Une intrusion curieuse pour attérir dans les balais... [Pv]

C’était vraiment une belle nuit aujourd’hui. La lune était plutôt basse dans le ciel, signe que cela ne faisait pas longtemps qu’elle s’était levé. Il y avait que très peu de ces moutons nuageux qui se baladait sous l’astre lunaire. D’ailleurs cette chère dame de nuit illuminait toute la ville et ses environs sans la moindre difficulté. Et garantirai au commun des mortels, une nuit bien éclairé… sans oublier la petite brise printanières qui soufflais de l’est. Combien de fois elle fut celle qui guida les notes de Martyr au plus profond de la ville….
La nuit était tombée a présent. Les réverbères éclairaient l’obscurité d’une lueur faiblarde, et les personnes dans les rues se raréfiaient, surtout concentrées dans les boites de nuit dont on pouvait facilement écouter la musique, même à travers trois épaisseurs de mur. Il serait bientôt temps de rentrer, mais elle voulait profiter encore un peu de cette journée. Après avoir encore marché un peu, elle tomba sur un endroit assez pittoresque avant d'atteindre le lycée. Un lieu assez ironique pour quelqu'un qui n'y avait jamais mit les pieds. Mais Akimoto était curieux, il en avait assez de rester dans sa rue noire. Contre toutes règles de vampire, le jeune homme aux yeux sangs sortit de son trou.

L’air se rafraichit subitement alors que sa balade nocturne n’en n’était qu’à ses prémices. La brise fit onduler ses cheveux blancs. Lorsqu'il pénétra dans l'enceinte de la propriété, l'homme fut épris d'étranges sensations. Plusieurs odeurs se mêlèrent. Il ne savait pas qu'il était dans une académie et que dans celle-ci se trouvaient de nombreux vampires. Avançant prudemment, le vampire fit de petits pas et se dirigea, hasardeusement, vers le Pavillon sans trop connaître le chemin, il se fiait simplement à l'odeur la plus forte et la suivait, discrètement. Marchant une bonne centaine mètres, Akimoto se heurta une nouvelle fois contre quelque chose. C'était la porte d'entrée du lycée et sans difficulté, le vampire l'ouvrit puisqu'il n'y avait rien qui empêcher l'ouverture de ces portes. Refermant la porte derrière lui, Akim sentit cette odeur lui donnant des frissons mais, cette dernière n'appartenait pas à ce qu'il cherchait.

Il sauta dans une pièce sombre, une salle de cours ? Sans aucun doute... mais ce n'était pas ici qu'il voulait aller. Il sortit dans le couloir et fit quelques pats sur le sol. Quand soudain, il perçut des pas rapides. Il fronça des sourcils et ouvrit une porte pour s'y glisser. C'était une réserve, un lieu complètement idiot dans une situation ironique. Maintenant, au fond de la pièce, le vampire attendait en regardant le bout de lumière...

Shylee était encore dans sa salle de cours. Elle avait pris un peu de retard dans la correction de certaines copies. Il fallait dire qu'elle avait été pas mal distraite et que son dernier cours avait fini à 18 heures. Et que, tout le reste de la journée, avec son cours, et bin, elle avait été pas mal occupée à courrir ici ou là. Elle n'avait beau avoir que quatre heures de cours avec sa classe, ce n'était pas pour autant qu'elle n'avait pas d'autres activités à côté, bien au contraire ! Y'avait le sport, le shopping, les rencontres avec les amies qui durent en temps parce qu'elles blablatent beaucoup, et ainsi de suite ! De quoi bien remplir ses journées quoi !

C'était, en partie, à cause d'un déjeuner avec une amie qui s'était éternisée qui faisait que Shylee était encore en train de corriger des copies. Normalement, elle aurait dû les terminer bien plus tôt mais à cause de ce déjeuner, certaines copies étaient à la trappe. Et comme Shy n'aimait pas beaucoup avoir du retard sur les copies à rendre, elle préférait rester à peu plus tard au lycée ... Enfin, tard n'était peut-être pas le bon mot. Certes, il était seulement vingt heures mais dehors, la pénombre s'était déjà installée. La lune avait chassé le soleil et la lumière du jour. La nuit étoilée avait pris sa place dans le ciel noir. Shylee poussa un léger soupir.

"Je devrais peut-être rentrer ..."

Oui, peut-être qu'il était l'heure. Elle n'aimait pas se promener dans les rues toute seule, surtout quand il faisait bien noir, et ce même si la lune était présente. Qui sait ce qui pouvait se cacher dans l'ombre, à attendre le moindre passant, la moindre proie ... Rien que d'y penser, cela lui faisait froid dans le dos. Au pire, si elle avait vraiment trop peu de rentrer, elle se rendrait dans les dortoirs. Sûre qu'elle trouverait un petit lit qui pourrait l'accueillir pour la nuit. Au moins, elle n'aurait pas à se faire de souci quant à se rendre chez elle.

Ainsi donc, Shylee rangea ses affaires. Elle corrigerait les dernières copies le jour suivant, avant son cours. Et cette fois-ci, il faudrait qu'elle s'y tienne. Après quelques minutes, elle sortit dans le couloir, mais il faisait nuit noir. Le gardien avait pris la peine d'éteindre toutes les lumières et la prof savait très bien qu'il n'y avait aucun moyen de les rallumer. D'où le fait qu'elle se balladait avec une lampe torche avec elle. Pratique lorsqu'on voulait un peu voir dans le noir. Ainsi donc, la voilà qui arpente les noirs couloirs avec une faible luminosité. Mais elle se savait en sécurité. Ou du moins, jusqu'à ce qu'elle entende un bruit ... Des pas. Etait-ce le gardien ? Un élève ? Quelqu'un d'autre ?

"Qui est là ?"

Elle avait un peu la trouille, il fallait dire que dans la situation dans laquelle elle était n'était que peu rassurante. Elle ne savait pas s'il y avait vraiment quelqu'un ou bien si c'était son imagination qui lui jouait des tours. La main de Shylee tremblait un peu. Elle respira un bon coup, histoire de reprendre un peu de courage et se mit à avancer plus en avant. Qu'est-ce qu'elle allait découvrir ?

Comme c'est tranquille la salle d'étude en soirée... Aucun surveillant, aucun élève turbulent et surtout pas de petites madames bruyantes qui vous crient après si votre ordinateur fait un peu de bruits. C'était le moment parfait pour faire ses travaux d'espionnage étranges.... Ce que Akim aimait bien faire, histoire de se divertir un minimum durant les longs moments de solitude. Ainsi, le jeune vampire était installé. Petit moment nostalgique... Se rappelant pendant quelques instants les examens d'une facilité légendaire et les professeurs qui répétaient au moins vingt fois la même chose..

Une lumière... un professeur qui ne terminait pas son travail chez lui ou un étudiant enfermé ? Arff qui pouvait penser qu'une telle situation pouvait arriver dans un lycée. Etait ce un lieu d'ironie en tout point ? Est ce que toute la vie des étudiants n'était qu'une blague de mauvais goût ? Des questions d'un ignorant certes mais Akimoto connaissait assez le monde d'aujourd'hui pour connaître les pions et obstacles...

"Qui est là ?"

Maintenant de la lumière, une personne arrivait près du refuge du loup. Il sourit, une jeune femme tremblotante dans le couloir d'un lycée. Quelle ironique situation pensa t-il. Malheureusement elle ne devra pas rentrer chez elle avant qu'il s'assure que cette jeune femme ne dirait rien le lendemain. Dans un sourire mesquin, il entrouvrit un peu la porte. Une curieuse stratégie mais fonctionnelle. La jeune femme allait sans doute penser, en arrivant devant la porte que c'était uniquement son claquement et là...le loup sortirait de sa cage. L'avantage d'être narrateur c'est que l'on connait la situation du personnage sans que l'autre en soit au courant en dehors du second narrateur.

[désolé...j'arrive vraiment pas à faire mieux =S  Je me rattraperais au prochain promis...]

[On peut pas toujours être en forme ^^ T'inquiète pas pour ça ^^]


Shylee tremblotait un peu. Il fallait dire que la situation ne la réconfortait pas, mais alors pas du tout. Se promener dans un lycée, alors qu'il faisait nuit, c'était glauque ... Surtout que le gardien avait bien pris le temps de faire sauter tous les plombs avant de partir, histoire que des petits malins ne s'amusent pas à allumer les lumières juste pour leur petit plaisir. Ca coûtait cher après tout l'électricité ! Et il fallait l'économiser autant qu'on le pouvait, non ?

Shylee venait à regretter d'être partie aussi tard .. mais peut-être que son esprit lui jouait des mauvais tours. Peut-être qu'il n'y avait rien et qu'elle se faisait des idées surgrenues. Elle tenta de reprendre son courage à deux mains, se disant que tout ceci n'était qu'une sombre farce que lui faisait son esprit, que rien de tout cela n'était réel et qu'elle devait sûrement manquer de repos. La jeune femme voulait s'en convaincre. Et puis, à part un professeur ou un élève, qui aurait pu rester dans le bâtiment ? Si cela avait été un professeur, elle l'aurait vu dans leur salle commune et elle avait été seule jusqu'à présent. Quant à un élève, elle était pratiquement certaine que tous avaient déguerpi dès que la cloche avait sonné. Et que ferait-il ici, dans le noir, planqué ?

"Allez ma belle ... Tu te fais des idées ... Y'a rien ici ..."

Néanmoins, elle était très loin de ses pensées. Car en effet, une porte s'entrouvrit. Un courant d'air ? Impossible, du moins, elle ne pensait pas que le vent avait pu faire cela. Ou peut-être avait-elle mal été fermée, d'où ce grincement. Ou encore, peut-être que quelque chose avait mal été rangé et avait fini par toquer contre la porte ... Oui, possible ... Mais devait-elle vraiment vérifier son hypothèse ? Fallait croire que c'était plus forte qu'elle.

"S'il y a quelqu'un derrière cette porte ... Qu'il se manifeste ..."

Shylee avait eu envie de rajouter : ou pas, mais bon, ça ne se faisait pas trop. Lentement, elle approcha sa main de la poignée de la porte. Dès lors, toujours aussi lentement, elle l'ouvrit, se demandant ce qu'elle trouverait dans le noir.

En effet, la température c'était considérablement radoucis, la nuit était vraiment très fraiche ce soir mais il y a un point sur lequel Akimoto mentait, ca ne le dérangeais pas du tout et en plus ce n'était pas lui qui aurait crié pour que la température remonte. Le manteau de la nuit avait recouvert la ville depuis quelques heures déjà. Tout était calme et silencieux, on n'entendait que le bruit des bar ouvert tard dans la nuit. Mais qui sait ce que cache les ruelles les plus sombres de la ville ? Personne, c'est bien là qu'est le danger de trainer dans les rues le soir.

Elle était là. On ne peut pas qualifier cela d'habitude mais ces derniers temps, on pouvait souvent apercevoir cette jeune femme. Qui était-elle ?

La faible lumière de la lampe torche de l'inconnue pénétrait difficilement dans la pièce par l'entrebâillement de la porte. On voyait à peine la présence du jeune vampire, son ombre.

« On entendait au loin
Comme un soupir humain
Et je ne sais à vrai dire
A quel fâcheux présage
Mon esprit inquiet
Alors s'abandonna. »

Un extrait de poème semblait résumé parfaitement la situation. Le jeune homme était comme un loup dans sa tanière, il guettait l'arrivée de la douce brebis innocente. Il entendait les souffles irréguliers et inquiets de la nouvelle arrivante ainsi que le son de ses pas. Une musique inquiétante pour un film au lycée. Akimoto était venu ici en touriste sans but vraiment précis mais l'apparition de la jeune femme (à 90% sur) allait changer le script du film.

«"S'il y a quelqu'un derrière cette porte ... Qu'il se manifeste ..."»

Oh mais quelle douce inquiétude que voilà... Ainsi elle savait qu'une autre créature vivante et à poils était dans les parages...l'effet de surprise ne sera donc pas le même. Lorsque la jeune femme s'approcha, il avança dans la réserve. Lorsqu'elle ouvrit un peu plus la porte, il se cacha plaqué contre le mur. Lorsqu'elle entra timidement dans la pièce, il la suivait de ses yeux rouge sang. Lorsqu'elle décida de ressortir de la pièce, maintenant persuadé que des illuminations lui jouait des tours, le vampire lui attrapa le bras et la tira à l'intérieur avant de fermer à «clef» la porte de l'intérieur, maintenant dos à lui. On ne voyait maintenant plus rien, plus aucune étincelle de lumière n'éclairait la pièce. Heureusement qu'Akim' était un vampire...

Shylee avait peur ... Très peur ... Peur de ce qu'elle pourrait trouver derrière cette fichue porte ... Peur qu'on lui saute dessus ... Ou alors, elle affubalait totalement. Ce n'était peut être que des illusions. Peut-être qu'il n'y avait rien. Elle voulait s'en convaincre. Et s'il y avait vraiment quelqu'un, peut-être que ce n'était qu'un élève qui avait décidé de faire une sortie nocturne et de se balader dans les couleurs du bahut. C'était une hypothèse comme une autre et à dire vrai, elle avait envie que cela soit ça. Shylee croisait les doigts, enfin, métaphoriquement. Un élève ... Oui ... Ca ne pouvait être que ça, non ?

*Allez ... Dès que cette porte sera ouverte, tu sauras à qui tu auras à faire ...*

Sa main avait finalement tourné la poignée. Prenant son courage à deux mains, Shylee ouvrit alors la porte et fit quelques pas vers l'avant, tout en tenant fermement sa lampe torche. La lumière éclairait le placard à balai mais ladite lumière était plutôt diffuse. En effet, Shylee avait légèrement la tremblotte. Peureuse ? Ouais, elle ne s'était jamais retrouvée dans des situations de ce genre. Elle pouvait toujours compter son Ethan, son ancien garde du corps. C'était lui qui vérifiait, quand elle était petite, si y'avait pas un monstre dans le placard. Elle en venait même à regretter de n'avoir jamais vérifié par elle-même. Si ça avait été le cas, peut-être qu'elle aurait eu moins peur.

Shylee fit bouger la lampe de droite à gauche, de haut en bas, mais elle ne voyait rien ... Du moins, rien qui aurait pu provoquer un tel bruit ... Ce qui n'arrangeait pas vraiment sa tremblotte à dire vrai. Non, elle pensait toujours qu'il y avait quelqu'un. Ou alors, elle rêvait ... Elle poussa un léger soupir. Puisqu'il n'y avait rien, mieux valait-il qu'elle ne s'attarde pas là. Mouais. Lentement, elle recula de deux pas et finit par se tourner, afin de sortir complètement de ce placard à balai. Shylee regardait peut-être trop de films ... Peut-être que ça avait fini par l'influencer, d'une manière ou d'une autre.

Brèfle, la voilà qui sortait de ce maudit placard. Sauf que ... Sauf que quelque chose lui attrapa le bras. Sous l'effet de surprise, Shylee en lâcha sa lampe torche qui finit au sol, roulant sur quelques mètres, tandis que la jeune femme était entraînée à l'intérieur. En un clin d'oeil, voilà que la porte était verrouillée et que Shylee était plaquée à une masse qu'elle sentait plus grande qu'elle.

"Lâchez-moi !"

Aussitôt, Shylee commença à se débattre mais la chose n'était pas aisée du fait que son "agresseur" semblait être plus grand qu'elle. Enfin, agresseur était un grand mot. Peut-être que c'était simplement un élève qui flippait de se faire choper parce qu'il se promenait dans le bahut alors que normalement, il ne devrait plus y avoir âme qui vive. Mouais... Peut-être. En tout cas, il était sûr qu'elle se demandait qui il pouvait bien être.

La situation avait plutôt virée à l'étrange mais pourquoi pas... De toute façon il fallait qu'il parte, qu'il sorte de sa vie banale et lugubre dans les rues mal famées. Il voulait voir autre chose, découvrir des lieux qu'il ne pourrait jamais fréquenter.

"Lâchez-moi !"

Une simple phrase nominale des plus agressive. Aucune féminité cette fois dans ses paroles. Comme une si insignifiante personne pouvait bien donner un ordre ainsi... les hommes étaient décidément bien idiots parfois.

Il regarda pendant quelques temps la jeune femme. Elle était plutôt mignonne, une poupée de porcelaine qu'un artisan avait passé du temps à terminer. Cette jeune fille , est dotée d'une beauté timide , à quelques tendances sauvage ... Comme autrefois pour les poupées de porcelaines , la vie les avait dotée d'une inexistence , à travers leur yeux ... La neige recouvrait sa figure , allégeait ses quelques petites teintes carmins qui tels de la poudre de rose enveloppait ses joues d'un voile soyeux et infini. Le froid de l'hiver , faisait ressortir le cristal pur que contenait ses yeux , d'un bleu profond , mêlant l'interminable étendue de l'univers aux étoiles ... Comme si une galaxie avait demandé un toit dans son regard enfantin .. Une légère couche bleu marine s'était glissé dans cet amas de constellation , de pureté et de bienveillance ... Quand était - il de ses cheveux ? Cette matière , longue et miroitante , accueillait avec perfection les doux reflets de la Lune. Elle y faisait danser les astres dans ses doigts filants , comme ci elle tricotait des larmes brillantes qui vinrent à perler sur ses pointes .. Une cascade de couleur azur profond .. Une liberté .. Sans chaine ... Voilà , ce que sa chevelure laissait voir. La jeune femme , semblait petite .. Comme une enfant égarée dans le temps , qui se cherchait encore .. Mais , ses formes épousaient parfaitement sa carrure plus qu'angélique. Allongée sur le côté, la jeune femme avait naturellement une posture sexy comme sur les magazines de femmes mannequins ou de célébrités bien féminines.

Peut être que la jeune femme comprenait sa situation en fin de compte...Non...personne ne pouvait imaginer ce qu'il endurait chaque jours...
Après avoir soigneusement refermé la porte derrière lui, le jeune homme s'était installé sur un tabouret près de la porte,et avait débuté une longue observation silencieuse de la prisonnière... Il ne voulait pas brusquer les choses. Ce n'est pas pour autant qu'il réfléchissait à un moyen de la faire taire, de l'empêcher de parler de son entrer au lycée.

Akimoto espérait bien que la jeune femme ne soit pas claustrophobe. Il ne souhaitait vraiment pas que ce moment se termine en panique totale et mort. La peur des endroits clos...un peu qu'Akim est bien heureux de ne pas avoir développé dans son si petit monde sans aucune sortie ni même libertés.

Shylee avait peur ... Peur de ce que l'individu pouvait lui faire. Et dire que normalement, dans un lycée, elle devait se sentir en sécurité ! Et bin, c'était rapé, pour sûr ! Comme il faisait noir, elle ne savait pas ce qu'il était en train de faire mais pourtant, il lui semblait sentir un regard sur sa personne. Très certainement qu'il était en train de la détailler de la tête au pied ... Ou alors, il se posait tout plein de questions, comme ce qu'il allait faire d'elle, s'il escomptait la laisser partir sans lui faire du mal ou bien pas. Shylee ne préférait pas y penser. Elle n'avait pas envie de savoir ce qu'il était en train de penser. Non pas qu'elle s'en fichait mais elle prendrait sûrement peur. Et la peur ne l'aiderait pas à se sortir de ce mauvais pas. A dire vrai, elle se demandait ce qu'elle pourrait bien faire. Elle se demandait comment elle pourait se tirer de ce mauvais pas.

Libérée par l'individu, Shylee essaya de tater les alentours, histoire de vérifier la grandeur de la pièce. Mais elle avait l'impression que c'était pas plus grand qu'un ascenseur ... Ahh ... Les ascenseurs ... Une phobie, surtout quand ses petites bêtes tombaient en panne entre deux étages et que personne ne venait pour réparer le problème. Mais bon, Shylee n'était pas dans un ascenseur, donc ça irait ... Du moins, elle pensait que ça irait. Mais elle ne voulait pas non plus rester ici, avec ce gars bizarre. Non, ce qu'elle voulait, c'était partir, rentrer chez elle et prendre une bonne douche pour se décontracter. Et oublier ce qui venait de se passer. Peut-être qu'elle devait lui parler ... Peut-être qu'elle devait lui demander ce qu'il attendait d'elle. Et peut-être qu'après une discussion, il la laisserait partir, non ? Oui, bon, d'accord, elle pouvait peut-être rêver mais bon. N'avait-elle aucune raison d'espérer ?

Shylee recula de quelques pas, histoire de prendre ses distances avec l'individu. Après tout, comme dit, elle ne savait pas ce qu'il voulait. Bien vite, elle se retrouva dos au mur, avec différents balais, ou truc dans le genre. Même si une faible luminosité éclairait les environs, ce n'était pas assez pour qu'elle voit clairement.

"Je ... Euh ... Que me voulez-vous ?"

Question claire. Au moins, s'il prenait la peine de lui répondre, Shylee serait au moins fixée. Mais cela n'empêchait pas qu'elle avait la trouille. Et si c'était un psychopathe dingue qui avait envie de s'amuser et que, pour se faire, il allait la découper en morceaux ? Ou un truc dans le genre ? Penser positivement, penser positivement, et ne pas penser à ce qui pourrait lui arriver, m'enfin, elle ne pouvait pas non plus s'empêcher d'y penser. Heureusement qu'elle était pas coincée dans un fichu ascenseur, sinon, vive la crise de panique !

Akimoto réussit à ne pas être – trop - impressionné face à l'immense portail mais une fois rentré à l'intérieur de l'académie, son attitude blasée s'effrita face à la grandeur de l'endroit. Il avait beau avoir un sacré sens de l'observation, il lui faudrait au moins une bonne semaine pour se repérer facilement… Et encore. Il se sentait vraiment minuscule et ridicule avec ses deux grosses valises face à l'imposante bâtisse. Il n'y avait pas à dire, cet endroit en jetait…

Il voulait lui mettre la pression. Pour rendre la chose plus amusante. Il le fixait. Oh, il était du genre sans-gêne, au cas où vous ne l'auriez pas deviné. A croire que la pudeur et la politesse étaient des choses qui n'existaient pas, pour lui. Son sourire narquois restait gravé sur ses lèvres. Il avait un beau visage. Le regard du brun s'aventurait sur tout le corps de l'inconnu, avec une assurance non dissimulée et un culot incommensurable. Il n'avait pas honte. Après avoir terminé son examen oculaire, son sourire se transforma en une grimace lubrique. Moui. Pas mal, cette femme. Vraiment pas mal. Il souriait toujours. Sadiquement. Narquoisement. Amusé. Agaçant sourire, n'est-ce pas ?

Le recul de la jeune femme dans la petite pièce était le déclic pour le prédateur. Pour lui, une proie ne devait jamais faire un geste ou s'enfuir en courant à son approche même si le jeu n'en devenait que plus amusant. Il se releva de son petit siège et en un temps record, s'assit assez près de la jeune femme pour qu'elle sache qu'il n'était qu'à quelques centimètres. Le jeune vampire voulait jouer avec les limites de la jeune femme, il voulait voir comment pouvait se déclarer la peur chez cette gente humaine.

"Je ... Euh ... Que me voulez-vous ?"

Le jeune vampire avait presque imaginé un instant qu'elle allait se présenter. Mais évidement, dans une situation périlleuse comme celle ci, peu de monde se serait montré courtois. Pour ce qui est de la courtoisie, on repassera. Les seuls qui sont un peu courtois sont les jeunes de 25 ans et moins. Les personne âgées se disent probablement qu'ils sont trop vieux pour nous ouvrir la porte. Les gens ne sont plus aussi courtois que du temps de nos grands-parents, et on ne se préoccupe plus d’autrui. Nous sommes devenus égoïstes, nonchalants, et irrespectueux.

- Je veux m'assurer que le silence restera éternel sur cette rencontre.

Ces mots étaient glacials. Encore aux premières rencontres, vous remarquerez son côté hostile et distant. Il ne laisse que de la froideur paraître dans sa voix, mais sans dévoiler une certaine méchanceté non plus. Déstabilisant, une fois de plus. Les gens ne savent pas où se mettre dans ces cas-là, ce qui est assez comique de son point de vue –mais ça, il ne le montre pas-. Bien entendu, certains s’essaient, tente de percer son mystère, de repousser ses barrières si difficilement entretenues, mais pourtant, cela donne toujours le même résultat : rien.

Il restait là en la regardant dans le noir le plus total, le dos contre le mur de la petite pièce. C'était un lieu où l'on pouvait facilement imaginer d'incroyables fins pour n'importe quel film.

A cause du noir, la jeune femme ne voyait pas grand chose. A dire vrai, elle se serait bien rapprochée de la porte, histoire d'allumer la probable ampoule qui éclairerait le placard à balais. Seulement voilà, l'individu était près de la porte, du moins, pour le moment et Shylee ne savait pas trop ce qu'il faisait. Un silence de mort planait sur la pièce et cela n'arrangeait pas les choses. Comme elle ne savait pas à qui elle avait à faire, elle ne savait pas trop comment réagir. Si c'était un élève, et bien, peut-être qu'elle aurait alors moins peur et qu'elle pourrait alors lui faire entendre raison sur le fait de la laisser partir. Elle doutait fortement que ce soit un professeur. Il aurait pris la peine de se présenter et de la rassurer sur le comment du pourquoi de sa présence. Ou alors, c'était quelqu'un qui n'avait rien à voir du tout avec le bahut. Et dans ce cas là, il lui serait difficile de savoir qui il était réellement. Mais peut-être que Shylee se faisait des idées. Peut-être était-ce juste une personne qui cherchait son chemin ... Ou peut-être même un vagabond qui cherchait un endroit pour passer la nuit, au chaud, et pas dehors. Qui sait ...

Du fait que Shylee avait reculé, qu'elle s'était aventurée un peu plus loin de l'individu, Shylee se sentait un peu plus en sécurité. Mais c'était sans compter sur la vive réaction du jeune homme qui s'était levé d'un seul coup et qui s'était déplacé. Et hop, voilà qu'il se retrouvait une nouvelle fois assis à côté d'elle. Enfin, pas très loin. Shylee eut un léger mouvement de sursaut. Elle se doutait que si elle reculait à nouveau, et bin, il ne tarderait pas à la rejoindre. Elle n'était pas du genre à jouer à cache cache, donc, soit il lui disait ce qu'il voulait, soit, tout simplement, il décidait de rouvrir la porte et de la laisser partir. Quoi que ... Maintenant, la voie était libre. Shylee pouvait toujours se diriger vers la porte et l'ouvrir par elle-même. Mais peut-être qu'il en profiterait pour l'attaquer ... Que faire ...

Finalement, l'individu brisa le silence qui s'était instauré. Ce qu'il voulait ? Et bien, apparemment, il souhaitait garder sa présence en ces lieux secrète. Et de ce fait, il ne voulait pas que la jeune femme parle du fait qu'elle avait pu le voir. Juste ça ? Et bin, ce serait sûrement facile pour Shylee de fermer les yeux. Mais est-ce qu'il la laisserait partir pour autant ? D'une certaine manière, elle semblait quelque peu rassurer. Au moins, il n'était pas là pour lui faire du mal, du moins, c'était ce qu'elle se disait.

"Et bien ... Je suppose que je peux le faire. Je peux peut-être partir alors."

Hmmm ... Elle s'aventurait peut-être sur un chemin dangereux. Peut-être qu'il avait d'autres choses en tête.

La jeune femme avait l'air bien insouciante. ll est bon c'est un fait de ne se soucier de rien, simplement de prendre la vie comme elle se montre à nous et d'en faire chaque jour une fête. Une fête parce que même si les mauvais côtés existent, que l'on soit insouciant ou non, nous nous devons de les affronter. Et puis au fond l'insouciance peut être un avantage pour affronter ce qui fait mal afin de peut être nous éviter de voir le pire et ainsi mieux résister.
Mais au fond que cela soit dans les bons ou mauvais moments, que l'on soit en enfance ou adulte chacun d'entre nous semble garder une part d'insouciance. Une infime part pour certains pratiquement invisible c'est vrai mais qui cependant au fond de nous même est belle et bien présente. Pourquoi? Simplement, peut être, parce qu'il est bon pour nous de se souvenir de l'insouciant que l'on était enfant et de le redevenir adulte même si ce n'est que pour quelques petites minutes. L'insouciance, finalement, un mot bien complexe et mystérieux cachant au fond de lui une multitude de définition. Mauvais pour certains, agréable pour d'autre...

Devant les légers mouvements d'incertitude de la jeune femme, Akimoto cru de suite qu'elle souhaitait rejoindre la porte qui se trouvait maintenant quasiment accessible. Mais la brebis doit aussi se soucier du loup tapis dans l'ombre et voyant parfaitement bien dans le noir. Il sourit lorsque la lueur de ses yeux changea un peu pour laisser place à la réflexion un peu trop rapide. Une parole fusa à nouveau dans la réserver :

"Et bien ... Je suppose que je peux le faire. Je peux peut-être partir alors."

Laisser moi rire ! Il faut voir plus de film ma jolie, quel méchant loup laisserait une si jolie biche mais pas pour le moins idiote, s'enfuir à toute jambe chez le gardien ? Akimoto s'approcha de la jeune femme encore plus si bien qu'ils se touchaient de l'épaule. Comme pour l'empêcher de faire le moindre geste avant même d'y penser, il posa fermement sa bras sur le ventre de la jeune femme avant d'agripper sa main à une barre un peu plus solide que les balais. Il souffla à son oreille :

- Vous pensiez vraiment que je ferais confiance à des mots d'une bouche maligne ? dit il avec un grand sourire narquois.

Shylee lorgnait sur la porte. Maintenant qu'elle était accessible, elle avait peut-être une chance de la rejoindre. Seulement, il lui avait semblé que l'individu l'avait bloquée avec la clé, ou du moins, qu'il avait tourné ladite clé pour qu'ils soient enfermés à l'intérieur. Alors, le temps qu'elle aille jusqu'à la porte et qu'elle la déverrouille, et bin, l'individu n'aurait pas de mal à la rejoindre facilement. Et quand bien même elle serait proche de la porte, qu'est-ce qu'il lui disait qu'il n'avait pas enlevé la clé ? Hmm ? Elle pourrait toujours s'acharner sur la poignée, sûrement qu'elle ne pourrait pas l'ouvrir. Donc, d'une manière ou d'une autre, elle était piégée, là, avec un type louche, dont elle ne savait rien, si ce n'était qu'il ne voulait pas qu'on ébruite sa présence. Flûte pour ainsi dire. Que pouvait-elle faire alors ? Attendre son bon vouloir et qu'il soit dans de meilleures dispositions pour la relâcher ? Hmmm, si Shylee faisait cela, sûrement qu'elle ne sortirait pas avant un bon moment.

La jeune femme avait acquiescé sur le fait qu'elle pourrait ne pas ébruiter sa présence. De toute manière, même si elle sortait de là, elle ne savait pas où était le gardien. Et elle ne s'attarderait très certainement pas plus longtemps dans les couloirs. Non, sûrement même qu'elle rejoindrait la sortie le plus rapidement possible, essayant d'oublier ce qui venait de se passer. Shylee lui avait demandé si elle pouvait partir. Elle se doutait qu'il ne répondrait pas positivement à sa demande mais bon, comme le dit le vieux proverbe, qui ne tente rien n'a rien, non ? Après tout, demander n'engageait à rien.

Shylee l'entendit alors se mouvoir et elle le sentait tout proche de lui. Seulement, elle n'osait pas tourner la tête et croiser son regard. Ce type lui fichait toujours la trouille et cela ne changerait sûrement pas avant un bon moment. La mettre en confiance ? Hmmm ... Il pouvait toujours essayer mais elle doutait que cela fonctionnerait. Proche d'elle, il la maîtrisa en moins de deux. A présent, impossible pour elle de s'échapper. Bien évidemment, elle pouvait toujours le mordre mais bon, tout geste inconsidéré de sa part qui ne lui plairait pas et hop, elle pourrait ne plus jamais sortir de ce placard à balais. Ou du moins, elle sortirait, mais dans quel état ... Avec un ton assez mesquin, il refusa tout net de la laisser partir. Sûrement qu'il avait peur qu'elle n'aille prévenir quelqu'un. Oui, sûrement.

"Et vous comptez me garder ici toute la nuit ?"

Hmmm ... Elle aurait mieux fait de se taire que de lui suggérer quelque chose. Après tout, il pouvait très bien la séquestrer dans le petit local. Qui sait. Peut-être qu'il avait l'esprit un peu tordu.

L'homme a naturellement peur d'être enfermé. Il y en avait une preuve flagrante, la jeune femme fixait la porte depuis quelques minutes maintenant comme si elle espérait qu'elle s'ouvre toute seule et l'aspire vers l'extérieur.

Hier encore, alors qu'il se balladait au nord de la ville, un ancien temple d'apparence en ruine était entré dans son champ de vision. Aussi bien visité par les plus anciens de la ville que par les plus jeunes, ce temple intriguait et attirait les plus curieux. Akimoto eut l'occasion d'arpenter ce sol mystique et d'en apprécier sa spiritualité. Amenant ceux qui le désirent à plus de méditation. Ce fut un des moines responsable du site qui le guida, amusé par les gestes de la jeune femme. En effet, il ne put s'empêcher de toucher le moindre objet en bois, la moindre pierre qui se trouvait ici. L'énergie qui émanait de ce lieu l'envoûta à tel point qu'il demanda la permission de pouvoir y venir après la fermeture du temple. Pour quoi? Et bien pour méditer, se recentrer, s'ouvrir et se préparer à l'entraînement. Et oui... Même s'il feignait ne plus vouloir pratiquer activement le kendo, son corps l'appelait toujours à une certaine discipline pour une meilleure sérénité de son esprit.

Malheureusement pour elle, Akimoto avait bien fermée cette dernière. Si elle se mettait à crier de toute façon, personne ne viendrait. Le garde ne patrouillait pas aux alentours à cette heure de la soirée, mais bien plus tard. Et le garde n'allait pas non plus réveiller un surveillant à trois heures du matin parce que des élèves étaient bloqués sur le toit.

"Et vous comptez me garder ici toute la nuit ?"

La demande surprit le jeune homme. Qui aurait pur penser que cette réplique pouvait mélanger à la fois l'envie de s'enfuir et celle de rester ? En effet, la jeune femme n'avait précisé en aucun cas que cette situation la gênait. La vie joue parfois des tours qui viennent à l’encontre de certaines règles. Elle nous fait rencontrer des personnes qu’on pensait sans importance mais finalement leurs places deviennent essentielles malgré ce que l’on aurait pu croire. Un jour ça arrive, la personne est ancrée dans notre histoire & elle finit par perdurer. On peut rencontrer les personnes dans des endroits improbables. Toutefois, les meilleures connaissances se font dans des lieux ayant peu de chances d’être réalisable. La vie est ainsi faite. Il y a d’excellentes surprises comme des surprises plus ou moins douteuses & contraignantes.

- Ce n'est pas une si mauvaise idée...

C'était de cet façon parfois qu'on pouvait révélé son véritable visage, mais notre jeune homme n'était pas pour autant un monstre, pas vrai ? Seulement, il avait encore beaucoup de mal à contrôler ses humeurs. Il accompagna sa parole d'une longue caresse de la main le long de son visage et de son cou laissant un léger frémissement à la jeune femme. La douceur de sa peau était un délice pour ses mains. Le jeune vampire continuait ainsi les vas-et-viens de ses doigts.

Fort heureusement c’était la trop sombre pour une humaine  & elle ne voyait donc pas qu’il avait les yeux rouge, plus rouge qu’une tomate encore. 

Ah ... malheur ...

Pourquoi avait-il fallu qu'elle reste tard au bahut ? Pourquoi n'était pas partie à l'heure habituelle ? A dire vrai, Shylee commençait à regretter d'avoir déjeuné avec l'une de ses amies qui était de passage en ville. A cause d'elle, la jeune prof avait perdu du temps, surtout dans la correction de quelques copies. Et comme elle avait un esprit plutôt concencieux, elle avait préféré perdre un peu de temps entre son déjeuner et son cours histoire de corriger les dernières copies. Mais bon ... Au final, cela n'avait fait que la retarder et voilà qu'elle se trouvait dans une situation plutôt ennuyante. Voilà qu'elle était, à présent, coincée dans le placard à balais avec un type qu'elle ne connaissait ni en long, ni en large. Et à cause du noir, elle n'arrivait même pas à le distinguer correctement. Et quand bien même elle atteindrait le bouton afin d'allumer l'ampoule, possible que l'individu n'apprécie pas vraiment la lumière et qu'il l'éteigne, tout aussi rapidement qu'il avait fermé la porte.

Enfin ... A la question posée, l'individu se mit à réfléchir pendant quelques instants. Ouais ... Shylee aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Et si jamais il la gardait ici, jusqu'au petit jour ? Hein ? De toute manière, elle pouvait toujours crier. Y'avait plus personne dans les parages, à part lui et elle. Le gardien ? Et bin, il n'avait pas encore dû commencer sa ronde. Quant aux étudiants qui pourraient étudier tardivement à la bibliothèque, et bin, la salle était à l'autre bout de là et de ce fait, lesdits étudiants n'emprunteraient jamais ces couloirs pour s'y rendre. Donc, en somme, Shylee était seule, là, livrée à elle-même. Et elle devrait utiliser son petit cerveau pour s'en sortir toute seule. Finalement, son interlocuteur brisa le silence une nouvelle fois, répondant que c'était peut-être une bonne idée ce qu'elle venait de suggérer. Mince alors ! Oui, elle aurait mieux fait de se taire alors.

Shylee se trouvait donc dans une mauvaise posture. Très mauvaise d'ailleurs. Surtout que, du bout de ses doigts, voilà que son séquestreur effleurait le visage de la jeune femme, descendant même jusqu'au niveau de son cou. Bien évidemment, Shylee avait eu quelques frissons, surtout dû au fait qu'elle ne s'attendait pas à cela. Mais elle ne pouvait pas non plus le laisser faire. La jeune femme leva alors sa main, histoire de s'approcher de celle qui était tout proche de son visage, tentant, par la même occasion, de la repousser. Elle savait très bien qu'il pourrait mal le prendre mais bon, c'était un risque à prendre. Et puis, elle essayerait aussi tout de même de se soustraire à lui.

"Ecoutez ... je ... hmmm ... On m'attend et si je ne rentre pas, on risque de s'inquiéter."

Mensonge. Shylee n'était attendue nulle part mais bon, elle tentait tout de même ce coup de bluff.

Elle avait repoussé sa main. Une main pourtant si tendre avec la jeune femme, pourquoi devoir de suite se retirer ? Akimoto trouvait que c'était du gachi que de refuser une offre qu'il ne donnait pas souvent.

Le rejet systématique de l'autre est une forme d'intolérance. La peur d'autrui peut entraîner une certaine méfiance mais la persistance de cet éloignement ne peut être justifié par la différence. En effet le rejet de l'autre semble ne devoir être qu'une première étape devant être dépassée. L'homme est porté non seulement à l'association mais aussi au détachement. Ces deux élans antagonistes l'habitent. S'ouvrir à ce qu'il y a de plus beau en nous. S'ouvrir à ce qu'il y a de plus lumineux en nous. Trop souvent, on interprète le rejet comme étant la résultante du fait que nous ne sommes pas beau, intéressant, intelligent,... On s'évalue, mais selon le regard de l'autre. N'aurait-il pas là un puissant message de la vie que nous inversons les choses? Si l'autre nous rejette, pour une raison ou une autre, pourquoi faudrait-il se détruire, douter de soi? Peut-être avons-nous été rejeté parce que notre vérité choquait, dérangeait? Peut-être avons-nous été rejeté parce que nous ne répondions pas aux attentes que l'autre avait à notre égard? Peut-être avons-nous été rejeté parce que l'autre ne voulait et ne soutenait plus de voir son propre miroir en nous? Peut-être avons-nous été rejeté car l'autre n'arrivait pas à nous contrôler et contrôler la situation? Pourquoi, la sensation de rejet devrait-elle alors être source de destruction?

Pourtant Akimoto avait bien l'impression d'avoir été rejeté plus parce qu'il est un vampire plus que la situation effrayante pour la jeune femme. Il avait tellement été haïs qu'il ne voyait plus que cela dans le refus.

"Ecoutez ... je ... hmmm ... On m'attend et si je ne rentre pas, on risque de s'inquiéter."

Il ne répondit pas le moins du monde et attrapa le bras de la femme aux cheveux turquoise alors qu'il allait paisiblement se reposer sur les jambes de sa propriétaire. Il tira la jeune femme à l'aide de ce charmant bras venu ici par hasard, et la plaqua contre son torse entourant de ses deux ans le ventre de la jeune femme. Il avait l'impression d'être papounet avec sa fille sur les jambes sauf que la situation prenait des allures plus sexy.

Le jeune vampire sentait le parfum de la jeune femme et n'en était que plus heureux. Il aurait aimé pouvoir dire que la jeune femme s'était faite belle pour lui, mais la situation ne le permettais pas. Il ferma les yeux comme pour se calmer avant de dire ou de faire la moindre chose. Il ne voulait pas laisser ses instincts vampire trop prendre le dessus. après tout Akimoto était encore un jeune vampire et son envie, son désir pouvaient prendre des forces à faire peur à un ours.

Et restait là à entourer la brebis de ses griffes de loups et attendant de voir sa réaction. Appréciera t-elle d'être manipulée comme une poupée ? Il la traitait tout de même comme une poupée de soie jusqu'ici.