Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'heure de tourner la page [Hitomi]

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Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : L'heure de tourner la page [Hitomi]

Réponse 30 jeudi 11 octobre 2012, 23:05:07

Allongé là sur le lit dont les draps collent un peu à mon dos en sueur, je regarde le plafond tout en reprenant mon souffle. Mon corps tout entier est encore tendu des mouvements fournis et j'ai presque l'impression que mes muscles sont engourdis, encore bandé. Mon mât ne l'est plus tout à fait, lui. Mais la sensation du corps d'Hitomi contre le mien semble lui donner une bouffée d'orgueuil suffisante pour lui laisser un peu de volume. Je le sens vaguement reposer contre ma peau, collant de nos fluides mêlés. Marrant, ça. Il fût un temps où ça m'aurait gêné et où j'aurais trouvé n'importe quel prétexte pour filer à la salle de bain. Là, je crois bien que ça m'excite plus qu'autre chose. C'est sûr : si je n'ai pas encore attrapé mon amoureuse pour un second round un peu moins romantique, c'est juste parce que l'orgasme m'a coupé les pattes.
"Attends que je me reprenne", semble lui dire le regard que je pose sur l'irlandaise tandis qu'elle s'installe contre mon ventre. Moi, je passe un bras sur ses épaules et caresse sa peau du bout du pouce avec tendresse. L'instant est magique à sa façon, puisqu'il scelle le retour sur la scène de la vie des amants terribles. C'est là que je devrais sortir une phrase romantique bien sentie à laquelle Hitomi répondrait par un baiser annonçant la fin de la trève, non ? Pourtant, je ne trouve rien de bien intelligent à dire. Ma bouche reste muette et mon âme profite de la paix idyllique jusqu'à ce que ma toute précieuse ne casse le silence, me parlant de son ongle.
La voilà qui se redresse et moi qui passe mon bras libre derrière ma tête pour la relever un peu afin de ne rien perdre de cet abyssal regard azur, l'écoutant en silence.

J'apprends comment elle a réagit à l'annonce de ma mort, j'apprends qu'elle n'a jamais laissé tomber et que malgré tout le mal qu'on s'était fait mon Hitomi attendait. Elle attendait une silhouette bleue et rouge fendant les nuages de la ville, elle attendait un gaillard à l'air un peu décalé qui passerait au coin de sa rue. Mes caresses cessent malgré moi et mes yeux se font fuyants le temps que je parvienne à retenir la montée lacrymale qui les envahit. C'est une bouffée d'amour qui me prend au coeur et à la gorge, c'est un noeud de malaise qui alourdit mon estomac.
Alors qu'Hitomi tenait bon la barre à sa façon, moi je laissais filer la barque au grès des flots. Des vagues couleur whisky ont manqué de m'envyer par le fond et tandis que je buvais la tasse, le poids de mes remords et de ma bêtise m'entrainait par le fond.

Elle le sait. Elle comprend que quand sa langue trouve la mienne il n'y a rien de plus qu'un mouvement mécanique sans passion. Notre baiser m'emplit la bouche d'un détestable goût d'amertume et j'y mets fin sans oser la regarder dans les yeux. Puis je me redresse, m'assois sur le bord du lit et me contente de passer une main lasse sur mon visage.
Que dois-je faire ? Mentir et lui savonner la planche, lui disant que je n'ai jamais douté de nous et lui sortir des phrases mielleuses qui sauveront les apparences ? Ouais. Je vais faire ça.


- Je n'y ai plus cru rapidement, Hitomi.

C'est sorti tout seul ou presque. Mais je vais l'affronter et je me place de façon à pouvoir la regarder dans les yeux.

- Si Sentinel Prime est mort, c'est parce que je n'avais plus envie d'y croire. Je t'ai perdu et ça m'a fait perdre mes pouvoirs dans la foulée. Je me suis convaincu que j'étais un connard qui n'avait rien pour lui et qui avait réussi à détruire le peu qu'il avait. Pour faire bonne mesure, j'ai noyé ça dans des flots d'alcool avant de passer ma frustration dans un costume noir. Un mauvais scénario de série B, hein ? Hmphf.

Mais j'adore les séries B et elle le sait. On en avait parlé quelques fois autour d'une pizza, avachis devant un film quelconque. J'adore les séries B parce qu'en général, y'a toujours quelque chose à tirer, que le scénario n'est pas compliqué et qu'on sourit presque avec tendresse devant les effets spéciaux merdiques. C'est pour moi une sorte de plaisir coupable.

- Puis il y a eu nos mails, mes souvenirs et Donna. Elle a été le coup de pied au cul dont j'avais besoin pour comprendre plusieurs choses : d'abord, que je refusais de vivre uniquement pour toi. Je veux vivre AVEC toi, Hitomi. C'est énorme, comme nuance. Vivre avec toi, pour nous, pour moi. Mais pas seulement pour toi. Je souris en la regardant et je continue puisque je suis lancé. J'ai aussi compris que je n'avais en fait jamais cessé d'y croire, à notre histoire. Et tu sais pourquoi ? Parce que lorsqu'on arrête de croire, on parvient à passer à autre chose. Moi je n'en ai pas été capable, à aucun moment. Ton souvenir était toujours là, l'odeur de ton peau et la rondeur de tes seins. J'aurais appris qu'il te serais arrivé n'importe quoi, j'aurais accouru plus vite que l'éclair quitte à renverser tout les immeubles de cette foutue ville. En fait, j'aurais accouru même en sachant que tu allais me cracher à la gueule.

M'approchant d'elle en quelques mouvements, je passe dans son dos et vient l'entourer de mes bras, la faisant reposer contre mon torse abritant ce coeur qui ne bat que pour elle.

- Je t'aime, Hitomi Yamagashi. J'aime tout ce que tu es et ce depuis le début et je t'ai aimé chaque seconde. Je continuerais de le faire, là-dessus tu peux compter. Ma vie, je ne la vois qu'à tes côtés et je pense que rapidement, tu auras à guetter la porte plus que la fenêtre.

Le message est clair, concis. Ce n'est pas une façon de l'appâter ou de lui plaire, ce n'est pas non plus un cas de conscience. Ma grande aventure, c'est elle.
Et pour ce genre d'épopée là, on a besoin ni de collants ni de super-pouvoirs.

Yamagashi Hitomi

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Re : L'heure de tourner la page [Hitomi]

Réponse 31 mardi 23 octobre 2012, 16:14:13

J'apprendrais jamais à fermer ma grande gueule ! Je vais finir par me faire retirer les cordes vocales, je ferais mes cours en signes. je garderais que la langue et les lèvres pour embrasser, et mieux qu'en ce moment j'espère ! Kyle m'échappe. Non, il me fuit carrément pour aller s'asseoir au bord du lit. Je n'ose pas le suivre. Je devrais, j'en ai envie, mais j'ai trop peur d'en rajouter. Au moins il ne cache pas ce qui s'est passé. Et je ne peux pas me cacher non plus. Soudain j'ai froid sur ce lit. Les yeux dans les yeux tout est toujours plus intense, la douleur ne fait exception à la règle. Je dois serrer les dents, et je reste figée pour ne pas trop trahir ce que je ressent. Mais qu'est-ce que ça fait mal !

Je sens le couteau qui remue dans la plaie, et pas qu'un peu. Je ne m'y attendais pas, pas aussi vite du moins. Mais je l'ai bien cherché. Et même ça on le fait en couple. Je sais qu'il ne le pense pas, pourtant dans ma tête une petite voix ajoute la même chose à la fin de chaque phrase... Par ta faute. Tout le mal que que je lui ai fait, et qu'il s'est fait à cause de moi. Et tous ces gens... S'il en rajoute, je vais craquer. Si je craque ce sera encore pire. Je lui ai promis que j'affronterais tout pour lui, pour lui tout entier, tel qu'il est. Alors j'encaisse comme je peux, parce qu'il faudra que je réplique à tout ça. Mais pas comme la dernière fois, cette fois ce sera pour vraiment le retrouver.

Je ne peux retenir un soupir soulagé quand l'orage semble passer. Après le désespoir la douleur est restée, mais pour lui comme pour moi elle est devenu moins une entrave qu'un moteur. Elle allait disparaître, forcément, parce qu'il suffisait de se retrouver. D'une certaine façon on ne s'était pas quittés. On ne s'était pas abandonnés, du moins. Mon Kyle, mon homme. Depuis la première nuit il n'a jamais cessé de l'être. Et il l'est plus que jamais en me prenant dans ses bras. Mais ce qu'il dit ensuite me déchire le cœur. Je ne sais pas ce qu'il cherche exactement, mais je comprends. Qui ne voudrait pas garder l'homme de sa vie rien que pour elle ? C'est de joie que je devrais pleurer. Fini les angoisses, les heures interminables à se demander où il est et ce qu'il fait. Et fini pour lui de mettre sa vie en danger, de devoir sacrifier le temps qu'il voudrait m'accorder.

Mais...

« Je ne veux pas. »

Désolée, mon amour. Pas à ce prix-là. Je ramène mes jambes devant moi, et me blottis un peu plus contre lui.

« Je voudrais, je te le jure. Je voudrais que ça puisse être aussi simple, qu'on puisse être un couple comme les autres... »

À mon tour de m'échapper, juste pour me retourner à genoux face à lui. Je prends son visage entre mes mains pour lui donner un baiser. Puis je laisse mes bras se poser sur ses épaules en joignant mon front au sien. Encore des mots indélébiles, qui risquent de tout changer pour le pire.

« Je t'aime, Kyle. Je t'aime comme tu es. Passer ma vie à surveiller la fenêtre en demandant où tu es, à te partager avec le reste du monde, je m'y suis préparée. Je sais que ce sera dur. Je sais que tu voudrais autre chose pour nous. Et je suis désolée. »

Je monte déposer un baiser sur son front, un baiser un brin trop long, trop appuyé. Puis je revient à genoux, face à lui, les mains autour de son cou. Les yeux dans les yeux tout es toujours plus intense.

« Moi j'y crois encore, et je suis pas la seule. Tu ne dois pas choisir entre moi et tous ces gens qui attendent encore ton retour. Je me moque de ce que tu portes, je me moque que tu marche ou que tu voles. Que tu dragues des playmates entre deux interviews ou que tu sauves le monde en collants, pour moi tu restes le même. »

Je passe à nouveau les bras autour de son torse et je me serre contre lui.

« Je pourrais pas être heureuse si tu abandonnes, Kyle. Et je me trompe peut-être, mais je pense que toi non plus. "

Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : L'heure de tourner la page [Hitomi]

Réponse 32 lundi 03 décembre 2012, 11:09:11

"Je ne veux pas."

Celle là, je ne sais pas si je l'attendais ou si je la redoutais. Sûrement un peu des deux, puisque je suis incapable de savoir si je me sens soulagé ou encore plus mal. En guise de réaction, mes bras se contractent un peu sur son corps que j'étreins et, avant de me décider sur la réaction à adopter quant à la réponse qu'elle vient de me fournir, je préfère me taire et laisser à mon coeur le loisir de s'exprimer. Après tout, je ne suis pas le seul à avoir des choses à dire. Et profiter de l'odeur de son corps après l'amour, de la douceur de sa crinière de feu contre ma peau et mon visage, c'est un plaisir qui m'a trop longtemps boudé. Qu'elle parle, même si c'est pour m'assassiner. Tant qu'elle reste tout contre moi, ça me va parfaitement. Je la sens qui recherche un peu plus de ma présence et ça me soulage, moi qui caresse sa peau du bout des doigts pour répondre à sa demande. Je soupire délicatement de plaisir à la ressentir tout contre moi et j'écoute ce qu'elle a à me dire.

Le fait qu'elle se tourne face à moi, qu'elle me propose ce baiser que je partage avec passion et envie, tout ça veut dire que ce que les mots qu'elle va prononcer vont être important, cruciaux peut-être. Je connais assez la femme qui partage ma vie et mon coeur pour savoir qu'elle met toujours les choses au clair sans prendre de chemin détourné, même si ça doit en mettre plein la gueule à tout le monde. Pour nous donner du courage à tout les deux (et parce que ses lèvres sont tellement pulpeuses que je ne peux pas m'empêcher de vouloir y goûter au premier prétexte), je l'embrasse à nouveau. Légèrement, même si ma langue traîne une seconde sur ces délicieux ourlets charnels.

Ce qu'elle me dit est difficile à avaler, pour tout vous dire. Je m'étais préparé à n'être que Kyle le temps que nous êtions séparés, je m'étais décidé à enterrer Sentinel Prime et toutes les conneries allant de paire avec le costume. J'étais persuadé qu'Hitomi me sauterait au cou pour me féliciter et me dire que c'était là un beau cadeau, mais... Raté. Je ne dis rien. J'encaisse et ravale mes illusions pendant qu'elle se dresse légèrement pour m'embrasser le front avant de revenir me fixer droit dans les yeux, regard que je ne brise pas. J'écoute toujours, silencieux. Puis elle revient dans le nid que formes mes bras contre elle et je prends la mesure de tout ce qui vient d'être dit. Je pense à elle, à nous, à tout ce qu'on a traversé depuis notre premier regard durant son cours de rattrapage. Que de chemin parcouru et de larmes versées, que de fureur dans cet amour qui n'a rien de facile mais qui semble pourtant si évident à nos yeux aujourd'hui.
Elle s'est toujours partagée entre Kyle et SP, avec tout ce que ça impliquait pour elle ainsi que pour nous deux. Je ne pensais pas qu'elle rejetterait la chance de voir notre bête noire à tout les deux s'envoler pour de bon par la fenêtre et ça me fiche un coup, moi qui était si sûr de moi. Malgré moi, je ne réagis en rien à son être pressé contre le mien et la main que j'étais venu placer sur l'un de ses seins n'a guère prit la peine de jouer avec son insolent volume ferme, caressant à peine la peau. Si ce n'est pas un signe que je cogite, ça...


- Sentinel Prime est un peu comme une ex collante. Tu sais, cette fille qui était amoureuse de toi comme les gamines peuvent l'être, cette fille que tu as mise dans ton lit pour lui ravir sa virginité parce que c'est la classe de dépuceler une nana, sauf qu'elle prend ça pour un symbole amoureux fort et que du coup elle se refuse à te voir partir, à voir autre chose que toi qui n'en a plus rien à foutre. C'était un jeu, un challenge et puis c'est tout. Mais pour elle, c'était puissant et vraiment important, alors elle te bombarde de messages et te promets la lune si tu reviens à ses côtés. Et -en bon enfoiré - tu la fais miroiter un peu d'amour pour la baiser quand personne d'autre ne veut de toi. 

Je soupire, me passant une main sur le visage. Au final, je trouve la comparaison très juste.

- Quand je suis arrivé dans ce monde et que j'ai domestiqué mes nouveaux pouvoirs, devenir un super-héros m'a semblé être une évidence. Pas parce que j'avais spécialement envie de défendre la veuve et l'orphelin, non. Parce que quand j'étais gamin, j'en avais toujours rêvé. Parce que maintenant que j'étais puissant et que mon corps était façonné par mes pouvoirs pour être ce qu'il est aujourd'hui, je savais que ça plairait aux fillex. Quel con... Je n'avais jamais couché et je me suis retrouvé dans le lit d'une déesse pendant l'antiquité pour ma première fois, alors je me suis senti pousser des ailes.

A mon tour de la fixer dans les yeux, de ne pas la lâcher tandis que je parle. Sur son sein, mon pouce glisse doucement. Pas réellement sous l'envie ou le désir, mais plutôt comme un geste machinal qui me donne du courage. Bien que je finisse par prendre le globe dans ma main pour le presser un instant, ce n'est pas vraiment sexuel. C'est une caresse comme une autre, une façon de m'aider à me concentrer.

- Je voulais me la raconter, mais je me suis pris au jeu. On donnait du Sentinel Prime à la télé, dans les journaux, dans les rassemblements de comics ou de mangas. T'imagine l'effet que ça me faisait ? En retour, je sauvais des gens et tout le monde était content. J'emballais quelques nanas pour faire bonne mesure, tout en finissant par comprendre que la baise pour la baise n'était pas mon truc. Et du coup, j'ai pigé que ce qui faisait marcher Sentinel Prime n'avait rien de valable. J'ai cherché des raisons d'arrêter plusieurs fois, mais j'y revenais toujours. Parce que grâce à SP, je rencontrai des tonnes et des tonnes de personnes intéressantes ainsi que des filles canons qui n'auraient jamais accordé un regard à Kyle. Autre soupir, plus prononcé cette fois. Je parlais beaucoup, mais à cet instant, j'en avais besoin et me libérer me poussais à m'expliquer davantage. Et puis, je ne dois pas avoir un fond mauvais, tu sais : aider ces gens qui en avait besoin me semblait naturel. Ca amplifiait mon malaise envers moi-même et mes deux égo, mais je le faisais volontiers. Même Donna, ma chère Donna... C'est d'abord SP qui l'a rencontrée et je sais que sans lui, ça n'aurait jamais été possible.

La peur des hommes de ma meilleure amie ne lui aurait jamais permit de me laisser seulement lui adresser la parole ou de l'approcher. Le premier soir avait été très particulier et ça restait aujourd'hui encore un souvenir que je chérissais précieusement, mais il était imputable à SP. A cette pensée, mes doigts s'arrêtèrent de masser délicatement le sein de ma compagne, que j'abandonnais finalement. Mes mains vinrent l'attraper aux épaules pour l'écarter un peu de moi afin que je puisse la contempler, mes yeux gravant dans ma mémoire chaque trait de son visage.

- Et puis, j'ai eu besoin de prendre des cours de langue. Là, j'y ai rencontré une des rares personnes ayant commencé à s'intéresser à Kyle avant tout, même si c'était le fruit du hasard. Tu m'a regardé et je me souviens avoir simplement pensé que si j'arrivais à gérer correctement la situation, on partagerait un bon moment au lit avant de se dire qu'on se reverrait peut-être de temps en temps. Une sorte de sex-friend, quoi. Tu connais la suite et à quel point j'étais dans le faux...  Je vins l'embrasser alors même que le sourire fier n'avait pas quitté mon visage. Dans tes bras, j'ai pu être seulement Kyle. Tu ne m'a jamais aimé pour autre chose que ça, Hitomi. Je le sais et putain, je t'en suis reconnaissant. A côté de ça, tu as rendu presque Sentinel Prime inutile dans ma vie, parce que je t'avais toi et que le reste ne comptait plus. Il a continué à exister parce que je ne savais pas comment arrêter. Après notre crise et l'annonce de sa mort, je me disais que c'était le bon moment. T'offrir un homme à part entière et pas un type qui serait là une fois de temps en temps, pour qui tu t'inquiéterais sans cesse, voilà ce que je voudrais.

Doucement, je me levais du lit et l'entraînais à me suivre en tirant délicatement sur son poignet. Je fis quelques pas vers la fenêtre pour l'ouvrir, avant de revenir vers le lit pour en tirer le drap froissé par nos ébat. J'en couvris nos deux corps et prit Hitomi dans mes bras, l'emportant sans bruit à travers la croisée. Seïkusu s'étendait sous nous deux, le soir tombant commençant déjà à l’envelopper de son manteau nocturne. Nous prîmes un peu d'altitude, juste assez pour pouvoir contempler un bon ensemble de la ville.

- Voilà comment je vois le monde, mon coeur. Vaste, étendu, se perdant à l'horizon. Une mer prête à m'engloutir. Mais tu me sers de point de repère, de point d'ancrage. Je veux bien me perdre pour toujours dans cet océan là si je suis avec toi, Hitomi. Je veux bien qu'on me coupe les ailes pour ça, oui. Je la regardais dans les yeux alors que le vent soufflait doucement sur nous. Si je dois continuer à être Sentinel Prime, je continuerai de survoler l'océan pour ne jamais faire plus qu'y plonger un moment avant de remonter. Si je continue à être ce que je suis, Hitomi... Il y aura peut-être un jour où je ne reviendrai pas, où tu n'aura que la froideur d'une absence que tu ne comprendras pas pour te tenir compagnie. Et je ne serai pas là pour te prêter mon épaule et sécher tes pleurs.

La mort. C'était une amante avec laquelle il fallait inévitablement composer. Je l'avais frôlée plus d'une fois et systématiquement, mes pensées étaient allées aux gens que j'aimais, Hitomi en tête. Je n'étais pas encore assez prétentieux que je ne mourrai jamais, tout Sentinel Prime que je fus. Intimement, je savais que tout ce qui vivais était destiné à mourir.
Bien que j'avais porté jusque là Hitomi à la façon d'une jeune mariée, je la relâchais de façon à ce qu'elle soit droite contre moi, mes bras lui interdisant toute chute tout en la laissant libre de ses mouvements. Le baiser que je vins lui réclamer fut long et appuyé, débordant de l'amour que je lui avais toujours porté. Lorsqu'il prit fin, je vins coller mon front au sien.


- Mais tu peux me croire, mon coeur : si je pars, je trouverai bien un moyen de revenir. Je suis un peu collant, quand même.

Yamagashi Hitomi

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Re : L'heure de tourner la page [Hitomi]

Réponse 33 dimanche 09 décembre 2012, 14:16:23

On aurait dû baiser un peu plus avant de se mettre à parler. Pourquoi on parle, de toutes façons ? Chaque fois que j’ai parlé avec quelqu’un tout est parti en vrille à la vitesse de l’éclair. Avec lui ça a été encore pire qu’avec tous les autres, une preuve de plus que personne ne peut me faire autant de bien ou de mal. J’essaie de lui en donner autant en restant près de lui, voire contre lui autant que je peux alors qu’il vide son sac. À qui aurait-il pu dire ces choses-là ? À qui d’autre que moi, je veux dire ? J’imaginais bien que la cape de Sentinel Prime était lourde à porter mais à ce point... Moi qui croyait l’aider à porter son fardeau je me rends compte que je suis une tentation bien plus importante que pour quiconque. Au moins il n’a jamais menti sur ses sentiments : entre le monde et moi son choix est déjà fait. Est-ce que je pourrais m’en contenter ? Je n’en sais rien, mais s’il a perdu la foi je ne vois pas comment la lui rendre.

Et je me sens d’autant plus mal qu’il me parle de ses conquêtes. Une liste de commissions tout au plus, alors que les miennes prendraient un annuaire. Est-ce que je suis vraiment la femme qu’il faut à cet homme ? Je le vois venir de loin, il rêve de laisser ses collants au placard pour s’occuper de moi. Le genre de tableau auquel il manquera toujours l’enfant que je suis incapable de lui donner. Je ravale tout ce que je pourrais rajouter, que si Sentinel Prime n’est plus essentiel pour lui il n’a jamais suffi au reste du monde. À moi non plus. Quand je pense au nombre de fois où les choses auraient pu mal finir pour moi, et où je m’en suis tirée grâce à d’autres. Mais pendant que Gabriel mettait au tapis ces deux gus dans une ruelle, ou qu’il cavalait à travers la ville pour me délivrer. Quand Voodoo m’escortait chez moi ou me sauvait d’une horde de loubards montés sur ressors : Sentinel Prime sauvait quelqu’un d’autre ailleurs. On y peut rien, c’est encore ma mauvaise habitude de chercher à tout prix les mots qui foutent tout en l’air. Même s’il me dépend ça comme le parcours d’une ado attardé, dans les faits il mérite bien de vivre sa vie.

Et ce qu’il me dit alors qu’il me porte au-dessus de la ville achève de me réduire en miettes. Je suis vraiment un cas dans mon genre. Je suis la dernière des perverses, je n’ai plus de morale quand il s’agit de s’envoyer en l’air. Pourtant je n’arrive pas à me résoudre au peu d’égoïsme qui nous accorderait le bonheur. Si mon homme ne veut plus se sacrifier pour le monde, alors qui suis-je pour l’y contraindre ? Une conne de première, ça c’est clair. Et quand il m’embrasse après m’avoir reposée je m’accroche à ses lèvres comme si c’était la dernière fois. Finalement on est vraiment fait l’un pour l’autre, la vie ne nous a peut-être pas fait autant de mal qu’à d’autres mais elle a frappé aux bons endroits pour nous déglinguer. L’Irlande a été le coup de grâce pour chacun de nous. Une page est d’ors et déjà tournée, il faut aller de l’avant.

Je retiens son front contre le mien, les doigts entrecroisés derrière sa tête. Et les yeux fermés je me laisse gagner par ses mots rassurants. Je prends une profonde inspiration que je libère lentement par le nez.

« Désolée, mon amour. Je savais pas que c’était aussi dur pour toi. Mais j’ai jamais ressenti grand-chose pour Sentinel Prime. »

Putain, mais qu’est-ce que je suis encore en train de dire ? Maintenant que je suis lancée il faut bien que j’aille au bout. Respire, Hitomi ! Et rouvre les yeux, ça peut servir.

« Sentinel Prime... Pour moi c’était ce mec aux infos qui volait autour du monde pour aider les gens. Je trouvais ça bien, et... Et tu me connais : un beau mec musclé dans un costume aussi moulant... »

Je sais pas si je détends l’atmosphère, j’en ai pas l’impression mais ma hantise de dire la connerie de trop ne me lâche pas. Je passe la langue entre mes lèvres, qui me semblent soudain sèches. Puis je relève les yeux vers lui.

« J’avais jamais vu Sentinel Prime, chaque fois que je me mettais dans la merde c’était quelqu’un d’autre qui volait à mon secours.  Mais c’est pas important. L’important c’est que je le connaissais pas, c’était un étranger. Et quand on s’est rencontrés, c’est pas non plus Sentinel Prime qui m’a sauvée. C’est pas de lui dont je suis tombée amoureuse. »

J’ai du mal à respirer et le cœur qui cogne à me fracturer tous les os du thorax.

« Je me suis jamais dit que je sortais avec Sentinel Prime, seulement que mon mec enfilait un costume pour aller sauver le monde. »

Je tiens plus. Je me serre contre lui, je le presse entre mes bras. J’ai besoin de le sentir contre moi. Soudain l’idée de le voir s’envoler devient insoutenable. J’ai déjà cru l’avoir perdu tant de fois, maintenant que je sais qu’il ne veut plus de cette vie je ne suis plus certaine d’être assez forte pour nous deux. En ce moment je ne le suis pas. Je m’accroche à lui comme une gamine bouleversée. J’ai même les larmes aux yeux en pressant ma tête contre son torse.

« Je t’aime, Kyle. Grâce à toi j’ai fait des choses dont je me serais jamais crue capable. Même quand je croyais t’avoir perdu je me suis accrochée, je voulais tellement avoir une autre chance... J’ai fait le ménage dans ma vie, par le vide. J’ai dû tirer un trait sur des gens que j’aimais, et qui en demandaient trop. Ça été l’enfer. »

Ça a aussi été dangereux par moments, mais puisque c’est derrière moi autant s’épargner les détails. Le principal n’a rien d’un mystère.

« Mais ça valait le coup. »

Comment estimer ce genre de choses ? Pour le retrouver j’étais prête à subir bien pire, sachant très bien qu’un jour ou l’autre il risquerait de m’être enlevée. Maintenant j’y suis, et pour le garder je suis toujours prête à tout. On m’a raconté il n’y a pas si longtemps l’histoire d’une fille trop désespérément amoureuse pour voir que son mec était une épave. Cette fille l’a payé cher mais j’en collerais une à quiconque la traiterait de conne. Je suis bien pire qu’elle, parce qu’à sa place je ne sais pas si j’aurais fui. Sans Kyle je ne sais pas ce que je serais devenue. La fille/sœur/mère de substitution d’une Vampire à moitié timbrée, la régulière d’un flic macho lunatique, ou que sais-je encore ? Sans moi, est-ce que Kyle se serait aussi habillé en noir pour aller massacrer des voyous ? J’en ai marre de penser à tout ça, surtout aujourd’hui.

Je m’écarte assez pour relever les yeux vers les siens. Et comme ma main se glisse à nouveau sur son épaule pour aller caresser sa nuque, je monte un sourire qui met quelques secondes à se tenir correctement.

« C’est fini, maintenant. Si Sentinel Prime te pourrit tellement la vie tu peux le laisser au placard. Mais même lui pourra pas m’empêcher de t’aimer. »

Kyle Macross

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Re : L'heure de tourner la page [Hitomi]

Réponse 34 dimanche 09 décembre 2012, 21:48:33

On aurait dut parler avant de baiser. Pourquoi on baise, de toutes façons ? Chaque fois que j'ai baisé avec quelqu'un, c'est parti en vrille à la vitesse de l'éclair. Bon, même quand je ne baisais pas. Mais avec elle, ça a été encore pire qu'avec toutes les autres, preuve supplémentaire que personne d'autre ne peut me faire autant de mal ou de bien. J'ai passé mon temps, depuis que je connais Hitomi, à chercher la vérité. Étais-je Sentinel Prime, n'étais-je que Kyle Macross ? Au début, j'étais persuadé que ça aurait son importance. Vous savez bien qu'il faut toujours que j'en fasse des tonnes pour pas grand'chose, pas vrai ? Tout ce que je demandais à l'époque, c'était de rencontrer une femme qui me prendrait tel que j'étais, mes quelques qualités voguant péniblement sur l'océan déchaîné de mes défauts et mes tares. Je ne la voulais pas parfaite, je ne la voulais pas particulièrement belle ni même intelligente, non... Je ne voulais que trouver cette perle rare qui me comprendrais et m'accepterais avec mon encombrant Alter-ego.
Elles ont été nombreuses, à rencontrer l'un puis l'autre. Appréciant parfois un côté de moi plus que l'autre, sans pour autant rejeter totalement celui qui ne faisait pas l'affaire. Puis Hitomi est arrivée dans ma vie.

Ce soir là, la petite irlandaise a rencontré un homme qui n'était pas tout à fait Kyle, pas tout à fait Prime. Ce fût la première à faire la connaissance d'un compromis entre les deux : celui que j'étais pour de bon, au-delà des pouvoirs et des apparences. C'est comme ça qu'elle m'a prit et c'est ainsi qu'elle m'a aimé : sans compromis. Hitomi a accepté de faire avec mon petit démon personnel parce qu'elle avait compris qu'au même titre que ma main qui se baladait sans pudeur sur son sein, il était une partie de moi. C'était si simple, si limpide pour cette drôle de petite rousse....
Moi, il m'a fallut du temps pour accepter ses démons. Parce que je pensais que c'était différent. Mais tous les hommes qu'elle a put connaître -et connaîtra peut-être encore, qui sait - n'étaient pas plus mauvais qu'une paire de collants moulants. Chacun sa façon de sauver son monde, que ce soit d'un coup de poing ou d'un coup de langue.
Ce qu'il m'aura fallu accepter, c'était surtout que pour bâtir notre monde à tout les deux, il fallait partiellement détruire celui que nous avions érigé chacun de notre côté, avec les armes que la vie et le sort nous avaient donné.

Elle parle et m'avoue que Sentinel Prime n'était rien de plus qu'un fait divers, pour elle. Comme pour beaucoup d'autres, finalement. Ce n'est pas quelque chose que j'ignore ou qui me dérange, en vérité. Pour le reste... Hmm. Je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement en déposant un baiser sur le haut de son crâne. J'ai toujours su que j'étais sexy dans mon spandex, sinon je ne l'aurai pas porté si longtemps !


- Ce n'est pas tout à fait de la prof de japonais que je suis tombé amoureux, en même temps. Tu crois que ça compte pareil ?

Je lui tire la langue avant de lui sourire doucement tandis que je resserre mes bras sur son corps, comme pour l'encourager à continuer de parler. Après, je pense qu'on retournera baiser, quand même. Après. Quand on aura plus rien à se dire et que le moment romantique sera brûlé dans un baiser et quelques doigts égarés sur le corps de l'autre.
Quand je sens qu'elle se presse davantage contre mon corps dans ce drap flottant au vent, je n'ajoute rien. Ce n'est pas ce qu'elle attend, de toutes façons. Je réponds de la seule façon qui en vaille la peine : je lui rend la même étreinte, lui imprimant la même intensité amoureuse et désespérée. Je ne m'envolerai pas ce soir, quand bien même l'armageddon sonnerait à la porte de l'humanité.

Sa déclaration est forte. Un coup de fusil au ventre, qui me vrille les tripes d'une poigne sucrée, celle de la fierté et de l'amour. Personne d'autre que toi, mon coeur, n'aurait sut me faire cet effet là, ni même me faire monter encore une fois les larmes aux yeux. Je parviens à les ravaler comme un adulte, un vrai mec. Pour sûr. Mais je dois avoir la tronche qui tire la grimace quand je force pour faire bonne mesure. Mais tu me connais assez pour savoir que je suis une vraie guimauve, non ? Quand j'ai pleuré devant Titanic lorsqu'on l'a regardé ensemble, c'était assez éloquent...
Je laisse passer quelques secondes à te regarder dans les yeux avant de picorer tes lèvres du bout des miennes, une de mes mains parvenant à trouver le chemin vers tes fesses. Vu la pression sur ta chair et les promesses que te font mes doigts, ce n'est pas uniquement pour te retenir.


- Sentinel Prime est une idée, un personnage. C'est moi qui l'anime, mais ce sont les gens qui lui donnent son importance. Je n'ai jamais pensé que je parviendrai à sauver tout le monde, grâce à lui... Pas plus que je n'avais pensé qu'il serait si envahissant où même important pour moi.

Je grignote plus franchement ta lèvre inférieure avant de la caresser d'un passage tendre de ma langue là où mes dents l'ont saisit avec gourmandise. Sur ta fesse, mes doigts pressent ta peau, la pétrissent avidement.

- Je t'aime, Hitomi. Et c'est parce que je t'aime, parce que je ne vois pas ma vie sans toi qu'abandonner mon costume n'est pas un sacrifice. Non... C'est une suite logique. Je n'ai besoin que de toi pour être heureux, je le sais maintenant.

J'appuie volontairement sur la dernière phrase, prononcée en te regardant droit dans les yeux. Je sais très bien ce qu'est en droit d'attendre pour le futur un couple comme le nôtre. Cet enfant que le sort s'est décidé à nous refuser, je ne te le demanderais jamais, pas plus que je te reprocherai son absence. Nous deux avant tout, on aura toute la vie pour s'aider à supporter ces regrets.

- Il nous aura fallut du temps et de la douleur pour nous trouver, mon coeur. Nous avons eu notre comptant, alors profitons un peu de ce dont on peut enfin jouir. Merde au monde.

Un sourire plus large alors que la nuit tombe franchement et que contre ta cuisse se presse une certaine partie de plus en plus insistante et raide de mon anatomie. Maintenant, il est temps de passer à un sujet autrement plus crucial que notre couple, ce que je te signifie en quelques mots étouffés par les baisers gourmands que je te vole.

- J'ai perdu quelques bases en japonais, professeur... Comment dit-on "ça va être une nuit très agitée", en langage des signes ? Vous comprenez, je voudrais réviser avant l'arrivée de la nouvelle élève...

Elle viendra sûrement, cette playmate. Elle viendra sûrement, cette vie à deux pour laquelle nous nous sommes battus jusque là. Tout finit par arriver, c'est une chose que la vie nous aura apprise.
L'astuce, en fait, c'est d'avoir quelqu'un pour affronter tout ça. Et ma partenaire à moi, c'est cette rousse fabuleuse que je ramène chez moi pour lui montrer que j'ai bien retenu toutes les leçons particulières qu'elle m'a accordé depuis notre premier regard dans une salle de classe.

Aime moi, baise moi, brise moi.
Parce que tu es la seule à être capable de tout ça à la fois.


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