Succube. Démone de la luxure. Qu'elle appelle ça comme elle le souhaite. Lui-même n'avait pas de terme précis pour désigner ce qu'il lui semblait qu'elle était... et l'aveu confirme ce qu'il avait en tête.
Elle semble tellement peinée, engouffrée dans une stupeur, une panique muette et indescriptible. Law fronce les sourcils d'abord, non pas à cause de sa révélation, mais bien parce qu'il ne comprend pas pourquoi une telle réaction de sa part, à devoir dire la vérité sur son espèce.
L'idée suit sa route dans les corridors de sa pensée. Ca chemine, ça se charge d'hypothèses, jusqu'à en dégager une qui serait à la fois évidente, et pourtant bien trop surréaliste... Si la théorie se confirme, elle serait bien flatteuse pour le polyglotte.
Déjà, dégageons un peu l'idée de « démone de la luxure » dont elle semble avoir hérité des caractères génétiques. Tablons sur des éventualités inhérentes à toute créature magique ayant un attribut précis, en l'occurrence, le sexe :
-Elle est incroyablement sexy.
-Elle peut susciter le désir chez n'importe qui, même le plus réticent et chaste des moines.
-Elle magnifie l'acte comme personne, le rendant au-delà de toute espérance pour un homme, voire même une femme.
-Elle a un appétit des plus insatiables.
-Elle ne vit que pour ça, et ne peut donc pas s'attacher.
Reprenons depuis le début de l'histoire. Une récapitulation nécessaire.
Law entre dans sa chambre, s'écroule. Il est physiquement faible, et sa réflexion est pâtit, ne serait-ce qu'un peu. C'est là qu'elle entre en scène. Magnifique. Époustouflante. Il se remémore cet instant magique où il l'a aperçue, et où le choc vu aussi violent que si un piano avait chuté d'une tour de guet pour atterrir sur son crâne. Il était dans une situation exécrable, car poursuivi par des brutes, sans armes, sans allié. Le fait de s'être réfugié dans une salle était un mécanisme de survie, d'ailleurs, puisque si combat il devait y avoir, la proximité d'une pièce telle que celle-ci augmentait les chances du plus petit nombre. Et à ce moment-là, il était hors de question de stagner ou de batifoler. Il fallait fuir à tout prix ! Mais, bref. Concentrons-nous sur le ressenti. C'était beau. C'était bien. Il n'avait probablement jamais vécu quelque chose d'aussi fort à la simple épreuve de sa vue. Il a eu des combats exaltants, des orgasmes foudroyants, il est déjà tombé sur le cadavre d'un ami cher, et l'a pleuré, anéanti et furieux. Dans les premières heures de ses grandes affaires, il sentait l'électricité envahir son cœur quand une décision importante était prise par un partenaire crucial. Une acceptation, qui signifiait une rentrée d'argent considérable. Ou un refus, et le déshonneur qui va avec.
Bref, il sait sentir les choses, il est un charnel, et chaque fibre de son corps s'agite quand il est en proie aux émotions, et témoigne de la parfaite symbiose entre son corps et son esprit.
Mais... non. Cette fois-ci, c'était magistral. Grandiose. Une expérience divine. L'apothéose de l'attirance, faite réelle par cette femme, dont il ne trouverait pas assez de qualificatif pour pouvoir signifier l'admiration qu'il lui porte.
Oui, à ce moment-là, c'était purement chimique.
Deuxième temps fort. La vue de l'objet de mort à l'endroit le plus vulnérable du corps pour un être, disons, « normal ». La jonction entre le buste et le centre pensant. La gorge où fourmille un réseau considérables de veines, qui garantissent la survie de son propriétaire. Là, c'était aussi limpide que l'eau des nymphes. C'était un serrement au plexus, une « boule au ventre ». C'était tout ce qu'il y a de plus réel. Il n'y avait rien de sexuel dans tout ça. Son esprit est irradié de la clarté la plus pure à ce moment, car il faut que son esprit soit transparent comme le cristal et affûté comme un rasoir pour triompher d'un combat ardu. Et à ce moment-là, la réflexion n'a pas eu court. Il a attaqué.
Puis, une fuite. C'est excitant, une fuite, tout de même. L'arrivée dans le bordel.
Il l'a vue, de nouveau atteinte au cœur, et il s'en est senti coupable. Là encore, rien n'était simulé, ni de la part de Nevea ni de celle de Law. Pas de numéro de charme. Pas de parfum. Pas de cheveux qui s'envolent. Des mots, des regards.
Et ce bain, dans lequel ils sont encore. Là, il n'a plus aucun doute.
Entre ses sourcils qui s'abaissent d'incompréhension et le sourire qui naît à la fin de cette réflexion, il s'est passé trois secondes, pendant lesquelles Nevea avait de quoi s'inquiéter. Mais non, le voilà, radieux, son visage est doux et veut se faire rassurant.
Tendant le bras sur le côté, il arrête l'eau qui coule. Silence de mort – ou de vie. Le paisible absolu. Leurs âmes se transpercent mutuellement, à travers de leurs iris.
Tu me corrigeras si je me trompe. Alors... Tu m'as charmé. Tu as utilisé de tes pouvoirs, si, comme je le pense, tu en as, pour espérer faire quelques agréables corps à corps avec moi. Et tout allait bien jusqu'à ce qu'ils arrivent. A ce moment-là, il n'y avait plus de charme possible, c'est ça ? Dans la précipitation... Mais je t'ai quand même secouru. Je t'ai emmené. Tu m'as suivi de ton plein gré, alors que tu aurais eu l'intérêt le plus élémentaire du monde à rester où tu étais... et d'ailleurs, si tu cherchais juste à te faire secouer par des hommes en rut, l'occasion aurait été idéale de ne pas bouger et de faire mignonette avec la soldatesque. Mais tu es venu. Tu m'as suivi. Et là, maintenant que nous sommes de nouveau tout les deux, tu n'exerces aucune emprise sur moi. Je le sais parce que c'est différent de tout à l'heure. Et maintenant j'ai l'impression que... que tu as peur ? Peur que je te rejette à cause de ça ? Que je me rende compte que tout n'était que supercherie et que je décide de m'en aller ?
Il marque une pause, laissant échapper un souffle saccadé de ses narines, signe d'un rire qu'il veut contenu et discret.
Sa main caresse ses cheveux un bref instant, puis il tend la main pour attraper l'une des nombreuses serviettes qui pendent à leurs côtés. Il la fait passer derrière Nevea, la gardant haute pour ne pas qu'elle trempe dans l'eau. Il la plie, en deux, en quatre, en huit. Le bout de tissu a maintenant la dimension d'une petit oreiller, ou d'un gros coussin.
Il devra s'appuyer un peu contre sa Succube adorée pour arriver à poser la serviette sur le rebord de la baignoire, juste derrière elle, une moitié pendant dedans, l'autre dehors. Son attention en revient pleinement à elle.
Tu vois ? J'agis tout à fait normalement. Tu ne sembles exercer aucune emprise sur moi en cet instant, ou alors elle est sacrément sournoise, parce que je ne m'en rends vraiment pas compte. Mais non, tu as l'air sincère dans ta façon d'agir. Et je n'ai pas envie de douter de toi, là, maintenant. Ecoute-moi attentivement, je ne le répéterais pas.
L'un de ses bras replonge dans l'eau pour saisir Nevea par les reins, et la faire s'avancer brusuement contre lui. Leurs bas-ventre sont maintenant en contact. Enfin... Non. Il y a un intermédiaire qui fait contact. Une... hm... étrange turgescence dont la dimension incongrue et la solidité manifeste dont la situation est probablement responsable.
Une invitation ? Peut-être. Pas forcément, mais ça y ressemble. En tout cas, c'est tout sauf le rejet qu'elle appréhendait.
Ses fesses sont agitées de légères variations de niveau. La cime de son sceptre se glisse en haut, puis en bas, et inversement infini, entre leurs bassin.
Sa main monte, écarte ses cheveux de ses tempes. Il lui prend un baiser court et rapide. Ses lèvres sont un pur délice, mais ses mots demandent à sortir. Il ne peut s'éterniser sur ce volcan de plaisir, il a sa vérité à lancer.
Tu es belle. Tu es probablement l'une des choses les plus merveilleuses qu'un homme puisse contempler. La nature de ta race n'est pas étrangère à la perfection de ton physique, n'est-ce pas ?... Mais peu m'importe. Tu as usé dans le passé ce que la nature t'a donné pour charmer tes proies. Nous le faisons tous. Tu as apparemment la chance de pouvoir subjuguer un homme au point de le rendre fou. Moi, je dois utiliser mon regard, mes sourires et mon verbe. Je dois avoir une attitude, des gestes et des postures qui feront naître le désir chez celle que je veux dans mon lit. Au fond, rien ne distingue ta méthode de la mienne, sinon la rapidité. Et le fait que la tienne marche apparemment à chaque coup...
Il espère ne pas avoir dit de bêtise, ce qui discréditerait un peu son beau discours. La main se porte sur sa nuque, et il se penche pour la faire se baisser, avec lenteur, comme transportant un cadeau inestimable et fragile que lui aurait fait le ciel. L'arrière de la tête blonde de Nevea peut se reposer sur la serviette. Ha, c'est donc à cela qu'elle servait. A garantir le confort de sa Belle.
Jouons l'instant présent. Ne pensons pas à l'avenir. Je sais ce qui m'attend et ce qui t'attend donc. Mais rien n'est joué et, de toute façon, ça n'a aucune sorte d'importance. N'est-ce pas ?
Maintenant que le buste de Nevea est penché vers l'arrière, le chemin semble... disons... tout tracé. Offert. Dans l'eau, l'animal est toujours dressé, et il ne suffirait qu'un peu de volonté de la part de l'un ou de l'autre pour qu'il ne soit dirigé vers son chemin et décide de s'engouffrer dans les abysses infernales, les profondeurs d'une ravissante succube pourtant plus habituée au feu qu'à l'eau.
Si tu veux de moi, alors prend-moi. Je te prendrais en retour. Utilise-moi et je t'utiliserais. Contente-moi. Violente-moi. Terrasse-moi. Je saurais tout te donner, ou te rendre. Je le ferais au centuple. Et ce sera à ton tour de recommencer. Jusqu'à ce qu'on en meurt. Mais si tu veux que tout s'arrête comme ça, maintenant. Qu'on se quitte sans qu'il n'y ait rien eu. Qu'on ne devienne pour l'autre qu'un souvenir. Qu'on n'en souffre pas. Qu'on se dise que, si ça se trouve, ça n'aurait pas été aussi bon que cela. Qu'on finisse par oublier, moi dans les bras d'une autre et toi dans les bras d'un autre. Que tout s'évapore. Si tu veux ça, dis-le moi, et je respecterais ta volonté.
Tenant toujours ses reins, le dos de Law ploie, et sa bouche vient à la rencontre de ses seins dressés et arrogants, qu'il embrasse en tout lieu, sans forcément s'étendre sur les mamelons, mais puis sur toute l'étendue de cette magnifique poitrine, plantureux appel au désir.
Ses attentions buccales finissent même, à force, par être ponctuées par des petits gémissements, manifestement souffrant d'un appétit irascible, et ce repas qu'il s'offre est comme l'ambroisie des Dieux, destiné à rassasier son envie.
D'ailleurs, le fait que son corps ait changé d'angle modifie aussi la portée de sa virilité... à qui il ne manque qu'un léger ajustage pour être dans la droite ligne de ce qui est, en réalité, son but final.
Je ne fais pas ça pour influencer ta décision, sache-le... C'est juste que j'en ai tellement besoin...
Et il sourit un bref instant, retournant à son ouvrage.