Le paiement d'un génocide [Pv: Katria Umiso]

Katria l'écoute à moitié alors qu'il parle, peu importe ce qu'il dit, plus il parle, moins il est sur ses gardes et c'est bien là que la jeune chatte veut en venir, réduire en morceaux la garde de cet assassin pour profiter du moindre moment de faiblesse pour le tuer... ou mieux, pour fuir.

Alors qu'elle l'embrasse, la jeune femme sent bien qu'il frémit et qu'il peine à suivre le mouvement et même à la repousser, voilà un point faible, c'est déjà ça de pris. Elle relève le regard vers lui, baladant ce dernier sur le visage rougi de l'homme avec un sourire ravi, accomplir sa mission n'est plus qu'un jeu d'enfant, il n'a plus qu'à appuyer sur ce point faible et... 

Elle écarquille les yeux alors qu'il la repousse avec une certaine douceur pour l'assassin sans coeur qu'il est et le voilà qui traverse le temple pour aller se réfugier derrière une porte, la jeune femme en reste muette et immobile un moment, peinant à croire ce qui vient de se passer. Son dernier obstacle vient de s'éloigne, vaincu par... un baiser...

"Je n'embrasse pourtant pas si mal..."

Et dans une grimace, elle balade son regard dans l'ensemble du temple à la recherche d'un quelconque être camouflé dans l'ombre, le lieux lui apparait comme plus inquiétant et sinistre encore qu'à son arrivée mais  ses yeux de félin ne remarquant rien d'anormal, elle se dirige aussitôt vers son but, redressant les mains au dessus de ce dernier, elle le contemple un court instant, tentant d'échafauder un plan le moins bancal possible avant de pousser un long soupir et de faire une moue.

"Au diable tous ces plans, je le prends, et je je file !"

Imprudente mais fidèle à elle-même, la jeune chatte pose aussitôt les mains sur l'objet en question sans se demander quelle pourrait être la réaction d'un éventuel fidèle caché dans l'ombre ou même celle de l'assassin qui viendrait à franchir la porte à cet instant précis. Non, elle fonce, tête baissée, serrant les dents et retenant son souffle, elle ne sourit plus vraiment, cette fois, le visage figé dans une grimace de peur, elle s'attend à sentir la froide étreinte de la mort à tout instant, mais tant pis. Elle retient son souffle et pousse un léger gémissement alors que ses mains se referment sur l'objet... elle semble encore en un seul morceau pour le moment... Le trésor est, quant à lui, plutôt léger, c'est déjà ça, elle l'enfouit sous sa tenue de manière à ce qu'on ne l'égorge pas à peine sortie d'ici et elle file vers la porte d'entrée de manière assez hâtive sans se mettre à courir pour autant afin de ne pas attirer trop l'attention sur elle qui sort déjà assez du lot parmi ses ombres sans visage et son âme.

Sortant des toilettes, l’ombre, médusé par l’absence apparente du pirate, regarda un peu partout, scrutant chacun des bancs vides, espérant pouvoir y voir la jeune femme qui n’avait que changé de place. Mais non, elle avait disparue. Probablement avait-elle été offusquée par le comportement de l’homme et était parti sans demander son reste. D’un soupir, il s’assit au premier banc, laissant sa tête balancer vers l’arrière.


Merde, ce que tu peux être nul! Tu l’as fait fuir… Mais attend un instant…


Soudainement, l’ombre compris. Katria ne s’était intéressé qu’à une seule chose dans la chapelle… Posant son regard sur l’autel, ses craintes furent confirmées, le calice avait disparut!  Sautant de son banc, il parti à la course à l’extérieur, espérant pouvoir la voir d’un des côtés de la chapelle. Il ne pouvait pas partir à sa recherche et laisser la chapelle sans défense… Rentrant, abattu, dans la chapelle, l’ombre venait tout juste de perdre le but qu’il avait, de servir et protéger Charon et toutes ses reliques…

T’a échoué, t’es un bon à rien…

Dépité, le jeune homme retourna s’asseoir sur le banc, pour aller finalement enfouir son visage dans ses mains. Le lendemain, les confrères qui allaient prier à la chapelle découvrirent que le calice avait disparut. Cependant, le plus troublant fut le corps de l’homme, allongé sur l’autel, un couteau en plein cœur, il avait fait l’ultime sacrifice. Paix à son âme.

Durant la nuit, je n’avais pas dormi. Je suis resté à mon bureau, attendant patiemment qu’Umiso ne pointe le bout de son nez, me donnant des informations sur la mission que je lui avais laissée entre les mains. Intérieurement, je priais le ciel qu’elle ne se soit pas fait pincé et tué; c’était un bon élément et la perdre ne serait pas profitable.

Monsieur Atayoshi? Katria Umiso souhaiterait vous voir.

Faites la entrer, je vous prie.


Alors que la pirate s’installa dans un des sièges, je posai les coudes sur le bureau, chaque doigt joint avec celui de la main opposé.

Quelles sont les nouvelles?

La jeune femme ne s'est pas arrêtée de courir jusqu'à être arrivée au domicile de son employeur, c'est hors d'haleine qu'elle demande alors à voir Hiro, la relique encore cachée sous ses vêtements. En attendant d'être reçue, la jeune femme reste courbée, reprenant son souffle, son corps encore parcouru par des frissons de peur et d'excitation. Elle venait de réussir à sortir de l'enfer le plus noir dans lequel elle n'avait jamais plongé... de son plein gré, en plus... A faire l'idiote, elle finirait par ne plus avoir autant de chance, un jour...

"J'ai cru que j'allais mourir... J'espère qu'il va me donner un supplément, sinon je démissionne..."

Alors que la jeune femme pousse un long soupir, terminant de retrouver un rythme respiratoire normal. Elle se relève sans un sourire, cette fois et suit simplement la jeune femme jusqu'au bureau de son employeur où elle accepte son invitation à s'assoir avant qu'il ne prenne la parole. Son visage encore légèrement rougi par sa précédente course folle.

"Les... nouvelles ? Vous avez voulu me tuer, c'était ça le but de cette mission ?! J'espère au moins avoir un supplément !"

Elle sort la relique de sous son vêtement, l'envoyant presque au nez de l'homme en poussant un léger cri de rage. Détournant la tête pour répondre, prenant presque un air hautain, visiblement plus qu'irritée par le fait d'être envoyée dans un abattoir pour récupérer une babiole sans autre valeur que celle symbolique. Encore, pour un trésor brillant...

"M'envoyer dans un endroit pareil avec pour mission de récupérer le symbole de leur dieu à la noix ! Vous vouliez pas mort, hein ?!"

La jeune femme fixe son interlocuteur dans les yeux, ses crocs dévoilés et la colère aisément lisible dans son regard. Cet imbécile avait vraiment tenté de la tuer...

"Alors les nouvelles, les voici : Je veux une vraie récompense pour cette mission suicide et si vous osez me renvoyer dans ce genre de galère, je vous jure de vous trouer la peau !"

Elle le foudroie une dernière fois du regard avant de relever le regard vers le plafond... Il n'avait pas dit quelque comme... "Je suis le Maître de ce culte."... Elle avait peut-être commis une petite gaffe là... Elle se mordille la lèvre inférieure puis baisse son regard et offre tout de même un sourire à Hiro.

D’un petit sourire amusé, je regardai Katria pester, disant que je l’avais envoyé à l’abattoir, que c’était la mort certaine… Mais je ne voyais pas ça du même œil qu’elle.

Vous avez ce que je vous ai demandé, vous êtes toujours en vie et vous n’avez même pas une égratignure, pourquoi dites vous que je vous ai envoyé à la mort? Et pour le paiement, il est évident que je vous aurais payé pour vos services, mademoiselle Umiso. Je vous ai confié cette mission parce que je savais que vous réussiriez, tout simplement, alors respirez un bon coup par le nez, et empochez la somme que je vous doit…


À ce moment, je pris une nouvelle bourse de cuir, couleur ébène cette fois, avant de la poser sur la table. Cette bourse contenait six cent pièces d’or et dix pièces de platine, totalisant 10 600 pièces d’or. Une fois que la jeune femme ait compté le nombre dans la bourse, j’attrapai le calice… avant de toquer deux fois sur mon bureau avec mon poing gauche. Presqu’aussitôt, deux hommes entrèrent dans la pièce, à qui je donnai le symbole religieux.


Allez au nord de la ville, et brûlez-le. Je ne veux pas entendre une protestation de votre bouche, Mlle Umiso, c’est mon bien et vous avez été payé pour me l’avoir amené.


Faisant signe aux deux hommes de quitter la pièce, je retournai mon attention sur la mercenaire, qui venait tout juste de terminer sa mission pour moi.

Cependant, si vous jugez votre paiement inégal, que vous croyez mériter quelque chose de plus, je pourrais peut-être arranger personnellement un autre genre de paiement, si vous voyez ce que je veux dire?


Mon regard dur et ma voix autoritaire qui coupait toute envie de débattre avaient subitement changé. En effet, une petite malice flottait dans mes yeux de glace, alors que ma voix se faisait plus douce, mielleuse en fait. Tout ça laissait rapidement savoir mes intentions au sujet de ce nouveau paiement.    

Elle est plus qu'en colère et qu'il ne compte pas s'en sortir si facilement avec quelques belles paroles sur le fait qu'elle soit revenue ici en vie. C'est purement par chance et grâce à cet idiot incapable de soutenir le regard d'une femme qu'elle respire encore en ce moment ! Son visage rougit plus encore au fur et à mesure qu'il parle, elle déteste le ton qu'il prend, comme s'il avait tout prévu.

"Vous pensez vraiment que je suis assez stupide pour..."

La bourse s'écrase sur la table. Le regard de la jeune femme redescend aussitôt sur celle-ci et elle écarquille les yeux dans un cri de surprise. Elle se rue sur cette dernière sans mettre entendre les hommes de son employeur arriver et repartir avec la babiole. Des étoiles se forment dans les yeux de la pirate qui semble aux anges, caressant chaque pièce de la lourde bourse. Finalement... peut-être que ça valait le coup, cette mission... En tout cas, voilà un homme qui sait parler aux jeunes femmes avides d'argent... Elle glousse, rangeant la bourse bien à l'abri des regards et des mains. Elle redresse finalement le visage vers Hiro, éclatante de joie, toute colère semble avoir disparu dans le regard de la jeune pirate qui resplendit en cet instant.

"Finalement... je crois que je vous aime bien..."

Elle glousse mais s'arrête brutalement lorsqu'il reprend la parole pour lui proposer une mission un peu différente des autres. Moins risquée certes mais d'une nature trop... intime pour la jeune femme qui fronce immédiatement les sourcils.

"Je crois que vous vous trompez sur mon compte, très cher... Si mes services sont à votre portée financière... ce genre de mission vous coûterait les yeux de la tête voire plus..."

Elle pouffe de rire et offre ensuite un clin d'oeil et un large sourire à l'employeur.

"Nulle offense là-dedans, bien entendu..." ~

Mais comment osait elle me parler sur ce ton, cette petite garce? Ne savait-elle pas qui j’étais? L’un des hommes le plus puissant de Nexus, si ce n’était de Terra! Ce n’était pas pour rien qu’on m’appelait désormais le Prince des marchands de Nexus! Non, il fallait que je me calme, elle n’était pas du coin, ça se voyait tout de suite. D’un petit rire amusé je la regardai droit dans les yeux.


Pour me dire de payer des services sexuels, vous devez vraiment appartenir à un autre monde; Je suis un marchand d’esclave, ce n’est pas dans ma nature de payer pour un tel service. Comme je  ne suis pas d’humeur à violer une femme qui a un sabre accroché à sa ceinture, je vais vous laisser aller, tout de suite après ça.


Me levant, je me dirigeai vers la bouteille de vin et les deux coupes à côté de celle-ci, où tous trois partageaient une petite table, près du mur. Ouvrant la bouteille, je versai de son contenu bourgogne une petite quantité dans chaque coupe avant d’aller en donner une à la mercenaire. Suite à ce geste, je retournai m’asseoir à mon bureau, avant de lever mon verre vers la jeune femme, un petit sourire en coin aux lèvres.

À une association qui pourrait être encore plus profitable dans le futur.

La jeune pirate prend sur elle pour ne pas exploser de rire au visage de l'homme alors que ce dernier semble manifestement légèrement contrarié si ce n'est plus, il la fixe dans les yeux et elle soutient sans trembler ce regard, le sien pétille de malice et de défi alors qu'un large sourire orne toujours ses lèvres moqueuses.

"Mais très cher, c'est justement pour cette raison que le prix est bien au delà de vos moyens. Je ne suis ni une esclave, ni une fille de joie. Peu d'hommes ont eu la chance, non, l'honneur de poser leurs mains avides sur mon corps. Ne pensez-vous que je ne suis pas plus savoureuse que vos pauvres trainées ? Allons, allons, ne m'insultez pas."

Après cette courte déclaration, Katria lutte contre un rire qui ne semble pas vouloir rester derrière ses lèvres, et malgré tous ses efforts, un léger ricanement se fait entendre. Provoquer un homme puissant, c'est toujours aussi grisant... sauf qu'elle n'a plus tout son équipage derrière elle à présent. Un pari risqué, certes, mais ne pas l'avoir fait aurait été bien trop frustrant.

"Mais n'y voyez nulle offense, très cher ami. Simplement la vérité dite comme elle est. Je manque peut-être de tact... Mais je suis heureuse que l'envie de me violer ne soit pas la vôtre, vous payez trop bien pour devoir mourir ! Encore une fois... je le dis... sans aucune animosité !"

Un autre ricanement alors que son employeur se lève pour aller lui verser un verre. Elle soupire à l'odeur fruitée qui se répand dans la salle : Visiblement, ce n'est pas du rhum, elle a toujours eu du mal avec les autres alcools. Et paf... Il la sert, heureusement, il n'en met que très peu avant de retourner s'assoir, c'est déjà ça. La jeune chatte s'empare de son verre et vient en renifler le contenu avant d'esquisser une grimace de dégoût.

"Dites-moi que c'est empoisonné et que je ne suis pas obligée de le boire... Ca n'a pas l'air fameux..."

Elle relève les yeux vers son employeur dans un large sourire avant de porter le verre à ses lèvres pour une siroter une gorgée, sait-on jamais, elle trouvait l'odeur du rhum écoeurante au début, après tout.

"Et tant qu'il y a de l'or et que je peux garder mes vêtements, je vous écoute."

Un nouveau rire.