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À la maison (PV)

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Tezcatlipoca

Dieu

À la maison (PV)

mercredi 14 mars 2012, 20:05:32

La marche avait été longue… Longue et surtout silencieuse. Le dieu aztèque de la nuit n’avait pas soufflé le moindre mot pendant qu’il entraînait en sa compagnie sa jeune soeur. Il avait été trop occupé à farfouillé dans son esprit, à la recherche d’une quelconque logique à ses actes. Quelle folie entreprenait-il encore? Il décidait d’amener Quetzalcoatl dans sa propre demeure. Elle, son «pire ennemi ». Certes, ses motivations étaient des plus nébuleuses, mais n’était-ce pas dangereux de l’avoir prise avec lui alors qu’elle avait la possibilité de monter en puissace?

Et si jamais elle décidait de se venger de son exil forcé? C’était une possibilité fort effrayante et il ne fallait pas la prendre à la légère. Pour le moment, ils étaient égaux en force. Du moins, il le croyait dur comme fer. Mais si Quetzi réussissait à se trouver de nouveaux priants? Que se passerait-il? Était-elle de nature si magnanime qu’elle oublierait le passé? Il ne pouvait malheureusement rien dire à ce sujet, mais toute cette histoire l’énervait au plus haut point. Tant pis. Ce qui était fait était fait! Il préférait avoir sa soeur à porter de vue – et de mains! – que loin et mijotant des plans de vengeance contre sa personne...

La route fut longue. Si longue que le soleil commençait à pointer de nouveau le bout de son nez à l’horizon. Une nouvelle journée s’amorçait, et ils avaient marché toute la nuit. Ça ne faisait rien... Tezcatlipoca ne dormait presque jamais, n’en ayant pas besoin grâce à son statut de dieu de la nuit. D’abord, quel dieu avait besoin de dormir? Le temps n’était rien, pour leur immortalité. D’ailleurs, Tez avait déjà entreprit de compter le nombre de jours et de nuit qu’il avait passé... Mais n’ayant même pas souvenir de ne pas avoir existé, il n’avait même pas pu commencer à compter.

Après dix longues minutes à arpenter des terres isolées et en manque d’entretien, ils débouchèrent devant une énorme demeure, semblable à un manoir. Un manoir comme dans les films d’épouvante, en fait. Grand, sombre, décrépit par endroit. Presque gêné de l’état de son environnement, Tez tourna la tête vers sa soeur et dit :


- C’est plus joli à l’intérieur... Je crois.

Il ne passait pas beaucoup de temps ici, ainsi ne savait-il jamais si l’allure intérieure prenait des dégâts. Un jour, il trouverait bien quelqu’un pour s’occuper des réparations, histoire de mettre plus de confort dans cet endroit glacial.

Il prit la main de sa soeur et l’attira avec lui vers les marches menant à la porte d’entrée. Celle-ci n’était jamais verrouillée. Qui donc aurait l’audace de s’aventurer jusqu’ici, après tout? Il poussa le battant de bois, qui émit un long gémissement grinçant et sinistre. À l’intérieur, il faisait noir d’encre. Pas moyen de voir plus loin que le bout de son nez. Tez relâcha donc la main de sa soeur et fit un geste nonchalent du bras, comme s’il essayait de se débarasser d’une mouche.

Les chandeliers placés ça et là s’allumèrent tous à cet instant, grâce au peu de magie qu’il gardait encore en lui.


- Désolé pour l’éclairage...

C’était beaucoup mieux, certes, mais l’allurent de manoir hanté n’en était que renforcée.

Le hall était spacieux, avec un plancher de marbre au carrelage classique de blanc et noir, comme un jeu d’échec. Devant eux se trouvait un grand escalier menant à l’étage supérieure avec une mézanine pour offrir une vue au hall. Toujours de là où ils se trouvaient, on pouvait voir l’entrée du salon de thé, et égalementdes pièces fermées, gardant jalousement leurs secrets.


- Il y a du ménage à faire, marmonna Tez sur un ton ennuyé.

Il l’invita alors à le suivre, lui montrant divers pièces principales, comme le fameux salon où il grignotait parfois, la cuisine, tout de même en bon état, et également la bibliothèque, au cas où elle aimerait lire quelque chose. Ensuite, il lui fit découvrir la salle de bain, la seule pour le moment qui soit en usage, les autres ayant des problèmes de plomberie ou autre. Cette salle était grande et offrait une baignoire de taille impressionante, assez pour y baigner plusieurs personnes.

Ils montère à l’étage et il l’amena dans le couloir des chambres.


- La majorité d’entre elles sont convenables...tu devras sans doute faire un peu de lessive pour les couvertures, seulement... Tu peux ouvrir les portes et choisir celle qui te plait le plus...

Il avait un ton las, volontairement détaché. De l’index, il pointa la dernière porte du fond.

- Là, c’est ma chambre. Tu n’y entres pas sans frapper, je te pris...

Il se tourna vers elle, baissa ses yeux couleur or dans les siens.

- As-tu envie de faire quelque chose? Où préfères-tu que je te laisse tranquille pour un moment?

Il ne voulait pas l’embêter, préfèrant la laisser s’habituer à ce nouvel environnement. Mais il ne pu s’empêcher de lancer sur sa soeur un regard concupiscent, l’espace d’une seconde, avant de détourner la tête.

Quetzalcóatl

Dieu

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Re : À la maison (PV)

Réponse 1 vendredi 16 mars 2012, 20:02:12

Les deux grandes divinités mésoaméricaines s’étaient enfin retrouvées. Et Tezcatlipoca n’allait pas laisser partir sa petite sœur de nouveau, loin de lui. Quetzalcóatl ne disait rien, muette durant tout le trajet pour aller chez son frère. Lui aussi d’ailleurs ne parlait pas. Aucun son ne venait perturber le chemin. C’était d’ailleurs assez déstabilisant pour la jeune femme. Mais peu importe en fait. Elle allait vivre près de la seule famille qui lui reste. Rien que cela la rendait plus légère.

Alors oui, la route fut longue, tellement longue que le jour pointa le bout de son nez lorsqu’enfin, ils arrivèrent à la demeure de Tez. Un grand manoir s’élevait devant eux, un du genre moyenâgeux, presque pennsylvanien. C’était bien le genre d’habitation sombre que son grand frère aimé, à l’abri des regards. Cela ne surprit que légèrement Quetz, qui se mit à rire un petit peu face à l’état extérieur du bâtiment.


- Tu vis avec Dracula ? Hi hi…

- C’est plus joli à l’intérieur…Je crois.

Un sourire parcourut le visage de l’émeraude divine. Si Tez était si loin de sa maison, c’est qu’il ne restait pas souvent à l’intérieur. C’est tout de même bizarre qu’il en possède une si grande. C’était-il accommodé au style humain, et avait travaillé pour se la payer ? Ou alors, c’était une vieille décombre qu’il a trouvé et a restauré ? Enfin, restauré, c’est vite dit ça. Entraînant sa sœur à l’intérieur du manoir, toujours main dans la main, Tezcatlipoca fit enfin la visite. L’intérieur était sombre mais le dieu mésoaméricain arrangea cela avec un peu de magie. C’est ce qui surprit le plus le Serpent à Plumes. Il possédait donc encore des pouvoirs. Alors peut-être qu’il serait capable de protéger Quetz, ou même, peut-être à lui réapprendre à contrôler le peu de magie que la jeune femme avait retrouvé.

La visite continuait même si l’émeraude divine était un peu perdue dans ses pensées. Le manoir n’avait rien d’extraordinaire, juste qu’il était particulièrement grand pour quelqu’un qui vivait seul. C’est peut-être pour cela qu’il passait son temps dehors. Oh, et puis, pour ramener des gens ici, il faut vraiment être un peu fou. Cela fait vraiment maison hantée. Enfin, à un détail près : la salle de bain qu’était en train de lui montrer Tez. Les yeux écarquillés comme une enfant, elle bavait carrément devant ce spectacle.


- Mais…Mais…C’est une véritable piscine ta baignoire !

Elle rêvait déjà de se prélasser dans cette immense baignoire. Après tout, elle n’était pas très propre la déesse hein ! À voyager comme cela, on ne reste pas propre tout le monde, même pour une divinité. Tez emmena sa sœur à l’étage pour lui faire découvrir les chambres. Apparemment, il y avait un peu de ménage à faire. Oh, et il lui demandait gentiment de ne pas rentrer dans sa chambre sans toquer.

- Mmh, mmh…Tu as des choses à cacher ? Une fille !

Quetz se mit à sourire doucement. Elle ne cherchait qu’à taquiner son grand frère. Rien de méchant. Après tout, il était libre de faire ce qu’il voulait dans sa demeure. Tezcatlipoca lâcha finalement la main de sa sœur et se retourna vers elle, plongeant son regard d’or dans les yeux émeraude de sa sœur. Quetz rougit un instant, sans savoir réellement pourquoi.

- As-tu envie de faire quelque chose ? Ou préfères-tu que je te laisse tranquille un moment ?

À vrai dire, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Elle n’était pas fatiguée. Elle n’avait pas faim. Alors, elle préféra retourner la même question à son aîné, attrapant doucement la main de son frère, comme pour la réchauffer.

- Et toi, grand frère, que souhaites-tu faire ?
Je suis la douce symphonie qui accompagne le cycle de la vie.
Je suis l'éphémère et l'immortelle.
Je suis la chair et le spirituel.
Je suis fragile et belle, invincible, et invisible.
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Tezcatlipoca

Dieu

Re : À la maison (PV)

Réponse 2 vendredi 16 mars 2012, 21:04:02

Tezcatlipoca s’était empourpré de malaise sous la blague idiote de sa petite soeur. Non, il n’y avait pas de fille dans sa chambre. Il ne les gardait jamais avec lui, quand il en avait de compagnie, d’ailleurs. Il avait énormement de difficulté à s’attacher à d’autres individus, et encore plus s’il s’agissait d’humaines. Dans le bon vieux temps, celui où des centaines, voir des milliers d’habitants méso-américains le vénèraient encore, il recevait des vierges en épouses pour une année. À l’époque, il n’avait pas de problème à les garder près de lui et à s’en occuper, puisqu’elles étaient justement aztèques et consentantes – pour la plupart!-

Tez jeta à sa soeur un regard grondeur  et ne répondit rien. Aujourd’hui, s’il avait été un mortel, on aurait très bien pu le qualifier de vieux garçon. Mais il était un dieu. Immortel, solitaire, vengeur. C’était donc dans la normalité de sa nature qu’il n’ait aucune compagne permanente dans sa vie.


- Tu ne dis que des bêtises, souffla-t-il en lui lançant des éclairs visuels.

Ça commençait bien leur nouvelle relation! Elle avait réussit à le remettre en colère, si facilement, d’ailleurs...

Il la toisa de nouveau d’un air ennuyé, et arqua un sourcil lorsqu’elle lui renvoya sa propre question. Ce qu’il souhaitait faire? Il le savait et l’ignorait en même temps. Une tonne d’idées confuses se bousculaient en ce moment même dans son esprit, l’empêchant d’exprimer clairement ses besoins.

Il baissa ses yeux d’or sur la main qu’avait saisis la sienne, et déglutit péniblement tout en ouvrant la bouche.


- Ce que je veux faire?

La frapper, l’embrasser, l’hair, l’aimer, la battre, lui faire l’amour. Toutes ces choses contradictoires à la fois. Mais il garda ses petites pensées pour lui, histoire de ne pas effrayer de nouveau sa cadette. Le Miroir Fumant se contenta alors de secouer distraitement la tête en regardant ailleurs.

- Moi, je veux aller me reposer quelques minutes...(Il coula ses yeux sur elle l’espace d’une seconde.) Fais comme chez toi...

Il fit volte-face en coup de vent, ne désirant absolument pas allonger la conversation avec le Serpent à Plumes. Sa présence était déjà trop lourde de sous-entendus pour lui, et il ne souhaitait pas lui faire de mal. Du moins, pas tout de suite...

Sans ajouter quoi que ce soit, le Dieu de la Nuit ouvrit les portes de sa chambre, se pencha pour y entrer puisqu’il était trop grand, et les referma brusquement, l’écho du coup se répercutant dans toute la demeure. Une fois seul, courbé sous le plafons trop bas, Tezca se passa longuement la main dans la figure en poussa un interminable soupire. Il l’a verrait tout à l’heure, ça ne faisait rien s’il la laissait seule quelques temps. De plus, si elle s’éloignait trop, il le sentirait grâce à l’aura magique qu’elle dégageait. Inutile de s’en faire, alors.

La divinité aztèque fit le tour de sa chambre du regard. Tout était en ordre, comme d’habitude. Un ordre maladif, trop parfait. Chaque objets était placé au centimètre près de la place idéal. Tout était droit, tout était propre, tout était sombre.

Sombre, puisque la divinité ne supportait pas la lumière au même titre que sa soeur. Il reignait sur l’obscurité, et ce devait de respecter ce ‘’style’’. Tous ces meubles étaient faits de bois sombre, toutes les reliures de ses livres étaient noires ou rouges foncés. Son lit baldaquin étaient entouré de voiles nocturnes, et ses draps de velours et de satins étaient également couleur encre.

Rassuré par cet environnement plus familié, Tezcatlipoca se drappa complètement de ses flammes noires, faisant disparaitre son apparence originale. À présent de forme humaine, il était bien plus à l’aise, sa tête ne cognant plus au plafond. Il gardait cependant quelques traits de sa forme divine. Entre autre sa peau couleur craie et son physique élancé.

Il glissa ses doigts dans ses cheveux noirs, les ajustant comme il les aimait. « Léchés» vers l’arrière. On aurait pu le comparer à l’un de ses mafieux italiens, avec une telle coupe. Mais il aimait ce style plus contemporain, étrangement. Ses yeux maintenant d’un bleu glacé se trainèrent paresseusement dans la chambre, à la recherche d’un éventuel loisir. Il tendit le bras et referma sa main sur un livre. Pourquoi pas...

Se laissa tomber dans un gros fauteuil, dans un coin de la pièce, il claqua des doigts pour allumer la bougie la plus proche. Il laisserait Quetz se reposer à son tour. Elle avait sans doute envie d’explorer, ou de prendre un bain, ou quoi que ce soit d’autre. Si elle avait besoin de le voir, elle savait où le trouver....

« Modifié: mardi 20 mars 2012, 23:12:51 par Tezcatlipoca »

Quetzalcóatl

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Re : À la maison (PV)

Réponse 3 samedi 17 mars 2012, 01:49:54

Quetz avait demandé ce que lui, finalement, voulait faire. Un peu sceptique au départ, il finit par répondre à sa sœur.

- Moi, je veux aller me reposer quelques minutes…Fais comme chez toi…

Il n’avait même pas laissé le temps à sa cadette de répondre. Il lâcha la main du Serpent à Plumes pour finalement rejoindre ses quartiers. Apparemment, il souhaitait être tranquille. Et même si cela rendait bizarrement sa sœur mélancolique un instant, elle respecta son choix.

Elle, de son côté, ouvrit deux, trois portes de ce fameux couloir, regardant les différentes chambres. Toutes sombres…Mais une en particulière l’attira. Au milieu de cette chambre prônait un lit double, à baldaquin. Un véritable petit grand lit de princesse. Avant de s’asseoir sur le lit, elle vint vers cette fenêtre fermée qui ne laissait aucun rayon passer. Le choc de lumière vint éblouir un instant la déesse, avant qu’elle ne se retourne, et voit combien la pièce était encore plus belle bercée de lumière. Finalement, elle vint tester ce lit qui allait être le sien désormais. S’allongeant sans aucune délicatesse, sautant presque dessus, ventre en avant. C’est alors qu’un nuage de poussière se souleva dans les airs, faisant finalement apparaître comme un brouillard dans la chambre. Quetz en toussa fortement et décida de sortir expressément de la pièce, sa toux se faisant trop irritante.

Maladroite qu’elle était, et comme elle était sortie précipitamment, elle se cogna le front contre le haut de la porte. Le Serpent à Plumes se frotta fortement l’endroit blessé, qui forma d’ailleurs une petite bosse rose. Bah, elle allait être belle pendant un moment avec ça sur le haut du crâne…Enfin bref. Elle laissa la porte de sa chambre ouverte. L’écran de poussière pouvait disparaître petit à petit comme cela. L’émeraude divine descendit finalement les escaliers pour se retrouver de nouveau face à cette salle de bain, avec la grande…Que dis-je ? Gigantesque ! Le sourire aux lèvres, et les yeux d’une gamine face à une énorme glace, Quetz se précipita dans la salle de bain, en prenant soin cette fois-ci de baisser finalement pour passer la porte sans bobo.

Approchant de la fameuse baignoire, malgré sa beauté, elle n’était pas très propre. Attrapant un peu d’eau de ses mains, la divinité mésoaméricaine passa un peu d’eau partout, juste histoire de retirer les choses qui pourraient gêner dans le bain. Finalement, elle fit enfin couler l’eau, ajoutant le liquide d’un flacon qu’elle avait trouvé là. Bingo, ça mousse. Eau chaude en plus. Rien de mieux pour enlever cette poussière qui s’était incrustée dans son duvet divin. Quand le bain commença à bien se remplir, Quetz retira tous ses bijoux et son pagne précieux, tout cela au sol, près du bain. Elle glissa un orteil, son pied, puis son corps tout entier dans ce bain fumant et mousseux. Sur son visage se lisait la bien-aisance que lui procurait l’eau. Et elle se détendit, détendit dedans pendant un long moment. Si long qu’elle ne se rendait pas compte. Elle s’amusait parfois à sortir ses bras ou jambes, voyant la vapeur les entourer. Et de temps en temps, elle y plongeait son corps complet, tête comprise, comme pour s’entraîner à l’apnée. Haaaa…
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Tezcatlipoca

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Re : À la maison (PV)

Réponse 4 mardi 20 mars 2012, 23:37:41

Le bouquin ouvert sur ses genoux, une main lui grattant le menton et l’aute trounant les pages au fur et à mesure qu’ils dévorait les lignes et les chapitres, Tez était tranquille, loin dans ses pensées et dans sa lecture. Lire était l’une des seules activités qui avait le don de le calmer et de le faire taire, le tirant loin de tous ces tracas quotidien. Il en oubliait tout, même le temps, en fait. Le temps? Tez écarquilla les yeux, coupant la phrase qu’il était en train de parcourir. Interloqué, il regarda son livre, passant son pousse sur les pages déjà lues. Il avait dévoré plus de la moitié de son ouvrage, qui n’était pas tant petit! D’un mouvement sec des poignets, la grande divinité aztèque referma son bouquin avant de le jeter de façon négligée derrière lui,  quelque part sur son matelas, sans doute, puiqu’il n’entendit pas le son lourd d’un atterissage sur le plancher.

Distrait, il tourna la tête vers la grosse horloge grand-père, centenaire, qui trônait paresseusement dans un coin de sa magnifique mais lugubre chambre de maître de maison. Quoi? Ils étaient arrivés vers six heures du matin, et les aiguilles annonçaient avec fiabilité qu’il était dépassé neuf heure. C’était une plaisanterie? Il avait donc passé tout ce temps plongée dans sa lecture? Et Quetzalcoatl, dans tout ça? Que faisait-elle donc? Il aurait pensé qu’elle serait venue l’embêter plus tôt que cela. Avait-elle trouvé une occupation si plaisante qu’elle en avait elle aussi complètement oublié son grand frère?

D’un pas rapide, l’homme aux cheveux noirs se dirigea vers les portes de ses luxueux appartements, avant d’en sortir. Une fois dans le couloir des chambres, son regard coula à gauche, puis à droite, à la recherche du moindre bruit pouvant lui donner un indice sur la localisation du Serpent à Plumes. Fronçant les sourcils puisqu’il n’entendait rien de concluant hormis les grincements habituels du manoir, il s’engagea plus loin, ouvrant l’une à l’une les portes des chambres. Vides. Toutes vides! Il put cependant deviné laquelle sa soeur cadette avait choisie, puisque la lumière passait enfin par la fenêtre ouverte et que de la poussière avait été déplacée. C’était une grande chambre, sans doute celle qui avait appartenue à l’aînée de la maisonnée, puisqu’elle était très féminine et emplie d’une atmosphère gracieuse, malgré le temps passé. Mais Tez ne s’attarda pas sur ce détail futil et il referma sèchement la porte. Continuant ses recherches, il fouilla quelques autres pièces, dont la cuisine, le salon, la bibliothèque et même la vieille serre abandonnée où pourrissaient rosiers et grimpaient mauvaises herbes. Où pouvait-elle bien être? Le Miroir réfléchit quelques instants avant d’entendre, très loin, un petit clapoti.

Le bain! Pourquoi n’y avait-il donc pas pensé plus tôt? Soudain, il figea. Était-elle là depuis tout ce temps? Ce n’était pas normal, même pour une divinité, de se prélasser dans l’eau si  longtemps, surtout qu’à présent elle devait être froide. Au pas rapide, le dieu de la sorcellerie et des ombres se dirigea vers sa nouvelle destination, un pli inquiet barrant son front normalement inexpressif. Petite sotte! Il valait mieux pour elle qu’elle ne se soit pas «amusé» à se noyer!

Sans la moindre politesse ni gêne, Tezca ouvrit la porte en grand. Tout ce qu’il vit fut son grand bain-piscine, qui était encastré bas dans le plancher, donnant encore plus l’illusion d’un bain de terme, rempli de mousse et vide... Vide? Mais il venait tout juste d’entendre l’eau remuer! Il ne pouvait pas être vide!


- Quetzalcoatl? demanda-il

Pas de réponse. Suspicieux, la divinité de forme humaine s’approcha du « bassin » et se mit à genoux pour être plus près de la surface de l’eau.

- Quetz!

Il vit un remou, sous la surface, mais la mousse cachait tout. D’une main peu assurée, le dieu y plongea la main et tatonna quelques secondes... avant de toucher quelque chose de soyeux. Il releva le bras et vie entre ses doigts des cheveux. Une tignasse rousse. Qu’est-ce que c’était que cette plaisanterie? Ce n’était pas la chevelure verte de sa soeur, ça! D’un mouvement vif, Tezcatlipoca trempa ses deux bras dans l’eau, éclaboussant partout, referma son emprise sur ce qui lui semblait être un corps, et le tira hors de l’eau tout d’un coup, la traînant un mètre plus loin sur le carlage glacé de la salle de bain. Dans son élan, il s’en retrouva au dessus du corps allongée de l’« inconnue » à la chevelure flamboyante. Ses yeux s’encrèrent aux siens.

Des saphirs rencontrèrent des émeraudes, et il resta immobile trois longues secondes, interdit. Il lu son regard, profondement, troublé par ce qu’il devait trouver. Pas de doute, elle était toujours reconnaissable malgré ce changement d’apparence. C’était sa soeur. Vraiment? Sur le ton de l’insécurité, Tez demanda :


- ... Quetzi?
« Modifié: jeudi 17 octobre 2013, 08:35:28 par Tezcatlipoca »

Quetzalcóatl

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Re : À la maison (PV)

Réponse 5 vendredi 23 mars 2012, 20:07:25

Depuis combien de temps était-elle dans ce bain de mousse ? Une heure, peut-être plus. Elle ne le savait pas et n’en avait que faire d’ailleurs. Son bain était brûlant au départ, et elle se jouait à voir ses membres fumer de chaleur. Désormais, il l’était beaucoup moins. Il était juste tiède. La mousse était toujours présente et Quetzalcóatl se prenait pour une « Pretty Woman ».

Mais il y avait une chose qui la gênait beaucoup : sa taille. Oui, sa taille encore une fois lui causait des soucis, se cognant sur les bords de la baignoire, malgré la grandeur du bain. Alors, pour être à l’aise, elle plongea dans le bain et commença à se transformer. Sa chevelure de plumes devint de vrais cheveux roux. Son corps rapetissa. Pourtant, il gardait les traits physiques de l’émeraude divine. Les preuves sont ses yeux verts, toujours si…attirants.

Alors qu’elle finissait sa transformation, elle sentit quelque chose attraper sa crinière de feu. Puis, on vint entourer le corps de l’immortelle, l’extirpant en vitesse du bain, traîné sur le carrelage. Quand Quetz ouvrit les yeux, trempé, se tenait au-dessus d’elle un jeune homme aux yeux d’un bleu glacé. Elle reconnaissait bien là son frère. D’ailleurs, le garçon l’avait appelé Quetzi, comme le faisait Tezcatlipoca. Souriante, elle répondit doucement à son frère, tenant le visage de Tez dans ses mains.


- Tu es toujours bel homme en humain !

Qu’il soit en humain ou sous sa forme divine, Tezcatlipoca était toujours bel homme. Même s’il était mauvais parfois, ce n’est pas pour rien qu’il avait du succès avec les femmes d’antan. Mais aujourd’hui, était-ce le cas ? Alors qu’elle voulait se relever doucement, elle put remarquer qu’il était trempé à cause de Quetz.

- Pourquoi tu m’as sorti de l’eau ?

Ca, elle ne le savait pas. Elle s’était juste transformée deux secondes sous l’eau. Et lui, l’a extirpé de son bain. Dans une mine boudeuse avec les lèvres en bec, Quetz ferma ses bras sur sa poitrine, pour la cacher et pour signifier qu’elle avait froid.

- C’est pas tout, mais j’ai froid moi…Le carrelage est glacial…

Maintenant, elle attendait juste que son frère aîné se lève d’au-dessus d’elle, pour se relever et, peut-être retourné au bain…
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Tezcatlipoca

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Re : À la maison (PV)

Réponse 6 mardi 27 mars 2012, 18:15:59

Tezcatlipoca continuait de regarder sa soeur, à la fois ébahi et ne sachant pas quoi répondre à sa question. Il avait d’ailleurs de nouveau froncé les sourcils quand sa cadette avait fait une remarque sur son apparence humaine. Il détestait cette image de lui-même, et cela même s’il l’avait modelée selon ses préférences. Être une humain n’était jamais une chose confortable pour lui.

- Arrête tes sottises, vipère verdâtre...

Quant à elle, elle était devenue une véritable beauté à la crinière de feu. Même si dans le bon vieux temps, les Aztèques avaient des chevelures sombres, Tezca devait avouer à contre-coeur qu’il avait une préférence pour les rousses. « Plus enflammées », s’amusait-il souvent à dire.

Ses yeux baissèrent sur la poitrine de sa soeur au même moment où celle-ci la camouflait de ses bras clairs. Il faisait assez froid, dans ce manoir. Sa peau nue semblait couverte de frissons et la sensation d’être glacée devait sans doute être accentuée par le plancher de céramique. Se rappelant soudain la question de Quetzalcoatl, le dieu nocturne mésoaméricains secoua légèrement la tête et ramena son regard dans le siens.


- Je ne sais pas... Ne te voyant pas en entrant, j’ai cru que tu t’étais peut-être noyée. On dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir, n’est-ce pas?

Sur ces derniers mots, la divinité sous forme humaine laissa son attention se diriger vers l’eau du bain, tiède et de nouveau immobile, sans le moindre clapotement. D’un plissement des yeux, il se servit de ses flammes magiques pour la réchauffer, voir presque bouillit.

- Ainsi tu pourras y retourner... (Il prit un air courroucé.) ... puisque je semble t’avoir dérangée...

Il se redressa sur ses jambes afin de laisser Quetz se remettre également sur pieds. Soudain quelque peu mal à l’aise devant elle, il détourna les yeux l’espace de quelques secondes. Il était étrange de se retrouver devant elle aujourd’hui, si loin de leur époque. Ce n’était plus pareil. Tez avait l’impression que d’avoir passé tant d’années dans le monde des mortel, dépourvu de sa puissance d’autrefois, avait changé sa façon de voir bien des choses, même sa soeur.

Il ne pouvait pas nier que sous cette forme faible, elle avait un corps splendide. C’était encore plus bizarre, étant donné qu’elle était tellement différente de sa forme d’origine qu’il avait presque l’impression de ne pas se trouver devant le serpent à plumes. Il risqua alors un nouveau coup d’oeil dans sa direction, passant de ses cheveux roux à ses pieds. Tout son corps était divin, dans les deux sens du terme. Prit d’une pulsion presque malsaine, le dieu leva une main et la glissa dans la tignasse enflammée de sa soeur, regardant entre ses doigts les cheveux de la déesse, subjugué. Le froid la faisait trembler, et il la retardait toujours en l’examinant ainsi.

Mécaniquement et sans vraiment s’en rendre compte, comme si c’était une habitude quand il se trouvait devant une femme, Tez porta son autre bras vers sa soeur et le passa autour de sa taille, prenant plaisir à effleurer sa peau du bout de ses doigts fins.


- J’adore cette forme humaine, murmura-t-il plus pour lui même que pour elle.

Il se pencha alors vers elle en l’attirant plus près grâce au bras qui lui entourait le corps et il nicha son visage dans le creux de son coup. Prenant une maligne satisfaction à sentir son odeur familière. Une tonne de souvenirs lui revinrent en mémoire, du temps où ils reignaient encore sur les peuples mésoaméricains. L’odeur particulière du mexique ancien lui chatouilla les narines avec ses effluves d’épices et de poussière, et il se remémora alors la sensation du soleil brulant sur sa peau quand il hantait le désert. Une vague d’émotions succéda à ces souvenirs. De la nostalgie, du bonheur, puis de la tristesse. Une infinie tristesse.

Toujours le visage caché dans le cou de sa soeur, Tezcatlipoca se sentit flancher devant la lourde réalité. Ses épaules se mirent à trembler, d’abord doucement, puis accompagnées de soubresauts. Il s’accrocha plus fortement à sa soeur, portant son autre main derrière la tête de celle-ci alors qu’il poussait un sanglot déchirant.

Chez lui. Il voulait rentrer chez lui, remonter le temps et tout recommencer. Ses larmes brulantes s’écrasèrent contre la peau des épaules de Quetzalcoatl pendant qu’il redoublait de peine, enfonçant les ongles de sa main gauche dans la peau du dos de sa cadette. Jamais il n’avait pleuré de toute son existence.

Jamais.

C’était une émotion difficile à contenir, même pour lui aujourd’hui. La vague idées que sa soeur le prenne pour un faible lui traversa l’esprit, mais il ne put s’empêcher de laisser libre court à son chagrin.

« Modifié: mercredi 28 mars 2012, 06:19:46 par Tezcatlipoca »

Quetzalcóatl

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Re : À la maison (PV)

Réponse 7 jeudi 29 mars 2012, 18:32:40

Tezcatlipoca était déjà un bel homme sous sa forme divine, mais il l’était tout autant sous sa forme humaine. D’ailleurs, Quetzalcóatl lui avait fait la remarque mais il n’eût pas l’air d’apprécier. « Vipère verdâtre » qu’il lui avait dit. Merci du compliment ! Mais elle ne fit pas une mine boudeuse. Bien au contraire. Elle se mit à sourire. Elle savait pertinemment que son frère aîné ne supportait pas d’être au même niveau que les humains, et donc, d’avoir leur forme. D’où la petite insulte mais que Quetz ne prit pas au sérieux.

La rouquine avait emprisonné sa poitrine entre ses bras, mais elle vit que Tez eut le temps de zieuter un bref instant dans cette direction. Ce qui la fit rougir un peu. Mais cela n’empêchait pas la déesse de commencer à avoir vraiment froid, nue. Mais pourquoi l’avait-il sortie de son bain ? Ah…Apparemment, il s’était inquiété. C’est tellement rare de voir cela de la part du Miroir Fumant vis-à-vis du Serpent à Plumes, que celle-ci se mit encore à sourire. Cela prouvait qu’il tenait tout de même à sa sœur. Et cela suffit à Quetz pour être heureuse.

Mais alors qu’elle ressentait ce froid, son aîné se retourna, plissant les yeux en direction du bain. Des flammes noires apparurent et firent bouillir légèrement l’eau. La rouquine regardait la scène les yeux grands ouverts. Alors Tezcatlipoca avait encore ce genre de pouvoirs. Il était donc maintenant bien plus puissant que l’émeraude divine. Il semblait désolé et un peu en colère envers sa sœur. Pourtant, sa cadette lui répondit gentiment.


- Tu ne me dérangeras jamais, tu sais…

Enfin, son grand frère se releva, laissant à Quetz l’espace pour se tenir debout. Ils étaient mal à l’aise tous les deux. La rouquine n’osait pas retourner dans l’eau. Elle cachait toujours sa poitrine de ses mains. Par contre, son intimité restait à l’air. En fait, elle pensait que son frère n’irait pas regarder jusque là. De toute façon, il détournait les yeux. Enfin, c’est ce qu’elle pensait.

Son frère s’approcha d’elle, doucement, caressant la chevelure de feu de la jeune femme. D’une autre main, il vint glisser ses ongles sur le ventre de la rouquine. La peau de Quetz était toujours aussi douce sous cette forme. Installé derrière elle, il la tira vers elle, pour la câliner davantage. Il avait murmuré quelque chose, complimentant le corps de la jeune femme. La déesse rougit encore, ne sachant que faire dans cette situation. Il déposa son visage dans le cou de sa sœur, reniflant son odeur.

Puis, sans prévenir, elle sentit son frère lui griffer l’omoplate. Ses mains étaient tremblantes, et on dirait qu’il avait le hoquet. Il pleurait ? Quetz se retourna vers son frère et là, elle vit quelque chose qu’elle n’avait vu durant toute sa vie d’immortelle. Tezcatlipoca pleurait. Des larmes roulaient sur ses joues, tombant sur le sol et sur le corps de sa cadette. Ô grand jamais, le Miroir Fumant n’avait versé de larmes devant qui que ce soit.


- Tez…Pourquoi tu... ? Quelque chose ne va pas ?

Mais pourquoi pleurait-il ainsi ? Quetzalcóatl aurait-elle dit quelque chose de mal ? Elle ne savait pas. Dans un geste tendre, elle approcha ses mains du visage de son frère pour le lui caresser. À l’aide de ses pouces, elle essuya tant bien que mal les larmes qui lustraient les joues du Miroir Fumant. Le voir ainsi serrait le cœur de l’émeraude divine. Elle ne supportait pas voir quelqu’un pleurer, et encore moins quelqu’un qui lui était proche. Surtout son frère. Dans un petit élan, toujours nue, elle se rapprocha davantage de Tez, écartant les bras et entourant son frère ainsi. Un simple câlin, rien de louche derrière la tête. Même si elle était nue, même si sa poitrine se comprimait tout contre le torse de son frère.

- Pleures si cela te fait du bien…

Oui, mais si cela continuait, c’est Quetz qui pleurerait. Son cœur était trop sensible. Elle ne savait quoi dire d’autre. Surtout, elle ne voulait pas que son frère prenne l’une de ses paroles de travers ou mal. Tout bêtement, elle proposa quelque chose pour peut-être détendre son aîné.

- Tu veux…Te détendre un peu dans le bain avec moi ?
Je suis la douce symphonie qui accompagne le cycle de la vie.
Je suis l'éphémère et l'immortelle.
Je suis la chair et le spirituel.
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Tezcatlipoca

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Re : À la maison (PV)

Réponse 8 samedi 28 avril 2012, 00:55:35

Tezcatlipoca craignait que sa petite soeur ne le pense encore plus fou ou faible qu'il ne l'était en ce moment. Son chagrin était trop grand pour être contenue, et il ne put détourner les yeux pour ne pas regarder ceux de sa comparse. Le fait qu'elle ne se moque pas de lui, cependant, apaisant un peu son inquiétude. La divinité aztèque se délogea cependant de sa cadette et pivota pour être de profil, ne voulant pas vraiment subir son regard ainsi que son interrogation.

- Il n'y a rien... répondit-il d'un ton neutre. Je pensais juste à... au passé.

Penser à ce qui n'était plus était parfaitement inutile et ne changerait pas le cours des choses, il le savait pourtant bien. Le dieu arqua cependant les sourcils quand sa petite soeur lui demanda s'il voulait prendre un bain pour se changer les idées...mais un bain avec elle? Quelle drôle d'idée. Tez se demanda alors si sa soeur n'avait en fait pas quelques pensées louches derrière la tête.

Il s'essuya les yeux en vitesse, un peu calmé de son trop plein d'émotion et jeta un léger coup d'oeil sur la belle chevelure rousse de Quetz. Il se demanda alors si le fait de prendre un bain avec elle serait quelque chose de malsain. Bien sûr, en tant que son total opposé divin, ce serait mal, oui... Mais le mal, c'était sa nature, son essence même.

Retrouvant subitement son sérieux aussi rapidement qu'il l'avait perdu, Tez hocha les épaules et porta ses mains à veston noir qu'il portait, un peu comme ceux que les mafieux italiens portaient. Drôle d''habits, mais qui lui allait bien lorsqu'il était en forme humaine. Il n'en avait l'air que plus ''professionel'', comme disait les humains. Et puis, ce look d'homme riche faisait fureur auprès des petites humaines avides de partenaire plein aux as.

Il passa à côté de sa soeur un fois torse nu, jetant au hasard ses vêtements dans un coin de la salle. Puis, sans ajouter un seul mot, il retira le reste de ce qu'il portait et prit place dans la baignoire, un air sévère sur le visage. Il n'avait jamais réussit à se reposer dans un bain, n'aimant pas beaucoup l'eau, qui était l'élément d'un de ses frères. Lui, il aimait la chaleur du feu. L'eau était très chaude, mais elle ne lui fit pas mal car elle venait d'être réchauffé par sa magie à lui, ses flammes noires ne pouvant pas le blesser. De l'eau jusqu'au torse, Tez écarta avec énervement la mousse.

- Tu viens ou tu sèches?

Quetzalcóatl

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Re : À la maison (PV)

Réponse 9 samedi 28 avril 2012, 23:53:53

Ce n’était qu’une simple étreinte. Un câlin de réconfort. Cela brisait le cœur de l’émeraude divine de voir son grand frère pleurer de la sorte. Des fois, il arrivait à la déesse de ne pas trouver les mots qu’il fallait pour réconforter qui que ce soit. Alors, dans ces cas-là, à la place des mots, elle câlinait, embrassait parfois, pour redonner du courage. C’était le cas aujourd’hui. Face à la détresse de son aîné, elle ne put qu’entrouvrir les bras pour le serrer tout contre elle. Mais apparemment, cela fut gênant pour Tezcatlipoca, car il repoussa sa sœur. À vrai dire, il y avait de quoi être gêné : Quetzalcóatl était nue. Sorti de l’étreinte, Tez avoua au Serpent à Plumes la montée de ses larmes : le passé. Aussitôt, le visage de Quetz se fit triste, à en regarder le sol. Il y avait de quoi verser des litres de larmes en effet. Songer à ce passé si prospère alors qu’aujourd’hui, on a du mal à subsister, qu’on est plus les mêmes et que tout ce que l’on connaissait a disparu…Tiens, les yeux de la jeune femme se brouillèrent légèrement, mais elle arriva à se retenir.

Le Miroir Fumant ne posa plus un seul regard sur sa sœur, qui elle non plus ne regardait pas son frère. Tezcatlipoca commença à se déshabiller, passant devant la rouquine torse nu. Elle ne se retourna pas, dos au bain, dos à son frère, pour ne pas à le voir nu comme un ver. Elle entendit l’eau remuer et son frère l’invita sèchement à venir dans le bain. Prendre un bain ne lui plaisait donc pas ? La mine toujours un peu triste, elle fit cependant un sourire un son frère, se dirigeant vers le bain de nouveau chaud. Qu’importe si l’eau était chaude ou froide, elle ne craignait ni l’un ni l’autre.

Entrant doucement dans l’eau, son corps disparaissait petit à petit, caché dans la mousse. Mais lorsqu’elle avança légèrement vers Tez, elle marcha sur quelque chose étant dans le fond du bain. Le savon bien évidemment. Maladresse quand tu nous tiens ! Quetz en tomba lourdement en avant dans l’eau, le ventre plaqué comme un plongeon raté. Tête hors de l’eau, elle toussa fortement, ayant bu la tasse. Sa chevelure trempée était bombée au sommet de sa tête par une épaisse couche de mousse. À croire qu’elle portait un bonnet. Ce qui surpris la déesse, c’est quand elle ouvrit les yeux. Elle avait tout trempé son frère, provoquant une énorme vague dans l’eau ! Son visage était recouvert de mousse. Secouée, Quetz s’avança vers son aîné pour lui retirer la mousse de son visage.


- Oh…Pardonnes-moi, je n’ai pas fait exprès…

Ceci fait, la déesse se retourna vers un coin du bain, tapotant le sol du pied gauche pour retrouver le savon. Plongeant son bras dans l’eau, elle le récupéra et le posa au bord du bain. Dos à son frère, elle ne voulait guère le regarder. Elle le savait sûrement énervé par la maladresse qu’elle venait de faire, qui se rajoutait à son ton froid et sec de tout à l’heure. Elle croisa ses bras sur le bord et y posa sa tête, comme un oreiller et doucement, elle adressa quelques mots à Tez.

- Je t’ai proposé le bain pour que tu te détendes. Si tu t’y sens mal, ne t’obliges pas à rester juste parce que je te l’ai demandé. Je souhaite que tu te reposes, et pas que tu t’énerves avec quelque chose que tu n’aimes pas faire.

S’il souhaitait sortir, il le pouvait. Quetz resterait seule dans son bain encore quelques temps. L’eau la faisait sentir plus légère, dans tous les sens du terme. Alors oui, elle continuerait à faire trempette. Mais pas trop longtemps non plus.
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Tezcatlipoca

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Re : À la maison (PV)

Réponse 10 samedi 19 octobre 2013, 03:41:33

L'eau était à une température idéale aux yeux du dieu aztèque. S'il parvenait à se détendre après s'être trouvé humilié à pleurnicher devant sa propre soeur et ennemie de toujours, ce serait parfait. Assis dans un coin de la baignoire de forme rectangulaire, Tez leva les bras pour les poser sur le bord de cette simili-piscine. Du coin de l'oeil, il suivit sa sœurette jusqu'à a ce que - oh malheur!- la pauvre sotte commette une nouvelle bêtise dans son domaine. Tezcatlipoca dût lever les bras pour bloquer ce mur d'eau qui se déversa sur sa tête, éparpillant ses cheveux noirs autrefois impeccablement gominés un peu partout.

- Hofff!

De la mousse dans les yeux et les narines, la divinité se mit à se balayer le visage pour la retirer, mais les mains de Quetz vint à son aide, contre son gré. D'instinct, le Miroir Fumant sursauta et saisit les deux poignets de sa sœur pour les éloigner de son visage. Qu'il le veuille ou pas, trop peu de temps s'était écoulé depuis leurs retrouvailles pour qu'il soit habitué à être touché par son opposée sans être prévenu.

La respiration plus rapide, il tint les avant-bras du Serpent à Plumes devant lui, à une distance respectables, et la toisa d'un regard furibond, les yeux légèrement écarquillés. On aurait pu le croire traumatisé par l'aide que sa consœur déesse avait voulu lui apporter, et c'était quelque peu vrai. Tezcatlipoca allait devoir s'habituer au fait que dès maintenant, ils n'étaient plus supposés agir en ennemis ou alors se chamailler comme autrefois. C'était un autre monde, carrément, un monde moderne où ils étaient depuis longtemps oubliés et ne subsistaient que dans certains livres, au bonheur des rares personnes cultivées désirant en apprendre plus sur eux, les prenant pour des légendes.

Mais c'était plus fort que lui, c'était en lui, dans son être tout entier. Il ''devait'' se méfier d'elle et de ses intentions. Qu'est-ce qui lui prouvait que toute cette gentillesse habituelle n'était pas destinée à le déstabiliser? À le faire tomber encore plus bas et à lui prendre sa place?.... Mais de quelle place parlons-nous, en fait? Ici, il n'était plus rien... Tout comme sa sœur, d'ailleurs.  Poussant un soupire résigné, relâcha finalement les poignets de sa comparse, la repoussant un peu de ce fait.


- Ne fais pas ça, la prévint-il au sujet de poser ses mains sur lui sans le prévenir d'avance. Tu sais que je n'aime pas quand tu fais ça.

Son ton était autoritaire, sérieux, implacable.  Il la suivit de ses yeux bleus alors qu'elle lui tournait le dos pour se placer à l'autre extrémité d la baignoire gigantesque. Il écouta ses sages paroles, mais ne répondit rien pour l'instant, se contentant de mijoter au sens propre dans son coin d'eau chaude, se mordant l'intérieur d'une joue, l'air plus ou moins contrarié. Il voulait déguerpir et s'en aller…autant qu'il voulait rester ici pour être près d'elle. Ah! Malédictions! Comme il était difficile d'être en compagnie de son dieu contraire. Tez détestait Quetzi autant qu'il l'aimait. Bien des légendes racontaient que la divinité de la nuit avait à de nombreuse reprises tenter d'utiliser la séduction contre le serpent divin pour le discréditer, mais la plupart du temps, ce fut sans effet, et le bien triomphait toujours du mal.

Il ne pouvait nier qu'il aurait apprécié avoir Xipe Totec, son aîné, pour lui foutre un coup de gourdin sur le crâne à cet instant. Lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes esprits, c'était lui qui calmait toujours les chamailleries des deux tezcatlipocas. - Et OH! Comme Tez détestait le fait d'être le seul à n'avoir pas eu de VÉRITABLE nom!- Quetzalcoatl le tezcalipoca blanc…. Et Tezcatlipoca…. le tezcatlipoca noir!? S'en était carrément insultant, vous en conviendrez…

Cette pensée lui fit d'ailleurs serrer les dents. Elle avait toujours tout eu des autres, celle-là. Le nom célèbre, les caractéristiques que tout bon peuple attendait d'un dieu, les plus jolis sacrifices, l'affection de leur semblable divin, -excepté bien sûr celui de Mictlantecuhtli, dieu des morts et des enfers, qui s'était plus ou moins toujours rangé du côté du Miroir-. Peu importe, même à cette époque, elle faisait la gentille, la sage, ce qui avait le don d'enragé Tez à un point tel où la température de l'eau monta d'un cran, les flammes noires autour de lui perdant contrôle.

Conscient de cet ''accident'', le dieu tâcha de contenir ses pouvoirs et fit s'éteindre le feu maléfique qui rageait sur la surface de l'eau, près de lui. Il ne fallait pas ébouillantée sa pauvre sœur….Du moins, pas trop!

Soupirant une deuxième fois d'exaspération, la divinité se rapprocha de sa sœur, l'eau faisant de légers clapotis autour de lui, et s'arrêta tout juste derrière elle. Sa chevelure rousse et trempée cascadait sur son dos pâle et Tez trouva cette image totalement sublime. Horriblement sublime. Il ferma les yeux en exprimant une moue dégoutée de sa propre personne avant de tendre les bras de chaque côté du corps de sa sœur pour les poser les mains sur les bords de la baignoire. Son torse touchait presque le dos de son comparse, mais quelques centimètre de ''sécurité'' subsistaient toujours entre eux.

Il se pencha un peu sur elle, de sorte que sa tête se retrouve plus près de la sienne, - et de cette oh combien magnifique chevelure enflammée-, et minauda:


- Et toi, tu aimerais que je reste?

Il appuya fortement le mot ''aimerais'', histoire de piéger un peu sa sœur sur la réponse qu'elle lui servirait par la suite. Le Oui comme le Non n'étaient pas de bonnes réponses, à leur façon. Le Non le ferait rager tandis que le Oui….eh bien… le Oui ferait admettre à son égale qu'elle '' désirait'' l'avoir ici, avec elle. Bref, tout était bon aux yeux de Tez afin de mettre Quetzi dans l'embarras le plus total qui soit.

Quetzalcóatl

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Re : À la maison (PV)

Réponse 11 mercredi 29 janvier 2014, 23:52:31

Non, la maladresse du grand Serpent à Plumes n’était pas légendaire. Pourtant, qu’est-ce qu’elle pouvait l’être, maladroite. Et ici, encore une fois, Quetzalcóatl ne s’était guère manquée. Une petite baignade dans l’eau réchauffée du bain, avec son grand frère, le Tezcatlipoca noir. Elle qui voulut s’avancer vers lui, juste pour lui parler. Et puis, ZOUIIIIP ! Patatra ! La belle rousse marcha sur le savon au fond du bain, se cassant littéralement la figure, faisant un magnifique plat dans l’eau et la mousse. Bien évidemment, cela ne manqua pas d’éclabousser entièrement le jeune homme qui l’accompagnait. Mademoiselle bourde, c’est bien Quetz. Une deuxième pour la route ? La demoiselle pensait bien faire en venant près de son aîné et l’aider à retirer toute cette mousse de savon qui s’était accumulée sur son visage. Mais non. Tez lui agrippa rapidement et assez sèchement les poignets pour les retirer de sa face, les yeux écarquillés par la surprise. La belle aurait-elle donc mal fait ? Non, ou tout du moins, elle ne pensait pas. Jusqu’à ce que son frère lui adresse la parole et lui dise clairement qu’il ne voulait pas qu’elle le retouche ainsi. Bien…Bien.

La mésoaméricaine ne dit plus rien. Elle ne broncha même pas et tira doucement sur ses bras pour que Tezcatlipoca la lâche. La rouquine lui tourna alors le dos, prenant le temps de chercher le savon du bout du pied et de le ramasser, afin de ne pas refaire la même gaffe qu’à l’instant. Enfin, elle s’affala sur le rebord du bain, tout en prononçant quelques paroles à son frère. Cela le barbait d’être ici, là, en compagnie de sa sœur qu’il venait juste de retrouver? De patauger dans le même bain que son ennemie de toujours ? Et bien, qu’il ne reste pas alors ! Sincèrement, Quetz n’était pas du tout du genre à obliger quelqu’un à faire quoique ce soit qui ne lui plaît pas. Si Tez n’était pas à son aise dans l’eau chaude, et bien, il pouvait partir. Sa sœur ne le retiendrait pas contre son gré.

Les bras repliés sur le bord du bain, dos à son frère, Quetz posa délicatement son visage sur ceux-ci. Un long soupir s’échappa d’entre ses lèvres pulpeuses. Si elle pensait en arriver là, alors que tout cela devait sentir les bonnes retrouvailles. Tss…Elle sentit même que le bain chauffait davantage. Mince ! Tezcatlipoca était encore en train de s’énerver et les flammes noires qu’il avait utilisé tout à l’heure faisaient bouillonner encore le bain. Il comptait cuire sa propre sœur ou quoi ? La belle rousse n’osait même plus se retourner pour lui faire face, ou quand bien même, qu’il lui réponde qu’il quitte le bain.

Cependant, la mésoaméricaine sentit que son frère se déplaçait dans l’eau, les légères vagues créées par ses mouvements claquant tout contre le dos de la jeune femme. La belle sentit le souffle chaud de son aîné dans son cou, proche de son visage, mais à aucun moment, il ne la touchait. Quetz dégoûtait-elle son frère au point qu’il ne veuille avoir un quelconque contact avec elle ? Mmh…La suite la fit frissonner. Si elle aimerait qu’il reste dans le bain ? Oui, pour parler de tout et de rien, de faire des choses qu’ils font dans les fratries, de se raconter tout ce temps passé l’un sans l’autre…Et non, parce que le grand Serpent à Plumes sentait pertinemment que la situation déplaisait au Miroir Fumant. Elle ne se retourna pas, son visage toujours plantée dans ses bras, ses yeux émeraudes fixant le mur en face d’elle.


- Fais ce que tu veux, Tez…

Cela ne répondait clairement pas à la question de son aîné. Cela risquerait de l’énerver un peu plus. Mais à quoi bon ? Est-ce que l’avis de l’immortelle comptait réellement aux yeux du dieu ? Elle ne pensait pas vraiment. Il était du genre à faire selon ses envies, sans écouter les autres…
Je suis la douce symphonie qui accompagne le cycle de la vie.
Je suis l'éphémère et l'immortelle.
Je suis la chair et le spirituel.
Je suis fragile et belle, invincible, et invisible.
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