Alex + Sam = Certainement des problèmes. (PV: Miss Sam)

-Alexandre le Grand était le fils de Philippe II, l'élève d'Aristote, un des plus grands philosophes de l'antiquité, également l'un des plus grands conquérants de l'Histoire de l'homme. D'abord maître d'un petit territoire, il est parti de rien pour créer l'un des plus grands empires que l'histoire ait jamais connu. Au fur des années, la puissance de son armée fut si grande que...

Ce fut la main levée avec énergie d'un élève qui vint déranger le cours d'Alex. Grommelant légèrement son agacement, il posa son regard sur le jeune impoli puis hocha de la tête pour l'encourager à parler. Comme quoi il était impossible de mener un cours quand un élève était dans un éternel état de questionnement et qu'il méditerait trop longtemps sur la question pour porter attention au cours qui se passait.

-Dites, sensei! L'interpella l'élève, un jeune homme aux cheveux bruns, doté d'un visage soulignant l'attrait détestable de sa personnalité.

-Oui?

-Est-ce que vous avez choisit ce sujet pour votre cours parce qu'Alexandre le Grand portait le même nom que vous?

Ah, cette sorte de question. Qu'est-ce que le jeune enseignant détestait avoir à y répondre. Il se demandait si seulement les élèves portaient attention à autres choses qu'à des réflexions stupides causées par l'aberrante idiotie générales des crétins populaires, dont ladite popularité repose sur les conneries qu'ils exécutaient et qui leurs valaient une mauvaise réputation ainsi que leur titre d'éternels manipulés de la tendance. Vraiment, il fallait que les médias dépeignent la jeunesse comme un âge ingrat et bête pour que tous les adolescents agissent comme des êtres ingrats et bêtes. L'époque où les adolescents voulaient devenir des êtres murs et d'avoir une bonne vie était révolue avec l'arrivée d'une technologie qui leurs permettaient d'assouvir leurs instincts dépravés, ce qui leur a donné l'illusion d'avoir le contrôle de tout ce qui se passait autour d'eux.

Enfin bref. Alexandre passa sa main sur son visage, déprimé par l'hilarité générale. Son regard changea alors du calme à la colère puis s'approcha de son élève puis l'agrippa par le collet. Plantant le feu de sa rage visuelle dans les yeux de cet abruti, qui en mouillait presque son caleçon de peur, le professeur parla d'une voix étrangement calme pour un type aussi énervé. Probablement à cause de l'habitude à force de protéger sa petite soeur contre la même sorte d'imbécile fini.

-Écoute-moi bien, petit crétin. Si je fais un cours, toi, tu gardes tes réflexions idiotes pour toi et tu écoutes. Si tu ne comprends pas, tu poses la question. Maintenant, répète après moi; Je me la ferme quand j'ai un truc totalement débile à dire.

Paniqué devant l'agressivité de son enseignant d'histoire, le gamin répéta ses paroles en balbutiant, proche de la crise de nerfs. Satisfait, le professeur relâcha sa tension sur le collet de son élève, qui avait finalement mouillé ses pantalons d'urine. Chose gênante mais qui lui forgerait peut-être une plus grande capacité à l'humilité.

-C'est bon. Maintenant, va te changer avant d'empester toute la classe. Ton pantalon est tout jaune.

Son orgueil et sa fierté affectés, l'impudent s'enfuit sous l'hilarité des autres élèves. Alex abattit sa main sur la table et dans un "clac" sonore, il avertit toute la classe qu'il n'était vraiment pas d'humeur à les entendre ricaner comme des enfants. "Bon sang, ce sont presque des adultes et le 3/4 des élèves se prenaient encore pour les rois du monde, mais quelle sorte de parents les générations passées ont-ils été pour arriver à un si triste résultat, je vous le demande!" s'indigna mentalement le professeur, qui retourna à l'avant de sa classe pour les regarder.

-Quelqu'un d'autre a une remarque aussi brillante que vient de le faire ce cher ami qui vient de nous quitter?

-Alors... Am... Stram... Gram.

Dans les couloirs du lycée, au milieu de la foule des élèves, Sam tirait au sort le cours auquel elle allait asister. Elle avait déjà son diplôme, pas des moindres qui plus est, mais ça l'amusait de revenir écouter les cours d'un niveau légèrement inférieur. Et puis, certains trucs s'étaient effacés de sa mémoire, la stimuler ne pouvait être qu'une bonne chose. C'est donc après un petit plouf plouf qu'elle se joignit à la classe qui avait cours à présent avec un certain Alexandre Attwell. Ca, Sam l'ignorait. Elle ne connaissait pas ce prof, elle n'en connaissait d'ailleurs aucun, pas plus qu'elle ne connaissait aucun des élèves, mais ces derniers étaient tellement nombreux qu'ils furent bien peu à la remarquer, malgré ses cheveux d'onyx où seules quelques mèches de violet cassaient la monotonie, longs jusqu'aux fesses, et ses fringues complètement incongrues dans une salle de cours japonaise. C'était fait exprès bien sûr, pour échauffer comme toujours les esprits que Sam avait enfilé une jupe punk lolita, (beaucoup) trop courte, au motif écossais et recouvert d'un voile de tulle déchiré. Avec sa ceinture à chaînes et clous, ça fait un super effet. Combiné avec ses bas résille filés également et ses Doc Marteens, le look était indéniablement indus punk. Quant au haut, une chemisette simple apparemment, sauf qu'elle avait un décolleté plongeant qui mettait en valeur sa poitrine rehaussée par un push up et que dans le dos, il y avait à peine suffisamment de tissus pour cacher la lanière de son soutient gorge. En un mot, effrayante.
Se faisant discrète, elle gagna le fond de la classe et attendit que le cours commence. Histoire apparemment, à en juger par les manuels que les élèves avaient sorti. Cool, s'était-elle surprise à penser. Elle aimait bien l'histoire. Enfin, comme c'était à prévoir, ses voisins commencèrent à lui gratter l'amitié, le temps que le prof arrive. Elle allait les envoyer chier quand le prof entra dans son champ de vision. Il avait sauvé leurs têtes. Enfin bref. La classe se fit relativement calme et le cours pu commencer.

Alexandre le Grand donc, super intéressant. A tous points de vue, vraiment elle était contente de son plouf pour une fois. L'avantage d'une femme, c'est qu'elle peut faire deux choses à la fois. Aussi, elle pouvait écouter à la fois ce que disait le prof et aussi emmerder ses voisins. A voix basse, avec un sourire, elle manigança..

-Allez... Fais-le...

"Et je gagne quoi à le faire? Rien. Alors non."

-Bah tu veux gagner quoi..?

"Tu m'embrasses."

Sam eut peine à se retenir de rire.

-Ok ça marche.

Elle ne le ferait jamais évidemment, mais lui ne le savait pas. La scène qui s'en suivit, alors qu'elle se redressait et mimait parfaitement l'élève qui tombait des nues devant tant de stupidité, la seule qui ne riait pas du reste, car elle trouvait que cette remarque manquait sérieusement de comique mais était plutôt d'une stupidité navrante, elle dû cacher cependant son hilarité à la réaction du professeur. Il avait l'air violent lui, il ne fallait pas le chercher. Mais stoïque, Sam n'enfonça le clou. Elle se fit aussi discrète que possible, les gens autour s'attendant à ce qu'elle se dénonce pour épargner le jeune homme. Sauf qu'elle n'en fit rien. Monnayer un baiser pour un truc pareil, c'était être stupide. Le garçon n'avait donc que ce qu'il méritait. Pire encore quand, une fois l'incident clos, Sam leva la main en réponse à la question du professeur.

-Je pense que vous alliez y venir mais pourriez vous nous parler plus en détails de l'enseignement qu'Aristote prodigua à Alexandre? Comment des cours d'un éminent philosophe, Alexandre a-t-il pu être saisit de l'envie de repousser toujours plus loin les limites de son empire?

Elle jouait la fayotte! Et restait impassible, regardant Alexandre avec un air intéressé, sincère pour celui là au moins, alors que tous les autres autour qui l'avaient entendue marchander avec l'autre la regardaient avec des mines scandalisées pour certaines, épatés pour d'autres, ricanant pour une autre part et presque avec la révérence d'un esclave pour quelques uns. Cette fille, qui qu'elle soit, ne jouait décidément pas dans la même cours qu'eux.
Quant à sa question, elle la trouvait intéressante. Elle se demandait si le professeur serait du même avis, mais en même temps, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire? Elle n'était pas scolarisée, n'avait pas de bulletin ni rien. En somme, elle ne risquait rien.

Une élève, enfin, si Alex pouvait considérer cette fille comme une élève alors qu’il savait pertinemment, jugeant d’abord ses impressions sur l’apparence physique de l’inconnue, qu’elle avait passé le stade de l’adolescence depuis un moment à la vue de ses formes plus qu’avantageuse et son regard, lui posa une question digne d’intérêt. Elle ne faisait pas partie de cette bande de petits idiots manipulables, bien au contraire, elle était de ceux qui les manipulaient comme des pions sur l’échiquier. Alors qu’elle avait à peine ouvert la bouche, il put saisir le caractère emmerdeur de cette jeune femme. Il s’installa sur son bureau, ou du moins le bureau de l’enseignant qu’il remplaçait ce jour-là, puis la dévisagea un moment, cherchant le moindre indice sur ce qu’elle pouvait bien chercher à obtenir de lui. La connaissance? Non, personne dans cette classe ou dans cette génération n’était attirée par la connaissance et l’approfondissement de sa sagesse ou de son esprit. Tous n’étaient qu’une bande de clowns qui se retrouvaient ici parce que leurs parents les envoyaient en classe sous menace de les priver de leur scooter ou de leur voiture toute fraîchement obtenue. Le suppléant regarda le plafond un moment avant de répondre de la manière la plus désintéressée et ennuyée qui soit.

-Qui ici peut prétendre avoir écouté chaque parole de ses parents? Alexandre ne fut guère différent. Alors qu’Aristote lui faisait la classe, lui-même avait déjà ses propres idéologies, et il ne consacra probablement son attention que sur les discours qu’il considérait comme digne de son intérêt, comme tous les enfants. Son royaume était petit, il le voulait plus grand, et il a prit les moyens nécessaires pour réaliser ses objectives. –il ricana- D’ailleurs, le trois quart d’entre vous croient que la vie sera simple une fois sorti d’ici, mais l’ambition, chers élèves, ne suffit pas à réaliser tous les souhaits. Alexandre était un homme intelligent et instruit, plus que la plupart des hommes de son époque, et plus ouvert, aussi. Cependant, son ambition était telle qu’il voulait que chacun de ses sujets le considère comme un dieu en plus du maître du monde, et alors, les historiens hésitent franchement entre l'empoisonnement par la faute d'un des serviteurs  ou alors une mort purement accidentelle, mais son jeune âge de l'époque en dit long.

Il dévisagea encore une fois Sam. Étrangement, il lui sembla voir sa sœur cadette assise à sa place, cet éternel sourire dédaigneux sur les lèvres. Il dut fermer les yeux un moment pour chasser cette illusion de son esprit. Carry avait disparu, et elle ne se retrouvera jamais dans sa classe, elle avait presque fini ses études et elle serait en examen en France, présentement, et elle aurait passé un coup de fil juste pour le mettre mal à l'aise devant sa classe. Lorsque son esprit cessa de lui jouer des tours, il se mit à marcher lentement. D'un geste, il confisqua un téléphone cellulaire caché sous un pupitre, résistant à l'envie de le broyer dans ses mains, comme il l'aurait fait auparavant. Il se contenta de le mettre dans sa poche puis il regarda Sam avant de passer à coté d'elle et de laisser un petit mot. "J'aimerais te parler seul à seule après la classe. Je ne sais pas qui tu es, mais tu n'es pas dans mes cours. J'ai une excellente mémoire des visages et je peux affirmer sans problème que je ne t'ai jamais vue." était écrit sur ce papier, et Alex veillera à ce que tout ce passe comme il l'avait décidé. Il se laissa tomber sur sa chaise, une fois qu'il eut atteint son bureau, et il fit passer par trois élèves trois documents puis il replongea dans ses pensées.

-Coupé de la réalité, Alexandre sombra peu à peu dans une vieille réalité. Sa sœur était là, assise à la table familiale, toujours aussi détachée. Sa mère l'engueulait pour avoir envoyé promener le professeur. Charlotte... Elle était toujours si triste, et il devait la regarder perdre le goût de vivre. Il voudrait lui tendre la main, lui dire que quelqu'un lui accorde encore de l'importance, mais tout ce qu'il peut faire, c'est la regarder. Il n'était pas fou, il savait qu'il rêvait, bien qu'il ne dormait pas, puisqu'il entendait ses élèves chigner de désespoir devant leur travail.-

"Non mais taisez-vous, bande de bébés." Grommela-t-il, fatigué de ces enfantillages. "Vous avez tous entre 16 et 17 ans, alors, agissez comme tels et fermez-la."

Alexandre ne put rien découvrir sur le visage parfaitement lisse de Sam. Elle n'était pas de celles qui se laisaient intimider facilement et mentait très bien. Elle était persuadée qu'elle pourrait débiter des inepties dans le genre de "Je suis un éléphant rose avec des ailes et des yeux en rubis" qu'un détecteur de mensonges ne parviendrait même pas à la confondre. Disciple de Seagal? Plus que ça. Padawan de Chuck Norris. Non, mieux. Jesus a marché sur l'eau, Chuck Norris a marché sur Jesus... Sam s'est fait des ski nautiques avec Jesus et Chuck. Pwned les deux vieux, la nouvelle génération débarque et pas seulement à DisneyLand Paris! Quoiqu'il en soit, le regard insistant du professeur glissant sur elle, Sam pu aisément supposer qu'il n'était pas dupe. Remarque, elle n'avait rien fait pour être discrète et s'il ne voyait pas la différence entre elle et ses ados prépubères et boutonneux, c'est vraiment qu'il avait un problème... Mais heureusement pour lui, c'était la suite qui intéressait la délinquante. Elle voulait voir les réactions du professeur... Un ton las, des mimiques agacées mais la réponse à sa question. Complètement à côté de la plaque. Il parlait de ce qu'Alexandre avait esquivé en faisant un désagréable parallèle entre sa génération et les torts du grecque (oubliant au passage que ses quelques années à peine supplémentaires ne le prémunisaient pas forcément contre cette critique). Pas un mot sur l'enseignement d'Aristote et encore moins sur la naissance des envies de conquêtes d'Alexandre le grand. Mais enfin... Les enfants avaient un cerveau identique à de la gelée, tout juste bonne à se faire modeler... Celles des grecques autant que celles des contemporains. Alexandre avait forcément été influencé dans ses envies de conquêtes! Par qui? Par Aristote? Peu probable. Par son père, Philippe de Macédoine? C'était déjà plus plausible. Par qui alors...? Par sa mère? Olympias, princesse d'Epire... C'était à creuser. Toujours est-il que Sam n'avait pas la réponse à sa question, c'était désagréable.

Et il la regardait encore. Il fallait qu'il s'arrête, sinon elle allait finir par croire qu'elle lui avait tapé dans l'oeil... Allez, le cas échéant... Un bref coup d'oeil à gauche, un bref coup d'oeil à droite... Personne ne la regardait, elle fit un clin d'oeil au prof et lui souffla un petit baiser. Histoire de bien le provoquer jusqu'au bout. Le petit morceau de papier trouva bientôt ses doigts et Sam haussa un sourcil, son sourire caché par le petit mot. Elle se recomposa un visage neutre et, puisqu'il avait percé à jour sa couverture, rien ne servait de continuer. Elle délaissa donc le devoir, se leva en repoussant brièvement sa chaise et gratifia la classe d'une performance digne des plus grands tragédiens grecques, le ton avec évidemment.

-Chers amis, le moment est venu pour moi de mettre à bas mon masque de vertu.

Certains eurent l'audace de pouffer, de vertu... Ahahah. Mais ils s'arrêtèrent en voyant qu'elle ne comptait pas s'arrêter là, se mettant plutôt à avancer avec une lenteur incroyable vers Alexandre.

-Voyez-vous... Je ne suis pas celle que vous croyez. L'ai-je jamais été? Ce pourrait être un sujet à débat... Mais je veux que vous sachiez que jamais, au grand jamais je n'ai trahi dans ma façon d'être mon âme... Ou mon coeur. Non, car voyez-vous, je ne suis pas une simple élève, venue parmi vous pour m'instruire, m'abreuver de connaissances... Non! Mes motivations étaient bien plus superficielles... Elles étaient... Romantiques?

Donnant toute la mesure de son talent, un petit mouvement d''épaule, à peine perceptible, et elle terminait découverte. Le tissus de son haut glissant le long de cette dernière. Et elle ne s'arrêtait pas d'avancer, poursuivant son petit monologue.

-Peut-être... Sexuelles?

Son index trouva sa bouche et Sam en humidifia légèrement le bout avec sensualité alors que des "houuuuu" se faisaient entendre.

-Sûrement... Et que nous reste-t-il?

Là, elle arriva face à Alexandre, le professeur, à quelques centimètres de lui en fait à peine. Elle ne s'arrêta pas là et le repoussa pour qu'il soit callé contre son propre bureau avant de grimper sur lui à califourchon, tenant sa cravate entre ses doigts. Elle lui pouffa au nez, afficha un large sourire, et remit pied à terre, se tournant vers la classe et poursuivant, encore et toujours.

-Il ne reste rien mes amis, car la seule personne que je venais voir ici ne veut pas de moi!

Elle désigna le professeur d'un index accusateur.

-Cet homme m'a joué la sérénade, m'a promis la lune et Dieu seul sait quoi encore! Et quand enfin je me suis abandonnée à lui... Il est parti... Il m'a laissée, comme un laisse son appartement en catastrophe pour une raison quelconque...

Elle était à fond dedans, ses yeux brillaient de larmes en plus. Impossible de ne pas la croire. Et puis, le charme fut rompu. Tout simplement parce que Sam en avait plein le cul. Mais autant finir en beauté. Elle plongea son visage dans ses mains, feignant de pleurer alors que tout un chacun compatissait. Elle entendait les chuchottis, ceux qui traitaient le professeur de salaud et autres noms d'oiseau alors que les épaules de Sam s'agitaient de quelques soubresauts. Jusqu'à ce qu'elle éclate de rire, file ramasser son sac à sa place, hilare, et ne prenne la direction de la sortie sans s'expliquer. Elle prit juste le temps de glisser à travers la porte...

-Ah au fait... Pour vous voir après les cours prof. Vous êtes mignon, mais c'est non.

Nouveau clin d'oeil lui était adressé alors qu'elle partait tranquillement dans le couloir, fière d'elle. C'était une journée qui commençait sur les chapeaux de roues! Plus qu'à trouver un nouveau cours où s'incruster...

(Désolé pour l'attente. J'ai un peu perdu le fil, alors, s'il y a des choses que tu voudrais voir changer, avertis-moi par mp ^^)

Le regard d'Alexandre ne trahit aucune émotion particulière. Il n'était pas vraiment sujet aux réactions agressives lorsqu'on le calomniait, voir même en fait, il s'en balançait. Les gens qui insultait inutilement les autres ne faisaient que prouver, après tout, leurs propres complexes et leur besoin viscérale de se sentir au-delà de tout. C'était triste, mais c'était ainsi, parce que les hommes sont nourris par leur besoin d'être supérieurs aux autres, et qu'ils étaient incapable de s'entendre sur un pied d'égalité, car nul ne pouvait supporter qu'un autre ait exactement la même chose que lui, alors qu'il fournit plus d'effort, et c'est d'ailleurs un peu pour cela que le communisme était appliqué dans très peu de pays; imaginez un médecin qui fait des études dans une école très chère pour gagner sa vie plus tard et se permettre du luxe, et qui au final obtiendrait exactement le même salaire qu'un travailleur de la construction qui sait à peine lire. Mais au fond, c'est ce même complexe de supériorité qui a permit au monde de se développer, car les hommes cherchent sans cesse à se surpasser les uns les autres pour atteindre toujours un objectif plus élevé et être acclamé pour cette même raison... Cette Sam en avait probablement souvent fait l'expérience, car ce n'était pas n'importe qui qui pouvait acculer ainsi un autre sans se salir les mains, voir même à être prise ainsi en compassion par les autres. Alex ne réagit qu'à peine à ses provocations, car Carry avait aussi un don pour le mettre hors de lui. Son regard sombre avait suivit cette fille jusqu'à sa sortie. *Alors comme ca on se prend pour une actrice de talent, n'est-ce pas? On va jouer, alors, Carry au carré.* songea-t-il avec un léger sourire amusé au coin des lèvres, ce même sourire sinistre qu'il lançait à ceux qui avaient le culot de venir emmerder sa sœur. Même le professeur aimait cette sorte de jeux de "qui va s'en tirer le mieux."

Alors qu'il attendait un peu avant de se mettre en jeu, un tout petit élément déclencheur de rien du tout provoqua la suite des événements, ce qui facilita grandement la manœuvre d'Alexandre pour rattraper cette insolente tout en ayant une excuse pour quitter ainsi précipitamment la classe. Un élève lui avait balancé un mot qui ressemblait étrangement à "Espèce de connard". En fait, c'était les termes exactes, mais c'est plus poli de l'écrire ainsi. Alexandre agrippa à une vitesse impressionnante la brosse à tableau négligemment déposée sur la table de travail de l'enseignant et l'envoya en plein dans le visage de celui qui avait osé l'insulter. Il laissa une colère simulée déformer légèrement son visage et une lueur sauvage pétilla au fond de ses yeux, clouant sur place tous les élèves de la place. D'une voix sombre, voir agressive, il fit comme s'il se vidait le coeur, laissant son esprit trouver de lui-même les raisons les plus réalistes qui pourrait expliquer les tensions entre lui et sa "copine", puisque les élèves croyaient que telles était leur relation (ouais, parce qu'ils n'avaient pas encore capté que la fille venait de littéralement se foutre d'eux, et en beauté!), il se lança à l'attaque.

-Ce qui se passe dans ma vie personnelle ne regarde que moi. Si vous croyez que je suis un salopard, libre à vous. Et sinon, j'ai des explications à donner à une personne qui m'est très chère. Alors, ouvrez vos livres d'histoire à la page quatre-vingt onze, et révisez les étapes de la chute de la dynastie Romanov. Je vous interrogerai lundi prochain. Si vous vous foutez de ma gueule, je vous colle un zéro et bonne chance pour vos résultats à la fin de l'année. Bon week-end à vous.

Pourquoi l'histoire de la Russie? Bah, aucune idée, mais c'était dans le planning qu'on lui avait donné au début de l'année, alors côté cohérence, bonne chance. Alexandre sortit de la classe en refermant la porte derrière lui. *Franchement, c'est une vraie pouffiasse... je risque de gros problèmes, maintenant!* grommela-t-il intérieurement. Le jeune homme n'était pas vraiment énervé, mais surtout agacé, puisque ce boulot lui plaisait beaucoup. L'enseignement n'était pas vraiment son domaine. Il avait toujours davantage été un sportif qu'un homme de livres et de lettres. Il regarda alors le miroir intégré à sa montre. L'image de la petite Alice lui indiqua la direction à suivre, car l'image de Sam se reflétait sur les surfaces du plancher lustré du Lycée. Alexandre ne perdit pas une seconde et il se mit à la poursuivre. Et en plus, cela lui faisait un excellente raison de faire autre chose de sa journée. *'tain, je ne sais pas si je suis supposé lui en vouloir ou lui être reconnaissant.* Se surprit-il à penser.

*Mais elle est jolie, non?* Fit la voix d'Alice dans sa tête, enjouée.
*Toi, la ferme, ou je te jure que j'entre dans un miroir pour te donner la fessée que tes parents n'ont jamais eu les couilles de te donner!* Rétorqua mentalement le professeur, de mauvaise humeur, bloquant immédiatement son esprit à la gamine.

Il ne pouvait cependant pas nier la véracité des paroles d'Alice; Sam était sexy. Et surtout, elle avait un caractère qui plaisait beaucoup à l'enseignant. Ouais, parce qu'Alex adore les femmes qui lui donnent du fil à retordre, et plus elles sont chiantes et qu'elles lui posent des problèmes, plus il les adore, ce qui pouvait laisser penser qu'Alex était un dérangé ou alors un masochiste, c'est encore à décider. Il finit par retrouver cette garce alors qu'elle arrivait à une intersection, à quelques mètres de la porte de sortie. Il lui agrippa alors le poignet et d'un mouvement sec, il la ramena à lui, la forçant par la même occasion à le regarder, plantant son regard sombre dans le sien. Finalement, il ne sentait aucune colère à l'égard de cette femme; avec son jeu d'actrice, plutôt que de l'emmerder, elle avait plutôt donné un certain intérêt à sa journée. Un sourire narquois naquit sur les lèvres du professeur.

-Alors, "mon coeur", est-ce qu'on pourrait parler et s'expliquer, ou alors on passe immédiatement en cour? Demanda-t-il.