Le souvenir choisi était peut-être trop violent. il voyait la femme avoir un haut-de-corps, tendre la main vers une personne invisible, il l'entendit injurier, crier de douleur, elle se battait pour la dernière fois contre la fatalité qui l'avait enchainée dans ce cauchemar. il craignait un peu qu'elle ne périsse à cause du choc de ce souvenir. néanmoins, il avait vu le reste, et c'était le plus approprié des morceaux de son esprit. il aurait put saisir la représentation que ses agresseurs avaient dans ses cauchemars, ou les faire s'en prendre directement à elle en propre, en tant qu'adulte, au lieu de s'en prendre à la gamine qu'elle était dans son souvenir.
Il n'avait pas choisi le souvenir à la légère. Il ne cherchait même pas à la détruire autant qu'il le pouvait. En fait, il avait vu grandir en lui un respect pour elle, en tout cas ce qu'un démon moyen peut avoir de respect un humain, et à tout prendre, il voulait faire un maximum pour qu'elle soit le moins brisée possible. Si il la décidait vite, il pouvait sauver une partie de son courage, de ses compétences martiales naturelles, et de son indépendance. Mais il lui fallait un gros choc pour s'effondrer rapidement. Si il avait voulu la détruire, il aurait été plus progressif, un ensemble angoissant avec des pics imprévisibles vers la terreur pure, pour lui retirer son assurance, sa sensation de sécurité. ici, elle était en souffrance, mais il y avait une certaine constance dont l'esprit tire une compensation salvatrice, celle de savoir où elle était.
Elle avait toujours une grande volonté, malgré ce qu'elle subissait. il le savait parce que en tendant le bras, elle signalait qu'elle avait une présence physique dans le souvenir. normalement, elle n'aurait même pas dût parvenir à se matérialiser, elle serait restée une simple visionneuse.
Finalement, elle supplia. il était temps. si il prolongeait le cauchemar, elle allait probablement devenir catatonique. Elle eut la sensation de six longues heures, puisque le temps était plus dans les rêves. en réalité, il ne s'était passé qu'une dizaine de minutes entre le début du cauchemar, et le moment où Iris Waves semblait résorber le cauchemar. Une Femme. ça pouvait gêner le reste de la procédure, mais il ferait en fonction de toute manière.
Elle s'était complètement abandonné à l'illusion, enfouissant sa tête dans la poitrine de son mentor. la sensation était étrange pour Stophomon puisqu'il sentait et ne sentait pas le corps de la jeune femme à cet endroit.
- Je ferrais ce qu'il dit, mais ne part pas, ne part pas.
tout l'assentiment qu'il pouvait rêver se trouvait dans ce soupir, il la souleva donc.
-Dans ce cas, nous devons y aller alors.
la pluie avait cessé, mais cela ne suffirait pour le processus. il faudrait quelque chose de plus calme, de plus sec. il avisa l'un des immeubles, le moins délabré de la rue, puis visita les chambres pour en trouver une potable. l'une d'elle était fermée à clef par un propriétaire ne s'étant jamais soucié d'habiter les lieux, donc lorsque Stophomon fit fondre la serrure, il eut en face de lui appartement poussiéreux, mais propre. le lit avait même un matelas propre, sur lequel Ookami fut posé. il fit sentir un souvenir apaisant à la femme, pour qu'elle s'endorme un peu, le temps pour lui d'apposer les marques dont il aurait besoin, et contacter les démons pouvant confirmer l'entrée d'Ookami, et lui donner les pouvoirs supplémentaires dont il aurait besoin.
deux heures plus tard, Ookami eut l'illusion de se trouver dans Le lieu dans lequel elle se sentait en sécurité encore aujourd'hui, Le lieu dans lequel il ne pouvait rien lui arriver. Si possible, le lieu où elle eut son premier véritable plaisir sexuel. Elle fut accueillie par Iris Waves, qui lui souri et lui dit:
-ne t'inquiète pas, tout vas bien se passer. bientôt tu n'aura plus à souffrir pour ces malheurs, et je serais là pour te guider jusque là.
avant de l'embrasser profondément. Stophomon fit lentement glisser ses doigts depuis le cou de la jeune femme, contournant doucement les seins, vers ses hanche.
Il se jura que si ce sort d'augmentation de la réceptivité sensuelle ne marchait pas, et que Ookami le repoussait, il étranglerait celui qui devait s'en charger.