«
Au secours... » gémit faiblement Alice.
Elle parla d’une voix si petite que personne ne l’entendit. Les enfants étaient éberlués, les parents aussi, mais Alice avait la frousse de sa vie. Il y avait de l’eau partout ! A gauche, à droite, et même au-dessus ! Elle se trouvait avec bien des gens dans une espèce de boyau aquatique souterrain, dans les profondeurs d’un des plus impressionnants complexes de Seikusu.
«
Oui ne tarda pas à confirmer l’un des membres du personnel.
Le design de cet aquarium a été fortement inspiré du Georgia Aquarium. Il faut bien s’inspirer de ce qui focntionne si on veut réussir ! -
V-Vous... Vous êtes sûr que c’est... Que c’est solide ? » demanda Alice d’une petite voix en fixant le plafond.
Devant cette question, le guide se contenta de rire, comme si l’idée était stupide, et répondit sur un ton amusé :
«
J’espère que vous avez prié une bouée de sauvetage. »
Alice s’empourpra. Elle ne trouvait personnellement pas ça drôle du tout ! Qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre d’aller dans un aquarium ? Alice détestait les poissons ! Non, elle détestait tout simplement la mer ! Quand on avait failli être noyée par une sirène nymphomane et sadique, il y avait de quoi laisser des traces. Pour autant, la Princesse avait vu une brochure sur l’aquarium géant de Seikusu. Une belle brochure présentant ce grand complexe. L’aquarium comprenait des dizaines de milliers d’espèces, et avait clairement l’intention de concurrencer le célèbre
Georgia Aquarium. Alice se tenait dans les «
couloirs aquatiques », un terme officieux désigné de longs couloirs sombres faits tout en verre, au milieu d’immenses aquariums où on voyait de nombreux poissons.
L’aquarium était réellement immense, comprenant, outre ces couloirs massifs, de grandes salles où on pouvait voir d’innombrables poissons. Des gros, des petits, des moyens, des moches, des pas beaux, des laids, des affreux... La curiosité d’Alice l’avait conduit à voir de quoi il s’agissait, mais elle n’avait qu’une seule envie : fuir. Néanmoins, comme ce ne serait pas très
princier, elle avançait dans les galeries aquatiques. Hodor n’était pas avec elle. L’idée d’aller dans un aquarium avait suffisamment à effrayer Hodor, qui avait également très peur de l’eau. Cependant, comme il était inconcevable qu’Alice puisse se déplacer librement sur Terre sans avoir quelqu’un pour la surveiller, son garde du corps était donc un homme méconnaissable.
«
Allons, ma belle, il n’y a pas à avoir peur de quelques inoffensifs poissons ! » s’exclama justement l’homme en lui tapotant la tête.
Alice tourna la tête en fusillant Oberyn du regard. Oberyn se contenta d’un sourire amusé. Couverture oblige, Oberyn se faisait passer pour l’oncle d’Alice. Sur Sylvandell, il avait une impressionnante armure noirâtre dragonnique, signe distinctif des Commandeurs. Se déplacer en armure n’étant pas très discret sur Terre, il portait des lunettes de soleil, qu’il avait suspendu à son haut. Il portait une veste à carreaux, un jean, et un Tee-shirt blanc. Le parfait citoyen moyen ! Qui aurait vu en lui un tueur impitoyable ? Le Commandeur semblait assez amusé par la situation.
«
Oberyn, je... -
Oh ! Ma chère princesse deviendrait-elle poissonnière, à jurer ainsi ? se moqua encore Oberyn, faisant rougir Alice.
-
Je ne goûte pas à votre humour, Oberyn ! »
L’homme haussa les épaules, et l’un des membres du personnel rappela qu’il y avait dans une cour un spectacle de dauphins à venir. Tout ce qu’Alice notait, c’est que ça serait dans une cour ! Soit qu’il n’y aurait pas d’eau au-dessus de sa tête ! Elle s’y rendit donc rapidement, et Oberyn la suivit, restant à bonne distance. Il n’y avait aucun danger ici, mais on ne savait jamais... Tout ce qu’Oberyn voyait, c’était des familles qui profitaient du Dimanche pour aller à l’aquarium, pour promener Grand-mère, et voir des poiscailles.
Alice se retrouva rapidement dans la cour. C’était une sorte d’hémicycle avec des bancs, et, au centre, un grand bassin en forme de cercle où il y avait des hommes en combinaison... Et un sacré public ! Il y avait surtout des enfants qui piaillaient de joie en voyant les dauphins. Le personnel en combinaison fit un peu jouer les dauphins, et la Princesse dut admettre que c’était relativement plaisant et beau à voir. Les dauphins étaient des créatures plutôt belles.
«
Je crois que les dauphins ont faim ! lâcha l’un des animateurs.
Quelqu’un aurait-il le courage de venir leur donner à manger ? Rassurez-vous, il y en aura pour... -
Moi ! Moi ! Moi ! Moi ! Moi ! »
Une forêt de mains s’était levée, et Oberyn tira alors sur celle d’Alice. L’animateur désigna alors Alice. Rougissant, la Princesse vit le sourire amusé d’Oberyn.
«
Vous, Madame ! Rassurez-vous fit-il en regardant les bambins,
un dauphin ne se contente pas que d’un seul poisson. »
Alice se releva, et essaya de dissimuler sa nervosité à l’idée d’approcher un poisson. Elle portait de courts vêtements d’adolescente, afin de se fondre la masse, soit un débardeur et une minijupe. Elle avança vers l’animateur, qui avait devant lui une espèce de panier en plastique avec des poissons. L’animateur prit un poisson par la queue, et montra à Alice comment faire. Il tendit le bras en l’air, et les dauphins se mirent à bondir de l’eau, ouvrant leurs petites bouches, avant que l’animateur ne relâche le poisson.
«
Enfantin, non ? -
O-Oui… répliqua lentement cette dernière.
-
Allez sur le plongeoir. Et ne vous en faites pas. Vous êtes peut-être ravissante, mais vous ne serez pas au goût des dauphins. »
Devant ce commentaire de séducteur, Alice ne dit rien, et attrapa par la queue l’un des poissons, afin de regarder le public. Alice étant plutôt belle, on préférait l’encourager... Du moins, pour les plus petits, car les plus vieux, eux, se contentaient de s’assurer que leur progéniture était heureuse. Alice ne vit ainsi pas les quelques adolescents qui louchèrent sur sa belle poitrine. Marchant sur le plongeoir, à la vue de tout le monde, Alice tendit le poisson, et le fit tomber. Un dauphin l’attrapa, éclaboussant légèrement la Princesse, qui se mit à pouffer de rire, tandis que l’animateur poursuivit en regardant le public :
«
A qui le tour ?! »