- Nous allons devoir t'emmener chez toi, ton oncle et ta tante veulent bien s'occuper de toi.
Habiter chez de parfaits inconnus, sans parler de cette fameuse tante qui m'avait presque accusé d'être à l'origine de la mort de toute ma famille, comme si ce sentir responsable n'était pas suffisant en ce moment. Le médecin continua à parler, voyant que je ne voulais pas entamer la conversation.
- Tu seras tout de même suivit, le psychologue a bien précisé que tu devais aller le voir au moins une fois par semaine.
C'est le même guignol qui me dit sans cesse que je fait un parallèle entre mon inconscient et ce qui c'est passé, comme si j'avais voulu leurs morts ... c'est totalement débile comme raisonnement.
La suite se passa de commentaire, je n'ai pas la force de vouloir me battre, de toute façon qu'est-ce que cela aurait donné ? Une raison de plus pour me faire croupir dans une de leurs chambres ? Une raison de plus de vouloir effacer cette envie d'en finir en me gavant de médicaments ? De toute façon le temps que je réfléchisse à cela, je suis déjà dans la voiture, avec un médecin à mes côtés "au cas où", comme ils aiment dire.
Le véhicule prend de la vitesse, je vois les passants marcher comme si de rien n'était, ignorant tout le monde. Les virages se succédèrent et nous prenions de l'altitude, la résidence de mes parents se situant en haut d'une colline.
C'est alors que je vois en bas le sous-bois, un endroit que j'aimais avant et qui maintenant ne me fais plus rien. Une idée me vint, je me mis à mettre ma main sur mon front, simulant des vertiges.
Le médecin mordit à l'appât et fut repoussé avec violence, pendant ce temps je pris la poignet, tirant cette dernière et ouvrir la porte. Puis sans m'en rendre réellement compte je sent mon corps partir telle une fusée à l'extérieur. Par réflexe de survie, j'enroule de mes bras ma tête.
Mon corps se mit à se faire mordre par le bitume, passant sous la rambarde de sécurité, c'est alors que pendant cinq secondes mon corps semblait voler. Vint par la suite le contact douloureux de la pente en terre, mon corps se faisant lacérer par les ronces, j'espérais qu'un tronc d'arbre allait se dresser devant moi, au moins allais-je mourir sur le coups. Mais la descente continua sans que cela ne se produise.
C'est alors que j'atterris sur un espace plus dégagé, je pouvais voir un petit chemin de gravier rose saumon, ce fut le seul détail avant de sombrer dans les pommes. Avec un peu de chance mes blessures finiront de m'achever.