Elle cru qu’elle allait vomir le peu qu’elle avait avalé avant de dormir. Don avait buté au fond de sa gorge pendant plusieurs minutes, et laissé un goût amer dans sa bouche et sur ses lèvres. Elle toussa, cracha ce qu’il était parvenu à laisser dans sa bouche et s’essuya les lèvres d’un revers de main. Don pouvait dire qu’il voulait, il ne la rendrait jamais plus sociale, et encore moins pour servir de vide foutre. Elle avait pour elle son physique peu attrayant, un visage sans atout majeur, des seins tout juste appréciables et des hanches trop fines pour montrer un quelconque intérêt. Bref, elle n’avait rien pour attirer les hommes, et aussi confiant que soit cet esclavagiste, elle était persuadée qu’il ne lui racontait tout ça que pour l’effrayer et qu’en vérité, personne, que ce soit lui ou un autre, ne reviendrait la voir pour des faveurs sexuelles. Le reste des esclaves de la caravane était bien plus riche en beautés. Et puis, elle ne comptait pas s’attarder ici…
Elle parvint finalement à se soustraire à ce traitement qu’il appelait « fellation », et se retrouva haletante et épuisée, à moitié allongée sur le sable du désert. Elle était toujours nue, et elle se sentait particulièrement vulnérable, surtout en face de Don qui lui avait non seulement toujours ses vêtements, mais était bien plus fort physiquement. Entre les muscles de Raven et les siens, pas de comparaison possible. Ca reviendrait en fait à comparer une flaque et l’océan, stupide donc.
Quand il vint à sa hauteur, elle se détourna de lui, dérobant sa poitrine et tout ce qu’elle pouvait de son corps à son regard de pervers, ne répondant rien à sa question, se contentant de serrer les dents pour ne pas… Elle eut une idée. Idée qui lui vint en même temps que la claque sur sa fesse, qui réussis à lui faire échapper un
Ah !
De douleur et de surprise mêlées. Elle voulu repousser sa main, encore, qui s’étendait vers elle une nouvelle fois, mais il insista et, fatiguée, Raven ne pu plus lutter. Elle se fit donc saisir par Don, mais se tortillait comme une anguille afin d’éviter au maximum que leurs peaux ne se touchent. Elle ne voulait pas. Sa hargne sembla tressaillir au fond d’elle-même lorsqu’il parla d’entrer en elle à nouveau. Elle se crispa et opposa à la force des mains de Don la puissance de ses cuisses, cherchant à se remettre debout.
Non… Ca ne rentrera jamais !
Elle avait vu la taille du sexe de Don et n’avait aucun doute quant à cela. Sa phrase avait été dite sur un ton qui mélangeait la crainte, l’appréhension, mais aussi la détermination. Deux interprétations étaient donc possible. Soit elle disait que la verge ne rentrerait jamais uniquement à cause de sa taille comparée à l’intimité de Raven, soit elle voulait dire qu’elle ne lui permettrait jamais d’en arriver là. Contactée au possible, Don ne pourrait entrer en Raven sans forcer. Elle était beaucoup trop tendue, son intimité était presque hermétique tellement elle la contractait. Et puis le gling gling de ses chaînes lui rappela son idée, sortie de sa tête un moment à cause de la hampe de Don aux portes de son sexe.
Alors, les braises du désespoir de Raven, attisées par sa haine du traitement qui lui était infligé et de son origine, devinrent une flamme de hargne et de témérité, lui redonnant dans un sursaut de lucidité la force de tenter une dernière manœuvre. Sans ménagement, elle lui expédia son poing droit dans le nez et s’empressa de profiter du bref instant de flottement qui suivrait son geste pour se retirer des genoux de Don. Rapide et fluide, elle passa dans le dos de l’esclavagiste, enroulant la chaîne accrochée à son propre cou à celui de Don et elle n’attendit pas midi à quatorze heures. Elle serra, maintenant fermement la tête de Don contre sa poitrine, jamais il ne l’avait « tâtée » d’aussi près. Elle serra, encore et toujours, avec une force décuplée par l’instinct de survie. Elle n’était plus vraiment elle-même, elle était juste une créature luttant avec la force du désespoir pour éviter un viol. Ses yeux violines contemplaient Don, craignant autant le retour de flammes que la suite des évènements.
Même sans pouvoirs, Raven prouvait qu'elle pouvait être dangereuse.