Mon épée à la main, le sabot léger sur cette masse de terre fraicher parcouru par les ronces, les noeuds d'arbres et les feuilles tombées, je parcourais cette lande vierge de toute présence civilisée... Un lieu paradisiaque, proche du jardin d'Eden pour certain, une jungle luxuriante aux arbres si serrés les uns par rapport aux autres qu'on avait du mal à progresser en elle... C'était pourtant là que se trouvait ma cible, ma mission s'y déroulait et je n'avais pas le choix... Pourquoi avoir choisit cette mission alors? Peut-être pour le défis... Ou bien pour me rappeler de cette vie simple dans ma tribu de Minotaure, des fermiers adepte des traditions guerrières, fiers et impétueux, loin du fracas sonore de la ville et de cette profusion corruptrice...
La vie urbaine n'était pas si mal, je serais un bien piètre épicurien si les opportunités que proposaient la vie active de la ville ne me plaisaient pas. Seulement, l'"effort est toujours récompensé" n'était pas toujours une loi en vigueur dans ce monde. Ici, si : le plus fort survivaient et dominaient, point. C'était la seule loi, la loi de la jungle...
Et là je le vis : entre deux pas discrets, mon oreille perçu le bruit d'une chaire qu'on déchiquetait... Je m'avançais prudemment, ma lame à deux mains que je tenais à une seule qui trainait derrière moi, évitant de taper les racines avec mes sabots dur, à contre-sens du vent pour éviter que mon ennemi ne me flaire... Il était là, prêt d'un ruisseau : cet énorme tigre à dents de sabres, faisant prêt d'un mètre cinquante de haut, et quatre en longueur, qui dévorait une vache qu'il avait trainé jusqu'ici... C'était cette bête qui dévalisait les prés des environs depuis quelques semaines, et il avait élu domicile ici vu le nombre de carcasses qui jonchaient le sol. Il fallait l'abattre, ou ces pauvres gens souffriraient d'un manque de bétail allarmant...
Je déposais ma lame dans son étui, accroché à mon dos, et je mis à grimper à l'arbre derrière lequel je m'étais caché. Je le gravis, laissant le monstre se repêtre de la pauvre bête... C'était ma chance : occuper comme il était, il serait plus aisé de le prendre par surprise. J'étais sur une branche bien solide sur-élevé par rapport à la clairière, et je m'avançais le plus possible pour me rapprocher de sa position... Mon épée en mains, je la brandis... Et fondis enfin sur ma proie, prêt à la décapiter net ! Il ne fallait pas lui laisser la moindre chance de répliquer !
" Raaaaahhhh!! "