Première nuit...[PV : Wusu]

Lentement et d’un air hésitant, la flamme d’une chandelle allumée depuis bien des heures valsaient de gauche à droite et d’avant à arrière, créant un halo de lumière dans chaque coins de la chambre, tours à tours. Apposée sur une table de chevet, déplacée au bout du lit, elle était à la fois le centre et la seule lumière capable d’illuminer la sombre pièce habitée que d’une personne, une jeune femme. Les mains de la comtesse s’approchèrent lentement de la flamme orangée, la touchant presque du bout de ses doigts tellement elle était proche, ce n’était pas une sorte de mutilation, bien au contraire. Cette nuit était froide, voir, glaciale. Il ne pleuvait pas, mais le ciel était assombrit à son plus haut point et le vent faisait claquer les branches des arbres rabougris contre les vitres et murs de la taverne. Comme première nuit hors de son manoir, la comtesse de Daelys était servie; elle avait sa première expérience d’une nuit intensément froide, et, il fallait l’avouer, la chambre louée n’était pas réellement bien adaptée à la situation. Elle était petite, mal insonorisée car on entendait le vent glisser entre deux planches de bois. Le lit baldaquin comportait qu’une seule mince couverture rougeâtre et deux oreillers ayant perdus leur confort depuis belles lurettes. Aucune cheminée pour y faire brûler du bois, aucun tapis pour réchauffer ses pieds nus, rien. La petite pièce n’était meublée que d’un lit, d’une armoire, d’une table et d’une chaise accotée contre le mur, près de la porte. C’était tout ce que la jeune femme voulait payer, histoire de ne pas attirer l’attention sur elle. Agir comme elle le devrait n’était pas conseillé si elle voulait ce faire le plus discret possible. Donc, la plus piteuse chambre et le plus piteux des repas était au menu, même si ça allait lui coûter un rhume et, peut être, des brûlements d’estomac. Tout doucement, son corps se redressa, se laissant glisser vers la commode de la chambre, l’ouvrant du bout de ses doigts en cherchant à l’aveuglette, quelque chose à se mettre sur le dos de moins… voyant. Il était vrai que des vêtements de haute gamme ne passait pas inaperçu parmi les femmes vêtues très, très, très légèrement… Il fallait donc, pour sa sécurité peut être? Ou simplement pour le plaisir de paraître normal, se déguiser. Prenant doucement un top croisé rouge vin, une jupette noire allant jusqu’à ses chevilles, mais déchirés du bas jusqu’en haut des cuisses presque partout et, finalement, un foulard dans la même teinte. C’était assez vexant de simplement regarder ses bouts de tissus, car, ce n’était que ça… Mais bon, il fallait jouer le tout pour le tout. Donc, rapidement, Heilayne se déshabilla, déposant ses vêtements dans l’armoire pourrie et entama de se vêtir. Le top était un peu petit pour sa poitrine, la jupe noire assez… sexy… Ses pieds étaient nus chaussés; c’était vraiment gênant d’être aussi à découvert…

« Bon… »

Souffla-t-elle d’une voix hésitante en rabattant sa chevelure nouée sur le haut de sa poitrine. C’est l’heure, poursuivit-elle. Ce n’était certes pas comme cela qu’Heilayne prévoyait passer ses ‘’vacances’’, mais tout ça pouvait être amusant. D’un pas à la fois déterminé et hésitant, la comtesse se dirigea vers la porte de sa chambre, l’ouvrant lentement avant de la refermer derrière elle. Aussitôt sortie, déjà, les regards de quelques hommes assit à l’étage se laissèrent balader sur le corps presque à découvert de la jeune femme. Affreusement gênée, l’on ne sait vraiment ce qui la poussa à ne pas retourner dans sa chambre, au contraire, elle opina du chef et entreprit de descendre l’escalier marche par marche, jusqu’à la toute dernière. Bien qu’elle n’osait relever la tête, Daelys sentait bien les regards pesant sur elle, elle n’était pas folle et encore moins aveugle; mère nature lui avait fait cadeau d’une très belle silhouette et d’une poitrine volumineuse, à son plus grand regret… Malgré la gêne qui consumait son corps et rougissait ses joues, la jeune femme gardait une certaine élégance dans ses mouvements, autant lorsqu’elle ce dirigea vers une table dans le fond de la taverne que lorsqu’elle y prit place. La tête légèrement penchée vers l’avant, le regard rivé sur la table de bois, Heilayne n’osait bouger, n’osait respirer trop fort de peur d’attirer l’attention, elle voulait simplement ne pas s’enfermer à double tours dans sa chambre, piteuse chambre et se mêler au ‘’paysage’’.

De fortes bourrasques de vents se firent entendre lorsque Wusu Kaldyn entra dans l'auberge du Coucher de Lune. Tout les habitués de la place le fixèrent intensément puis retournèrent à leur chope dès qu'il referma la porte, les vents ne devenant plus qu'une plainte lointaine.

Bien qu'il faisait atrocement froid, il avait décidé de quitter le palais pour se désennuyer un peu. Il espérait, avec un peu de chance, de voir quelques visages amicaux. Car depuis son retour, il n'avait pas  pu retrouver tout ceux qu'il avait quitté dix ans plus tôt.

Il scruta donc l'intérieur de la taverne, dans l'espoir de voir lesdites connaissances. Malheureusement pour lui, l'endroit semblait être presque entièrement rempli d'ivrognes et de serveuses toutes moins vêtues les unes que les autres Mais son regard stoppa net sur une jeune femme assise silencieusement dans le fond de la salle. Elle semblait pensive, presque dans la lune.

« Comme elle est magnifique, que fait-elle dans un endroit pareil? » se demanda Wusu.

Subjugué par sa beauté, il entreprit de converser avec la belle inconnue qui fixait toujours la table. Arrivé devant elle, il sourit puis toussota légèrement avant de s'adresser poliment à elle.

« Pardonné moi, mademoiselle? Je suis désolé de vous importuner ainsi mais puis-je m'asseoir à votre table? Vous semblez bien seule en cette glaciale soirée. » fit-il en tentant de ne pas trop la surprendre.



 

Le regard rivé sur la piteuse table qui, à première vue, avait du être construite il y a de ça des lustres, Heilayne expira un petit soupire d’entre ses douces lèvres rosées, tentent de ne pas trop attirer l’attention sur elle… C’était peine perdue, fallait-il croire, mieux aurait-elle du aller se mêler à la foule en imitant les femmes de joies, mais hélas, son rang social lui interdisait de faire une telle chose, que ce soit pour se protéger ou pas. De plus, le trois quart des hommes dans cette auberge étaient des saoulons, il devait y avoir en tout une 100en de chopes de bières posées sur les tables dans le même état que la sienne, et pourtant, qu’une 20en d’hommes. Ses paupières très légèrement maquillées d’un khôl noirâtre s’ouvrirent un peu plus, laissant son regard noisette ce balader sur l’ensemble de la pièce. Un sursaut prit tout son corps lorsque la porte s’ouvrit brusquement, laissant entendre le vent qui faisait rage, dehors, avec une telle intensité que ça faisait peur…! Une vague de froid entra dans la pièce en même temps qu’un bel homme, faisant frissonner tous les corps des femmes du à leurs vêtements se résumant à de simples languettes de tissus. Heilayne ne faisait pas abstraction à la règle, ses mains se posèrent sur ses bras, grelottant en mordillant sa lèvre inférieure. Par chance, elle était dans le fond de la pièce, aucun homme n’aurait pu la voir et venir lui demander de la réchauffer, comme la plus part le faisait avec les catins de services au bar.

« Hm?... »

Sursautant un peu, la comtesse releva légèrement le menton, déposant la prunelle de ses yeux sur son interlocuteur. Tien, c’était le même homme qui avait fait entré le vent glaciale dans l’auberge! Un petit sourire vint étirer les lèvres de Daelys, redressant un peu son dos pour s’asseoir d’une manière un peu plus convenable.

« Oui bien sûr, faites! Hrm… » Toussant un peu, Heilayne tentait bien que mal de cacher ses bonnes habitues. Autant dans la langue, que dans sa posture… Mais hélas, ce n’était pas gagné d’avance… Oh non… Vraiment loin! « Je veux dire… Oui, vous pouvez prendre place messire… Et pour vous répondre, vous savez, je préfère être seule qu’en mauvaise compagnie, mais ne vous en faites pas hrm… Je ne veux pas dire par là que vous l’êtes…! »

S'assoyant face à Heilayne, il ne pouvait s'empêcher d'admirer son regard. Quelque chose dans ses yeux l'envoutait, sans doute ses deux petites noisettes qui lui donnaient un regard rempli d'innocence.

« Oh j'oubliais! Je me nomme Wusu Kaldyn, enchanté mademoiselle. »

Maintenant qu'il était en face d'elle, il pouvait mieux l'observer. Ses cheveux, son visage, ses yeux, sa peau, ses formes...Décidément, elle était bien plus belle que les paysannes qu'il avait fréquenté pendant  son « exil ». Elle devait faire partie de la noblesse, ses mains n'ayant vraisemblablement jamais connu le travail manuel, mais pourtant il ne l'avait jamais vu à l'intérieur du palais. Comme cela l'intriguait, il se promit d'en apprendre un peu plus sur la belle inconnue.

« Avez-vous faim? Désirez-vous une boisson? » demanda-t-il, en souriant légèrement comme toujours.

[Hrp : +1 dans ton Kama Sutra, j'aime bien rp avec toi ^^]

« Kaldyn?... » Étrangement, ce nom lui disait quelque chose. Dans les rangs de la noblesse, tous se connaissaient, tous avaient des particularités et cetera. Ce simple nom commença à la faire trembler, et si elle lui disait son nom, sa réputation pourrait en prendre un coup! Ses dents blanches vinrent commencer à mordiller sa lèvre inférieure, encore une fois, serrant un peu plus pour ce faire mal, histoire de remettre les pieds sur terre… Ses mains, déposées sur ses cuisses commencèrent à se pressées l’unes contre l’autre, sentant la gêne monter en elle tel la lave dans un volcan en éruption; que devait-elle faire?! Inventer un nom? C’était beaucoup moins dangereux, donc oui, il le fallait. Reprenant son calme lentement, en fait, faussant un calme, Heilayne étira un beau sourire.

« Enchantée… Je suis Layne… » Opinant de la tête par respect ou plutôt, pour se convaincre elle-même, la comtesse gardait un constant sourire sur ses lèvres, tentent de garder un calme malgré son corps congelé et sa tête bouillante. D’autres paroles sortirent des lèvres de son interlocuteur, sans même lui laisser le temps de les terminés, preuve de sa gêne, elle le coupa pour répondre. « Je meurs de soif!»

« C'est un magnifique prénom que vous avez, mademoiselle Layne. »

Il fut amusé lorsqu'il remarqua le comportement étrange d'Heilayne à la révélation de son nom. Sans doute avait-elle reconnue son nom, la famille Kaldyn étant une famille relativement puissante et connue. Elle semblait quelque peu mal à l'aise, gardant ces mains dessous la table.

Il se surprit à imaginer ces frêles mains posées sur ces cuisses, de magnifiques cuisses aussi douces que de la soie...Puis d'autres images lui vinrent à l'esprit.

Décidément, elle lui faisait de l'effet cette Layne.

Il hocha de la tête à la réponse de la Comtesse puis interpella une serveuse qui passait à proximité, commandant un pichet de leur meilleur vin et deux coupes.La serveuse opina et repartit vers la cuisine, traversant une nouvelle fois la marée d'ivrognes.

« Dites-moi, que fais une femme aussi élégante que vous dans un endroit pareil? J'espère que ma question n'est pas trop indiscrète. »

 

« C’est bien… C’est gentil… Merci »

Son cœur ne cessait de battre, la gêne et la peur montaient en elle telle la lave explosant, sortant d’un volcan en éruption. Elle ce devait, oui, elle ce devait d’agir comme une paysanne, ou plutôt comme une catin de service, prête à tout pour se faire payer un peu n’importe quoi, mais comment devait-elle s’y prendre? Elle qui, habituellement ne parlait que très peu devait, ce soir, parler plus et se mettre en ‘’valeur’’, bien que sa tenue le faisait déjà, beaucoup! Ses mains commencèrent à se presser l’unes contre l’autres encore un peu plus fort, martyrisant ses doigts en les serrant sous la gêne et l’angoisse qu’elle éprouvait. Heilayne devait ce reprendre, si non, elle aurait tout fait ça pour rien, pour absolument rien! Donc, d’un air déterminée, elle redressa un peu la tête, laissant étirer un beau et doux sourire à l’intention de son interlocuteur. Peu importe, il ne devait la reconnaître, peut être ne connaissait-il même pas les Daelys, dans ce cas, c’était très bien.

« Élégante? Oh, vous me trouvez élégante? »
Arquant un peu la tête de côté à la remarque, la comtesse déguisée laissa aller un petit rire cristallin, posant le revers d’une de ses mains contre ses lèvres pour le retenir. Son regard s’abaissa alors un peu sur ses vêtements, les tâtant un peu sous les yeux du noble, non pas sans gêne, mais plutôt, sans laisser paraître qu’agir ainsi la gênait.
« Je venais trouver un peu de chaleur avant de retourner à ma chambre, il faut dire qu’avec les peux de moyens que j’ai… Mon seul luxe ce résume à être une pièce congelée ou le vent s’amuse à entrer…! »

Laissant aller un second rire suite à ses paroles, sa tête se releva et ses mains cessèrent de jouer après ses vêtements assez osez. Visiblement, elle tenait et jouait bien son rôle la comtesse, même si le mensonge était son pire ennemi du à ce qu’elle ne sache l’utiliser, dans sa vie, elle avait souvent invités des comédiens à jouer dans son manoir; donc, elle prenait exemple sur eux!
« Et vous, sieur Kaldyn, que faites-vous ici? »

Il n'arrêta pas de l'admirer alors qu'elle rajustait ces vêtements, mettant encore plus en valeur son corps superbe. Était-ce un signe qu'elle désirait qu'il aille plus loin ou jouait-elle simplement avec lui?

« Je m'ennuyais, seul dans mes appartements du palais...Je suis donc venu ici pour trouver un peu de chaleur et de compagnie en cette froide soirée...Chaleur que j'ai finalement trouvé dans votre divin sourire. »

La serveuse arriva alors qu'il terminait sa phrase, déposant le pichet de vin et les deux coupes demandées. Il la remercia et paya, lui donnant un généreux pourboire.

Il servit le vin à Heilayne en premier, puis remplit sa propre coupe.

« J'espère que vous l'aimerez, on ne peut trouver mieux dans ce genre d'établissement. » fit-il avec un léger sourire, la fixant toujours dans les yeux alors qu'il prenait une gorgée.

Poussé par une soudaine vague de courage, ou bien de stupidité, il entreprit de frotter doucement sa jambe contre la sienne. Bien qu'il était habituellement beaucoup plus patient que cela, il n'en pouvait plus d'attendre devant cette si belle femme. Il devait en avoir le coeur net.

 

Laissant aller un doux sourire suites à ses paroles, Heilayne entreprit de lui répondre, mais la serveuse arriva en la coupant net. Sursautant légèrement du à la nervosité ou peut être simplement du à la surprise, la comtesse releva un peu le menton, suivant ses mouvements du regard. Tout doucement et d’une poigne délicate, elle subtilisa la coupe, la rapprochant vers elle tout en laissant le liquide se fracasser contre les parois vitrés de sa prison. La faisant tourner un bref instant en rond, son regard se releva, venant se reposer sur son interlocuteur des plus charmant, mais des plus… dupé? C’était le cas, s’il savait ce que la jeune femme avait en tête, mais en fait, qu’avait-elle en tête? Elle était descendue pour se réchauffer et avait entreprit de prendre l’identité d’une catin, mais jamais elle n’avait pensée qu’elle devrait agir aussi longtemps comme tel, et… Agir encore plus longtemps. Quand est-ce que tout cela devait cesser? Hei n’osait trop y penser, l’alcool devrait l’aider à lui faire oublier un peu tout ça, espérons! Rapprochant le vin de ses douces lèvres rosées, elle vint y quérir une petite gorgée, laissant un petit sourire se dessiner sur son minois.

Certes, ce n’était pas le meilleur vin, il devait avoir été bon marché ou qu’importe, elle le savait, elle goûtait presque de l’eau sucrée, mais dans son mensonge, elle ne connaissait pas les vins, elle n’était qu’une femme de base à qui tout lui satisfaisait, donc, étirant son sourire, Layne vint prendre une plus grosse gorgée, déposant la coupe sur la table par la suite.
« Oh? Je le trouve délicieux! »

Jouant un peu avec sa coupe du bout de ses doigts, sans jamais fuir le regard de Wusu, un frisson parcouru tout son corps lorsque, subtilement, sa jambe vint se frotter à la sienne. Une petite teinte rosée prit possession du visage de la femme, mais ne l’arrêta pas pour autant. Bizarrement, elle avait envie de se mêler à son jeu, donc, à son tour, elle entreprit de caresser sa jambe de la sienne, effectuant de lents mouvements d’haut en bas. Ses mains prirent une seconde fois sa coupe de vin, quérissant une gorgée ni trop grosse, ni trop petite, avant de parler sans pour autant cesser ses caresses qui commençaient à monter un peu plus haut, du bout de son pied nus chaussé.
« Il fait très noir dehors, ce serait dangereux que vous partiez si tard, alors je vous conseillerait d’aller demander une chambre, à moins qu’il n’y en ait plus de libres… »

Affichant un petit sourire amusé, joueur, Heilayne prit une autre gorgée de son vin, le regard pétillant.

Layne s'adonnait à son petit jeu, caressant à son tour Wusu du bout de son pied. Son pied montait de plus en plus et il commençait à se demander jusqu'où elle oserait aller.

« Vous vous souciez de ma sécurité? C'est admirable de votre part. Malheureusement, je crains qu'il ne reste plus de chambre disponible. Du moins, c'est habituellement le cas en cette heure aussi tardive...Il semble bien que je vais devoir retourner à mes appartements, seul...À moins que... »

Il prit une autre gorgée de vin, répondant à son pétillant regard par un sourire en coin.

« À moins que vous ne désirez quelqu'un pour vous tenir au chaud pour la nuit qui s'annonce des plus froide. »

« À moins que…? »

Parlant sur un ton théâtrale, faussant qu’elle ne sache pas déjà sa demande, Heilayne prit un air innocent, quérissant une petite gorgée du bout de ses lèvres. Bien qu’habituellement, sa gêne aurait prit le dessus et l’aurait empêchée tout approche de ce genre, aussi assurée que celle-ci, Heilayne s’amusait, dans un sens. Elle avait beau ne plus se reconnaître, c’était ce qu’il fallait. Si elle-même ne se reconnaissait pas, alors personne ne le ferait, donc! Finissant sa coupe de vin d’une gorgée un peu plus longue tout en venant essuyer ses lèvres du revers de sa main, la jeune femme déposa la coupe sur la table, la repoussant un peu du bout de ses doigts vers le milieu.

« Ce serait mal vue pour une femme d’inviter un homme dans sa chambre, mais si c’est pour me réchauffer, je suppose que c’est vue d’un autre œil, surtout si la femme en question a une chambre des plus froides! »

Toujours sur un ton théâtrale, pas du tout sincère, Heilayne rabaissa un peu son pied, venant effleurer sa jambe avant d’arrêter ce petit contact plaisant, le sourire amusé.

« Oh mais je vous l'assure! C'est strictement dans le but de vous réchauffer et de vous protéger que je vous propose cela! » fit le jeune noble, un sourire lubrique au visage.

« Après tout, quelqu'un pourrait tenter de vous détrousser pendant votre sommeil...ou pire encore... » 

Ne prenant même pas le temps de finir sa coupe, il se leva pour passer du côté de Layne. Il prit une de ces mains et l'embrassa, effleurant chacun de ces délicats doigts avec tendresse.

« Prête? »

«Ohh? Si c’est ça alors! »
 Le ton toujours aussi amusé et théâtrale, Heilayne repoussa sa longue chevelure brune, la laissant choir dans son dos. L’alcool faisait effet, légèrement, il fallait dire qu’avec un corps aussi fragile que le sien, un simple verre de vin réussissait à rosée ses pommettes. C’était un très gros défaut, comme bien d’autres, mais on ne peut pas changer son system, à moins de devenir un habitué à l’alcool; et Heilayne ne l’était et ne le deviendrait pas.

« C’est bien vrai, donc je devrais vous voir comme un preux chevalier, mhh? »
Laissant sa main se faire subtilisée par celle du noble, Layne afficha un beau sourire remplis de malice, opinant simplement de la tête pour répondre, suivit d’un simple mot aussi joueur que tout le reste. « Prête. » Tout doucement et, sans lâcher la main de l’homme, la comtesse se releva, collant un bref instant son corps à celui de Wusu, feintant de ne pas avoir fait exprès, mais oui Heilayne, on te croit. Passant finalement à côté de son interlocuteur, ses doigts vinrent se presser contre les siens pour lui subtiliser à son tour la main, l’attirant avec elle en commençant à marcher, direction; sa chambre. Roulant un peu ses hanches en marchant, pour rendre sa démarche sensuelle, la jeune noble se prenait vraiment au jeu et jouait à merveille son personnage. Mais… Était-ce réellement un personnage? L’alcool agissait tel une folie dans sa tête, et si on la connaissait, on le savait parfaitement. Montant d’une démarche féline et gracieuse les marches de l’escalier, la jeune femme tirait toujours avec elle Wusu, s’arrêtant parfois pour se coller ne serait-ce qu’une seconde contre. Rendu au sommet de ses marches, son regard commença à se balader autour, cherchant sa chambre d’un air interrogateur. Finalement, la marche reprit et en poussant la porte débarrée de son entre d’une nuit, Heilayne la referma derrière le noble, face à lui et la porte.

« Alors mon chevalier, comment comptez-vous protéger votre princesse dites-moi? »