Angie détestait une chose plus que les autres : être dérangée pendant qu’elle s’amusait. La voix l’avait stoppée en plein élan et la jeune tueuse se retourna, sans pour autant lâcher la pleurnicheuse de service. Un homme lui faisait face, habillé de façon élégante. Plus pour longtemps pensa la jeune femme avant de croiser le regard de l’inconnu. Des yeux bleus croisèrent les siens, la mettant mal à l’aise. L’impression d’être transpercée par ce regard lui fit lâcher sa proie qui ne demanda pas son reste et s’enfuit. La jeune tueuse grogna.
« Soit tu n’as plus envie de vivre… soit tu es complètement stupide… mais dans les deux cas, tu va payer très cher le fait de m’avoir interrompu. »
Que voulez-vous… Mettre une meurtrière en colère n’est jamais une bonne idée. Angie s’approcha de l’inconnu, dague en main, avant de s’arrêter à deux mètres de lui. Ses yeux sombres brillaient de colère et de rage. Elle fixait l’homme, se demandant comment elle allait lui faire payer cette interruption, quand un flash la crucifia sur place. Dieu qu’elle détestait ça. Ce n’était vraiment pas le moment. Toujours la même image, celle d’une petite fille au sourire angélique, quatre ou cinq ans, avec un couteau ensanglanté dans les mains…
Reculant, la jeune femme alla s’appuyer dos à un mur, se laissant glisser sur le sol. A ces visions s’ajoutait maintenant des maux de têtes qui forçaient la jeune femme à rester immobile, souvent pendant de longues minutes, le temps de récupérer. Ce qui ne l’empêcha pas de constater que l’inconnu ne profitait pas de sa faiblesse pour s’enfuir. D’où sortait-il celui-là ? Angie s’adressa à lui difficilement.
« Tire-toi… avant que… je reprenne… mes esprits. »
Parler lui demandait un effort et augmentait son mal de crâne. La jeune femme finit par se recroqueviller sur elle-même, espérant que la douleur ne tarderait pas à partir pour qu’elle puisse aller se mettre à l’abri avant la prochaine crise.