Ainsi donc, la femme qu'elle avait en face d'elle, jeune femme même, était attirée par les femmes. Et bien, cela convenait parfaitement à Alana, qui était loin d'ignorer l'effet qu'elle faisait aux personnes attirées par les femmes. Après tout, son corps avait été façonné uniquement dans cet objectif, susciter envie et désir à toutes les personnes qui porteraient leur regard dessus. Quoi de mieux qu'une beauté pour partager les délices de l'amour? Les questions posée par sa visiteuse impromptue ravirent la prêtresse, qui se voyait là distraite d'un ennui mortel. En plus, peut-être pourrait-elle rallier cette jeune femme à ses croyances? En même temps, tout le monde croyait plus ou moins à l'amour, alors que Medusa le veuille ou non, elle était déjà, même sans le savoir, une fidèle de sa Déesse en plus d'être une partie d'elle.
Accueillante et souriante, la rouquine glissa un bras dans le dos de Morgane et l'invita à entrer dans le temple plus en avant.
"Le temple est protégé contre les affres du temps par la toute puissance de notre Déesse. Deux à trois fois par an, une personne de notre ordre, qui n'est composé que de femmes, doit se déplacer ici afin de renouveler ces protections et se montrer disponible pour d'éventuels visiteurs, tels que vous Mademoiselle. Notre divinité est la déesse de l'amour, sous toutes ses formes, et de la beauté. Vous pouvez l'appeler Freya, Hathor, Ixchel ou encore Tonantzin mais le nom qu'elle préfère est Aphrodite. Mes soeurs et moi sommes des prêtresses qui lui rendons hommage chaque jour qu'elle créé et à chaque opportunité que nous offre le monde."
Toutes deux étaient maintenant au milieu du temple, au fond duquel se tenait une statue de la toute Puissante, largement encensée. De taille modeste, ses courbes étaient plus plantureuses, plus parfaites que celles de la prêtresse et ses cheveux tombaient tels une cascade d'or le long des épaules de marbre de cette représentation. Alana la désigna un bref instant à Morgane, avant de l'attirer le long des murs. Elle souleva alors une teinture, dont les couleurs imitaient à la perfection le mur. A l'intérieur, une alcôve toute en sensualité se cachait. Un peu d'encens, une couche moelleuse, quelques bougies pour éclairer et des teintures pour étouffer les bruits.
"Comme vous êtes une novice et que vous ne connaissez pas notre fonctionnement, je prends la peine de vous montrer cet espace. Des dizaines d'alcôves comme celle-ci sont disposées partout dans les murs du temples. Du temps de notre Âge d'Or, elles étaient toutes prises par des prêtresses accompagnées d'un ou plusieurs partenaires afin d'honorer notre Belle Déesse. Malheureusement, la foi des Terranides s'éparpille quelque peu. Enfin, heureusement leur vigueur ne se tarit en rien, et de ce fait, chaque fois qu'ils font l'amour, notre Déesse gagne en puissance. Sa fonction, comme vous dites, est des plus simple. Elle fait tourner le monde rond. Elle aide les humanoïdes à vaincre les barrières de la pudeur et à prendre du plaisir dans leur existence."
La prêtresse paru quelque peu gênée.
"Je ne sais pas si je me fais bien comprendre..."