Il y a une semaine de cela, j'avais réussi à m'enfuir de la cage où j'étais retenue prisonnière. Un erreur du gardien qui avait mal fermé la clé, ou plutôt qui avait laissé la clé assez près de la cage pour qu'avec ma queue je puisse la rattraper. Ce que je m'empressais de faire d'ailleurs. Une fois sortit de cette cage, je regardais rapidement les autres terranides enfermés dans la même salle que moi et leur fit un petit signe de tête moqueur pour leur signaler que la liberté était enfin à moi, et qu'ils resteraient tous ici. Cela me rendait triste, évidemment, mais si je les libérais tous, le bruit que la troupe ferait serait trop important, et directement, les gardes interviendraient. Et il était hors de question de laisser passer cette chance. Je pris mon violon avec moi, ne me séparant de lui pour rien au monde.
A pas de loup, je sortis de la pièce, mais alors que j'allais enfin sortir de cet enfer, un garde me vit. Les questions fusèrent dans mon esprit à grande vitesse. N'était-ce pas magnifique ? Le cerveau humain est la machine la plus rapide qui existe. Personne ne pouvait en concevoir une dépassant cette vitesse incroyable. En une fraction de seconde le mien avait scanné la forme de son chapeau kaki, me disant que c'était bel et bien un garde, et la silhouette l'homme, fouillé dans la base de données interne à la recherche d'un fichier correspondant, identifié les différentes possibilités et proposé plusieurs solution au problème. A savoir foncé droit devant et prier pour que je réussis à m'échapper. Malheureusement, le garde avait compris que j'essayais de m'enfuir et s'était mit immédiatement en position pour me stopper. Au dernier moment, où je sentais ses mains frôler mon corps, je fis un bond dont je ne me savais pas capable et sortis dehors. La liberté était à moi.
Ne voulant plus rester dans cette ville, où je m'étais trop de fois fait arrêter et remise en cage, je m'élançais à la sortie nord de la ville et erra jusqu'à atteindre un désert. Durant ce périple, je m'étais nourrie d'à peu près tout ce que je trouvais, baies, petits oiseaux. Dans les quelques villages terranides où j'étais passé, je n'avais pas voulu m'y attarder, et avait voler le plus de nourriture que je le pouvais. Et m'enfuyant immédiatement. Le seul véritable problème que j'avais était les réserves d'eaux. Je n'avais pas pris de gourde, et la seule que j'avais volé était en fait trouée.
C'est pourquoi à chaque fois que je voyais un point d'eau, je ne faisais pas très attention à ce qui se passait autour de moi, et rampait le plus rapidement possible vers cette ressource qui me manquait parfois horriblement. Justement, tandis que mes pensées étaient exclusivement tournées vers l'eau qui me manquait, je vis un point d'eau, un grand plan d'eau, entouré d'herbe hautes. Le paradis était devant moi. A quatre pattes, le violon sur le dos, je courus vers cette source qui allait sauver ma parole, et ma vie. Une fois arrivée devant le plan, je m'arrêtais, faisant voler l'herbe arrachée autour de moi et bus avidement l'eau.
Alors que je m'apprêtais à repartir, mon pied s'enfonça dans le sol mais non seulement mon pied, mais aussi tout mon corps ! Je me débattais, silencieuse contre ce phénomène que je pensais naturel. J'allais pas mourir comme ça, c'était impossible ! Mais plus je me débattais, plus je m'enfonçais. Le corps à moitié enfoncé, je commençai à paniquer, je jetais près du lac, là où le sol était bien dur mon violon, pour qu'il ne subisse pas cette manifestation de la nature et entrepris de creuser le sol autour de moi, pensant que si j'avais assez de marge de manœuvre, sortir de là serait un jeu d'enfant.