Non seulement cette morsure, aussi bien placée soit elle, ne lui faisait pas "trop" mal, mais, c'était bien le genre de choses qui faisaient frissonner Khaléo, plisser un peu ses yeux d'une petite source de plaisir un peu bestiale, et, finalement, poser un regard attendri sur ce comportement de sauvageonne, mal éduquée, il aimait ça les êtres un peu différents ayant des manies et des mimiques les rendant, à la fois trop rares pour mourrir, et trop unique pour survivre, c'est sûrement cette propension à tout mordre qui l'a conduit à cette situation et ça lui rappelle une fois de plus que lorsqu'on est un tant soit peu différent des enfers d'intolérance vous tombent sur l'coin de la gueule.
• Ouais... 'fin y a des poils.. Hihihihi.
Il n'hésita pas, a aller planter ses doigts dans ta bouche, pas par perversité non, là, c'était pour vérifier ta dentition, étirer un tout petit peu tes lèvres, poser son regard d'un coté à l'autre de cette jolie dentition.
Tu pouvais regarder son épaule, et même vérifier toutes les interstices de tes dents si t'en avait envie, y avait pas un copec d'un seul de ses poils très fin, dense, au moins deux fois plus dense et fins qu'une cellule de peau à la surface de son corps, autant dire que, ouaip, c'était blanc mais pratiquement aussi parfaitement lisse qu'une peau de bébé hein, seules quelques rayures, étaient elles un tout petit peu plus fournies en touffe duveteuse, ses oreilles ainsi que sa queue, mais ça faisait longtemps qu'il ne "muait" plus, qu'il ne grandissait ni ne vieillissait plus.
Donc il venait de vérifier lui même, pour pouvoir démentir, sa voix était toujours parsemée d'une granularité rauque, ronronnant sur les "Rrr" pour les allonger brièvement, et rallongeant les "Sss" en les feulants là aussi, de façon courte, ajoutant son petit grain de sel suave à sa voix.
[-je vais écrire cette phrase de façon mal orthographiée juste pour l'exemple de la phonétique-]
"-Pas l'ombRrre d'un "poil" dans Tah bouche... PaRr contrre à l'odeuRrr de Ton haleine de goSsse mal nouRrrie, il me Sssemble que Sssa -je sais normalement c'est ç hein- fait longtemps que t'as pas prris un vRrrai Rrrepas, pas vrrai ?..." -ça sera l'unique phrase écrite de cette manière afin de nourrir l'exemple-
• Hm. Oui. J'ai la dalle. Rien grailler depuis... Oh, depuis c'matin.. A part ce que ces... (idiots ? Trop léger. Connard ? Pas tout à fait adapté. Enculés ? A vrai dire, c'est plutôt elle qui l'avait été.)porcs... (Ouais, ça sonne juste.) Appellent leur semence, leur jus de vie. Hihihihi. Quels cons.
"-En effet, ça ne doit pas être, très nourrissant, hmm ? Sauf lorsqu'il est composé pour 75 % d'une alimentation à base de fruits... là, on peut parler d'eau de vie... Mais j'crois que tes "amis", à l'odeur que je sens dans cette ruelle là, pfouah, ont pas l'once de ce genre de connaissance... Mais que veux tu, on peut pas d'mander au simplet de base d'avoir une hygiène alimentaire digne de ce nom..."
• T'es quoi au juste ? Et pourquoi tu cries pas comme les autres quand je mords ? Oh. C'est pas assez sensible ton épaule ? Peut-être que le cou... Ou les doigts... Ou la queue...
Il raffermit son étreinte et, te portes un peu dans ses bras, drôlement facilement d'ailleurs, la créature est grande, et toi , t'es pas loin d'être petite quand même, il te regarde dans les yeux, il a toujours ce foutu regard, terriblement intense et plissé lorsqu'il scrute quelque chose comme si ses pupilles félines, tranchantes comme des lames de rasoir et perforantes comme des tisons chauffés a blanc, essayaient de violer ton âme sauvagement dans tous les sens, de te faire sentir comme une délicieuse goutte de sang fumante tombée d'un bout de barbaque cuisant exprès au dessus de la cage fermée d'un tigre affamé volontairement depuis des semaines, dire que tu pouvais en avoir peur serait un... euphémisme, par contre la douceur et tendresse avec laquelle il t'enlaçait dans ses grands bras bien gainés et musclés contrastait étrangement avec cette sensation un peu désagréable, qu'un premier de ses regards plantait dans le tiens, probablement que tu finirais par t'y habituer parce que c'était, un trait bien involontaire qui l'avait conduit à s'en prendre plus d'une dans la gueule pour rien.
"-T'es bien curieuse, je vais juste te dire que, j'ai été initié un peu trop tôt dans la vie à des douleurs bien plus insupportables que tes délicieuses petites dents sur ma chair, et..."
Non, il répondra pas à "t'es quoi au juste" alors qu'il aurait préféré que tu lui demande son nom plutôt que d'chercher d'entrée à le mettre dans une putain de case...
Bon, il fut interrompu par ton ventre criant famine, il te reposa au sol et te pris par la main, presque comme le ferait un père avec son gosse, ce qui, de toute façon avec la différence de taille entre lui et toi, n'est pas si loin d'appuyer cette impression.
"-...Allez, viens, on va aller t'chercher un truc que tu pourras manger sans faire couiner personne, t'as besoin de te faire les dents sur quelque chose d'un peu plus consistant."
Il t'emmennes à travers les ruelles des bas fonds, de toute façon faut pas trainer par ici, on passe pas forcément par les ruelles les plus propres qui soient, mais lorsqu'il y a par exemple, un obstacle, un muret, un chambrant de porte déglinguée, la grande créature te prends à chaque fois entre ses grandes pattes ou te pose sur son dos bien large par rapport à la taille bien plus fine de ses hanches, et saute par dessus le tas de gravats et détritus, même parfois au dessus de murs, ah, merde, tu vois, sur celui là des connards ont cru bon disposer des bouts de bouteilles brisées des tiges pointues en fer et barbelés fichés dans du goudron, je m'entaille les mains et les genoux en plus de me planter la chair des giboles sur l'une ou l'autre pointe, mais je passe rien à foutre le mal est fait maintenant, en plus de ça, ça va déchirer un peu plus mon pantalon en cuir noir, déjà bien lardé de lacérations affichant ses jambes, mais tant pis il va pas se plaindre même si certaines plaies saignent un peu comme vache qui pisse, la seule chose qui semble exprimer un peu de douleur chez le nordique, car la carrure d'un nordique provenant du fin fond de la russie par delà la sibérie, il l'avait, ça faisait partie du lot, il attérit donc de l'autre coté et, se rend finalement compte de la raison de la présence de pics, et objets coupants disposés sur les murs.
Y avait une paire de tête de loubards qu'il avait justement vues affichées , placardées dans quelques unes des rues des bas fonds, d'autres criminels trafiquants d'organe et j'venais, par le plus grand des hasards , le hasard faisant bien les choses parfois, de tomber sur un de leur petit entrepôt caché en pleine ville, mais ces cons là, pour protéger la marchandise, ils avaient quand même toute une panoplie d'armes à distance, si j'avais été seul, j'aurai pas hésité une seconde à foncer dans le tas, mais là va falloir la jouer infiltration...
C'est en ballotant la petiote sur mon dos, que je me met à longer l'ombre des murs et des coins de cette grande cour, ou est disposé plusieurs batiments, véhicules, quelques véhicules pour transporter les pièces, j'attends qu'une sentinelle refasse son p'tit tour habituel et, ne se montre au coin du muret ou je l'attends, paf, j'enserre sa tronche entre mes deux grosses mains et je serres, me servant du katzen kunst pour lui envoyer une décharge de ki dans la poire, il a l'impression qu'on lui passe le cerveau au micros ondes, bientôt du sang lui coule par le nez et j'm'arrêtes avant que je ne lui provoques réellement des lésions au cerveau, il est hors d'état de nuire celui la, et je le traines jusqu'a l'arrière du batiment, bien hors de vue.
On passe comme ça, et je dois faire des trous dans le grillage donnant sur la rue, alors qu'on est planqués derrière une remorque, je sais qu'il faudra que je revienne ici pour un futur contrat, autant joindre l'utile à l'agréable et, a son travail, j'ai donc bien repéré l'endroit pour plus tard.
Nous revoilà enfin dans la rue, j'me ballade toujours avec le petit machin sur mes épaules, y a une auberge au coin, je regarde quand même avant de traverser la rue, tu sais avec ma poisse légendaire, j'me ferai bien renverser, bref, après ce petit bout de chemin ma foi bien sympathique et mouvementé, nous voilà enfin aux portes, ou plutôt à l'escalier d'une auberge pas très fraîche mais, qui fera l'affaire pour cette nuit, les murs sont aussi dégueulasses, lorsqu'on descends, que le reste des bas fonds, mais l'intérieur est quand même assez standing, même si on se serait un peu cru dans un bar à pute, puisque quelques grandes femmes bien roulées dansaient sur leurs tiges d'acier disposées au centre de quelques tables, c'était peut être pas un endroit où l'emmener mais, je pense qu'elle en a vu d'autre ces dernières 24 heures.
On s'approche du bar, et je t'ai toujours sur les épaules, tu remarqueras que j'ai jamais demandé ton nom, tu me l'a pas demandé non plus, tout ce que t'as demandé, et c'était pas très poli de ta part, c'est "ce qu'il était" avant même de demander son nom, bah, il a quand même quelques principes indécrotables de politesse, mais il t'en fera pas le reproche, il dira juste "rien", il le note, mais ça l'indiffères, c'est pas comme si on le désignait pas de "chose" les trois quart du temps avant de s'intéresser à son nom.
"-Tu prendras quoi petite ? D'ailleurs, c'est quoi ton nom ?"
La musique un peu tendancieuse, parsemée de "haan" des "humms" et de l'épanchement de chair de l'endroit couvraient à moitié la voix du mercenaire, qui commençait à croire qu'il aurait peut être du marcher un peu plus longtemps dans la rue plutôt que de s'engoufrer ici mais il pouvait pas savoir, l'enseigne dehors ne donnait aucun indice sur ce qui se tramait là d'dans hein...