Son déguisement était foireux, et Nathan sentait la tête lui tourner. Il avait envie de dégueuler, de boire, de sortir... Une chaleur écrasante, étouffante. La sueur qui coulait sur ses cheveux. Son souffle précipité, sourd, lourd. Les terroristes mettaient en joue les convives, et l’un d’eux pelotait sans hésitation Saori. Nathan se rapprocha, tenant son arme, essayant de ne pas se faire remarquer. Le groupe finit par s’avancer, menaçant les convives. Nathan savait que Kenji n’attendait qu’un signe pour bondir. Nathan en profita pour attraper un verre sur le comptoir, et but une rasade. Il le reposa rapidement, se rafraîchissant le gosier, et suivit les tueurs, sans se poser de questions. Ils ne comptaient pas traîner, et filèrent dans la sortie de secours, la bloquant en cassant la serrure. Ils commencèrent ensuite à descendre, et l’un des hommes renversa Saori, qui s’affala sur le sol, sonnée.
Restant en retrait, Nathan réfléchissait à une stratégie... Réfléchir était assez difficile, car il avait l’esprit embrumé par l’alcool. L’adrénaline avait bien des effets positifs, mais pas celui de lui rafraîchir l’esprit. Les deux formaient plutôt un mauvais couple l’encourageant à foncer dans le tas, et à utiliser ses pouvoirs cachés. Il sentait la rage brûler en lui, avec une envie forte de déchiqueter ces types. Il remarqua qu’ils parlaient dans une langue étrangère, rejoignant rapidement le parking. Plusieurs filèrent vers un van, qui se mit rapidement à démarrer, tandis que le chef fit signe à ceux tenant Saori de la balancer dans un autre fourgon. Nathan en profita pour rejoindre ce second van, qui se mit à démarrer sur les chapeaux de roues.
*Un kidnapping spectaculaire rondement mené...*
En grimpant dans le van, il avait pu voir que les vigiles du parking avaient tous été abattus. Les tueurs n’avaient clairement pas traîné, et le chef filait dans une voiture. Nathan se retrouva dans un fourgon, s’asseyant dans un coin, et vit les hommes discuter entre eux, parlant à voix forte. Ils semblaient visiblement amusés, excités, mais Nathan ne comprenait rien de ce qu’ils disaient. Ça ressemblait à du russe... L’un des hommes ôta sa cagoule, et Nathan vit un homme avec une chevelure blonde. Ils parlaient entre eux, et l’un d’eux retourna poser sa main gantée sur les fesses de Saori. Ils rigolèrent entre eux. Des rires gras et forts qui donnaient mal à la tête de Nathan. Sentant la migraine pointer, ce dernier toucha sa cagoule, tandis que les hommes s’agglutinaient autour de Saori. Ils allaient probablement tenter de la violer, et Nathan vit l’un des hommes l’attraper par les bras, un autre relevant sa robe, tandis qu’un troisième, celui qui avait enlevé sa cagoule, défaisait lentement sa ceinture. Le van vira soudain sur la droite, renversant le mercenaire, qui hurla à l’intention du pilote, toujours dans sa langue incompréhensible pour Nathan.
Ce dernier soupira, et sentit soudain quelqu’un le taper dans les côtes. Il tourna la tête, devant cette bourrade, et vit l’autre homme lui parler. Il fronça les sourcils, sans rien répondre... L’autre commando sembla assez surpris, et parla à nouveau, mais Nathan, encore une fois, ne dit rien. Son interlocuteur parla alors à voix forte, et les rires des autres mercenaires se turent progressivement, alors qu’ils se retournaient vers Nathan.
*Merde... Tu parles d’un déguisement à la con...*
Le blond se tourna vers Nathan, et son pantalon glissa alors, révélant un bel embonpoint au niveau de l’entrejambes. Il pesta, et releva son pantalon, tandis qu’un autre tendit sa main vers Nathan. Il lui attrapa la cagoule, tandis que deux autres le visaient avec ses armes. Nathan ne disait rien, et dès que la cagoule se retira, il agit rapidement. Son pied s’était négligemment posé entre les jambes du blond, et il le poussa, le faisant tomber, tandis que lui-même se plongeait au sol, évitant les balles qui heurtèrent la carlingue, provoquant un écho assourdissant. Il était un ancien flic d’intervention, et, même sous l’effet de l’alcool, les réflexes ne disparaissaient pas.
Sur le sol, il roula sur la gauche, se releva, et envoya un uppercut sur la tête d’un des tueurs. L’autre remua son flingue, mais les deux étaient tellement proches que Nathan put lui envoyer un crochet qui le plaqua au sol. Il sentit alors un autre tueur le ceinturer au niveau du torse, avant de le frapper au ventre. Soupirant, Nathan répliqua rapidement. Il leva son bras gauche, et abattit le bout de son poignet sur la tête de l’homme, avant de l’attraper par les épaules, et de le pousser vers les portes arrière. Sonné, l’homme posa sa main sur la poignée, l’abaissant, ouvrant ainsi les portes arrières... Dans un hurlement, l’homme tomba sur la rue. Nathan eut un bref aperçu du centre-ville éclairé, mais n’eut pas le temps d’en dire plus qu’un autre homme le frappa à la tête. Surpris, Nathan s’agrippa à l’une des sangles fixées au plafond, mais se reçut un coup de pied dans le ventre. Il tomba sur le sol, et se dépêcha de basculer le poids de son corps vers le haut de son dos, permettant ainsi à ses jambes de se dresser en l’air, frappant ainsi le blond à la tête.
De l’autre côté, les pilotes s’agitaient. Nathan se releva, et vit l’un des autres commandos s’équiper d’un couteau, fonçant vers lui. Il tendit sa main en avant, et Nathan esquiva en se plaquant sur la gauche, avant de lui faire un croche-pieds, et de le balancer dans le vide. Il sortit ensuite son pistolet, et tira sur les deux autres hommes, sans tenir compte de leurs protestations. En entendant les coups de feu, le pilote poussa des questions rapides et précipités, et Nathan saisit la douce main de Saori.
« Je fais partie de la police ! Restez ici ! »
Le fourgon ne tarda pas à s’arrêter rapidement, et Nathan en profita pour sortir. Il se dirigea sur la droite du fourgon, et, lorsque la portière s’ouvrit, il attrapa le copilote, et l’envoya heurter le sol, avant de le frapper à la nuque avec le pied, et de pointer son flingue sur la tête du pilote. Ce dernier choisit prudemment de se rendre. En sueur, Nathan lui fit signe d’approcher, et le menotta. Il soupira ensuite longuement, et retourna voir Saori.
« Vous êtes sauve, Madame... »
Nathan déglutit lentement. Il ne le reconnaîtrait jamais, mais, sans le symbiote qui bouillonnait en lui, il n’aurait jamais pu réussir, surtout en étant alcoolisé, à lutter ainsi contre tous ces individus. Il avait agi rapidement, efficacement, et avait surtout très bien résisté aux coups qu’ils lui avaient portés. En temps normal, il aurait été balancé dans le vide.
« Vous allez bien ? »
Il s’était rapproché d’elle. Elle était à moitié allongée sur le van, et lui était penché, tendant une main pour l’aider à se relever. On pouvait entendre les gyrophares de la police en train de se rapprocher...
*Tu parles d’une soirée tranquille...*