Ce genre de choses n'attirent que des ennuis ... [ Pv ]

Prudence aurait dû s'en douter.
Aprés un week-end où elle s'était gavée de films chinois tragiques et d'histoires surnaturelle avec sa seule amie de la ville, elle aurait dû retenir au moins une leçon ; celle que les esprits ne sont pas tous amicaux et bien pensants. Mais, sous l'adrénaline, frappée par l'émotion procurée par ces expériences, elle avait imprimée un exemplaire d'un sortilége issu d'un forum ésotérique. Conservé précieusement dans son sac en bandoulière en cuir, elle ne l'avait pas quittée, imaginant tout un stratagéme ; Lundi, elle n'irait pas en cours de mathématiques - elle trouverait une excuse - et se réfugierait dans les toilettes pour tester ce fameux sortilége. Son amie n'étant pas dans le même lycée qu'elle, elle devrait faire sans.
Tant pis. Elle se débrouillerait bien seule.

Aprés une longue heure d'anglais, elle s'éclipsa, armée d'une bouteille de parfum d'ambiance, chapardé à sa tante. " Sieste sous les figuiers " ... Cette odeur la mettait en confiance. Elle vida le flacon dans les toilettes, refermant la porte avec précaution, s'y réfugiant. Le lieu était grand ; sur un mur se trouvait un miroir, face à une armée de lavabos. On se serait cru dans une boîte de nuit... Elle passa un temps à se regarder dans le miroir, ôta son uniforme pour enfiler une longue robe noire, et commença à tout préparer ; le cercle de protection, la terre, l'eau, l'encens, les cendres.
Elle attrapa le papier imprimé, il sentait encore l'encre, et lut précieusement chaque mot. Elle s'installa à genoux, et invoqua doucement les nombreux esprits de l'aider. Cela se passa sans problémes, jusqu'à ce que l'odeur de l'encens l'étourdisse. Tremblante, elle s'écroula, brisant le cercle et répandant les cendres partout sur le sol.
Le silence régna. Elle sentait son coeur battre dans sa poitrine. " Que va t'il se passer ? " songea t'elle, apeurée.

Elle voulut se relever, et entendit une porte claquer derrière elle. Elle fit face au miroir, doucement, les yeux écarquillés, et regarda son reflet. Elle sursauta, puis se calma. " Si tu commences à craindre ton reflet, ma vieille .. " pensa t'elle.
Puis ses mains se crispérent. Derrière elle se dessinait une ombre, pareille à un lavis d'encre de chine qui avait mal tourné. Elle put presque y lire un sourire. Elle resongea aux avertissements " Dans le cercle, vous êtes en sécurité tandis que vous invoquez. Si vous le brisez sans congédier les "invités", cela vous portera préjudice ... "
Un cri aigu surgit de sa bouche, tandis que, se précipitant vers la porte, elle glissa sur l'eau renversée.

[Vraiment navré du GROS retard, j'avais complètement oublié, désolé désolé >_<]

« huhuhu ♥ »

Voilà ce que c'était exclamé l'ange devant la glace. Aujourd'hui, c'était sa première journée au lycée ! Il était trèèès excité à l'idée d'étudier la race humaine ! Cela faisait déjà quelques mois maintenant qu'il était devenu un des chevaliers royaux, suite à sa naissance, dû à la fusion de deux anges. Il avait donc le caractère "fusionné" des deux êtres, soit Ki et Shi. Mais de toute façon, ce n'est pas la question que je me dois de répondre. Bref, aujourd'hui était donc un grand jour, un très grand jour qui plus est ! Sa première journée en tant que simple lycéen.. il en avait les sourcils qui frémissaient dis-donc !

Mais pourquoi devait-il aller au lycée ? Il était un ange, pas besoin de ça ! Un chevalier qui plus est, destiné au combat et à sauver de jolies petites princesses (ou pas) ! Car il en avait tout simplement envie. Envie de voir l'être humain dans son milieu na-tu-rel. Et puis, c'est bien connu, c'est souvent dans les lycées qu'il y a des trucs louches, hein ? Ce rp en est la preuve ! C'était donc habillé du très célèbre uniforme japonais que notre très cher Kishi avait mis, pour passer " incognito " au milieu de la foule et donc des humains. Il avait des frissons rien qu'à l'idée d'en approcher..

Bref, il était rapidement partit de sa maison fraichement acheté en direction du fameux lycée. Il pénétra dans la cour rapidement, l'emploi du temps dans sa main. Il jeta un rapide coup d'oeil, histoire de voir dans quel cours il était maintenant. Il remarqua alors qu'il avait un cours dit " d'histoire ". Il leva les yeux au ciel, marmonnant, essayant de se rappeler ce que le vieux avait dit sur l'histoire. Bon, tant pis, on verra bien.

Il pénétra rapidement dans le hall d'entrée, mais eu un léger malaise. Il connaissait cette sensation. Il secoua sa tête, étrangement, ses yeux venaient de changer de couleur. L'un était soudainement devenu orange et l'autre avait prit une couleur bleue, très clair, cristalline. C'était maintenant clair : de la magie et pas n'importe laquelle, était en train d'être utilisé en ce lieu. Kishi laissa tomber son sac et poussa un léger grognement, avant de courir, montant les escaliers trois à trois, pour aller à l'endroit où cette magie avait été utilisée. Il arriva finalement près des toilettes.

Il entra vivement avant de voir une jeune fille par terre, qui venait surement de glisser sur l'eau et.. un démon. Oui, il le sentait. Il était devant eux, son corps ressemblant à de l'encre, mais oh mon dieu, c'est quoi ça ? C'est son premier jour et fallait déjà qu'il sauve quelqu'un. Non mais putain, ils sont toujours obligés de faire n'importe quoi là, ces idiots d'humains ? Ils peuvent pas juste faire le train-train quotidien ? Non mais j'vous jure.

Son visage avait prit une mine très sérieuse, complètement à l'inverse de l'expression qu'il prenait d'habitude. Ce n'était plus un regard de niais qu'il avait, mais bien celle digne des guerriers. Son corps entier semblait baigner dans une aura sainte, blanche, tendre et sécurisante. La créature tilta légèrement et Kishi ouvrit ses fines lèvres, avant de parler, ses quelques paroles étant destinée à la personne qui venait de s'exploser sur le sol comme dans Video Gag.

« Laisse moi faire. »

Étrangement, on ne pouvait pas entendre une, mais bien deux voix. Encore une fois, c'était différent que d'habitude. Il fit quelques pas en avant, histoire d'être devant la pauvre jeune femme-qui-attendait-un-magnifique-prince-charmant-ou-pas, avant de regarder le démon. Même les autres chevalier royaux l'avaient remarqué, Kishi était quelqu'un de très naïf quand il n'était pas en présence de démon, mais deviens une tout autre personne quand il doit en affronter un. L'idiot du village laisse place à un guerrier et stratège hors-paire, prêt à tout pour exterminer la menace.

L'ange craqua ses doigts habilement, comme pour faire " peur " au démon. L'aura qui émanait du chevalier semblait plus "destructrice", ce qui d'ailleurs intimida la créature qui.. disparu simplement. Kishi ne pouvait pas vraiment le tuer ici, dans le lycée. Imaginez qu'il rate sa cible et qu'il balance une boule d'énergie dans le mur par exemple ? Déjà, il se ferait viré et détruirait une partie du bâtiment. Ses boules, c'est pas des trucs qu'il faut lancé comme ça..

Il se dirigea vers la jeune femme qui était tombéeau sol, avant de lui tendre une main chaleureuse, pour qu'elle puisse se relever. Ses yeux reprirent leurs teintes de départ et sa voix était redevenue "normal". Signe que pour l'instant, le démon se tenait tranquille.

« ça va ? » Dit il, en souriant.

Elle ne voulut pas répondre. Non, vraiment. La bouche à demi-ouverte, les yeux écarquillés, le coeur battant à s'en décrocher de son lieu d'origine, Prudence fixait avec une certaine appréhension cet inconnu. Et ne cherchait même pas à comprendre le pourquoi du comment. Cela viendrait - elle le savait - ensuite, quand elle aurait repris ses esprits, et quand tout irait mieux pour elle.
Pour l'instant, elle ne se sentait toujours pas en sécurité totale. Ce genre d'agissements, là, ne faisaient que l'effrayer. Ce qui était, il fallait l'avouer, plutôt normal. Mais le sentiment qu'elle n'était qu'une novice remonta à la surface. Elle avait encore une fois pensée pouvoir posséder quelque chose qu'elle ne posséderait jamais. Elle poussa un profond soupir, laissant s'échapper la peur et le désarroi, et baissa les yeux. Quel capharnium ... Elle avait vraiment le don pour ce genre de situations. Elle releva les yeux vers celui qu'elle nommait inconsciemment son sauveur, et ouvrit la bouche pour le remercier du mieux qu'elle pouvait. Mais sa voix ne put prononcer qu'un :

- Pas vraiment ...

Elle venait, malgré elle, de répondre en chinois, encore sous le choc de cette apparition. Elle posa sa main sur son coeur, souhaitant de tout son être qu'il cesse ce manège incessant. Elle allait tourner de l'oeil, si cela continuait.

- Je suis une ... petite nature ... hocqueta t'elle, comme pour s'excuser, en japonais cette fois.

Elle voulut, dans un geste courageux, attraper la main de l'inconnu pour se relever, et la serra entre ses doigts froids. On aurait dit que tout son être s'était glacé, à la vision de cette ombre, de cette chose qu'elle ne pouvait nommer. Mais, au moment où elle s'apprêtait à se relever, elle glissa et l'arrière de son crâne heurta un des lavabos.
Dans un cri étouffé, elle tomba dans les pommes.