[HS: Pardon du temps de réponse Miya.]
Eric haussa les épaules. Il n'était pas insensible à la douleur de la chanteuse, le problème c'est qu'il ne se sentait absolument pas concerné par elle, de ce fait... Si en fait, il y était plus ou moins insensible. Une fille, ça ne souffre réellement que par amour. Cette femme devait donc attendre quelque chose. Un ex parti, de la famille, il n'en savait rien et il s'en foutait en fait.
J'ai coutume de dire que quand on veut, on peut. Donc, si vous ne pouvez quitter le Japon c'est que vous n'en avez pas envie. Pourquoi? Ca vous regarde, ce ne sont pas mes oignons. Mais je vous conseillerai d'être franche quand vous parlez à quelqu'un, et ne sortez pas d'excuses bidon. Ca gâche la bonne impression qu'on peut avoir de vous au premier abord.
Lui-même était un véritable enfoiré et ne s'en était jamais caché. Enfin, tout un chacun le considérait comme un enfoiré vu qu'il disait toujours ce qu'il pensait, d'une façon particulièrement brute, sans même chercher à n'arrondir ne serait-ce qu'un peu les angles. Bien sûr, il savait être gentil. Mais pas comme ça, pas avec le ou la première venue. Les femmes avaient voulu l'égalité des sexes? Et bien elles en auraient pour leur argent avec Eric, il ne leur faisait pas de fleurs sous prétexte qu'elles avaient une belle paire de seins ou autre. Il était anglais et bien élevé, il en fallait plus, beaucoup plus, pour lui taper dans l'oeil et le laisser coi.
En parlant d'oeil cependant... Ceux d'Eric suivirent le geste de Miya qui se leva. Elle s'en allait? Marrant, il la pensait moins facilement impressionnable. Mais bon, advienne que pourra. Il leva son verre dans sa direction.
Ne mélangez pas tout mademoiselle... Je n'ai jamais dit que les concerts japonais étaient misérables.
Les femmes et leur sale manie de tout amplifier sans qu'on ne sache comment... Une horreur...
Et vous auriez raison de ne pas porter de rouge. Portez plutôt du bleu ou du noir, vous serez bien plus ravissante.
Il la salua d'un coup d'oeil avant qu'elle ne commence à s'éloigner et vida le fond de son verre cul sec. Il en contemplait le fond, vide, quand la voix de la chanteuse porta à nouveau jusqu'à ses oreilles. Évidemment, il ne prit pas la peine de détourner les yeux de son verre pour lui répondre, le rustre.
Si je dois vous emmener à un concert, ce serait mieux que vous le connaissiez. De même, il serait judicieux que vous me donniez votre numéro de téléphone.
Là par contre il se désintéressa de son verre pour lever vers la jeune femme un regard bleu vert éloquent.
Je ne crois pas au hasard et j'ignore si je reviendrai dans ce bar, alors vous savez quoi? Vous me donnez votre numéro, je vous donne mon nom et je vous appelle quand des artistes sympa passent en ville. Et si ça vous inquiète, il ne faut pas, je ne vais pas vous harceler.
Fatigué, il sortit son porte-feuille de sa poche et laissa de la monnaie sur la table pour sa consommation, avant de se lever, de ranger son affaire et de s'étirer, laissant tous ses os craquer douloureusement. Fatigué était un euphémisme. Il était épuisé, fourbu, groggy. D'une main, il se frotta les yeux et prit sa veste, avant de rejoindre Miya. Si elle devait encore travailler, il l'ignorait mais lui était sur le départ puisque sa compagnie de la soirée s'éclipsait.
Alors qu'est-ce que vous en dites? On fait affaire ou vous vous débinez comme vous vous débinez devant les voyages?