Elle était surprise. Non pas que Selina n'ait aucune réaction, puisqu'elle compris rapidement que celle-ci était aveugle, probablement depuis longtemps, mais plutôt de celle de son futur -peut-être- professeur. Ni horreur, ni peur. Pour le coup, Meghann ignora complètement la jeune japonaise, ses yeux restant fixés sur le visage de Gwen. Que pouvait-elle bien penser, de ce spectacle, ou même de Meghann elle-même et des raisons qui l'avaient pousser à faire cela. Elle n'en savait rien. D'ailleurs, la déesse ne savait même pas pourquoi elle avait fait cela, et finalement, ce fut ce dernier constat qui l'ébranla plus qu'il n'en parut, puisqu'elle resta de marbre.
Mais... En effet, dans sa tête, son cerveau ordonné par les principes eut à sa "naissance", Meghann avait toujours agit un peu comme un animal. C'est à dire par une simple relation d'évènement et de réactions. Elle avait été en quelques sortes programmée pour cela, avait-elle toujours pensé, et jusqu'à sa rencontre avec le dieu des lapinous, en fait, c'était réellement ce qui s'était passé. Une guerre, elle observait qui était en tord selon ses principes à elle, et elle le détruisait avant de repartir, à une autre guerre, conflit, ou autre. Mais depuis Kyô, dont elle avait envier la liberté sans se l'avouer, quelques bâtons avaient été mis dans les engrenages de son cerveau, la poussant à réfléchir sur le pourquoi et le comment des choses. Elle avait, à l'instar des autres déités ayant de grosses responsabilités, été taraudée entre le fait de rester sur son podium, avec ses suivants, sa puissance, et de simplement vivre comme... une humaine. Pour être tranquille et faire ce qu'elle voulait, si c'était possible. Et avec Gwen, cette tendance ressortait. C'était ... Elle était pitoyable.
Elle secoua la tête revenant sur terre, enfermant ces quelques pensées dans un coffret bien à l'abri au fond d'elle, et écouta son Isis. Conseiller... Autrement dit un ordre, non ? Mais bon, elle n'en était plus à cela près, n'est-ce pas ? Elle s'allongea donc, sur le ventre comme il le lui avait été demandé, à l'endroit indiquer. L'ambiance poussait à la relaxation, que ce soit par les odeurs, la luminosité, ou bien l'ensemble de rideaux, ou tout autre tissu. Dans cette pièce qui semblait être un autre univers, la déesse, dans sa nudité totale, faisait un peu tâche, mais bien vite, elle fit parti du décor quand elle s'étendit sur le matelas, mettant l'oreiller de coté. Si elle ne supportait pas quelque chose, c'était bien cela. Les oreillers. Ils tordaient le cou, rendant les muscles noueux, et surtout, quand elle essayait d'imiter les humains pour tenter de dormir -ce qu'elle n'avait pas réussi à faire- ce foutu coussin l'embêtait. Elle l'enlevait pour être à plat, mais celui-ci retombait sur elle. Si elle le mettait sur le coté d'un lit, il prenait de la place. Si elle le virait en dehors du matelas, une servante allait obligatoirement marcher dessus, et tomber. Il ne manquait plus qu'une chose, qu'elle porte un plateau avec des boissons pour que son pseudo réveil soit gâché. Bref. Les coussins, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé.
Et alors que ses pensées vaguaient à droite à gauche pour pester contre l'utilité -ou non- des oreillers, elle senti les mains de la japonaise sur sa peau. Un instant surprise, elle eut le réflexe de fouiller dans sa veste pour retirer son arme sans dépense d'énergie... Mais heureusement, de veste il n'y avait plus. Puis le rappel de la situation revint à son esprit, et son bras à l'instant relevé retomba sur le matelas, en douceur. Enfin, la déesse put savourer le massage sans que quoi que ce soit n’interfère avec celui-ci. Sous les mains de la masseuse, les nœuds de ses muscles entrainés -même s'ils étaient plus ou moins remodelés- se démêlaient, et une douce chaleur envahissait son corps. Même si elle avait déjà eu quantité de masseuse, ou de personnes qui y mettaient au moins une bonne volonté, celles-ci n'arrivaient pas à la cheville de Selina. La description des mains de magicienne était un peu faible. Elle était parfaite. Un joyeux parmi les humains, d'après l'esprit de Meghann.
Lorsque les pointes de la poitrine de la masseuse vinrent effleurer son dos, la déesse frissonna. C'était une première. Cela n'avait strictement aucune signification pour la déesse, mais c'était une preuve parmi d'autre que le corps divin ressentait des sensations humaines. A moins que les sensations dites humaines ne proviennent de leur créateur originel... Mais elle s'en foutait. Elle n'était plus là pour penser. Juste sentir, et se détendre. C'était un massage. Les réactions naturellement guerrières étaient à des lieux de réapparaître. Que les mains passèrent près de zones normalement inaccessible, cela ne la dérangeait même pas. C'était une sorte d'abandon. Le frisson qui avait parcouru son corps, plus tôt revint à la charge quand la jeune femme atteint ses pieds.
-Saleté de Zeus, tu m'avais caché cela, et je te le revaudrais...
Son murmure de rage était audible, et si sa voix fut un instant déformé par cette colère soudaine contre le vieux glandeur, son corps resta détendu. Mais alors qu'un son se fit entendre dans la pièce, Meghann continua de fulminer doucement avant de se taire d'un seul coup, sentant les mains de Selina. Il n'y avait toujours que de la détente dans le corps de la déesse et elle n'avait pas fait un geste pour se défendre, ou repousser les mains inquisitrices, mais son esprit s'était déconnecté un petit instant, de surprise. Le corps réagissait, alors que la volonté de son possesseur était autre. C'était anormal.
Quand les mains frôlaient doucement son intimité sans jamais s'y attarder, des frissons parcouraient son corps, qui en redemandait toujours. Et malgré la volonté de le faire taire, et de rester bien à plat sur le matelas, elle ne pouvait s'empêcher d'aller à la rencontre de ces mains quand celles-ci s'éloignaient. Décidant de se mettre à réagir en humaine et de remplir des poumons avec de l'air, pour respirer comme une mortelle, elle laissa un son passer entre ses lèvres. Non. Définitivement, ce n'était pas normal, mais elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce qui se passait. Étrange... Sa respiration était un peu plus rapide que la normale, et quelques ronronnement de contentement assez discrets s'échappaient de sa bouche. C'était étrange. Mais c'était … bien.
Frémissante, elle l'était. Le corps divin, sous les doigts de Selina, vrillait de sensations jusqu'alors ignorées. Meghan eut un petit rire quand elle entendit les paroles de sa masseuse. Et sans se soucier qu'elle était une déesse, et cette dernière, une humaine, elle la reprit d'une voix douce, apaisée, alors que Selina disposait des pierres chaude sur son corps soudainement délaissé.
-Comme je l'avais dit, ce corps, c'est tout simplement une peau au dessus de la réalité des choses, dont je garde le souvenir pour de nombreux siècles. Ceux dont la lame, fut une époque, ou ceux dont les armes à feu, puisque cette époque présente est définitivement laide sur ce plan-là, ont réussi à me toucher garderont une trace de leur existence à travers les siècles à venir, et les siècles passés. En tant que déesse de... en tant que la déesse que je suis, je ne possède pas le pouvoir d'unitemporalité. Je coule sur le temps plus ou moins à la même vitesse que les humains. Je ne suis pas un point fixe qui suit le temps, mais une longue droite qui s'étend au fur et à mesure que le temps s'écoule. Si vous ne comprenez pas, il faut juste comprendre que si j'avais ce don d'unitemporalité, je ne serais qu'une. C'est à dire, que si j'étais présente dans le temps présent, quelqu'un capable de remonter le temps ou de le parcourir plus vite que la normale, ne pourrait me rencontrer. Imaginons qu'il fasse un bon en avant de dix ans. Il ne me rencontrerait pas, puisque je suis présente dans le passé. Mais malheureusement, je ne possède pas ce don-là. Que je sois immortelle est une chose, mais je suis tout de même contrainte à suivre certaines règles. C'est un peu ironique quand on sait que je peux me téléporter n'importe où du fait de mes devoirs, mais c'est aussi une des raisons qui font que je ne peux m'occuper de tout en même temps. Je ne suis qu'une. Mon attention est fixé sur plusieurs mondes, et les conflits sur l'un ou l'autre occupent sans cesse mon esprit, sauf pour l'instant où je l'ai complètement fermé jusqu'à ce que cette expérience s'achève, et je dois à chaque instant faire un choix. Si je choisi tel conflit, alors de l'autre coté de Terra, ou sur un autre monde, les autres guerres continuent. Les dieux ne sont pas tout puissant. Ce serait trop simple. Ils n'ont normalement même pas à intervenir autant que je le fais. Mais bon... Le vieux n'avait qu'à se plaindre à lui-même.
Elle finit en ronchonnant, pour changer. Pendant qu'elle parlait, Isis qui s'était absentée sans que la déesse ne s'en rende compte, avait finit par revenir près d'elle, pour lui chuchoter quelques mots à l'oreille. Irina, c'était donc son nom, celle dont elle avait sauvé... peut-être pas la vie, mais d'un joug insupportable. Jusqu'alors, elle ne s'était pas encore arrêtée plus de quelques minutes dans le camp restant lorsqu'elle agissait, du coup, même si « on » savait que la déesse de la paix était venu mettre fin à cette guerre stupide, personne ne l'avait vraiment vu plus que cela. Le formulation de Gwen, cependant, ne lui plut pas vraiment. Avait-elle sembler se soucier d'un bien être quelconque ? Non. L'humaine n'avait vraisemblablement pas vraiment tout compris de son rôle exact... Mais bon, c'était une simple humaine après tout. Et si la formulation était mauvaise, l'idée en elle-même était peut-être intéressante.
Elle hocha donc la tête, silencieuse, et libérée de tous poids pour se lever, toujours nue et toujours sans gêne. Son corps ne frissonnait plus de plaisir, le quart d'heure ayant fait son office, pour la déesse, quand elle s'approcha de la russe. Dans son état d'esprit un peu embrumé par le traitement, et le massage, sa seconde peau s'effaça peu à peu pour laisser place aux nombreux sillons tracés sur sa peau. Et elle tenta plus ou moins d'imiter Selina, posant ses mains qui ne devaient plus avoir grand chose d'agréable sur les épaules de la jeune femme.
La tentative, même si un peu maladroite, était finalement tout à fait honorable, la déesse connaissait le corps humain, et elle avait disséqué durant sa longue vie divine de nombreux corps, de plus, pour tuer rapidement, plutôt que de tout trancher d'un coup, elle se contentait parfois de blesser, ou de rendre impotent. Toujours est-il qu'elle connaissait certains points de pression qui pouvaient être peu agréable, et elle savait donc les éviter. C'est donc plus dans l'optique d'éviter de faire du mal que de faire du bien qu'elle commença à masser de ses pousses, derrière les épaules, au dessus des omoplates, avant que les autres doigts ne rejoignent le dos de la blonde pour s'y étaler en étoile.
Malgré la dureté des doigts en eux-même, la peau abimée, les muscles de fer, on pouvait sentir que Meghann y mettait du sien pour paraître douce. La déesse de la paix qui s'acharnait à faire un foutu massage, voilà qui devait être amusant d'un point de vue extérieur, pensa-t-elle un instant avant de chasser cette pensée pour revenir à son boulot. Elle laissa ses mains descendre lentement le long de son dos, suivant les cicatrices qu'elle-même avait dans le dos, en traçant des traits imaginaires sur la peau où quelques traces qui provenaient sûrement du traitement de la veille restaient présentes.
Un instant, en les sentant sous sa peau déformée par les mauvais traitements, ses cheveux crépitèrent un peu, une chaleur s'élevant dans la pièce avant de disparaître rapidement. Elle était ici pour apprendre, pas pour les tuer. Pas pour la tuer. Et passant sur le coté, évitant les rondeurs qui ne signifiaient pas grand chose pour la déesse, elle descendit sur les cuisses, malaxant avec attention les muscles, ceci relevant plutôt d'un intérêt guerrier qu'autre chose, descendant sur les mollets, mais elle n'alla pas sur les pieds. Elle n'avait pas les connaissances nécessaire pour faire quoi que ce soit à cette partie du corps. Si Selina était une masseuse expérimentée, ce n'était pas son cas. Du coup, elle fit selon ses souvenirs, et retourna sur les fesses de la blonde.
Suivant d'abord les courbes pour les contourner, arrivant aux reins, elle s'y arrêta pour descendre d'un doigt sur chaque lobe au centre des rondeurs avant que ses mains n'en prennent possession. Encore une fois, pour Irina, la sensation de telles mains devaient être étranges, car elles étaient creusées de nombreux sillons, mais la déesse se mordait doucement la lèvre pour se concentrer sur l'instant présent. La paix n'importait plus vraiment, mais elle s'arrêta là, prouvant son manque flagrant de connaissance. Elle paraissait peut-être un peu stupide, mais elle n'avait ni le talent, ni la peau douce -en cet instant du moins- de Selina, et elle n'avait pas non plus d'expérience de le domaine des rapports charnelles comme pouvaient l'avoir son Isis, et Irina.
Du coup, il ne restait rien, lui insuffler un peu de puissance divine ferait peut-être l'affaire, sûrement, même, les deux prêtresses qu'elle avait eues qui avaient atteints ce stade s'était effondrées en tremblant, poussant des gémissements étranges. Et il y a quelques minutes, Meghann avait observé son propre corps qui avait réagi de façon analogue. Mais Irina n'avait pas été préparée, que ce soit mentalement ou physiquement, et la déesse ne pouvait se permettre d'agir ainsi sur des mortels qui ne connaissaient pas la vérité. Du coup, elle s'assit par terre, tournant la tête vers Gwen, un air interrogateur sur le visage.