Suprématie... [ Privé Dame Pandore ]

Pandore et Hadès, apparurent tout deux au centre d'une étendue de terre dépeuplée par les ravages de la guerre, le parfum de la mort planait encore dans l'atmosphère. La faune locale rendait ces lieux particulièrement dangereux, mais leur attitude hostile s'apaisa à la vue de la divinité des Enfers... Cet endroit était parfait aux yeux d'Hadès, l'isolement et le calme étant réunis...



Des faisceaux d'énergies, purs et dévastateurs, soulevèrent littéralement les rochers, des entrailles de la Terre naquit un édifice démesuré... Le large pilier de terre et de roche s'éleva toujours plus haut dans son ascension, déformant le plateau, affolant les mortels...

Hadès était là, debout à contempler le sommet de son oeuvre, une cathédrale aussi grande et imposante qu'un Château...



Tout deux s'y téléportèrent...



Le halle d'entrée était immense, Hadès entra dans la grande salle d'audience... Un pion vient d'être déplacé sur l'échiquier de ses ambitions...

La dame serait toujours étonnée des pouvoirs phénoménaux de son seigneur. Malgré les siècles et les millénaires, il l’impressionnait toujours autant.

Après avoir doucement saisie sa main et en avoir caressé le dos, Hadès s’était relevé. Se positionnant au centre de la pièce, son aura sombre et apaisante avait englobée sa grande prêtresse. En un dixième de seconde, le salon de l’appartement avait disparu pour laisser la place à des terres sauvages, une sorte de savane immense et désertique. Le silence semblait le maître en ce lieu. Aucun vent ne venait même troubler ce lieu.

Pandore sourit comprenant alors pourquoi le dieu avait choisit cet endroit. Il était en parfait adéquation avec ce qu’il était, ce qu’il aimait, le silence, le clame, l’éloignement de toute agitation.

La terre se souleva sous l’impulsion des pouvoirs divins, créant une véritable tour de roches. L’érection de cette immense colonne ne dura que quelques instants. La prêtresse vit alors que quelque chose se tenait tout en haut, une sorte de château. Sans lui laisser de se poser la question, le dieu les téléporta une nouvelle fois.

Ce qu’elle avait prit pour un château était en fait une cathédrale. De loin la confusion était facile vu la taille et l’architecture de l’édifice mais de près aucun doute, il s’agissait bien d’un édifice religieux. Le hall était immense et bordée de colonne. Hadès y entra et sa fidèle servante lui emboita le pas.

L'empereur du Meikkai progressait dans la salle d'Audience, suivit de près par Pandore. Il y avait beaucoup de choses à faire avant d'entreprendre quoi que ce soit, à chaque réincarnation, un Renouveau. Le monde dirigé par les autres Dieux de l'Olympe était malade et impur, trop d'indiscipline, la Grande ère des Blasphémateurs prospérait en toute sérénité. Les vrais Dieux, authentiques, ceux qui ont éteint l'Âge d'Or des Titans, eux-même fils de Titans, il n'y a en que trois, Hadès, Zeus et Poséidon. Les plus grands, les plus puissants, à la tête de Royaume immense. Malheureusement, la génération qui suivie les a détrônée avec le temps et la ruse, détrônée ceux qui avaient jadis combattus lors de la Titanomachie...

Hadès, sous la Terre, vit de nombreux changements, chez ses neveux, ses nièces et même ses frères. Le monde d'en haut avait fini par le répugner, il ne sortait plus, ne voyait plus personne, régnait en Maitre Absolue dans son Royaume, et le dirigeait, comme le font les Vrais Dieux... Ses principes et ses oeuvres en témoignent. Hadès ne croit désormais plus en ses frères, Zeus et Poseidon, seul le sang l'oblige à les considérer comme tels. Déception sur déception, douleur sur douleur, son âme chargée de souffrance et de désolation maudit toutes choses sur Terre...

Hadès était là, marchant à travers la pièce jusqu'à derrière son trône. Ses pas s'estompèrent, il fit face à un rideau mauve qu'il ouvrit sans plus tarder...



Ce passage masqué par son trône, menait à un long et étrange couloir... Sur chaque mur était gravé des corps de spectres...

Ô Spectres, fidèle et dévoué à Notre noble cause, réveillez-vous une nouvelle fois de votre sommeil profond...



À cet instant, les spectres invoqués répondirent à l'appel de leur maitre. De véritables corps, de chair et de sang, naquirent de ses gravures...



Tous se rassemblèrent à la salle d'Audience, Hadès lui-même alla s'installer sur son trône...



À peine sortie de la Mort, froide et terrifiante, ils se mirent à ricaner doucement, leur aura macabre emplissait l'atmosphère... Des êtres impitoyables, qui ne craignent aucunement le fléau de la Mort, voilà ce qu'est l'armée des Spectres...

Descendez sur Terre et oeuvrez pour ma cause... Gravez dans la chair des Hommes, la vérité qu'ils se refusent à croire... " Purifiez " le Monde, afin qu'une nouvelle ère voit le jour, celle du Meikkai... Que Hadès soit reconnu en tant que Dieu Suprême... Qu'ils m'implorent enfin tous et toutes,  et délaissent ses pathétiques dieux, bons qu'à jouir de leur misérable existence...



Les spectres disparurent suite à cet ordre, afin qu'ils aillent fidèlement instaurer cette ère tant désirée par Hadès, des chevaliers de bronze, d'argent et d'or, les feront assurément face, c'est le début d'une nouvelle Guerre Sainte... Le silence revint à nouveau dans la salle...

Pandore... Aimes-tu toujours autant jouer de la Harpe...?



Il était étonnant de voir à quel point l'ambiance avait changée dans la salle, Hadès entama instantanément un autre sujet, comme si de rien n'était, l'âme sereine... L'heure de son combat était encore loin, les quelques plaisirs qu'ils pouvaient s'offrir étaient court par contre, écouter la musique de Pandore, visiter son royaume, cela se résumait à peu de choses. L'empereur du Meikkai ne vit que pour sa fonction après tout, ses ambitions...

Pandore suivit son seigneur qui traversa la salle d’audience avant de se rendre dans le couloir masqué par son trône et un pan de lourd tissu violet. Se positionnant juste derrière lui, la dame observa la scène. Avant même qu’il ne parle, elle avait déjà comprit ce qu’il en était. Chaque dessin de spectre sur le mur, représentait un véritable spectre de l’armée des Enfers. Leur dieu leur avait accordé l’immortalité et une fois les batailles achevées, sauf si besoin, ils retournaient dans le sommeil des ombres.

La voix du dieu se répandit dans tout le couloir pourtant de taille imposante. Sa voix était douce et forte, un contraste étonnant, tout comme le dieu. Les différents dessins s’illuminèrent et les spectres en jaillirent, tous vêtus de leurs surplis et le sourire aux lèvres. L’heure de la bataille approchait.

Sur un geste du maître des Enfers, tous se réunirent dans la salle d’audience où le dieu s’installa. Sa prêtresse demeura debout à deux pas derrière le trône, indiquant par là sa place. Au plus près du dieu, le servant avec une loyauté absolue, mais toujours en retrait de lui. A aucun moment, elle ne se mettait au devant de lui, ni même au même niveau. Elle était sa servante, sa prêtresse, son bras droit mais jamais elle ne serait plus. Elle le savait et n’en demanderait jamais davantage. Sa place était celle que lui avait désignée celui a qui elle avait dédié sa vie et pour rien au monde, elle ne voudrait le décevoir de quelques manières que ce fut.

Le discours qu’il fit ne surprit pas la prêtresse qui connaissait fort bien les intentions du dieu. Elle ne s’attendait simplement pas à ce qu’il lance son armée dans le combat aussi rapidement. Elle pensait qu’il prendrait un peu de repos mais c’était bien Hadès. Il voulait conquérir la Terre et en faire son nouveau fief. Les spectres disparurent en quelques secondes partant accomplir la mission de celui qu’il servait.

« Pandore... Aimes-tu toujours autant jouer de la Harpe...? »

Le regard violet se posa sur les cheveux sombres du seigneur. Le sourire aux lèvres, elle se décala sur le côté et d’un geste, fit apparaitre une harpe tout en or ainsi qu’un petit tabouret de velours noir où elle s’installa.

« Pour vous mon seigneur, toujours ! »

Oui, la harpe était son instrument de prédilection, il l’avait toujours été. Elle prenait grand plaisir à en jouer et son seigneur aimait sa manière de faire. Il pouvait rester des heures à l’écouter. Cela semblait l’apaiser ou lui permettre de se reposer. Ses doigts fins et très pâles se mirent à voler et pincer les cordes tirant de merveilleuses mélodies de l’instrument.

Pandore joua un long moment, pendant près de deux heures en fait, sans se fatiguer, sans se lasser, variant les mélodies à l’infini pour le plaisir d’Hadès. Elle aussi bien sûr y trouvait du plaisir mais celui-ci était nettement amplifié quand elle jouait pour lui. Elle acheva un dernier accord et se releva avant de s’incliner.

« Seigneur, vous devriez vous reposez un peu. La bataille contre les autres dieux débutera dans peu de temps. Vous aurez alors besoin de toutes vos forces. Suivez-moi et prenez un peu de repos »

Sans un mot, le dieu se releva pour l’accompagner. Bien que ne connaissant pas les lieux, elle savait d’instinct où se rendre. Avançant en compagnie du dieu, ils retraversèrent le couloir et montèrent un immense escalier en marbre noir puis un second couloir donnant sur une double porte en bois sombre sculptée d’anges. Les battants s’ouvrirent devant le couple laissant voir une chambre imposante où le lit prenait la place centrale. Un lit à baldaquin, tout en bois précieux et sculpté, aux draps violines. Des candélabres étaient disposés dans toute la pièce et supportaient de nombreuses bougies. Un bureau de travail dans un coin et une immense cheminée de l’autre composaient là tout le mobilier ou presque. Une harpe trônait près de la cheminée, la même que celle que dame pandore avait fait apparaitre dans la salle d’audience.

« Prenez du repos Hadès-sama, je jouerai pour vous aider à trouver le sommeil »

A nouveau, elle se dirigea vers la harpe, s’assit et se mit à jouer.

L'ambition-même guidait ses pas tout au long de son existence. Elle avait fait de lui, un être implacable, dont la puissance ne pouvait être sondée. Aucune autre divinité n'oserait ainsi défier l'humanité, ainsi profaner des sanctuaires, et ce, en toute sérénité. L'unique place de Maitre Suprême est vacante, elle se trouve au dessus de Zeus qui partagent le monde avec ses enfants. Certains d'entre-eux, devaient même la vie à des mortelles... Ecoeurante combinaison, erreur de la nature, abomination. D'autres, éhontés, vivaient avec les mortels... L'Olympe avait définitivement perdue de sa splendeur.  Seul un être dont l'âme peut gouverner le monde en toute impartialité pourra espérer s'introniser dans cette place tant convoitée. Hadès s'en emparera, lui, Justicier Suprême dans l'autre monde.

Les mortels jouissent d'une courte vie, et ce n'est qu'à leur mort, dans le Royaume d'Hadès, qu'ils prennent conscience de leur erreur en ayant idolâtré et divinisé autre que lui.

Le regard d'Hadès s'aiguisa en cours de chemin vers sa chambre, précédé par Pandore. Ressassant encore et toujours son passé, son histoire, comme pour entretenir cette force qui anime son âme, sa passion, son courroux...

Arrivé près de son grand lit aux draps soyeux, la totalité de ses vêtements s'évaporèrent dans l'espace en une très légère fumée sombre au doux parfum. La nudité était chose courante à l'Olympe, les Dieux n'ont pas les mêmes notions de vie que les mortels, l'Empereur du Meikkai le fit en toute innocence, toute création est nue à l'origine. Ses pieds nus progressèrent sur un tapis de soie brodé par la main des immortels, dont l'esprit créatif et l'habilité n'ont pas d'égale sur Terre.

Hadès s'installa sur son lit, se couvrant de son drap fin jusqu'au dessus du bassin. Allongé de face, ses bras se croisèrent accueillant sa tête dans leur creux. Ses paupières voilèrent de moitié son regard, la douce mélodie de Pandore berça son âme. Son visage, ainsi que son attention étaient orientés vers elle. Le son agréable emplissait l'atmosphère, bannissant le brouhaha infernal des damnés. L'empereur du meikkai clignait très lentement des paupières, sans détacher son regard de celle qui avait une emprise certaine sur lui. Cette magnifique femme qui ne pensait qu'au grand bien d'Hadès négligeait complètement le sien, sa dévotion ne comportait décidément aucune faille...

Pandore était assurément la seule en qui Hadès avait confiance, son sommeil pouvait être profond à ses cotés. Même Perséphone, sa femme, n'eut cette preuve là. Hadès restait toujours sur ses gardes auprès d'elle, conscient que son égoïsme avait attisé la haine de la fille de Déméter... Leurs ébats sexuelles n'étaient faits d'aucun amour, d'aucune tendresse, seul l'assouvissement d'un désir naturel les forçaient à collaborer de temps à autre. Perséphone s'empressait toujours de quitter les Enfers lorsque la période automnale et hivernale s'achevait... Le Pouvoir et l'Ambition, avaient enchainés Hadès à la Solitude...

Pandore... Que désires-tu de plus cher dans tout l'univers...?

L'Empereur du Meikkai savait être bon envers ceux qui lui sont fidèles et dévoués, ils leur promet l'Eden et tous ses délices, la réalisation de leurs rêves. Pandore verra son grand bonheur enfin comblé...

Pandore, assise devant sa harpe, recommença à jouer. Ses doigts volaient avec aisance sur les cordes les faisant rendre une douce mélopée, propice à détendre le dieu des Enfers. Elle s’assura d’un simple coup d’œil que son seigneur prenait bien du repos. Elle le vit, dans sa merveilleuse nudité, s’allonger sous le drap de soie.

Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait nu mais c’était la première fois avec ce nouveau corps. Hadès choisissait toujours les êtres les plus purs mais aussi les plus beaux pour lui servir d’hôtes. Le corps d’Alone ne dérogeait pas à la règle. Il était magnifique. L’aura sombre de son nouveau propriétaire ne faisait que l’embellir davantage.

Les yeux de la prêtresse se refermèrent et les doigts continuèrent de jouer. Elle était heureuse que son seigneur arrive à se détendre aussi bien en sa présence. Elle savait la confiance qu’il avait en elle et elle faisait tout son possible, et même plus, pour le satisfaire. Pandore n’hésitait, ne rechignait jamais à la tâche quelle qu’elle soit. Elle était intelligente et brillante, souvent dure et intransigeante. Elle était extrêmement exigeante envers elle-même et par conséquent envers les autres également. Et tous le savaient. La moindre erreur était sanctionnée par la mort en général.

La seule personne qui trouvait grâce à ses yeux était bien évidement le seul homme de sa vie, le seul pour qui son cœur battait, Hadès-sama.

« Pandore... Que désires-tu de plus cher dans tout l'univers...? »

Son doigt dérapa et rata une corde, surprise par la question. Dame Pandore cessa de jouer et posa son regard violet, souvent dur, mais là si doux vers le corps allongé de son seigneur. Celui-ci la contemplait. Il était fort probable qu’il n’avait pas détaché ses yeux d’elle alors qu’elle jouait. La dame se releva.

« Je n’ai qu’un seul désir mon seigneur, celui de vous satisfaire de toutes les manières possibles. Le reste est sans importance pour moi Hadès-sama »

Ses paroles étaient vibrantes de sincérité et de dévotion. Elle ne vivait que pour lui, que par lui mais n’attendant rien de lui si ce n’est qu’il soit satisfait en toute chose. Nul en ce monde ne pouvait se targuer d’une dévotion aussi désintéressée envers quelqu’un.

« Je vous appartient corps et âme mon seigneur ! »

A pas feutré, elle avança jusqu’au lit mais ne fit aucun geste de plus, attendant le bon vouloir de son dieu.

« Voulez-vous que je continu de jouer pour vous ou souhaitez-vous autre chose, Hadès-sama ? »

Un geste, un regard suffirait à lui faire comprendre sa volonté. Elle avait déjà partagé sa couche et aimait ces moments passés au plus près de lui. Elle se donnait sans retenue à lui, elle l’aimait et ferait tout pour lui. Mais même s’il lui disait de quitter la pièce, elle en serait heureuse quand même car il pourrait ainsi se reposer.

Pandore n'avait donc, nul autre souhait que de vénérer et servir l'Empereur du Meikkai, et ce, de toute son âme, pour l'éternité... Elle s'était, précédemment, levée et dirigée vers lui d'un pas silencieux, pour le lui avouer, en toute sincérité, toute innocence. Hadès n'a jamais sonder cette âme pure, car Pandore se faisait déjà d'elle-même translucide à ses yeux. La dure fonction de Prêtresse du Meikkai l'avait rendue implacable et juste, deux qualités qu'Hadès honore...

L'empereur du Meikkai se dressa sur ses genoux, au bord du lit élevé, les bras le long du tronc... Après quelques doutes passagers, ses deux mains allèrent chaleureusement cueillir le doux visage de Pandore... Ses bras s'allongèrent permettant à ses doigts de s'enfiler dans la chevelure obscure. Ses gestes lents témoignaient d'une profonde attention à l'égard de la Prêtresse du Meikkai. Hadès n'usait d'aucun artifice, d'aucune réflexion, progressant tout naturellement dans sa démarche...

Son visage s'approcha du sien, entrouvrant à mi-chemin ses lèvres closes... Le bout de son nez croisa le sien en un doux frôlement, ses deux lèvres avancèrent toujours, jusqu'à parvenir à amasser la lèvre supérieur, pressant tendrement dessus... Ses paupières voilèrent son regard, l'immergeant dans un torrent de sensations...

Pouvais-t-on affirmer qu'Hadès fut très épris de la merveilleuse Pandore... Difficile à l'affirmer au vu de sa nature, mais l'attention ne le nia pas, bien au contraire... Sans la moindre nervosité, ses lèvres conquirent celles de la mystérieuse femme, prenant soin de gouter à la moindre parcelle...

La grande prêtresse retint son souffle quand elle vit son dieu se rapprocher d’elle. Les mains divines vinrent doucement se perdre dans les longueurs de ses cheveux couleur de nuit. Elle ne bougea pas d’un pouce, laissant Hadès agir à sa guise, presque comme si elle ne voulait pas l’effrayer ou le faire changer d’avis. Quoiqu’il lui demande, elle acceptait mais elle aimait tout particulièrement les moments intimes qu’ils pouvaient passer ensemble.

Etait-ce de l’amour ? Non c’était beaucoup plus. C’était de l’adoration, de la vénération à l’état pur. Elle s’oubliait pour lui, s’effaçait pour lui, pour son bonheur, son plaisir. Mais il allait de soi que tout instant tendre qu’il pouvait lui offrir était comme le plus rare des diamants pour elle.

Doucement, les lèvres de l’empereur du Mekkai vinrent se poser sur les siennes. Dame Pandore ferma les yeux pour mieux savourer ce merveilleux moment. La caresse était douce comme une caresse d’aile de papillon. Les lèvres fines se plaquaient doucement sur les siennes mais sans aller plus loin. C’était inutile, elle savait à présent ce que son dieu désirait et ce qu’elle souhaitait aussi.

Sans rompre le contact, ses doigts glissèrent jusqu’au dos de sa robe faisant glisser la fermeture jusqu’au bas de ses reins. Un simple mouvement d’épaules fit choir la robe au sol, laissant la grande prêtresse en sous-vêtement de dentelle blanche. De véritables œuvres d’art. Elle n’oubliait pas qu’Hadès adorait tout ce qui était beau et les tenues en faisaient partis.

Ainsi dévêtue, elle s’offrait totalement à lui, une nouvelle fois. Son corps frémissait d e se faire toucher par son seigneur, son maître. Son souffle s’était accéléré mais cela restait encore très léger mais ne manquerait pas de s’accentuer au fur et à mesure qu’il prendrait du plaisir avec elle.

Des flash back de doux moments passés avec elle l'assaillirent au premier contacte, comme un être dont l'amnésie s'effaçait partiellement après avoir effleuré un objet précieux de longue date. La brume se dissipait au fur et à mesure que le désir emplissait son âme. Le parfum de Pandore, l'infinie douceur de sa peau, toutes ces perceptions sensitives ne lui étaient pas inconnues, même ce souffle agréable se heurtant à ses lèvres.

La robe glissa le long des courbes gracieuses, allant se choir aux pieds de la Prêtresse du Meikkai, en un très léger froissement. Ses lèvres rompirent lentement le contacte, s'attardant sur une dernière pression savourée. Hadès s'effaça de la trajectoire de Pandore tout en l'entrainant doucement sur son lit afin de l'allonger sur la largeur. Son bras gauche accoudé, maintenait son buste au dessus d'elle, tendit que l'autre, tendu, permit aux extrémités articulées de sa main de se rétracter sur la tendre cuisse qui lui fut offerte, la massant tout en progressant le long du corps. Son visage s'approcha de nouveau. Dans cette seconde phase, ses lèvres étreignirent plus passionnément les siennes, gagnant en profondeur. Deux doigts à porté du sous-vêtement, s'entremêlèrent très légèrement au fil de dentelle, tirant sensiblement en caressant la peau de leur revers avant de s'en séparer. Sa main alla se plaquer et tracer son chemin à l'aide de ses doigts, elle glissa le long de la courbe du bassin, pressant tout en massant légèrement de ses doigts en quelque chose de très sensuelle, agréable pour les sens.

Dans les moments les plus propices, sa langue venait se mêler à l'échange, longeant savoureusement la sienne. Toujours dans sa progression, la main d'Hadès alla habillement détacher et retirer le soutien-gorge qu'il lança à l'aveuglette au pied du lit, d'avantage préoccupé par les lèvres de Pandore...

En quête d'agréables sensations, ses doigts allèrent remonter de la base d'un des seins jusqu'au bout, longeant doucement son extrémité de la paume de la main avant de redescendre vers son bas ventre...

La prêtresse était ravie de provoquer l’envie de son seigneur. Les moments qu’ils avaient déjà partagé dans le passé lui semblaient bien loin. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient plus été ensemble et la dame devait bien reconnaître que les attentions de son seigneur lui avaient beaucoup manquées.
 
Elle se laissa doucement entraînée sur le lit aux draps soyeux, le souffle légèrement plus rapide, le corps brûlant d’envie, son cœur battant à tout rompre. Les doigts divins vinrent doucement presser la peau et la chair de la prêtresse dévouée. Elle savait que ses attentions, elle était la seule à en bénéficier. Il ne s’agissait pas des plaisirs de la chair. Dame Pandore savait bien que son divin seigneur avait une femme la moitié de l’année et qu’il honorait parfois quelques femmes spectres ou même quelques humaines. Mais aucune, même sa femme, ne pouvait se targuer d’aller aussi loin avec lui dans les sentiments. La grande prêtresse le savait et lui en était reconnaissante. Cela ne faisant que renforcer toute la dévotion qu’elle avait pour lui.

Elle-même se donnait à d’autres mais cette fois c’était plus pour son propre plaisir que pour celui de l’autre. Aucun spectre, même Radhamantys ne pouvait se targuer d’avoir réussit à attendre la dame dans ce qu’elle avait de plus intime. Seul Hadès avait ce privilège, privilège réciproque.

Les yeux à demi-clos, elle laissa ses lèvres aller à la rencontre de celles, si douce, d’Hadès. Leurs langues se joignirent en un ballet magique. Les doigts habiles la délestèrent de la partie haute de son sous-vêtement. Sa poitrine se retrouva alors totalement offerte au divin qui visiblement en appréciait le contact, doux et ferme à la fois.

Les mains de la dame ne restèrent pas longtemps inactives. Elles recherchèrent bien vite le contact de la peau parfait et pâle de son partenaire. Une de ses mains alla se poser sur la hanche divine et remonta doucement jusqu’à sa fesse, la pressant doucement. L’autre courut sur le torse fin et harmonieux. Les doigts vinrent jouer avec les tétons qui réagissaient de manière similaire aux siens avant de doucement descendre le long de son flanc, appréciant chaque courbe, chaque creux, les mémorisant dans son esprit comme pour ne jamais rien oublier de cet instant, de lui. Les lèvres se séparèrent un instant et les yeux violets plongèrent dans ceux d’un bleu profond.

« Vous m’avez tant manqué Hadès-sama ! »

La dame ne rajouta pas « je vous aime » c’était inutile. Il le savait déjà. Il savait à quel point elle pouvait tenir à lui, à quel point sa vie était conditionnée par la sienne, tout comme son cœur. Tout son être lui appartenait, tout son être et toute son âme.