Et il ne tarda pas à faire ce qu’elle avait demandé, à l’insulter et à la traiter. Devant une telle insolence, Alice rougit confusément, de honte et de plaisir à la fois. La Princesse avait un caractère de soumise, une partie de sa personnalité qui n’était pas négligeable. Quand on vivait entourée d’hommes virils, de dragons qui crachaient le feu, il paraissait logique de développer une espèce de sentiment d’infériorité, de surcroît quand on avait cette impression constante de décevoir votre père. Cyscek commençait à le sentir, et, entre ses insultes, qui résonnaient avec vulgarité aux oreilles d’Alice, il commença à palper les confortables seins de la Princesse, sa belle poitrine dont les tétons se mirent à pointer.
« Haaann... Ha oui, oui, une... Une traînée, une... Une salope, aaah ! »
Elle se retenait de ne pas hurler, serrant les dents. On les voyait déjà. Des mains se pointaient, des murmures et des chuchotements. Fureur ? Dégoût ? Envie ? Incompréhension ? Difficile de dire ce qui dominait, et Alice n’était pas en état de le dire. On les observait, et elle était incapable de se contrôler, et résistait à l’envie d’hurler à ce public, d’engueuler les spectateurs, de les inviter à venir, à venir se joindre à cette petite sauterie ! Oh putain, comme elle aimait ça ! Sentir une queue en elle, remplir son espace, marteler son clitoris, la déchirer, la faire couiner. Elle poussait des cris rauques, des gouttes de sueur coulant de son front, glissant le long de ses joues.
« Oh oui ! Oui, oui, oui, oui, oui ! » s’exclamait-elle.
C’était superbe, et elle sentait l’homme soupirer également. Elle se mit à mouiller, continuant à remuer son corps. Cyscek s’était plaqué contre elle, afin de caresser ses seins, diminuant ainsi ses mouvements de vas-et-viens dans son intimité. Il finit donc par lâcher la poitrine de la Princesse, se concentrant exclusivement sur son sexe, et donna des coups de bassin rageurs en elle, la faisant soupirer. A plusieurs reprises, sa tête heurta le rebord, sans vraiment lui faire mal, et elle but également de l’eau, ce qui la fit tousser.
Cyscek finit par s’abandonner en elle. Il faut croire que le corps de la Princesse était un vrai régal ! Elle le sentit jouir en elle, et Alice se félicita intérieurement d’avoir amené avec elle les potions de l’alchimiste, qui permettaient de tuer dans l’œuf tout risque de grossesse. La potion avait un goût immonde, écœurant, mais Alice ne tenait pas encore à avoir un enfant. Elle le sentit se retirer d’elle, et elle se retourna, reprenant ses esprits. Ses joues étaient rouges de plaisir, et elle vit que l’homme avait toujours son sexe dressé. L’érection l’avait bien fait diminuer, naturellement, mais elle lisait toujours dans son regard le désir. Ce fut néanmoins lui qui parla le premier :
« Pas mal du tout pour un début, mais je suis pas du genre endurant, j'espère que t'as de la ressource ... »
Pas mal ? C’est tout ce qu’il trouvait à dire ?! Alice se contenta de soupirer, et haussa les épaules :
« On dit que les femmes aiment parler, mais, les plus vantards, ce sont généralement les hommes. Une fois qu’ils ont tiré leur coup, ils n’ont plus qu’à espérer que la femme saura les exciter... »
Regardant autour d’elle, Alice aperçut, furtivement, un vieil homme qui les observait, incrédule, et un surveillant qui, furieux, s’approchait d’eux à grand pas. Elle eut alors, très rapidement, un sourire, avant de lever l’un de ses pieds, et de l’abattre sur le torse de Cyscek. Une lueur de malice brilla dans ses yeux.
« Vous croyez pouvoir me contrôler ? Me dompter ? Apprenez qu’avec une femme, mon cher Cyscek, il faut toujours s’attendre au pire. L’honneur est une conception typiquement masculine ! »
Avant de passer à l’action, elle lâcha une fois :
« Peut-être nous reverrons-nous... Ou pas. »
Elle le poussa alors du pied, et bondit hors de l’eau, avant de se mettre à piailler :
« Au secours ! Au secours ! Il a tenté de me violer ! Au secours !! »
Alice avait les joues rouges, et cacha ses seins d’une main, son intimité de l’autre, en hurlant. Son père aurait tout de suite deviné qu’elle mentait, mais eux, ils n’étaient que des inconnus. Le surveillant, entendant le mot « viol », se précipita rapidement, et Alice poursuivit ses explications, parlant d’une voix hystérique :
« Il m’a sauté dessus ! Au... Au secours !! »
Sa voix se brisa alors, et elle se mit à pleurer.
« Je l’ai entendu ! lâcha alors le vieil homme. Elle serrait les dents, comme si elle souffrait, et lui la traitait de ‘’salope’’, de ‘’traînée’’ ! J’ai tout entendu, je vous dis ! »
Alice remercia intérieurement cet homme, et continua à pleurer, jusqu’à ce que le surveillant aille à côté d’elle. Il aperçut ses vêtements. Le vieux monsieur n’avait pas du entendre Alice gémir, car elle avait parlé à voix basse. D’autres gardes ne tardèrent pas à arriver.
« Saisissez-vous de cet homme ! hurla le surveillant. Il a agressé la Princesse ! »
Le surveillant, ne sachant pas trop quoi faire, tenta de lui faire un câlin, la serrant entre ses bras, et Alice, dans l’ombre des puissants bras de l’homme, ouvrit alors ses yeux pour regarder Cyscek, et lui fit un clin d’œil. La Princesse s’amusait follement. Cyscek, sans doute un peu moins, et elle décida d’en rajouter une couche :
« Il... En moi... Mon Dieu...
- Là, mon enfant, là, tout est fini... »
Ou pas... Ça, seul l’avenir le dira. Les gardes se saisissaient de Cyscek, n’étant pas spécialement tendres. Les faits ne plaidaient en effet, sur le coup, pas en sa faveur. D’autant plus qu’il avait agi avec une Princesse, pas avec une vulgaire catin.
*Retiens bien ceci, aurait-elle envie de lui dire. Un chasseur ne doit jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Personne ne dompte un dragon sans son consentement.*
Cyscek était peut-être un salaud, mais il venait de comprendre qu’Alice n’était pas non plus un ange, mais pouvait aussi être une belle salope quand elle le voulait.