On disait que Félicia Hardy avait avec elle un facteur chance... Mais, quand on regardait sa biographie, force était d’admettre que la chance lui avait rarement souri. Quand elle était à New York, elle avait failli être tuée par les tentacules du Docteur Octopus, quand elle l’avait affronté dans la volière du Hibou, lui et Octopus étant alors en conflit. Octopus l’avait
grièvement fait souffrir, et, suite à cela, elle était devenue un cobaye du Caïd, bénéficiant de capacités améliorées, ce qui avait eu pour conséquence de briser son couple naissant avec Spider-Man. Elle s’était rapprochée de Flash Thompson, ils avaient divorcé, et sa mauvaise fortune avait continué à la suivre... Jusqu’à ici. Elle était maintenant tombée sur l’un des pires ennemis de Peter, Venom, ce symbiote dégénéré, qui avait amplifié les frustrations d’Eddie Brock, un journaliste minable, renvoyé du
Daily Globe pour avoir truqué ses reportages. Atteint d’un cancer, son licenciement l’avait anéanti. Son couple avait été brisé, et il s’était réfugié dans le sport, ainsi que dans la colère. Plutôt que de devenir une épave alcoolique, il était devenu un véritable athlète, empreint d’une rage contre Spider-Man, qui avait permis de dévoiler sa supercherie. Sa triste vie avait connu un sort nouveau quand il s’était rendu à une église de New York pour prier le Seigneur devant l’effondrement de son mariage, de sa vie, et le retour du cancer... Et le Ciel, à sa manière si ironique, avait répondu. L’église où Eddie s’était rendu, l’église de Notre-Dame-Des-Saints, avait aussi été celle que Spider-Man, alors infecté par le symbiote extra-terrestre, avait choisi pour le retirer. Le symbiote, privé d’un hôte, aurait pu mourir, et trouva en Eddie Brock un parfait hôte de substitution. Les deux se complétaient. Là où Peter combattait l’influence du symbiote, Eddie l’avait accepté, non seulement parce que le symbiote lui offrait une force incroyable, mais aussi parce qu’il permettait de lutter contre son cancer.
Félicia avait quelques informations sur Venom. Il était loin d’être un saint, c’était un être cruel, sadique, mais qui avait, en un sens, conservé un semblant de moralité, et un certain code de l’honneur. Difficile à dire, vu qu’il était en train de violer Félicia, mais le fait qu’il choisisse de ne pas la tuer, et même, dans un certain sens, de veiller à son plaisir, signifiait qu’il n’était pas dingue. De plus, Félicia savait que lui et Peter s’étaient déjà battus ensemble contre des ennemis communs, notamment Carnage. Venom détestait Spider-Man, mais il haïssait encore plus fort son rejeton dégénéré, Carnage... Et là, Félicia savait qu’il était venu au début se la prendre pour montrer qu’il pouvait l’épuiser, contrairement à Peter... Mais maintenant, alors que le temps défilait, quelque chose d’autre était en train de naître chez lui... Mais aussi chez Félicia.
Elle avait effectivement joui, et elle était accolée contre la cabine de la douche, en sueur, l’eau se mélangeant à sa mouille. S’il était naturel d’avoir peur devant un tel monstre, Félicia sentait maintenant
autre chose remonter en elle. Venom était
laid, ce qui était indéniable, mais l’attirance qu’elle ressentait envers lui... C’était le syndrome «
La Belle Et La Bête ». Le désir sexuel ne fonctionnait pas de manière logique, et, si le désir était attiré par la beauté, il pouvait aussi être attiré par d’autres éléments, par d’autres choses... Et, en voyant cette créature énorme, son sexe massif, ses muscles colossaux, reflétant très bien le corps d’athlète de Brock, Félicia sentait clairement quelque chose d’autre que la peur la dominer.
«
Hmmm... »
La langue visqueuse de Venom glissa sur son ventre. Il était venu en se faisant passer pour Flash, pénétrant dans sa vie, la violant dans cet appartement, ce petit appartement minable qu’elle abandonnerait d’ici quelques semaines pour une plus grande bâtisse. Elle sentit la langue remonter jusqu’à sa bouche, et ouvrit les lèvres, les joues rouges, venant accueillir le baiser de l’homme, un baiser gluant et intense.
«
Hnnnnnn... !! »
La Chatte Noire frotta ses jambes contre les cuisses de l’homme, sentant son sexe frotter son bas-ventre. Ses mains se crispèrent sur ses épaules, et elle enfonça ses griffes sans problème, ses ongles s’enfonçant dans la masse gélatineuse noirâtre qui constituait son corps. Une texture incroyablement fascinante, à la fois liquide, collante, gluante, froide... Mais aussi chaude, agréable, vibrante,
vivante. Elle ne voyait aucun mot simple qui pourrait résumer cette sensation. Venom l’embrassait goulûment, dominant la femme dans toute la pièce, sa langue filant dans sa bouche, tapant contre sa gorge, répandant sa salive, aplatissant le propre orifice lingual de Félicia Hardy.
La langue se retira ensuite, et Venom, qui avait léché sa partenaire comme si elle était son jouet, s’écarta alors, et vint se coucher à côté d’elle, s’appuyant contre la cabine de la douche. Félicia se retrouvait face à lui, et l’écouta parler. Il y a encore quelques minutes, elle en aurait profité pour tenter de fuir... Maintenant, cette simple idée était bien éloignée, et elle se mit à sourire.
*
Je suis complètement folle...*
Elle hocha alors la tête en esquissant un sourire.
«
Très bien, Venom... Mais, pour ça, je crois qu’il va falloir trouver un endroit plus sexy qu’une cabine de douche... »
Elle s’écarta alors, et lui fit signe de la suivre.
«
Ne t’inquiète pas, c’est la porte à côté... »
La porte en question donnait sur sa chambre, et elle laissa l’homme entrer, tout en filant derrière un auvent. Il lui fallut quelques minutes à s’exercer derrière, et, quand elle ressortit, on put voir qu’elle avait enfilé sa traditionnelle
combinaison noire moulante en cuir. Une superbe
catsuit, qui lui allait à ravir. Elle se pavana un peu devant Venom.
«
Il manquerait juste... Une barre de danse, là, devant toi... Tu crois que tu pourrais aider ? »
Félicia était en train de prendre les devants, et elle se déplaça vers sa chaîne HI-FI, et ne tarda pas à trouver une musique sensuelle. Difficile alors de ne pas voir ce qu’elle avait en tête. Venom voulait qu’on réveille ses ardeurs ? Bien !
Elle allait donc
danser pour lui !