« Le Monde Appartient A Ceux Qui Se Lèvent Tôt » dit un dicton Terrien.
Mais définissez "Se lever tôt" ?
Il peut s'agir de se lever quelques heures après le coucher.
Ou bien quelques heures après minuit.
Ou encore, se lever avec les premiers rayons du soleil.
Toute une myriade de définitions peuvent donc s'appliquer à ces trois petits mots.
Pour ma part, je penche pour la définition suivante :
Se lever avant que la majorité de la population ne s'éveille,
être présente lors de la sortie du sommeil de la ville.
Aujourd'hui est un nouveau jour.
Je ne me suis pas levée tôt.
Je ne me suis pas couchée du tout.
Je ressent une certaines tension dans mon dos, étant sur mes gardes depuis la veille,
mais la fatigue est assez éloignée pour quelqu'un qui vient de passer plus de vingt-quatre heures
sans sommeiller.
Même pas un tout petit peu.
Ce que je suis forte hein... Et modeste en plus.
Marchant sur la place qui ne va pas tarder à se remplir de monde, j'observe les marchands
qui installent leurs étals.
Fruits & légumes, tissus, poteries, vêtements, animaux, œuvres d'art...
Et même esclaves.
Vraiment diversifié, ce marché qui avait lieu tout les jours avait su se faire connaître
et l'on en parlait aux alentours de la Ville même.
Personnellement, je n'étais pas tentée d'aller du côté des esclaves.
Trop de mauvaises sensations, comme si des souvenirs refoulés cherchaient à resurgirent.
Alors je me promène partout, sauf là.
Peu à peu, les gens affluent, et le brouhaha léger prend de l'ampleur, assourdissant.
Un homme m'interpelle. Avec un sourire niais, je me retourne et lui adresse un salut de la main.
Haussant un sourcil, il s'approche. Je le toise de haut en bas, sans donner l'impression d'être menaçante,
Et j'en déduis qu'il me croira lorsque je ferais semblant d'être une jeune naïve qui pourrait croire à son
baratin de recruteur.
Car oui, l'air qu'il arbore est celui des hommes qui parcourent les rues à la recherche d'une jolie nana ou
d'un joli minois masculin pour lui proposer une carrière dans le "privé".
Autant dire, Prostitué(e).
D'ailleurs, le v'là qui commence, me complimentant sur ma beauté, ma jeunesse, ma vivacité et mon
enthousiasme qui à l'air débordant.
J'hoche la tête, pensant à quelque chose me faisant rougir, comme pour laisser croire
à un accès soudain de timidité.
Il enchaîne sur les dangers que je coure à être ainsi seule ici, semblant s'inquiéter pour ma santé,
mon intégrité, etc.
Et puis il en vient enfin au fait, me proposant de le suivre à son étal qu'il tient avec un ami,
m'assurant que je serais en sécurité et que je pourrais manger à ma faim.
Parce que oui, il faut dire qu'un chemisier qui avait dû être blanc et qui était maintenant
pleins de la poussière des chemins, déchiré par endroit, laissant apercevoir un soutien-gorge couleur onyx,
ça ne donne pas une impression de richesse.
De même que le short en jean tout aussi poussiéreux -comme mes jambes- car je n'ai pas arrêter de marcher
durant tout le temps que j'ai été éveillée ces derniers jours.
Un grand sourire flottant sur mes lèvres, j'hoche la tête, comme emballée par l'idée,
et m'accroche à la main qu'il me tendait.
Pourquoi accepter ?
Par curiosité, pour voir comment il allait se débrouiller pour la suite etc..
J'aime les défis en plus, et berner des hommes qui ne pensent aux femmes que comme
un objet utile et dont on peut monnayer les services, ça se révèlerait puissamment
jouissif.
Arrivée à l'étal dont il me parlait, je fais comme si j'étais étonnée.
Lui, gardant soigneusement ma main dans la sienne, me tire vers le comptoir,
adresse quelques murmures à son compagnon -qui me mate de la tête aux pieds-
et m'entraîne derrière le paravent installé.
Il me donne un verre d'alcool, et à manger, puis m'annonce qu'il se met en recherche
de vêtements qui pourraient m'aller et remplacer ceux usés.
Avalant le verre d'une traite, je comprend que j'ai commis une erreur.
Il a sans doute glissé quelques substances euphorisantes ou rendant malléable.
J'en sens déjà les effets, soudainement lasse.
Mais j'ai assez de volonté pour parvenir à garder mes pensées claires et garder mon objectif
en rouge clignotant : Berner ces hommes et repartir, les billets dans le décolletés,
après avoir fait en sorte de les ruiner, de ruiner leur commerce.
Il arrive avec un soutien-gorge couleur pourpre, orné de clinquants pendentifs en toc sûrement,
et une mini-jupe en cuir de même teinte, la ceinture étant dorée.
Comme si j'étais docile, il me fait signe d'enfiler ça.
Évidemment, dans le cadre de mon objectif, j'obtempère.
Je laisse tomber mon chemisier au sol, puis mon soutien-gorge.
Sans aucune pudeur, devant lui.
J'attrape le haut que j'étais censé mettre tandis qu'il palpe ma poitrine avec un grognement satisfait.
Vint le tour du short de se retrouver abandonné par terre, avec le shorty de même teinte que le soutien-gorge.
Je le sens m'ausculter, m'empêchant de mettre la jupe accompagnée d'un micro-string assortit,
avant de le sentir me fesser, comme une bonne chienne qui aurait été bien docile
Comprenant qu'il me dit que je peux finir de « m'habiller », je m'exécute.
Avec un grand sourire, il vient m'attirer contre lui, ses doigts allant s'infiltrer sous le string pour s'y enfoncer.
Malgré moi, il parvint à me faire mouiller, légèrement, et les retira, satisfait.
Il me tira vers son collègue, derrière le paravent, et lui chuchota quelques mots
d'où je ne compris que « plus vierge » et « sacrément chaude ».
Je pense qu'ils évaluaient combien je pourrais leur rapporter en location.
Et j'étais curieuse de savoir combien je valais pour eux.
Suite à ça, il me placèrent à côté d'autres beautés, terranides ou humaines, qui avaient
toutes le même air benêt, les yeux dans le vague et un sourire aguicheur.
Toutes droguée.
Toutes aussi dociles que des chiots.
Je les imitais.