenta de tressaillir en agitant vaguement la tête en signe d’impossibilité de sa part, mais dès qu’elle amorça sa seconde phrase, la stupeur coupa dans son chagrin comme une note dissonante au beau milieu d’une déchirante mélopée, et le fit se tourner en direction de son interlocutrice, les yeux toujours brillants d’humidité, mais sa crise s’étant interrompue dans un hoquet. Bon sang mais c’était bien sûr ! Il était parti du principe qu’elle le savait au départ humain, alors que rien n’aurait pu être plus faux étant donné qu’elle n’avait aucun moyen de le savoir rien qu’à son enveloppe extérieure : en partant de cette base, il était loin d’être impossible qu’elle se fût fait une idée erronée de lui, et il n’était pas honnête de la laisser dans l’erreur. Pas étonnant à ce moment qu’elle eût été aussi impressionnée par son éloquence si elle s’était attendue à des grognements d’animaux ; il fallait croire qu’il n’avait eu finalement qu’un mérite tout relatif à lui faire plaisir comme il l’avait fait par ses citations. Elle avait peut-être raison en ce qui concernait l’ignobilité ou non de son attitude libidineuse, mais il restait qu’il s’en voulait de s’être laissé aller à la percevoir comme un objet de pur désir, et que non, il ne désirait pas qu’elle s’éloignât le moins du monde… d’ailleurs, ses tourments provenaient manifestement en grande partie des phéromones de la Belle auxquels le museau de la Bête était trop sensible pour pouvoir aller sans les négliger. Oui, c’était décidé, il allait tenter l’expérience d’inverser le processus du Terranis, et tant pis pour les risques, car dans le domaine de la science, il fallait savoir faire preuve d’audace pour faire avancer les choses que diable, sinon on stagnait insupportablement ou on avançait au mieux à pas de tortue !

Il aura été possible de le deviner, Mister Ursoë avait refait surface, et s’il avait un côté sourd à ce qui l’entourait qui s’avérait fort déplaisant, il savait aussi faire preuve d’une détermination inexorable qui faisait que lorsqu’il avait un but, il était capable de l’atteindre sans jamais broncher face aux obstacles et aux difficultés qui pouvaient se dresser sur son chemin de savant borné. De plus, lorsqu’il était dans cet état, le bougre savait aborder tout ce qu’il ressentait avec une objectivité qui confinait à la froideur la plus totale, et c’est ainsi qu’il put recevoir les nouveaux compliments de Naysha sans se remettre à faire l’andouille, les accueillant avec un sourire obligé tout ce qu’il y avait de plus maîtrisé qui contrastait fort étrangement avec son faciès encore larmoyant. Au passage, l’érection qu’il n’avait pu contenir s’était très rapidement résorbée, tant il était vrai qu’en un temps record que seul pouvait accomplir le gaillard aux ressources inépuisables, il était passé de l’excitation sexuelle à l’excitation scientifique, beaucoup plus platonique.

« Vous êtes un ange Naysha. »
Répondit-il d’une manière conviviale qui n’excluait toutefois nullement une sincérité dans laquelle perçait encore une émotion audible alors qu’il s’essuyait le visage d’un revers de son long bras pour paraître plus présentable. « Mais vous ne connaissez que ce que je suis devenu, pas ce que j'ai été. »

Reste du caractère mutin de Saïl, un nouveau clin d’œil vit le jour sur son visage désormais radieux de confiance, et sans lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce fût, il se saisit d’elle aussi délicatement que si elle avait été faite de cristal pur, et la posa à ses côtés avant de sauter du banc d’un bond souple qui l’amena trois petits mètres plus loin où il exécuta un demi-tour contrôlé, plongeant au passage la main dans son pagne pour en ressortir une nouvelle fois la seringue qu’il brandit d’un geste théâtral, galvanisé, avant d’annoncer d’une voix grondante de certitude :

« Regardez donc qui est Saïl Ursoë ! »

Et paf, dans un arc de cercle d’une précision tout bonnement chirurgicale, l’aiguille fine perça sans difficulté à travers la peau pourtant très épaisse, s’enfonçant directement dans une veine dans laquelle le liquide jaune fut déversé d’un coup d’un seul pour envahir le système sanguin de l’injecté. Durant quelques secondes qui parurent s’étirer à l’infini, rien ne se passa, et en réalité, on aurait pu croire que tout ceci n’avait été qu’une mascarade bien animée, puis un foyer de douleur incandescente partit du cœur de l’homme-loup pour se répercuter jusque dans les moindres parcelles de son corps : nom d’un chien, il avait oublié que la métamorphose faisait aussi mal, et pour les prochaines fois, il faudrait qu’il pense à ajouter un anesthésique à effet rapide à la solution, car par rapport à la transformation de nature démoniaque à laquelle il avait eu droit quelques jours plus tôt, on pouvait sincèrement dire qu’il douillait ! Dans un premier temps, avec un grognement de souffrance étouffée, il ramena ses bras ainsi que sa tête contre son torse pour lutter contre les élancements qui le vrillaient, puis très rapidement, il ne put plus les supporter et s’y abandonna, se redressant brutalement, bras et mains crispés, les pattes comme désespérément ancrées dans le sol, la bouche déformée en un cri muet qui gonflait sa poitrine sans sortir de sa gorge.
Et alors, ce fut le changement proprement dit, son ossature perdant en premier de sa densité alors que le reste de son corps s’y adaptait, sa peau perdant de son épaisseur et de sa dureté pour devenir bien plus fine et douce, sa fourrure s’amoindrissant pour se muer en poils tout ce qu’il y avait de plus humains, ses griffes se rétractant pour devenir des ongles proprement entretenus, sa crinière diminuant de taille pour ne plus former qu’une broussaille désordonnée qui surmontait le visage juvénile et imberbe de celui qui était à présent un humain, avec un nez au lieu d’un museau, des lèvres au lieu de babines, des dents au lieu de crocs, des oreilles beaucoup plus modestes. Seuls ses yeux si expressifs restèrent les mêmes bien qu’on ne pût le voir étant donné qu’ils étaient masqués par les paupières closes, et ce fut la silhouette d’un homme d’un mètre soixante dix-sept qui s’effondra sur le carrelage, bien évidemment nu, recouvert toutefois du buste jusqu’au bas des cuisses par son fidèle pagne.

Il fut trop perclus de douleur pour réagir dans un premier temps, occupé à reprendre sa respiration, à supporter les élancements de son crâne et à se réhabituer à des perceptions humaines ; mais une certitude primait dans son esprit bienheureux : il avait réussi, il était parvenu à faire marche arrière et à reprendre la forme qu’il avait toujours eue jusqu’à ses vingt-quatre ans ! En fait, elle aurait même pu être qualifiée de meilleure, car s’il était à nouveau humain, il gardait une partie de la forme athlétique que lui avait conféré son séjour prolongé dans les Contrées du Chaos, ses pectoraux se dessinant mieux que par le passé sur un torse jadis un peu mou, ses biceps étant légèrement plus apparents, son corps affichant de manière générale une musculature plus développée. Lorsqu’il se fut un peu repris, ce fut pour ouvrir les yeux tout en affichant un sourire momentanément épuisé mais radieux : un monde bien plus coloré que pour Khral s’afficha alors devant lui, mais si flou qu’il ne put qu’à peine discerner les différentes teintes dont il était formé :

« Abracadabra… »
Souffla-t-il.

L’expérience était un succès total… ou presque, car même s’il ne s’en était pour le moment pas rendu compte, une queue qui dépassait du vêtement de peau battait pareusseusement le sol derrière lui, signe qu’il y avait eu une petite erreur dans la confection du produit. En tout cas, lui qui avait voulu parvenir à se donner les attributs d’un terranide, voilà que son souhait était en quelque sorte exaucé à retardement !
« Modifié: lundi 08 juin 2009, 08:23:34 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Naysha

Humain(e)

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 13 mardi 02 juin 2009, 03:43:03

La « Bête » pleurait vraiment, Naysha avait pu s’en rendre compte à l’aide d’un reflet de l’astre lunaire qui fit briller cette manifestation saline. Légèrement touchée, elle le trouvait que plus mignon, d’ainsi se laisser aller devant elle : un homme qui laisse ses sentiments s’exprimer, même les pires, alors qu’il se sentait à ce point mal… même s’il elle n’était pas bien certaine de la raison, elle appréciait beaucoup. Puis il cessa, et sembla parcouru d’une étincelle d’espoir, de… elle en savait pas vraiment  de quoi, mais une nouvelle fois, quelque chose allait indéniablement se passer. Il a même souri à ses compliments, sans exagération et sans s’emporter vers de nouveaux fonds empli de honte ou de gêne, deviendrait-il un peu moins timide, maintenant qu’il avait enfin exprimé, et de deux manières, l’intérêt qu’il lui portait ? Peut-être allait-il se lancer dans une nouvelle explication plutôt réussie, peut-être, elle devait bien avouer qu’il était plus qu’imprévisible et ne savait si elle allait rire ou rougir dans les minutes qui allaient suivre…

Elle ne ressentait plus non plus son pal de chair contre sa cuisse, et ne savait vraiment pas comment le prendre, elle était un peu confuse, ne sachant pas si la suite serait faite de rires ou de pleurs, elle devait se contenter de rester passive, en se préparant au pire. Puis elle sourit délicieusement lorsqu’il la complimenta d’une chose qui lui parût des plus amusante sur le moment ! Elle, un ange, peut-être, s’il existait quelque part un ange de la luxure, de l’abandon de soi, du plaisir charnel, qui ne connaissait pas ou peu la moralité de ces choses touchant de près ou de loin à la sexualité. Certes, la jeune femme n’était pas que cela, mais c’était généralement les traits de son caractère qui transparaissaient le plus rapidement, sans aucun doute largement aidés par les « on-dit », ou les « à priori » qui berçaient majoritairement la société. Il n’avait pas tord, elle ne le connaissait peut-être pas vraiment, car il était plus qu’évident que son élocution et son comportement n’avaient rien de vraiment bestial.

Il était de retour et en pleine forme, décidément. Un clin d’œil, cette simple sincérité de retour, sans pour autant quitter des émotions mieux contenues. Elle laissa un petit « Ho ! » de surprise lorsqu’il la souleva, décidément, il avait radicalement changé en moins de… 30 secondes, environ. Il bondit, puis virevolta, et alignait les gestes sans la moindre peine, sans encore moins d’hésitation. Qui serait donc Saïl Ursoë, maintenant qu’elle avait en prime découvert son nom.  Croisant ses jambes, et prenant appui de ses coudes sur la cuisse la plus élevée, le menton posé dans la paume ouverte, elle observait la scène. L’objet scintillant de leur rencontre était probablement cette seringue. Elle ne réagit pas vraiment, d’ailleurs, il devait bien savoir ce qu’il faisait.

Le visage de Nay était compatissant à la douleur visible que subissait Saïl, mais elle n’aurait pas vraiment pu le calmer, et préféra attendre de voir la suite. Son visage se crispa tout de même, il était indéniable qu’il souffrait le martyr. Puis il changea sous ses yeux étonnés d’abord, puis revenant plus normaux assez rapidement : le voir devenir un simple humain n’était pas non plus une si grande surprise. Il s’effondra, dans ce nouveau, ou ancien corps, plutôt. Alors qu’elle allait se lever pour voir s’il allait bien, mais il sourit, avant de sortir un mot prédestiné à un usage prédestiné, et plutôt bien placé, ce qui décrocha un léger rire à la donzelle.

Elle se leva, enfin, et s’approcha, lentement, dans sa grâce naturelle dans sa tenue si simple, alors que sa longue chevelure déambulait à sa guise. Souriante, elle pouvait, au fil de ses pas, apercevoir de mieux en mieux le nouveaux, ou l’ancien, enfin Saïl, en version bien plus humaine. Elle apprécia de le découvrir ainsi, dans une forme qui le mettrai, elle l’espérait, moins à l’aise, s’il continuait d’être celui qu’il avait été, et qu’ils devraient combler plusieurs heures encore. Elle prononça enfin un mot, et même plusieurs, de son ton doux mais légèrement inquiet tout de même.


-   Ca va, Saïl ?

Elle se doutait bien que oui à son air radieux, malgré la douleur qui n’avait pas dû disparaître en si peu de temps. Elle était arrivée toute proche et s’agenouilla à côté de la tête de Saïl, et entreprit de la lui déposer en douceur sur ses cuisses ainsi repliées, en faisant par la même occasion un « coussin » pour doux que ne devait l’être le carrelage du magasin. Elle caressait sans vraiment s’en rendre compte la chevelure de son loup devenu homme, ou , enfin, elle lui caressait les cheveux, voilà.

-   J’espère que malgré le changement d’apparence, le reste reste inchangé…

Le ton plus bas, plus suave, elle montrait clairement son intérêt bien plus avancé, au vu de cette nouvelle situation… mais comment réagirait-il, cette fois ?
« Modifié: mardi 02 juin 2009, 04:11:19 par Naysha »
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Saïl Ursoë

Créature

Re : Lorsque la nuit tombe dans les rayonnages [PV Naysha]

Réponse 14 mardi 02 juin 2009, 05:33:14

Aïe aïe aïe… sa tête lui donnait l’impression d’avoir été comprimée, puis étirée, puis comprimée de nouveau, et ainsi de suite en une répétition infernale jusqu’à ce qu’il se retrouvât en fin de compte présentement avec une migraine digne de la gueule de bois la plus carabinée qu’il aurait pu subir. Bien sûr, étant aussi porté sur les alcools que sur la violence, il ne pouvait avoir qu’une idée vague de ce qu’un tel contrecoup de beuverie pouvait occasionner comme mal aux cheveux, mais ce dont il était au moins sûr, et ce qui lui apportait un certain soulagement, était que la remise en forme prendrait beaucoup moins longtemps que pour un pochtron, la pression sur son crâne s’amenuisant au même rythme que ses battements cardiaques stimulés par un changement corporel aussi brusque se calmaient, signe que ses forces pour l’instant faibles et balbutiantes lui reviendraient au fur et à mesure que les connexions qui régissaient le bon comportement de son enveloppe charnelle pour le moment mal accordée et qui permettaient une coordination de ses gestes se referaient. En tout cas, en dehors de ses débilitations physiques, son cerveau, bien qu’embrumé des vapeurs de la douleur, restait fonctionnel, et par-dessus toutes ses autres pensées, le certitude de sons succès y primait et semblait claironner triomphalement dans tout son être pour l’encourager à prendre une posture plus digne que la position fœtale qu’il avait automatiquement adoptée : de fait, le toucher du carrelage froid contre son front humide de transpiration n’avait rien d’agréable, et ce fut avec un grognement d’effort qui n’avait rien à voir avec ceux de l’homme-loup –il le constata avec un étrange sentiment d’étonnement- qu’il tâcha de se redresser laborieusement, ses efforts rythmés par une espèce de son de cloche qui n’était autre que les battements de son cœur amplifiés par son état de conscience plus aigu que jamais de ce qu’il était, efforts qui durent malheureusement s’avérer infructueux lorsque les quelques parcelles d’énergie qu’il avait réussi à réunir l’abandonnèrent, ne résultant en fin de compte qu’en une sorte de soubresaut mou passé au ralenti.

Bruits qui résonnèrent bizarrement dans son oreille qui n’avait rien de commun avec celle de Khral, il crut entendre vaguement des pas accompagnés d’un froissement de tissu, provenant, le supposa-t-il, de Naysha qui devait approcher, sans doute préoccupée par ses mouvements assez… démonstratifs lorsqu’il avait repris son apparence humaine ainsi que par la façon dont il gisait, hypothèse qui se vérifia quand dans un son digne du bruissement d’un vent de printemps au sein d’un feuillage coloré, le chant de l’adolescente lui parvint aux oreilles. Dommage pour lui s’il avait espéré que l’amoindrissement de son ouïe eût pu lui permettre d’être moins sensible aux intonations harmonieuses de sa voix ; et dommage pour lui aussi de ne pas avoir pris en compte que les hommes percevaient mieux les couleurs que les animaux, et il fut bien puni de ne pas avoir pris ces paramètres en compte en découvrant son visage si proche dont la finesse des traits ainsi que la teinte veloutée le mirent à nouveau en stupeur : comme quoi, qu’il fût sous une forme ou sous une autre, il ne se refaisait vraiment pas !

« Heu… ça va. »
Balbutia-t-il d’une façon pâteuse qui ressemblait davantage à un coassement piteux qu’à des phonèmes.

Mais soit qu’elle ne fût pas convaincue, soit qu’elle voulût en toute simplicité prendre soin de lui, elle ne lui laissa pas le temps de se remettre de la vision qu’il avait eue qu’il sentit qu’on lui soulevait la tête pour la déposer sur un support qui, s’il était aussi tièdement doux et confortable que le plus finement ouvragé des coussins, était indubitablement fait de ce tissu qui recouvrait certaines parties du corps de la jolie jeunette dont il se trouvait ainsi dangereusement proche ! S’il avait été plus en forme, il se serait certainement insurgé contre un traitement aussi embarrassant pour lui, et se serait empressé de gesticuler à sa manière malhabilement timide pour se dégager, mais le fait était qu’il avait les batteries à plat en attendant qu’elles se rechargeassent, et était donc forcé avec le plus grande cruauté qui fût de supporter une étreinte aussi épouvantable : ah oui, décidément, le voilà qui se retrouvait bien mal loti, et on voyait que son déplaisir se manifestait par son regard béat, sa bouche entrouverte en une protestation qui ne venait pas, et le rosissement qui lui montait aux joues, celles-ci étrennant avec empressement cette fonction qui leur avait jusqu’ici été interdite depuis un bon bout de temps. Lui qui avait espéré trouver par cette transformation un échappatoire à sa gêne, à quelle déconvenue devait-il faire face : certes, la situation avait en quelque sorte été inversée, car ce n’était plus elle qui était posée sur sa cuisse mais lui qui était posée sur les siennes, mais cela ne le troublait pas moins, et s'il s’abstint heureusement de ressasser les mêmes pensées que précédemment afin d’éviter de tomber dans les mêmes travers et de provoquer à nouveau cet inconvenant raidissement de ses parties inférieures, il se sentait... ensorcelé, comme si sa volonté avait été vaincue. Échec donc pour lui ? Peut-être bien, mais contrairement à ce que l’on disait, la défaite n’avait pas un goût amer ; elle avait plutôt le goût des effluves douces qui se dégageaient de la bouche de la ravissante jeune fille cernée d’un rideau de feu capillaire, et que Saïl ne pouvait s’empêcher de savourer avec un vague remord qui s’estompa bien vite sous le plaisir qu’il éprouvait à être dans une station allongée si relaxante.

Toutefois, une petite question grommelée par son orgueil vint un instant déranger son ravissement : elle n’était donc pas plus impressionnée que cela ? Le fier savant ne put s’empêcher sur le coup de ressentir comme une pointe de déconfiture à l’idée qu’une métamorphose au caractère si spectaculaire, du point de vue visuel mais aussi et surtout physiologique, n’eût pas bénéficié de plus de stupeur de la part de la spectatrice qui avait pu avoir l’exclusivité d’une démonstration unique en son genre. Il fallait croire qu’avec toutes les manifestations hors du commun qui pouvaient survenir lorsque Terra exportait des denrées plus ou moins exotiques en matière de magie, les gens de Seikusu pouvaient en venir à être littéralement blasés même de choses qui auraient auparavant suffi à justifier la mise en place d’une cellule de crise… ou bien alors c’était que Naysha était simplement du genre à accepter les choses comme elles venaient, faisant preuve d’une curiosité beaucoup moins inquisitrice que lui en matière de pourquoi du comment. Dans l’un ou l’autre cas, ce n’était probablement au fond pas plus mal : cela éviterait qu’il eût à se fendre d’une explication en la matière dont la complexité se serait avérée bien rébarbative –même lui s’en rendait compte- et permettrait qu’il se focalisât sur des paroles plus plaisantes à divulguer pour la princesse sur les yeux de laquelle les siens était irrésistiblement rivés.
Justement, voilà qu’elle lui posait implicitement une question, et le ton délicatement feutré fit encore une fois des ravages sur le self-control du jeune homme, lequel, entre le contact de son crâne sur la cuisse de la juvénile dame de beauté à la chaleur perceptible à travers l'étoffe et celui de la main gracile dans l’entremêlas de ses cheveux qui lui arrachait d’agréables frissons à se voir ainsi dorloté, resta un moment captivé par ce visage si beau ; par ces iris si profondément colorés, ces lèvres suavement fines et roses, ce nez mignon, ces joues que l’on devinait si tendres ! Ainsi envoûté, il ne tilta qu’à retardement, et se dépêcha de faire fonctionner ses méninges pour finir par déclarer d’une voix que des cordes vocales avec lesquelles il devait encore se familiariser rendirent éraillée, et que la timidité réduisit dans un premier temps à un murmure avant qu’il ne prît au fur et à mesure de l’assurance pour déclamer plus convenablement en l’honneur de celle qu’il ne parvenait pas à empêcher d’obnubiler ses idées :

« Admirable Naysha, sommet même de l’admiration ; digne de ce qu’il y a de plus précieux au monde… toi, ô toi, si parfaite et sans égale, tu es faite de ce qu’il y a de meilleur chez tous les êtres. »

Alors qu’il récitait rêveusement, les mots s’égrenant d’entre ses lèvres avec un tel naturel qu’on les aurait crus faits sur mesure pour elle, il leva une main qui tremblait, tant à cause de la transformation récente que parce qu’il se sentait aussi nerveux que s’il allait toucher quelque objet sacré, et l’apposa avec une douceur respectueuse contre la joue de la sensuelle enfant, se délectant de la sensation que lui procurait cette surface lisse et tiède, de petits courants électriques lui paraissant courir le long de son bras comme neuf pour imprégner son corps entier de ce merveilleux toucher. Sans se presser, avec une finesse pareille à celle d’un chirurgien qui aurait découvert la peau parfaite, il laissait ses doigts effilés descendre le long de ce profil qu’ils commencèrent à regret à quitter une fois arrivés au niveau du menton.
« Modifié: mardi 09 juin 2009, 20:58:20 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.




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